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04 mars 2020, 09:45
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
Le récit qui suit embrasse une période d’un peu plus de trois semaines, le deuxième stage de Circiéa, couvrant la période allant du 6 mars au 31 mars 2045. (départ et retour deux jours au-delà de ces dates, comme indiqué aux autorités en amont)
La croisée des traversées a été prévenue (RPGiquement, un hibou fut adressé le 7-02-20 au MJ, heum heum my bad, puis un écho envoyé à Ursula Parkinson le 26-02-20). Un contexte RP dans ce hibou légitime cette possibilité.

Conformément à la ligne scénaristique de départ de ce long RP solo, les protagonistes sont centrés sur la vie d’une étudiante, faisant en grande partie abstraction des événements agitant le monde sorcier. Toutefois, et certains précédents posts en attestent, Circiéa est progressivement amenée à devoir en tenir compte car le monde « réel » la rattrape… Sa deuxième année, en cours d’élaboration, en tiendra compte bien davantage. Plus que le monde « du secondaire », le monde universitaire au sens moldu est ancré dans le monde « réel », ceci explique cela. Ces quelques mots témoignent de ma nécessité d’ouvrir mon écriture, sous peine de catastrophes.
Il va sans dire que ce RP est à mes yeux le plus important pour elle, qui pourrait d’ailleurs si je l’avais compris plut tôt constituer une trame personnelle mais bon… voilà pourquoi je ne peux prendre que des rps ponctuels (unités de temps et lieu) pour ne pas interférer avec un canevas déjà réalisé. En outre, bien des choses ont été mises sur parchemin avant que l’IRL ne me contrarie. Bref, après ces propos pour le moins « éclairants », je te souhaite une agréable lecture.

Stage n° 2 : MONO no AWARE
Les choses propres à émouvoir.



The best things in life are free.


Durant trois semaines pleines, Circiéa suivit un district attorney, nous l’appellerons procureur local,  avec comme titre officiel « Assistant District Attorney Alekhina ». Les moyens mis en œuvre pour obtenir ce poste sont une prérogative du ministère américain de la magie, entrant dans le cadre des échanges d’étudiants entre les deux ministères. Elle n’eut ni le choix de son domaine précis, ni celui du lieu. Ainsi fut-elle affectée dans le Minnesota, banlieue de Minneapolis. Son patron, Monsieur Culpepper, un homme proche de la retraite, très respecté au sein de la communauté moldue, était un métis, ce qui semblait une donnée essentielle dans son approche du travail. En 2045, seulement 4 % des américains constituaient des couples mixtes. Et lui avait été l’enfant d’un père noir, premier de sa famille à exercer la fonction de Maire et d’une mère originaire de Suède, quatorzième génération de migrants. Des yeux d’un bleu étrangement sombre et clair. Un goût pour le sport et la prière. Une caricature si l’on ne grattait pas un peu le vernis.
Dessous le crépis, elle trouva un homme charmant, certes un brin paternaliste avec elle, condescendant aussi à l’encontre de ce que les américains nomment éternellement le vieux monde. Mais il ne pouvait pas savoir qu’il avait face à lui l’une des plus brillantes étudiantes de Grande Bretagne en domaine judiciaire. Il ne sut pas non plus combien elle était déférente et reconnaissante. L’ayant accueilli chez lui, dans une immense maison comme seuls les moldus américains savent en concevoir, il avait donné beaucoup à son assistante d’un instant de vie. Elle se remémorerait son séjour avec une acuité infinie, tant le temps passé aux Etats-Unis avait constitué pour elle une découverte proprement sensationnelle. Pour une Alekhin, le a final ne représentant en l’occurrence pas grand-chose, s’ouvrir au monde et laisser le coeur parler est une chose vraiment rare. Peut-être était-ce même cela qu’elle avait placé en tête de ses découvertes effectives lors de ces trois semaines. Mais elle n’en parlerait pas. Car l’intérêt juridique était nul. Et surtout… cela ne concernait qu’elle. Un monde fait de … bouquets de fleurs qu’il offrait à sa femme quotidiennement, un monde où la prière du début de repas revêtait une importance fondatrice, « chaque jour que Dieu fait », disait-il. Un monde où les petits-enfants représentent la fierté ultime d’un père éloigné de ses quatre enfants par la vie trépidante de là-bas.


La première fois :

Certains avaient essayé, et une fois j’avais été jusqu’à y croire un peu. Mais depuis, si je faisais abstraction d’un puissante contrariété ayant entraîné des tourments bien inutiles, jusque dans les fils me reliant à la vie, jamais personne n’était entré dans ce territoire. Et lui, voleur, menteur, dissimulateur, niant des faits que deux minutes d’images et trois témoins attestaient sans doute possible, lui essayait de pénétrer ce coffre fort. Je croyais peut-être que la vie m’épargnerait ce genre de désagréments, j’étais trop stupide. Voyait-il en moi autre chose qu’une idiote gonflée de suffisance intellectuelle et vide d’expérience de la vie ? Visait-il à en jouer ? De toutes manières, jamais je ne me laisserais faire par ce genre de personnages, ses mains n’entreraient pas en contact avec ma peau. Mais il tentait malgré tout, comme si rien de sa vie réelle n’était en train de basculer vers une troisième condamnation inéluctable.

- Vous le croyez vous, Mademoiselle ? Que je suis coupable  de ce qu’ils me reprochent ?

Profiter de l’absence des policiers et de monsieur Culpepper était facile. Et j’aurais pu craindre qu’il s’en prenne physiquement à moi. Mais je n’avais pas peur et mon patron l’avait vite compris : « Rien ne vous impressionne Mademoiselle Alekhina, c’est le moins que l’on puisse dire », m’avait-il soufflé à la fin de la première semaine. S’il m’appelait Circéia quand nous étions chez lui, dès que nous franchissions le seuil du bureau, je n’avais plus droit qu’à mon nom de famille. Et il était très soucieux de s’en tenir là. Ayant eu besoin de chercher un papier, que j’aurais pu tout à fait retrouver pour lui, il nous avait laissés. Lui comme moi savions qu’en fait, c’était une excuse pour aller à la machine à café prendre un Italien sans sucre. Mais ce n’était pas très… professionnel de sa part que de choisir une excuse qui m’impliquait. Je ne lui en voulais pas, jusqu’au moment où T-Bone Bradshaw commença vraiment ses approches.

- Je vous inviterais bien à danser samedi soir ? Nous avons de très bons clubs ici vous savez !?!

J’aurais pu ne pas répondre. Rien ne m’y obligeait mais je ne voyais aucune raison de le snober. Et quelque chose en lui portait le signe de la fatalité. Sa douceur, dans une intimité suspendue au retour imminent du procureur, me désarçonna.

- Je… je ne sais pas danser.

C’était faux, j’adorais ça mais je n’avais rien trouvé de mieux à dire qu’une stupidité aisée à contrer.

- Je n’en crois pas un mot. Vous êtes faites pour ça, vos chevilles sont souples…

Rien dans ses manières ne permettait de penser qu’il était un voyou. J’étais sans m’en rendre compte en train de m’enticher d’une petite frappe, en quelques mots j’avais été retournée. Et dire que Madame Almeida m’avait un jour reproché de prêter à un ogre des propos d’humain civilisé. Celui-là n’était ni un ogre ni un malotru. Il savait comment me parler, d’instinct.

- Allez au « Princess’ sweat » samedi et dansez-y. Vous verrez.

Ce lieu était bâti sur les ruines d’un club très célèbre d’une autre époque, le « King’s Solomon mines ». Je ne le savais pas mais lui si. T-Bone jouait les guides touristiques, en plus du reste.

- Vos yeux sont les plus expressifs que j’ai jamais rencontrés. Demandez Sven et dites lui « The def mode ».

Je ne comprenais rien à ce qu’il disait. Sa peau m’attirait et le trouble se répandait en moi d’autant plus aisément que personne n’y avait de place à ce moment-là. Je me sentis rougir, l’émotion, pas la honte ou quelque plaisir que ce soit. On s’intéressait à moi, qui l’eut cru de la part d’un bandit des quartiers de Minneapolis ? Gardant la tête à peu près froide, je lui fis préciser sa pensée ; Sven était le DJ du lieu. Mais  me perdre dans ce genre d'endroit ne constituait pas ma destinée.

- Je ne suis pas un mauvais garçon.

- Qui a prétendu cela ?

Monsieur Culpepper ouvrit la porte à cet instant, empêchant un réquisitoire contre la société déterministe, les professeurs incompétents et les services sociaux débordés. De parents absents en grands frères acides, je pourrais imaginer sa défense mais n’en avais aucune envie. Et mes joues encore plus ardentes que l’instant d’avant me démasquèrent aux yeux de tous. Mon coeur et mon corps parlaient pour moi. Le procureur me dévisagea comme il aimait le faire avec ses « clients ». Le seul homme m’intimidant se trouvait cependant de l’autre côté de la table. Un peu plus âgé que moi, beau, gentil garçon et doux manipulateur…


Une autre fois :

- Mais Monsieur, vous ne pouvez pas faire ça ?

- Mademoiselle, c’est le système qui fonctionne ainsi, je n’y peux pas grand-chose. Comprenez bien, je suis payé au pourcentage de procès gagnés. Nous devons donc tout faire pour trouver des affaires à juger puis, une fois les cas avérés comme étant très sûrement des faits condamnables, nous les soumettons au prévenu pour qu’il ait la volonté de s’en sortir avec une somme à payer, fixe, plutôt qu’un procès forcément aléatoire. Nous éliminons neuf cas sur dix par cette procédure et il ne reste que les invétérés.

- Et ceux qui n’ont pas les moyens, ni de payer ni de se défendre correctement ? Vous présentez devant les jurés des gens qui sont condamnés par avance. C’est totalement injuste.

- … Je ne fais pas la loi, je l’applique. Et si j’ai des idées sur la manière de le faire au mieux, je suis aussi tenu par des réalités terrestres. Nous ne sommes pas déracinés et ne devons surtout pas l’être. Dites-vous que d’une manière ou d’une autre, les criminels payent leur dette envers l’ensemble du corps social. C’est tout ce qui compte.

- Mais tous ces gens  qui croient en le système, vous les dupez !?!

J’avais à peine quitté le bureau où venait de se tenir la conciliation. Un homme d’affaires pris dans une série de turpitudes dont il était manifestement responsable. Des dizaines de petites gens avaient investi toutes les économies et lui avait tout englouti. Le genre d’affaires que je n’aurais jamais à traiter. Mais il était à tous points de vue instructif de constater la manière dont les choses se déroulaient de ce côté de l’Atlantique. Contre une somme de quatre millions de dollars, qui ne couvraient que la moitié des pertes des plaignants, il allait s’en tirer, évitant ainsi le risque d’une peine beaucoup plus lourde face à un jury populaire. Et les avocats des victimes n’avaient pas su les défendre comme il l’aurait fallu. Dans ce montage financier détestable, Monsieur Culpepper était la pièce maîtresse car s’il avait fixé le montant ne fut-ce qu’à un juste dédommagement, il aurait pu sauver les apparences. Alors pourquoi une si maigre somme ?

- … et ils doivent y voir un intérêt immédiat. Sinon ils ne signent pas.

De vulgaires tractations commerciales, voilà à quoi en était réduite la justice du pays qui croyait encore être le plus grand des pays moldus. En 2045 ce n’était plus le cas depuis une génération mais les Etats- Unis refusaient toujours de l’admettre et faisaient encore comme s’ils dirigeaient l’univers. Leur loi était devenue plus qu’une caricature, j’étais déçue à un point rare, moi qui croyais étudier un modèle de système. Se retrouver face à un tel dévoiement me donnait un mal au ventre comme jamais je n’en avais ressenti auparavant.

Ce jour-là, j’ai compris ce qu’était une instruction à charge. Et le système américain était systématiquement à charge contre le plus pauvre. J’en intégrai la leçon et décidai d’aller au plus tôt voir Sven et lui demander « the def version ». Il me restait un samedi et je l’emploierais à découvrir ce que les semaines ne m’avaient pas permis de voir ; le visage caché du « Minnesota nice ».
Pour ce qui devenait mon entrée dans le vrai monde réel moldu, je choisis une tenue provocante. Après tout, s’il était vrai que j’avais de jolies chevilles, souples, suggestives, je devais m’en servir. Un fuseau noir brillant, une sorte de tutu à franges, un chapeau portant fièrement un corbeau penché sur le côté, comme pour m’indiquer la marche à suivre, maquillage pourpre et rouges à lèvres aux senteurs framboise. De petits talons aux chaussures mais rien d’excessif... J’étais à moitié folle mais la magie l’autorise.


Sweat and dust :

Sur le banc, deux minutes avant d’entrer pour présenter mon travail, je ne pensais qu’à une chose, le bonheur qui avait été le mien de danser parmi ces gens si différents de moi, tellement accueillants, qui n’avaient à aucun moment profité de ma jeunesse. Tous étaient là pour danser et nous nous étions donnés. Des sons que je n’avais jamais entendus auparavant, des sons anciens, des sons ancestraux, des vibrations dans tous les organes, un bonheur complet, de la première à la dernière minute. J’avais appris que le pire pouvait engendrer le meilleur dans ma vie. T-Bone avait donné quand Monsieur Culpepper avait repris. Aucun n’était à blâmer finalement. Les deux facettes d’une même horreur quotidienne. J’allais être de ceux qui défendent les plus faibles, simplement car il m’était insupportable de voir ce qui se passait dans nos vies. Mes études à l’ISDM s’ingéniaient à me construire d’une toute autre manière que prévu. Ce que je devenais coïncidait élément par élément au monolithe que je subodorais de plus en plus. Dans tous les cas, je ne leur montrerais pas, il me faudrait taire mes opinions. Tant qu’on n’est pas à un poste de pouvoir, on ne peut pas s’en réclamer. Et puis, mon intuition existait mais les mots n’avaient pas encore cristallisé. J’agissais, construisant une entité logique mais il était trop tôt pour qu’elle éclate à la face du monde. Ma liberté n’aurait de sens que si je l’utilisais. Et le chemin se devinait tout au plus.



Date de rédaction du texte : 24-12-19 => 30-12-19

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

04 avr. 2020, 14:52
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
N’avoir jamais existé aux yeux des autres.


4 Avril 2045


L’expérience de cette prise de conscience est une chose ambivalente. Savoir que l’on n’est rien à leurs yeux revient à accepter qu’ils ne vous considèreront jamais, même si vous remplissez au mieux les fonctions qui sont les vôtres. Le pire est l’ignorance, plus grave que le mépris ou le rejet. Pourquoi donc lui avaient-ils fait cela si ce n’était parce qu’elle n’était pas assez comme eux ? La différence, toujours elle… ce venin instillé depuis la veille faisait son effet d’une manière étrange mais le travail, comme d’habitude, lui fit vite oublier ce qu’elle était, ou plutôt à cette heure n’était pas. Parce qu’il est terrible de s’être tu si souvent pour laisser la place aux plus petits et que le destin des plus grands est finalement de toujours s’effacer.

***


J’avais entre les mains le sujet donné par Monsieur Walsh ;


La peine de mort magique.



Pas de problématisation, pas de piste sauf à dire qu’il fallait les explorer soi-même, comme souvent. Désormais, je savais ce qu’il attendait de nous, et si je m’en étais toujours bien sortie dans cette matière dont je ne percevais que par instants les contours exacts, les éléments qu’il voulait nous voir développer revenaient souvent à la même racine ; s’explorer au travers d’un dilemme, se confronter à notre propre vérité. Nous n’avions pas d’autre choix que de sonder notre relation à la magie pour traiter ensuite de sa place au sein de la justice. Et là… qui étions-nous ? Des sorciers. Quel sens cela recouvrait-il ? Nous étions doués de la possibilité de canaliser ce fluide tellement puissant, multiforme, ancestral. Je dus creuser la question de la manière dont on pourrait retirer la magie d’un sorcier. Cela était-il seulement possible ? Nous sommes la magie, elle est nous. Cela, si l’on admettait l’idée possible, revenait à nous enlever une part de nous-mêmes, nous décérébrer. D’après mes connaissances, il n’existait pas de processus permettant une telle abomination, nous étions donc dans une réflexion relevant de l’impossible, une conjecture atroce qu’il me fallait établir comme possible pour ensuite la discuter. Faire venir l’impossible, le rendre présent pour pouvoir raisonner. Je décidai de ne rien lire sur la question, pour ne pas me laisser influencer par des penseurs du passé, des gens dépassés par les temps qui étaient les nôtres, des temps où l’horrible devenait de plus en plus régulier ; le monde sorcier n’avait cessé de faire émerger des monstres depuis un siècle et il fallait bien en venir à des moyens nouveaux de résoudre ces douloureuses évolutions. Que doit-on faire face au mal ? Est-il seulement question de fermer les yeux pour ne pas le voir et surtout ne pas lui donner l’écho qu’il recherche ? A-t-on le droit d’enlever à une personne ce qui fait son essence au simple titre qu’on estime qu’il le faut ? Pour le salut des autres ? Dans le cas qui nous occupe, on n’enlève pas la vie mais d’une certaine manière, c’est un bannissement pire que la mort. Connaissant un peu les moldus désormais, je me dis très rapidement que l’on ne ferait que décaler le problème. Les armes, les poisons, les combines affreuses existent aussi chez eux et retirer son pouvoir magique à un sorcier ne l’empêcherait pas d’être nuisible.  A commencer par le fait de révéler notre existence aux moldus, ce serait une chose encore plus affreuse, une sorte de tabou ultime qu’il nous enverrait à la face comme une réponse à notre odieux comportement judiciaire. Bon, notre secret était éventé désormais alors… En fait, plus je réfléchissais, plus je comprenais qu’Azkaban, avec ses moyens si discutables de gérer les prisonniers, était la moins pire des choses faisables pour résoudre un problème sans solution autre que la mort.

Je fis bientôt le lien avec mon passé immédiat, être une ancienne Serpentard et le payer à tous les points de vue. Rangée parmi les mauvais sorciers, forcément, et les brillants ce qui renforçait l’irritation. Pas la moindre aspérité visible, aucune prise pour s’acharner… et donc l’ostracisme. Je comprenais ce que le professeur voulait faire naître en nous, une réflexion sur l’intensité de l’exclusion. J’allais devoir réfléchir à cette question ; jusqu’où devait-on aller pour sécuriser une posture sociale ? Quelles étaient, et nos limites et nos possibilités ? Je ne voulais pas entrer dans ce genre de circonvolutions intellectuelles. M’en tenir à la seule liberté d’exister des sorciers, comme à celles de la justice magique d’appliquer les lois existantes avec sévérité mais rigueur et équité me semblait la meilleure des choses à faire, la seule possible. Ce sujet constituait un piège dans lequel il serait aisé de se laisser prendre. Tuer toute capacité d’analyse à tête reposée en nous plongeant dans un contexte dévoyé, une exagération permanente dont seul le chaos pouvait émerger. J’en vins à me demander si Monsieur Walsh n’était pas pervers au plus haut point, en nous faisant toucher du doigt l’ultime pouvoir qui pourrait être le nôtre et voir si nous nous laisserions tenter au point de succomber.

En fait, il n’était plus question de magie mais d’humanité. De simple humanité. Là était sans doute l’un des buts de ce sujet, et quand je demandai, le lendemain, à deux ou trois camarades, je me rendis compte que nous avions tous ce sujet…. Il voulait tester notre capacité à nous émouvoir, à refuser le pire par principe. Ou l’accepter, dans un contexte de contrainte inventé de toutes pièces par nos perceptions. Ne surtout plus en parler avec autrui, éviter la contamination, d’où qu’elle viendrait et quelle que serait sa forme. Je pris une décision claire, me rebeller contre le principe même de ce sujet, démontrer qu’il était nul et non avenu, que la question ne se posait pas de l’humanité ou pas d’une telle possibilité mais bien de poser comme base de la réflexion le droit que nous avons de nous opposer aux lois que l’on nous impose. La révolte comme ultime expression de la liberté d’expression de nos opinions. Le libre arbitre. « C’est ma liberté de comprendre le sujet comme bon me semble et je le traite à ma manière quoi qu’il arrive et grand bien vous fasse de ne pas l’accepter mais... »

J’avais déjà appris de mon stage aux Etats-Unis que bien des choses étaient factices, et que l’idée que je me faisais de la justice devait être diluée dans un océan de tiédeur. Une forme de mal au coeur en ressortait mais je devais me préserver. Ce serait une erreur que de leur montrer qui j’étais vraiment. Là, enfin, bien après avoir quitté Poudlard, je cernais mon être réel, la volonté de noblesse et les moyens les plus sûrs de parvenir à mes fins. J’allais devoir un peu plus duper que je ne le croyais. Il me faudrait mentir. Et se trouvait à cet endroit précis le conflit véritable en moi ; deux régions d’un même pays en guerre ouverte. Je n’avais pas le choix, sauf à penser comme Monsieur d’Arby mais lui pouvait se le permettre, pas moi. Avant d’être quelqu’un, on est personne. Je n’étais personne et surtout aux yeux de Monsieur Walsh, qui ne m’aimait guère. J’allais donc rédiger un devoir plus classique que ce que mes idées représentaient. S’en tenir à l’exposé des dilemmes et cruautés de l’alternative. C’était un peu moi qu’on enterrait dans ce travail, mon âme avait été condamnée à mort, l’âme de l’enfance, de l’innocence intellectuelle. Les réalités du monde m’apparaissaient les unes après les autres et cela en devenait une asphyxie permanente.

Amendola n’était pas une amie assez fiable pour que je puisse lui en parler. En fait, je me rendis compte à ce moment que je n’avais littéralement personne avec qui en discuter. Deux professeures de Poudlard avaient constitué des référents possibles mais elles n’étaient plus autour de moi. Quant à aller à Poudlard… je me considérais comme personna non gratta là-bas aussi était-il préférable de ne pas même y penser. Ce fut un calvaire de me rendre compte que plus rien n’était vraiment possible dans des conditions normales. j’étais méfiante de tout, de tous et plus rien n’avait à mes yeux la saveur du plaisir d’étudier, sauf à demeurer dans un monologue vide. La mort avait aussi touché ce territoire, nous étions… paralysés par la peur. Idée que je refusai aussi consacrai-je le plus de temps possible à l’assimilation solitaire des savoirs nécessaires au traitement des questions, comme si j’avais été mon propre professeur et que les connaissances, analyses et apprentissages ne relevaient plus d’eux. En tout cas pas de lui. La tour d’ivoire que constituait la clandestinité m’apparut comme une forme de prison amère, une première mort par suppression des libertés fondamentales. En fait, c’était comme si la sentence s’appliquait à moi en premier lieu, sans que je ne puisse rien faire contre.

Je disparus, une partie de mon être s’enfouit dans les méandres les plus éloignés de ma conscience. N’ayant pas le choix de quitter l’institut, c’eut été perçu comme louche, surtout pour l’étudiante brillante que tous prenait en exemple, je m’étais petit à petit condamnée moi-même à cet enfermement. Le devoir.


Date de rédaction : 26-12-19

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

04 mai 2020, 10:15
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
Envers et contre tous.


02 mai 2045


Avoir la possibilité de fouiller dans les archives d’une entité aussi prestigieuse fut un privilège rare. Mais comme lorsque l’on parcoure un album de photos pour voir les portraits de soi, et uniquement cela, je choisis de me laisser aller à un penchant finalement très courant, le nombrilisme.
J’avais en effet eu l’autorisation de parcourir l’ensemble des documents relatifs à la formation de tous ces sorciers depuis que l’école des aurors existait. Et j’allais, de mon point de vue, pouvoir répondre à une série incroyable de questions portant sur ma famille. Avec le secret espoir, à la fin, de découvrir si moi aussi j’aurais pu en être.
Tout le monde sait, à partir d’un certain âge, ce qu’est une pensine. Et les archives de l’école des aurors fonctionnent un peu de cette manière. Il ne faut pas imaginer des dossiers parchemins, ou papiers à la mode des moldus. Les informations sont contenues dans des petites fioles nommées erlenmeyers, fermées par des bouchons en cire magique, qui se bouchent et se débouchent par simple formule propre à l’école, que je ne peux bien sûr pas répéter ici vous le comprenez. Il suffit de le déboucher et vous êtes alors envoyée dans un couloir fait de multiples portes, avec des « sujets » propres à chacune. Faire l’expérience d’une exploration de dossier est quelque chose de vertigineux, et si l’on m’avait demandé de justifier ce stockage de la part de l’école, j’aurais bien été en peine de le faire. Mais ce que j’éprouvai durant ces minutes fut pour ma part l’expérience la plus troublante de toute mon année à l’institut. D’une certaine manière, je l’avais cherché, en choisissant de profiter honteusement, délibérément, de ma position pour explorer quelque chose qui ne me regardait pas. Et plus justement en décidant d’explorer cette voie-là parmi toutes celles qui s’offraient à moi au travers de la matière «  Passerelles vers d’autres univers supérieurs de la magie ».

Dans un souci d’ouverture vers les autres filières postérieures aux ASPICs, l’institut imposait presque la nécessité de suivre un enseignement d’une autre école supérieure. Dans le cas de l’école des aurors, cela n’était pas possible mais on pouvait en revanche travailler sur les liens entre les instituts, dans le but de mieux intégrer un groupe de sorciers au monde de la sorcellerie, toujours enclin à se méfier des aurors. L’école des aurors y voyait donc un moyen de se rendre plus accessible, à défaut d’être plus populaire. Je détournai de son but premier leur intention fort louable et choisis de m’occuper de moi, égoïstement. L’intitulé du sujet que j’avais posé n’était qu’un prétexte :
« Aurors et magenmagot : Histoire et actualité des rapports troubles entre deux entités jumelles ».
Cela claquait et j’allais faire mon devoir du mieux possible comme à mon habitude. Mais à la découverte que je pouvais disposer de leurs archives à ma guise, je sus dans l’instant l’usage qui serait le mien. J’allais enquêter sur un membre de ma famille, dont je n’avais par ailleurs plus aucune nouvelle depuis un certain temps ; quelqu’un que j’aimais profondément, pour qui j’avais de l’admiration : ma tante. Je ne me rendais aucunement compte que je violerais son passé, que d’une certaine manière mes découvertes me briseraient peut-être. Car on ne fouille pas impunément dans le passé des gens, surtout lorsqu’il s’agit de membres de sa famille.

A la fin de cette expérience universitaire hors normes, je me demande encore s’ils ne l’ont pas fait exprès. Les possibilités sont grandes d’avoir été manipulée, observée, comme en écho à des choses que je ne soupçonne pas. Mais tant pis, la chose est écrite dans le marbre de l’histoire, j’ai agi sous le coup de l’impulsion et je ne compte pas avouer le moindre regret. Toutes les expériences sont nécessaires pour forger ce que vous êtes, les meilleures comme les plus discutables. Je partais pour comparer les finalités des deux bras armés de la société sorcière, la police et la justice. Et mon idée visait à démontrer que les deux entités n’ont pas forcément les mêmes buts. Je dois admettre, et par Merlin je n’en dirais pas un mot dans mon devoir ; elles me semblent plus jumelles que sœurs en conflit. La stupéfaction est grande au moment de prendre conscience que les études ne servent qu’à nourrir nos réflexions périphériques par des analyses inattendues à propos de sujets qui au final ne nous laissent jamais de souvenirs impérissables. Je venais trouver réponse à des questions sur moi-même, petite sorcière de rien du tout et j’obtenais gratuitement le droit de comprendre des mystères auxquels je pensais ne jamais avoir accès.
Dans ma main, la fiole en forme d’entonnoir inversé, je tapote dessus en prononçant la formule du jour et dès lors, me voilà projetée dans un espace empli de brume légère, odorante, aux parfums changeants. Les odeurs sont sensationnelles mais je ne peux les identifier, leur sens m’échappe d’autant que mon esprit est aspiré par autre chose de plus grand, de plus urgent, l’immédiate réalité de la vie d’étudiante de Neptuna GUNNRAY. Dans ce long couloir, des dizaines de porte, certaines sans inscription dessus, d’autres avec une sorte de titre sensé révéler ce que l’on trouverait en ouvrant ? Peut-être, il suffisait d’ouvrir pour le savoir. Qu’allais-je faire ? Par quoi commencer, le premier jour ? Le jour le plus important pour ce que j’en savais ? Et comme sur certaines portes les codages étaient manifestes, ou juste des intitulés hermétiques, je n’avais pas d’alternative, devant m’en remettre au hasard puisque rien ne me guidait, ni date, ce qui aurait pourtant été le plus logique à mes yeux, ni référence familiale accessible à ma connaissance. Comme une enfant, j’allais ouvrir un paquet qui ne m’était pas destiné, par simple curiosité, envie de me l’approprier le temps d’une révélation. J’agissais très mal mais comment résister à l’envie d’en savoir davantage. Mon cerveau avait perdu pied, et j’allais tôt ou tard en payer les conséquences mais le mal était fait.

Je croyais avoir atteint des sommets de malveillance et de malhonnêteté au travers de certains agissements des gens travaillant pour la justice. Il me semblait avoir décroché le plus haut degré de noirceur en étudiant certains points de l’histoire de la justice. Ce que je découvris dépassait l’entendement. D’un coup, je fus prise d’une immense compassion, et pour ma tante, et pour Mère. Toutes ces années je l’avais crue coupable et le peu que j’en appris semblait démontrer l’exact inverse. Il est terrible d’apprendre durant ses études que ses parents ont agi comme des pourris de la pire espèce, de prendre la mesure des choses horribles qu’ils on pu commettre. Je sais maintenant qu’il est encore plus dur de se rendre compte que toutes ces années on a cru des horreurs, à en haïr toute sa lignée. Et d’un coup, recevoir le coup de grâce à la faveur d’une faute commise par soi, un excès d’indiscrétion, comme une rédemption salvatrice mais toxique. Jamais je n’aurais imaginé cela. En rentrant ce soir-là dans mon petit chez moi du Nord de la Grande-Bretagne, je me dis tout d’abord que j’avais été bien punie d’avoir eu l’audace de vouloir à tout prix savoir. Et puis, en fin de nuit, comme Nikita ne se décidait toujours pas à rentrer, j’allai le chercher sur les toits. Une chatte sur un toit, glacé, glacée. Et la lumière au détour d’une pensée sombre. La justice avait fait son effet, le verdict venait d’être rendu ; ma famille n’était peut-être pas si horrible que je ne l’avais cru, la vérité, si tant fut qu’elle existât, devait encore être cherchée, creusée, pour éviter l’erreur judiciaire. De celles dont on fait les choux gras dans les journaux à scandale. Je devais pousser plus loin mes recherches. Et cela me rapprocha un peu d’Ivanovna, qui avait eu le courage de tout interrompre pour le faire. Je n’avais toujours aucune nouvelle fiable d’elle. Et cela faisait désormais plus d’un an et demi.
Baguette en main, j’eus des envies que je ne me connaissais pas auparavant, faire mal, trouver le premier venu et lui faire payer pour la douleur que j’éprouvais au fond de mon être. Le mal avait généré le mal. J’avais déterré des secrets, ils me revenaient à la face comme autant de blessures anciennes qu’il eut été préférable de ne pas toucher. Il était trop tôt pour cela mais j’aurais aimé me promener dans la ville sous ma cape d’invisibilité, histoire de ne plus exister. Histoire de découvrir d’autres secrets, insignifiants. Histoire de vérifier que tout n’était pas, dans l’existence, aussi noir que ce que je venais d’apprendre. Comment avaient-ils pu monter une telle machination ? Qui avait bien pu les inspirer ? Ma confiance en le monde fut irrémédiablement ébranlée. Ce monde des aurors, que j’avais voulu un temps rejoindre, comme un fantasme d’adolescente en mal d’aventure, ne m’attirait plus du tout. Et si j’avais dirigé le magenmagot ce jour-là, ils auraient tous fini à Azkaban sans le moindre procès.
Définitivement, deux entités loin d’être jumelles à mes yeux.

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17 mai 2020, 08:19
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
Aux origines.

Etre soi


Une nuit de Mai 2045.



Se laisser aller aux plus basses des turpitudes humaines aurait dû constituer pour moi une impossibilité viscérale. Jamais je n’aurais imaginé ma vie selon le tour qu’elle prenait. Et pourtant. Depuis un certain entretien avec un professeur que j’avais adulé, malgré moi je crois pouvoir le dire mais est-on responsable de choses que l’on ne maîtrise pas…. Depuis, j’avais traversé une série assez nette de phases postérieures au traumatisme. La sidération, dont je n’étais pas sûre d’en avoir vu le terme mais cela, je ne pouvais m’en rendre compte. Et une deuxième phase plus redoutable en termes physiologiques. J’avais entrepris une méticuleuse destruction de mon âme en dissolvant mon corps dans une frénésie d’échanges de fluides. Devenir femme a plusieurs sens et j’en avais accompli un, de manière répétée et avec de nombreux autres, en un temps record. L’exact inverse de ce que j’avais toujours rêvé de devenir. Comme s’il fallait souiller ce corps porteur d’un coeur laissé à jamais dans un endroit de Poudlard que je ne voulais plus avoir dans aucune des zones de ma mémoire. Punir par l’oubli, saccager par le vide, sanctionner au travers d’une vie plus que dissolue. Ce mot, dans toutes ces déclinaisons, prenait un sens que je n’aurais pas imaginé auparavant. Etant donnée mon incapacité à gérer mes sentiments, cette formidable infirmité sociale, ne pas savoir dire, j’avais choisi de me faire la démonstration de ma valeur plus que nulle dans l’échelle des qualités morales. Incapable de traduire ses sentiments, incapable de les contrôler, incapable d’en analyser la portée, incapable ne fut-ce que de se retenir de se jeter dans un chaudron d’acide en fusion. Toutes ces nuits passées à offrir une enveloppe vide de soi n’avaient été que la traduction de mon manque total de maîtrise, né d’une vie d’enfant laissée sur le côté. Personne ne m’avait appris et ce ne pouvait être un reproche aux enseignants, ils avaient d’autres choses plus urgentes à nous transmettre. Ces affaires-là relevaient de la responsabilité de parents qui dans mon cas avaient été plus qu’absents. De fait, le rêve d’un prince charmant, que je n’avais pourtant pas vraiment épousé, s’était métamorphosé en cauchemar indolore mais aux conséquences dévastatrices à terme pour mon équilibre affectif. Cette terrible blessure, non encore cautérisée, ne se refermerait pas, je le pressentais. Il faudrait croiser un homme plus que parfait, sorcier ou moldu, peu m’importait, qui serait à même de me guérir de cette déflagration d’enfance. Il n’existait pas, alors autant soigner les pulsions pour ce qu’elles étaient ; en leur laissant libre cours sans désir lointain, encore moins espoir. Une chose, voilà ce que j’étais en train de devenir, un objet que les uns et les autres utilisaient à leur guise jusqu’à plus soif, et jusqu’à épuisement de leur propre élan de vie. En fait, le pire tenait en un mot, l’indifférence. Je m’en moquais et ne prenais au final aucun plaisir dans cette comédie. Quand bien même il m’arrivait d’en éprouver une satisfaction passagère, elle s’évanouissait, portée par le vent de l’instant. Le cynisme avec lequel je martyrisais mon corps relevait d’une forme d’autoflagellation d’autant plus injuste que lui n’avait rien demandé. Il pouvait s’estimer satisfait, sur le plan physique puisqu’il en retirait du positif et sur le plan esthétique car rien ne le détériorait. Au contraire, je commençais d’apprendre à l’utiliser et j’accédais désormais au regard des hommes les plus intéressants par le simple fait que mon statut « atome disponible » sautait aux yeux de qui savait un tant soit peu lire dans le jeu des apparences. Voilà à quoi m’avait réduit mon premier sentiment d’amour pour un homme. Pourtant, une vérité plus brutale encore me rongeait l’esprit. Mes études. Tout se passait idéalement, et mon nom devenait chaque semaine un peu plus la référence, l’aiguillon des professeurs comme celui de mes camarades. J’aurais dû m’en satisfaire, être heureuse, au moins de ce point de vue...

La matière la plus ingrate à mes yeux se nommait « Techniques de la plaidoirie », de manière assez péremptoire. Bien des illusions s’étaient envolées au fil des mois, quand j’avais progressivement appris les manières dont les avocats, les procureurs, les magistrats dans leur ensemble, usaient afin de parvenir au résultat escompté. Une similitude m’apparaissait avec la séduction, d’autant plus clairement que je menais de nombreux travaux pratiques dans la matière de fin de semaine. Il fallait séduire, mentir, tromper, paraître et non convaincre, défendre, argumenter… Tout n’était qu’apparence, méthodologie, démonstration habilement préparée dans le but de gagner ponctuellement. J’éprouvais un sentiment de grand déception. La chose était vraiment trop facile, suivre une méthodologie, qui nous était brillamment introduite je le reconnaissais, en cela l’enseignant en question était irréprochable, l’appliquer pas à pas tout en visant à produire un effet personnel, propre à chacun. Le geste, immuable, le style, forcément unique. J’avais donc à trouver le mien, défi au demeurant accessible car en m’oubliant dans les bras de ces hommes, je pouvais me livrer à une comparaison de plus en plus pertinente quant à ce que j’étais dans leurs mains ; en quoi étais-je la même, en quoi cela était-il différent d’un ébat à l’autre ? Cette passionnante introspection était l’héritage de mon professeur et j’aurais dû lui en savoir gré, s’il ne m’avait pas détruite à ce point. Le prix de l’âge adulte…

Ma vie instable trouvait donc dans les études un contour totalement nouveau, j’allais, au travers des autres, pouvoir me définir et tracer ma route, décider avec d’autant plus de clairvoyance que j’apprenais à marche forcée ce que j’étais. Ce sentiment laissait un grand vide et la soif de réussir à tout prix s’y engouffrait d’autant plus que j’avais toujours été ambitieuse. Je deviendrais ce que je voulais par volonté de tous les dominer, hommes comme femmes, moldus comme sorciers. Encore quelques mois et la candeur sortirait pour de bon de mon dictionnaire. Et je ne serais plus qu’une garce sans foi ni loi, seulement animée par le désir du pouvoir. Sombrer est décidément si facile.


Brouillon du plan du devoir de Circéia =>
Sujet : Eloquence et structure de la plaidoirie.

I°/ Les différentes structures possibles.
- Liste à établir (attaque frontale, dilution, démonstration implacable, dérision, incarnation...)
- avantages de chaque structure
- Réflexions sur les dangers de chaque stratégie
=> Conclusion ; le classique est toujours possible mais encore faut-il bien le maîtriser.

II°/ Est-il possible de mélanger plusieurs structures ?
- Oui mais lesquelles, comment et pourquoi ?
- Vers de nouveaux dangers, plus grands ?
- Autrement dit intérêt de la prise de risque ?
=> Conc , la prise de risque est possible, préférable quand le cas semble désespéré.

III°/ La place du soi dans la question.
- Si tout est technique, existe-ton alors ?
- Comment trouver sa propre réalité ??
- Ne sont-ce pas finalement les résultats qui permettent d’en juger ?
Conclusion du III°/ => Nous semblons n’exister qu’au travers des effets que nous produisons, et non par notre style propre.

Conc géné ? => relativité des problèmes de structure. Blabla sur l’opposition soi-structure. Car au final, le contexte du moment impose sans doute de devoir s’adapter à l’auditoire… à voir le temps venu…


utilité de développer de grands procès ? À creuser
biographies (possible pour combler une partie mais inutile en première intention)
pièges : effet liste en I°/, trop grande implication personnelle, excès d’incarnation en III°/, des deux dans chaque partie surtout !!!

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01 juin 2020, 15:03
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
Verbumsempra.



Jeudi 1er Juin 2045



GRAND ORAL



«  Le droit existe-t-il sans la liberté ? La liberté d’être soi, la liberté de pouvoir penser non seulement par soi-même mais aussi pour soi-même, en soi-même… et pour les autres ?
j’ai déjà démontré dans ce même amphithéâtre mes compétences et je ne compte pas aujourd’hui m’en tenir à une construction intellectuelle d’une droiture étouffante, quand bien même serait-elle irréprochable tant sur le plan du droit que sur le plan des idées. J’en appelle à la partie émotionnelle des cerveaux ici présents, examinateurs comme camarades, professeurs comme simples visiteurs. Je forme le désir que mes mots éveillent en nous ce qu’il y a de meilleur, cette volonté de construire un monde dans lequel chacun peut revendiquer sa juste place sans avoir à se battre pour le simple droit de porter une baguette, voire juste celui de respirer le même air.
Je ne vais pas ici établir une énième question juridique, pas plus qu’étaler mon savoir sur les plans philosophiques, politiques ou magiques. De cela, il n’est plus question et ce serait faire injure aux chercheurs qui ont pris du temps sur le coeur de leur travail pour m’apprendre. Je suis là, au contraire, pour donner ce que je suis, mettre en action mes idées et ainsi démontrer des compétences construites depuis le mois de Septembre.

Je suis une femme libre, qu’est-ce que cela peut bien signifier en 2045 ?
Le contexte est en soi la première des barrières à l’élaboration d’une démonstration sereine. Le monde sorcier est agité par des soubresauts importants depuis un peu plus d’un an...Je ne vais pas les intégrer dans mon propos, et pourtant ils seraient essentiels dans la création de ma potion. Mais je me refuse à politiser cet oral. Et parmi vous, je sais qu’un certain nombre de sorciers m’attendent au tournant. Eh bien, chers amis, je ne vais pas faire cette erreur car si je le faisais, mes idées seraient invariablement lues au travers de votre propre système de valeurs et vous ne m’écouteriez plus pour le reste. En accord ou désaccord, vous verriez juste une personne de plus et j’aurais manqué la cible. Par choix, et non par crainte, mais cela, c’est à vous qu’il revient de le croire, je m’en tiendrai donc à mon petit nombril, en ayant la conviction que je suis, comme la justice, impartiale. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas mes propres valeurs, je prétends juste les garder en moi car on ne doit pas exercer sa fonction dans une perspective orientée. Je suis la justice, immuable, intangible, puissante et protectrice et je dois le rester, en ayant conscience que quoi qu’il arrive, elle protège les faibles et défend la société toute entière, parfois même contre elle-même. Cette mise à nu constitue une épreuve pour l’enfant que j’étais, non tant par le fond mais bien par la forme car désormais je ne pourrai plus me cacher derrière une attitude distante ou effacée. C’est un choix, et je comprends la fonction de ce rite de passage ; je bois ce jour le veritasérum en toute conscience et m’apprête à présenter en intégralité la juriste que je suis devenue. Et resterai, n’en déplaise aux circonstances.
Je suis écossaise, je suis russe. Je suis Serpentard, donc Durmstrang est en moi mais je suis de Poudlard et mes racines se trouvent dans les cachots, les salles de classe de cette grande école. Plus encore, il est en moi les magies blanche et noire. Puisque la filiation révèle toujours un peu de ce qu’on est, j’accepte cette zone grise dans laquelle j’ai été bercée. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’avoir étudié cette année les deux pans d’une même puissance. Car ce faisant, j’ai accédé à une meilleure compréhension de moi-même. Longtemps j’ai craint de suivre le chemin d’un père mage noir mais non… Aujourd’hui je connais ce pouvoir et je peux d’autant mieux le rejeter car en aucun cas il ne me fascine. Je me suis libérée, et de ma filiation et de ce danger…

Voilà bien mon premier socle, le savoir, les études comme élément de libération face aux entraves que la famille impose. Et si, me concernant, cette découverte est née d’une grande souffrance, le résultat est en lui même une joie intense. A aucun moment il n’est question de renier cette ascendance, il est juste question de séparer ce qui vient de cet univers tribal de ce que j’ai appris par ailleurs. D’une manière manifeste à mes yeux, et pourtant certains d’entre eux seront surpris de me voir refuser d’appliquer leurs conseils de prudence, je suis le fruit de leurs attentions, leurs conseils, leur existence. Je suis moi grâce à eux. C’est ici une vérité d’une force primordiale. Mes professeurs m’ont transmis en héritage cette soif de penser par soi-même, exister non pour soi mais par soi. Je ne suis plus une simple potion, ou une gestuelle quelconque. Chaudron, influx… Tout à la fois environnement et élément. Ma liberté, je la leur dois car c’est bien au travers des pensées en constant progrès que j’ai pu atteindre la possibilité de raisonner instinctivement et rationnellement. Les deux dans un même élan. Et si l’on ne met pas cela en avant, nous ne sommes pas seulement arrogants, non…. Une part de bêtise demeure en nous, par incompréhension du contexte. Ainsi, qu’ils me pardonnent d’être devenue à ce point insolente, peu encline à respecter leurs mises en garde. Ma liberté d’action, je la leur dois, en très grande partie. Cette année, j’ai l’opportunité de les remercier publiquement et c’est une chance incroyable, que le collège Poudlard ne met pas dans son programme. A moins que je n’aie sciemment détourné ce discours de son objet réel. Je ne le crois pas. Au final, si l’institut supérieur de Magie donne comme travail terminal un discours dans ces conditions, dont le sujet est affiché de toute éternité comme étant libre, je ne fais que respecter la loi, écrite comme inconsciente.

Il serait tout aussi inconscient de nier Circéia Alekhina comme diseuse de sa propre magie. Je revendique ma part dans cette affirmation de ma pensée. Et, sachez-le, je confie aux âmes présentes la force menant aux conclusions suivantes ; la liberté est venue de l’extérieur mais le droit a toujours été en moi. Ce sens impérieux de la règle guidant le crayon, primauté de la loi sur tous les autres dogmes. Ce qui est juste, ce qui ne l’est pas. Il m’est souvent arrivé de croiser l’injustice durant ma courte vie. Et à chaque fois, j’en ai éprouvé une immense déception. J’accepte mes erreurs, elles me construisent. Je revendique le droit à l’échec. Mais je rejette l’injustice car en plus du reste elle me détruit. Il est aisé de paraître bon, généreux, bienveillant ou sans calcul. L’image renvoyée par certains sorciers est trop lisse. Et plus ils sont grands dans nos esprits, plus ils cachent des secrets peu enviables. Mon modèle est le plus solitaire, le plus complexe, et le plus talentueux des élèves qu’ait accueilli Serpentard. Car sous ses aspects détestables se terrait la noblesse, le sens du sacrifice, l’humilité face à soi-même. La sévérité de la justice n’est pas l’expression de son autoritarisme ou d’un quelconque excès de pouvoir. Elle se doit de ne pas toujours tout donner des enseignements qu’elle rend comme des sentences. A chacun de découvrir la part de vérité lui revenant au sein d’un verdict. Sans cet effort, le droit n’est pas entier. Notre liberté, il n’est pas simplement question de pouvoir l’exercer. Nous devons l’exercer. Et c’est à ce prix que nous sommes pleinement libres. Libres vis à vis de nos parents, libres vis à vis de nos professeurs. Et libres vis à vis de nous-mêmes. Le professeur Rogue en son temps a exercé totalement cette liberté, dans ses choix noirs comme dans ceux incarnant la lumière. Elle ne fut pas une liberté factice. Et jamais elle ne se donna à lui sans qu’il n’ait à combattre. Il ne s’est à aucun moment pavané, et le devoir a toujours constitué pour lui le moteur. Ce n’est pas toujours au cours du chemin que l’on saisit son sens le plus caché. Il faut avoir vécu et pu compter ses pas dans le sable pour se rendre à l’évidence de notre trace, le plus souvent sinueuse.

De cela je n’ai pas encore fait l’expérience, je dois bien le reconnaître. Ma vie future sera mon expérience et j’aimerais bien revenir dans cinquante ans partager avec vous la suite de ces réflexions. Si la santé me le permet. Mais en m’approchant de la fin de mon intervention, je ne peux m’empêcher de penser à cet amour rejeté, force d’une vie entièrement consacrée au renoncement. L’effacement derrière les autres, l’effacement derrière la tâche. Le sens du devoir. Toujours. Combien aurait-il aimé pouvoir. Le destin l’en aura empêché trop de fois. Et moi, j’aspire seulement à pouvoir exercer la justice librement, en respect du droit, pour chacun des êtres que j’aurai à côtoyer.
C’est en m’imaginant ainsi que je parviens à m’aimer ».

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15 juin 2020, 21:29
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
1/X


Stage n° 3 : калинка моя!



Dans nos existences, la scène jouée devrait toujours avoir pour but de se dérouler selon nos prévisions. Nous existons pour ce rituel permanent, récurrent, la ritournelle, l’envolée du manège nous donnant l’impression de l’éternité. L’été paraît être le sommet des saisons, ce pourquoi les autres trouvent une raison d’être. Mais elle n’est que l’amorce de la renaissance de l’attente, une mue qui ne dit pas son nom, un temps prématuré, exagérément vif quand il devrait se révéler porteur de la vie d’après. L’été n’est ni la fin, ni le début, encore moins l’avant terme. Un sas, entre ombre et lumière, une arène coupée en deux. Mais qui peut dire si l’avant est ombre. Ou lumière ? Imaginer un cercle serait pirouette, l’affaire est bien plus sérieuse, elle implique le spectateur autant que les acteurs. Car d’une certaine manière, chacun joue sa vie, sans le savoir.


Message crypté selon les protocoles en vigueur, lecture possible par les seules autorités habilitées.

14 Juin 2045 : 17ème rapport du bureau des aurors du ministère russe de la magie.


Notre magenmagot s’apprête à accueillir une étudiante écossaise de l’institut supérieur de magie ; Circéia Sergeïeva Alekhina. L’individu est à prendre en filature dès son arrivée sur le sol russe. Elle est porteuse du sang de son père, le criminel Sergeï Garïevitch Alekhin, présumé mort de son propre choix, sans que cela ait pu être établi avec certitude. Les rapports 46/09-43 et 10/11-43 ne sont pas à remettre en question mais certains contenus doivent être réactivés afin d’anticiper une potentielle tentative d’embrigadement de la cible qu’elle constitue par essence.
En outre, elle-même doit être surveillée. Ses orientations politiques en font tout à la fois une ennemie potentielle des intérêts que nous défendons mais aussi une pièce possiblement maîtresse dans la guerre en cours en Grande-Bretagne. A ce stade, il est établi qu’elle est membre de la Cause, et même si elle semble cantonnée à un statut d’élément dormant, nous détenons des preuves en attestant. En outre, sans que nous ne sachions comment, elle a pu voyager aux Etats-Unis cette année, ce qui prouve une chose et laisse craindre une autre ; elle a des soutiens lui permettant de ne pas être restreinte par les autorités ministérielles en place. Soit elle a infiltré le ministère pour obtenir un passe droit légal, soit elle est soutenue. Il est fort peu probable qu’elle soit passée entre les mailles d’un filet au demeurant très resserré.
Nous émettons donc une alerte en raison des menaces suivantes :
- l’individu peut être une espionne, soit au profit de la Cause, soit au profit du ministère anglais lui-même (la possibilité d’un imperium est même envisageable, cf rapport 2/02-45, tiret 4, relatif aux événements intervenus lors de la soirée donnée dans le manoir Malefoy),
- l’individu peut être en lien direct avec les agissements de certains mages noirs russes, à la suite de son père (NDLR : il faut ici comprendre que le ministère russe ne sait pas grand-chose de la question, OU qu’il est lui-même infiltré de taupes sensées voiler les vérités),
- l’individu manifeste au quotidien des tendances favorables aux moldus, ce qui en soi est porteur d’intrigues,
- l’individu est brillant, et tous nos informateurs confirment qu’elle a les potentialités pour devenir présidente du magenmagot à terme. A ce titre, la recruter est à considérer.

Des mesures ont été prises. Nous avons réactivé notre cellule de surveillance à l’intérieur du ministère. Et le logement de fonction prévu est d’ores et déjà sous contrôle. Nous ferons passer nos préventions pour des mesures de sécurité habituelles s’il le fallait.

Nous recommandons une approche ponctuelle, sans but immédiat. L’individu est politiquement trop imprévisible. Il est préférable de poser les jalons d’un enrôlement, ce que sa volonté, même inconsciente d’étudier chez nous semble presque suggérer. Mais comme il est tout aussi possible qu’elle soit intentionnellement là à des fins d’infiltration, sa surveillance est dans tous les cas une priorité.

Victor Andreïevitch Fedorov,
Deuxième responsable du renseignement, bureau des affaires boréales
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23 juin 2020, 21:57
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2/X



19 Juin 2045


Ainsi l’animal fait son entrée, au soleil. Dans sa tenue sombre, une robe noire, intensément. Il ne possède aucun des codes du jeu auquel il participe. Des yeux innombrables se posent tour à tour sur son être. Il n’en a que faire, trop occupé à admirer le soleil dont il profite comme si de rien n’était. Courant en tous sens, lui ne comprend pas l’esquive. Droit devant, sans calculer car ainsi est-il né. L’odeur du vent, ce que la sauvagerie perçoit quand les Hommes en ont depuis longtemps perdu l’instinct primordial. Le coeur d’une abeille dans le corps d’une guêpe. Le jeu peut commencer, des milliers de pas d’une danse infernale vont s’enchaîner, en trois actes immuables. Ce moment de l’estime porte un nom, l’épique. Car il est celui qui détermine la valeur potentielle de la suite.


Entrer dans mon nouveau chez moi provoqua un frisson qui me parcourut le dos comme si j’en avais un pour la première fois de ma vie. On m’avait attribué un logement dans une rue adjacente, à deux pas du ministère. J’allais vite découvrir qu’on pouvait même y aller sans avoir à sortir au grand jour… mais déjà entrer, poser mes valises et dormir. Ou manger un brin avant…
Je mis ma main sur la porte et prononçai un mot en trois syllabes comme j’en avais reçu l’ordre dans le hibou ministériel russe.

- Kamenski.

En toute hypothèse, cet appartement ne serait pas visité. Il fallait bien choisir, s’en tenir à un nom russe parmi des milliers de célébrités était lié à mon attachement à ce qu’en avait écrit un poète. Le rempart vibra, un voile le parcourut, un sortilège de fidélité quelconque devait sans doute imprégner l’ensemble. Puis, sans aucun bruit, la porte s’ouvrit sur mon nouveau chez moi. Alors je pus enfin libérer Nikita, que j’avais endormi pour le compte. Le temps que l’animal soit vraiment sorti de sa léthargie, je fis le tour de tous les endroits par lesquels il pourrait s’échapper. Les rendre inaccessibles même à lui fut vite fait, de sorte que j’étais sûre de ne pas le perdre. Je n’avais aucune solution écossaise pour le garder. Et puis… j’avais l’instinct de ne jamais plus m’en séparer. Son expérience durant mon séjour aux Etats-Unis avait été très douloureuse. Pour lui comme pour mes affaires ; seul le hibou de Carry avait été épargné... Il n’était pas question que je renouvelle cette erreur.

Voler sur une telle distance fut à la fois une épreuve et une découverte. Durant toutes mes années à Poudlard, j’avais appris à ne plus détester cela. Et mes trajets réguliers entre Edimbourg et Cambridge avaient contribué à modifier cette perception d'enfance. Mais là. C’était une épreuve, 2500 kilomètres… plus de dix heures de vol, de nuit en outre pour éviter les perceptions moldues basiques… mais j’avais pris mes précautions et les sortilèges de non détection avaient encore de beaux jours devant eux.
J’arrivai aux portes de Moscou au petit matin. La ville, vue d’en haut, ressemblait à une immense ruche tissée de rubans colorées, en mouvements. Les véhicules moldus dessinaient leurs chemins en cadence, je devinais par endroits des rues bondées...
Une fois assise dans un confortable fauteuil molletonné, je pouvais enfin savourer pleinement. J’y étais. Tous ces efforts pour enfin travailler dans l’univers que je désirais plus que tout. Ma main droite tenait, entre pouce et index cette petite décoration que Monsieur d’Arby m’avait donnée. Une ravissante fleur d’Ecosse, dénuée de ses piquants naturels, grise comme le sont les femmes sans âge qui vous étrillent de leurs yeux expérimentés. Un petit bijou pur, simple comme lui et moi. La chose avait vécu, et des rondeurs dans le métal trahissaient les décennies. Mais sur mon manteau il faisait son effet. Je décidai de ne pas le porter au travail, mon geste était une façon de caresser un talisman, l’affection de mon professeur portée comme on revêt le blason nous définissant. J’allais enfin vivre.

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03 août 2020, 08:49
 ISDM  Dossier IKB-2044-38-CSA-3-12-1  solo 
3/X

Première quinzaine d'Août 2045



Une abomination. La guerre et ses conséquences directes sur les victimes innocentes représente dans la vie l’une des pires choses qui soient. J’avais espéré, en venant en Russie, échapper au contexte. Une illusion de plus s’envola avec l’annonce calendaire de l’été. Moi qui avait imaginé les soirées les plus endiablées, après tout je n’étais en stage que durant la journée... Et ma pratique native du russe laissait espérer une fusion parfaite au sein des moscovites, j’en fus pour mes frais. Interdite de sorties, de jour comme de nuit, interdite de quitter le périmètre réservé aux sorciers dans le quartier central de la ville historique, interdite d’initiatives au sein des assemblées de délibération, trop occupées à régler les cas urgents que la situation fabriquait comme une usine tourne à plein régime (une expression apprise en Amérique, encore des mots moldus qui n’avaient qu’un sens flou dans mon esprit mais on répète souvent les inepties d’autrui dans la vie). Mon statut se résumait ainsi ; prisonnière sans en avoir le titre, étrangère avec tout ce que cela comportait de méfiance. De ce point de vue, les autochtones cachaient moins bien leurs inclinations que ne le faisaient les gens de la citadelle. Et ce n’était pas un compliment tant ces derniers, déjà, étaient mécaniques quant à leurs attitudes. En somme, je me retrouvais comme dans le bureau du professeur Holloway, entre un épouventard et deux trolls affamés… Impossible de lever le petit doigt avant la fin de la punition. Tous ces efforts, tous ces rêves nourris pendant des années de pensées fantastiques et de dossiers impressionnants. La déception immense n’avait d’égale que l’ennui généré par la situation. Restait une chose à faire de mes journées, rédiger le parchemin-mémoire que mon école réclamait. Vingt-cinq rouleaux de parchemin, avec un plan binaire mais des sous-parties à l’arborescence complexe. Une sorte de plaidoirie équilibrée, indigeste et surtout interminable. Mon habitude des contraintes structurelles fut presque un inconvénient tant je n’y voyais pas vraiment une contrainte. Rompue aux conditions changeantes, je savais faire. Et me retrouvais ainsi face à un travail fastidieux et mortellement soporifique. Que n’aurais-je donné pour retourner en Grande-Bretagne, même au service de cette odieuse Parkinson dont la beauté surpassait tout. Mais pour un usage bien noir… Pour un peu, j’aurais élaboré les pires stratagèmes démontrant que j’étais tombée dans un piège tendu par une internationale des mages noirs s’ingéniant à étouffer ma vie. Pitoyable. Je préférais ne rien imaginer et au bout de deux semaines à ce régime-là, je finis par m’habituer et chercher dans le moindre recoin de mes journées les quelques instants utiles à mon épanouissement d’étudiante modèle. Mais se retournait alors contre moi le choix de ce pays qui avait vu naître Père. Car l’âme russe, je la connaissais finalement davantage que je ne l’aurais cru. Jusque et y compris cette séduction dans le regard, ces visages d’adulte enfant que les hommes conservaient tardivement. Et comme j’avais décidé de ne rien tester dans ce secteur-là, mes semaines moscovites furent les pires de toute mon année. Le stage, pourtant le premier dans l’univers sorcier, fut une punition permanente. Mon maître de stage, assistant du président du magenmagot russe, aurait le temps venu une formule assez juste, le soir de mon dernier jour là-bas. « Quand la guerre fait rage, les gangs se frottent les mains ». Et les enfants pleurent, ajoutai-je informulément. On aurait pu croire que j’avais appris l’art du silence. Certaines de mes condisciples Vert et argent auraient souffert de cet exercice. Quant à moi, très tôt on avait instillé en moi les vertus du silence. En termes clairs, je n’appris rien durant l’été 2045.

Reducio

Il est dans ces pensées une forme d'indifférence à ce qu'il s'est passé, se passerait, en Grande-Bretagne durant la même période. Les événements ayant eu lieu le 28 mais 2045, ainsi que leurs conséquences probables, elle n'en a rien su, ou n'a rien voulu en savoir, par une forme de dédain envers ce qui est le monde extérieur, caractéristique arrogance Alekhinienne. Ainsi, elle ne peut comprendre l'isolement dont elle fait l'objet. Figée dans son propre calendrier de vie, Circéia traverse les événements comme si de rien n'était. La pureté des nonnes isolées dans leur sacerdoce, innocence qu'on peut aussi nommer naïveté.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

27 août 2020, 19:19
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27 Août 2045.


FLEUR FANÉE.

Une chute vertigineuse, plusieurs centaines de mètres. Et par chance, alors que l’attaque avait eu lieu à la verticale de la mer, ce fut le sol qui la réceptionna. Durant les quelques secondes que dura le drame, elle avait bien tenté de saisir sa baguette pour oser quelque chose mais elle l’avait trop bien rangée dans la poche de son manteau et, tandis que la gauche tenait encore un balai qui faisait son possible pour ne pas décrocher, sa main droite, marquée par la fébrilité d’une situation jamais anticipée, tremblait jusqu’à la panique. Elle s’efforça de se concentrer, rassembler son calme mais les secondes passèrent si vite… C’est quand elle l’utilisait enfin que le choc intervint. Sortilège dans sa prématurité, la laissant à terre telle un avorton . Et deux détails avec ; un bruit sec, comme le bois mort que l’on brise sans effort, un bruit multiple, un son odieux tant il provoque l’effroi de l’irrémédiable. Puis cette insupportable douleur, comme un arc maléfique vous parcourant de part en part, sans pouvoir s’échapper. Coquille brisée, coquille vidée mais coquille emplie par l’écho des blessures. Des pas, non loin d’elle l’herbe est foulée par les pieds de ces hommes qui l’ont agressée et désormais viennent finir leur sale besogne. Elle n’a pas même à feindre l’évanouissement, il est proche et de toute manière c’est la fin alors … alors plus vite. Le frottement qu’elle distingue à peine le long de sa jambe est une souffrance terminale, juste attestée par le sursaut d’un sourcil. L’homme excite la femme du bout de sa baguette, comme s’il avait d’autres choses en tête à cette heure.

- Arrête, on n’est pas là pour ça !

Le frottement s’interrompt immédiatement, le plus grand se retourne vers son acolyte et peu importe la nature de leurs regards, presque dans l’instant suivant le premier saisit les cheveux et soulève l‘ensemble comme si rien de grave n’était advenu ; dans sa main, une poupée de chiffon, désarticulée, le visage à peine marqué car ce sont par deux fois les jambes qui ont pris, le haut du corps semble quasiment intact. Une marionnette qu’il pourrait animer à sa guise si l’envie lui en prenait.

- Alors mignonne, on s’imaginait rentrer chez soi sans demander la permission ?

Ses yeux se ferment définitivement, Circéia n’entend plus. Mais eux ne le savent pas.

- Tu ferais mieux de répondre au lieu de tout le temps jouer les innocentes. Où sont tes amis moldus désormais ? Y en a-t-il seulement un pour t’aider ?

Derrière le tortionnaire, son séide laisse faire mais il désapprouve quand le chef appuie sur les zones mordues par le sortilège lancé pour la désarçonner. Comme un lasso se serrant sur le cou de la bête, le sort a enserré les jambes de la jeune Alekhina jusqu’à faire un effet de nœud coulant, mordant, brûlant et faisant pénétrer une salive empoisonnée. Les escarbilles que sont désormais ses os ne suffiraient-elles pas à la vouer au supplice ? Mais il est trop tard, et lui n’en a pas encore pris conscience. Elle ne sent déjà plus rien, heureusement. Son martyre, qui n’en est qu’à ses débuts, elle n’en éprouvera aucune des pires étapes. Car ils sont sur le sol britannique et, qui sait, tout sort extrême peut vous être reproché. Aussi prend-il soin de s’en tenir aux méthodes non sorcières, les coups, les intimidations et autres humiliations que seule l’impunité moldue vous permettent sans vergogne. Alors les gestes pleuvent, poings serrés, pieds fermes. Le visage se couvre vite des traces de cette violence innommable. Le sorcier renouvelle sa question, dans un déchaînement crescendo.

- Ils sont où ? … Ils sont où ?

Le second n’ose pas intervenir tant il se sait dominé par son supérieur. Le malaise est là depuis longtemps mais pas encore assez nettement pour faire le pas.

- Les serpents se tuent entre eux, tu le sais ça !?!

Dans le secret de son corps, Circéia ne prend aucune mesure de sa chance. Déjà partie, elle ne sent rien, seule l’enveloppe résiste encore. Pour quelque temps.
Elle ne dira rien et n’avouera pas plus. Tandis que le mal se répand à grande vitesse dans ses tissus, Circéia n’est pas à même d’expliquer ce qui lui est passé par la tête, refuser de se laisser contrôler à l’entrée sur le territoire. Tenter de contourner les interdits est un métier pour lequel elle n’a pas été formée et une misérable feinte de Vronski n’allait pas intimider des sorciers aguerris, aux allures d’aurors noirs sans foi ni loi. Des mercenaires sans doute mais qui savent s’y prendre pour suivre les consignes. Aucun sortilège non autorisé lancé par eux en la circonstance, aucun sur le sol britannique et toute la nuance est là !

- Par Merlin, arrête bon sang !! Tu ne vois donc pas qu’elle est inconsciente ? Il n’était pas question de la tuer Hickarius !!!

Mais Hickarius Damase Siauswaua, sixième du nom, enfant de Uagadou, suit sa propre manière de conduire le maintien de l’ordre. Car l’ordre dans la cité, c’est lui, lui seul. Et c’est très exactement le fardeau qu’il a reçu. Ainsi le prétorien ne fait que s’en tenir aux directives. Et il le fait avec zèle, efficacité. Encore un intrus stoppé net et tant pis si la liste des décès s’allonge.

- Voilà ce qui arrive quand on n’en fait qu’à sa tête !

Et il la jette au vent comme on jette un déchet. Dans un pré du Berwickshire, sud-est de l’Ecosse. Petite poupée russe aux penchants agaçants, corps devenu inerte. Et tandis que les deux sorciers quittent le sol sans mot dire, le soleil plonge lentement les lieux dans le demi-jour d’un soir d’été.





Reducio
Réalités duales : Où en est la guerre qui fait rage, et depuis de longs mois à ce moment-là, entre les différentes factions sorcières ? La chronologie des faits est au final peu importante. Car il peut s’agir de sorciers à la botte du Ministère Parkinson, si celui-ci existe encore en ce 27 Août 2045. il est tout aussi possible que l’ordre soit en train de revenir sur la Grande-Bretagne magique, auquel cas deux possibilités sont envisageables : soit l’on est dans une courte période d’épuration, où les uns fuient quand les autres se vengent sans vergogne. Mais quelques uns peuvent encore agir dans l’élan nauséabond du gouvernement fraîchement renversé, espérant conserver une once de pouvoir totalitaire qu’ils ont exercé pour un temps. Soit ces mêmes odieux personnages en sont au coup d’après, exerçant une terreur dans l’ombre, aux confins géographiques du pays.
Dans tous les cas, la jeune Alekhina n’a pas eu de chance.

Add-on : ces ellipses permettent donc à cette histoire de se dérouler ainsi sans incohérence avec le contexte général. Dans tous les cas, Circéia est un personnage périphérique dont les histoires n’ont jamais beaucoup compté pour la grande, la seule Histoire qui compte.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
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31 août 2020, 16:14
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28 Août 2045


EPILOGUE


Trouver dans ses affaires le parchemin mémoire dont elle devait faire la soutenance quelques jours plus tard ne constitua pas même une consolation. Tenir dans ses bras ce corps si léger, plus fragile qu’il ne l’aurait cru, avait représenté, pour Terrence Wright d’Arby, depuis plusieurs mois déjà doyen de l’institut suite à la disparition inexpliquée d’Hector Chazolopoulos, la plus dure expérience de sa vie d’enseignant. Oui Circéia était de très loin la meilleure étudiante qu’il n’ait jamais croisée. Et sa politesse l’avait touché au vif, tout autant que son caractère volcanique derrière ses airs de banquise... il avait fini par la débusquer ! Tant de talent envolé par la pire chose qui soit. Mais tout était écrit d’après lui et ses craintes s’avérèrent fondées. Un jour de Mai lui était venu l’idée de donner à son élève le chardon familial, objet servant depuis des générations comme un traceur d’adolescent. Ce voyage en Russie, une folie dont elle seule était capable en de telles circonstances politiques, cumulait tous les dangers théoriques. Avec angoisse, soir, matin, peu importait le moment de la journée, Terrence avait scruté sa mappemonde pour savoir où elle se trouvait, si ses déplacements étaient « logiques », en somme si tout semblait aller au mieux. Comme un père, et même s’il était déjà pourvu de ce côté, il l’avait couvée avec la distance nécessaire à une enfant de son âge, une adulte mais sans toutes les défenses opérationnelles… et quand le marqueur était resté figé non loin d’Edimbourg, il avait immédiatement compris.

Dans ce pré se trouvaient toutes ses affaires, à commencer par le superbe Yajirushi, intact mais qui garderait pour lui le secret de ce qu’il s’était passé. Dans le sac de voyage de l’étudiante, le chat fut moins heureux. La pauvre bête affamée ne demanda pas son reste pour fuir dans les bois puis revenir bien vite à l’appel d’un ventre peu habitué à se remplir en conditions sauvages. Mais à l’évidence tout cela n’était que brume. Le nuage, la tempête gisait là, immobile. Son visage avait des couleurs violacées un peu partout, témoignant d’une violence répétée, un œil était fermé par le fait. Mais l’autre, grand ouvert, faisait craindre le pire. Ce n’était pas beau du tout mais il n’avait pas de grands souvenirs de ses cours de soin alors il lui parut prématuré de paniquer exagérément. Il immobilisa tant bien que mal ces jambes dénuées de la plus élémentaire tenue. En outre, elles dégageaient une très forte odeur d’ammoniac, en mélange avec un parfum dont on aurait pu penser qu’il ne servait qu’à masquer la forte concentration d’un agent actif. Aucun signe extérieur de vie à part cette infime respiration. Et ce pouls, vraiment très faible mais la vie, encore et toujours présente, qui parfois s’accroche au-delà du raisonnable et personne ne saurait expliquer pourquoi. Une fois dans ses bras, il ne put s’empêcher de laisser partir des larmes. On a beau être en peau de dragon, certaines expériences de vie vous démontrent l’humanité que l’on croyait disparue. Terrence Wright d’Arby aimait son élève, la fille qu’il n’avait jamais eue, affublé qu’il était de quatre garçons turbulents. Pouvait-il la garder chez lui ? Seuls des soins appropriés pourraient peut-être.... Ni lui ni personne ne saurait les prodiguer en dehors d’un hôpital, à ce qu’il semblait.
Il dut commencer par la cacher aux yeux des autorités qui, d’une manière ou d’une autre portaient la responsabilité du drame. Et certains ne manqueraient pas de la traquer s’ils découvraient qu’elle en avait réchappé. Car ils la croyaient morte. Sinon à quoi bon ?

Les médicomages consultés ne purent que confirmer l’irrémédiable. Le vieux professeur décida alors de la veiller jusqu’au terme. Madame d’Arby, seule femme dans la maisonnée depuis des décennies, rompue aux frasques de ses fils, ne pesta pas durablement mais lui savait qu’elle n’en pensait pas moins. Son mari n’avait jamais jusque-là ramené d’étudiant chez lui mais là… un élève, si gravement atteint, une fille en outre… ses idées de la bienséance durement mises à l’épreuve se diluèrent dans la nécessité que son bon coeur animait. Mais lui en paya le prix. «  As-tu idée des risques que tu nous fais prendre ? », avait-elle fini par lâcher, dans le secret de leur chambre à coucher. Lui savait qu’une telle intervention, à l’heure du sommeil proche, signifiait un propos de la plus haute importance. L’avertissement, clair, le mettait en garde contre ses propres élans de folie. Ainsi trouvait-il enfin l’expression de son affection pour Circéia Alekhina. Eux deux se ressemblaient dans leur refus, par moments, d’une existence dictée par le raisonnable.
Il ne put cependant céder à l’effondrement. C’est animé par le désespoir qu’il prit ce soir-là la plume et rédigea ce qu’il considérait comme l’éloge funèbre de son élève.

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Certes le hibou ne dit rien de précis. Car serait-il judicieux de préciser le contexte de cet accident de vie ? Que peuvent bien penser les gens de Poudlard de leur ancienne élève ? Etait-elle restée proche de certains ? Et si le hibou parvenait entre des mains insidieuses ? Trop de supputations, trop de risques. Il doit donc s’en tenir à des faits, sans entrer dans la procédure exceptionnellement accélérée que tous les chercheurs de l’ISDM ont mise en place pour attribuer le diplôme à une candidate n’ayant pu être présente pour sa soutenance de mémoire. Mais Terrence a récupéré le parchemin-mémoire qu’elle avait pris soin de sceller avant son départ de Russie. Tous l’ont lu avec grande émotion et ont sans hésiter couronné les efforts de leur extravagante élève.

La magie autorise bien des abominations mais elle permet aussi de grands licences au plus profond du noir. C’est cela qui anime Monsieur d’Arby. Quand bien même son regard démontre qu’il n’y croit pas vraiment.

Reducio
Finite.


Add-on : Plusieurs fins sont possibles, dans les détails ; s'il le faut, j'adapterai les coutures mais la robe est ainsi taillée en l'état ^^ .

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