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02 oct. 2019, 17:44
 By the sea  Le jeu de KARA  solo++ 
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Frontispice


Dans les messages suivants seront développés des aventures tournant autour d’un mystérieux objet nommé « Jeu de Kara ».
C’est une histoire qui portera sur une longue période. Et qui n’a pas forcément de début, ni de fin. L’idée est de prolonger le rp « Les armoiries des ALEKHIN », que l’on trouve en suivant ce lien. Mais ce n’est pas une suite à proprement parler. Dans l’idée, ce serait plutôt un préquel, que la pensine et autres stratagèmes peuvent rendre des plus naturels dans la narration. Ce sera aussi sans doute une forme de continuité mais je ne vais pas dire comment maintenant. Au-delà des apparences qui pourraient, pourront laisser croire que l’on dépasse les règles de PFR, il n’en sera rien. Ce sera une réflexion sur le monde de 2019, enfin surtout sur la partie finale du rpg.

Mais il va falloir être patient. Car ce rp, que j’annonce dès à présent dans le but de marquer un certain ancrage dans les lieux, est subordonné à plusieurs éléments :
1- La fin des études de Circéia Alekhin à Poudlard, et croyez-moi, l’année 7 demande bien des attentions.
2- La mise en route de ses études supérieures, qui sont déjà construites dans les grandes lignes, et qui n’attendent que certaines validations et avis.
3- L’équilibre entre toutes les possibilités rp. Car jusqu’ici, Circéia n’a pas pu entrer en action autant que je l’aurais souhaité avec d’autres, parce que je voulais d’abord la faire monter en années devoirs. Cela m’a coupé de pas mal de possibilités et cela me manque. Assez cruellement. Autrement dit, il se pourrait fort que la plus russe des écossaises soit elle aussi engagée dans ce qui se trame ces derniers mois, auquel je n’ai pu l’intégrer jusqu’ici car elle n’était pas inscrite dans la chronologie. Si je cumule études supérieures, rp divers, rp liés à la trame générale de PFR et jeu de Kara, cela fera déjà beaucoup. Il ne faudrait pas se prendre les pieds dans le tapis volant. Aussi ce rp sera-t-il le temps venu plus  elliptique, éloigné du reste.

Je ne promets pas d’aboutir, ce pourrait très bien être une fausse piste ou une fenêtre ouverte sur rien (comme l’arithmentie dans l’heptalogie). L’idée me motive, c’est suffisant pour lancer la chose, plus tôt que d’autres projets qui seront sans doute achevés avant celui-là.
J’ai dans l’idée de poursuivre en tout cas une forme d’usage systémique de la Russie comme fil rouge de ce personnage qui se rêverait bien être Anna Karénine. Et il est d’ores et déjà clair que ce sera un trait majeur. Mais je n’en sais pas plus en l’état. Ou plutôt, ne devez-vous pas en apprendre plus. Car il est  trop tôt. Et bien des choses dépendront de ce qui sera écrit d’ici là.
Circéia est un animal dont le sang a une température variable et il serait bon de pouvoir le montrer. Reste à trouver le contexte favorable… car je ne la lancerai pas dans un épisode hasardeux en termes de rp. C’est une exigence que je m’impose. Etrangement, depuis quelques mois, je n’ai pas eu à la protéger de cet aléa propre aux écrits de ces lieux. Elle est comme qui dirait… marginalisée. Peut-être est-ce là sa destinée. Tous nos personnages finissent par nous échapper et vivre leur vie propre. C’est par ce biais qu’elle me file entre les doigts, je ne peux que l’accepter. Et faire en sorte de m’en dépêtrer avec élégance, pour ne pas être ridicule.
Je suis aussi dans l’obligation de respecter la règle de l’écriture impossible dans le futur. Voilà pourquoi je vais m’en tenir à quelques récits du passé, plus ou moins lointain, agrémentés (les récits) d’une atmosphère contemporaine des lieux. Je dois bien trouver un substitut aux devoirs que je ne pourrai bientôt plus faire puisque je les aurais faits… Etre et avoir été…
Partons du principe que ce rp commencera dans quelques mois, puisque la situation présente ne permet pas de le lancer vraiment. Mais je pose les fondations, histoire de ne pas trop manquer à ceux qui suivaient en ayant mal aux yeux les hiboux postés dans les armoiries (sont-ils si nombreux d'ailleurs...)

Une idée me vient, si certains sont intéressés par une participation, sous forme d’extension à ce rp racine, comme je l’ai fait avec les rps professoraux pour les armoiries, un petit hibou est un premier pas. Mais je préfère prévenir ; ce sera crève-cœur, genre courses de Noël dans le mall du coin un samedi en fin d’après-midi…
L’histoire reprendra là où celle qui la précède s’est achevée.
Et elle tiendra compte, c’est une évidence, du contexte général (par exemple….)
[Géolocalisation : en l'état, je ne sais où prendra place ce rp. Forcément dans la partie ailleurs... mais où ? Dans mon idée, cela part de Grande-Bretagne, et le "By the sea" n'est qu'une référence à un film que j'adore, "Manchester by the sea".]
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Dans mes embues

collégiennes,
la bile de leurs veines

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

24 nov. 2019, 15:13
 By the sea  Le jeu de KARA  solo++ 
1 : Les fins ne sont jamais qu'un prélude.


Une île battue par les vents. De jour en jour, les pierres s’érodent et l’impression qu’à chaque instant ce lieu peut disparaitre de la surface du monde inonde les cerveaux peu de temps après leur arrivée ici. Un territoire inconnu, des moldus qui ne viennent de toute façon jamais jusqu’ici. Et des sorciers, ce lieu est incartable, de toute éternité… L’explorer est une épreuve en soi, le simple fait de parvenir à poser un pied sur son sol est un exploit. La fondation de cette île est très ancienne et son origine demeure clairement incertaine. Lieu de concentration de sorciers marginaux, ancienne prison laissée à l’abandon suite à une mutinerie réussie, territoire de la magie noire comme il en existe un peu partout ? Légende ??
Les bâtiments que l’on penserait trouver ici n’existent pas. Tout a été en son temps construit en souterrains. Un lieu sombre, froid si l’on ne l’alimentait pas avec des feux en nombre et très scrupuleusement entretenus. Une armée d’elfes de maisons étaient dévolus à la tâche. Et c’est par eux que l'ensemble a fini par être découvert. Peu de temps avant la révolution russe moldue de 1905. A la même époque, le joyau de ce que travaillaient les mages noirs des lieux fut transféré ailleurs, on ne sait pas où. Un objet rare, un objet puissant. Devrait-on d’ailleurs dire plusieurs et l’on aurait raison. Quoi de mieux qu’un objet anodin pour passer inaperçu dans un salon d’aristocrate ? Quelque chose que tout un chacun possède en Russie.

Les mages noirs de la mer de Kara ont donc passé des centaines d’années à créer ce que l’on considère comme un artéfact impossible. Mais personne ne sait exactement de quoi il retourne. Un échiquier, c’est la seule information faisant l’unanimité parmi les rares personnes au courant de l’existence du jeu de Kara. Les rumeurs les plus folles courent sur la réalité de ce que permet cet objet. De petite taille, c’est un objet aisé à transporter mais il permet de jouer en toute innocence quand les joueurs n’ont pas conscience de ce qu’ils manipulent. La chose est conçue pour que le jeu puisse traverser les siècles en toute impunité.

Il se dit que les pièces sont en corne de mammouth extrait des profondeurs d’un glacier. Il n’en a fallu qu’une paire. Reproduites à l’identique, les trente-deux éléments auraient été ensuite différenciés par trempage prolongé dans un bain de café russe pour les noirs quand les blancs étaient laissés à l’air libre. C’est l’une des thèses car en fait rien ne prouve vraiment que les choses se soient ainsi déroulées.
Les chances sont grandes en revanche pour que la forme des pièces soit inchangée, semblable à ce qu’il se faisait à une certaine époque, dont on peut avoir un aperçu aisément.

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Elles ne sont en tout état de cause qu’un réceptacle. Peut-être même sont-elles usées, délavées, pour renforcer leur insignifiance de façade. Et le plateau… personne ne sait de quoi il est fait. Et tout peut être imaginé. Un simple morceau de  bois, un lien entre elles, un régénérateur… Sans doute sans aucune marque, ainsi que cela se faisait au moyen-âge moldu, il doit forcément être la base du tout, sans oublier le coffret. Bien des mystères au bout du compte. Poser des questions est toujours plus facile qu’y répondre. D’autant qu’ici, la magie est peut-être insidieuse, ancienne, méconnue. Nous savons ce que peut donner la confrontation entre deux générations de principes magiques. Le plus neuf n’est pas forcément le plus recommandé. Et les mages de Kara, qu’ils aient été deux ou deux-cent, ont travaillé avec les savoirs de leur époque, le temps dont ils disposaient était infini. Et les limites morales, toute magie confondue, bien moins… définies. La morale sorcière a beaucoup progressé depuis et il n’est pas dit que nous puissions tout intégrer des choix qui furent alors effectués, des trajets pris par des penseurs d’un autre temps. Qui mettra la main sur le jeu de Kara devra garder en tête qu’il a face à lui une très vieille magie, qui n’obéit pas forcément aux règles qui sont les nôtres, que nous soyons des mages de la lumière ou des tenants de l’obscurité.
Reste que le mystère le plus impénétrable n’est pas même couché sur parchemin : pourquoi ?

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05 déc. 2019, 17:10
 By the sea  Le jeu de KARA  solo++ 
2 : L'ouverture qui n'en est pas une.

Alors qu’elle recherchait l’endroit idéal pour mettre l’objet au chaud, elle en vint immédiatement à se demander quand elle pourrait y retourner. Car l’idée de déposer l’objet dans la réserve des Hébrides était aussi simple que lumineuse. Un endroit assez peu couru, surveillé et finalement très bien gardé. Le tout serait de trouver le bon endroit. Et le bon moment car cet été-là, la situation politique du pays était pour le moins… agitée. Et rien n’était vraiment garanti, pour quiconque d’ailleurs… Mais les autres endroits lui semblaient à la fois éculés et peu sûrs… Gringotts, si c’était pour avoir une chambre forte visitée comme celle des Lestrange à la grande époque… Etre une Gunnray de naissance ne suffisait pas. La maison de Wick, du moins ce qu’il en restait était une passoire magnifique… Poudlard, trop infesté de gens insécurisants. Et elle ne pourrait plus y venir aussi souvent qu’avant… Quant à le garder sur soi, autant se mettre une cible dans le dos pour peux que l’objet dégage une aura magique dont elle ignorerait l’existence.
En soi, refaire le chemin était un plaisir, elle avait adoré visiter cette île l’été précédent. Mais depuis, il s’en était passé des choses et elle était sans nouvelles d’Ivanovna. Cela l’inquiétait au plus haut point, à en rendre le plus bel été de la vie carrément impossible à vivre. Et les événements extérieurs n’arrangeaient rien. On aurait dit que tout se liguait pour que jamais elle ne puisse se donner le temps de faire la fête ne fut-ce qu’un instant. Ceci dit, qui aurait-elle invité ? En fait, elle avait appris l’été d’avant à passer inaperçue au sein de la société moldue. En cela, et Circéia n’aurait pas su dire comment elle avait développé de telles habiletés, Ivanovna avait un talent extraordinaire pour s’immiscer chez les gens. Et elles avaient passé ainsi presque deux semaines dans les quartiers populaires moldus, ce qui avait considérablement consolidé sa culture du fish and chips, de la bière rousse et des jeux de mots graveleux. Ivanovna adorait cette ambiance et si elle n’avait pas eu les moyens d’une sorcière, elle aurait sans doute eu des ennuis. Mais un ange gardien s’occupait d’elle. Et au besoin, elle savait sortir mon regard noir. De cette expérience, elle avait gardé quelques savoir-faire… et une ou deux adresses potentielles. Une écossaise sait vivre à la rude et la fraternité d’un toit amical est une chose que nous savons reconnaître. Vivre chez les moldus, une couverture pertinente. Mais il lui fallait une assurance, que l’objet soit emmitouflé par des protections suffisantes pour que l’humidité et autres problèmes de nature… magique ne le détériorent pas durant son stockage possiblement étendu sur quelques années…
Et là… il lui était difficile de travailler la question dans cette ambiance-là. Ainsi dut-elle se trouver un endroit discret où elle pouvait pratiquer la magie en toute sécurité. Et tranquillité. Peut-être eut-il été préférable de demeurer à Poudlard, en passagère clandestine et permanente de la salle sur demande ? Rien n’était facile désormais et il fallait admettre que la vie d’un coup paressait plus compliquée. Avec sa nécessité de trouver au plus vite un logement proche de l’institut, les achats et démarches en tous genres, devoir en plus s’occuper de ce cadeau paternel encombrant lui pesait. Mais tel était son devoir. Elle devait assumer son héritage.
Le jour prévu, elle portait avec elle le jeu dans une nasse invisible bardée de sorts de protection, anti-détection… et ce qu’elle appelait ses patates cloutés. De petites fioles remplies de produits urticants, pénibles et conçus pour être proches de l’effet sangsue de la glu perpétuelle. L’idée d’ensuquer un importun lui plaisait et elle avait mis tout son génie dans cette magie protectrice. On ne toucherait pas ses affaires sans en payer le prix.
Chemin de traverse, portoloin de Dix heures, le matin du Lundi, jour le moins réservé, trois autres voyageurs seulement, tous italiens, une famille de Venise à ce qu’il semblait.
Le temps était humide ce jour-là, et le chemin de la visite ne fut pas aussi agréable que la fois précédente. Mais elle put, dans un recoin protégé des vents par un rocher et du regard par quelques arbustes, placer son précieux bijou de famille comme il se devait. Et surtout aucune magie lancée, pour ne pas attirer l’attention. En sortant de l’endroit, elle vit le dragon, majestueuse créature dans son élément, comme une poussière gigantesque dans le ciel. C’était l’endroit. Les îles sont souvent des lieux de refuge, paraît-il.

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26 déc. 2019, 10:34
 By the sea  Le jeu de KARA  solo++ 
3 : Imminence des contrariétés.

Edimbourg constitue pour tout être humain normalement constitué une très belle opportunité de vivre de bons moments. Circéia y avait installé son camp de base, puisque Wick devait être considéré comme un territoire interdit. Irkoutsk étant bien trop loin de l’institut, quelle idée farfelue… restait donc la capitale moldue de son Ecosse, un lieu empli de moldus plutôt enjoués même si les écossais avaient sur les tenues classiques sorcières des regards souvent inquisiteurs. Elle prit vite l’habitude de s’habiller comme eux, ne se changeant qu’en dernière minute, à l’intérieur de l’institut. Un endroit étrange, à commencer par ces journaux moldus qui trainaient dans le salon de réception. La justice est réputée pour être stricte et inflexible, elle la voyait surtout voulue par les hommes tant les décorations étaient faites de noir et de bleu, une sorte de rigueur inutile et triste. Que voulaient-ils donc avec tous ces journaux ? Montrer les ressemblances ? Les écarts ? Les faire méditer quant aux excès ? Mais les étudiants n’avaient jamais les œillères adultes. Dans les soirées, Circéia ne rechignait jamais à se mêler aux moldus. Souvent, ces derniers avaient de l’esprit, encore plus les français pour qui elle avouait un faible. Manipulables aisément mais jamais conformistes. Ils se mariaient à merveille avec son esprit indépendant et fantasque. Au bout d’à peine deux mois, et alors qu’elle espérait retourner à Poudlard pour le bal d'Halloween qu’elle ne manquerait pour rien au monde, fréquenter ces garçons moldus, et elle devait aussi le dire, ces filles qui n’avaient pas froid aux yeux, offraient à l'enfant du froid des terres nouvelles qu’il suffirait de défricher le moment venu. Il n’était pas l’heure, juste moins le quart. Et dans l’un de ces chiffons qu’elle avait parcourus, un article lui avait fait craindre le pire.

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Circéia n’avait pas voulu conserver avec elle son jeu familial, elle ne se sentait pas en capacité de pousser une étude sérieuse de la magie enfermée dans ces pièces, regretta de l’avoir laissé dans les Hébrides. Que la chose soit évoquée, même dans des feuilles de chou moldues, n’était pas bon signe du tout. L’étude des médias moldus lui avait appris que rien n’était jamais entièrement faux, ce qui revenait à apprendre que certains savaient. Restait à découvrir quoi mais tout cela n’avait rien d’encourageant. Elle prit le nom du journaliste et décida de creuser la question dès que possible. Le journal étant imprimé à Londres, elle pourrait creuser la question à sa manière. Décidément, elle ne pouvait pas vivre une journée sans que ses démons ne se manifestassent.

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28 mars 2020, 17:42
 By the sea  Le jeu de KARA  solo++ 
4 : Sauver sa peau.

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PNJ Ivanovna ALEKHIN


- Petrificus totalus !

… mais avec les doigts gelés, on est moins précise !

- PETRIFICUS TOTALUS !

Le mastodonte termine sa course à un mètre de moi à peine. Les animaux sauvages de Sibérie sont incorrigibles. Ils vous dévisagent de loin et vous dévoreraient de près sans la moindre arrière pensée. Mais je suis une Alekhin. Et ça vous pose une fille ! L’ennui ne menace personne dans ces lieux sans le moindre être humain à des kilomètres. Je cherche ma route vers ces territoires depuis des semaines et sur le chemin je n’ai pour le moment trouvé que neige, bestioles farouches ou meurtrières. Et, le détail a son importance, une endurance aux contrariétés jusque-là insoupçonnée. Que vais-je pouvoir faire toi, stupide animal ? Si je te libère, ton odorat me retrouvera dans l’heure. Et si je te laisse ainsi, le froid te pétrifiera pour de bon. Tu fais de moi un assassin, ce n’est pas bien. Mais comme tu n’es pas le premier, je m’habitue à ma condition de chasseresse. J’avais imaginé un voyage autrement plus court. Une folie, je dois l’admettre. Et il m’arrive de regretter mon départ. Que deviennent mes amis de Serdaigle ? Et que devient ma sœur ? L’hiver n’a pas encore commencé et je redoute déjà la nuit. Je l’avoue, j’ai peur. Mais faire demi-tour semble impossible. Et je ne suis pas loin de ma destination. Je pourrais découper ta fourrure, me mettre au chaud, attendre. Si ce n’était le temps passé à l’opération, je le ferais. Mais un vol, même raccourci par le froid intense, reste le meilleur moyen de minorer l’effort. Je dois avancer. Une force m’attire dans une direction bien précise, Père me l’avait dit qu’un jour, je pourrais percevoir des choses réellement magiques. Depuis mon arrivée à Petchora, je la sens. L’île de Kara, presque au nord. Elle est là et ses secrets n’attendent que moi. Finalement, le plus compliqué aura été de rentrer en Russie. Mon pays est réfractaire aux étrangers, encore plus quand ces derniers paraissent être des traîtres à la patrie, comme de russes blancs désirant revenir chez eux après la période communiste.

- Incendio.

Et je fais chauffer mon chaudron, tapie dans une cahute construite par quelque trappeur il y a des siècles, conservée par le froid et l’absence de présence. Peut-être l’ours est-il centenaire lui aussi, comme mon abri... Peut-être attendait-il ma venue ? Aurais-je tué un fantôme ? Ou pire encore… Circéia prétendait savoir après quoi nous devrions courir mais elle ne m’a rien dit, enfin… non, elle ne m’a rien dit. C’est moi qui ai deviné que je devais retrouver Père. Et si ma route s’est détournée de cet objectif, c’était que ma destinée le voulait ainsi. Les russes pensent autrement, ils savent composer avec les forces de la nature. Je suis transie mais sûre de moi. La première à sortir, fou du roi. Moi qui déteste ce jeu dont les attraits furent l’apanage de l’aînée, je constate que malgré moi je raisonne à travers l’échiquier. Pièce mineure, ô combien utile, car immédiatement active. Dans l’air glacé du matin, je sentirai demain le sel marin, l’océan. Il me faudra franchir les flots, voler vers ces murs invisibles aux moldus et même aux autres sorciers. Si ce que j’ai lu est vrai, seule une descendance d’initié peut  percevoir les contreforts. C’est insensé mais je dois l’admettre. Sinon la magie n’existe pas. Aurai-je face à moi des défenses plus redoutables encore que celles de la sauvagerie blanche ? Le grand Nord peut-il être plus hostile qu’il ne l’est déjà ? Ardue est la solitude qui empêche de partager le doute. Je ne le comprends pas ainsi, mes pensées sont plus frustres, tendres et immatures, bouillonnantes mais vacillantes. Je suis seule, isolée, côtoyant une mort programmée pour d’autres mais je ne le sais pas. Je descends un escalier, dénudée mais cette nudité est ma force car elle m’oblige à exsuder mes tripes. Sans jamais me lamenter. Je deviens le froid indestructible.

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