Inscription
Connexion

12 août 2020, 19:02
 Solo  Retour à la réalité
Londre / King-Cross - Le 26 juin 2045 vers 17h30

Lahya traîne sa valise de cuir marron en se frayant un chemin parmi les moldus pressés. Qu’elle est lourde ! À l’aller, la jeune fille avait utilisé une plume de pan et le transport des bagages en avait été de beaucoup facilité, la petite sorcière n’ayant en effet absolument pas réalisé le poids conséquent de sa malle.
Ses pieds marchant machinalement, Lahya songe avec effroi au voyage qu’elle a enduré pour se retrouver finalement ici. Les clans sensés protéger les élèves n’étaient pas rassurant, entourant de leur aura sombre et malfaisante le Poudlard Express. De plus, elle n’a pu profiter du voyage pour se reposer ayant malheureusement échouée dans un compartiment d’imbéciles.
La Serdaigle soupire en observant la gare bondée. Ses parents ne devraient pas être bien loin mais parmi la foule qui l’entoure, difficile de les repérer. Instinctivement, son pas se fait plus lent alors qu’elle réalise qu’elle va bientôt revoir sa famille. Elle n’en n’a pas envie. C’est la seule chose dont elle est certaine.
La fillette a peur de la réaction de ses parents lorsqu’ils la verront. Vont-ils faire comme si de rien était alors que sa mère est totalement du côté de son frère Edward et que son père n’arrive pas à se décider ? À choisir, Lahya préfère encore ne rien savoir.
Soudain la Serdaigle les aperçoit, une veste beige et un léger haut fleuri attirant son œil. Lahya avance dans leur direction, sa nausée se faisant de plus en plus présente. Ses géniteurs la remarquent enfin eux-aussi. Quand la fillette arrive finalement à leur hauteur, son père lui tapote affectueusement le dos tandis que sa mère après lui avoir articulé un bonjour sec lui fait comprendre qu’ils doivent partir. Ils ne se sentent pas à l’aise ici. C’est normal après tout, ce sont des moldus parmi des sorciers.

Cambridge - 18h53.

La voiture se stoppe dans un à-coup lorsque le père de Lahya appuie enfin sur la pédale de freinage. La conduite n’a jamais été son fort, en effet il passe son temps à freiner sur la route récoltant au passage les klaxons des autres conducteurs.
Soulagée d’être arrivée après ce voyage pesant où elle n’a échangée que quelques mots avec son paternel, la fillette balance ses jambes en dehors de la voiture puis respire un bon coup en s’étirant. Le parfum des fleurs de son jardin vient lui chatouiller les narines et le pépiement des oiseaux réussit à lui tirer un sourire. Tout n’est pas si désespéré finalement ! Cependant, le léger sourire décorant ses lèvres s’estompe immédiatement lorsqu’elle entend sa mère l’appeler :

-Lahya Maïleen Eaton, vient chercher ta valise s’il te plaît, elle ne va pas se ranger toute seule !

La sorcière se retourne croisant le regard dur de sa mère. À peine arrivée et déjà mécontente. Lahya avait presque oublié à quel point ses parents étaient exigeant durant cette année à Poudlard, mais hélas la réalité a vite repris ses droits maintenant. Son père la forcerait sûrement à travailler ses maths tout l’été et sa mère ses langues étrangère sous prétexte qu’elle n’aurait pas travaillée de l’année.
Les épaules de Lahya s’affaissent tandis qu’elle acquiesce doucement de la tête.

-Et j’aimerai bien que tu me répondes ! As-tu une bouche oui ou non ?

Oh. Sa mère insiste, le menton relevé montrant qu’elle attend une réponse, intraitable, comme toujours.

-Oui.

La génitrice de Lahya part les talons hauts, secouant sa tête et semblant désespérée tandis que sa fille souffle enfin. Lahya saisit sa valise à deux mains, la tire du coffre de la voiture puis entame lentement les quelques mètres menant à la porte de l’entrée, se demandant bien quelle tournure ses vacances allaient prendre...


~Ce solo relatera l’ensemble des événements des vacances d’été 2045 de Lahya se passant dans l’ « Ailleurs... »~
Dernière modification par Lahya Eaton le 11 avr. 2021, 19:05, modifié 1 fois.

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

14 août 2020, 16:53
 Solo  Retour à la réalité
Cambridge, le 10 juillet à 18h30.

Lahya s’affala sur son lit. Après un peu plus de deux semaines chez ses parents, elle n’en pouvait déjà plus. C’était trop. La jeune fille sentait quelque chose se briser en elle un peu plus chaque jour alors qu’elle réalisait que la famille qu’elle avait connue avant Poudlard, même largement imparfaite, n’était plus.
Son père l’évitait, ne sachant pas quel comportement adopter à son égard et sa mère était impitoyable. Maths, espagnol et parfois même français rythmaient les journées de la petite sorcière, ne lui laissant aucun répit. Elle était le monstre de la famille qu’il fallait éduquer à tout prix.
Lahya caressa du bout des doigts la couette en coton sur laquelle elle s’était affalée. Une prison dorée, voilà ce qui définissait maintenant son foyer.
La fillette soupira en observant le ciel qu’elle pouvait apercevoir depuis là où elle se trouvait. Si elle était un aigle, comme le symbole de sa maison, elle volerait haut dans le ciel. Elle serait libre et alors ne s’abandonnerait qu’aux instincts primaires des animaux.
Oui, parfois Lahya désirait juste être un animal, n’écoutant aucune morale. Pourquoi était-elle née comme sorcière alors que le ciel l’appelait, que la mer lui ouvrait ses portes et que les forêts lui disaient bienvenue ?
La fillette soupira en essayant de s’extirper de ses rêves vains. À quoi bon rêver pour revenir à la réalité si brusquement ? À quoi bon s’inventer des romans s’ils n’étaient pas réels ? À rien tout simplement. L’imaginaire ne remplacerait jamais la réalité.

Driiing ! Driiiing !

La petite sorcière se redressa soudain d’un bond en entendant la porte de l’entrée sonner. Qui cela pouvait-il bien être ?
Ses parents n’étaient pas là et Lahya devait donc ouvrir la porte à l’inconnu. Elle espérerait que ce n’était pas un oiseau de mauvais augure comme celui qui lui avait annoncé qu’elle était sorcière l’année précédente.
La Serdaigle enfila ses chaussette puis descendit finalement intriguée l’escalier. Ses pieds touchaient tout juste les marches de bois qu’elle dévalait. Le visiteur ne devait pas attendre, c’était peut-être quelqu’un d’important pour le travail de ses parents.
Lahya arriva enfin sur le palier du rez-de-chaussée et se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit.
Intense.
La jeune fille recula d’un pas quand elle réalisa qui lui faisait face, la cadence de son cœur s’accélérant et un torrent d’émotions la submergeant. Il était là, enfin.
Lahya ne put retenir les larmes qui commençaient à rouler sur ses joues alors qu’elle murmurait « Enfin... ».
Son frère s’avança d’un pas, lui aussi les yeux brillants puis serra fort sa sœur dans ses bras. La fillette sentit alors son ventre se tordre de joie informulée. Il savait tout ce qu’elle avait enduré, il savait pour la lettre d’Edward, il savait pour Wendy, il savait tout. Il était le seul qui comprenait encore Lahya.
Les sanglots s’étouffant dans sa gorge, la Serdaigle murmura dans les bras de son frère :

-Tu m’as tant manqué... un an sans se voir...

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

26 août 2020, 09:21
 Solo  Retour à la réalité
Cambridge, le 14 juillet à 15h42

Les pieds enfoncés sur le tapis épais de sa moquette, les mains couvrants son visage et assise sur la chaise de son bureau, Lahya pleurait. À grosse gouttes, les larmes dévalaient les joues arides de la fillette pour venir s’échouer sur le bureau contre lequel elle était appuyée.
Elle était nulle, incapable. Ses parents avaient raison au final...
Son visage toujours enfoui entre ses mains, la fillette songea à tout ce qui la mettait sur les nerfs. Elle savait très bien que ce n’était pas ce problème de maths qui avait été déclencheur de cette crise. Il avait juste été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase... qui avait fait lâcher prise la petite sorcière.
Ça n’allait plus, elle n’arrivait pas à se contrôler. Les sanglots de Lahya brisaient le silence de sa chambre d’enfant traduisant son désespoir. Quiconque les aurait entendus aurait été brisé de douleur avec la fillette. Mais personne n’était là. Personne ne la soutenait en cette épreuve difficile. Seule, voilà ce qu’elle était.
Maïleen. Lahya détestait ce prénom, de tout son être.
Lahya Maïleen par ci, Lahya Maïleen par là. Elle haïssait son deuxième prénom. Il lui volait son identité. Elle était Lahya, point.
Maïleen... le nom d’une fille qu’elle détestait, qui l’avait harcelée comme les autres, mais que sa mère aimait plus que sa propre fille.
Tout les repas elle en entendait parler. Maïleen a fait ça, Maïleen veut devenir architecte, Maïleen est normale. Assez de Maïleen ! Assez de tout ça !
Et quand ses parents lui avaient annoncés qu’ils allaient la laisser chez Maïleen pour qu’Edward puisse venir les voir, Lahya avait sentit ses jambes ramollir alors qu’elle luttait pour ne pas faire de sur ventilation. Les yeux larmoyants, la petite sorcière avait détourné son regard essayant de paraître forte. Mais à quoi bon être forte alors que sa vie entière était ruinée par un stupide don de sorcellerie ? À rien.
Lahya voulait être normale, voulait vivre dans une famille aimante, voulait être heureuse. Elle en avait assez de cette vie. De ces capacités qui pourrissaient son avenir. Au lieu de ça, elle se retrouvait à pleurer son sort dans une petite chambre en se haïssant.
C’était de sa faute, si elle n’avait pas été sorcière ses parents ne l’aurait peut-être pas aimé, certes, mais l’aurait au moins respectée...
Inspirant un bon coup, Lahya mit ses mains sur ses cuisses puis finit par se lever pour se diriger vers sa fenêtres.
Et les yeux perdus dans le vide, elle observa le petit bout de maison au loin dans lequel Maïleen et sa famille vivaient.

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

11 avr. 2021, 20:23
 Solo  Retour à la réalité
Cambridge, le 15 juillet à 22h31

Un sourire. Le pire était passé, juste un sourire puis un au revoir, et elle serait libre.

- Merci beaucoup de m'avoir accueilli chez vous le temps d'une journée !

Et sans un regard en arrière, dès que la porte se referma, la fillette mit ses jambes en branle. La journée avait juste été horrible, un calvaire.
Comme prévu, ses parents l'avaient donc laissée chez Maïleen ainsi que sa famille, le temps qu'Edward vienne faire un saut chez eux. Que d'histoires tout ça, beaucoup trop complexe. Oui, pourquoi son frère ainé ne pouvait-il pas faire simple de temps en temps ? Pourquoi cherchait-il à tout compliquer seulement à cause de la mort de sa fiancée ? Ce n'était pas dramatique, après tout !

Un torrent d'émotion envahissant la jeune fille, celle-ci laissa son pied jaillir pour envoyer valser au loin un caillou, évacuant une partie de sa colère dessus. Elle savait que cette mort n'était pas anodine, elle savait qu'elle n'avait pas le droit de dire ça, mais elle en voulait tant à son frère ! Il la rejetait alors qu'elle n'y pouvait rien... Et ses parents qui n’émettaient pas un mot à propos de cela ! Rah, Edward par ici, Edward par là, non ! Ce n'était ni un génie, ni un handicapé, il n'avait rien de spécial, pourquoi le traiter ainsi ? 1
Soufflant, Lahya releva sa tête jusqu'à présent fixée sur ses pieds et aperçut la maison dans laquelle elle habitait, dans laquelle elle avait passé ses onze premières années. Malheureusement, la maison de Maïleen était toute proche de la leur... Et la bleue n'avait strictement aucune envie de rentrer dans ce que l'on pouvait appeler son foyer. Elle pouvait déjà ressentir l'ambiance nostalgique qui y règnerait suite au départ de son frère. Enfin, l'ambiance nostalgique de ses parents surtout, car il était sûr que David ne serait pas dans cet état... Et heureusement !

Arrivant finalement au bout de quelques minutes supplémentaires devant la porte de chez elle, Lahya sortit ses clef, en inséra une dans la serrure puis entra, après avoir tourné celle-ci évidemment.
Et comme prévu, à peine posa-t-elle un pied dans la maison de son enfance que le silence la frappa de plein fouet. *Et bien... C'est pas la joie par ici !* Montant les escaliers deux par deux, la Serdaigle arriva rapidement dans la chambre de son frère David puis entra sans avoir toqué au préalable. Bien mal lui en prit ! La porte cogna violemment contre l'étui de violon de son cadet, faisant par la même occasion sursauter celui-ci qui s'exclama en bondissant de son lit :

- Mais fait attention bon sang !

L'étui s'était refermé brusquement sur l'instrument — parce que son frère n'avait pas pris la peine de refermer la boîte évidemment — et celui-ci avait émis un bruit sourd alors qu'il se retrouvait enfermé.
Lançant un regard accusateur à sa sœur qui haussait les épaules, David s'agenouilla avant de rouvrir l'étui puis saisir d'une main ferme le violon. Il retira la barre accrochée à la caisse de résonance, rangea le violon puis se releva, regardant d'un air vexé Lahya, qui se sentit obliger de justifier :

- Oui et bien tu n'avais qu'à ranger tes affaires ! Ta chambre est vraiment dans un état pitoyable d'abord !

Exécutant une moue dubitative tout en marmonnant, David fit quelque pas en direction de son lit et s'y rassit. Lahya, quant à elle, s’adossa à la chaise du bureau de son frère puis lança, l'air de rien :

- Et si tu me disais ce qu'il s'est passé en mon absence... ?

Après quelques instants de silence, David leva les yeux vers sa sœur puis haussa les épaules en un geste désinvolte :

- Ils se sont disputés à propos de son futur métier. Il veut reprendre la boutique de Judith à plein temps et laisser de côté ses études pour un an, si ce n'est plus. Tu imagines bien qu'ils ne sont absolument pas d'accord...

Effectivement, la jeune fille n'avait aucune peine à entrevoir la réaction de ses géniteurs... Voici un été qui, en définitive, s'annonçait bien dis-donc !

_________
1 Mes excuses aux génies et handicapés, la vision de Lahya n'est pas très idéale...

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

09 mai 2021, 13:49
 Solo  Retour à la réalité
Cambridge, le 07 août à 5h46 — Point de vue de Lahya Eaton

Les yeux fixés sur le plafond, la bouche entrouverte alors qu'elle laissait ses pensées voyager sans but précis aux quatre coins de sa conscience, Lahya inspira. Expira. Inspira. Ex... *Douze années.*
Exercice brisé, concentration une nouvelle fois rompue. Il semblait que la technique de la méditation ne fonctionne pas en ce jour si redouté. Ses yeux remuant tandis que la jeune fille contenait tant bien que mal le tsunami d'émotions contradictoires l'envahissant, Lahya ouvrit alors plus grand sa bouche en prenant une inspiration qu'elle bloqua désespérément dans sa gorge.

*1 - 2 - 3...* Son corps moite se réchauffant encore plus sous ses couvertures, la bleue ne bougea pas d'un centimètre, comme figée par les émotions tout simplement intenable qu'elle cherchait à fuir. *26 - 27 - 28...* Trentième seconde d'apnée.
Expirant silencieusement, Lahya sentit quelques larmes rouler sur ses joues. Se purgeant au maximum de tout ce qui l'angoissait à travers cette expiration, la jeune fille ne fit rien pour stopper la course de ces perles de sel.
Pleurer était douloureux, pleurer lui semblait lâche, indigne, médiocre. Mais pleurer lui enlevait un poids, celui de comprendre que sa famille l'abandonnait à petit feu depuis la découverte de ses dons.

*Non, c'est faux* Son père l'aimait bien, elle pouvait le voir. Sa mère peut-être légèrement moins, Lahya n'en savait rien. Mais finalement, même si elle n'avait pas été réellement désirée, la Serdaigle devinait que ses parents auraient toujours une infime part d'affection pour elle. Peu présente certes, mais là tout de même. La jeune fille en était de toute façon persuadée. On ne pouvait pas ne pas aimer son enfant, forcément qu'on se trouvait lié à lui, l'inverse lui paraissait juste inconcevable.

Et se réfugiant derrière ces pensées rassurantes, Lahya ferma ses paupières, son corps toujours dans la même position. Elle ne dormirait peut-être pas, mais se reposer lui paraissait à présent plus accessible.

***

Même maison, 7h45 — Point de vue de David Eaton

Le vent soufflait entre les bords mal protégés de la porte d'entrée, que David venait de refermer, et le perron. Le courrier entre ses mains, le jeune homme restait statique alors qu'il apercevait sa sœur descendre les escaliers.
Il était tôt, cela ne semblait pas normal qu'elle fut là. Et à vrai dire, cela faisait depuis le début des vacances que l’adolescent s’inquiétait pour sa sœur Lahya, même s'il tentait de ne pas trop le laisser transparaître.

Se parant donc de son sourire le plus sincère possible, David ouvrit la bouche et articula un peu trop fort :

- Joyeux anniversaire Lahya !

Et alors que l’adolescent serrait dans ses bras sa sœur enfin descendue, il songea au cadeau qu'il lui avait préparé. Il espérait que celui-ci lui plaise.

- Attend-moi quelques secondes, j'ai quelques chose pour toi !

Et après un sourire en direction de sa sœur, le jeune homme grimpa deux à deux les marches du petit escalier qui menait à l'étage où se trouvait son présent. Sa mine se faisant ensuite concentrée alors qu'il s'en saisissait, la cadet n'eut plus qu'une chose en tête, que ce qu'il allait offrir à sa sœur change les idées de celle-ci.

***

Même maison, 7h47 — Point de vue de Lahya Eaton

Son frère était un cadeau tombé du ciel, la jeune fille ne voyait pas d'autres mots pour le décrire. Lahya, le cœur autant dispersé qu'en colère de s'être laissée pleuré la nuit, avait descendu les escaliers et... Juste un sourire. Pas n'importe lequel, celui de David, juste son sourire lumineux et les angoisses de la bleue s'étaient trouvée relayées dans un abime lointain.

Il y avait des jours, comme ceux-ci, où Lahya ne savait pourquoi, mais le moral la quittait et elle se sentait terriblement seule. Et pendant une durée indéterminée qui pouvait aller jusqu'à plusieurs semaines, la jeune fille restait silencieuse, pleurant régulièrement le soir dans son lit pour des motifs qui n'en valaient la peine. Puis parfois, il suffisait d'un sourire, d'une parole d'une personne qu'elle aimait, pour que tout ces pleurs s'envolent durant quelques mois.
Cette semaine avait été une de ces périodes nauséabondes et tristes pour Lahya, s'inquiétant de tout et de rien. Des larmes jaillissaient pour la plus stupide des contrariété — comme un bol auquel elle s'était attaché se brisant — alors que la jeune fille se retrouvait seule. Une parole un peu maladroite de son père, et ces perles de sel surgissaient inévitablement le soir. Non, on ne pouvait pas dire que la jeune sorcière avait profité de ces derniers jours.

Mais alors qu'elle pouvait observer son frère disparaître dans les escaliers, la jeune fille sut que cette période était enfin terminée. David lui avait mis un baume au cœur en se souvenant de son anniversaire, et celui-ci agissait au moins aussi efficacement qu'une bonne nuit de sommeil.

Son cadet dévalant soudain les escaliers avec un paquet en main et en prime un sourire, Lahya put l'entendre déclarer ensuite :

- Je préfère te donner ton cadeau ici, papa est parti travailler, mais ce n'est pas encore le cas de maman.

Son regard s’assombrissant quelque peu alors qu'elle songeait que son paternel ne lui avait même pas laissé un mot pour lui fêter son anniversaire, Lahya acquiesça, tout en saisissant avec un sourire le paquet que lui tendait son frère.

- Merci. C'est vraiment gentil... Tu n'étais pas obligé tu sais.

- N'importe quoi, allez ouvre !

Sous l'injonction de son frère, la Serdaigle déballa le paquet, et y découvrit un très beau carnet vierge ainsi que des crayons feutres de bonne qualité.
Sans voix, Lahya contempla les présents, incapable d'articuler un mot tant tout cela lui faisait plaisir. Le carnet et la boite de feutres toujours entre ses mains, la bleue enserra finalement d'un geste maladroit son frère, avant de se détacher pour le remercier à nouveau. Mais à peine quelques phrases articulées, que son frère l'empêcha d'en dire plus.

- Stop Lahya, je ne te vois jamais, je ne pouvais pas louper ça arrête ! Je sais que tu as déjà un carnet de dessin, mais je me suis dis que ça pourrait également te servir à autre chose, si tu ressens le besoin d'écrire par exemple.

Avec un petit rire, l'adolescent ajouta :

- C'est pas trop mon truc de pleurnicher sur le papier, mais quelque chose me dit que ça t'irai bien.

Boudant à la dernière phrase de son cadet, Lahya posa son cadeau sur une table non loin avant de lancer à David tout en se dirigeant vers la cuisine :

- N'importe quoi. Et puis tu pleurniches bien quand je ne suis pas là, toi. Fais pas semblant.

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

21 juin 2021, 23:27
 Solo  Retour à la réalité
Cambridge, le 31 août à 22h13

Les yeux levés vers le plafond, Lahya sentit une larme couler. Son été pouvait paraître gris à ceux qui ne le voyait que d'extérieur, pourtant elle en avait passé, des bons moments. Avec son frère, ou même lors de cette après-midi sur le chemin de traverse avec ses deux amies. Cependant, le lendemain, elle rentrerait dans ce train. Le lendemain elle ne reverrait sans doute pas David avant neuf bons mois.
La jeune fille n'avait pas envie de ce retour à Poudlard. Ou... Si, elle le voulait ? Comment savoir alors que tout son être ne lui paraissait que contradiction, de toute manière. Un jour elle culpabilisait pour tel fait, l'autre jour, elle n'en avait cure. D'autres fois, son cœur se serrait à l'idée de n'avoir personne à qui parler car cela lui semblait trop compliqué d'être isolée, et d'autres fois, ceux qui l'entouraient n'avaient tout simplement pas d'importance à ses yeux. La compagnie humaine n'était que trop fatigante non ? Alors pourquoi, de temps à autres, la bleue se sentait seule à un point où elle désirait voir des gens ? Son existence n'avait aucun sens, tout compte fait.

"Les fils dansent, s’entremêlent, se démêlent et se brisent." 1

N'avait-elle pas déjà entendu cette citation quelque part, pour parler du temps ? Dans tous les cas, Lahya la trouvait stupide. Elle ne comprenait pas cette notion de voir le temps, car le sien lui semblait pauvre, linéaire. Son temps n'était que secondes égrenées, les une après les autres, secondes immuables qui n'avaient pour conséquence que d'accélérer ses propres sentiments.

Elle devenait poète tiens. À penser au temps ainsi alors qu'il n'était qu'une grandeur inchangée depuis la nuit des temps. Quelle ironie.

***


Londre / King's Cross - Le lendemain à 10h49.

Quelques pas et Lahya, accompagnée de son frère, pénétrait dans cette gare impressionnante se nommant King's Cross. La bleue était tout juste à l'heure, le tic tac de l'horloge de sa cuisine résonant encore en écho à la précipitation de son départ. Il se trouvait en effet que David l'avait conduit jusqu'à la gare en prenant le bus depuis Cambridge, avec elle. Les deux frères et sœurs avaient dû se lever aux aurores, et cela avait poussé le réveil le plus tard possible, chaque minutes de sommeil accordée en plus leur semblant vitale.
Alors que les deux adolescents arrivaient en face de la barrière du quai 93/4, David saisit sa sœur puis l'observa quelques secondes. Lahya, quant à elle, sentait son cœur se serrer, alors que l'idée qu'elle ne reverrait pas David avant neuf mois papillonnait dans son esprit.

- Bon voyage, amuse-toi bien à Poudlard !

Serrant son frère, une larme perlant au bord de l'œil gauche, la jeune fille acquiesça d'un faible sourire puis se dégagea. Avant qu'elle ne franchisse le mur, des mots s’échappèrent de ses lèvres pour aller se perdre dans le fond sonore du lieu de passage.

- Ne crois pas que j'oublierai de t'écrire. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement !

Son frère à présent hors de vue alors que ses pas se dirigeaient machinalement vers la locomotive crachotant quelques nuages de vapeur, la jeune fille esquissa un sourire. Qui savait ce que cette année allait lui réserver ?
_______________
1 Extrait de Your Name.

Fin du solo.

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire