Le moment qu’elle avait tant redouté était enfin arrivé. La petite brune allait maintenant quitter l’appartement dans lequel elle avait grandi, dans lequel elle avait passé son enfance, et dans lequel elle avait tous ses souvenirs. Elle se trouvait debout devant la cheminée avec son père, sa mère qui tenait le petit Oscar dans ses bras, et Noria. Caleb saisit une poignée de poudre verte et entra en premier dans la cheminée avant de prononcer d’une voix claire « Caor Lann ». Il disparut et Orphéa sut que c’était son tour. Suivrait ensuite sa sœur, puis sa mère. Elle plongea sa petite main dans le bocal contenant la poudre de chemisette et imita son père, reproduisant ses gestes et répétant ses paroles. Elle sentit une sensation bizarre, comme à chaque fois qu’elle utilisait le réseau de cheminées magique, puis au bout de quelques secondes, elle se retrouva dans une cheminée qu’elle ne connaissait pas. Elle se dépêcha de sortir pour laisser la place à sa sœur qui allait arriver d’une seconde à l’autre. Son père essuya de son pouce une petite trace de suie sur le bout de son nez, et lui chuchota à l’oreille « Bienvenue chez toi ».

La Serpentard se trouvait dans l’entrée, mais Caleb l’entraînait déjà vers la pièce à vivre. Rien qu’à l’odeur, aux murs en pierre et aux poutres apparentes, elle pouvait dire qu’elle se trouvait dans une très vieille maison. Qui avait probablement plusieurs siècles. Sur sa gauche, se trouvait une cuisine en forme de U, et un belle table à manger en bois massif, entourée de bancs sur lesquels étaient posés de petits coussins colorés. À sa droite, il y avait un petit bureau juste à côté d’un escalier tortueux qui s’enroulait jusqu’à l’étage. Derrière, en contrebas se trouvait un immense salon, où trônaient deux grands canapés en cuir. Pour y accéder, il fallait descendre quelques marches, ce qui rendait ce coin très intimiste et chaleureux. Une belle cheminée en pierre ornait le pignon de la maison. Les murs de cette grande pièce à vivre n’étaientpas tout à fait droits. Ils étaient enduits d’une chaux blanche, hormis les deux pignons qui laissaient apparaître de belles pierres beiges. Le sol était quant à lui couvert d’un beau parquet clair. Trois grandes portes fenêtres donnaient offrait une vue imprenable sur le jardin qui s’étendait en contre bas. On pouvait même apercevoir au loin le Loch Ness en contre-bas.

Les yeux plein d’étoiles, la brune se retourna vers sa mère qui venait de faire son apparition dans le salon. Elle s’apprêtait à dire que cette maison était géniale, mais elle se ravisa finalement. Il fallait d’abord qu’elle voie sa chambre. Elle jeta un égard à sa sœur qui semblait elle aussi impatiente de découvrir l’étage.
« Est-ce qu’on peut monter maman ? Demanda-t-elle poliment. Pour voir les chambres »

A peine Harper est-elle ouvert la bouche que les deux fillettes se précipitaient vers l’escalier en se donnant des coups de coude pour tenter de ralentir l’autre et d’arriver en première. Un peu plus grande que sa cadette, Orphéa réussit à pousser sa sœur sur le côté pour monter avant elle. Une fois qu’elle eut gravi les escaliers, elle arriva dans une agréable pièce où se trouvait simplement un canapé, une bibliothèque et un grand piano à queue. Elle sourit rapidement, touchée par l’intention de ses parents, mais elle ne se laissa pas distraire et fila sur sa gauche où se trouvait un couloir. La première porte portait le nom d’Oscar, alors elle continua son chemin. La seconde était celle de Noria, ce qui signifiait que la troisième était la sienne. Sur sa porte, son nom était gravé en petites lettres dorées. Elle posa sa main sur la poignée et entra doucement.

Elle sut en une fraction de seconde qu’elle adorait cette chambre. La pièce se trouvait directement sous les toits, et l’on pouvait voir les poutres apparentes au plafond et sur certains appentis. Tout comme dans le salon, le sol était en bois, et la pièce était lumineuse. Les murs couleurs crèmes étaient éclairés par la lumière qui entrait par l’une des trois fenêtres. Quelques guirlandes pendaient en décoration et semblaient bouger, comme s’ils s’agissait en fait de petites lucioles. Contre le mur à sa droite, se trouvait un grand lit couvert de coussins et de plaid aux couleurs vert d’eau. Elle avança de quelques pas pour se retrouver sur un tapis moelleux. Les poils blancs lui chatouillèrent les pieds et lui donnèrent l’impression qu’elle était en train de marcher sur un animal encore vivant. Sur le mur en face d’elle, se trouvait un grand placard contenant ses nombreuses robes, et une bibliothèque contenant les ouvrages sur les plantes et les potions, mais aussi quelques romans. Sur sa gauche, se trouvait un petit bureau et un miroir, mais également un porte qui donnait sur une petite salle de bain privée. Elle ne savait pas quoi dire. Non seulement, c’était une chambre magnifique, mais en plus, elle avait sa propre salle de bain ! Elle ne serait plus obligée de la partager. Elle redescendit tranquillement dans le salon et alla rouvre son père. Elle savait que c’était lui qui avait fait l’ensemble des rénovations, et qu’il y a avait passé des mois, peut-être des années.

« Merci papa, déclarant-elle en s’asseyant à côté de lui pour le prendre dans ses bras. C’est la plus belle maison que j’ai jamais eue ! Elle est même mieux que le manoir de grand-père et grand-mère »

Ce jour la, le soleil était resplendissant et la chaleur presque insoutenable. La totalité de la famille Cooper, à l’exception de Jacob et Rachel, était réuni dans le jardin pour profiter d’un copieux repas frais à l’ombre du saule qui bordaient la propriété. Orphéa avait d’ailleurs découvert que sa maison avait été construite avec le bois des arbres de la forêt de mélèzes qui l’entourait. Cela donnait réellement un côté authentique à cette nouvelle maison, et elle ne pouvait que l’apprécier d’avantage. Les branches venait frôler le toit d’ardoise sous l’effet du vent, et faisaient danser sur les visages des adultes des paillettes de lumière. Les pierres des murs extérieurs était assez clair, et contrastait les volets de bois qui étaient peint d’un beau bleu. jardin était ceinturé d’un petit ruisseau, qui se jetait probablement dans le Loch Ness bien plus bas.

La chaleur pesant lourdement, la Serpentard décida de s’éloigner légèrement de la bonne humeur générale et de profiter de la fraîcheur de l’eau. Elle s’approcha et se déchaussa avant de s’asseoir dans l’herbe et de tremper ses pieds directement dans l’eau. Elle y plongea également une de ses mains avant de la porter à sa nuque pour se rafraîchir. Elle profita de la tranquillité quelques instants, avant que Thomas ne vienne la rejoindre, pour l’imiter.

« Ça va ? demanda-t-il, avec un ton réellement soucieux. Je veux dire avec tout ce qu’il se passe à Poudlard et tout le reste ? »

La Serpentard ne comprenait pas réellement ou voulait en venir. Depuis qu’elle était arrivée à Poudlard, elle n’avait eu que peu de contact avec cousin, celui-ci préférant s’occuper avec ses amis. Ils ne s’ignoraient pas, mais ils n’échangeait rarement plus que quelques banalités sur les cours, les professeurs et la famille.Aussi, elle se demandait pourquoi d’un coup, il semblait se soucier d’elle.

« Heu oui ça va, répondit-elle légèrement méfiante. Pourquoi ? »

« Tu sais, j’entends des chose à Poudlard, affirma-t-il d’un ton presque accusateur. Notamment des histoires à propos d’un certain Merlin »

La brune fronce les sourcils, mais reprit vite un air indifférent, ne souhaitant pas éveiller les soupçons. Elle ne pensait pas que son cousin puisse être mauvais, mais par précaution, elle préféra nier. Après tout, ses grands-parents avaient certaines idées, et ce n’étaient peut-être pas les seuls. Mais elle en doutait.

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler, annonça-t-elle docilement. Ce n’est pas comme s’il y a avait les chevaliers de la table ronde à Poudlard »

« Bien sûr, rétorqua-t-il en soupirant. À cet instant, la petite fille comprend que son bluff ne sert à rien, et que son cousin est bel et bien au courant pour le M.E.R.L.I.N. Je dis ça pour toi. Certains ne sont pas très discrets. Et si je suis au courant, je ne suis probablement pas seul. Vous devriez faire attention, tout le monde n’est pas aussi bien attentionné que tu ne le croîs »

Puis il se leva tranquillement, et ébouriffa les cheveux de la jeune fille d’un geste amical avant de récupérer ses chaussures, et de retourner vers le reste de la famille. Il laissa alors Orphéa seule avec ses pensées. À ce moment, la, la jeune fille réalisa à quel point ce réseau de résistance pouvait être une mauvaise idée. Mais que devait-elle faire ? Elle ne pouvait pas tout laisser tomber. Elle savait que ce qu’elle faisait avait une réelle importance. Du moins elle en avait l’impression. Bien sur cela ne dépassait pas les murs de Poudlard, mais c’était un premier pas. En plus, elle était persuadée qu’elle pourrait faire plein de progrès en Défense contre les forces du Mal. Non elle ne pouvait pas les abandonner. Il fallait simplement qu’elle réagisse et qu’elle en parle à Alice. Certains ne prenait pas suffisamment leur mission au sérieux. Ils n’étaient pas discrets. Orphéa se fit une note mentale, et décida de la ranger dans un coin de son cerveau pour l’instant. Sa mère l’appelait pour manger, et elle avait vraiment, vraiment faim.

Cher Ethan,
Comment vas-tu depuis ta dernière lettre ? Je viens de rentrer à la maison, mais je n’y serais pas pour très longtemps. Nous partons en France dès demain matin et ma valise n’est pas encore prête. Nous allons passer Noël et le nouvel an là-bas. J’aurais préféré resté ici, pour peut-être avoir l’occasion de te voir…

Non, je ne peux pas me plaindre de ne pas le voir… il faut que je parle d’autre chose.

Cher Ethan,
j’espère que tu vas bien depuis ton dernier hibou. Qu’as-tu prévu pour les vacances ? Ici le programme est chargé, comme toujours. Nous partons en France demain matin, et nous ne revenons que le quatre janvier, ce qui me laissera suffisamment de temps pour faire un petit tour sur le Chemin de Traverse et faire ma valise avant de retourner à Poudlard. Cela m’occupera l’esprit, et cela m’évitera de penser à tout ce qui se passe en ce moment. L'urne noire nous annoncera surement les personnes choisies…

Non, il n’est pas au courant pour l’urne, il faut que je lui explique.

Cher Ethan,
J’espère que tu vas bien. À Poudlard les choses sont bizarres en ce moment. L’autre jour une urne noire est apparu dans la grande salle. Elle a été envoyé par les lignées du Nord et va désigner des élèves pour participer à une sorte de compétition. Le tournoi doit sauver les survivants de Zhuangyán…

Non c’est trop nul. Expliqué comme ça, il ne va rien comprendre. Il faudrait que le voit pour lui raconter.

Cher Ethan,
Comment vas-tu ? Je me porte bien, mais tu me manques terriblement. J’ai tellement de choses à te raconter, mais je ne trouve pas les mots pour t’en parler dans mes lettres. J’aimerais tellement te voir, même si je sais que c’est impossible. Ton absence laisse comme un grand vide, et j’ai l’impression que rien ne pourra jamais le combler…

Orphéa chiffonna son parchemin avant de le balancer en direction de la poubelle. Après avoir rebondi contre le rebord de celle-ci, la boulette de papier retomba mollement sur sol. La jeune fille la regarda un instant, parmi ses congénères puis détourna le regard. Elle était assise à son bureau. Sa plume toujours entre les mains, elle regarda la lumière filtrer par la fenêtre de sa chambre en cherchant ce qu’elle pouvait bien écrire. Plus elle s’acharnait, moins elle avait d’inspiration. Pourtant, la troisième année voulait écrire. Elle le devait même. Elle s’était promis de faire de son mieux pour garder contact avec Ethan, mais plus le temps passait moins elle trouvait les mots adéquats. Le fait que l’ancien Poufsouffle ne soit plus à Poudlard lui compliquait la tâche. Elle n’osait pas toujours lui parler de tout ce qui s’y passait. En fait tout ce qu’elle avait envie de lui dire, c’était à quel point elle se sentait seule et abandonnée. La Serpentard délaissait même ses amis. Particulièrement Alice, alors que celle-ci aurait probablement pu être d’un certain réconfort. Elle en doutait tout de même. La fille aux cheveux blancs était ce qu’elle était, avec son caractère, et en plus de cela, elle avait bien d’autres problèmes. Problèmes autrement plus importants qu’un chagrin d’amour. C’était l’une des raisons pour laquelle Orphéa s’était éloignée. Elle ne savait pas quoi dire. Elle savait que son amie avait besoin de soutien, mais elle était incapable de lui en donner. En ce moment, elle avait besoin de quelqu’un à qui se confier, pas d’être une oreille attentive. Elle avait besoin de quelqu’un qui puisse lui remonter le moral, pas d’une personne qui la déprimerait encore plus. Et finalement, la seule personne à qui la petite brune aurait aimée parler, c’était Ethan. Qui n’était plus là. Les lettres étaient devenues leur seul moyen de communication, ce qui les rendait d’autant plus importantes à ses yeux. Et le fait de ne pas trouver les bons mots la rendait folle. Réellement. Pourtant il fallait qu’elle se force. Qu’elle arrive à lui écrire. Il le fallait.

Orphéa était assise sur le tapis du salon et jouait avec Oscar et Debbie. Jouer était probablement un bien grand mot. En réalité, elle se contentait de leur tendre leurs jouets sans même prendre la peine d’avoir l’air intéressée. La jeune fille était bien trop occupée par les pensées qui trottaient dans son esprit. Elle observait les adultes qui prenaient le thé sur la terrasse, profitant du soleil malgré l’air frais. Edward et Joe étaient présents pour la journée. Elle avait d’abord entendu de vagues conversations à propos du décret voté par le Conseil des Sorciers. Ce décret qui l’avait obligé à rendre sa baguette avant de monter dans le Poudlard Express. La Serpentard se sentait nue, désemparée. Même si elle n’avait pas le droit de s’en servir en dehors de l’école, l’avoir auprès d’elle la rassurait. Elle en voulait à la terre entière pour cela. À elle-même, de ne pas avoir réussi à convaincre l’agent du Conseil de la lui laisser. À ses parents, de n’avoir rien fait pour empêcher cette injustice. À sa sœur, qui semblait plutôt bien vivre cette situation. Et surtout au Conseil, qui lui avait volé son bien le plus précieux. La troisième année avait toujours détesté cette institution. Pour ces idées, pour la division qu’il contribuait à créer dans sa famille, pour lui avoir pris son grand-père, et à présent pour lui avoir pris sa baguette. Puis la conversation avait dérivé vers Rachel. Comme souvent. Sa grand-mère était au sein de beaucoup de conversation de famille. Il était triste d’avouer qu’elle était au cœur de toutes les tensions familiales. À ses yeux Megan ne faisait plus partie de la famille. David avait réussi à retomber dans ses bonnes grâces depuis son mariage avec la veuve Bergmann, même s’il continuait à fréquenter Pénélope. Charlie était en froid avec son père depuis que Rachel avait décidé de modifier l’ordre de succession en faisant de Caleb son premier héritier pour des raisons de la pureté de sang de ses enfants. Grace n’était qu’une simple née-sorcière, cela ne suffisait pas aux yeux de la matriarche de la famille Cooper. Seuls Aria et Caleb semblaient pour l’instant échapper au courroux de leur mère. Edward quant à lui feignait l’indifférence, mais Orphéa savait qu’il était peiné d’être ainsi rejeté par Rachel. La jeune fille s’était souvent demandé pourquoi, sa grand-mère n’avait jamais accepté Joe. Elle l’avait presque toujours connu en couple avec son oncle, alors elle n’avait jamais trouvé cela étrange, elle s’était simplement questionné sur le pourquoi du comment. Pourquoi son oncle aimait-il un homme, alors que les autres hommes aimaient les femmes ? Est-ce que c’était normal ? Elle avait finalement décidé qu’elle s’en fichait. Et elle s’y était habitué. Et le fait qu’ils aient à présent une petite fille ne rendait à ses yeux, pas la situation plus étrange. Elle s’était habitué aux remarques homophobes de sa grand-mère, pourtant les commentaires déplacés de celle-ci l’agaçaient de plus en plus. Elle avait au moins la bonté de ne plus le faire en présence d’Edward. La petite brune avait parfois une très forte envie de lui répliquer que cela ne la regardait pas, ou qu’elle devrait se contenter d’être heureuse pour lui. Mais elle n’osait pas. De toute façon, cela n’aurait rien changé. Rachel restait inflexible sur certains sujets, et l’homosexualité de son fils en faisait partie. Elle ne comprenait pas. Pire elle cherchait à la cacher. Elle disait à qui voulait l’entendre que son deuxième fils était célibataire. Alors même qu’il était en couple avec Joe depuis plus de dix ans. Elle pensait peut-être qu’elle réussirait à le faire changer d’avis, du jour au lendemain. D’ailleurs pouvait-il changer ? Orphéa en doutait. Elle se sentait attirée par les garçons, et elle voyait mal, comment elle pourrait un jour s’intéresser aux filles. Non pas que l’idée la dérangeait. Simplement que ce n’était pas elle. Elle avait probablement beaucoup de choses à apprendre, mais elle était persuadée que c’était le genre de chose dont on ne décidait pas.

Harper était à genoux dans la terre, son pantalon légèrement salit, des gants aux mains, portant toute son attention sur son travail. En arrosant distraitement le potager, Orphéa observait sa mère récolter les plantes dont elle avait besoin pour ses potions. Si lors de ses premières années à Poudlard elle avait foncé tête baissée vers les enseignements scientifiques, elle regrettait un peu son choix présent. La petite brune aimait toujours autant qu’avant la botanique et les potions, mais elle n’était pas certainement qu’elle avait envie d’exercer un métier en lien avec ses deux matières comme elle le pensait auparavant. Voir Harper réaliser les mêmes tâches tous les jours, partagé entre le jardin et son atelier de potions, l’avait en quelque sorte dégoutée. Elle voulait que ces deux disciplines restent un plaisir, et elle avait peur de finir par s’ennuyer à toujours faire les mêmes gestes et les mêmes préparations. De plus, la rentrée en cinquième année approchait en grand pas, ce qui signifiait que les BUSE occuperaient une partie de son esprit tout au long de l’année. La jeune fille ne s’inquiétait pas spécialement pour ses notes, celles de quatrième étaient plus que satisfaisante et ne donnaient pas lieu de s’inquiéter pour celle de l’année à venir. Ce qui l’inquiétait réellement, c’était son orientation. S'il y a peu, elle était persuadée de vouloir intégrer l’Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques d'Angleterre, à présent elle hésitait. Elle pensait de plus en plus à l’Institut Supérieur de Droit Magique, ce qui rendrait à coup sur sa grand-mère très fière. Nombreux étaient les Cooper à être passé sur les bancs de l’institut écossais. La Serpentard s’imaginait bien en brillante avocate, à travailler avec son père, son oncle et son cousin. Mais était-ce réellement pareil dans la réalité ? Elle savait que son père adorait son travail et le trouvait passionnant, mais il en était de même pour sa mère, et pourtant elle pouvait déjà voir qu’elle ne voulait pas emprunter la même voix qu’Harper. D’autres idées lui avaient brièvement traversé l’esprit. L’Académie des Arts Divinatoires et d'Étude des Runes, par exemple. Elle s’intéressait davantage à ces deux disciplines et ses notes témoignaient de son investissement et de ses capacités. Magifac Art lui semblait également une bonne option pour étudier la musique. Avec l’aide de Mr Graham elle avait bien progressé, et elle commençait même à tenter de composer ses premières mélodies. Mais elle avait également peur de se lasser. Et quelle débouchées pouvait-il y avoir ensuite ? Même si le nouveau secrétariat d’état des arts de la culture pré à l’initiative de sa grand-mère laissait présager de beaux progrès dans ce domaine, elle ne voyait pas réellement quel métier elle pourrait exercer. Après tout Magifac Po', était peut-être une solution plus sûre. En fait, Orphéa n’en savait rien n’en savait pas grand-chose, et toutes ces solutions restaient des hypothèses. Elle avait beau avoir encore deux ans pour réfléchir à ses projets d’orientation, elle avait terriblement peur de faire une erreur. Elle ne voulait se fermer aucune porte. Elle avait aussi envie de voyager, mais cela l’effrayait légèrement. Poudlard leur apprenait la magie, mais ils étaient enfermés dans le château pendant dix mois de l’année, et elle se rendait compte qu’elle ne connaissait finalement pas grand-chose au monde extérieur. Pouvait-elle se débrouiller seul à l’étranger ? Ou bien peut-être qu’elle trouverait quelqu’un pour l’accompagner. Elle se rappela de la promesse qu’elle avait faite avec Aliosus. Aller voir Alice en France pendant l’été, après leurs ASPIC. Mais finalement les récents évènements changeaient beaucoup de choses. Si Alice n’était plus en France d’ici là, elle n’aurait plus de prétexte. Elle pourrait toujours aller voir ses grands-parents à Saint-Malon-sur-Mel, ou son oncle à la Nouvelle-Orléans, mais cela n’était vraiment pas pareil.

« Orphéa, évite de noyer mes salades s’il te plaît »

La jeune fille regarda alternativement sa mère et la pauvre salade qu’elle arrosait depuis déjà plusieurs minutes et qui se trouvait au milieu d’une belle flaque. Elle acquiesça et se reconcentra sur son travail.