Emelyne venait de finir sa semaine d'école. Elle était en classe de CE2. Et c'était bien la pire année scolaire de sa vie. Surtout à cause d'une fille en particulier, et de son groupes d'amies. Emelyne ne savait pas ce qu'elle leur avait fait, mais ça devait être très grave car elles s'acharnaient vraiment après elle. Kelly Smith, dont le père avait demander son transfert dans une école en ville depuis l'an dernier, lui manquait terriblement : elle était sa seule amie ici, dans le village de Kilmurry, son village natal. La seule qui prenait sa défense et aimait s'amuser avec elle. La seule qui ne la jugeait pas constamment et ne l'insultait pas. Car à Kilmurry, tous connaissait Emelyne O'Brien comme étant la "fille du Démon", la fille "qu'il ne fallait pas approché", la fille qu'il fallait "punir pour son existence infâme". Selon les adultes, elle n'aurait jamais du voir le jour. Selon les plus jeunes, elle était un monstre qu'il fallait punir. Et sa punition était l'isolement dans le meilleur des cas... La violence et les insultes dans le pire. Souvent, c'était le pire qui arrivait...
Elle venait de récupérer ses affaires dans son casier, où des "surprises" l'attendait. Habituée, elle n'avait pas prit la peine de les lires, les jetant directement dans la poubelle la plus proche, en même temps que le reste des déchets qui y avait été placés également. Elle commença par prendre le chemin du retour, celui qui la ramènerait à sa maison, un peu à l'écart du bourg, qu'elle devait tout de même traverse sur toute la longueur. Pourquoi l'école était-elle à l'opposé de sa maison, l'obligeant à subir le regard mauvais de tous le village ? Mais elle fut soudainement arrêter dans son élan. Retenue par la anse de son sac, elle ne pouvait plus se retournée pour voir qui l'avait saisit. La crainte l'envahit, mais elle essaya tout de même de garder son calme. "Ne pas paniquer, ne pas paniquer... La panique signera ta perte face à l'ennemi." se répéta-t-elle. C'était l'une des nombreuses leçons que sont père lui avait apprise. Celle qui faisait de lui un excellent Auror. Emelyne espérait devenir comme lui quand elle serait plus grande : courageuse, prête à aider et protéger les autres, fière et forte. Mais actuellement, elle en était très loin... La voix si reconnaissable de son ennemi s'éleva dans son dos, suivit des rires idiots de ses camarades de classes :

- Cairde, féach cé a gheobhaidh mé ann ... An cailín deamhan. Tá smaoineamh agam cad ba cheart dúinn a dhéanamh léi, ná tusa?¹

Elle saisit les cheveux de Emelyne et la tira vers l'arrière de l'école, loin du regard des autres. Emelyne, incapable de faire le moindre mouvement, fut obligée de suivre le pas. Quand Ambre McCollin avait une idée en tête, il était impossible de l'empêcher de la mettre à exécution. Surtout si son idée concernait le fait d'humilier ou de blesser Emelyne O'Brien, la fille du démon. Ambre... Une jolie blonde, fille du Maire et de la directrice de l'école du village.


Personne n'osait rien lui dire, bien évidement. Et puis, qui prendrait la défense de celle qui ne devrait pas exister ? Personne. Ambre la força a avancé. Devant elle, les champs, les arbres d'un petit bosquet, un étang et personne d'autre. Derrière elle, Ambre qui l'obligeait à marcher où elle voulait la mener, ses camarades de classe venus voir le spectacle de son humiliation et les copines d'Ambre qui gloussait. Ambre la força à faire face aux "spectateurs" et à se mettre à genoux sur le sol. Dans son dos, se trouvait le petit étang. L’instinct d'Emelyne, qu'elle avait grandement développé à force de vivre dans ce village hostile, lui disait qu'un grand danger la menaçait. Elle devait trouver le moyen de fuir, et vite. Mais Ambre ne lui laissa pas le temps de réfléchir :

- An féidir le deamhain snámh? Dealraíonn sé go bhfuil siad ag dul go tóin poill ... An ndéanfaimid seiceáil?²

Sans qu'elle ai eu le temps d'esquissée un geste pour s'enfuir, la blonde poussa violemment Emelyne, qui atterrit dans l'eau glaciale. Ambre avait-elle découvert son plus grand point faible ? Visiblement... Emelyne se débattit pour garder la tête hors de l'eau. Mais Ambre se pencha et lui plongea la tête sous l'eau. La panique s'empara de la jeune O'Brien : elle était dans l'eau, la tête sous l'eau pour être exacte, n'avait aucun moyen de reprendre sa respiration et surtout, elle ne savait pas nager !! Le froid glaciale de l'étang pénétrait dans sa peau. La panique et le manque d'oxygène lui faisait tourner la tête. Elle essaya de s’agripper à Ambre. Mais celle-ci la repoussa un peu plus loin de la rive, ne lui laissant plus aucun point d'ancrage et retira sa main. Dans un dernier mouvement, elle réussi à avoir la tête hors de l'eau un court instant à peine pour reprendre sa respiration et tenter d'appeler à l'aide :

- AIDEZ-MOI!!! JE NE....

Mais elle ne put finir sa supplique : elle coulait inexorablement vers le fond de l'étang, qui était bien plus profond que ce à quoi elle s'attendait. Elle essaya de remonter à nouveau à la surface. En vain. Et du peu qu'elle pouvait entendre de ce qui se passait là-haut, à la surface, ses camarades étaient tous en train de déguerpir, l'abandonnant à son sort. Elle avait de plus en plus froid, de plus en plus besoin d'air... Ses yeux la piquaient, elle fut obligée de les fermer. Mais la crainte l'obligea vite à les rouvrir. La faible lumière de la surface s'éloignait de plus en plus d'elle. Sans oxygène, ses forces l'abandonnèrent très vite. Elle était seule, transpercer de toute part par le froid glaciale qui la tenaillait jusque dans ses os, l'eau l'étouffant de plus en plus, l'attirant de plus en plus dans les ténèbres, les bas fonds. Elle avait terriblement peur et elle savait qu'elle n'arriverait jamais à se sortir de là. C'était terminer pour elle : elle allait mourir ici, seule, au milieu d'une eau glacée et sombre. Son dernier souffle d'air s'échappa de ses lèvre, tandis qu'elle coulait, immobile et sans force, dans le fond de l'étang. Ses paupières alourdies se fermèrent. C'était terminé.




Elle ouvrit d'un coup les yeux et cracha toute l'eau qu'elle avait ingurgitée. Suffoquant, a la recherche d'air pour remplir à nouveau ses poumons. Elle mit un moment pour comprendre où elle était et se rendre compte qu'elle n'était pas morte. "Vivante... Je suis vivante... Mais... Comment ?" pensa-t-elle. Elle vérifia autour d'elle, mais il n'y avait absolument personne. Elle se souvenait du froid glacial, du manque d'air, de la panique, des ténèbres qui l'enveloppait... Mais elle ne se rappelait du tout de la suite des évènements. Qui l'avait sauver ? Qui était venu la récupérer ? Elle entendit soudain des bruits de pas précipités dans son dos : quelqu'un courait vers elle. Elle se retourna et découvrit son père. Il se laissa tomber à ses côtés et la serra contre lui. Il ne prononça rien. Il vérifia que le collier qu'il lui avait offert était bien à sa place autour du cou de sa fille, puis il se défit de son manteau, en recouvrit celle-ci, qui était tremblante de froid et la souleva dans ses bras. Emelyne se demanda si c'était lui qui l'avait sauver. Il n'était pas mouillé et semblait tout juste arrivé sur place. Mais c'était un sorcier. Il avait très bien pu le faire non ? Sans doute avait-il voulu préservé sa fierté ? Comme il le faisait actuellement en ne lui posant aucune question. Emelyne enfuit son visage dans le cou de Connor O'Brien, rouge de honte d'avoir forcé son père à intervenir. Connor ne dit rien tout le long du trajet, mais son regard lançait des éclair de colère sur tout les villageois qu'il croisait : pour lui, ils étaient tous responsables. Mais il était encore plus en colère contre lui-même. Il n'avait pas été là pour sa fille quand elle en avait eu le plus besoin... On venait de lui faire un rappel de son devoir primaire : veillé sur elle. Emelyne épuisée, s'endormi dans les bras rassurant et protecteur de celui qu'elle considérait comme son héro : son père adoré.

Traduction :

Reducio

¹ - Les amis, regarder qui j'ai trouver là... La fille-démon. J'ai bien une idée de ce que l'on devrait faire d'elle, pas vous ?
² - Est-ce que les démons savent nager à votre avis ? Il parait qu'ils coulent... On vérifie ?