C'est pas si loin! avait répété inlassablement Carmen à sa tante durant toute la matinée.
La nouvelle plaine de jeux de Courtown, à une demi-heure de chez les Blackfall, faisait des ravages dans l'école pour Petits sorciers d'Irlande. C'était en vogue, tous les gosses en parlaient parce que c'était en face de la mer. Violette avait beau pu faire remarquer à sa nièce qu'elles-mêmes habitaient à cinq minutes à pieds de l'océan, la petite soutenait que c'était pas pareil et surtout, que tout le monde y était déjà allé. Elle avait donc cédé. Cela la peinait beaucoup de voir que sa sœur et son beau-frère préféraient lui acheter des robes de haute couture que de passer du temps avec elle. Notons que ça ne la dérangeait pas vraiment, elle adorait sa nièce. C'était à eux qu'elle en voulait pour ça, ainsi que pour beaucoup d'autres choses. Mais malgré tout, elle restait habiter en face de chez eux.

- Tu vas devoir t'habiller comme une Moldue, chérie, avait tenté de lui opposer Violette.
- Pas grave, je les trouve stylés, lui avait simplement rétroqué Carmen.

Les remarques spontanées de sa filleule la faisaient toujours sourire. Elle était si naturelle, effrontée face à la bienséance habituelle dont la plupart des membres de la famille avait hérité. Elle ne le punissait jamais pour ça parce qu'elle la faisait penser à elle, lors de son adolescence. Ayant neuf ans seulement, la puberté de la petite promettait, se faisait-elle souvent la remarque. Mais elle savait que ce ne serait pas à elle que cela donnerait du fil à retordre, alors elle s'en moquait. Violette et Carmen avaient une relation privilégiée. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle chargeait les affaires de la petite dans le coffre et qu'elles se dirigeaient vers le comté de Courtown. Elles avaient emprunté la Spiker de ses parents, qui ne pouvaient transplaner, parce qu'il n'y avait pas de cheminée à proximité de la plaine. Arrivées sur place, Carmen ne prit pas le temps de dire au revoir à sa marraine pour courir s'amuser sur un énorme module en forme de toile d'araignée, auprès d'autres enfants qu'elle ne tarderait sûrement pas à connaître.

July était fière, elle avait convaincu ses parents d'aller à Courtown, à un une heure en voiture de chez eux. Ça mère a contre coeur était allée préparer leur affaire avec son père qui lui, préparait le goûté. A leur arrivée, les deux parents partirent installé une serviette pour le pique-nique sur l'herbe encore mouillée par la rosée du matin n'étant toujours pas évaporée.
-Allez! Papa, s'il te plaît!
July faisait un énième caprice comme a son habitude, cela faisait souvent craquer ses parents qui finissaient par accepter mais pas cette fois, July qui croyait en la réussite de son plan elle monta sur ma structure en forme de toile d'araignée, si personne ne voulait lui pousser sa balançoire alors elle resterait ici jusqu'à qu'elle se balance. Le temps semblait s'éterniser et quelque nuages grisonnants commençait à apparaître dans le ciel bleu.
-July, il va pleuvoir on s'en va!

Quelques petites gouttes tombaient, cette fois si c'était trop! Elle se consentra très fort puis sans comprendre, la balançoire se mit à ce balancer très vite, le soleil commençait à revenir et ses parents ne pouvaient plus bouger comme si leur pied était collé au sol. Paniquée, elle courut dans tout les sens à l'aide d'une explication rationnelle à tout ça, elle ce sentait extrêmement coupable de l'état de ses parents immobile telle des statues.
Pas loin se trouvait une fille d'un peut près son âge elle pris son courage à deux main puis elle lui demanda:
-Salut, eu... mes parents ne peuvent plus bouger et je crois que c'est de ma faute
Elle le dit d'une manière naturelle si cela était tout à fait normale, elle attendit la réponse de la petite fille qui ne semblait pas si choquée que ça.

A peine était-elle arrivée au point culminant du module qu'une enfant l'avait déjà rejointe. C'était une rouquine, qui devait avoir à peu près son âge et grimpait drôlement vite. En bas, tout en bas de leur tour d'ivoire, des petits point hurlaient à la gamine de revenir mais visiblement, elle n'était pas prête à le faire. Ce devaient être ses parents. Carmen la regarda avec mépris, elle n'aurait jamais osé désobéir à ses parents de la sorte. Les enfants moldus étaient drôlement impolis.

- Tu crois pas que tu devrais descendre ? Je pense qu'ils ont raison, j'ai senti des gouttes.

La pluie, Carmen s'en souciait peu. Il lui suffirait de demander à sa tante un Sortilège d'Imperméabilité pour qu'elle ne puisse atteindre sa peau. De plus, ça l'aurait bien arrangée d'avoir la Toile pour elle toute seule. Mais la petite ne sembla pas l'entendre et elle pris soudain une couleur rouge et puis carrément cramoisie. Visiblement, elle se concentrait très fort. Pour .. quoi au juste ? Carmen eu vite la réponse, tout s’enchaîna très vite. La balançoire en face se balança à une vitesse frénétique, les nuages cédèrent leur place au soleil bien que Carmen ne fut pas sûre que cela relève de la magie et les parents de sa camarade furent tout-à-coup figés dans une position trop superficielle pour qu’elle soit naturelle. Carmen rigola et regarda sa marraine, qui riait moins et contemplait la scène d’un air à la fois surpris et désolée. Les sorciers adultes ne savaient rien faire contre la magie incontrôlée, en général. Fort heureusement, les autres Moldus ne semblaient rien avoir remarqué, ils ne remarquaient jamais rien de toutes manières. Carmen s’adressa à l’enfant :

⁃ Oh, tu ne m’avais pas dit que tu étais une sorcière. En tous cas, n’essaie pas de me faire croire que tes parents en sont .. ça crève les yeux, ce sont des Moldus.
La petite ne se tourna pas vers l’autre pour voir sa réaction, certaine que ses propos ne changeraient pas le cours de sa vie et qu'elle en saisissait le sens.
⁃ Mes parents non plus n’ont pas de pouvoir magique, poursuivit-elle. Mais le reste de ma famille, si. Regarde ma tante là-bas.
Elle indiqua Violette d’un las mouvement de bras.
⁃ Elle est capable de changer un oiseau en rat en un simple moulinet de baguette. C’est pratique pour les potions de ratatinage, par exemple.
Cette fois, elle regarda droit dans les yeux la petite fille qui semblait totalement perdue.
⁃ Tu ne connais pas ? La potion de ratatinage, voyons. C’est quand-même célèbre. Si tu ajoutes assez de sangsues dedans, elle peut faire rétrécir n'importe quel objet. Elle peut aussi légèrement faire rajeunir celui qui la boit, si tu es un expert en la matière. Par contre, si elle est mal préparée .. je te laisse deviner, acheva-t-elle.

July ne comprenait plus rien, la fille devant elle lui parlait de sortilège, de moldus et d'autre chose qui lui était encore inconnue.
Elle était perdue, était ce un jeu?
Elle ne pouvait pas être une sortière, elle était dépourvue de long nez vers et de grosse veru que l'on pouvait voir dans les livre d'enfant.
Et pourquoi ses parents seraient des moldus?
Dans ça tête tout ce mélangeait, rien n'avait de sens, elle en arriva à la conclusion que c'était un simple jeu qu'elle ne connaissait pas.
-Eu... je n'ai rien compris, on peut pas faire un chat plus tôt?
Elle lui sourit mais la fille ne semblait pas vouloir jouer et elle la dévisagea pendant de nombreuses segondes.
-Mais c'est quoi le jeu moldu, sinon moi c'est July.
Tenta t'elle de dire en attendant la réponse à ses nombreuses questions.
Ses parents eux continuaient à rester immobile sous les petites gouttelettes, la balançoire commençait à s'enrouler au fur et à mesure sur la barre la retenant. Tout allait vite trop vite. La balançoire qui tournait les question tournoyant dans ça tête, la pluie et le bruit assourdissant de l'orage qui l'accompagnait et qui commençait à chasser le soleil apparut quelques minutes auparavant, trop vite.
Elle sentait la nausée arriver, comme une envie de vomir. Sa tête lui faisait atrocement mal à cause des nombreux efforts qu'elle avait fait, ça tête était lourde. Alors elle sentit son corps somnolent tomber du haut du module...

La petite lui proposa de jouer à chat. Carmen en fut étonnée.
Comment pouvait-elle si brusquement changer de sujet ?
Comme si le fait qu'elles soient toutes deux sorcières n'était pas si étonnant.
Non, il y avait autre chose. Elle ne le savait surement pas.
Ça se confirma lorsqu'elle lui en demanda plus à propos du jeu moldu.
Wow. C'était une première pour Carmen, elle allait révéler l'existence du Monde Magique à une Moldue. Mais alors qu'elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, la petite bascula.
Pantin vacillant dans les méandres de l'air, s’enfonçant toujours un peu plus vers le Néant.
Le temps sembla se figer lorsque la petite s'arrêta à quinze centimètres du sol.
Carmen se demande si cette dernière avait une nouvelle fois fait preuve de magie incontrôlée, mais elle semblait bien trop faible pour ça. Pas étonnant avec tous les efforts qu'elle avait fourni pour retenir ses parents. Désormais, ces derniers semblaient avoir récupérer leur liberté de mouvement et accouraient. Sûrement l'amour d'un parent était-il plus fort que n'importe quelle Magie. Carmen tourna la tête et vit sa tante, baguette cachée par la longueur des manches de sa robe et dirigée vers la rouquine. Arresto Momentum, sans hésiter.
Désormais, tous les Moldus du coin étaient tournés vers la petite qui avait bien faillit se briser la nuque et se demandaient comment cet arret soudain avait bien pu se produire, même si la pluie avait du quelque peu brouiller leur vision. Carmen descendit à toute vitesse de la toile, araignée effrayée.

- Ca va ? Tu n'as rien ? Il vaut mieux qu'on aille un peu à l'écart ..

Les dernières minutes avaient été les plus étranges, elle était comme endormi.
Elle ne ressentait plus rien, était-elle morte?
Dans ce cas là, la mort était une chose bien ennuyeuse.
- Ca va ? Tu n'as rien ? Il vaut mieux qu'on aille un peu à l'écart ..
July lui en voulait, d'après elle tout était de ça faute: sa chute de plusieurs mètres, ses parents qui ne pouvait plus bouger et la pluie.
Même si cela n'avait aucun sens, elle sentait bien que quelque chose de surnaturel venait de ce passer, comme si la fille en face n'y était pour rien, comme si elle tentait de lui expliquer quelque chose de grave ou du moin important...
Elle accepta donc de la suivre, vers le fond du parc, un peu plus loin de ses parents.
Ses parents lui avaient toujours appris à ne pas suivre les inconnus lui proposant des bonbons en échange ou toute autre chose, ils pouvaient être dangereux et July hésita à s'enfuir. Seulement la petite fille lui inspirait confiance et ne semblait pas lui vouloir du mal.
-J'ai rien compris!
Dit t'elle, puis elle dit quelque segonde plus tard:
-Ce sont quoi des moldus, je n'en n'est jamais vue, et tu t'appelles comment?
La pluie était partie et tout était revenue dans l'ordre, était ce un rêve, était elle folle?

La rouquine ne montra pas de réticence à suivre Carmen.
Semblant s'être tout juste extirpée d'un mauvais rêve, elle déambulait en la précédant.
Le sable transporté par le vent leur râpait les chevilles et les obligeait à faire de grands pas pour avancer. La petite n'attendit pas d'être arrivée à destination pour interroger Carmen d'un air important. Elle n'avait rien compris, pas étonnant si elle ne savait même pas ce qu'elle était. Qui elle était.

- Normal, t'es trop jeune pour avoir reçu ta lettre d'inscription à Poudlard. Moi aussi d'ailleurs, murmura Carmen quasiment pour elle-même.

L'inconnue demanda de plus amples explications avec ce même ton concentré. Elle ne quittait pas Carmen des yeux. Quelque chose dans son expression semblait lui avoir indiqué qu'elle ne mentait pas. Elle paraissait prête à affronter la vérité, comprendre que l'autre petite était la seule à pouvoir lui en donner la clé, pour l'instant.

- Je m'appelle Carmen, mais ce n'est pas le plus important. Tout de même, c'est quoi ton nom à toi?

Elle envisagea la meilleure manière d'aborder la chose.
Même si la petite semblait vouloir aller droit au but, elle ne devait tout de même pas s'attendre à ce qui allait arriver. A la bombe qui allait lui exploser en pleine figure, emporter toutes ses certitude avec elle. Ce n'était donc pas à elle que revenait la décision de la directivité ou non de ses paroles.
Carmen décida de la faire arriver elle-même à une conclusion se rapprochant de la réalité.

- Hum. Les Moldus, ce sont des gens qui ne sont pas comme toi et moi. Enfin tu vois ..

Elle se pinça les lèvres. Bien sûr que non, elle ne pouvait pas comprendre.
Le champs des possibilités à sa réponse était trop vaste.

- C'est difficile à expliquer comme ça. Tu peux me dire .. ? Ce qui te différencie de tes parents. Excepté votre âge et toutes ces choses qui se voient au premier coup d’œil.

Elle espéra s'être montrée plus explicite mais n'en était pas persuadée.

(Désolée pour ce retard!)