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24 juin 2020, 01:23
Affronte tes peurs  Inverness   Solo 
Juillet 2044


Ma mère et moi revenions d'un séjour à Londres. Elle m'avait emmené au Chemin de Traverse afin que je puisse acquérir mes fournitures scolaires pour l'année à venir, comme mes livres, mon uniforme, mon chaudron mais aussi et surtout ma première vraie baguette, celle qui m'avait choisi.
Oh bien sur j'avais déjà manié des baguettes. Ma mère en possédait trois ou quatre, des baguettes d'entrainement très peu puissante, qui servaient juste à répéter les mouvements en toute sécurité en s'assurant que les sorts fonctionnaient. Mais cette fois, c'était différent. C'était ma baguette, et avec elle je pouvais faire de la vraie magie.

Nous rentrâmes tard le soir, à l'heure du diner. Mon père était content de me revoir. C'est un homme assez simple, bourru et réservé, mais très gentil. Il n'a pas de pouvoirs magiques, mais il n'a pas peur de maman ou de moi. Je l'aime beaucoup.

"Désolé mon grand, ce soir c'est carottes et petits pois ! Ça s'est bien passé à Londres ? demanda-t-il à ma mère.
- Très bien, merci Alex. Ing a récupéré ses fournitures et il est fin prêt pour la rentrée." répondis ma mère de sa voix suave et tranchante, tandis que je faisais une grimace en apercevant le contenu de mon assiette. "Dépêche toi de manger Ing, et vas te coucher. Une journée difficile t'attends demain.
- Mais maman, il n'y a plus école et papa n'a pas besoin de moi !
- Il ne s'agit en rien de tout ça. Tu verras demain." trancha-t-elle d'un ton ferme, et je savais rien qu'en observant la lueur dans son regard que ses paroles étaient non négociables. Je m'empressais donc de finir mon repas, de souhaiter une bonne nuit à ma famille, et d'aller me coucher.

Je ne qualifierais pas mes parents de stricts. Les jours sans école, lorsque mon père n'avait pas besoin d'aide au pub, ils me laissaient dormir le matin. Pourtant, ce jour là, ma mère me réveilla à l'aube.
"Tu as quinze minutes pour t'habiller et me rejoindre dans le jardin. Prends ta baguette." me dit-elle d'un ton impérieux, qu'elle n'employait que rarement, lorsqu'elle était furieuse et qu'elle voulait absolument que je l'écoute.
Sans aucune autre forme d'explication, elle quitta ma chambre, me laissant abruti de sommeil. je savais qu'il ne valait mieux pas contrarier ma mère, surtout lorsqu'elle employait ce ton, aussi me dépéchais-je de me préparer et de la rejoindre. Sans un mot, elle sorti du jardin par le petit portail du fond et pris la direction de la clairière dégagée au coeur de la forêt où elle m'enseignait ce qu'elle savait sur la magie et les sortilèges. En la suivant, je m'aperçus alors qu'elle avait emportée sa propre baguette. Pas une baguette innoffensive d'entrainement, non, sa propre baguette.


"En place, fils. Je t'ai montré quelle posture adopter pour te battre en duel" me lança-t-elle alors que nous arrivions dans la fameuse clairière et qu'elle se plaçait déjà dans une posture de combat.
- "Quoi ? Mais maman tu as pris ta baguette, ta vraie baguette !
- Est-ce que tu as peur , Ingvild ? Si la réponse est oui, alors rends moi ta baguette et retourne à la maison. Tu peux oublier mes leçons et oublier l'idée d'être Auror ou même duelliste. C'est ce que tu veux ?" me lança-t- elle d'un ton froid et sec, qui ne laissait aucune place à la compassion ou à l'amour maternel. Elle me parlait comme elle aurait parlé à un ennemi, ou un lache.
- "Non mais ... c'est juste que ... on pourrais se faire mal maman.
- Écoute moi bien. Si tu tiens vraiment à suivre la même voie que moi, sache que tout pourra te faire mal. Les duels, les sortilèges ... Être un Auror n'est pas une chose aisée , fils. Les mages noirs ne font pas de cadeau, et tu ne dois pas en faire non plus. Tu n'as que deux options : affronter tes peurs, ou fuir. A toi de choisir."

Elle termina sa tirade en me fixant droit dans les yeux, d'un regard presque tendre, et je cru alors qu'elle cherchait simplement à me faire peur, ou à me tester. Après quelques longues secondes, elle ouvris alors la bouche et rugis :"Incendio !"
Sous mon regard horrifié, de gigantesques flammes embrasèrent l'herbe verte de part et d'autre de la clairière, formant un cercle de flammes infernales. Il n'y avait qu'un seul passage dans le mur de flammes, un seul endroit où les flammes ne s'étaient pas répandues : derrière ma mère.
"Je te laisse le choix : Enfuis toi par l'ouverture que j'ai laissée, et renonce à la vie d'Auror, ou affronte-moi pour t'échapper et surpasse ta peur." Sa déclaration me laissa tétanisé, terrorisé. Je tremblais, serrant fort ma baguette dans mes petites mains moites de sueur, tandis que ma mère me fixait de son regard impérieux, dur comme de l'acier, comme si elle pouvait me réduire en miette rien qu'en me regardant encore un peu. Ma mère m'avait toujours impressionné, elle me racontait souvent ses aventures d'Auror, les batailles qu'elle avait livré, les mages qu'elle avait capturé. C'était mon héroïne, et la voir ainsi, face à moi, prête à me pulvériser si j'osais ne serait-ce que lever ma baguette contre elle me figeait dans la peur la plus totale. Je n'osais pas bouger de peur que, malgré que ce soit ma mère, elle me lance un sort terrible. Je n'osais pas non plus m'enfuir, de peur de décevoir ma mère, dont le regard et la reconnaissance étaient tout pour moi.

Le sang cognait contre mes tempes, tandis que de multiples questions se bousculaient dans mon esprit : que faire ? Ais-je la moindre chance ? Ma mère allait elle vraiment me forcer à l'affronter ?
Je relevais les yeux pour croiser son regard, et elle ne bougeais pas. Immobile telle une statue d'obsidienne, elle attendait que je fasse mon choix. Saisi d'une pulsion, je plantais alors mes yeux dans les siens, serrait les dents, et levait ma baguette.

"Flamavo !"

Fan de duels et de Mister Lynch !
Couleur RP #00A59F