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15 janv. 2019, 03:29
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Ton mot n'avait même pas pu arriver a son destinataire que la directrice décida finalement de commencer son cours par une démonstration d'autorité plutôt attendue de ta part. Tu ne baissas pas les yeux lorsqu'elle lut le message, les gardant fixer sur elle et sur sa bouche, et cela, même si un léger halo rouge venait d'empourprer tes joues. Tu t'attendais pour ainsi dire à une réaction de ce genre et, même si cela avait une certaine forme de provocation de ta part, cela était parfaitement calculé est voulue. Tu aimais bien attirer l'attention sur toi, que cela soit en bien ou en mal, l'important étant qu'on te remarque, et même si certain s'évertuait à faire comme ci ce n'était pas le cas, c'était pourtant une franche réussite de ton côté.

Tournant légèrement le regard vers le reste de la classe, tu finis par tourner les yeux vers tes copines et un sourire se dessina sur ton visage alors que la présumée Mage Noire appuyée la véracité (ou pas) de certaines rumeurs qui courraient visiblement vers le château. Tu lanças alors à tes camarades un regard appuyé pour voir si elles savaient à quoi faisait allusion la dirigeante de l'école avant de finalement, hausser les épaules. Après tout qu'elle soit une sorcière noire ou non, tu t'en moquais. Elle avait une carte de chocogrenouille à son effigie et on lui laissait aussi la direction d'une école telle que Poudlard. Tu savais que certains adultes étaient un peu idiots, mais peux n'être pas au point de laisser la plus grande école de sorcellerie du monde aux mains d'une personne maléfique.

Ce discours se traduisit finalement par un soupir de lassitude de ta part et une franche montée aux cieux de tes pupilles couleurs bois. Tu avais hâte que le cours commence vraiment, car depuis quelques minutes, déjà, tu commençais à griffonner des petits symboles sur ton parchemin en attendant de pouvoir y noter des choses beaucoup plus intéressante.

Et enfin, ça arriva. La question fusa et avec elle les réponses de tous les élèves qui suivirent à tour de rôle. Plume dans la bouche, tu écoutais en prenant des notes sur les paroles de tes camarades (et oui parce que tu avais beau avoir l'air idiote, tu ne l'étais pas pour autant et tu prenais d'ailleurs tes études avec beaucoup de sérieux.). Tu commençais d'ailleurs à rassembler toutes tes idées sur ton parchemin de ton écriture délicate et soignée.

Si l'on se penchait sur ce parchemin d'un peu plus prêt, on pouvait déjà y lire les paroles suivantes :
Les Femmes et la Magie dans le monde

Qu'est-ce que cela m'évoque ?

- Transmission d'un gène magique au travers de la maternité
- La différence entre les hommes et les femmes dans le milieu magique
- Les Femmes et la magie dans l'histoire
- Les différentes représentations de magie en fonction des pays (chamane, Vaudouisme)
Tu reportas finalement ton attention sur le reste de la classe et les différentes réponses proposées avant de finalement lever la main et attendre que l'on t'interroge pour prendre la parole :

"J'ai bien écouté tout ce qu'on dit mes camarades, mais une chose m'intrigue dans l'intitulé du cours. Dans ce dernier, vous parlez des Femmes et de la Magie dans le monde. Non pas des Sorciers ce qui incluraient les hommes et les femmes. "

Jusqu'à là, tu ne faisais qu'évoquer des faits et c'était un peu ridicule oui, mais tu avais besoin de cela pour bien rassembler les éléments de la réponse que tu voulais formuler. Tu redressas finalement les yeux pour poursuivre :

"Comme vous n'avons un cours d'histoire de la magie dans lequel cela pourrait nous être évoqué, je me dis que vous voulez peut-être nous faire passer un autre message qui concernerait la discrimination qu'il peut parfois y avoir dans le monde magique envers les femmes. Après tout être une femme n'a pas empêché certaines sorcières de devenir célèbres et de permettre de grande avancée dans le monde magique malgré les on dit !"

Oh et puis tu ajoutas finalement :

"Un peu comme vous non ?"

Après tout, elle possédait une carte de chocogrenouille à son effigie.

"Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily
6eme Année RP - 5ème Année Devoirs
Pour RP avec moi

17 janv. 2019, 01:44
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Il y avait une foule d’élève… C’était impressionnant… Battant doucement de ses pieds sous sa chaise, Irisia les fixait en train de s’installer, surprise, avant de sourire en reconnaissant quelques uns. Hochant la tête, elle invita Brett Carter à s’installer à ses côtés avant de regarder de nouveau autour d’eux. Ce n’était qu’un cours facultatif mais il y avait un de ces mondes… Qu’est-ce que ça devait être quand il s’agissait d’un cours obligatoire ! Mâchouillant distraitement une ses boucles, Irisia fronça doucement les sourcils : Aliosus ne viendrait pas ? Cela l’étonnait : c’était un sujet passionnant et il était dispensé par Miss Loewy donc c’était une double raison pour y assister… Elle aurait dû le prévenir de vive voix et l’accompagner… Au pire elle prendrait des notes pour lui, qu’il ne loupe rien ! Du coup, il faudra qu’elle évite de faire trop de petits dessins sur le bord de son parchemin dans ce cas…

Apercevant Alice qui leur signifia qu’elle se mettait au premier rang, non loin d’eux au final vu qu’ils étaient au troisième, l’irlandaise sourit en hochant la tête. Vu son lien avec Brett, elle était surprise qu’elle ne se soit pas installée à ses côtés… Brrr ! Se secouant la tête pour se concentrer, l’irlandaise se redressa vivement alors que la directrice commença à faire preuve de sévérité et de prestance, lui faisant légèrement écarquiller les yeux. Qui avait été assez suicidaire pour faire ce genre de bêtise alors que la directrice de Poudlard se trouvait devant eux ? Très certainement des inconscients…

Les femmes et la magie dans le monde.

Vaste sujet et tellement de possibilité… Sagement, elle écouta les opinions de ses camarades d’école, réfléchissant sans cesser de mâchouiller sa boucle. Quand elle avait vu le thème sur les affiches, Irisia s’était mise à faire quelques recherches pour voir un peu ce que l’on pouvait raconter un peu. Pas grand-chose en tout cas… Enfin, pas ce qu’elle aurait aimé voir surtout. Alors qu’elle sourit en reconnaissant la voix de son meilleur ami, l’irlandaise leva la main à son tour pour intervenir.

« Irisia MacLynn, Miss. En lisant l’intitulé du cours, j’ai pensé à deux-trois choses qui se rejoignent. Cela rejoindra peut-être mes camarades mais sait-on jamais… Tout d’abord, la place de la femme dans la société. Je veux dire, cela ne date pas de si longtemps que ça cette égalité entre les sorciers et les sorcières : en général, elles étaient à la maison avec les enfants et la cuisine, gérant l’intendance de la maison sans faire de magie vraiment extravagante. Ensuite, que derrière chaque grand sorcier se trouve sa compagne qui lui permet de s’élever toujours plus haut mais qu’on oublie à chaque fois dans l’Histoire. Et enfin, que suivant la culture la place de la femme dans la société n’était pas la même : que dans un pays l’on était capable de reconnaître la puissance magique d’une femme alors que dans une autre culture l’on bride la femme et sa magie parce qu’elle serait un être inférieur, capable de seulement s’occuper de la maison et des enfants. »

Polie et correcte, Irisia parlait d’une voix claire et distincte, regardant sagement la directrice avant de se rasseoir, attrapant sa plume pour la triturer. Elle espérant qu’elle avait bien répondu à la question même si elle ne voulait savoir que les premières impressions.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.
2048-2049 : Sixième année rp

17 janv. 2019, 19:20
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Après avoir écouté les nombreuses réponses des élèves, visiblement enthousiastes et décidés à participer au cours – ce qui était agréablement surprenant pour le professeur légèrement désabusé qu’était Kristen -, la directrice de l’établissement laissa de côté les dernières mains levées et entreprit de reprendre le cours : il était temps d’avancer. Elle avait rassuré un jeune Serdaigle sur l’égalité salariale à Poudlard, puis adressé un sourire à l’élève qui avait parlé de « société patriarcale » et répondu à la question d’un élève sur Jamila Alkanat – oui, elle l’avait rencontrée lorsqu’elle avait consulté un livre de la bibliothèque d’Albaldah. Concernant l'élève arrivée en retard, elle se contenta de lui adresser un regard fixe, si noir que l'on doutait du bleu de ses yeux, et l'avait observée s'installer. Après s'être éclairci la voix, elle éclaira elle-même l’intitulé de son cours :

« Il y a de bonnes choses dans vos réponses. En effet, j’ai choisi de consacrer ce cours aux femmes dans leur relation à la magie, en insistant sur quelques figures importantes et sur les spécificités qui font des femmes des sorcières exceptionnelles ; premièrement pour donner aux figures féminines toute la place qu’elles méritent dans la culture générale des jeunes sorciers que vous êtes. Je crains de vous décevoir, mais il n’y aura pas de cours intitulé Les hommes et la magie dans le monde, puisque c’est un sujet qui comporte bien moins d’intérêt. »

Si l’on avait vu dans ce cours un colloque prônant la Femme, on n’aurait pas été loin de la vérité ; Kristen ne s’était jamais considérée comme féministe, tout simplement car elle n’y avait jamais pensé, mais il y avait peut-être un peu de cela dans son discours. Elle eut alors une pensée pour feue Susan Bowers et son « Assemblée des femmes de pouvoir », soupira discrètement, et reprit :

« Nous aborderons effectivement très brièvement les épisodes de chasses aux sorcières au Moyen-Âge, en essayant de démêler le vrai du faux, le magique du sexisme, la peur des Moldus de leur pure et simple stupidité. Pour ce faire, je m’appuierai sur plusieurs ouvrages écrits par des Moldus, qui croyaient ou non à l’existence de la sorcellerie. »

Derrière le professeur Loewy, la craie s’agita sur le tableau et nota quelques mots-clés : 1. Moyen-Âge, Sorcières et Moldus.

« Ensuite, je vous parlerai de quelques illustres figures féminines de la magie à travers le monde, telles que Circé, Médée, Simaitha, Baba Yaga – dont on doute de la nature -, Wu Zetian, Marie Laveau et Tran Hong Dao. Toutes ces figures font désormais partie de l’Histoire relativement éloignée, sauf pour la dernière, qui s’avère être proche de l’une de nos invitées de l’année dernière… Notez également que certaines figures seront approfondies lors des cours consacrés à la magie des différents continents. »

La craie nota « 2. Figures importantes » et lista les quelques noms qui venaient d’être cités.

« Mais d’abord, j’aimerais rebondir sur certaines idées reçues très justement soulevées par certains d’entre vous. En effet, chez les sorciers comme chez les Moldus, les femmes ont longtemps été considérées comme inférieures aux hommes. Ainsi, certains sorciers ont un temps estimé qu’il suffisait pour une sorcière de maîtriser les sortilèges ménagers et de soin, ce afin de s’occuper de la maison et des enfants. Comprenez qu’il n’existe pas de barrière absolument étanche entre les deux mondes ; ainsi, les mœurs de la société non-magique peuvent facilement pénétrer la communauté magique. »

Il était difficile pour Kristen Loewy d’admettre que les Moldus aient pu avoir une quelconque influence sur son monde à elle, mais les faits étaient là : et le sexisme n’était pas le seul exemple de cette influence sur la société en général. Après tout, sorciers et Moldus étaient tous humains - et donc tous pleins de tares communes.

« Vous constaterez que dans les noms que j’ai cités, certains sont liés à d’autres figures, masculines cette fois. En effet, et même si c’est affligeant, l’Histoire retient plus facilement les femmes qui ont eu quelque chose à voir avec l’histoire des hommes. »

Soupir ; et reprise.

« Enfin, sachez que les femmes, qu’elles soient véritablement des sorcières ou non, ont toujours eu un lien particulier avec les pratiques magiques ; l’une des grandes préoccupations de celles-ci ayant longtemps été – et c’est toujours le cas pour beaucoup de femmes – de donner naissance. Ainsi, de nombreuses pratiques anciennes étaient censées apporter la fertilité aux femmes, puisqu’il était visiblement absurde de penser que les hommes puissent être stériles. Vous vous doutez que ces pratiques ont mené à de nombreuses dérives, conduisant d’honnêtes femmes à se ruiner pour se faire palper le ventre avec de la boue par des Moldus qui prétendaient pouvoir leur apporter un enfant. Mais ce n’est pas tout à fait le sujet du jour, alors reprenons. »

Kristen toussota, se tourna vers la craie enchantée qui écrivit au tableau les mots suivants : Malleus Maleficarum, De la démonomanie des sorciers, De praestigiis daemonum.

« Dans l’un de ces livres, on peut lire : Le diable induit volontiers le sexe féminin, lequel est inconstant à raison de sa complexion, de légère croyance, malicieux, impatient et mélancolique pour ne pouvoir commander à ses affections : et principalement les vieilles débiles, stupides et d’esprit chancelant. J’aimerais savoir ce que vous pensez de... cela… Mademoiselle Bristyle, par exemple ? »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou

19 janv. 2019, 23:56
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
La réponse que Kristen apporta à ma question m'apporta un léger sourire sur le coin des lèvres. Elle en avait de la chance d'avoir pu rencontrer une sorcière comme Jamila Alkanat ! Je me demande bien comment leur rencontre à la bibliothèque d'Albadah a pu se dérouler... Sans doute fut-elle très professionnelle, sans artifices particuliers. Un échange cordial sans toutefois être amical, comme la rencontre entre deux personnalités politiques puissantes et individuelles, collaborant par pure utilité... Ouais, mais n'empêche, elle l'avait vue de ses propres yeux ! C'est incroyable !

Alors que la dame en noir poursuit son cours, distribuant des informations que je note bien lisiblement sur mon parchemin immaculé, je me demande si j'aurai, moi aussi, l'occasion de rencontrer des personnes aussi incroyables dans ma vie future. Quoi que... J'avais déjà Paul, Dawn, et maintenant j'avais Clément... Enfin je... je crois. Je repense une fois de plus au message de Cassandre. L'enclume revient encore plus lourde. Pourquoi revient-elle encore plus lourde cette fichue enclume ?! Ma main plie nerveusement l'un des coins de mon parchemin et j'en oublie presque de noter ce que Kristen marque au tableau. Chaque chose en son temps, Celo. Tu auras l'occasion d'en parler bien assez tôt.

Alors que je poursuis avec attention l'écriture de ce cours, mes notes sont interrompues par la voix de Kristen qui d'un coup se fit plus forte ; comme si elle s'adressait à une personne située très loin d'elle. Mademoiselle Bristyle ? Aelle ? Ma tête se tourne et je constate que la jeune fille est là elle aussi. Installée dans l'un des coins les plus reculés de la salle de classe, comme si elle cherchait à se cacher de la vue de la directrice - peut être même de la vue des autres élèves - qui ne lui avait, malheureusement pour elle, pas laissé l'occasion de rester discrète plus longtemps. Je n'avais même pas entendu parler du retour de la jeune Poufsouffle... Interloqué par ce retour fantomatique, j'en oublie le poids qui me pèse sur le fond et regarde Clément d'un air interloqué. Je lui chuchote :


- Tu savais qu'elle était revenue ?

Mon regard se tourne également sur Ennis. Peut-être qu'elle aussi savait quelque chose ?

Gloria è felicità

22 janv. 2019, 06:37
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Derrière mes mèches, j’observe fugacement les autres élèves. J’en vois certains qui regardent devant eux avec sérieux, d’autres griffonnant avidement leur parchemin et d’autres encore qui se penchent sur leur voisin. Ce sont ces derniers qui m’intriguent. Je me demande ce qu’ils ont à se dire dans un tel instant ; qu’est-ce qui peut ne pas atteindre la fin de l’heure ? Le mystère est immense, alors, recroquevillée sur moi-même, j’observe et j’essaie de comprendre. L’instant ne dure pas ; Loewy cesse d’offrir la parole aux Autres et donne de la voix.
Plume en main, je me concentre. C’est du moins ce que je souhaite me faire croire, mais je ne peux me duper : je sens à mon corps tremblant que cette voix-là me donne du fil à retordre. Comme si je devais me battre avec elle pour ne pas me laisser envahir par les souvenirs qu’elle traîne derrière elle. J’essaie d’écrire des mots qui font office de Traces ; ce qui me permettra d’apprendre et d’approfondir. Femme, magie, figures importantes. J’écris, mais les souvenirs m’envahissent tout de même. Je ne peux m’empêcher de me rejouer le soir de mon exclusion. Je revois le Chinois, Charlie, et Loewy. Elle, je la revois clairement. Pourquoi maintenant ? Pourquoi si clairement ? Ces souvenirs ne m’ont jamais quitté, mais cela fait des mois qu’ils n’avaient pas été aussi prenant.

*Concentre-toi, Ely !*.
Je me coupe de la vue des autres, laisse tomber mes cheveux autour de moi. J’approche mon regard de l’encre noire jusqu’à ce que ma vision se floute. Ainsi, les mots se superposent. J’écris, mais je ne vois pas le bout de ma plume. J’aime écrire ainsi. Je laisse mes pensées vagabonder sur mes mots, mon oreille me tenant au courant des faits et gestes de l’Adulte.  Je gribouille quelques mots pour le plan et jette quelques relations qui me viennent à l’esprit. Mes mots n’ont pour le moment aucun écho en moi, mais ils en auront lorsque je relirais mon cours, ce soir.

Le bruit de la craie qui glisse sur le tableau me surprend. Je lève un oeil pour regarder ce qui s’écrit et ne peux m’empêcher de tourner mon regard vers la Sorcière. Quand je baisse les yeux sur mon parchemin, mon coeur bat un peu plus vite. *J’suis bête*. Idiote. Je suis une enfant qui craint une adulte. Une gamine qui n’ose même pas croiser le regard de son professeur. Me rendre compte de ma propre bêtise me fait mal et soudainement je me sens plus pitoyable que jamais. Comme lorsque j’ai rencontré Gil’Sayan. Pitoyable. Comme devant Mcwood ; pitoyable.

« … Baba Yaga — dont on doute de la nature, Wu Zetian, Marie Laveau et Tran Hong Dao. » Je fais un effort exponentiel pour obliger ma plume à retranscrire les noms. *J’en ai loupé !*. Je suis plus agacée qu’autre chose et je me secoue pour évincer de mon crâne les pensées parasites qui y grouillent. « Toutes ces figures font désormais partie de l’Histoire relativement éloignée, sauf une pour la dernière, qui s’avère être proche de l’une de nos invitées de l’année dernière… » Mon coeur s’affole, mais je respire profondément pour me calmer. Nul besoin de m’en faire pour chaque lien fait avec les Chinois. *Elle m’regarde, j’suis sûre qu’elle me regarde !*. Loewy n’a certainement pas que cela à faire ; des sous-entendus pour me viser. N’est-ce pas ? Elle ne fait pas attention à moi. Elle ne m’a même pas calculé.

J’emprisonne ma lèvre entre mes dents.
Ma plume écrit inférieure ? sous le mot femme et sorcier mélange moldu à côté. Je griffonne quelques flèches. Peu à peu, j’abandonne mon esprit. Je ne suis qu’oreilles qui écoutent. La voix me fait mal, mais les mots qu’elle cache sont plus transcendants encore. On ne peut pas enlever cela à Loewy, mais l’idée même de l’avouer m’arrache la langue. Je préfère m’imaginer face à une autre prof’ — Bowers par exemple. Ainsi, je me sens mieux. Je me sens presque bien. Sauf lorsque je me souviens que ce n’est pas elle.
Je sais déjà dans quelle section de la bibliothèque mes recherches commenceront. Je sais ce que je devrais réécrire, ce que je devrais oublier, et ce qu’il faudra que je retienne absolument dans ma mémoire. Ce cours est facile pour moi. Comme ceux de l’an dernier. Je peux oublier Loewy pour Savoir.

Je me redresse légèrement pour apercevoir le tableau. Mes sourcils se froncent, mon corps se fige tandis que je m’efforce de décrypter les titres. Je reconnais De praestigiis daemon ; je suis persuadé que la Tour, à la Maison, contient une version de ce bouquin. A cet instant précis, je me maudis d’être passé devant tant de fois sans ne jamais l’avoir ouvert. Les autres titres me sont inconnus et cela m’inquiète légèrement. Je dessine précipitamment trois grands traits épais sous chacun d’eux.

Loewy a repris son discours et je me précipite pour ne rien manquer de ses mots. Sourcils froncés, j’essaie de suivre sa phrase. Je m’imagine les virgules, les phrases dans les phrases. « … à raison de sa complexion,... ». *Complexion ?*. A cet instant précis, je cesse de réfléchir. Un juron au bord des lèvres, je me penche sur mon parchemin pour écrire mot pour mot ce que dit l’Adulte.  Plus la phrase avance, plus mon coeur se serre ; je me rends compte que je ne comprends rien à ce qu’elle raconte. Ce n’est pas comme si je comprenais le début de la phrase sans en saisir la fin ; non, du début à la fin cette phrase est un ramassi de mots dégueulasses.

« … et principalement les vieilles débiles, stupides et d'esprit chancelant. »

J'appose mon point, je ferme les guillemets et j’ose me relire rapidement pour voir si, à l’écrit, la compréhension me vient. *Merlin…*. Sans grande surprise, rien ne me vient. Les mots sont à leur place, je sais que la phrase a une signification, mais je ne la vois pas. Je ne vois rien d’autre que des mots côte à côte qui ont la prétention de vouloir dire quelque chose.
Cela m’agace profondément. Mais ce n’est pas grave. *Faudra qu’j’lise le chapitre…*. Je finirais par comprendre.
Me rassurer n’a pris qu’une poignée de secondes. J’ai le temps de revenir à moi pour entendre la Sorcière énoncer de sa voix de cauchemar :

« J’aimerais savoir ce que vous pensez de… cela»

Le visage caché derrière mes cheveux, je souris presque. *Y’a rien à penser d’ce truc*.

« Mademoiselle Bristyle, par exemple ? »

Trois pensées limpides ont le temps de se dessiner sur la toile de mon cerveau vide :
*J’plains celui qui répondra à ça*. A vrai dire, je ne le plains pas ; j’en ai que peu faire des victimes de Loewy, tant que cela n’est pas moi.
La seconde pensée évince la première : *Bristyle ? Qui c’... *.
Pas le temps de penser, pas le temps de comprendre.
Mon coeur agit avant la dernière pensée : il s’arrache de ma poitrine pour sauter dans ma gorge. Ma tête se lève sans même que je l’y invite et je tombe dans l’abysse béant du regard de Kristen Loewy.
*Oh merdeMerlintoutpuissant !*. La troisième pensée s’installe dans ma tête : je suis désignée pour répondre à la question.

Le cerveau humain a ce pouvoir particulier de vivre toute une vie en quelques secondes à peine. Je n’ai ni le temps de respirer, ni le temps de détourner mon regard avant que mon esprit ne chancelle sous l’afflux de pensées et de sensations. Mais je ressens très violemment une sensation ; la peur. Elle me donne chaud aux joues et me coupe le souffle. Je ne peux que présenter une face béate au monde et à l’Adulte ; une face béate qui n’a rien à dire et rien à penser. J’ai le temps d’entendre mon coeur résonner dans mes oreilles et de sentir ma tête me tourner avant qu’un réflexe particulièrement violent me face balbutier :

« Je… J’sais pas… »

L’instinct de survie : jeter un morceau de viande au chacal pour s’enfuir pendant qu’il se goinfre. Mais Loewy n’est pas un chacal et moi je ne suis pas une idiote. A peine ces mots énoncés, je sais déjà que je vais devoir en dire d’autres : je ne fuis jamais face au savoir. Face aux Autres, oui, mais pas face à la connaissance. Je ne sais pas n’est pas une option.

Je déglutis difficilement. Mon regard se perd, je quitte la face sombre de Loewy pour observer les rangs devant moi. Je tombe dans les yeux d’un garçon qui se tord le cou pour me regarder, puis je le vois se tourner vers son voisin pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Mais je vois bien qu’il me regarde, et je vois les autres Autres également ; leurs coups d’oeil indiscrets, leur curiosité malsaine. Comme début septembre. Et comme alors, j’ai envie de me rouler en boule et disparaître. Après m’être effondrée en larmes.
Une boule douloureuse s’installe dans ma gorge. J’ai chaud aux mains et au cou, au dos, aux jambes et au crâne. Je me sens suer et je hais la rougeur qui je sens sur mes joues.
Je parcours les Autres du regard avant de plonger sur Loewy. Elle n’a pas bougé. Rien a bouger. Il n’y a que moi qui bouge dans ce monde immobile.
Je regarde les yeux de Loewy et soudain je me rends compte que je dois réagir. *RÉPOND !*. Si je ne parle pas maintenant, je ne le pourrais plus. Elle me coupera et je resterais l’Idiote.

Je ne tolérerai pas la moindre faiblesse de votre part.

Oh, par Merlin. C’est aujourd’hui, alors ? C’est aujourd’hui qu’elle me juge, qu’elle m’observe, qu’elle décide de revenir ou non sur sa parole ?

Je suis tout à fait disposée à vous faire réintégrer les classes de deuxième année si vous aviez l'idée de faire preuve, ne serait-ce que d'une once, de médiocrité.

Je ne sais pas, c’est une réponse médiocre.
Je ne sais pas, c’est la réponse d’une élève qui ne veut pas savoir et qui ne mérite pas de savoir. Je ne peux pas répondre ça, pas devant Elle.
Merde, ce n’est plus le souvenir de l’Enfant-qui-devient-l’Ombre qu’elle a, mais celui de Celle-qui-insulte. Par tous les Mages, je me fous de ce que Loewy pense de moi, mais il est hors de question qu’elle pense que je suis idiote !

*Allez, allez, allez*. Je panique, mais j’essaie de ne pas le faire. Je baisse la tête pour relire ce que j’ai écris. J’essaie de comprendre la phrase, encore et encore. Mais le temps me manque, je le sais. Alors j’abandonne. Cette phrase idiote ne veut rien dire ; je ne me souviens même plus de ce que m’a demandé mon Bourreau.

« Je… » Ma propre voix me fait peur. Je prends une respiration profonde et, sans regarder personne, le regard perdu entre le mur et le plafond, je dis : « Je crois que ça veut dire.... » Je crève de peur ; et si je n’ai pas le droit de dire ça ? Je dois penser à chaque mot que je vais dire ; pas le droit de dire ce que je pense. « … que ne pas savoir… ».

Ne m’a-t-elle pas dit quelque chose sur le fait de penser avec ses tripes et dire ce que je pense ? Mais elle me l’a déjà reproché assez clairement. Trop clairement.
Que lui aurait dit la Aelle qu’elle a rencontré lors de ma première année ?
Je crois que je ne le sais pas. Ou peut-être que la réponse m’effraie ? Pourquoi l’idée même de lui dire : j’ai pas compris et c’est à ça que sert ce genre de livre me rend livide ? Pourquoi je ne peux pas m’extirper de la masse informe de mes pensées pour réfléchir convenablement ?
Si j’avais le temps de voir sous la tétanie qui me fige, je pourrais certainement trouver la réponse. Je la sens, là, quelque part. Pas La réponse, mais Ma réponse. Je sais ce que je dirais à Loewy : que ce n’est pas ces phrases sans sens qui me permettront de comprendre qu’on a pu un jour penser que la magie des femmes était moins forte à cause de ce que sont les femmes.
Je pourrais lui dire qu’il me serait bien plus utile de comprendre ce qu’elle comprend plutôt que ce que je pense saisir.
Je ne sais véritablement pas.

Tête penchée sur mon parchemin, mes cheveux ne suffisent pas pour cacher ma honte. Elle me fait tellement mal qu’elle ne peut que briller autour de moi. Et le regard des Autres me fait plus mal encore que ce qui vient de moi ; il me revoit en pleine face ma propre situation. 
Ma gorge est si gonflée de ma crainte et ma honte que je ne peux plus rien dire. Je n’essaie même plus.
J’ai du mal à respirer.
Et plus encore à ne pas chialer. 
Dernière modification par Aelle Bristyle le 20 févr. 2019, 15:48, modifié 1 fois.

22 janv. 2019, 10:25
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Isaac écoutait patiemment toutes les réponses. Il n'était pas d'accord avec certaines mais la plupart lui paraissaient juste. Mais ils n'avaient pas besoin de réfléchir pour l'instant, ce qui était intéressant c'était le savoir. Poser des questions n'avait pas grand sens. Il attendait donc juste que la directrice parle pour enfin vraiment aborder le cours.

Il leva un sourcil quand cette dernière dit qu'un cours sur les hommes aurait beaucoup moins d’intérêt. Il y avait beaucoup d'hommes qui avaient fait de grandes choses, autant que les femmes même. Déjà faire la distinction n'était pas terrible de base. Autant parler de "les sorciers et la magie dans le monde". À moins qu'elle voulait dire par là que les élèves connaissaient déjà beaucoup de figures masculines célèbres, mais que celles féminines avaient beaucoup moins de place dans la culture. Tout le monde connaissait Gwendoline la Fantasque, et quelques autres figures grâce aux cartes chocogrenouille, mais rien de plus.

Tiens, la chasse aux sorcières, exactement ce que Isaac pensait. Et ils allaient étudier des ouvrages moldus ? Le cours avait l'air bien intéressant. Mais pour avoir lu beaucoup de romans, Isaac savait que les moldus avaient une imagination débordante, est-ce que ce ne serait pas pareil dans ces ouvrages ?

La craie commença à écrire, et toutes les têtes se baissèrent pour prendre note. Isaac regarda pendant quelques secondes avant de comprendre qu'il n'avait pas pris de notes ! Il sortit rapidement ses affaires, parchemin et encre, et commença à écrire ce qu'il y avait au tableau en laissant de la place au-dessus pour écrire ce qu'il se souvenait des paroles de Miss Loewy. Elle parla ensuite d'autres figures. Il ne savait pas quoi penser de ce cours, il s'attendait plus à ce qu'elle parle de la magie en elle-même dans "magie du monde". Mais les personnages marquants pouvaient aussi être intéressants. Il écrivit sur son parchemin les différentes paroles de la directrice.

Isaac n'écouta plus trop, il notait distraitement. Il savait que quand il lirait ses notes, il ne se souviendrait peu des paroles de Miss Loewy, mais ça ne le passionnait pas, mais il voulait quand même assister aux  cours suivants qui auraient plus de chance d'être intéressants.

Il releva la tête quand il entendit la directrice interroger une fille. C'était la fille qui avait fait beaucoup parler d'elle. Elle ne l'avait pas choisi par hasard, forcément qu'elle allait vouloir la tester. Il avait un peu de la peine pour elle, la question était compliquée. En fait il ne l'avait même pas comprise. Mais peut-être qu'elle s'en sortirais bien vu qu'elle est en année supérieure.

Enfin visiblement non. La Poufsouffle sortit un simple "Je ne sais pas" suivi de quelques paroles qu'il n'avait pas bien entendue. Il grimaça, miss la directrice n'allait pas la rater. Enfin, c'est ce qu'il s'imaginait, il ne connaissait pas la directrice. Mais c'était plus que probable qu'elle engueule la jeune fille. Il n'imaginait pas ce qu'il serait passé s'il avait été interrogé lui plutôt qu'elle. Il aurait été dans une situation pas très confortable. Il attendit la réponse de miss Loewy.

Dialogues : #113F49 | 6e année RP : Ma fiche - Filière Sciences inRP

22 janv. 2019, 11:03
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Solal était surpris du manque de réaction de ses camarades et de la directrice face à la réponse d'Elian, qui était somme-toute, plutôt à côté de la plaque : on s'en fichait bien, que les moldus pensent que les sorcières ont le nez crochu ! Il dut se retenir de pouffer de rire et, sous le pingouin amoché par la combination des deux talents artistiques discutables, il se mit à dessiner une sorcière au nez crochu. Comme il l'avait deviné, le cours ne l'intéressait pour le moment absolument pas, et les tirades de Loewy ne l'aidèrent pas à changer d'avis. Sans compter le féminisme exécrable —si on voulait l'égalité, n'évitait-on pas tout simplement de faire des distinctions ?— et le fait que la directrice avait pitoyablement ignoré le retard d'Irene, une Serdaigle —regardait-elle plus loin que le bout de son nez ?—, Solal dut employer tous ses efforts pour réussir à se concentrer sur l'amas d'informations qui s'échappait de la bouche de la rumorée sorcière noire. Il jeta un regard noir à son meilleur ami Poufsouffle qui aurait sûrement du mal à décrypter son humeur, mais pour Solal c'était on ne peut plus clair : il le maudissait de l'avoir obligé à participer à ce cours qui manquait à son humble avis d'objectivité.

Solal remarqua néanmoins qu'il s'était trompé et que la chasse aux sorcières allait être étudiée ; il allait au moins pouvoir corriger quelques unes de ses idées reçues, ce qui était souvent considéré comme une aubaine pour un Serdaigle.
Si le garçon n'avait pas peur de Loewy, contrairement à certains élèves, il ne pouvait pas dire qu'il la portait dans son cœur. Elle était charismatique, certes, mais il détesta sa manière de mettre en spectacle sa propre aversion pour Aelle. Il leva les yeux au ciel d'un air exagéré ; voilà qu'un cours allait tourner au règlement de compte psychologique. Lui se fichait bien qu'elle ait été expulsée, qu'elle ait tournée au ridicule Poudlard momentanément ; il fallait être idiot pour juger la réputation d'une école au comportement d'une seule personne. Somme-toute, les adultes étaient idiots et Solal n'avait pas hâte de passer la majorité, de peur d'être contaminé.

Il n'avait pas compris les trois quarts de la question, et comme s'il se rappelait qu'il était un élève comme un autre, il lâcha son dessin pour prendre en note quelques mots qu'il n'arriverait sans doute pas à relire plus tard. Que comprenait-il ? Pas grand chose, si ce n'est que les femmes semblaient être dépeintes comme étant faible, instables et... complexes ? Il regretta ne pas avoir de dictionnaire sous la main ou de ces traducteurs qu'utilisaient les moldus. Il était certain qu'il lui fallait un équipement de ce genre, qui pourrait traduire les dires d'un adulte en mots d'un enfant.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

22 janv. 2019, 13:41
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Herminie écoutait encore les réponses de ses camarades, mais préparait en même temps son fidèle stylo-plume. Depuis la crise pétrolière, les cartouches jetables n'étaient plus utilisées. La petite blonde s'était procuré un tel objet à l'instar de nombre d'écolier moldus. Elle dévissa le bout pour pouvoir tourner le bouton, et plongea sa plume dans l'encre avant de remonter le piston avec un bruit d'aspiration mouillé. Herminie eut un sourire affectueux quand la voix d'Elian se fit entendre. Elle lui demanderait, après le cours, s'il pensait qu'elle allait développer un nez crochu au cours de sa vie. 

Continuant sa tâche elle sortit la plume et réactionna encore légèrement le piston pour équilibrer les pressions, laissant s’échapper 3 gouttes qui retombèrent dans l'encrier. Elle en aurait pour tout le cours avec cela. Posant la plume contre sa trousse, elle referma et rangea son encrier. Le nez dans son sac, elle fit la moue quand Downing - le fameux - ne put s'empêcher de commencer par démonter les gens pour répondre à son professeur. Qu'apportait-il ainsi, qu'il ait raison ou tord ? Elle se releva doucement, crispée et refusant de le regarder. La réponse d'Elian, elle, avait le mérite d'ouvrir des horizons nouveaux et de ne blesser personne (sauf si une sorcière possédant par hasard un nez crochu s'en offusquait), même si ce n'était parfois que dans des rêveries amusées. La seconde partie de son intervention était plus respectueuse, mais Herminie se demanda si remplacer le mot sorcière par sorcier ne donnait pas aussi une vérité ? A moins qu'il y ait des groupes de sorcières bien spéciales et versés dans certains arts ? Seul le mot Amazones lui vint, mais elle n'était pas très sûre de si c'était magique ou pas : après tout la fillette avait le défaut d'avoir lu beaucoup trop de livres moldus sur la magie, et pas leurs version sorcière. Que ça pouvait l'agacer ! 

Les réponses de Cassandre et d'un Serpentard rousse - première année ? - s'accordaient assez aux première idées validées par Miss Loewy, et Herminie en nota quelques mots : Les figures féminines importantes, les spécificités. Les sorcières exceptionnelles. La petite blonde ouvrit de grands yeux quand la sombre professeur du jour valida l'idée des chasses aux sorcières. Le commentaire de son camarade de classe plutôt lui avait ancré dans la tête qu'elle avait dit une bêtise, la laissant confuse et un peu honteuse. Elle resta fixée sur le visage de la sorcière, débattant des sentiments qu'elle éprouvait envers elle. Question compliquée, mais elle arborait malgré elle des yeux légèrement remplis d'espoir face à la première approbation - même par procuration - de la directrice. Le commentaire suivant, à savoir utiliser la littérature moldue, fit encore pencher la balance en la faveur d'une Miss Loewy bonne professeur : quoi de mieux qu'un sorcier adulte et savant pour l'aider à démêler le vrai du faux lorsqu'elle lisait des livres moldus ? Elle gratta encore frénétiquement ces dernières idées, puis les noms de femmes. Elle connaissait certaines mais pas Simaitha, ni Marie Laveau - une française ? - et d'autres uniquement par chocogrenouille interposée - Baba Yaga - ou littérature moldue - Wu Zetian, Impératrice - ce qui n'était pas très glorieux. Un voyage à la bibliothèque était nécessaire. Elle recopia aussi le plan de Miss Loewy. 

Herminie pensa à sa tante, et à son papa et à sa maman lors de l'exposé de Miss Loewy. Qui ne l'aurait pas fait ? Mais elle avait une information incomplète de ce côté là : Diane et sa maman ne faisait pas et peu de magie. Par contre, Herminie savait que ce n'était pas bien de ne pas partager les corvées : on lui avait expliqué à la Primary School
La partie sur la fertilité la surpris agréablement, encore une fois, et pas pour la partie sur la boue (une histoire pour un autre jour, elle le sentait). Ce n'était pas exactement ça mais ça s'approchait beaucoup. Elle fut reconnaissante à Miss Loewy de le mentionner, et hocha la tête vers elle quand elle leur dit que ce n'était pas le sujet du cours. La fillette sentit toutes ses réserves face à ce cours s'envoler. Elle notait maintenant avec une main joyeuse et l'esprit qui tournait à mille à l'heure. 

Les prochains mots au tableau, elle les recopia avec le soin qu'elle mettait dans les formules latines des sortilèges, c'est à dire beaucoup plus joliment que la normale. Mais elle fut obligée de se hâter pour capter la citation, laissant de côté certains mots pour se retrouver avec un gruyère sans queue ni tête. Déjà, ce verbe, induire, on ne mettait pas un complément après ? Induire quoi ? Qui était malicieux ? La logique voudrait que ça soit la femme mais ne disait on pas que le diable était un personnage malicieux dans les livres ? Et puis les vieilles dames, elle avaient certainement plus de jugeotes que ce monsieur là. Mordillant son stylo en fixant sa feuille, elle releva la tête pour voir si ses camarades était mieux lotis. Elle n'en eu pas l'impression. Et Aell... Bristyle qui était là depuis le début !, Bristyle, ne pouvait pas répondre. Herminie ne lui jeta pas un regard, car elle n'aurait pas voulu qu'on la regarde. Elle resta fixée de l'autre côté, sur le joli Fléreur bien loin de ces considérations. 

Herminie Peers, Septième année RP
Best Friend 9000, LA référence couleur Poufsouffle #BF9000

22 janv. 2019, 14:11
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
« On a parlé de la transcendance des sens ? C’est quoi ce truc ? » murmure l’Autre aux cheveux sombres en se croyant discrète. *Idiote*. Soufflant lentement mon exaspération, je décide de briser le silence légèrement oppressant que je laisse planer malgré leurs petites discussions. À côté de l'Autre-froide, — joli surnom pour une gamine à la peau aussi pâle et aux cheveux aussi sombre ; elle me ressemble presque, et cette ressemblance génère déjà une haine légère qui se diffuse dans mon esprit : je ne l’aime pas — une Autre tout aussi moche mais plus connue. Vanellia, n’est-ce pas ? La petite idiote croisée au Chemin de Traverse.

Je crayonne lentement ma feuille ; des arabesques en dégradé s’étendent lentement autour de mes Mots, griffonnées à l'encre sombre. Soudainement, je me décide. Tournant brusquement mon corps frêle vers l'Autre-froide, j’entrouvre les lèvres pour cracher lentement :

« Nous en avons parlé sans en parler. » Légère pause ; elle ne va rien comprendre, j’en suis sûre. Ce qui ne m’empêche pas de continuer de déverser mes Mots. « Loewy a posé une question, il semble que tu ne puisses pas comprendre ma réponse. Quoiqu’il en soit, il est malpoli de murmurer ainsi à l’insu de quelqu’un. »

Idiote. Je retourne à mon dessin-Mot sans plus attendre. La plume virevolte sous mes doigts, le parchemin dévoile sa beauté subite. Les arabesques se développent autour de Mots plus nombreux :

Poison de la différence ; par les Mots des uns,
les autres se retrouvent moins que rien.

*Les Hommes prennent un joli plaisir à se déglinguer entre eux...*, remarqué-je en souriant intérieurement. Ils se bousculent, se dénigrent, se détruisent. Moi, je les regarde et je souris. Ils s’entretuent sans voir qu’ils vont mourir. Bande d’imbéciles. Trempant à nouveau ma plume dans l’encrier sombre, je laisse une goutte s’étendre sur le parchemin avant d’inscrire, tout en haut de la page sur laquelle j’écris depuis tout à l’heure, ce que les Autres qui m’entourent ont pris en note il y a bien longtemps :

Magies du Monde

Pas la suite. *Les femmes et la Magie dans le Monde*, ressassé-je. C’est inutile. Je ne prendrais pas en note le cours mais les idées du cours. Les idées de Loewy. La Connaissance. Comment va t-elle se présenter ? Je frémis en esquissant un sourire, puis, avec hésitant, repose ma plume noire sur le papier. *J’écris ou pas ?*, fais-je, indécise. Les Mots sont clairs, pourtant. Alors je trace avec lenteur et application les Mots, qui s’appliquent sur le parchemin d’une manière très peu marquée. Ils sont presque invisibles, transparents sur le carnet, juste en dessous du titre.

Parle, parle, tu ne dis rien

Je finirais par trouver les Non-Dits, j’attraperais la Connaissance en plein vol

Les Autres parlent toujours, donnant leurs réponses avec hâte, voir même avec parfois une certaine forme de dignité, comme je le remarque chez quelques Serpentard plus jeunes que moi. Les premières années se prennent visiblement pour des rois, simplement car ils adressent la parole à leur Directrice, et croient que celle ci retiendra leurs Noms... *La Directrice*, craché-je en silence. Aussitôt, la pointe de ma plume, qui esquissait un signe sur le côté, s’arrête et manque de déchirer le carnet. La Directrice. *Elle a dit qu’c’était vrai !*, jubilé-je. Je n’ai pas besoin de ça pour le savoir, mais la confirmation de Loewy a une saveur particulière. C’est une Mage Noire. Il semblerait. *D’toute façon, ça veut rien dire, une Mage Noire !*, répliqué-je. Elle connaissait cette force Obscure qu’on nommait la Magie Noire. Je trouve ça idiot, tellement idiot... la Magie n’est que ce qu’on fait d’elle, non ? Si elle possède plusieurs branches, je ne crois pas que l’une d’entre elles puisse être maléfique. Elle doit être... particulièrement dangereuse. *Ouais ! Tellement dangereuse qu’on sombre si on l’utilise !*, hurlé-je soudainement. C’est logique. La Magie Noire n'est pas Noire, juste plus compliquée et possédant plus de risques. Et Loewy la connait... Oh, par tous les Mages, je veux arracher la Connaissance de cette femme-Force.
Mais il suffit de l’entrapercevoir pour comprendre que ces rumeurs sont réelles, après tout. L’aura de Loewy parle d’elle-même ; trop puissante pour être banale. *Elle m’fait peur*. Explosion de terreur. Bien sûr que non ! *Elle est trop puissan...*. Tais toi ! Elle n’est pas forte, juste particulière. Moi, je peux être plus forte qu’elle ! *C'est faux !*. Si. Elle ne pourra jamais m’atteindre. Je sais me défendre. Moi aussi, je peux faire de la Magie.

« Dans l’un de ces livres, on peut lire : Le diable induit volontiers le sexe féminin, lequel est inconstant à raison de sa complexion, de légère croyance, malicieux, impatient et mélancolique pour ne pouvoir commander à ses affections : et principalement les vieilles débiles, stupides et d’esprit chancelant. »

*Q...*. La suite n’est que flou et incompréhension. Je me désintéresse des mots sans valeurs de Loewy pour me plonger dans la brèche qu’elle a ouvert avec ses Mots, ses véritables Mots. Ce livre ! Lequel est-ce ? Je veux lire ce livre ! Je veux lire ce livre où l’homme idiot s’est entretué. Loewy, par ses paroles, a brisé ma contemplation de mon dessin. Ma main droite se dresse fébrilement malgré tous mes efforts pour la garder baissée, et je frémis d’excitation en ressassant lentement les paroles de la Directrice. Le diable... Ah ! je vais prendre la parole, et ce sera sans doute la seule fois où je le ferais durant le cours. Ensuite, je me contenterais de guetter dans mon coin, pour arracher la Connaissance de Loewy. *Pourquoi j’lève la main ?*. Question subite. Pourquoi je lève la main ? Je devrais baisser mon bras et me tapir dans mon coin, prenant des notes discrètes et restant invisible.

*J’veux l’approcher*. Ah ! c'est donc ça. Pour ingérer la Connaissance de Loewy, il faut la pousser à me la révéler. Peut-être que mes Mots en seront capables, non ? Mais elle m’ignore. Elle semble fixer un point, un Autre qui se trouve sur la même rangée que moi mais à mon opposé. Sans doute qu’elle l’a interrogé. *Arrête d’m’ignorer !*, grondé-je. Elle fait comme si j’étais invisible. Je la déteste pour cela, parce que je veux justement me faire remarquer. Pas comme une élève disciplinée ou indisciplinée, juste comme moi. Je veux juste qu’elle assimile ma face dans son esprit, qu’elle y colle une étiquette intéressante. Comme ça, je pourrais peut-être mieux l’approcher, une prochaine fois.

Ma main gauche trépignant en l’air, je continue de dessiner sur le parchemin. Quoique je ne dessine plus. Non, désormais, je grave, je sculpte. J’enfonce ma pointe trop profondément, et même s’il n’y avait plus d’encre, elle s’inscrirait tout de même. Je n’écoute pas les Autres, ni la personne qui doit être interrogée par Loewy en ce moment même. J’attends que la Directrice se désintéresse, et pour passer le temps, je grave des arabesques qui forment des Mots.

“Malleus Maleficarum”, “De la démonomanie des sorciers”, “De praestigiis daemonum”

J’en ai rien à faire de ces titres idiots et incohérents. Mais je veux lire son machin sur les démons qui envahissent la femme, là. C’est tellement idiot que ça doit avoir une trace de Profondeur. La complexité de l’esprit féminin... *Ah ! Bande d’idiots, c’est l’esprit des Humains qui est trop complexe !*, rie-je. Les femmes ne sont rien, dans tout cela, qu’un prétendu “sexe” définit par tous, pour séparer les uns des autres.

Et Loewy m’ignore encore. Mes doigts s’ouvrent puis se replient, font trembler mon Être entier à la pensée de causer devant la classe entière. *J’n’causerais pas d’vant la classe entière*, réalisé-je. Non, je ne causerais qu’à Loewy. Mes Mots glisseront sur les Autres, ou du moins je l’espère. Peut-être qu’ils glisseront aussi sur la Directrice. Ou pas ? Quoiqu’il en soit, les Autres seront invisibles : mes paroles et mes pensées ne s’adressent qu’à moi, à Loewy... et aux chinois. Mais eux, ils sont partis. Pour toujours... *Et alors !? Rien à faire !*. Soudainement, les Autres se mettent à murmurer. Lentement, doucement. *Qu’est c’qu’ils o...*.

« Je… J’sais pas… » murmure t-Elle.

*Merlin !*. Mon cœur s’affole. Je prends soudainement conscience des paroles de Loewy ; elles m’atteignent enfin. Je sais ce qu’elle a dit, maintenant. « J’aimerais savoir ce que vous pensez de... cela… Mademoiselle Bristyle, par exemple ? » Ses paroles se frayent un chemin dans mon esprit, sifflent à mon oreille. Par tous les Mages. Je ne l’avais pas vu. Je n’avais vu personne, sauf Loewy, et les deux Autres qui se trouvent à côté de moi. Mais maintenant, je ne les vois plus ; non, je ne vois plus qu’Elle. Pourtant, je ne la regarde pas. Parce que je ne dois pas me tourner. Si je me tourne, si mon regard transperce la barrière de mes cheveux et des Autres, je La verrais. Mais je ne dois pas. Je dois me contenter de la Ressentir.
Mais pourquoi ricanent-ils tous ? Ils murmurent, crient lentement, crachent leurs paroles qui semblent faites de venin. Qu’ont-ils, tous ces Autres ? Je crois que j’ai oublié pourquoi Elle a été exclue. Je crois que j’ai oublié qu’Elle a été exclue. Comme si Elle n’avait jamais existé, avant cette Aube.

« Je… Je crois que ça veut dire… que ne pas savoir… » souffle t-Elle encore une fois. Qu’est ce qu’Elle fait ? Pourquoi Elle bégaye bizarrement ? *T’as peur de Loewy, Aelle Bristyle ?*. Aelle Bristyle. Son Nom complet. Comme cette Nuit là. Un moyen de me détacher d'Elle ; de la réduire à un statut d’Autre.

*CAUSE ! PAR TOUS LES MAGES, CAUSE !*, me déchainé-je. Je veux qu’Elle parle, qu’Elle déverse ses paroles. Mais Elle s’arrête, brisée. En cet instant, j’aimerais bien la détester. Je ne comprend pas pourquoi je n’en suis pas capable.

*Est-ce que tu pleures ?*. La question fuse dans ma tête. Aussitôt, mon cœur transplane vers un coin inconnu du Néant. Peut-être qu’Elle pleure. Peut-être que, là-bas, assise à une place si lointaine et si proche à la fois, elle est en train de déverser des larmes. *Je... J’veux pas !*, crié-je. Elle doit être en train de sourire et de narguer Loewy, comme ça, je n’ai pas besoin de la plaindre ou d’avoir peur pour Elle. Mais je crois que ce n’est pas le cas. Je crois que, là-bas, Elle aussi, Elle se sent mal. Pitoyable ? C’est ce qu’Elle m’avait dit ; peut-être que là, c’est à Elle d’être pitoyable.

*J’aime pas t’voir pleurer*, songé-je avant de me rattraper. Je ne veux pas de cette pensée. Elle ne m’appartient pas. C’est sa pensée. Et je ne veux pas de sa pensée. *Pourtant, c’est aussi la mienne, non ?*. Non. De toute façon, Elle ne pleure pas.
Mais je suis obnubilée par une Vision Imaginaire d’Aelle en larmes.
Que m’avait-Elle dit, déjà ?

Sois pas pitoyable.
J’sais pas pourquoi tu l’es mais…
J’aime pas t’voir pleurer.


*Merlin*. Peut-être que là, c’est son tour, d’être pitoyable. *Et alors ?*. C’est ça, et alors ? Je m’en fous, moi. C’est pas mon problème, si Elle ne sait pas quoi répondre, n’est-ce pas ? Je m’en fiche, d’Elle, et de tous les Autres aussi.

J’ai perdu l’espoir qu’Elle réponde. *Je... moi non plus, j’aime pas t’voir pleurer !*. Encore des mots murmurés dans les tréfonds de mes pensées alors que je devrais me lever pour les hurler à travers la salle. Encore une Promesse, un Serment, mais qui se cache à l’intérieur de moi : *si t’es pitoyable, alors j’serais forte pour toi !*.

Et je veux la regarder. Elle est là, à ma portée. Je pourrais la dévorer du regard, l’avaler toute entière. Je clos mes paupières, très fort. Très très fort. Parce que j’ai envie de la regarder, mais que je ne dois pas. C’est interdit. Je ne sais pas d’où vient cette interdiction et je hais celui qui l’a créé ; mais c’est interdit.
Mes paupières se lèvent lentement, mon regard définitivement dirigé à l’opposé d’Aelle.

Et je vois Loewy, qui, lentement, dirige son attention vers moi ; moi qui lève la main comme une idiote. Aussitôt, mon bras tombe, emporté par ma terreur. Je ne veux pas parler. De toute façon, je n’ai plus rien à dire. Je me rends soudainement compte que je n’ai pas compris la phrase, que je n’en pense rien du tout. Je ne sais pas. Comme Elle ; comme Aelle.

*Non !*. J’ai levé la main, je ne peux pas abandonner. Pas devant Loewy ; pas devant Aelle. Et surtout, surtout, pas devant la Connaissance. Si je passe pour faible devant Loewy, elle ne me dévoilera jamais sa Connaissance, même accidentellement.

« Je..., » commencé-je lentement avant de m’affoler. Qu’est-ce que je voulais dire, déjà ? Je ne me souviens plus. Si. L’idiotie de cette phrase. « C'est débile. » affirmé-je soudainement. Tellement débile. Un sourire moqueur se dessine lentement sur mes lèvres, avant de s’effacer parce que je dois trouver la Connaissance. Peut-être même qu’Aelle me regarde ; en tous cas, Loewy doit le faire. « Pas l’idée, hein, enfin si, elle aussi, mais... ça, c’est moins important. » La phrase est moins importante que le fait de répondre pour être forte et prendre la place d’Aelle, pour la sauver. *La sauver ?!*. Je ne dois pas la sauver ! De toute façon, je ne peux pas ! Pourtant, je veux au moins la sauver des regards. Je peux, ça ? « La phrase est débile. Le diable, hein ? » Le diable. *C’est toi, l’diable, Loewy ?*. « Le diable. Quand on formule une affirmation, faudrait pas faire attention à pas s’contredire soi-même ? » Je dresse la tête ; fière de moi. Pourtant, je continue d’hésiter et de bégayer. Incapable. « Parce que si l’diable, iel n’envahit que le genre féminin, ne devrait-iel pas être lui.elle-même être féminin ? » Iel. J’essaye désespérément de confirmer mon idée. Pourtant, le diable n’est rien de tout cela, n’est-ce pas ? « Mais de manière plus générale, ce diable... Iel devrait être au-dessus de ces genres. C’est idiot : on dénigre les femmes en les disant possédées par un homme. » Non ? Je crois que ce n’est pas ça, en fait.

Je baisse la tête, lentement. J’ai dit n’importe quoi. Et Aelle se trouve juste là. Peut-être qu’elle pleure... *J’dois r’garder !*, répliqué-je en serrant ma plume de toute mes forces. Sur le papier, mes pensées affolées s’inscrivent brusquement :

Elle sait pas ; je crois que moi non plus

Je tends mon cou, commence à exécuter le mouvement de rotation qui me permettra de la voir. Peut-être aussi de croiser son regard. Une mèche tombe soudain devant mon regard, et mon cœur se serre. *Je-dois-la-rega...* NON !! Mes yeux me piquent mais je baisse le regard vers ma feuille. Je ne sais pas ; je veux savoir.

Soudain, j’écarquille les yeux. « Et puis... si les femmes étaient possédées par le diable, si elles étaient moins fortes, j’crois qu’il n’y aurait personne dans cette salle. Parce qu’il n’y aurait personne pour apprendre un truc intéressant. » Ouais, si Loewy n’était pas forte, trop forte, personne serait ici, et pour cause : aucune Connaissance ne serait prête à être dévoilée. « Mais j’dis pas que l’esprit des femmes n’est pas complexe... vous ne croyez pas que tous les esprits sont particulièrement complexes ? » finis-je en murmurant. Je suis à peine audible ; mais assez pour qu’elle comprenne.

Je crois que je viens de la provoquer. Je crois que je ne voulais pas le faire, mais que j’étais pleinement consciente de ce que je faisais. *Par les chinois... je-voulais-pas-qu’est-ce-que-j’ai-fait !*.
Je ne sais pas si je n’ai pas été pitoyable, en fait. Et peut-être que là-bas, Elle pleure. Ou pas. Mais je ne dois pas la regarder. Jamais.

C’est dur.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

22 janv. 2019, 19:19
Cours n°3 - Les femmes et la magie dans le monde
Thalia, je la connaissait depuis quelques cours tumultueux, semblait réellement convaincue par son intelligence La remarque qu'elle marmonna à l'encontre de Loewy après que celle ci lui ait répondu avec vraisemblance me sembla impertinente. Qu'avait-elle donc elle à parler de connaissance ? Je l'appréciait sans doute un peu mais les comportement méprisants me laissais en travers de l'estomac comme des envies de répandre la connaissance par les coups. La directrice aimait parler aux gens comme elle ? Certainement une façon d'être qui la poussait à accorder son attention à cette fille trop haut perchée. Je soufflais du nez brièvement, juste assez d'air pour chasser mes mauvaises pensées et prêtais attention à d'autres.

J'écoutais les réponses des autres, bien plus utiles que les miennes et baissais la tête honteuse. Je n'aurais pas du m'exprimer sur le sujet, après tout je n'y connaissais rien. A quoi bon participer si ce n'était que pour apporter de l'inutilité ? Et l'autre qui voulait sa connaissance, eh bien ce n'était pas moi qui allait lui apporter ! Et je ne m'était même pas présenté. Non vraiment, pitoyable. Certains chuchotais entre eux et ça me semblait être une meilleure chose à faire, les remarques inutiles devaient être chuchotées. Mais je n'avais personne, personne avec qui chuchoter. Et quand bien même, n'aurait-ce pas été irrespectueux ? Je préférais me taire et obéir sans doute, c'était plus simple. Je préférais parler, faire un bruit à réveiller un crapaud cornu mais dans ma tête, seule.

Les femmes auraient moins de pouvoir ? Mais qu'on s'insurge ! Pourquoi personne ne semblait trouver anormal que l'on ai à séparer ainsi les sexes même en cours. Je serrais les dents et inspirais avec force. Maîtriser sa colère, élément fondamental de la vie en société.

Je priais intérieurement pour qu'on ne nous explique pas que les femmes avaient moins de pouvoirs, qu'elles étaient victimes de chasses aux sorcières, que le moindre exploit reconnu à une femme était à marquer d'une pierre blanche de par leur rareté, que les hommes avaient plus de pouvoir, plus de chance, plus de force, plus de.... trop d'avantages en comparaison dans l'histoire. Je soupirais lentement et hésitais à m'abandonner à une sieste entre mes bras le temps que chacun ai fini de dire la même chose que le précédent. Les garçons ça ne servait pas à grand chose d'autre qu'a se croire plus fort que tout.

Je me relevais lorsque le professeur Loewy reprit la parole. Je trempais ma plume dans l'encre et notait le plan tête posée dans la main, coude servant d'appui sur la table :
I-Un chasseur sachant chasser, tire sur la sorcière.

ou Le Moyen-âge , une ère très chouette.


II-Wow, des femmes aussi on fait des trucs bien

ou On les connait tous mais parlons en quand même.
Je reniflais, décidément ce cours ci je ne daignerai pas respirer avec ma bouche...
Elle continuait à parler, pas inintéressant mais pénible tout de même à entendre. Elle interrogea une élève, usant du fameux "hasard" que les professeurs aiment tant utiliser comme excuse pour lancer leur foudre sur un élève en particulier.

La professeur avait visé juste, elle avait réussi à rendre une élève complètement paniquée. Je la plaignais, elle semblait en de si mauvaises dispositions pour répondre... Elle ne su que rester aphone et que je la comprenait, affronter le regard de cette femme, aussi noir sans doute que sa magie, devait être une épreuve terrifiante. Que pouvait-elle contre ça ?

Si j'avait été interrogée je n'aurais sans doute pas pu répondre... ou bien j'aurais répondu quelque chose d’inintéressant. Mais c'était aussi pour ça que jusqu’à présent je n'avais pas donné mon nom, comme ça impossible de m'interroger, je me sentait intouchable. Plus spectatrice qu'actrice du cours et ça m'allait parfaitement bien !

Et à nouveau je l'entend. Thalia, vraiment cette fille désire être actrice du cours. Mais que cherche t'elle à ainsi monopoliser pour elle l’attention du professeur ? Encore à jouer les malignes. Elle venait en aide à sa pote visiblement, mais je ne savais si l'action était louable au vue de son comportement. Elle agissais comme une personne sûre d'elle, qui se sentait meilleure que tout et je n'aimais pas ça. D'un côté je l'appréciait, mais je crois qu'en cours rien n'était pareil, son comportement était trop différent de celui que je lui connaissais. Je lançais un regard noir dans sa direction, je la jalousais certainement au fond, c'était ça qui attisait ma haine. Mais tout de même, même en faisant preuve de bon sens je ne réussissais pas à trouver son comportement beau ou intéressant.

"Comme l'a dit une sagesse profonde, plus vous essayez de rentrer dans le moule, plus vous allez ressembler à une tarte."