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21 janv. 2020, 16:28
 Pensine   RP++  Qu'emporte le vent...
Choc

Brûle le feu qui sommeille en la vie,
Hier si fragile tu éclairais encore,
Jusqu'à ce qu'entrât ce vent, celui qui t'étteignit,
De sa grande perfidie, c'est Elle qui t'emporta, la Mort.



30 janvier 2039
Lairg, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.



C'était un dimanche, qui jusque là était tout à fait banal. L'hiver s'était installé sur l'Ecosse et la neige avait recouvert le sol d'un épais tapis blanc que Mike voulait absolument explorer. Il avait donc pris sa luge et, accompagné de ses parents, était sorti dans les plaines pour descendre les quelques buttes qu'il trouvait çà et là. Il s'amusait avec sa mère, qui le poussait dans les descentes pour qu'il glisse plus vite, et son père qui lui jetait des boules de neiges au passage. Mike n'avait alors pas hésité à répliquer. Les glissades en luge s'étaient petit à petit transformées en bataille de boules de neige, tout le monde semblait joyeux et passait un après-midi des plus agréables. Le vent glacial du nord n'arrivait pas à refroidir les rires qui chauffaient leurs cœurs joviaux.

Mike voulait que cette journée s'éternise, mais il arriva l'heure où le soleil commençait à redescendre derrière les arbres, allongeant leurs ombres pour obscurcir les plaines. Le froid se fit enfin ressentir, il faut dire qu'entre temps, la neige avait réussi à s'infiltrer dans ses bottes et qu'une fois fondu, ses pieds étaient glacés par cette eau presque gelée. Ils se dépêchèrent donc avant que la nuit tombe, et ils arrivèrent enfin chez eux.

A cette époque, ils habitaient à Lairg, dans une petite maison modeste écartée de la ville et de la population moldue. Il l'avait choisie pour la tranquilité qu'elle offrait, et également pour se cacher des non-sorciers. Ainsi, ils pouvaient vivre comme ils le voulaient, ne pas se priver d'user de la magie. Les parents de Mike ne voulait pas s'en priver.

Ainsi, quand ils arrivèrent dans leur demeure, Robert Table, le père de Mike, prit sa baguette et à l'aide d'un sortilège, enflamma le bois dans la cheminée pour créer un feu. Les flammes qui dansaient dans le foyer illuminèrent la pièce d'une lumière dorée dont la chaleur embauma leurs cœurs et rechauffa leurs pieds paralysés par le froid. Mike regardait ce feu chatoyant, le reflet de cette lumière de vie oscillait dans ses pupilles tandis que sa mère lui tendit une grande tasse, rempli d'un chocolat chaud, dont elle était seule détentrice du secret de sa succulance.

Tout était calme. Mike écoutait les douces paroles de ses parents qui discutaient entre eux, presque en silence, laissant entendre le feu crépiter. Mike réchauffait ses doigts à l'aide de la tasse, il continuait d'observer le feu danser sous ce souffle magique qui descendait de la cheminée. Un livre ouvert sur ses genoux, il lisait l'histoire qui se profilait au fil des pages.

La tranquilité se brisa soudainement, comme un verre qui se casse en cognant le sol après une chute. Mais la famille Table était loin de se douter que le sol serait la nouvelle qu'un hibou heurtant la fenêtre leur rapportât.

Surpris par l'oiseau qui cogna la vitre, Mike, en un sursaut, renversa une partie de son lait chocolaté sur son livre. Il détestait ce hibou maladroit qui venait de chez sa tante et son oncle. Il arrivait toujours dans un fracas qui l'effrayait. Sa tante Thalia et son oncle James habitaient dans un village voisin. Echappant aux nouvelles technologies, la famille sorcière des Table communiquait avec eux à l'aide de hibou voyageur. La distance les séparant étant si petite que les messages envoyés ne mettaient pas plus d'une heure à atteindre leurs destiations.

Robert ouvrit alors la fenêtre pour récupérer le hibou qui mimait la mort. Une fois à l'intérieur, la chaleur l'énergisa et il reprit de sa superbe. Les parents de Mike récuperèrent alors la lettre, et commencèrent la lecture. L'air grave que prenaient les deux adultes effraya Mike qui les regardait silencieusement, se demandant ce qui se tramait. Une fois la lettre repliée, Robert fit signe à Mike de les rejoindre, et énonça gravement :

"Oncle James a eu une accident."

~



2 février 2039
Chez tante Thalia et oncle James,
East Langwell, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.


Mike avait passé les derniers jours chez sa tante. Son oncle avait fait un accident de voiture assez grave sur l'A9, une route départementale, qui longeait la Mer du Nord, recouverte par la neige. Il avait alors perdu le contrôle du véhicule qui avait plongé droit dans un arbre qui se trouvait sur le bas-côté. Grièvement blessé, les secours l'avait mené droit à l'hôpital d'Inverness, qui faisait son possible pour lui administrait les soins dont il avait besoin. Mais il restait inconscient.

Mike et ses parents étaient venu au centre hospitalier pour lui rendre visite. Mais Ils avaient refusé que Mike entre dans la chambre. L'enfant trouvait cela injuste, il voulait voir son oncle dont il était si proche. Il pleurait devant cette injustice. Ses parents lui expliquait avec peine qu'il fallait le laisser se reposer. Mais la réalité est qu'il n'était pas très beau à voir. L'accident avait été sévère avec cet homme, et les infirmiers avaient prévenu les parents de Mike qu'il pourrait en être choqué.

Depuis, Mike restait chez sa tante avec son cousin, Dany, qui était revenu de Poudlard en cette occasion tragique. Lui avait pu voir son père, sous prétexte qu'il était plus grand. Il n'avait que 14 ans pourtant. Mais surtout, c'était son père. Il était revenu de la chambre d'hôpital blêmi par ce qu'il avait vu. Il passa les jours qui suivirent dans sa chambre, mangeant une fois sur deux. Mike voulait aller le voir, mais ses parents souhaitaient qu'il le laisse tranquille.

Le rouquin ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Il avait l'impression que sa famille lui cachait des choses, soi-disant pour son bien. C'était bel et bien le cas : ils lui cachaient l'horreur qu'avait subi son oncle, comme si cela pouvait éviter le traumatisme qu'il vivait à ne pas pouvoir le voir. Il était seul, son cousin dans sa chambre ne semblait pas vouloir le voir, alors qu'il pleurait pour jouer avec lui. Et les adultes étaient bien trop occupés pour voir le malaise qu'il subissait. De temps en temps seulement, ses parents venaient le réconforter. Mais cela demeurait insuffisant.

En ce mercredi de février, Mike était resté seul chez sa tante, avec sa mère. Elle lui avait lu une histoire, que Mike n'avait pas écoutée, perdu dans ses pensées et les récents événements. Soudain, une fumée verte s'échappa de la cheminée et laissa apparaître le reste de la famille. A leur arrivée, Dany s'extirpa pour regagner sa chambre, les yeux larmoyants. Le père de Mike, blanc comme la neige qui tapissait le sol dehors, s'approcha de Mike pour s'asseoir sur le canapé, à côté de lui. Thalia s'effondra dans les bras de Lily, la mère de Mike. Ce dernier regarda la scène en écarquillant les yeux, comprenant qu'il se passait quelque chose, mais ne sachant pas ce qu'elle était. A leur arrivée, il semblait s'être répandu un souffle, comme un vent froid de mauvais présage.

Robert parla à Mike d'une voix chevrotante, celle d'une personne peu assurée. Il lui parla d'étoiles et de ciel. Mike, qui lisait beaucoup, compris la métaphore : son oncle était mort.

Compte-élève de monsieur le sous-directeur.
8è Année RP (je sais, ça n'existe pas). Ex-Préfet de Serdaigle (entre janvier et août 2045).

21 janv. 2020, 18:17
 Pensine   RP++  Qu'emporte le vent...
Déni

Je ne crois qu'en mes mensonges
Que lorsque ces derniers m'arrangent
Ce vent qui m'accompagne est le souffle d'un ange
Je sais que tu es là, ceci n'est pas un songe.



2 février 2039
Chez tante Thalia et oncle James,
East Langwell, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.



Généralement, lorsque l'on apprend ce genre de nouvelles, le cœur commence à accélérer le rythme de ses battements, la gorge se noue comme un étranglement qui empêche de parler et le sang semble s'accumuler dans la tête assommant d'une douleur la personne qui ressent un malaise assourdissant, comme sujette d'une acouphène perçant le tympan. C'était exactement ce que ressentait Mike à l'instant où il avait compris ce qu'avait dit son père.

Il n'avait rien dit de plus, le garçon était sous le choc, les muscles tétanisés. Il ne se souvenait plus exactement de ce qui s'était passé juste après la révélation de son père. Le temps semblait continuer sans lui, l'abandonnant de toute perception. Il ne pleurait pas, il ne ressentait pas de tristesse... Il n'avait pas encore réalisé.

La tristesse des adultes alourdissait l'air, l'atmosphère était lourde, Mike avait l'impression de suffoquer. Il se réfugia alors dans la chambre où il dormait, comme pour échapper à la vérité. Là, il se posa, et regarda dans le vide. Assis sur le matelas, il ne pensait plus. Il avait atteint ce point de stupéfaction, ce stade où les pensées cessent, fuyant l'âme. Il faisait froid, il tremblait, mais cela ne le réchauffait pas. Il sentait une tension le long de ses membres. Il décida alors de s'allonger.

Au plafond, il observait les motifs se dessiner et s'entrecroiser dans une régularité parfaite. Cela semblait l'apaiser. Pourtant, il ressentait quelque chose d'étrange, un sentiment nouveau et fort qu'il n'avait jamais éprouvé. De la solitude, mêlée à de la tristesse et de la peur. Peur que cela soit vrai. Peur que ses parents n'aient pas menti.

Alors que ses pensées divaguaient, les paroles qu'avaient dites son père résonnèrent dans sa tête. Il glissa son regard par la fenêtre. Le volet n'était pas fermé et la lumière de la lune s'infiltrait dans la chambre. Il pouvait voir quelques étoiles briller. Il les voyait dans leur beaux scintillements. Petites lumières sur une toile si sombre, il réalisa alors qu'il ne reverrait plus jamais son oncle.

Il pleura.

~



3 février 2039
Chez tante Thalia et oncle James,
East Langwell, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.



Mike n'avait pas senti le sommeil qui l'avait gagné. A son réveil, il se trouva sur le lit, encore habillé et l'oreiller trempé par ses larmes. Il repensa à la veille. Cela semblait si loin, si irréel... Ça ne pouvait qu'être un cauchemar. Au fur et à mesure, il arrivait à s'en convaincre. Son oncle était toujours vivant, comme s'il était immortel. Mike le savait, il en était persuadé.

Il descendit pour déjeuner. Il n'avait pas mangé la veille, et son ventre criait famine.Il prit quelques tranches de pain qu'il tartina avec la maladresse d'un enfant de huit ans. Son père, qui l'avait sûrement entendu descendre, entra dans la pièce. Il semblait un peu tendu, comme après une nuit de fête durant laquelle on dort peu. Robert sourit à Mike, un sourire qui se voulait réconfortant. Il s'assit à l'autre bout de la table, face à son fils. Il prit une tranche de pain et imita le rouquin, en silence. Tous leurs gestes étaient lents et silencieux. Mike prit alors la parole et demanda:

"Papa? Pourquoi tu dis que Oncle James est mort?"

Son père arrêta de mâcher. La question l'étonna sûrement. Il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir lui répondre, il n'avait jamais été doué pour ces choses-là. Il lui répondit maladroitement :

"Parce que c'est vrai.
- Pourquoi tu ne veux pas que j'aille le voir? Enchaîna-t-il. Tu me mens, c'est ça?"

Son père fut surpris de cette réaction, cela le touche de voir son fils douter de ses paroles. Son visage se décomposa littéralement, et Mike crut voir des larmes remonter dans ses yeux.

"Pourquoi te mentirais-je sur ça, Mike? Répondit-il. Je sais que c'est compliqué..."

Il marqua une pause, comme pour retenir une émotion. Mike reposa sa tartine et en profita pour se relever. Il ne voulait pas l'entendre. Il n'y croyait pas.

"Attends! Dit son père."

Le garçon ne se retourna pas, et s'enferma dans sa chambre.

Compte-élève de monsieur le sous-directeur.
8è Année RP (je sais, ça n'existe pas). Ex-Préfet de Serdaigle (entre janvier et août 2045).

23 janv. 2020, 12:12
 Pensine   RP++  Qu'emporte le vent...
Colère

Ce vent tempétueux ne mérite que colère
C'est lui qui t'a pris jusqu'au plus haut des cieux.
Plume Rebelle, je ne suis pas ton jeu,
Ne gaspille pas ton encre et mets fin à ce calvaire.


5 février 2039
Eglise St. Callan,
Rogart, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.



La longue voiture noire s'était arrêté devant la chapelle devant les yeux de la petite famille, accompagnée par les amis et connaissances qui avaient côtoyé James Pipewood. Une boîte en bois verni, longue et imposante, sortit du corbillard à l'aide des bras de quatre ou cinq personnes que Mike ne connaissaient pas. Ils amenèrent le cercueil pour le faire entrer dans la petite église blanche de Rogart. Le cortège suivit.

La chapelle était plutôt modeste, elle n'était pas décorée de grands vitraux comme Mike avait pu le voir dans certaines ville comme à Édimbourg. Mais il était habitué à ce genre de lieu sacré, perdu dans les Highlands, modeste comme l'est sa population.

La nef de l'église n'était pas grande, et l'allée qui s'y traçait n'était bordée que par une dizaines de rangées de bancs. Mais cela était tout juste suffisant pour qu'ils s'y installassent. Mike et ses parents s'installèrent au premier rang, aux côtés de Thalia et Dany.

Thalia, la tante de Mike, avait du mal à cacher le chagrin qui la prenait. Ses yeux rouges témoignaient des récentes nuits passées à pleurer la mort de son mari. Elle se sentait seule sans lui, bien que les parents de Mike essayaient d'être le plus présents pour elle, cela demeurait différent.

Dany, leur fils, s'était beaucoup isolé depuis qu'il avait appris le décès de son père. Ils savaient très bien à quel point cela l'avait impacté. Il cachait ses yeux derrière des lunettes de soleil, sûrement pour ne pas montrer les larmes qui s'apprêtaient à en sortir. Mike aurait relevé le ridicule de la situation, porter des lunettes de soleil en février... Mais il n'y pensa pas. Personne n'y pensait. Tous comprenaient.

Mike restait en silence, comme s'il attendait quelque chose. Il savait les raisons pour lesquelles ils se trouvaient ici, mais refusait toujours d'y croire. Il écoutait à peine les discours que faisaient les autres dans le chœur. Il se levait quand les autres se levaient. Il se rasseyait quand les autres se rasseyaient. Il faisait les signes de croix quand les autres le faisaient.

Vint alors le moment de l'adieu. Celui où l'on va voir la personne pour la dernière fois, la regarder avant qu'elle ne reste plus que souvenirs. Mike passa alors devant le cercueil, ouvert pour laisser les derniers au revoir se faire. Certains passaient leur main sur l'épaule du défunt, en signe d'affection. Mike eut un frisson à cette idée. Quand lui arriva, accompagné de ses parents, il resta bloqué. C'était la première fois qu'il le voyait depuis qu'il était mort. Il n'avait jamais vu de morts. Il sentit comme un souffle, un vent froid et glacial parcourir sa nuque et lui glacer le sang.

Quand on meurt, les muscles se raidissent et la peau perd de son élasticité. Le sang qui coagule et l'oxygène qui se fait absente font que la peau se violace par endroits. Les yeux s'enfoncent petit à petit, creusant derrière les paupières de grands fossés ternes. Malgré le maquillage post-mortem, cela se voyait légèrement. Mike le remarquait et restait en choc. Le visage sans vie de son oncle laissait apparaître les traces de l'accident. Des plaies, tout juste nettoyées griffaient encore son visage. Et s'il n'était pas recouvert d'un linceul, il était fort probable qu'il vît pire en dessous. La preuve était devant lui, mais il continua de refuser d'y croire. Il restait comme stupéfait.

Voyant qu'il ne bougeait pas, son père tira légèrement sur son bras pour qu'il avance. Le garçon ne bougea pas. Robert l'appela donc en chuchotant, respectant le silence qui s'était imposé. Mike restait comme paralysé. Et voyant que cela s'éternisait, Robert finit par prendre Mike dans ses bras pour l'emmener. Cela le sortit de sa torpeur.

Il fut en colère, il voulait restait au côté de son oncle. Il n'avait pas le droit de l'en priver. Il voulait demeurait à son chevet, attendre qu'il se réveillât. Il commença à se débattre. Donnant quelques coups et gesticulant. Les larmes lui vinrent, des larmes de colère et de frustration. Il ne comprenait pas pourquoi cela lui arrivait. Pourquoi son oncle n'était plus là. Il refusait d'y croire et voulait rester pour le prouver. Il cria, brisant la tranquillité morbide qui régnait dans la petite chapelle.

"LÂCHE-MOI!!"

Son père l'emmena à l'extérieure, à contre-cœur, lui qui n'aimait pas voir son fils souffrir autant. Mike pleurait désormais, alors qu'il avait passé la messe silencieusement. Il ne voulait pas partir, mais on le lui obliger. Cela était injuste, et il était rouge. Rouge de colère.

Compte-élève de monsieur le sous-directeur.
8è Année RP (je sais, ça n'existe pas). Ex-Préfet de Serdaigle (entre janvier et août 2045).

30 janv. 2020, 13:04
 Pensine   RP++  Qu'emporte le vent...
Tristesse

La tempête devient déluge
L'espoir se meurt comme les feuilles en hiver
J'attends le renouveau et les chaleurs printanières
J'attends que soit frappée la sentence des Juges.


5 février 2039
Eglise St. Callan,
Rogart, Ecosse.
Mike est alors âgé de 8 ans.



La messe venait juste de terminer. Mike demeurait encore dans les bras de son père, enfin calmé, il pleurait, seulement. Il ne pouvait rien faire d'autres, il se sentait impuissant, ne pouvant ramener la personne qu'il adorait autrefois.

Dans la cour, hors de la petite chapelle, proches et amis de l'oncle James parlaient entre eux. Les parents de Mike accompagnaient Thalia et Dany. Ces derniers marchant à pas lents en direction du cimetière qui se situait non loin, futur lieu de repos pour l'Oncle. Mike, dans les bras de son père, regardait dans le vide, l'air absent. Il avait encore les yeux rouges, rongés par les larmes salines, son regard porté vers la chapelle.

~


Tout le monde s'était réuni, formant comme un cercle plus ou moins rond autour de la nouvelle tombe. Le cercueil fut avancé et après les dernières prières, fut glissé dans le caveau, refermé à jamais.

Mike ne voulait pas voir la scène, mais il ne put s'empêcher de la fixer. Il ne voulait pas voir disparaître son Oncle dans les ténèbres enfouis dans la pierre grise, avalant la caisse en bois verni pour ne plus la laisser visible.

Une fois disparue, Mike détourna le regard et enfouit son visage dans l'épaule de son père. Les larmes coulèrent sans qu'il ne put les retenir. Ils s'en allèrent, après avoir déposé quelques fleurs et hommages.

~


De retour chez Tante Thalia, le soir-même, l'atmosphère était assez pesant. Personne ne semblait vouloir briser le silence qui s'était installé à leur insu. Lily, la mère de Mike, sortit de quoi manger pour le dîner. Mais ils n'avaient pas faim. Chacun avalant avec peine de petites bouchées. Après ça, Mike repartit dans sa chambre, seul.

Il s'allongea dans le lit, dans une des chambres d'amis qui avait été aménagée pour leur arrivée. Il ne se sentait pas particulièrement fatigué, mais les larmes qu'il avait pleurées durant la journée lui brûlaient encore les yeux, et il ne put s'empêcher de les fermer.

Il sursauta alors, lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir. Il pensa d'abord que son père entrait pour savoir comment il allait. Mais lorsqu'il se releva pour voir de qui il s'agissait, il remarqua une silhouette plus petite que celle de Robert. C'était Dany, son cousin, qui entra dans la chambre.

Mike se releva alors et s'assit sur le bord du lit. Dany le rejoint, sans dire de mots. Mike fut surpris et le suivit du regard. Bien qu'ils se voyaient tous les jours, Dany s'était fortement isolé ces derniers temps et Mike ne lui avait glissé que quelques mots. Il le savait triste, et cela se comprenait parfaitement. Il attendit que son cousin parle, mais ce dernier ne dit rien. Il en avait peut-être marre d'être seul. Il voulait peut-être juste avoir un peu de compagnie. Mais le silence était gênant, alors Mike dit :

"Il faut pas être triste, je suis sûr qu'il est heureux maintenant, et qu'il te regarde tout le temps car il t'aime."

Mike, comme tout enfant de son âge, avait du mal à réconforter son cousin. Il n'avait pas les mots justes et ne comprenait pas vraiment la manière avec laquelle son cousin vivait les événements. Mais dans l'obscurité, il lui sembla voir son cousin sourire. La maladresse du rouquin l'amusait un peu, ou Mike ne saisissait pas le sens de tous ses mots, il recrachait ce qu'il lisait dans ses livres. Il proposa alors :

"Si tu as besoin d'un père, on a qu'à dire que mon père c'est aussi le tien?"

La demande était un peu absurde, mais Mike ne s'en rendit pas compte. Son cousin se mit à rire, un rire mêlé à la tristesse qu'il éprouvait, et qui le rendait plus authentique. Il prit Mike dans ses bras. Il lui semblait qu'il pleurait. Mike l'entendit chuchoter à son oreille, brouillé par ses respirations :

"Merci..."

Compte-élève de monsieur le sous-directeur.
8è Année RP (je sais, ça n'existe pas). Ex-Préfet de Serdaigle (entre janvier et août 2045).