Inscription
Connexion

18 juin 2017, 13:04
Cours n°1 : Les grandes écoles de Magie dans le monde
Miss Loewy répondit parfaitement à la question de la jeune Dali. Cette dernière aurait adoré pouvoir aller dans une telle école et pratiquer la musique grâce au violoncelle, et ce même si elle n'avait jamais eu l'occasion d'y toucher, puisque visiblement, être novice dans ce domaine n'était pas un handicap. Aude Luneau rajouta quelques commentaires, puis laissa la parole à la directrice, qui finit ses explications. La première année hocha alors la tête pour montrer qu'elle avait compris, et prit quelques notes sur son parchemin, déjà rempli d'informations diverses.

La fin du cours arriva. Une fois de plus, Dali n'avait pas été déçue. Elle qui n'avait jamais eu de goût prononcé pour tout ce qui était scolaire et travail (ses qualités de Poufsouffle résidant ailleurs), c'était plutôt surprenant. Ce qu'elle aimait particulièrement, c'était cette impression de voyager. Et puis sur la forme, les cours de Magie du Monde se rapprochaient de ceux d'Histoire de la Magie, matière que la jaune appréciait également. De plus, apprendre les différentes pratiques magiques et en savoir un peu plus sur les cultures de chaque pays était source d'inspiration pour la petite, très bon point pour l'artiste en herbe qu'elle était.

Les devoirs volèrent alors du bureau de la directrice jusqu'à chaque élève. Dali rangea le sien dans son sac. Peut-être le ferait-elle avec assiduité afin d'avoir une nouvelle bonne note, mais il y avait de forte chance pour qu'elle se retrouve à y répondre dehors, dessinant à moitié sur l'énoncé, plus concentrée sur la nature environnante que sur son travail. Quoi qu'il en soit, la fillette rassembla ses affaires, salua les deux professeurs, et sortit de la classe. Il y avait de fortes chances pour qu'elle assiste au prochain cours.

TROISIÈME ANNÉE RP
Code couleur : #18405A

22 juin 2017, 09:22
Cours n°1 : Les grandes écoles de Magie dans le monde
Un air s’étirait autour de moi ; c’était le chant des voix, le murmure des plumes, la chaleur ambiante, le bruit de ma respiration profonde. Peut-être était-ce cette noirceur qui m’entourait, elle était si opaque qu’elle ne pouvait que cacher le pouls du Monde. Un pas dans la conscience, un pas dans le rêve ; mes deux réalités se mélangeaient effroyablement et agréable. Un espace-temps qui ne pouvait contenir autre que moi, la paix était peut-être là.
Un battement de cœur, un frisson qui me fait trembler, les voix qui s’enchaînent ; où suis-je ? Ici est froid et sombre, je ne vois rien je ne sens rien.

Se prendre un pieux dans le cœur ne devait pas créer sensation différente que celle-ci ; mon cœur, soudainement, s’emballa. Boum, boum boum, il cognait si rapidement dans ma poitrine. Une respiration douloureuse, la bouche pâteuse. J’étais dans une salle de classe. Je me réveillai en sursaut, les yeux écarquillés sur le monde que j’avais quitté. Transpirante, je regardai autour de moi, paniquée et perdue ; rien n’avait changé, pourtant l’ambiance était sensiblement différente.

J’avalais difficilement ma salive en ramenant mes bras près de moi, j’avais chaud et j’avais froid ; je m’enfoncai dans mon siège. Ma conscience pulsait lentement sous mon crâne, personne n’avait remarqué mon rapide voyage dans les limbes du rêve, personne n’avait vu, personne ne comprendrait cette noirceur onirique qui me guettait. Ne voyaient-ils pas le danger que je courais ? *REGARDEZ !*, je voulais leur hurler.
Je me sentai étrangement tiraillé entre deux sentiments contradictoire ; la joie que personne n’ai vu mon endormissement, et la crainte que je sois pour toujours coincé dans ces cauchemars vicieux sans que quiconque ne le remarque jamais.

Un sursaut d’agitation bouscula la classe, comme un souffle d’air brûlant secouait les branches d’un arbre ; je levai des yeux hagard et rouges de sommeil. Des parchemins s’élevaient du bureau de Loewy pour venir se poser devant les élèves. Que se passait-il ? Un court instant, me frappa la sensation de ne pas appartenir au même monde que les autres. Puis la feuille atterrit devant moi et je m’en saisi d’une main tremblante. Les devoirs. Le cours prenait fin ; j’avais dormi tant de temps. Ce saut dans le temps acheva de me perdre

La gorge nouée, je fourrai mon devoir dans mon sac et me levai en rassemblant mes affaires. Il était urgent que je quitte cet endroit, j’avais un tel besoin d’air que je sentai ma respiration s’accélérer, mon souffle devenir rare, mon corps se réchauffer. J’étais en colère, sans raison, et c’est le visage froissé que je quittai ma place, ne me souciant pas de bousculer les élèves sur mon passage. Quitter cet endroit. L’air libre ; respirer. Seule.

Sans un regard pour quiconque, je me précipitai hors de la salle de classe, manquant de me rompre le cou dans les étroits escaliers. Une fois dans le couloir vide, je pris une grande respiration, tentant de me calmer. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, pourquoi paniquais-je ? *Ca va, ça va…*, je tentai de me rassurer, *j’vais aller dehors, ça ira mieux*. Mais rien n’irait mieux, sans ma soif de connaissance pour me centrer, je me sentai me disloquer dans le cours de la vie. Et je n’avais personne pour me secouer lorsqu’il le fallait.

Je m’en allais.

22 juin 2017, 21:42
Cours n°1 : Les grandes écoles de Magie dans le monde
L'exploit d'arriver en retard au cours de Magies du Monde en étant une gryffone était en cours de réalisation par Charlie. Si seulement elle était une Serpentard ou une Poufsouffle, un retard pouvait être plus acceptable, ces salles communes étaient loin du septième étage, mais la salle commune des Gryffondors était à quelques mètres de la salle de cours de Miss Loewy. Un exploit, certes. Mais un exploit si Charlie était une gryffone classique, dormant dans les dortoirs. Ce qui n'était pas le cas. Sa deuxième partie nocturne se passait souvent au deuxième étage de Poudlard, dans une salle vide de présence quelconque, une pièce qui permettait à la Rouge et Or d'enfin dormir dans un certain silence relatif ; les bruits de la nature étant plus proches que dans son dortoir.
Ce matin, les claquements de pas des élèves l'avaient éveillée en sursaut. Elle s'était redressée brusquement en se questionnant sur la gravité de son retard. Ce sursaut était presque devenu son ami matinal le plus cher, venant la frapper très souvent de son fouet punitif ; lui attirant quelques ennuis très superficiels avec ses professeurs. D'un bond, Charlie traversa la pièce pour se poster juste en face de la porte et ferma les yeux ; se concentrant uniquement sur le son. Des pas. Il y avait encore des élèves dans le couloir, elle ne pouvait pas s'extirper de manière discrète. La Rouge et Or abhorrait l'idée de se faire prendre dans cette salle par n'importe quelle âme de ce château. La quiétude étrange qu'elle trouvait ici l'avait renfermée dans sa propre conscience, suffocant dans sa propre mélasse synaptique. Et c'était exactement grâce à cette suffocation qu'elle arrivait à rester en vie.

Après plusieurs minutes d'attente, Charlie put enfin sortir, avec lenteur, observant le couloir de long en large, inspectant chaque recoin du regard ; au cas où des élèves d'années supérieurs se seraient cachés dans l'ombre à des fins qu'eux seuls pouvaient comprendre. Ressentant un début de sudation à cause de la chaleur de sa cape, elle frappa le sol de ses petits pieds frénétiques. Elle avait été saisie d'une soudaine fièvre pour la course et traversa la distance qui la séparait de sa pièce aux escaliers en un éclair ; puis s'arrêta net face à l'absence des marches, la partie qui lui permettait de monter était tournée sur l'autre entrée du deuxième étage, de l'autre côté du couloir, à quelques centaines de mètres. Saisie d'une bouffée de chaleur, elle s'appuya à l'aide de sa main sur la rambarde, le souffle court, grimaçant.
*Si j'me pète la gueule, j'vais tout dévaler* pensa-t-elle amèrement, avec une certaine dose d'excitation. Le vide présentant sa large mâchoire juste en face de la gryffone était dangereux. Pour la Rouge et Or, il avait une certaine beauté. Comme un filament d'abandon qu'elle appréciait sans pour autant l'aimer. C'était une sorte de sympathie distanciée sans pour autant être un amour profond. Une sorte de « Ah, tiens ! C'est toi ? ».
Un goût de fer lécha la langue de Charlie, proche de la saveur du sang. Elle respirait à grandes et longues bouffées.
*Quelle idée d'merde*. Par le nez et la bouche en même temps, crachant quelques glaires d'efforts. Au bout de quelques longues secondes, l'escalier tourna et se cala avec un certain claquement lourd, avalant par la même occasion la mâchoire du vide. Charlie daigna se déplacer, lentement, gravissant les marches avec un flegme non dissimulé. Elle savait que son retard était déjà très prononcé, alors elle ne jugea pas utile de faire des efforts supplémentaires.

Arrivant à l'escalier en colimaçon, Charlie posa une main dessus, le souffle récalcitrant. La texture granuleuse de la surface était agréable au toucher. Elle déplaça sa main dessus, sentant les centaines de proéminences lui chatouiller la peau ; éveiller ses sens. Dans son indifférence totale, la Rouge et Or retrouvait, quelquefois, son attirance profonde pour les détails auxquels les autres n'accordaient pas la moindre importance durant toute leur existence. C'était comme un rugissement spontané pour un lion auquel on aurait appris à hennir depuis l'enfance. Son Intrinsèque se réveillait, parfois.
Alors qu'elle allait faire glisser sa main sur cette surface jusqu'en haut des marches, un bruit sourd se lova dans son oreille, l'obligeant à lever la tête. Une robe aux couleurs Jaune et Noir descendait, amenant avec elle d'autres bruits de mouvements. Avant même d'apercevoir le visage de cette élève, Charlie fit volte-face et redescendit les quelques marches qu'elle venait de gravir. Elle fit quelques pas à gauche de l'escalier menant au cours qu'elle venait de rater et s'adossa au mur.
*Bon…* souffla simplement sa conscience, ni déçue ni amusée, rien. La Rouge et Or ne ressentait absolument rien. Elle fourra les mains dans ses grandes poches et observa l'engagement de la Poufsouffle dans l'escalier, de dos, les affaires collées contre elle ; les cheveux emmêlés comme une choucroute. Le regard de Charlie resta bloqué là, lévitant doucement dans le vide laissé par la Jaune et Noir, comme hypnotisée par cette absence brutale. Une autre Poufsouffle emplit soudainement ce vide, les cheveux châtains surexposés à cause de cette lumière qui pointait des hautes fenêtres ; elle respirait bruyamment, comme si elle s'extirpait d'une apnée douloureuse. « Tss… » chiqua la gryffone inconsciemment, se disant que, finalement, l'état d'excitation de cette fille était loin d'être le sien à la sortie d'un cours. Puis elle disparut. Un léger frétillement magique traversa le corps de la gryffone.
À moitié absente de la réalité, Charlie tentait de se rappeler quelle gryffone elle avait vu dans son précédent cours. Esmée ? Ou peut-être Sophie ? Elle n'était plus certaine de ses souvenirs. Raclant sa gorge à cause de ses poumons encore douloureux, Charlie attendit qu'un Gryffon émerge de ces escaliers. Elle se sentait dans l'obligation de noter les devoirs, ce qui était un minimum. De plus, cette fois-ci, elle n'avait pas oublié sa plume.

je suis Là ᚨ