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19 janv. 2020, 18:05
 Solo  Tranches de Vie
1er septembre 2036,
Londres, Voie 9 ¾



La petite dernière de la famille Wright était accrochée à la main de son aîné. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait l'énorme machine rouge et noir cracher de la fumée, mais c'était la première fois qu'elle avalerait son frère. Et elle refusait catégoriquement de lâcher son confident.

" Hey, P'tit chat, tout va bien ! Je te promets que je t'enverrai des Hiboux pour que maman te les lise. Et toi aussi tu rentres à l'école ! Tu ne verras même pas que je suis parti. »
- Si je verrai ! " bouda-t-elle.

Évidemment qu'elle verrait ! Pour qui la prenait-il ? Ce ne serait plus comme tous les autres jours où il venait l'embêter dans sa chambre, le matin, avant de descendre avec elle pour le petit déjeuner. Et elle pourrait toujours passer des heures à la fenêtre de la cuisine, rien ne le ferait apparaître au détour du chemin, revenant de classe.
A qui raconterait-il ses journées ? Qui l'aimait assez pour l'écouter tout le temps du goûter parler de Peter et de Maxwel, ces deux insupportables garçons ? Elle leva les yeux sur leur sœur. C'était elle qu'ils accompagnaient les autres fois pour prendre ce drôle de train. Elle qu'elle voyait si peu qu'elle était presque une inconnue. Est-ce qu'elle serait avec lui pour ces moments privilégiés ? Est-ce qu'elle deviendrait sa sœur préférée ? Elle décida de la détester et ça durerait au moins vingt minutes. Une éternité pour ainsi dire. Elle était injuste envers Darcia qui n'avait jamais rien fait d'autre que l'aimer et tenter de trouver sa place auprès d'elle, mais à 4 ans, on l'est rarement. Et quelle place pourrait avoir une adolescente, presque adulte, auprès d'un petit diablotin qu'elle ne voyait que pendant les vacances ? Elle avait essayé, sincèrement. Et elle essaierait toujours. Mais en cet instant elle préféra masquer qu'elle était blessée par sa cadette et monter dans le wagon le plus proche.

"Allez Moustique, lâche la main de ton frère ! Il est l'heure pour lui de prendre son envol pour devenir un grand sorcier ! Intervint alors leur père, prenant sa petite fille dans ses bras.
- Il est déjà un Grand-frère, il a pas besoin de devenir un grand-sorcier !" Ronchonna-t-elle avant de faire des signes au garçon de 11 ans qui allait quitter sa famille pour le première fois.

* * *

Maximus et Susan Wright regardèrent le train se mettre doucement en mouvement, emportant avec lui leurs deux aînés. La petite dernière, dans les bras de son père, ravala courageusement ses larmes avant d'annoncer, décidée :
« Maman, je veux pas aller à l'école ! Je veux apprendre à lire et à écrire pour envoyer des Hiboux à Happy ! »

Force et Courage ! L'honneur on s'en fiche, nous, on vient pour le dessert.
6ème Année RP ~ Préfète inRP du 8/01/46 au 5/01/48~ Couleur : #4040FF

23 janv. 2020, 21:06
 Solo  Tranches de Vie
2036 à 2043,

Eccleshall 



L'école. Ce haut lieu de découverte de la vie en communauté. Oxy y apprit qu'elle n'était pas le centre du monde, que tous les autres n'aimaient pas forcément les mêmes choses qu'elle, que les règles à respecter n'avaient pas toujours de sens pour les jeunes de son âge...  Elle y travailla sa patience, sa maîtrise d'elle-même (avec le peu de succès qu'on lui connaît encore), la persévérance, le respect de l'autre...
Mais surtout, elle comprit que quoi qu'on fasse, le Monde était injuste. Son monde. Celui dans lequel elle vivait. Celui dans lequel Alexia pouvait gagner un bon point alors qu'elle avait triché. Celui dans lequel Pat pouvait voler le goûter de Charles sans se faire punir. Ce monde où le paraître avait plus d'importance que l'être. Alors elle se retira un peu plus de ce groupe qu'elle comprenait de moins en moins. Elle observa de loin, fidèle à ses convictions. Elle apprit à trouver un sens différent à sa vie. A profiter de ce qu'elle voyait et apprenait sans plus s'occuper des autres. Elle laissa peu à peu de côté ses « c'est pas juste », « c'est pas ma faute », « pourquoi lui il... ».

Mais c'est dans ces circonstances que la graine d'empathie qu'elle portait en elle germa, jusqu'à devenir ce qu'elle est aujourd'hui, au service des créatures et des êtres les plus faibles. Elle était petite mais n'hésitait pas à se défendre, aussi personne n'allait l'embêter. Mais son cœur se déchirait si jamais on s'en prenait à Hector, le garçon à lunettes arrivé en cours d'année 3. Ses larmes la blessaient plus que n'importe qu'elle action. Alors elle intervint. Une fois, deux fois, trois fois. Elle laissa éclater sa violence si nécessaire et accepta les conséquences sans jamais changer son comportement. Jusqu'à ce que cela cesse. Elle apprit une nouvelle leçon. Elle avait le pouvoir de protéger les autres. Elle se sentit plus forte, plus sûre d'elle. Elle était un peu plus.

Puisse le destin l'épargner de la triste vérité.

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6ème Année RP ~ Préfète inRP du 8/01/46 au 5/01/48~ Couleur : #4040FF

21 avr. 2020, 20:06
 Solo  Tranches de Vie
29 Mars 2039

Eccleshall



Il est 17h et la petite brune sautille dans l'allée qui mène à sa maison. Le bus de l'école l'a déposée comme tous les soirs. Et puisque sa maison est la seule du secteur, elle a le droit de faire le trajet de l'arrêt jusque chez elle à pieds.

Ce sont les 400 mètres les plus fabuleux du monde pour la petite fille. Elle est tellement fière d'avoir le droit de les parcourir seule. Ses parents la trouvent suffisamment grande pour ça. Et elle l'est. Jamais elle ne sort des limites du chemin. Même quand un papillon la nargue ou une fleur particulière s'épanouit à la lisière.

Elle y vit des aventures à n'en plus finir. Les arbres sont ses camarades de jeu préférés. De leurs ombres ils forment des torrents à franchir, des montagnes à escalader, des ennemis à pourfendre. De leurs branches que le vent fait frémir, ils murmurent mille et un secrets. Les cailloux sont parfois des animaux à observer, d'autre fois des passerelles pour éviter un fleuve dangereux.

Elle ne sait pas, bien sûr, que si ses parents ont confiance en elle, ils se méfient quand même du monde extérieur et de ses dangers. Sa maman, tous les soirs, l'épie depuis le même bosquet. Elle guette sa progression et les alentours, un sourire au visage, avant de transplaner dans la cuisine pour l'y accueillir avec des cookies et un verre de jus de fruit.

Tous les jours. Mais pas ce soir là. Ce soir là, elle est seule dans son monde de dragons gardant un trésor et de niffleurs qui l'aident à s'en emparer. Son cartable bondit sur son dos comme un cavalier de rodéo alors qu'elle saute, se penche, vire et louvoie.

Personne n'est caché pour la surveiller...
Dernière modification par Oxy Wright le 20 juin 2020, 20:09, modifié 1 fois.

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21 avr. 2020, 20:22
 Solo  Tranches de Vie
Une centaine de mètres avant d'arriver la petite fille s'immobilise. Elle sent que quelque chose est différent. La sécurité qu'il l'habille généralement n'est pas là. Elle frissonne. Il lui manque quelque chose, mais quoi ? Elle s'inquiète. Son 6ème sens semble lui hurler de se méfier, de se dépêcher de rentrer. Et pourtant ses pieds pèsent une tonne. Elle n'arrive plus à bouger.

Les derniers vestiges de son imagination se délitent. Ou peut-être qu'ils se contentent de muer en une chose plus sombre que ses habituelles pensées. Elle se retourne. Son terrain de jeu est devenu une allée presque menaçante. Les arbres grincent sous le vent, les feuilles peuvent cacher n'importe quoi, ou n'importe qui. Pas un bruit, pas même le chant lointain d'un oiseau. A peine le bruissement de l'air. La nature semble s'immobiliser elle aussi, retenant son souffle, dans l'attente.

Les battements de son cœur s'emballent et sa respiration s'accélère. Un nuage s'en vient cacher le soleil qui jusque là éclairait son chemin. Alors qu'elle amorce un pas en avant, une branche craque dans les bois. Près d'elle. Trop près. C'est un déclic. Elle se met à courir comme jamais elle n'a couru. Ses jambes sont courtes et ses efforts seraient probablement risibles pour un prédateur. Mais elle donne tout ce qu'elle a. Elle jette son cartable au sol dans l'espoir d'aller encore plus vite. Elle garde son regard fixé droit devant elle. Elle voudrait crier, appeler sa maman, mais elle ne le peut pas. La moindre molécule d'oxygène est envoyée dans ses muscles pour la faire accélérer encore et encore, jusqu'à ce qu'elle arrive enfin à la porte de la cuisine.

Elle se jette à l'intérieur et cherche les bras maternels pour la réconforter. Mais ils ne sont pas ici. Là encore, elle est seule. Pas de maman, pas de cookies, pas de verre de jus de fruit.

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21 avr. 2020, 20:51
 Solo  Tranches de Vie
Alors que l'adrénaline reflue de son corps, la petite Wright s'effondre au sol. Elle se blottit dans un coin de la pièce et enserre ses genoux de ses bras. Ses larmes débordent de ses yeux et inondent ses joues. Elle reste une éternité dans cette position. Perdue dans un univers de solitude que jamais elle n'a connu.

Puis un craquement. Le bruit caractéristique d'un sorcier qui transplane. Des pas sur les cailloux, puis la porte qui s'ouvre. Un grand homme brun apparaît dans l'encadrement, un cartable plein de terre à la main. Son regard noisette se pose sur l'enfant et un doux murmure sort de ses lèvres :
"Oxy ?"
Alors elle se lève, se jette dans ses bras et se met à crier :
"Elle n'était pas là !" avant que des sanglots ne lui volent tous ses mots.
Lui non plus ne devrait pas être là. Il ne devait rentrer que dans quelques jours. Que se passait-il ? Pourquoi lui et pas elle ?
Après maintes paroles réconfortantes de son père, blottie en sécurité dans ses bras, elle peut enfin mettre des mots sur ses peurs :
"Maman. Elle n'était pas dans les bois à me surveiller
_ Tu savais qu'elle te surveillait ?
_ Non." Et c'était vrai. Jamais elle n'avait été consciente que sa maman veillait sur elle. Elle avait toujours cru qu'elle était vraiment seule. Jour après jour, son esprit avait du intégrer des détails. Un chaussure pleine de terre, le bruit lointain d'un craquement qui n'est pas tout à fait celui d'une branche, la sensation d'un regard bienveillant sur elle.

Et aujourd'hui elle avait compris. Elle avait compris que pour la première fois elle n'était pas en sécurité.
"Je suis désolé Moustique. J'avais promis à ta mère d'arriver avant toi à la maison."
Puis avec un sourire il ajoute :
"Tu as du courir super vite pour arriver avant moi."
Elle lui rend son sourire, c'est vrai qu'elle avait couru vite ! Plus vite qu'un vivet doré même !
"Elle est où maman ? 
_A Sainte Mangouste. Viens, prenons le goûter pendant que je t'explique et je t'y emmène après."

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20 juin 2020, 20:18
 Solo  Tranches de Vie
29 Mars 2039

Sainte Mangouste

Le silence ici lui semblait si étrange. C'était un silence pesant. On y sentait l'attente, la peur, l'angoisse. Un silence plein d'une centaine de bruits inconnus, de murmures et de larmes retenues. Les gens se déplaçaient sans croiser le regard des autres, comme isolés dans leurs propres pensées. Il chuchotent. La souffrance ne se partage pas. Chacun se terre derrière ses boucliers, échouant à garder pour eux leurs émotions. Même le soulagement et l'espoir qui brillent dans les yeux de certains sont cachés par des masques plus ou moins efficaces.
C'était un endroit où les émotions étaient plus grandes et plus nombreuses que n'importe où ailleurs et pourtant elles ne semblaient pas avoir le droit d'être montrées, d'exister. On se refusait à les laisser s'exprimer, on les bridait, les cachait comme de honteux secrets. Était-ce pour cela qu'elles semblaient si violentes ? Pour se frayer un chemin vers la réalité ? Ou au contraire était-ce une pudeur mal placée qui empêchait les Hommes de montrer ce qui les rendait si humains ?

La petite fille, accrochée à la main de son père, épiait tout ce qui l'entourait. Elle avait la sensation d'avancer dans un monde différent de tout ce qu'elle connaissait. Toutes les émotions contenues la percutaient sans cesse sans qu'elle ne puisse les nommer ni les comprendre. Elle se sentait oppressée. La seule tache de couleur dans ce monde en nuances de gris était son papa. Souriant, il marchait calmement, sûr de lui. Le rythme de ses pas, la chaleur de sa paume, c'était sa stabilité, son contact avec sa réalité. Tout allait bien se passer, papa était là.

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20 juin 2020, 20:23
 Solo  Tranches de Vie
Alors qu'il ouvrait la porte de la chambre, elle eu une vision qui laisserait à jamais son empreinte sur elle : sa maman avait levé les yeux vers eux et changé. La femme angoissée et triste qui se tenait assise au chevet d'un lit laissa la place à la mère adorée et sereine. La jeune Wright était à la fois terrifiée de découvrir ce qu'elle semblait capable de lui cacher si facilement et rassurée de la voir, comme toujours, aimante et présente. Ainsi elle aussi se cachait derrière un masque. Pire encore, elle se cachait d'elle. Comment concevoir à son âge qu'une maman puisse ainsi mentir, même pour son bien. L'amour qu'elle lui portait était-il une comédie lui aussi ?

Son regard se porta alors sur le corps abîmé de son frère. Un accident de Quidditch avait dit son papa. Comment un sport avait-il pu faire autant de mal à son idole ? Elle lâcha son ancre et escalada le lit, le plus précautionneusement possible.
"Doucement, il se repose" chuchota leur mère.
D'un hochement de tête elle montra qu'elle avait compris et s'allongea sur le côté, les lèvres à la hauteur de son oreille. Elle lui murmura alors :
"Tout va bien, Maman et Papa sont là. Tu vas guérir très très vite. Et puis après, tu ne monteras plus jamais sur un balai, t'avais qu'à pas nous faire peur. Enfin à Papa et Maman, moi j'ai pas eu peur évidemment.
- Bien sûr que si tu as eu peur P'tit chat, croassa-t-il
- Juste un tout petit peu."
Le silence s'installant dans la pièce, elle ferma aussi les yeux et glissa doucement dans les bras de Morphée après quelques mots à peine audibles :
"Tu peux dormir, je te protège."

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06 janv. 2022, 22:21
 Solo  Tranches de Vie
12 juin 2039

Eccleshall

Cet épisode là, c'est à moi, Oxy de vous le raconter. Non pas que ma narratrice n'en soit pas capable mais il est des choses qui sont intimes, secrètes et... particulières. Si j'ai mis du temps à venir vous en parler c'est qu'il m'a fallut du temps, justement, pour comprendre ce qui s'était passé. Ma mère m'avait expliqué et j'en avais saisi le sens mais pas les implications qui en découleront plus tard.

C'était un dimanche de juin, alors que le temps n'arrivait pas encore à se décider entre le printemps qui fanait et l'été qui arrivait. Le soleil brillait dans les cieux, les oiseaux chantaient dans les haies, les animaux couraient de-ci de-là, bref, vous connaissez la chanson. Comme toujours, j'étais dehors occupée à je ne sais quelle observation, quête ou mission secrète de mon invention. Il faut dire qu'à 7 ans, mes aventures n'en finissaient pas d'émerger de mon cerveau pour prendre vie dans le jardin de la maison familiale ou les bois alentours. Et, oui, d'accord, des années plus tard ça n'a pas beaucoup changé. Mais, hum, revenons-en à ce qui nous intéresse.

Ce dimanche là, j'étais dans un parc de jeux. Je ne sais pas si vous connaissez ces endroits moldus. Le but est de mettre de nombreux enfants de tous âges au même endroit et de prier pour que rien de mauvais n'en ressorte. Je crois que ma mère qui me trouvait un peu trop solitaire espérait que je noue des relations sociales.

Non pas que je fus, à l'époque, plus asociale que maintenant. La présence des autres ne m'a jamais gênée. Je ne suis pas le genre de fille isolée ou ayant peur des autres. C'est juste que bah... ne m'en voulez pas mais jusqu'à mon adolescence je n'ai pas rencontré bien grand monde d'intéressant. Enfin pour moi. Bavarder, jouer, rire, tout cela me plaît toujours autant, mais créer un lien avec quelqu'un, c'est différent. C'est prenant, et plein de contraintes. Ça demande un investissement et oblige à s'ouvrir sincèrement à l'autre. Et donc lui donner la possibilité de vous faire du mal. Ou pire, de lui faire du mal.

Les copains, c'est génial. S'ils sont là, on en profite et on partage de merveilleux moments. S'ils ne sont pas là ou pas disposés à nous parler, ça ne change rien à notre situation. Les amis... C'est tellement différent. Ils font partie de notre vie, de nous, que nous le voulions ou non. Leurs paroles et leurs actes ont un impact sur ce que nous faisons et devenons. Je n'aurais jamais cru donner un tel pouvoir sur moi et mon avenir à quelqu'un et pourtant... Mais là n'est pas le sujet de cette tranche de vie.

J'étais donc censée « sociabiliser » et jouais évidemment à escalader le toboggan à l'envers m'imaginant que c'était une vertigineuse chute d'eau que je remontais à contre courant pour aller sauver un bébé dragon (ça on avait le droit car les Moldus fantasment dessus même s'ils croient que ça n'existe pas, alors que les Niffleur on ne peut pas. Oui, la vie auprès des moldus a quelques contraintes). Alors que Stefen qui lui, descendait la tête la première droit vers moi, probablement un aventurier qui avait échoué et s'était retrouvé propulsé loin du nid, je réussis à l'éviter en plaquant mon petit corps (oui, encore plus petit que maintenant, pas la peine de ricaner, je vous entends) contre la paroi.

Je ne sais plus si c'est Fabius ou Gustav (ils sont jumeaux et j'avais déjà du mal à les différencier dans des circonstances normales alors imaginez là) mais un des deux me percuta comme un rocher lancé par un effroyable géant (celui qui avait kidnappé le bébé dragon, faut suivre un peu!).

Je me retrouvais donc au pied de la chute d'eau, couverte de bleus, pour changer, et ma mère venant vers moi pour vérifier que je n'avais rien de cassé. Elle ne semblait pas inquiète, d'autant que douée comme elle l'est dans les sortilèges mineurs elle pouvait me soigner d'un coup de baguette, mais elle jouait son rôle de maman. En tous cas, plus que la mère des jumeaux qui ne s'inquiétait pas des cris outragés de ses fils que j'avais volontairement fait tomber du toboggan apparemment.

Enfin les cris. Ils se sont bien vite tus sous le regard de maman Wright ! Faut dire, elle a de l'expérience avec moi, et elle fait taire n'importe quel môme d'un simple regard. Vous savez le regard non pas dur ou sévère mais qui vous fait vous sentir tellement honteux d'avoir osé l'inquiéter ou la déranger que vous remueriez ciel et terre pour lui redonner le sourire, la rendre fière de vous.

Un épisode bien naïf dans ma vie d'enfant en somme.

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06 janv. 2022, 22:28
 Solo  Tranches de Vie
Sauf que si je prends le temps de vous en parler aujourd'hui, si mes souvenirs sont si frais encore bien des années plus tard c'est parce qu'il ne fut que le prémisse à un événement marquant.

La situation était posée. Une aire de jeu, des enfants plus ou moins turbulents, un bébé dragon à sauver, des bleus récoltés dans les dangereuses aventures de la cascade. Et trois garçons pas très très gentils partis, honteux à n'en pas douter, puis vexés de s'être fait réprimander d'un simple regard, dans un bosquet du parc, hors de vue des parents.

Bien évidemment, je repartis à la conquête de la rivière pour effectuer mon sauvetage et bien évidemment j'y parvins. J'amenais, très fière, à ma maman, de dragonneau imaginaire en lui demandant d'en prendre soin pendant que j'allais m'enquérir de sa propre Maman Dragon. Parce que non, on ne pouvait pas ramener un dragon à la maison, même bébé. Même imaginaire.

Je laissais donc la rivière derrière moi ainsi que le cadavre du géant que j'avais pourfendu à l'épée (parce que c'est ce qui ressemble le plus à une baguette mais qu'on ne doit pas lancer de sortilège) et partis vers le bosquet pour ma nouvelle quête.

Cachée derrière un arbuste, je me tendis, et m'immobilisais. Sans faire un seul bruit, je tendais l'oreille et quelques grattements, dans un arbre m'alertèrent. Levant alors le regard en direction de celui-ci, je fus surprise d'y apercevoir un écureuil ! Un vrai ! Oui, si près d'une aire de jeux ça me surprends autant que vous mais je vous assure qu'il était vraiment là.

Toute idée d'exploration me quitta alors immédiatement et je restais, sans bouger, à observer le petit animal. Si vous saviez comme il était mignon ! Tout roux avec le dessous plus clair. Sa queue paraissait faire deux ou trois fois la taille de son corps. Il frottait son petit museau de ses pattes avant. Ce n'était pas la première fois que j'avais la chance d'en observer un mais chaque occasion était un petit miracle.

Je crois qu'il perçut du mouvement en même temps que moi. Il se figea, ses oreilles droites dressées frétillantes en cherchant l'origine du bruit à peine perceptible. Je ne l'ai quitté des yeux qu'un millième de seconde à peine, je vous le promets. Je voulais savoir ce qui nous avait intrigués et ce n'était évidemment pas lui. Mais ce cours laps de temps suffit pour que j'entende un choc et le cri de l'animal.

Figée d'horreur et de fureur je vis des pierres tomber à mes pieds alors que l'animal tentait de fuir maladroitement, probablement blessé. Puis une nouvelle volée de projectiles se dirigea vers la créature. Je ne sais toujours pas vraiment ce qui se passa. Mais un raz de marée émergea du fin fond de mon ventre et explosa vers l'extérieur. Je n'étais que rage. Contrairement aux paroles réconfortantes de ma mère, je pense que si j'avais vu les garçons à ce moment là, j'aurai pu leur faire du mal. Tellement de mal.

Mais tout ce qui se passa c'est que les pierres rebondirent sur une barrière invisible et ne frappèrent jamais l'animal. Je ne sais pas si ma mère avançait déjà vers nous, inquiète de ne plus me voir, si j'avais crié sans m'en rendre compte ou si elle avait senti ma magie émerger mais à peine eu-je le temps de comprendre ce qui se passait qu'elle était là, à mes côtés.

Les larmes ravageaient mes joues, mes poings étaient si serrés que la marque de mes ongles s'incrustait dans mes paumes. J'étais tétanisée, les yeux rivés sur l'animal maladroit qui se frayait un chemin vers un abri.

Jamais je ne pourrai assez remercier ma maman pour ce qu'elle fit alors.

S'assurant que les garnements la voient, aussi folle de colère que moi et s'enfuient, elle ne vint pas me voir et me réconforter. Non, elle fit mieux que cela, tellement plus ! Elle se dirigea vers l'animal terrorisé et blessé. Elle s'assura être hors de vue de tous et le soigna.

Comme ça. Devant... Non, devant personne, mais au beau milieu des moldus. Elle sortit sa baguette, soigna l'écureuil et la rangea sans que personne, jamais, ne le sache.

Pour moi.

Une autre maman aurait pu être effrayée que sa fille ait fait voler en éclat le secret magique, même si apparemment, personne ne parla jamais des pierres qui n'avaient jamais atteint leur cible, elle aurait pu aller la réconforter, lui expliquer ce qui s'était pas passé. Mais pas la mienne. Non.

La mienne a l'étrange faculté de tout comprendre d'un seul regard et de trouver la meilleure solution à un problème. Ici : soigner l'animal pour éviter que son enfant ne perde le peu de maitrise qu'elle avait encore et ne se mette à crier à s'en casser la voix, à proférer des menaces qui auraient pu trahir sa naissance sorcière.

Dans un calme régalien, elle soigna la créature, me prit par la main et me ramena tranquillement à la maison, sans jamais proférer le moindre mot. Elle me laissa tout le trajet pour me calmer, intégrer, comprendre.


Voilà pourquoi c'était à moi de raconter cette histoire. Ma narratrice voulait vous parler de ma magie qui avait émergé pour protéger un animal sans défense. Mais ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est que j'ai la meilleure maman au monde.

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