1er septembre 2038.
Dans un pensionnat Irlandais.
Welmina, 6 ans.


J’ai peur. Arthur m’a dis « Tu stresses, c’est normal ». Maman m’a dis « Ça va aller, ma chérie ». Papa m’a dit « Courage, ma puce ». C’est mon premier jour d’école. Et j’ai peur. Je sais pas vraiment pourquoi parce que ça va peut-être vraiment très très bien. Mais j’ai peur. Peut-être que j’ai peur des autres enfants. Papa a dit qu’ils ont pas de pouvoirs. Comme Maman. Papa a dit que parfois ceux qui ont pas de pouvoirs sont pas gentils avec ceux qui en ont. Parce qu’on est différents. Maman m’a dit que Papa avait tort et que tout se passerais très bien.
Hier, j’ai pas réussi à dormir. Et pourtant j’étais très fatiguée. Je voulais aller voir Arthur mais il dormait. Des fois, il veut bien que je dormes avec lui et là, je me sens bien. Comme dans un cocon. Arthur, il me protège, je l’aime beaucoup. Mais comme il m’a pas répondu quand je lui ai demandé si je pouvais venir, je suis partie. Je crois qu’il est très fatigué par son école de Magie et c’est sa deuxième rentrée, demain. Moi aussi, j’aimerais bien aller dans une école de Magie. Il me manque beaucoup, quand il est pas là. Puisqu’il ne m’avait pas répondu, je suis allée voir Papa et Maman, mais ils dormaient aussi. J’en ai profité pour aller voir Horty, dans son berceau. Elle dormait. Et pourtant d’habitude elle est toute énervée ou triste ou trop joyeuse. Je sais pas si c’est normal pour un bébé mais Papa et Maman s’inquiètent beaucoup pour elle. Je lui ai caressé les cheveux, elle est tellement mimi quand elle dort. Mais j’aurais pas dû parce qu’elle s’est réveillée et qu’elle a crié très très fort. Alors Maman et Papa se sont réveillés et tout le monde a passé une mauvaise nuit. A cause de moi.

Et puis le lendemain, j’étais pas bien. Tout le monde était stressé et énervés, tout le monde courait pour nous emmener à l’heure. Moi, j’avais toujours peur et j’avais mal au ventre, aussi. Et le pire, c’était le moment où l’on a passé la grille de notre école pensionnat, c’était comme si une tornade était entrée en moi et avait tout dévasté. En plus de ça, je ressentais vraiment l’envie de faire de la Magie. J’arrive pas beaucoup à contrôler mes pouvoirs, comme dit Papa, mais quand il est là et qu’il m’aide, on fait des trucs vraiment beaux.
Mais je ne pouvais le faire, parce que tout les « Moldus » me verraient. Et aussi, parce que Papa n’est pas là. Je suis toute seule. Et j’ai très mal. Pleures pas. Pleures pas. Pleures pas.
Mais les autres se regroupent et moi je suis seule. Mais les autres sont ensemble et sont cruels, parfois. Avec les gens magiques. Et moi, je suis seule. J’ai envie de crier. Et de pleurer. Et quand je m’apprête à le faire, je me rends compte qu’une bulle de protection m’entoure, mettant les autres à l’écart. Infranchissable. Elle était pas là avant. C’est moi qui l’ai fait. J’ai plus peur. Mais je crois que eux, si. Ils me regardent, ils savent que c’est moi qui as fait ça. J’ai pas fait exprès. Mais comme à chaque fois que je fais de la Magie, je me sens bien.

Julie, 7 ans

Julie regardait le portail de l'école, un sac de voyage dans sa main droite. Elle devait déjà y retourner. Son oncle l'avait déposé quelques minutes plutôt avec son cousin Marius devant l'internat, en leur disant de se dépêcher pour aller déposer leurs affaires dans les dortoirs de l'école avant le début des cours. 

-Grouille-toi, Julie ! lança Marius.

Elle franchit le portail en trainant les pieds, en se demandant une nouvelle fois pourquoi était-elle obligée d'aller dans une école aussi loin de chez elle. Après un aller-retour pour déposer son sac de voyage dans un dortoir contenant dix lits superposés, le même qu'elle avait occupé l'année précédente. Elle enfila l'uniforme de l'école à toute vitesse, le regard fixé sur la montre flambant neuve déposée sur son poignet. Ses cours allaient commencé dans une dizaine de minutes, et les bâtiments où résidaient les pensionnaires de l'école irlandaise se trouvaient à l'écart du bâtiment scolaire. 
Julie sortit en courant du dortoir, un cartable enfantin sur ses épaules. Lorsqu'elle entra enfin dans le hall qui menait au salle de classe, elle s'aperçut tout de suite que quelque chose n'allait : un attroupement s'était formé. 

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle à Marius en s'approchant de lui. J'arrive pas à voir.

-C'est une fille. Elle a une bulle autour d'elle. Pas besoin de se demander ses origines.

Il, et fut rapidement suivi par Julie. Elle lui répondit en évitant les mots tels que "sorcier" ou "magie".

-Tu penses qu'elle est comme nous ? Franchement, je m'attendais pas à en trouver par là.

Il sourit tandis que sa cousine poussait les élèves devant elle pour voir de plus près la jeune sorcière. Elle semblait avoir un an de moins qu'elle, et était entourée d'une gigantesque bulle qui formait des remparts autours d'elle. La jeune fille s'approcha autant qu'elle le pouvait de l'autre sorcière et murmura, sans savoir si elle allait l'entendre.

-Tu ferais mieux d'essayer de détruire cette bulle, ils vont tous comprendre que t'es une sorcière....

Je me sens moins seule. Les autres enfants se sont groupés autour de moi mais cette bulle de protection est contre eux, justement. Elle les repousse pour moi. Je n’avais pas attirée l’attention mais là c’est trop tard. Ils gardent une distance entre moi et eux, ils sont effrayés, ils sont émerveillés. Mon cœur bat trop fort.
Soudain, je sursaute. Une voix est arrivé jusqu’à mon oreille. Il y a une fille à côtés de moi. Je tremble, je n’ai pas entendu ce qu’elle a dit. Elle me veut du mal. Sorcière. Il me semble qu’elle a dit sorcière. Papa m’a dit que je devais me protéger des Moldus qu’il veulent nous... tuer. Détruire. Elle a dit détruire. Est-ce que c’est moi qu’elle veut... détruire ?
Welmina, calme-toi. Je me tourne vers elle. Non, elle ne me veut pas de mal. Son visage semble trop gentil pour. Je fais marcher mon cerveau pour tenter de comprendre ce qu’elle dit. Quelques secondes plus tard, je comprends qu’elle m’a conseiller de détruire la bulle pour sinon les autres vont comprendre que je suis une sorcière. Oh ! Donc, si elle sait que j’en suis une, ça veut dire qu’elle en ai une aussi.
A cet instant, la bulle disparaît. Mes inquiétudes aussi. Je ne suis pas seule, alors. Je ne connaît pas cette fille mais si elle est aussi une sorcière, peut-être qu’elle pourra me dire comment elle fait pour contrôler ses pouvoirs devant les Moldus.

- Tu... tu es une sorcière, aussi ?

J’ai essayé de chuchoter comme elle l’a fait. Les autres élèves nous regardent encore. Mon stress revient et si cette fille avait raison et qu’ils découvraient l’existence de la Magie ? Papa m’a dit qu’on pouvait effacer la mémoire des Moldus quand ils ont assistés à un phénomène magique mais il y a vraiment beaucoup d’élèves... Oh non... Et si, on m’empêcher de faire de la Magie pour me punir ? Arthur m’a dit qu’on envoyait les sorciers qui utilisaient leurs dons en présence de personnes sans-pouvoirs étaient envoyés en prison...
Je tourne les yeux vers cette fille, qui est pour l’instant la seule personne qui m’a parlé et qu’elle connaît mes dons, donc je suppose que c’est la seule personne à qui je peux me confier, là, maintenant.

- Ils... m’ont vus... Qu’est-ce qui va se passer ?

Je la regarde comme si elle était mon dernier espoir de continuer à vivre. Peut-être que c’est le cas.

Mes excuses pour ce retard...