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16 août 2019, 01:57
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Privé, avec @Edward Penwyn
Lundi 15 août 2044
20h30
Glasgow, Écosse


•••



Alice tapait du pied, furieuse. Elle n’avait pas envie d’être ici. Elle n’avait pas envie d’être avec elle à manger de la nourriture pleine de graisse. Un kebab, le nom lui même n’était pas appétissant.

« - De toutes façons, c’est comme ça et pas autrement, avait grommelé Imogen avant de refermer la portière de la voiture.

Les petits yeux d’argent ne cessaient de foudroyer le dos de la Moldue qui prenait soin d’ignorer Alice. *Quelle garce* pensait la fillette. Elle ne comprenait pas comment son père avait pu se lier d’amitié avec une imbécile pareille. Et oncle Kenneth qui n’avait pas voulu venir ! Pourquoi n’avait-il pas accepté qu’Alice reste avec lui ? C’était un idiot, lui aussi.
Enfilée dans une robe à bretelle rouge, Alice se détestait. Elle n’aimait pas voir ses bras nus, elle n’aimait pas non plus sentir l’air nauséabond de la ville glisser sur ses petites jambes. Elle détestait cette soirée, elle détestait Glasgow, elle détestait Imogen. Et elle détestait l’attente qu’il fallait subir pour recevoir ces maudits kebabs !

- Alice arrêtes, arrêtes de soupirer, ça va finir par m’énerver.
- Je ne veux pas de kebabs. Je veux rentrer, je veux manger autre chose.
- On va manger kebab, point final.

La fillette poussa un profond soupir qui souleva sa frange. Cette chose aussi, elle la détestait. Imogen avait fait n’importe quoi avec ses ciseaux. Elle méritait qu’Alice vienne lui couper ses sales cheveux bruns, la nuit.
La petite fille frappa une nouvelle fois du pied, claquant son petit talon sur le sol. Le couple de Moldu qui attendait devant eux se retourna, interloqué. Alice leur fronça les sourcils et, immédiatement, Imogen s’excusa.

- Elle n’est pas très patiente, dit-elle en souriant, gênée. Mais ça va aller, ne vous en faîtes pas !

Lorsqu’ils se détournèrent d’elles, Imogen reporta ses yeux noisette sur Alice, bien moins aimable qu’avant.

- Tu m’énerves, va m’attendre près de la voiture ! Et ne t’avises pas de bouger !
- Et sinon quoi ?

Le visage d’Imogen se froissa en une grimace, et Alice préféra s’éloigner, non sans claquer des talons à chaque pas. Entre ses doigts, elle serrait fortement les bretelles de son petit sac à dos. Quelle saleté, Imogen ! C’était toujours la même chose !
Avec rage, Alice s’adossa contre la portière de la voiture d’Imogen, perdue sur un immense parking. De là où elle était, elle apercevait la femme de Kenneth, faisant la queue pour recevoir son sale kebab. Elle n’était pas prête d’être servie, tant de monde attendait. *Tant mieux* pensa Alice. *Au moins, je suis tranquille.*
Alice retira une bretelle de son sac pour le faire passer devant elle. Avec précaution, elle l’ouvrit et en tira liasse de prospectus manuscrit qu’elle avait réalisé pendant toute une semaine. Sur chacun était écrit la même chose :

« Luttez contre Parkinson  »


Ce n’était pas grand chose, mais c’était suffisant. Parkinson étant une maladie connue chez les Moldus, Alice ne risquait pas de compromettre le secret magique. Les sorciers, eux, comprendraient, peut-être même prendraient-ils les armes pour combattre ce fléau.
Après avoir remis son sac à son dos, Alice s’aventura sur le parking désert et glissa ses prospectus sur le pare-brise de quelques voitures. Parfois, elle jetait quelques regards autour d’elle, puis se remettait à son ouvrage. C’était une très bonne idée, Alice le savait. Les sang-mêlés étaient nombreux, Kenneth lui avait dit. C’était vraiment une bonne idée.
Soudain, Alice fut brutalement tirée en arrière. Une grande main s’était emparé de son poignet et lui enserrait comme si il s’agissait d’un étau.

- C’est toi qui mets ça partout ?!

La voix était rauque, forte et menaçante. C’était celle d’un homme, un homme en colère. Apeurée, Alice releva ses yeux sur son horrible face. Son horrible face a demi cachée. Les genoux d’Alice se mirent à trembler, comprenant malgré elle que l’homme qui lui tenait le poignet n’était pas un moldu, mais un Manteau Noir.
Immédiatement Alice tira sur son poignet, cherchant désespérément à se libérer, mais rien n’y faisait. Au contraire, la poigne de l’homme se faisait plus forte, arrachant un petit cri douloureux à la fillette.

- Tu bouges pas, morveuse ! C’est quoi que tu tiens là ? Réponds !

Avant que le moindre mot ne franchisse ses lèvres, l’homme se remit à parler :

- Tiens, mais t’es la fille de Sangblanc toi, nan ? Bien sûr que tu  l’es… Et il est où papa, ma grande ? Il est où papa ? Il va pas venir te sauver, papa. Ben non, parce que ton papa, il crève dans une cellule, ton papa. Tu le sais, hein ? Ton papa, il va crever et nourrir les rats, comme le bon petit traître à son sang qu’il est ! Hop hop ! Tu bouges pas !

Le sorcier serra un peu plus lorsqu’Alice tira encore sur son poignet pour se libérer. Il tourna un peu sa poigne, forçant la fillette à courber le dos. C’était terrible, la douleur irradiait tout son bras. Ses yeux s’embuaient de larmes au fur et à mesure que son corps s’affaissait. L’homme riait en entendant la petite fille gémir.

- Papa… papa…
- Papaaaa, papaaaa ! C’est ça, gémis morveuse, gémis !

Son poignet se dévissa un peu plus, jusqu’à ce que ses jambes fléchissent. Ses genoux se meurtrissaient sur le sol de pierre, mais la douleur n’était rien comparé à celle qui traversait tout son bras.
Dans un geste despespéré, Alice lâcha ses prospectus et vînt planter ses ongles dans la main de l’homme. Surpris, il relâcha sa poigne et Alice s’écrasa à terre.

- Mais t’as fait quoi là ? Riait l’homme en secouant sa main. T’as fait quoi, sale gosse ?

Lorsque sa main indemne fondit sur Alice, elle se jeta dessus la mordit avec fureur. Un cri effroyable s’éleva dans les airs alors que le sang jaillissait dans la bouche d’Alice. Le sorcier s’écarta de la furie et vint plaquer sa main indemne sur la blessée. Guidée par son instinct de survie, Alice se releva et se mit à courir sans se retourner. Seulement, elle entendait l’homme courir, lui aussi.

- Reviens ! Reviens, sale petite garce ! Je vais t’apprendre ce que c’est moi, la douleur ! »

Mais Alice ne s’arrêtait pas, Alice courait, courait, courait ! Elle se faufilait entre les voitures, jusqu’à quitter le parking. Une moto manqua de la percutée, et se coucha au sol pour l’éviter. Mais Alice ne s’arrêtait pas, Alice courait. Avec une agilité qui l’aurait surprit en temps normal, elle sauta au dessus d’un buisson et atterri sur une place illuminée par une immense fontaine. Alice se risqua à jeter un coup d’oeil au dessus de son épaule : l’homme venait de sauter au dessus du motard couché sur la route, et avançait dangereusement. Paniquée, Alice s’engouffra dans une ruelle et se remit à courir.
Elle ne parvenait plus à penser, et ne pouvait décemment pas s’arrêter. Son coeur battait fort, bien trop fort. Sa gorge brûlait, son poignet n’avait jamais été aussi douloureux. Mais il ne fallait pas s’arrêter, il fallait continuer. L’homme allait la tuer. L’homme allait lui faire du mal. C’était écrit dans ses yeux noirs. Il voulait lui faire du mal.
Elle allait mourir si elle ne faisait rien. Il fallait qu’elle se défende ! Mais comment ? Avec quoi ? Imogen n’avait pas voulu qu’elle prenne sa baguette. Elle n’avait rien, elle était sans défense. Alice se faufila dans une autre ruelle, plus petite que les autres. Elle courrait encore, animée par une peur terrible. Au bout de la ruelle, Alice apercevait une embouchure. Elle s’y rapidement, et se plaqua au mur. Elle n’entendait plus le sorcier, mais elle savait qu’il allait venir. Elle le savait.
Tremblante, elle fit passer son sac devant elle et le fouilla maladroitement, secouée par des sanglots qu’elle ne parvenait pas à retenir. Ses doigts parvinrent à s’emparer de ce qu’elle cherchait : un unique gallion, et un petit rocher pointu. Avec désespoir, elle se mit à le gratter frénétiquement, essayant d’écrire dessus deux mots à peine déchiffrable :

« TUER GLASGOW »

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

18 août 2019, 19:07
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Accoudé à la rambarde du balcon de son appartement, Edward profitait des derniers rayons de soleil de la saison estivale avec une cigarette à la main. Bien que le Ministère de la Magie soit tombé quatre mois plus tôt et qu'il était depuis ce moment sans emploi, il ne chômait pas de ses journées et avait passé une énième journée à se déplacer dans tous le pays. L'organisation qu'il avait fondé avec ses amis pour lutter contre le régime d'Ursula Parkinson n'en était encore qu'à sa genèse et tout restait encore à faire. Depuis plusieurs semaines déjà, le Gallois se rendait dans les villes de Grande-Bretagne où la concentration de sorciers était importante pour y établir des espaces sécurisés pour accueillir ceux qui en avaient besoin, des refuges. Bien-sûr, ce n'était pas lui qui sécurisait directement les lieux, il se contentait seulement de vérifier que tout avançait rapidement afin qu'ils soient prêts au plus tôt.

L'homme pouvait enfin souffler un coup tandis que le soleil entamait sa descente dans un ciel dénué de nuages. Une douce brise venait le rafraîchir des températures estivales. Seuls les bruits de klaxons dans une rue avoisinante venaient perturber le tableau. Lorsqu'il eut terminer de tirer sur sa cigarette, il déposa le mégot dans le cendrier sur la table et retourna à l'intérieur de son appartement. C'était le moment de la journée d'oublier ses soucis ; pour cela, il s'allongea sur son canapé et alluma la télé pour regarder un match de football de première division.

À peine eut-il le temps de décapsuler sa bière qu'une sonnerie retentit dans son appartement. Inquiet, Edward posa la bouteille dans la précipitation, en renversant une partie sur la table basse du salon et se se dépêcha d'ouvrir la commode de son entrée, là où il stockait de nombreux artefacts enchantés pour sa propre utilisation. Son attention se posa sur un tout petit gallion posé dans un coin et qui continuait de pousser un bruit strident. Le barbu se rappela immédiatement la fonctionnalité de cette pièce. Il s'agissait d'un gallion qu'il avait enchanté à Pâques et dont il avait donné le jumeau à une petite fille de Poudlard afin qu'elle le contacte si elle avait des questions sur les moldus. Afin de ne pas louper cette prise de contact, le sorcier avait jeté un sortilège sur la pièce qui s'était activé dès lors que l'autre avait été modifiée.

- Que peut-elle bien vouloir à cette heure-ci, se demanda Edward à voix basse pour lui-même.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour déchiffrer le message inscrit dessus. Tuer. Glasgow. Le léger sourire qu'avait le Gallois à l'idée de découvrir le message qu'Alice avait bien pu lui envoyer disparut en une fraction de secondes. Les sourcils froncés, Edward se demanda le sens réel de ce message. Deux mots. Un verbe, un lieu. Voulait-elle qu'elle tue quelqu'un pour lui ? Non, jamais dans le court échange qu'il avait eu avec elle, il lui avait proposé de faire quelque chose de la sorte. Le sang se glaça dans les veines de l'adulte lorsqu'il comprit le sens réel du message. En un instant, il récupéra sa baguette magique sur la commode et à l'aide de deux sortilèges consécutifs, effaça le message d'Alice pour que la pièce retrouve son aspect d'origine et grava trois petits mots à sa surface.

« ON MY WAY »

N'ayant pas le moindre temps à perdre - le message laissé par l'enfant l'avait rendu très inquiet -, il s'empara de la pièce d'or et l'enfouit au fond de la poche arrière de son jean. Il fallait qu'il se rende au plus vite à Glasgow en transplanant, mais avant cela, il devait prévenir d'autres sorciers au cas où la situation tournerait mal. En un mouvement de baguette dans les airs, après qu'Edward ait chassé momentanément l'inquiétude de son esprit pour penser à une conversation qu'il avait eu récemment avec Diane, un rottweiller argenté apparut devant lui, flottant dans les airs.

- J'arrive à Glasgow, j'aurais peut-être besoin de bras supplémentaires. Attendez-vous à ma visite.

Sans attendre que son Patronus parte délivrer son message, Edward tournoie sur lui-même, baguette à la main, et est happé par un courant invisible. Lorsque les tourments du transport s'arrête, il se trouve dans une ruelle déserte où peu de monde a l'habitude de s'y trouver. Il n'aime pas devoir agir dans la précipitation, mais si le message du gallion est vrai, la fille doit être en danger. Une pensée morbide traverse sa tête : et si il retrouvait Alice allongée derrière une poubelle, le corps sans vie ? Préférant chasser cette pensée de sa tête, il ressort la pièce de sa poche et la tapote du bout de sa baguette magique. L'objet se met à frétiller, et comme attiré par son jumeau qui ne doit guère être loin, commence à se déplacer dans les airs. Le Gallois range son outil dans la poche arrière de son jean et referme ses doigts autour de la pièce - ses mouvements dans sa main devraient être suffisant pour lui indiquer la direction.

C'était le moment de courir pour retrouver l'enfant. Edward n'osait même pas s'imaginer ce que les moldus pouvaient penser de lui, là à courir dans la rue avec le bras gauche tendu en avant et le poing refermé, mais il n'avait pas de temps à perdre en convenances. Au bout de plusieurs minutes qui parurent des heures - il avait du mal à courir aussi longtemps qu'avant et le rythme de sa respiration devenait de plus en plus saccadé - le sorcier entra dans un réseau de ruelles et finit par découvrir, à une vingtaine de mètres devant lui -, un autre homme qui portait un long manteau noir. Nul doute sur son identité, ça ne pouvait être qu'un soldat d'Ursula Parkinson et il y avait fort à parier qu'il était à l'origine de sa venue.

Edward suivit cet homme en silence, longeant les murs pour ne pas se faire remarquer. Il semblait être énervé, et du sang s'écoulait de l'une de ses mains. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'il soit dans cet état ? Etait-ce Alice qui avait fait ça ? Non, pas une enfant de cet âge. Cette dernière réflexion ne rassura pas le Né-Moldu, qui préféra se donner un coup de baguette sur la tête et de murmurer faiblement « Mirarum ». Il avait désormais un avantage supplémentaire sur le manteau noir, avantage qui pourrait changer l'issue de la lutte à venir, car il savait qu'un affrontement allait avoir lieu. L'horrible homme s'arrêta devant une fillette qu'Edward reconnut comme étant Alice Sangblanc. Elle semblait paniquée, et le manteau noir furieux, comme si il s'apprêtait à la tuer. 

- Sale petite garce, t'es morte, je vais te faire souffrir et te tuer,  cria-t-il jusqu'à en perdre le souffle.

Il allait le faire. Sa baguette était pointée sur Alice, prête à être utilisée. Ne prenant pas le temps ni de réfléchir à la meilleure chose à faire, ni de vérifier qu'il était bien seul, Edward agita sa baguette en direction du manteau noir et s'écria :

- Stupéfix !

En regardant l'homme tomber à terre des suites de l'éclair rouge qui l'avait frappé, Edward annula son sortilège de désillusion pour qu'Alice ne prenne pas peur et puisse savoir qu'il était là.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

19 août 2019, 02:03
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Le galion glissait d’entre ses doigts, Alice peinait à le retenir tant son corps tremblait. C’était fait, il fallait attendre à présent, se cacher encore un peu. La fillette se risqua à jeter un coup d’oeil sur le côté, et fut soulagée de ne pas voir le manteau noir. Peut-être l’avait-il perdu ? Peut-être. Alice l’espérait du plus profond de son être.
Sa respiration saccadée ne parvenait pas à revenir à la normal. Sa main sur sa bouche, Alice s’obligeait à faire silence, mais c’était difficile, si difficile. Son corps était douloureux, et surtout son poignet. Il pendait mollement à côté d’elle, comme un poids mort. La douleur qu’elle pouvait ressentir était le cadet de ses soucis : là, quelque part, le manteau noir la cherchait pour lui faire du mal. Il fallait se cacher, mais il n’y avait pas de cachette. Il n’y avait rien. L’angoisse était puissante, elle étreignait Alice avec force. Elle était visible d’un côté, comme de l’autre. Il pouvait arriver d’un côté, comme l’autre. Sa tête se balançait à droite à gauche, elle ne parvenait plus à dissimuler sa respiration, ni à retenir ses petits gémissements effrayés. Il pouvait être partout, et nul part à la fois.

Monsieur Penwyn, où était monsieur Penwyn ? Les yeux d’Alice se reposèrent sur le gallion entre ses doigts. Avec surprise, la petite fille voyait qu’une nouvelle inscription avait remplacée la sienne. Trois mots, trois mots qui annonçaient à Alice que l’homme arrivait. A présent, il fallait se cacher et attendre l’arrivée de monsieur Penwyn. Il allait la sauver. Il allait le faire.
Tremblante, la démarche chancelante, Alice se mit à avancer dans la ruelle, forçant ses pas à se faire silencieux. Elle regardait de chaque côté, s’attendant à voir le manteau noir à chaque fois. Mais il n’était pas là. Elle l’avait semé.
Soudain, un bruit fit sursauter Alice. En se retournant, la petite fille manqua de tomber et dû se retenir au mur de brique pour ne pas tomber. Son sang s’était glacé sous ses veines. Toute joie, tout espoir la quitta immédiatement alors que la silhouette du manteau noir s’extirpait d’une ruelle adjacente là, juste à côté d’elle. Sa main ruisselait de sang, il ne cherchait même plus à arrêter l’hémorragie. Non, il tenait fermement sa baguette magique, longue comme un couteau de boucher, prête à frapper. Prête à tuer.
Son horrible regard se posa alors sur la fillette, tétanisée à quelques mètres de lui seulement. Sa respiration était rauque, lourde, effrayante, et arracha un gémissement à la petite fille. Elle allait mourir.

« - Sale petite garce, t'es morte, je vais te faire souffrir et te tuer !

Sa voix n’était qu’un hurlement terrible, animal. Les jambes d’Alice tremblaient comme jamais lorsque sa baguette se releva sur elle. Son coeur battait fort, menaçait de s’arrêter de lui même, Alice le sentait. Elle aurait préféré cela, partir ans douleur. Elle ne voulait pas mourir. Elle voulait revoir Aliosus et le serrer dans ses bras. Elle voulait dire à Christopher qu’il était la plus merveilleuse des personnes qu’elle eu rencontré. Dire à Jacob à quel point elle l’aimait. Revoir son père une dernière fois, et l’entendre lui dire ô combien il était fière d’elle.
Ses yeux d’argent ruisselaient de larmes alors qu’elle fixait la mort qui s’apprêtait à la faucher. Un éclair vert allait venir emporter Alice, elle le savait. Le vert pour l’impardonnable. Le vert pour sa souffrance, puis sa mort. Non, elle était trop jeune pour mourir, beaucoup trop jeune.

Et puis, un éclair rouge jailli, Alice ferma les yeux comme si cela pouvait amoindrir sa douleur. Mais, à son plus grand étonnement, aucune souffrance ne vint la surprendre. Seulement le bruit d’une chute, et ce n’était pas la sienne. Tremblante de la tête aux pieds, Alice se risqua à ouvrir les yeux. Le manteau noir était à terre, son immonde visage face au sol, sa baguette fermement maintenue. La fillette releva lentement le visage, et c’est à ce moment qu’elle le vit.
Monsieur Penwyn.

Les jambes de la fillette flanchèrent immédiatement, et elle tomba sur les fesses, si proche de l’homme qu’elle poussa un nouveau gémissement. Sans jamais lâché son gallion, elle se précipitait pour se reculer, déchirant la peau de son poing à force de le faire glisser sur le sol. A cet instant précis, elle se moquait de ressembler à un oiseau à l’aile brisée, elle voulait s’éloigner de cet homme. Elle pleurait en s’éloignant de lui, criait même alors qu’elle voulait s’aider de son poignet blessé pour reculer. Elle était misérable, piteuse. Ses longues boucles blanches avaient perdu de leur grâces. Elles retombaient de chaque côté de son visage, dissimulant en partie son visage plus pâle que jamais, ses traits si purs tirés par la peur et la douleur. De ses genoux blessés s’écoulait un peu de sang qui venait mourir le long de ses mollets nus. Son poignet douloureux était maintenu contre elle, et elle s’agitait toujours pour reculer de l’homme, l’imaginant à chaque fois se mouvoir.

Finalement, Alice s’arrêta dans sa fuite minable, consciente qu’à présent, c’était sa robe qu’elle déchirait. Sa poitrine se soulevait et redescendait rapidement, en proie à une angoisse terrible. Ses yeux ne se détachaient plus du manteau noir. Avec un dernier effort chancelant, Alice se précipita pour se relever et manqua de s’écrouler à nouveau au sol. Mais ses jambes, elles, ne pouvaient plus en supporter davantage : elles flanchèrent à nouveau et précipitèrent la fillette à genoux.

- Monsieur Penwyn, tentait-elle d’articuler, chaque syllabe hachée par ses pleurs. Monsieur…Penwyn…

Ce n’était que quelques murmures, mais c’était tout ce qu’elle parvenait à faire. C’était tout ce que son corps lui permettait de faire.

- Monsieur… Penwyn … »

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

20 août 2019, 23:07
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Le corps inanimé du manteau noir tomba à terre dans un fracas presque inaudible de l'endroit où il se trouvait. Son sortilège de Stupéfixion avait parfaitement atteint sa cible et les effets avaient été instantanée. Derrière la carcasse imposante du manteau noir, Edward découvrit une Alice Sangblanc telle qu'il ne l'avait jamais connu. Ne portant désormais plus son masque d’apparat qui lui permettait de garder la tête froide en toute circonstance, la jeune fille était gisait les fesses sur le sol avec un air apeurée. Elle reculait, reculait, et le sorcier crut un instant qu'elle avait peur de lui. Pourquoi reculait-elle alors que le danger était écarté ? De quoi avait-elle bien peur ? Ayant peur que d'autres manteaux noirs ne soient arrivés entre temps, le Gallois jeta des regards inquiets autour de lui à la recherche d'autres ennemis, prêt à jeter le moindre sortilège de défense. Mais il n'y avait personne d'autres dans cette ruelle hormis Alice, le manteau noir, et lui-même.

Alice tenta tant bien que mal de se relever, fit quelques pas en chancelant avant de s'écrouler de nouveau à terre. Ne pouvant pas laisser l'enfant dans une pareille situation, Edward se dépêcha de la rejoindre en enjambant le corps du manteau noir à terre sans se soucier de lui - son sortilège ferait effet suffisamment longtemps pour qu'il n'ait pas à s'en préoccuper maintenant. Il se mit rapidement à genoux et attrapa ses deux mains pour l'aider à se relever.

- Tu vas bien ? Il ne t'a rien fait de bien mal ? demanda-t-il en jugeant l'état d'Alice rapidement.

Edward remarqua que le poignet de l'enfant semblait être dans un piteux état, et une simple pression dessus lui confirma qu'il était cassé : Alice grimaçait. En faisant une boucle autour de son poignet jusqu'à son épaule et après avoir murmuré « Ferula », une attelle blanche apparut autour du bras de la fillette. La douleur ne disparaîtrait pas, mais au moins il était sûr que sa blessure ne s'aggraverait pas. Des larmes étaient toujours présentes sur le coin des yeux d'Alice et le barbu décida à lui les essuyer affectueusement en souriant du mieux qu'il pouvait pour la rassurer.

- C'est fini, ne t'inquiètes pas, lui murmura-t-il. Que s'est-il passé pour qu'il te poursuive ?

Passé le moment de la réconforter, Edward voulait comprendre pourquoi un membre de la milice d'Ursula Parkinson l'avait poursuivi dans les ruelles de Glasgow. Après tout, ce n'était qu'une enfant, que pouvait-il bien lui vouloir ? Jamais un manteau noir ne s'en serait pris à une personne si jeune à moins qu'elle détienne quelque chose que le Conseil des Sorciers voulait ou a fait une action reprochable. Était-elle un asset ou bien juste une épine dans le pied du régime ? Les questions se bousculaient tellement rapidement dans sa tête qu'il ne savait plus où il en était et finit par prendre conscience que l'enfant ne voulait sans doute pas parler de ça maintenant et que ce n'était pas le meilleur endroit pour en parler.

- Bon, si tu préfères, tu m'en parleras plus tard, il faut se mettre à l'abri maintenant avant que d'autres ne rappliquent.

L'homme entoura la fille avec ses deux grands bras, tenant avec difficulté sa baguette, en espérant la serrer suffisamment fort pour l'apaiser un peu. Il n'osait pas imaginer ce qu'elle avait pu vivre quelques instants plus tôt et ne savait même pas comment il aurait réagi à sa place à son âge. Probablement qu'il se serait uriné dessus ou pire. Relâchant son étreinte autour d'Alice, il regarda le corps étalé par terre du manteau noir et se dit qu'avant qu'ils s'en aillent, il devait s'occuper de ce problème. Délaissant Alice pour quelques instants, il pointa sa baguette magique en direction de la tête de la brute et murmura :

- Oubliettes.

En jetant ce sortilège, Edward imaginait effacer une à une les images qu'il avait eu d'Alice aujourd'hui, même s'il n'en connaissait pas encore la teneur. Mais il savait que ce simple sortilège ne suffirait pas à faire oublier cet incident et qu'un trou de mémoire pouvait facilement être interprété, alors il choisit d'utiliser un deuxième sortilège. « Falsus Memor. » Les souvenirs qu'il venait d'effacer au manteau noir furent alors remplacer par des images assez similaires des rondes qu'il avait pu avoir dans Glasgow. Cet enchantement suffirait à tromper son esprit, mais puisque Edward ne maîtrisait pas parfaitement le sortilège, ne tromperait personne qui observerait en détail le souvenir. Le travail accompli, le Gallois se retourna une nouvelle fois vers Alice et lui tendit la main pour qu'elle s'en saisisse.

- Attrape ma main, nous partons dans un endroit plus sûr pour nous. Je ne veux pas que d'autres rappliquent.

Il savait déjà où il voulait aller. Ayant passé la semaine à inspecter les refuges que le Réveil était en train de mettre en place, il savait que celui de Glasgow était prêt à les recevoir. Alice serait la première personne à y mettre les pieds pour se réfugier un court instant, le temps de reprendre ses esprits. Edward n'avait plus qu'à attendre qu'elle lui prenne la main avant de l'emmener loin de cet homme qui l'avait tant marqué.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

21 août 2019, 23:27
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Alice ne parvenait plus à respirer normalement. Bien que le danger ai été écarté, elle ne réussissait pas à se calmer. Les paroles du manteau noir se répétait et se répétait encore dans son esprit, sa voix emplissait sa tête. Elle visualisait encore l’extrémité de sa baguette comme si jamais elle n’avait quitté son champ de vision. C’était trop, bien trop qu’elle ne puisse supporter. Alice aurait préféré s’évanouir plutôt que de ressentir tout cela. Mais malheureusement, son corps refusait de lâcher brise. Il continuait à trembler comme pour se rappeler qu’il était encore entier… ou alors était-ce pour se souvenir qu’il avait failli s’effondrer pour de bon.
A cette pensée, ses yeux se refermèrent d’eux même comme pour chasser tout cette peur. Mais c’était chose vaine : rien n’aurait pu lui faire oublier quoi que ce soit de ce terrible moment.
Alice entendit quelqu’un marcher vers elle, et elle savait qu’il s’agissait de monsieur Penwyn. Elle voulait que ce soit monsieur Penwyn.
La petite fille sentit alors deux mains s’emparer des siennes pour la forcer à se relever. La douleur s’intensifia dans son poignet blessé, comme si il avait été plongé dans des flammes. Mais elle n’avait poussé aucun cri, avait seulement serré les dents à se les rompre, comme résignée.
Et puis la voix de monsieur Penwyn jaillit enfin, et lui fit ouvrir les yeux. Un peu de chaleur s’immisça dans le cœur de la fillette. Elle était en sécurité, à présent. Plus personne ne lui ferait le moindre mal.
Alice aurait aimé lui répondre qu’il n’avait pas eu le temps de la blesser, que mis à part son poignet tout allait bien. Mais elle ne pouvait pas, aucun mot ne parvenait à sortir d’entre ses lèvres. Alors elle hocha la tête puis la secoua négativement, réprimant un nouveau sanglot.
L’homme semblait prendre conscience de quelque chose lorsqu’il examina son poignet blessé. Le visage d’Alice, déformé par la douleur, avait dû lui indiquer quelque chose car il avait sorti sa baguette et avait utilisé un sortilège pour attacher son poignet à son épaule. Le regard larmoyant de la fillette se reposa alors sur son poignet qu’elle regardait avec douleur. Était-il cassé ?

Les pouces de monsieur Penwyn vinrent essuyer les larmes aux yeux d’Alice qui se mit a le regarder. Ce sourire bienveillant, cette gentillesse, cette douceur… tout cela aurait pu venir de son propre père. Sa vision brouillée, Alice semblait l’apercevoir dans les traits du barbu. Ses yeux dans les siens, il l'a rassurait d’une voix légère et douce, puis lui demanda pourquoi le manteau noir l’avait poursuivit. Pourquoi il avait dû intervenir, et se mettre en danger par sa faute. Ses yeux rougies se firent plus grand, alors qu’elle se souvenait du statut de sang de cet homme. Les risques qu’il venait de prendre pour elle était incommensurables, surtout pour lui, un Né-Moldu. Il avait accouru immédiatement pour venir la sauver, et ce malgré la pression qu’il devait subir chaque jour. Un Né-Moldu venait de sauver une Née-Sorcière des griffes d’un gouvernement prônant la supériorité du Sang-Pur. Cela n’avait pas le moindre sens.
Les yeux de la fillette se baissèrent, incapable de continuer à regarder son héros. Et si le manteau noir l’avait tué par sa faute ? Et si il avait dû assister impuissant à l’exécution d’Alice ? Et si il avait été fait prisonnier pour avoir tenté de la sauver ? Tout ça, par la faute d’Alice. Ses sanglots revinrent à la charge, et cette fois elle ne parvenait pas à les ravaler. A nouveau, elle se mit à pleurer.

Les bras de monsieur Penwyn vinrent l’amener contre lui pour l’enlacer avec force. C’était soudain, inattendu, et la surprise coupa fit s’envoler les pleurs d’Alice. Elle garda le silence, hoquetant un peu, puis vint enfouir son visage dans son cou. Alice avait besoin de cette chaleur, de cet amour. Depuis combien de temps n’avait-elle pas été enlacée avec autant bienveillance ? Depuis que son père l’avait laissé sur le quai de la voie 93/4 . De sa main valide, elle se cramponna un peu au vêtement de monsieur Penwyn, ses yeux se refermant lentement. En sécurité. Elle était en sécurité.

Mais l’homme s’arracha à Alice pour se tourner vers le manteau noir qui gisait toujours au sol. La mâchoire de la fillette tremblotait en observant l’homme. Elle aurait aimé qu’il disparaisse, qu’il se fasse engloutir par le sol de pierre et que plus jamais il n’en sorte. Cela aurait été justice. Il avait voulu la tuer, lui aussi méritait de mourir. Pour ce qu’il avait voulu lui faire, pour les mots horribles qu’il avait prononcé, et pour son père qu’il avait insulté. Il méritait de disparaître à jamais. Si seulement Alice avait été capable d’un tel sortilège…
Monsieur Penwyn s’affairait à jeter les sorts adéquats, Alice dans son dos. Elle ne le quittait plus, refusait de s’en éloigner. Son regard passait d’un coin de la ruelle à un autre, la gorge serrée, une boule au creux du ventre. Aurait-elle été capable de crier pour avertir monsieur Penwyn, si un danger approchait ? C’était peu probable. Alice ne s’imaginait plus pouvoir prononcer le moindre mot.

Finalement, il tendit sa main vers Alice, et l’invita à s’en saisir pour partir. Elle en regarda ses longs doigts, et releva ses yeux rendus presque blancs sur l’homme. Il n’y avait pas à hésiter : Alice s’approcha, et vint enrouler ses petits doigts tremblants autour des siens.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

25 août 2019, 20:01
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Alice n'eut pas besoin d'hésiter longtemps avant d'accepter de se saisir de la main d'Edward. N'importe quel enfant qui aurait vécu cette péripétie en aurait fait de même. Un sourire admiratif parut sur le visage du barbu en regardant l'enfant car même si il arrivait à déceler quelques larmes sur le coin de ses yeux, elle arrivait à garder un minimum de contrôle et ne s'était pas abandonnée.

- Je ne sais pas si tu as déjà transplané, mais ça risque de n'être pas agréable. Accroche-toi à ma main tout du long et ça se passera bien, dit-il avec un sourire qui se voulait le plus rassurant possible.

Serrant à son tour la main de la fille comme si il avait peur qu'elle s'envole durant le processus, Edward se représenta mentalement le petit parc sur Rose Street qu'il avait visité la semaine dernière. Il sentait déjà l'odeur d'herbe fraîchement coupée qu'il avait retenu. Se servant de sa détermination, il visualisait mentalement l'espace qu'ils occuperaient une fois arrivés sur place dans le parc. Un seul petit coup de talon suffit à ce que les deux sorciers se mettent à tournoyer sur eux-mêmes. Edward avait pris la décision de transplaner, et ils se frayaient désormais un chemin dans le monde invisible - le néant - jusqu'à la destination que l'homme avait choisi. Le voyage fut tellement rapide qu'il n'eut même pas le temps de vérifier qu'Alice était bien avec lui ; d'ailleurs, il avait perdu l'habitude de contempler le néant lorsqu'il transplanait depuis des années, l'extraordinaire du transport étant devenu banal.

Dès à présent, ils étaient dans un parc anglais, sous l'abri d'un grand chêne. Le soleil se couchait à l'horizon, les oiseaux ne gazouillaient plus et un silence pesant régnait autour d'eux. Un regard autour de lui suffit à Edward pour savoir que personne ne les avait surpris à apparaître de nul part. Tant mieux, il ne devrait pas effacer de mémoires supplémentaires ce soir.

Ça va, pas trop secouée ? s’enquit-il auprès d'Alice. Allez, viens, dépêche-toi, nous parlerons à l'intérieur.

Tirant sur la main encore valide d'Alice, ils sortirent du parc pour rejoindre la Rose Street. Il n'avait pas besoin de réfléchir car il savait exactement où ils devaient aller. Edward espérait seulement que son message ait bien été reçu, sinon, ils devraient se trouver un autre refuge. Leur chemin passa devant l'école d'Art de Glasgow où seules quelques lumières subsistaient encore à l'intérieur. Arrivés devant le 52 Rose Street, il s'arrêta finalement en jetant un regard autour d'eux. Il n'y avait personne. Personne ne les attendait. Inquiet, le barbu jeta un coup d’œil à sa montre, mais aucun message ne lui avait été adressé depuis. Un rire tonitruant se fit entendre derrière eux, rire qu'il reconnut facilement.

- Alors Eddy, le refuge est tout juste opérationnel et tu nous ramènes déjà ta progéniture ? Tu sais qu'on ne va pas avoir suffisamment de place pour tous les accueillir ?

Habituellement, il aurait répondu à son ancien collègue du bureau de désinformation par une réplique cinglante, mais Edward n'avait pas l'esprit à ça. Devoir exfiltrer une enfant de onze ans face à un manteau noir en colère n'avait jamais été dans son programme de la journée. Un homme avec une longue moustache se tenait adossé contre une barrière derrière eux, comme si il avait été là depuis le début. Préférant ne rien dire d'offusquant, il se tourne vers Alice et lui dit :

- Voici Thomas Anderson, il travaillait au Ministère de la Magie avec moi. Puis tournant la tête vers son ami : Il s'agit d'Alice, la fille de Dorian Sangblanc. Ne traînons pas plus de temps qu'il n'en faut à l'extérieur, rentrons.

Il lâcha la main d'Alice et se mit en retrait, laissant Moustache s'approcher de la jeune fille. Si elle voulait rentrer dans la planque, il fallait que son ancien partenaire lui en donne l'autorisation. Une fois à la hauteur d'Alice, Thomas se baissa pour que sa bouche soit au niveau de l'oreille d'Alice et lui dit :

- Regarde les numéros sur les portes. Tu as le 52 ici, dit-il en montrant une première porte, et le 56 ici en montrant la suivante. Bizarre qu'il n'y ait pas le 54, tu ne trouves pas ?

Un sourire amusé transparaissait sur le visage d'Anderson. Il semblait vouloir jouer un peu avec Alice, mais c'était loin d'être du goût d'Edward, qui lui, semblait être agacé par l'attitude de son collègue.

- Pas le temps de jouer Tommy, dis-lui.

Après avoir fait un clin d’œil au Gallois, Thomas marmonna à l'oreille d'Alice :

- 54 Rose Street.

Depuis qu'il était arrivé là avec Alice, Edward voyait parfaitement le numéro 54 de la rue, mais il n'aurait jamais pu y faire entrer Alice sans que Thomas ne l'en ait autorisé. Le gardien du secret avait parlé et Edward s'imaginait le spectacle qui se déroulait sous les yeux de la jeune Sangblanc. Les deux habitations des numéros 52 et 56 devaient peu à peu s'écarter pour laisser suffisamment d'espace au numéro 54. Ne voulant pas perdre plus de temps qu'ils n'en avaient suffisamment perdus, il se précipita vers la porte en faisant un signe dans son dos pour qu'Alice le suit.

Il pénétrait dans une vieille bâtisse du 19ème siècle qui appartenait aux Anderson depuis deux générations de sorciers. Un long escalier en bois recouvert d'un tapis se dressait devant eux et permettait d'accéder aux étages. La tapisserie du hall n'avait pas été changée depuis une bonne vingtaine d'années, mais la lumière des bougies qui flottaient dans les airs permettait de rendre l'endroit beaucoup plus chaleureux. Une fois qu'ils furent tous rentrés à l'intérieur, Moustache referma la porte et laissa les deux autres sorciers tout seul.

- Maintenant que nous sommes en sécurité Alice, peux-tu m'expliquer ce qu'il s'est passé là-bas ?

Ce n'était plus le moment de lui passer de la pommade dans le dos. Il voulait connaître les raisons pour lesquelles il avait agressé un manteau noir, et il le voulait maintenant.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

26 août 2019, 22:14
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Transplaner et se sentir mal par la suite, c’était certainement la meilleure chose qui pourrait arriver à Alice ce soir. Son corps happé dans le néant, ses organes en chute libre, ce n’était rien en comparaison avec tout ce que la fillette avait vécu ce soir. Ce n’était rien du tout.

Un nouveau paysage avait remplacé la ruelle sombre et miteuse dans laquelle ils se trouvaient précédemment. C’était un parc, tout ce qu’il y avait de plus simple et de plus délicat. Un parc dans lequel Alice aurait prit plaisir à s’installer à l’ombre d’un arbre pour y lire. Mais ce soir, elle n’avait pas envie. Elle voulait seulement qu’on lui arrache ce qu’il y avait dans sa tête. Cette voix qui hurlait, cette forte odeur qui emplissait ses narines. Elle ne parvenait pas s’arracher à cette scène qui repassait en boucle sous ses yeux. La sombre baguette pointée sur elle, son corps imposant, le sien tremblant. La vive douleur de son poignet, les yeux exorbités. La peur.

Alice sursauta un peu lorsque monsieur Penwyn s’adressa à elle. Quoi qu’il eu dit, la fillette avait acquiescé, ses yeux bas, sa main toujours cramponnée à la sienne. Elle le suivait sans un mot, sans un regard pour quoi que ce soit. Qu’importe ce qui se passait sous ses yeux de toutes façons, elle ne parvenait pas à voir.
Ce fut seulement lorsqu’une autre voix s’éleva dans son dos que la fillette réagit. Ses doigts se serrèrent avec force autour de ceux de monsieur Penwyn, alors qu’elle se rapprochait de lui, son ultime bouclier. Ses yeux se posèrent sur un homme à moustache et au sourire innapproprié pour la situation. Mais comprenait-il seulement la situation ? Et où étaient-ils ? Venait-il de parler d’un refuge ? Alice ne comprenait pas.

La petite fille releva son nez sur ce Thomas Anderson. Elle le salua d’un léger signe de tête avant de se rapprocher de monsieur Penwyn. Ils allaient rentrer, se cacher, se reposer un peu. Mais, avec horreur, Alice sentit les doigts de l’homme se soustraire aux siens. Avec peine, elle tenta de les retrouver, en vain. Monsieur Anderson s’était alors approché d’elle, s’était penché sur elle, et Alice s’était figée. Sa gorge nouée, ses larmes menaçant de revenir à la charge, elle fermait fortement ses lèvres, ses grands yeux plantés sur monsieur Penwyn. Pourquoi l’abandonnait-il ? Ce que lui disait son collègue lui importait peu, ce qu’il lui montrait lui importait. La voix de monsieur Penwyn s’éleva, et monsieur Anderson se pencha à l’oreille d’Alice pour donner une adresse. Encore une fois, la fillette ne comprenait pas. Alice avait finit par abandonner. Lorsque le moustachu eu finit de parler, Alice rejoignit monsieur Penwyn, son nez relevé sur le bâtiment qui s’écartait sous ses yeux. Monsieur Penwyn poussa la porte qui venait d’apparaître, et la petite fille le suivit, ses doigts accrochés à son vêtement.

Les sorciers pénétrèrent dans un vieil appartement aux allures tout aussi anciennes. La fillette observait tout autour d’elle, comme pour prendre conscience de la sécurité qui l’étreignait alors. C’était bien plus sûr ici qu’à l’extérieur, Alice n’en doutait pas.
Pourtant, l’angoisse ne la quittait pas. La peur continuait à vivre en elle. Alice doutait d’en être un jour débarrassée.

Alice sursauta à nouveau lorsque monsieur Penwyn l’arracha à ses pensées. Il voulait savoir ce qui s’était passé. Le visage pâle de la petite fille se baissa sur son bras blessé, à présent maintenu. Elle ne voulait pas parler, elle voulait oublier. Mais monsieur Penwyn devait savoir, c’était son droit.

« - J’ai accroché aux voitures des prospectus anti-Parkinson que j’ai réalisé pour… que j’ai réalisé, raconta Alice à mi voix. Je pensais avoir bien regardé de chaque côté, mais il est arrivé… il m’ attrapé, m’a demandé ce que je faisais… il était furieux…

De son poing valide, Alice vint maintenir son petit menton qui qui s’était mis à trembler. Elle attendit un instant, inspira et expira longuement, et se remit à parler :

- Il savait qui est mon père… il… il a dit qu’il allait mourir en prison… il a dit qu’il allait mourir dans sa cellule… il…

Les tremblement reprenaient de plus belle, et cette fois, tout son corps s’agitait. Non, il fallait continuer, il le fallait ! Malgré ses yeux qui s’embuaient à nouveau, malgré sa gorge qui se nouait, il fallait parler.

- J’ai réussi à m’enfuir … je l’ai mordu… j’ai… je… il voulait me … me faire du mal…

Alice ferma ses yeux aussi fort qu’elle le pouvait. Le goût du sang lui revenait en bouche, son sang si sale. Son sang souillé par la trahison. Cela lui soulevait le cœur.

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28 août 2019, 00:17
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
L'explication que lui fournit Alice lui permet d'avoir une vue d'ensemble sur le tableau. Elle avait placardé des affiches anti Ursula Parkinson sur de nombreuses voitures et un manteau noir l'avait surprise en flagrant délit. Mais pourquoi avait-elle pensé que disposer ces affiches sur des voitures - un bien que très peu de sorciers possèdent - était une bonne idée ? Plutôt que de la réprimander sur la dangerosité de son acte et les risques qu'elle avait pris, lui, ne pensait qu'à l'impact que son action avait eu. Presque aucun en soi. Le courage dont avait fait preuve l'enfant était remarquable, elle s'était battue et avait risqué gros pour ses convictions.

Les deux mains sur les hanches, Edward regardait la fille aux cheveux blanc d'un air sévère. Oui, il admirait la bravoure dont elle avait su faire, était d'ailleurs très fière que l'enfant avec qui il avait discuté quelques mois plus tôt ait tant changée et dans le bon sens, mais en tant qu'adulte, il était obligé de la réprimander. Si il ne le faisait pas et choisissait de la féliciter comme il aurait tant voulu le faire, ce ne serait pour elle qu'une motivation de plus pour recommencer. L'homme s'apprêtait à réprimander l'enfant lorsqu'elle continua de parler et brisa le cœur d'Edward. Le manteau noir avait été odieux avec elle. La violence de ses mots étaient indescriptibles, surtout portés à une personne si jeune. Le Gallois n'avait qu'une seule envie, faire demi-tour et faire manger sa semelle de chaussure à cet affreux sorcier. La douleur d'Alice était sienne, il ne pouvait pas se mettre à sa place mais comprenait parfaitement l'état dans lequel elle était. En la voyant fermer les yeux pour retenir ses larmes, il se dépêcha de séparer le mètre qui le séparait d'elle et passa pour la deuxième fois de la soirée ses bras autour de l'enfant pour l'enserrer.

- Hum... Cet homme mériterait de bien belles souffrances, et c'est rare que je souhaite ça, dit-il en tapotant la tête d'Alice pour la réconforter. Aucun mal ne sera fait à ton père, tu as ma parole. Ce n'est pas dans ... l'intérêt de Parkinson de le tuer, elle se mettrait une bonne partie de la population à dos si elle exécutait ses prisonniers.

C'était le premier mensonge qu'il disait à Alice. Il ne pouvait pas être plus certain qu'elle qu'aucun mal ne serait fait à Dorian Sangblanc, mais il savait que c'était les mots qu'elle avait besoin d'entendre en ce moment. La vérité lui aurait causé bien trop de douleur. Sa réponse n'était pas entièrement mensongère, mais il lui était impossible de prédire le comportement du Conseil des Sorciers. Relâchant la pression autour des épaules d'Alice, Edward se met à genoux devant elle pour se mettre à sa hauteur, et lui dit en lui essuyant les larmes avec ses deux larges pouces.

- Je te promets de faire mon possible pour qu'on sorte ton père de là-bas. Il n'a rien à y faire, tout comme Parkinson n'a rien à faire à notre tête.

Cette promesse-là, l'ancien Poufsouffle comptait bien la tenir. Non seulement il s'engageait auprès de la fille qu'elle retrouverait son père en vie et libre, mais aussi qu'il libérait la communauté sorcière britannique du joug du Conseil des Sorciers. Cette deuxième partie était l'objectif principal du Réveil, tandis que la première pourrait très bien servir l'intérêt de l'organisation nouvellement crée. Si ils arrivaient à libérer les anciens employés du Ministère de la Magie d'Azkaban, leurs rangs grossiraient et ils n'en deviendraient que plus forts. Edward espérait que ses quelques paroles avaient remontées le moral d'Alice, mais un point restait néanmoins à discuter : celui des actes qu'elle avait commis plus tôt dans la journée et qui avaient nécessité son intervention.

- Suis-moi, on va aller dans la salle à manger, je suis sûr que tu as terriblement faim, dit-il en lui faisant un signe de la main pour qu'elle le suive.

Avant de passer aux discussions plus sérieuses, Edward voulait instaurer un climat de confiance afin qu'Alice puisse prendre pleine conscience de ce qui allait lui dire. En arrivant dans la salle à manger qui était à l'extrémité du hall d'entrée, il aperçut Thomas et lui demanda si il pouvait leur amener quelque chose pour dîner.

- Pas de soucis, je vous amène ça de suite, Alice doit avoir faim, s'exclama Moustache en faisant un clin d’œil amusé à l'enfant.

Edward s'assit sur une chaise autour de la longue table et fit signe à Alice de s'asseoir en face de lui. Dans cette disposition, ils pourraient enfin discuter.

- Tu te rappelles quand on s'est vu à Pâques ? Tu étais encore en train de te poser des questions sur la nature des moldus, des questions qui je t'avoue étaient assez déconcertantes, et te voilà, là, maintenant ! lui sourit l'homme comblé. Je suis vraiment fier du chemin que tu as accompli, te voilà maintenant en train de lutter contre Parkinson.

Edward se gratta la barbe un instant. Il venait de féliciter l'enfant, il pensait vraiment ce qu'il venait de dire, mais le plus difficile restait à dire. Elle avait pris des risques inconsidérés, et la situation aurait pu très mal tourner si il n'était pas intervenu, si il n'était pas intervenu à temps. Son expression devint beaucoup plus sérieuse, et la fierté qui apparaissait sur son visage disparut.

- Alice ... souffla-t-il doucement. Tu as pris des risques inconsidérés ce soir. Ne te trompes pas, je suis fier que tu te sois engagés sur ce chemin, mais c'était bien trop dangereux. Tu aurais pu être blessée, ou pire encore. Tout ça pour quoi ? Coller des affiches sur des voitures qui ont très peu de chances d'appartenir à des sorciers ...

Un regard qui se voulait triste apparut sur le visage d'Edward. Il ne voulait pas que l'enfant prenne sa fierté pour un gage de confiance et qu'elle recommence.

- Dis-moi, tu peux me dire ce qui t'a pris de faire ça ?

Les yeux de l'homme fixèrent ceux de l'enfant, et il attendit en silence qu'elle choisisse de prendre la parole. Il ne voulait pas la précipiter et espérait qu'elle se confierait à cœur ouvert, comme elle avait fait durant leur première rencontre.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

30 août 2019, 00:48
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Il fallait retenir ses pleurs, cesser de craquer, être forte. Mais c’était au dessus des forces d’Alice. Elle avait donner trop de sa personne, ce soir. Elle ne parvenait plus à être forte, et elle ne le voulait plus. C’était inhumain, elle était trop petite pour se comporter comme une grande. Alice voulait, devait se laisser fondre.
Encore une fois, la fillette sentit les bras de Monsieur Penwyn l’enserrer. Alice devait vraiment faire beaucoup de peine à voir. Elle était si ridicule. Humiliée. Endolorie. Une poupée de chiffon qui peinait à rester droite.
Monsieur Penwyn tenta de rassurer Alice sur la condition de son père. Bien sûr qu’elle ne le tuerait pas de ses mains. Mais peut-être le laisserait elle mourir dans sa cellule, sans qu’il ne puisse dire au revoir à qui que ce soit. Personne n’en saurait jamais rien. Pas même Alice. Déglutissant, la petite fille ravala un nouveau sanglot.

Les bras de l’homme quittèrent Alice, et il vint s’agenouiller devant elle, portant ses grosses mains sur ses petites joues d’albâtre.
Il promettait de le sortir d’Azkaban, mais le pouvait-il seulement ? En était-il capable ? Alice ne fit aucun commentaire. Monsieur Penwyn était fort et loyal. Son père l’avait confié à lui le temps de quelques minutes, il avait donc confiance en lui. Monsieur Penwyn n’était pas n’importe qui.
Mais Ursula Parkinson non plus.
La fillette hocha un peu, remerciant silencieusement l’homme. A nouveau sur ses deux jambes, il invita Alice à le suivre dans ce qui se trouvait être la salle à manger. Oui, elle mourrait de faim et s’en souvenait soudainement. Elle avait laissé Imogen derrière elle. Imogen et ses maudits kebabs. La Moldue devait se faire un sang d’encre…

Mais, avant qu’Alice ne puisse dire un mot pour prévenir monsieur Penwyn de l’existence d’Imogen, il lui fit signe de s’asseoir à table, en face de lui. Alice s’installa alors, silencieuse. Son regard était bas, posé sur son poignet douloureux. Lui seul lui rappelait que la situation dans laquelle elle se trouvait était bien réelle. En se levant ce matin, jamais Alice ne s’était imaginée vivre une telle horreur. Le goût du cuivre envahissait encore sa bouche. Terrible piqûre de rappel.

La voix de monsieur Penwyn la fit sursauter pour l’énième fois de la soirée. Elle l’écoutait, relevait peu à peu les yeux en l’entendant exprimer sa fierté. Son sourire, le premier de la soirée, était un soleil pour la petite fille. Elle avait besoin d’entendre ces mots, de savoir qu’elle n’avait pas fait cela pour rien, que son combat était juste, et qu’elle le menait comme il le fallait.
Mais ce n’était pas tout. L’expression de son visage s’était mise à changer. Etait-ce de l’inquiétude ? De la tristesse ? Peut-être un peu des deux.
Le visage d’Alice aussi avait changé. Venait-il de sous-entendre que ce qu’elle avait fait ce soir avait été inutile ? Elle baissa le visage, ses lèvres pincées. Les sanglots s’étaient envolés, remplacer par une rage qui pointait le bout de son nez.

« - Je ne suis pas stupide,
dit-elle enfin, la voix cassée par ses pleurs précédents.

Du revers de son poing indemne, Alice vint chasser les larmes qui ne quittaient plus ses yeux. Son regard se reposa sur Monsieur Penwyn.

- Je n’ai pas fait ça pour rien. J’ai fait ça pour les Sang-Mêlés et les Nés-Moldus, pour les femmes et les maris de sorciers… ceux qui ont des choses à perdre. Ce sont eux qui se battront pour se protéger eux et les leurs…

A nouveau, le geste plus agacé, Alice essuya ses yeux qui ne cessaient de s’embuer. Les mots de l’ancien employé du Ministère avaient touchés la fillette, et l’avaient blessée. Elle ne voulait pas entendre de telles choses. Elle ne voulait pas qu’on lui dise qu’elle avait été idiote, inconsciente, et que ses actions n’avaient aidé en rien !

- Je ne resterai pas les bras croisés... Je peux aider. Les enfants, ils peuvent aider ! cracha t-elle soudainement, sa voix se brisant un peu plus. On a le droit d’aider ! Ce sont nos familles qui sont blessées ! Nos parents ! C’est notre monde qui est souillé par des méchantes personnes comme Parkinson ! On a le droit de se battre !

Son petit poing vint frapper la table avec toute la force que son corps lui permettait de donner. Le coup fut douloureux, et la fit grimacer un instant. Mais, elle se reprit presque aussitôt, se relevant immédiatement, chancelante les premières secondes. Ses yeux ne quittaient plus Monsieur Penwyn. Ils étaient toujours dégoulinant de larmes, mais cette fois, c’était la rage qui parlait. Cette rage qui l’animait sortait enfin. Elle n’était pas dirigée sur l’homme, bien sûr que non. Ses mots n’avaient fait que ressortir la colère qui se cachaient derrière la peur et la douleur.

- Et on va se battre, monsieur Penwyn… »

Ses yeux se reposèrent sur son atèle. C’était donc sa première blessure de guerre. Serait-ce la seule ? Et serait-elle la seule à être blessée ? Qui, au sein du MERLIN, finirait un jour comme elle ? Orphéa ? Christopher ? Irene ? Emelyne ? Son poing se serra un peu plus. Ce soir, Alice avait goûté à son inconscience et n’avait pas été prudente. Elle aurait dû faire plus attention. Cela ne devait plus se reproduire. Plus jamais.

Sixième année RP - 741B47
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Fondatrice du MERLIN

17 sept. 2019, 00:01
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
La réprimande qu'il avait faite à la jeune fille ne semblait pas avoir eu l'effet escompté. Au lieu de méditer sur le sens des actions qu'elle avait mené, une rage qu'il ne lui connaissait pas parcourait tout son visage. Durant quelques instants, Edward fut inquiet que cette rage soit dirigé contre lui - sans doute n'avait-il pas pris assez de pincettes après le traumatisme qu'elle avait dû subir. Non, jamais il ne l'avait pris pour une enfant stupide, au contraire, elle était bien plus imaginative que la plupart des sorciers de l'âge du sorcier, mais il se demandait juste si son action valait les risques qu'elle avait encourus.

La deuxième lueur de fierté de la soirée dans le regard d'Edward apparut d lorsqu'il écouta religieusement Alice s'énerver à cœur ouvert sur Ursula Parkinson. La rage, qui ne lui était pas destiné mais bien au Conseil des Sorciers, sortait pas tous les pores de sa peau et il n'était pas difficile de comprendre que la fillette en avait gros sur le cœur. Après tout, pouvait-il lui en vouloir d'une telle attitude ? Son père était en prison depuis plusieurs mois déjà et sa famille avait sans doute été déchirée entre ceux qui soutenaient ou non le nouveau régime en place. Néanmoins, il était loin d'adhérer à l'idée de faire participer des enfants dans la guerre à venir. Si d'autres pourraient être moins scrupuleux à utiliser des mineurs comme pion dans l'échiquier de la guerre à venir, ce n'était pas son cas. Préserver les innocents, les protéger, était l'une des raisons pour lesquelles il s'était engagé dans un conflit qu'il n'avait que très peu de chance de remporter. Déroger à ses principes était inconcevable pour lui.

Le regard d'Edward se métamorphosa une fois de plus en entendant la dernière phrase d'Alice, choqué mais à la fois rassuré que la jeune fille ne se soit pas engagé toute seule dans cette aventure. L'expression de son visage devait être tellement convaincante, que Thomas qui s'apprêtait à apporter les premiers plats du dîner, fit demi-tour et repartit dans la cuisine pour ne pas être mêlé à ce qui allait suivre.

- Attends, tu es en train de me dire que tu n'as pas fait ça toute seule ? dit doucement Edward sur un ton qui se voulait le plus calme possible malgré sa tempe qui palpitait. Si je comprends bien, il y a d'autres enfants qui font la même chose que tu as faite ce soir ?

Plus le Gallois parlait, et plus le tableau se dessinait devant lui. Bien-sûr que non Alice n'avait pas été stupide au point de coller des affiches toute seule en plein Glasgow, comme elle lui avait dit. Elle était bien trop intelligente de ce qu'il en savait pour avoir agi isolément, et il était très fort probable que certains de ses camarades de classe se soient prêtés au même jeu. Il ne put s'empêcher de tirer la moue en s'imaginant ce qu'il avait pu arriver à certains d'entre eux, à ceux qui étaient tombés dans les filets des manteaux noirs et qui n'avaient pas eu la chance d'être secourus.

- Ecoute-moi, c'est très honorable de ta part de vouloir prendre part à ce combat. À ta place, je serais tout aussi énervé et je voudrais m'impliquer tout autant... commença-t-il avant de s'éclaircir la voix : Imagine-toi ce qu'il te serait arrivé si je n'étais pas venu aujourd'hui. Imagine-toi ce qui peut arriver à tes amis si ils font la même chose. Vous n'êtes que des enfants, des proies faciles pour les manteaux noirs.

Edward s'en voulait de devoir prendre le rôle de l'adulte responsable et tenter d'expliquer à Alice qu'elle et d'autres enfants mettaient leurs vies en danger en intervenant ainsi. Tout son être lui criait de ne pas tenir ses propos et de la féliciter pour sa détermination ; seule la raison lui permettait de ne pas vriller et de s'en tenir à ce qu'il devait dire. Soupirant un bon coup, le sorcier regarda droit dans les yeux l'enfant qui se tenait en face de lui et lui attrapa le poignet de sa seule main encore valide, main qu'elle avait maltraité sous un excès de colère.

- Rien que je ne pourrais te dire ne pourra te faire changer d'avis, j'en ai bien conscience, alors je n'essayerais même pas. Je veux juste te faire prendre conscience du danger de la voie que tu as choisi de prendre. Ça m'inquiète beaucoup, je ne veux pas que tu t'engages de manière aussi ouverte dans ce conflit, il y a d'autres moyens d'agir que de coller des affiches en vue de tous.

Voyant que l'atmosphère était beaucoup plus calme que ce qu'il avait imaginé, Thomas finit par rentre de nouveau dans la pièce, précédé de deux plateaux en argents qui lévitaient et qui finirent par se poser sur la table. Se dressaient désormais devant eux un rôti de boeuf et un pudding faits maisons. Sans attendre la moindre remarque des deux personnes attablées, après leur avoir fait un sourire satisfait, l’Écossais retourna dans la cuisine pour les laisser discuter .

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