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15 août 2020, 22:41
Dans la cour des grands  PV Ennis 
@Ennis O'Belt
29 août 2043


En rentrant de ses vacances en France, Clément avait décidé de rentrer au manoir familial de Claxton au lieu de la maison londonienne de son oncle où il avait passé le début des vacances d'été. Si il voulait que Clarisse Downing accepte que son fils se rende à un bal en Irlande, il fallait qu'il fasse lui aussi des concessions et accepte de rentrer au foyer. La mère et le fils avaient eu une longue discussion où chacun d'entre eux avaient pu dire ce qu'il avait sur le cœur. Comme il pouvait se l'attendre, sa mère avait justifié son mensonge en affirmant qu'elle l'avait fait afin que le garçon ne soit pas blessé de l'absence de son père. Mais Clément n'adhérait pas du tout à ça : sa mère l'avait trahi et était allée à l'encontre de toutes les valeurs qu'on lui avait inculqué. Elle l'avait pensé bien trop faible pour connaître la vérité, lui à qui on avait répété depuis sa plus tendre enfance qu'il devait être aussi dur que la roche et aussi piquant que l'épine d'une rose. Seulement, il avait préféré ne pas envenimer les relations qu'il entretenait avec sa mère pour ne pas être interdit de sortir du manoir jusqu'à la rentrée. Il lui avait fait croire qu'il comprenait enfin sa décision, ce qui était faux.

Le grand jour était enfin arrivé. Tenant fermement la main de sa mère, l'aîné des Downing fut emporté dans un tourbillon fantasmagorique - il transplanait escorté. Quelques instants plus tard, ses pieds touchèrent l'herbe fraîche d'Irlande tandis que ses yeux s'habituèrent à la faible luminosité des lieux ; seules quelques lanternes éclairaient le chemin qui menaient jusqu'à une impressionnante bâtisse. Une fois sa contenance reprise, il lâcha immédiatement la main de Clarisse et épousseta sa tenue afin de la remettre en place. L'enfant de douze ans était vêtu d'une chemise à jabot sans manches d'une couleur argent, ainsi que d'un gilet long en lamé brodé et d'une culotte argentée qui lui arrivait jusqu'aux genoux.

Sa mère n'était pas venue seulement pour l'accompagner. Officiellement, il avait été décidé qu'elle accompagnerait son fils aîné en tant que tutrice à cette soirée, mais le garçon n'était pas dupe. Elle devait forcément manigancer quelque chose avec les parents de sa camarade de classe. Vêtue d'une longue robe rouge qui sublimait sa chevelure rousse - Clément ne s'intéressait guère davantage à ce qu'elle portait - elle intima une dernière fois à son fils d'être irréprochable au cours de la soirée et lui fit signe de la suivre dans l'allée. Une fois devant les portes de la demeure, elle prit la parole auprès des sorciers présents à l'entrée.

- « Bonsoir, je suis Clarisse Downing et voici mon fils Clément. Nous sommes des invités de Briac et Cathleen O'Belt. Mon fils est étudiant à Poudlard et un ami de leur fille cadette, Ennis O'Belt. »



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Dernière modification par Clément Downing le 01 déc. 2020, 17:56, modifié 1 fois.

Clément Downing | 3ème année
"Le succès ne s'explique pas, l'échec ne s'excuse pas." N. Bonaparte

13 sept. 2020, 16:05
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Depuis le matin, les préparatifs pour la réception du soir allaient bon train et en sus de leurs quelques elfes personnels, la famille avait fait appel à une société de prestations employant des elfes autant que des sorciers et qui se chargeait de la préparation des lieux comme du repas et du service. Autant dire que la demeure avait fourmillé tout au long de la journée. Et en fin d'après-midi, après avoir supervisé le tout, les membres de la famille pouvaient enfin se préparer aussi tranquillement que possible. Comprenez que si les adultes possédaient une salle de bain privative, les enfants en partageaient une pour trois; un jeune adulte, un adolescent et une pré-adolescente. Autant dire que chacun dû prendre son mal en patience et faire preuve d'un sang-froid hors du commun.

Heureusement que la maison était une demeure de sorciers depuis plusieurs générations et que la magie imprégnait les murs comme le réseau de tuyauterie. Pas de pénurie d'eau chaude donc. Toutefois, Ennis, en petite dernière ne put pas faire le poids face à ses deux aînés et dû se résoudre à attendre que la place se libère enfin dans la salle d'eau.

Sa tenue l'attendait sur un mannequin placé dans sa chambre. Elle avait été confectionnée par un tailleur irlandais réputé chez les aristocrates sorciers comme moldus. Elle fut aidée par Cookie - la plus jeune de leurs elfes qui était née dans cette demeure peu après le mariage de ses parents - pour passer la jupe blanche cassée et la chemise de fin coton. Par dessus il s'agissait de fixer la robe aux manches trois quart qui se fermait sur l'avant du buste ne laissant que quelques pans de tissus de son haut apparant, et qui s'ouvrait sur la jupe. La couleur verte pastel - les couleurs vives étant réservées aux femmes mariées ou mûres - du tissu faisant ressortir des yeux. Une tenue inspirée du XVIIIème siècle légèrement remise au goût de 2043 par le créateur en modernisant le corsage.

Ses vêtements passés, la petite créature parti chercher la coiffeuse, laissant la petite s'admirer dans le grand miroir. Un sourire fendit son visage et pour une fois elle ne fût pas réprimandée par sa mère qui accompagnait la personne venue s'occuper de ses cheveux. En un rien de temps, celle-ci réalisa des miracles sur les cheveux de la jeune fille, un chignon qui lui donnait un air de jeune fille plus que de fillette dont s'échappaientquelquesanglaises. Cheveux qui seraient considérablement raccourcis une fois la soirée passée. Et puis vint l'heure fatidique. Celle où les invités allaient arriver.

Mère et fille rejoignirent donc père et fils dans le salon de réception, savamment mis en valeur par une décoration uniquement florale. Le buffet s'étendait sur toute une longueur de la pièce rectangulaire. Côté jardin, la baie vitrée était ouverte et donnait sur l'herbe et les tables placées là pour que les invités puissent se reposer, discuter ou se sustenter. Et au-delà de quoi se retirer de l'agitation du bruit intérieur grâce à quelques bancs espacés et séparés par quelques haies fleuries. Face au buffet, les portes donnant à la salle de bal étaient ouvertes et chacun des sorciers présent pourrait s'adonner aux danses de salon dès que l'heure de l'ouverture du bal sonnerait. Tout était comme Miss O'Belt l'avait voulu.

Les trois enfants accompagnaient leurs parents pour accueillir les invités, des briseurs de sorts, des politiques du ministère irlandais, des aristocrates, les médicomage de renoms... tout un gratin. Et au milieu de tout cela, les trois invités des enfants.

La première à arriver fut l'amie de Diarmuid. Une née-sorcière française qu'il avait rencontrée lors du Tournoi des Trois sorciers. Adélaïde ne le savait pas mais elle passait un test ce soir là. En effet, le mariage prévu pour l'aîné avait été annulé en raison des mœurs décadente de la promise. Elle s'était acoquiné d'un né-moldu et n'avait aucune manière. Hors de question pour les O'Belt de maintenir un tel engagement. Heureusement qu'ils n'avaient rien dit jusque là à leurs enfants.

Vint ensuite un ami de leur deuxième né. Un jeune gallois qu'ils avaient déjà rencontrés, un garçon respectable. Un engagement tacite était passé avec les parents d'une jeune écossaise. Les deux couples de parents attendaient toutefois la majorité des deux jeunes gens pour les en informer. Et puis restait la possibilité que cet accord ne soit rompu, tout était prévu dans ces arrangements.

Enfin arrivèrent le jeune Clément Downing et sa mère, ils n'étaient pas les derniers loin de là. Là aussi était tout l'enjeu de cette soirée, en plus de célébrer leurs années de vie commune. Les invités des deux aînés seraient éloignés pour discuter le temps que les deux garçons ne soient libérés. Parents et enfants attendirent que la personne mandatée à l'accueil des invités prennent en charge les deux anglais. Ennis debout entre ses deux parents avaient les mains croisées devant elle, comme ce qu'on attendait d'une jeune fille. Les deux aînés se tenaient à côté de leur mère. Ils entendirent le majordome de la soirée demander s'ils avaient des vêtements à déposer puis précéder les Downing dans la pièce. Il vint ensuite auprès de Cathleen pour les introduire auprès d'elle avant de rejoindre l'entrée.

- "
Madame Clarisse Downing et son fils Clément sont arrivés." Les deux anglais entrèrent dans la pièce et Ennis fut intérieurement captivée par la prestance de la mère de Clément. Mais elle se retint de trop l'observer comme de saluer son meilleur ami. Le protocole était en marche et voulait que les adultes se présentent de manière officielle. Alors les deux jeunes gens devaient attendre poliment. L'ensemble de la famille O'Belt s'approcha des deux représentant de la famille Downing.

- "
Clarisse, Clément," les aristocrates irlandais s'appelaient par leurs prénoms même quand ils ne se connaissaient pas personnellement mais se vouvoyaient, "laissez moi vous présenter mon mari Briac," lequel salua son invitée par une baise main maîtrisé et son fils en lui serrant la main, "notre aîné Diarmuid, contre puîné Domhall et notre fille Ennis." Les garçons reproduisent les gestes de leur père et Ennis fit alors une révérence devant chacune des deux personnes avec un léger sourire. Elle avait hâte que toute cette partie protocolaire se termine. Elle était un peu mal à l'aise devant tant de paraître. Jamais elle n'avait été présentée à autant de monde et bizarrement c'était cette rencontre qui l'intimidait.

Heureusement l'ensemble des enfants fût rapidement éloignés. Les adultes commencèrent une discussion de convenance et leur signifièrent qu'ils pouvaient vaquer à leurs occupations un moment. Les personnes les plus importantes étaient déjà arrivés. Les deux frères de l'irlandaise firent un signe de tête aux deux anglais avant de s'éloigner. La Gryffondor, elle, attendit que Clément reçoive l'autorisation de partir avec elle. Puis elle dit à la mère de ce dernier:

- "
Merci d'avoir permis votre fils de venir à cette soirée. Au plaisir d'échanger avec vous." La châtain emmena ensuite le brun près du buffet où ils se firent servir une boisson avant de rejoindre le jardin.

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02 nov. 2020, 20:54
Dans la cour des grands  PV Ennis 
À peine Clarisse et Clément Downing se furent présentés aux domestiques à l'entrée de la demeure irlandaise qu'ils furent, de manière très protocolaire, conviés à les suivre à l'intérieur. Si habituellement l'inconnu ne faisait pas peur au Gryffondor, il avait en passant le pas de la porte une boule au ventre. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu son amie - deux mois pouvaient paraître une éternité à cet âge-là - et devoir la revoir dans un lieu si peu propice aux échanges amicaux le rendait anxieux. Il ne savait pas si il parviendrait à se comporter comme on l'attendait de lui, c'est-à-dire tel un adulte qui réprimait ses émotions et se tiendrait convenable. La présence de sa mère à moins d'un mètre de lui rajoutait un regard lourd qui pesait sur ses épaules. La femme semblait bien plus rigoureuse - si c'est possible - qu'à l'accoutumée, comme si elle attendait quelque chose de bien plus important de cette soirée que seulement rencontrer de nouvelles personnes et se distraire.

Les deux Downing rentrèrent dans une longue salle de réception dont tout le versant extérieur était vitrée de sorte que les invités avaient une vue imprenable sur le jardin et la campagne environnante. De nombreuses tables étaient disposées sur l'herbe afin d'accueillir les sorciers et sorcières qui se seraient lassés de se tenir debout. En arrivant dans cette pièce, Clément retrouva la constance qui était sienne, se tint beaucoup plus droit et récupéra un visage bien terne et peu expressif. Il ne se permit qu'un léger sourire en coin en repérant à l'extrémité de la salle Ennis, et ce qui semblait être ses frères et ses parents. Si il ne connaissait pas Monsieur et Madame O'Belt, le garçon était capable de reconnaître le jeune adulte et le presque-adulte qui encadraient sa camarade de classe. Diarmuid et Domhall O'Belt, qu'il avait rencontré à Londres au début de l'été et à Poudlard respectivement.

— « Par ici, mère, dit Clément en montrant d'un geste ample de la main, sans lever le moindre doigt en particulier pour ne pas être vulgaire, nos hôtes se tiennent par ici. »

Ne pouvant bien réprimer son envie de rejoindre son amie, le garçon n'attendit pas la réponse de sa mère et avança, à un rythme modéré, vers l'endroit de la salle qu'il avait désigné. Clément ne put s'empêcher d'arquer un sourcil lorsque Catleen O'Belt l'appela, ainsi que sa mère, par leurs prénoms respectifs. Si il était coutume pour l'aristocratie irlandaise de s'appeler par leurs prénoms, ce n'était pas le cas des britanniques qui se confondaient toujours en monsieur, madame, ou quel que fut le titre de la personne. Ce geste qui trahissait sa surprise disparut dès lors qu'il en prit conscience, et en place de celui-ci, le Gryffondor afficha un sourire poli et bienveillant sur le coin de ses lèvres. Il serra vigoureusement la main du père d'Ennis, puis celle de ses deux fils à tour de rôle avant de se présenter devant son épouse. Il plaça sa main droite au niveau du cœur et pencha légèrement le haut du corps en guise d'hommage, puis vint se positionner en face de sa camarade. Les yeux du garçon pétillaient d'impatience - il n'avait qu'une seule envie, celle de partir loin des adultes avec elle. Après l'avoir salué de manière courtoise, il entendit sa mère dire aux parents d'Ennis :

— « Mon époux n'a pas pu venir pour la soirée, il est fort occupé par le travail ces derniers temps. Il se joint à moi et à notre fils pour vous remercier de votre invitation. L'énervement commençait déjà à grimper en Clément qu'il ne se fit pas prier et suivit Ennis jusqu'au buffet. Il ne put pas entendre sa mère rajouter : J'espère que nous aurons l'occasion d'échanger au cours de cette soirée au sujet de ce que nous avions discuté par hibou. Cette soirée est l'occasion rêvée, n'est-ce pas ? »

Le poing droit serré et les ongles s'enfonçant dans la chair de sa paume, le Gryffondor suivit sa meilleure amie dans la foule et se fraya un chemin jusqu'au buffet. En voyant les montagnes de plats dressés sur cette longue table, Clément se dit que la famille d'Ennis n'avait pas lésiné sur les dépenses. Il ne fallait pas que la colère qu'il ressentait contre sa mère vienne lui gâcher la soirée ; il fallait qu'il se calme rapidement avant qu'Ennis ne se rende compte de quoi que ce soit et qu'ils en viennent à aborder le sujet qui allait le fâcher davantage : son père. En regardant son amie dans les yeux, le garçon relâcha la pression qu'il exerçait sur ses propres épaules. Avec elle, il redevenait l'enfant qu'il était à Poudlard, que cela déplaise aux gens qui l'entourent ou non.

— « Merci pour cette invitation Ennis. J'avais vraiment hâte de te revoir avant la reprise à Poudlard. Cela nous fait une petite pause avant de nous replonger dans les études. Alors, tu as passé de bonnes vacances ? »

Clément Downing | 3ème année
"Le succès ne s'explique pas, l'échec ne s'excuse pas." N. Bonaparte

10 nov. 2020, 00:58
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Une fois un verre de leur choix a la main, les deux enfants firent tomber les mines de circonstance en un rien de temps. Un simple regard et Ennis vit la tension s'envoler des épaules de son meilleur ami autant qu'elle sentit ses épaules s'alléger. Pourquoi être officiellement présentée à la mère de Clément l'avait autant stressée? Parce qu'auparavant elle avait vécu les présentations à tout un tas d'autres notables? Parce que c'était la mère de Clément? Ou parce que ses parents tramaient quelque chose? Très certainement un mélange des différents facteurs. Quand à son ami elle soupçonnait le protocole mais aussi quelque chose en lien avec sa mère. Elle savait qu'ils s'étaient disputés mais n'en connaissait pas la raison. L'anglais ne s'était pas étalé sur les détails et elle-même n'avait pas voulu lui poser plus de questions par lettres interposées. C'était certainement un sujet qui méritait une vraie discussion loin d'éventuelles oreilles qui pourraient aller tour répéter à de mauvaises personnes - pas ici donc.

- "
Éreint..." Commença Ennis avant de se raviser, l'elfe qui aidait sa mère pour presque tout venait d'apparaître à quelques pas chargée d'un plateau. Elle ne voulait pas que celle ci l'entende. "Allons dans les jardins." Dit-elle plutôt en se tournant vers la baie vitrée grande ouverte. En quelques pas, les deux étudiants de Gryffondor furent à l'extérieur et la fillette leur trouva un banc de pierre logé dans une alcôve de haies. Ils y seraient bien mieux pour parler.

- "
Mère a été sur mon dos - littéralement - chaque jour pour vérifier mon travail. Rien de ce que je ferais ne la satisfera jamais je crois. Mais j'ai pu voler ici, enfin, plus loin..." Elle indiqua le fond du parc que l'on devinait malgré l'ajout de la vegetation décorative. "Je dois dire que c'était un répit appréciable! " Elle tourna la tête vers lui pour esquisser un sourire un peu triste avant de se reprendre.

- "
Et toi? Le séjour chez ton oncle et le Sud de la France? Ça doit être bien plus palpitant que mes révisions forcées et quelques heures de vol dans ce jardin!" Elle avait cruellement besoin d'évasion elle qui n'avait pas mis un pied en dehors de cette demeure de tout l'été. Enfin si, pour ses achats scolaire et sa tenue. Mais c'était bien peu et accompagnée de sa mère à minima.


Alors que leurs enfants respectifs s'étaient éloignés, la discussion entre le couple O'Belt et Clarisse Downing s'était poursuivie. C'était Briac qui avait répondu à son invitée:

- "
Je crois que c'est un trait que nous avons en commun avec votre mari. Quoi que je n'ai pas voulu tester la patience de ma femme ce soir." Ses yeux se dirigèrent vers sa femme alors qu'elle lui servait un regard entendu. Il regarda ensuite les deux enfants qui se servaient de quoi boire.

- "
Il nous semble qu'il serait regrettable de ne pas profiter de cette occasion en effet." Continua le briseur de sort songeur. Jusqu'à présent l'opportunité de prévoir l'avenir de sa fille ne s'était pas présentée. Mais quand il avait compris qu'elle entretenait une correspondance assidue avec un ami de Poudlard, il en avait parlé à sa femme et avait mené une petite enquête pour en apprendre plus sur la famille du fameux Clément. La décision avait été prise rapidement de prendre contact avec les Downing.

Sa femme avait pris le relai auprès de Clarisse Downing, lui attestant quils reviendraient vers elle dès que leur rôle d'hôtes le leur permettrait. Elle lavait ensuite invitée à la suivre pour la présenter à quelques amies afin qu'elle ne reste pas seule au milieu d'inconnus. Ce n'était de toute façon pas pour très longtemps. Il ne restait plus tant de monde à accueillir. Puis ils lanceraient la soirée par un discours plus officiel et ils seraient libres de revenir vers elle.

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01 déc. 2020, 17:54
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Retrouver sa meilleure amie après deux mois sans avoir pu lui parler en tête à tête était un réel plaisir pour Clément. À cet âge-là, ne pas voir ses amis pendant deux mois est une réelle contrainte, est douloureux, alors qu'en grandissant, les mois peuvent se rallonger, les années même arriver. Ennis s'apprêtait à lui répondre, elle avait même prononcé deux syllabes, mais se ravisa en voyant la présence d'un elfe de maison qui faisait office de serveur pour la soirée. Il ne fallut guère longtemps au garçon pour comprendre que sa camarade de Gryffondor ne voulait pas parler en présence d'un elfe, mais il ne put s'empêcher de froncer les sourcils en signe d'incompréhension. Pourquoi avait-elle peur qu'un simple elfe de maison puisse entendre ce qu'elle avait à lui dire ? « Vaut mieux, en effet, oui. » lui répondit-il en acquiesçant d'un hochement de tête.

En quelques enjambées à peine, les deux adolescents étaient dans des jardins. Clément étant un sorcier pragmatique et non artistique, il ne prêta guère attention à la décoration des extérieurs et se contenta de suivre son amie en continuant de se demander pourquoi elle craignait cet elfe. La réponse à son interrogation arriva, lorsque enfin, les deux enfants s'assirent sur un banc en pierre à moitié dissimulé dans un renfoncement de haies. Sa mère. Catleen O'Belt n'avait cessé de la surveiller du début à la fin des vacances ; si il savait correctement lire entre les lignes, elle avait donc eu peur que l'elfe n'aille tout raconter à sa mère.

— « Oh... C'est cool que tu aies pu voler sur un balai malgré tout ! Tu comptes toujours tenter ta chance dans l'équipe de Gryffondor cette année ? » demanda-t-il sur un ton plutôt expressif pour le garçon rigoureux qu'il était.

Lorsqu'Ennis lui demanda comment s'étaient passées ses vacances, un plus grand sourire s'afficha sur le visage de Clément. Il ne voulait pas l'inonder toute la paix intérieure qu'il avait ressenti en lui durant ces deux derniers mois, pas après l'avoir entendu dire de vive voix qu'elle avait passé ses vacances à réviser, alors il se contenta de lui dire, d'une voix tout de même bien enjouée :

— « Oh, ça va, c'était plutôt agréable. J'étais les deux premières semaines chez mon oncle et son... mari. Il s'était arrêté une demi-seconde en jetant un regard en coin à Ennis, non pas que ça le gênait de parler de ça, mais il se demandait si il lui avait déjà mentionné ce fait ou non. Mes cousins sont assez bruyants, mais bon, je passais la plupart du temps à l'extérieur ou reclus dans ma chambre ! »

Pouvoir s'extraire le temps des vacances de la pression familiale avait été d'un grand soulagement pour Clément. Contrairement à Ennis qui était encore bien sujette à ce que ses parents attendaient d'elle, lui avait la chance, si on pouvait appeler ça ainsi, d'avoir un père absent. Il en avait ainsi profiter, d'autant plus après le mensonge orchestré par sa mère, de n'en faire qu'à sa tête et de passer les vacances d'été loin de Claxton.

— « La seconde partie de mes vacances était encore mieux. J'ai pu me reposer sur les plages françaises, jouer avec mes cousins du côté maternel que je n'avais pas vu depuis une éternité, tout ça loin de l'aura néfaste de ma mère. Se rendant compte qu'il pouvait peut-être blesser son amie qui elle, avait passé ses vacances coincées ici, il rajouta pour lui remonter le moral : Je n'ai pas eu le temps de réviser, j'étais incapable de me concentrer en France. Je suis sûr que tu as pris énormément d'avance sur moi, tu vas me battre à plates coutures à la rentrée. J'en suis sûr, pff. »

Le Gryffondor lui sourit en la taquinant du regard. Depuis qu'ils se connaissaient, ils s'étaient tous les deux aidés dans leur apprentissage de la magie. Il comptait sur elle pour lui donner du challenge et le pousser à aller encore plus loin.

Clément Downing | 3ème année
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03 déc. 2020, 22:40
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Pouvoir enfin voir son meilleur ami faisait un bien fou au moral de la petite irlandaise. Pouvoir discuter avec quelqu'un qui ne soit pas de sa famille mais surtout à qui elle pourrait tout dire sans jugement, enfin si peut-être que Clément porterait des jugements mais elle lui faisait confiance pour lui dire en tout honnêteté si jamais elle faisait fausse route, était agréable. Et puis elle pourrait être bien plus naturelle dans ses échanges. Bien sûr il y avait eu ses frères. Mais ses frères... c'était ses frères. Ils avaient beau être géniaux avec elle, ils étaient plus vieux et avaient leurs propres histoires, donc n'étaient pas forcément disponibles.

Ennis ne retint donc pas le sourire qui lui vont quand Clément lui demanda confirmation pour ses projets de sports sur balai. Elle avait dû batailler pour obtenir l'autorisation de se présenter aux sélections. Et surtout pour obtenir un balai mais aussi se couper les cheveux. Ce dernier point avait été sujet à de houleuses discussions. Au moins aussi vives que celles à propos de pratiquer le Quidditch à l'école:

- "
Oui. Ça ne vaut pas la course en balai mais je le dis que poursuiveur ça peut s'en approcher. Et toi? Tu ne veux pas tenter? Ça serait sympa d'y être tous les deux!" C'est vrai que ça leur permettrait de partager des moments différents, dans l'adrénaline. Et ça serait comme suivre le conseil de leur prefet qui leur disait de lâcher un peu les bouquins de temps en temps. Car ces deux là travaillaient beaucoup et quand ce n'était pas le cas ils trouvaient toujours quelque chose à lire.

La châtain fût ravie de voir le visage de l'anglais s'illuminer à la mention de ses vacances puis à les lui raconter. Elle eut une microexpression surprise à la mention de cet oncle par alliance. Clément ne lui en avait jamais parlé jusqu'alors. Pas que ça la dérange. A dire vrai tant que quelque chose ne la touchait pas, ne risquait pas d'influer sur sa vie... elle s'en fichait:

- "
Tu ne m'avais jamais dis, ni que tu avais des cousins germains du côté paternel. Ils sont plus jeunes que nous?" C'était là une supposition, mais s'ils étaient bruyants peut-être était-ce dû à un jeune âge.

A la mention de l'exotisme que représentait la plage, la mer et la France, Ennis ferma les yeux et tenta d'imaginer le décor. C'était très vague mais elle voyait une plage de sable jaune pâle et chaud et une belle mer, bleue et calme. Elle essayait d'imaginer le soleil qui réchauffe la peau, mais un léger souffle du vent frais de début de soirée la ramena à la réalité irlandaise. Ça et la mention de la relation tendu de son meilleur ami avec sa mère.

- "
Nos mères..." souffla la fillette pensive. "Tu ne m'as rien dis sur votre conflit et tu le feras si tu veux mais... parfois je me demande ce que j'ai bien pu faire à la mienne." Elle ne voulait pas le forcer à en parler. Ce n'était pas son genre et puis, ça lui évitait de devoir faire barrière aux émotions du garçon. Là il ne lui communiquait que du positif avec ses souvenirs de vacances et ça lui faisait du bien.

- "
Oh je crois que j'aurais préféré ne pas réussir à m'y mettre. Mais je ne m'inquiète pas, tu auras rattraper ton retard, si on peut appeler ça un retard, bien assez vite." Clément pouvait abattre de sacrées quantités de travail, surtout quand il était challengé.

- "
Et puis ça te fera pas de mal d'être battu par une fille!" Un sourire taquin se dessina sur le visage d'Ennis. Le brun n'avait jamais été macho mais les garçons parfois... et puis s'il réagissait ça serait parce qu'il se sent concerné par sa pique et donc qu'elle n'était pas dans le faux complet.


Non loin de là, la mère de la jeune fille, qui rejoignait Clarisse Downing ainsi que les personnes à qui elle l'avait présentée, cherchait occasionnellement du regard les deux enfants. Elle avait appris à maîtriser l'art d'être discrète à ce jeu là en profitant d'un mouvement de tête en changeant d'interlocuteur, ou du passage d'un serveur avec un plateau ou encore en buvant. Mais pour l'instant ils restaient hors de sa vue. C'était sans compter un geste de son elfe favori qui débarrassait un invité de son verre. La petite créature venait de pointer une direction du doigt.

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08 déc. 2020, 21:12
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Un sourire gêné traversa brièvement le regard de Clément, et il ne put s'empêcher de se frotter doucement l'arrière de son crâne de la main lorsque son amie lui demanda si il ne voulait pas rejoindre l'équipe de Quidditch de Gryffondor lui aussi. Ce n'était pas cette demande qui l'avait fait rougir mais plutôt le fait qu'elle ait rajouté que ce serait bien qu'ils puissent tous les deux intégrer l'équipe et jouer ensemble. Dans son enfance, le garçon n'avait pas eu l'occasion de nouer des liens d'amitiés aussi forts que celui qu'il entretenait avec Ennis. L'entendre dire, même indirectement, qu'elle appréciait sa compagnie le mettait à la fois mal à l'aise, n'étant pas habitué à ce qu'on dise ça de lui, et à la fois le ravissait au plus haut point.

— « Hmpf. C'est vrai que ce serait vraiment sympa de pouvoir faire partie de l'équipe, mais je suis pas sûr d'en avoir les capacités... dit-il d'une voix neutre, sans la moindre once de peur ou d'excitation. Je vais essayer... mais ça veut dire que j'aurais moins de temps pour travailler... Je ne sais pas si ça va me plaire bien longtemps. »

Car l'enfant était un bourreau de travail, tout comme sa camarade de classe. Il savait qu'il pourrait se plaire un temps à jouer au Quidditch mais il n'osait pas s'avouer que ce ne serait qu'un plaisir passager, que son envie d'étudier reprendrait vite le dessus. Lorsqu'Ennis lui demanda indirectement ce qu'il s'était passé avec sa mère pour qu'ils soient fâchés, Clément ne savait pas où se placer. Dire qu'il avait été mené en bateau pendant plusieurs mois le plaçait dans une position délicate, mais il voulait tant partager ce secret avec sa meilleure amie. Il n'eut pas le loisir d'envisager d'éclaircir ce point auprès de la fille, puisqu'elle changea de sujet et parla du travail scolaire.

— « Ne fais pas trop la maline, tu sais très bien qu'il suffit de me titiller pour que je me surpasse ! Je vais être le meilleur élève que les professeurs n'ont jamais eu, tu vas voir ! s'exclama-t-il avec un large sourire montrant sa bonne humeur. »

Après avoir ri un bon coup, l'expression du visage de Clément devint plus sérieuse. Il n'avait pas osé lui dire la vérité dans ses lettres, avait eu un moment d'hésitation tout à l'heure, mais il fallait bien que cela sorte. Tirant une légère moue, le futur Deuxième Année annonça à Ennis :

— « Ouais... euh... Tu te rappelles sans doute pas, mais j'ai reçu une lettre à Noël l'année dernière de mon père. Cela faisait des années que je n'avais pas eu de nouvelles, et voilà que jusqu'en mai, j'en ai reçu régulièrement... Il s'arrête un instant pour pousser un soupir de tristesse : Eh bien, c'est ma mère qui les écrivait, pas lui. Elle s'est bien moquée de moi pendant un semestre, voilà pourquoi je suis en froid avec elle. »

Il regarda sa meilleure amie en haussant les épaules et en se mordillant légèrement la lèvre inférieure en guise de moue. Bien incapable de pouvoir prédire sa réaction, décidément il faudrait vraiment qu'il travaille sur la lecture des expressions des personnes, le garçon ne pouvait qu'attendre la réponse d'Ennis.


Ayant délaissé son fils du regard pendant quelques dizaines de secondes pour saluer des sorciers britanniques qu'elle connaissait, Clarisse était bien penaude. Un verre à la main, elle discutait avec eux tout en jetant des regards à droite et à gauche à la recherche de son aîné. Même si la femme avait assisté à de nombreux événements de ce genre, elle se sentait toujours plus rassurée lorsqu'il y avait des proches dans la salle.

Clément Downing | 3ème année
"Le succès ne s'explique pas, l'échec ne s'excuse pas." N. Bonaparte

16 déc. 2020, 22:42
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Ennis n'était pas dupe. Clément n'était pas plus emballé que ça par la perspective de faire du Quidditch. Et elle ne savait pas trop quoi en penser. Pour elle faire un sport, même si ce n'était pas celui qu'elle préférait, lui offrait une perspective d'évasion. Travailler, bien sûr elle aimait ça mais... mais depuis petite on lui imposait d'étudier encore et toujours sans jamaisblui montrer de satisfaction. C'était quelque chose durant pour elle qui donnait toujours le meilleur d'elle-même. Repoussant toujours plus loin ses limites. Même dans les domaines qui lui plaisait le moins. Le sport était un exutoire à cette fatigue mentale et psychologique. Elle lui sourit et dit doucement:

- "
Tu feras comme tu le sens. Moi je pense que sans activité physique je ne tiendrais pas." Elle lança un regard autour d'eux. "Mère veut que je lui envoie une copie de tous mes devoirs, et aussi m'envoyer des devoirs en plus... Si je n'ai pas quelque chose pour me vider la tête je vais devenir..." La fillette ne savait pas comment terminer sa phrase. Mais l'esprit demeurait. Alors elle laissa tomber. Elle préféra plutôt rebondir sur leur sujet de taquinerie favorit:

- "
Le meilleur oui. Mais après moi." Ennis avait insisté sur "le" sous-entendant l'importance du genre dans la phrase de Clément puis laissa échapper un petit rire. Elle savait pertinemment que tous les deux obtenaient toujours d'excellentes notes et surtout que les professeurs ne faisaient pas réellement de classement. Les élèves se mesuraient entre eux naturellement. Surtout les meilleurs éléments. Puis l'anglais redevient bien plus sérieux. Certes ils se trouvaient dans un événement où l'un et l'autre se devait de se tenir correctement selon les standards qu'ils connaissaient mais en plus de cet air grave, Ennis ressenti une émotion de tristesse qui ne lui appartenait pas. Comme toujours dans ces moments là, elle érigea ce qui pouvait s'apparenter à une barrière protectrice en appliquant une distance visible physiquement. Elle se redressa et lissa les expressions de son visage du mieux possible. Comme pour mettre une distance. Mais à douze ans ses yeux la trahissait encore et donnaient à son faciès encore beaucoup d'humanité et d'expressions. Cependant elle écouta avec intérêt son ami, intégrant ses révélations à ce qu'elle savait déjà. Son ami était en froid avec sa mère depuis le début de l'été, il le lui a avait dit dans ses courriers. Il avait été encore moins loquace que d'habitude, renfermé même, à la fin de l'année scolaire. Ennis avait mis ça sur les examens. Elle-même n'avait pas toujours été de bonne compagnie. Mais finalement il y avait peut-être aussi de ça.

- "
Je comprends que ça t'ai mis en colère." La vague de tristesse était passée, la tension dans ses épaules et son visage se relâcha. Et sa voix n'avait pas été aussi distante qu'elle l'avait crain. Même si c'était pour se protéger, elle ne voulait pas que clement puisse croire qu'elle se désintéressent de lui. Au contraire. Ils se seraient les coudes depuis janvier, ils avaient nouer une réelle amitié. Il était son seul ami. Un des rares avec lequel elle pouvait être naturelle. Elle ne voulait pas briser tout ça.

- "
Je ne sais pas si j'aurais eu autant de cran que toi, ni même si j'en aurais assez un jour... Pour m'opposer à ma mère."


Alors qu'elle marchait pour rejoindre Clarisse Downing qu'elle ne connaissait encore que très peu, Cathleen put la voir tourner quelques fois la tête. Un peu comme elle il y a quelques instants. Une fois à sa hauteur, elle put lui glisser quelques mots:

- "
Ne vous en faites pas. Ils ne sont pas très loin. Juste derrière ce bosquet dans le jardin." Elle ponctua sa phrase d'un sourire poli avant d'ajouter:

- "
Je les cherchais moi aussi il y a peu. Je n'aime pas ne pas avoir mes enfants dans mon champ de vision. Je suppose que c'est l'apanage des mères." Et puis quelque part au fond d'elle, elle était bien curieuse de savoir ce que ces deux là pouvaient encore avoir à se raconter après avoir autant échanger pendant ces deux derniers mois.

- "
Je suis désolée de vous avoir laissée, il nous fallait terminer d'accueillir tous nos invités. J'ai maintenant un peu de temps pour que nous puissions discuter." La mère de famille ne mentionna pas son mari qui discutait politique et relations avec les gobelins avec d'autres. Elle préférait débuter tranquillement la discussion qui l'avait poussée à écrire à la mère du jeune Clément quand ils avaient constatés les échanges épistolaires de leur cadette avec le garçon. Il les rejoindrait plus tard.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

18 déc. 2020, 21:52
Dans la cour des grands  PV Ennis 
Un sourire apparut aux commissures des lèvres du Gryffondor lorsque sa meilleure amie annonça qu'elle était bien meilleure que lui. Loin d'être vexé - il se serait probablement énervé si une autre personne avait tenu ce genre de propos et aurait essayé de se justifié, Clément se permit même de rire. Les deux enfants aimaient bien se taquiner, l'Irlandaise était d'ailleurs l'une des rares personnes qui pouvait se permettre de moquer de lui sans qu'il s'énerve.

— « Oh tu sais. Le plus important, ce n'est pas de le dire, c'est de le montrer ! lui répondit-il en lui faisant un clin d’œil taquin. »

Clément se mordit la lèvre inférieure lorsqu'Ennis lui affirma ne pas avoir le même cran que lui. S'agissait-il vraiment de ça ou bien n'avait-il pas plutôt un excès de zèle ? Au plus loin où il pouvait s'en rappeler, ses parents lui avaient toujours reproché d'être un garçon plein de fougue, peu enclin à suivre les règles édictées par ses aînés. Ce trait de caractère s'était gommé sur les dernières années, mais il restait toujours en lui une part prête à exploser à la moindre contrariété ; celle-là même qui l'avait poussé à n'en faire qu'à sa tête et à passer les vacances d'été loin de sa famille proche. Quand Ennis lui enviait ce cran, lui ne pouvait s'empêcher de se demander si il s'agissait vraiment d'une qualité et non pas de quelque chose de bien plus complexe.

— « Je ne serai pas étonné que ça me retombe dessus prochainement. Ma mère ne savait pas quoi dire sur le moment, mais la connaissant, elle ne va pas en rester là. J'imagine que je n'ai plus qu'à attendre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. »

Son grand-père n'avait pas apprécié la scène qu'il avait fait lors de son retour de Poudlard pour les vacances d'été, mais il n'avait rien dit. Il était étonnant venant de ce vieil homme de ne pas s'être empressé d'aller chercher son petit-fils par la peau des fesses pour le ramener au manoir lorsqu'il était à Londres. Qu'est-ce qui avait pu l'en empêcher ?

— « Attention, je ne t'ai pas dit d'écouter sans broncher ce que te disent tes parents. Pour t'avouer, cela m'a fait un bien fou de me dresser contre ma mère. Mais c'est parce que la situation s'y prêtait. Il valait mieux que j'explose plutôt que d'accumuler la rancœur. À vrai dire, je suis beaucoup moins en colère contre elle qu'au début de l'été. »

Car passer deux mois loin de sa mère après avoir crée une engueulade en plein repas lui avait permis de relativiser sur la situation. Elle ne voulait sans doute pas le blesser - même si ça avait fini par être le cas - et ça lui avait permis d'apprendre une leçon bien importante : ceux qui nous font le plus mal sont les plus proches de nous.


Clarisse Downing fit le même tic que son fils aîné lorsqu'on lui disait quelque chose qu'elle n'appréciait pas forcément : elle arqua son sourcil droit, sans rien dire de ce qu'elle pensait. Même si cela était vrai, elle n'aimait pas qu'on puisse suggérer qu'elle était incapable de passer une soirée sans avoir constamment l’œil sur ses enfants. Après tout, elle était une femme habituée à ce genre de réception, se soucier de ses enfants lors de bals n'était pas dans ses habitudes, mais les circonstances étaient bien particulières : son fils l'avait rejeté tout l'été, ce qui lui donnait encore plus envie de contrôler ce qu'il faisait. Prenant l'un de ses sourires les plus mielleux- comme elle savait si bien le faire - la sorcière répondit :

— « Oh... oui... bien-sur. Même si j'ai entièrement confiance en Clément - c'était faux, mais elle ne voulait pas l'avouer à son interlocutrice - je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui. »

Après avoir fait une fausse moue inquiète, Clarisse reprit :

— « Ne vous inquiétez pas, je comprends tout à fait. Lorsque des soirées sont organisées à Claxton, j'avoue moi-même avoir quelques difficultés à discuter avec tout mes invités. Même ces soirées sont divertissantes, elles prennent beaucoup d'énergie. Nous serions ravis de vous y accueillir à l'avenir si l'occasion s'y présente. »

Une fois de plus, elle n'en pensait pas un traitre mot, mais elle délivrait ses paroles aussi fluidement qu'une rivière pouvait s'écouler dans une plaine sans vent. Elle joint ses deux mains entre elles, ne pouvant s'empêcher d'effleurer du bout de son pouce droit son alliance à l'annulaire gauche.

— « Oui, en effet. Nous avons bien des choses à nous raconter. Mon mari n'a pas pu nous rejoindre pour en discuter, mais il adhère à mon opinion sur le sujet. Votre fille Ennis semble être une enfant prodigieuse. Du peu que mon fils a bien voulu me raconter, elle est brillante et travailleuse. Je suis sûr qu'en grandissant, elle fera une femme remarquable. »

La sorcière n'avait pu retenir un sourire sur le coin de ses lèvres en prononçant le mot femme. La partie venait de commencer, et Clarisse prenait un immense plaisir à y participer.

Clément Downing | 3ème année
"Le succès ne s'explique pas, l'échec ne s'excuse pas." N. Bonaparte