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28 juin 2019, 10:21
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Aliénor fronçait les sourcils devant Harriet. Elle venait de jouer avec sa pièce mais elle ne s’attendait pas d’un intérêt quelconque d’Harriet pour cet objet totalement insignifiant. Elle n’avait même pas de valeur, c’était une pièce décorative. C’était juste pour elle et son père, un truc entre eux. Croire à ce lien imaginaire aidait Aliénor à ne pas se sentir entièrement seule.

Elle laissa échapper un « mmh » quand la rousse exprima son opinion sur la Vie. La vie, le hasard, c’était pareil juste le nom qui changeait. En attendant on subissait quoi qu’il se passe et on avait que peu d’importance sur ce qu’il se passait autour de nous. Aliénor soupira en s’appuyant contre un bureau. Bureau sur lequel il y avait quelques graffitis elle passa ses doigts sur une gravure alors que la question d’Harriet tomba dans la pièce.

Elle était seule. Aliénor était seule, il n’y avait plus personne à Bristol dans sa maison, plus personne. Il n’y avait plus de Delphillia en Grande-Bretagne, enfin si Marina, la grand-mère de Lili. Mais ce n’était pas vraiment de sa famille, elle ne la connaissait pas. Ses yeux se détachèrent de la gravure sur le petit bureau de bois pour se poser sur Harriet. Aliénor se mordit la lèvre avant de ressortir sa pièce et de la lancer vers Harriet pour que celle-ci l’attrape.

-Ils sont en Espagne, mais Papa à la même pièce là-bas. Il m’a dit que grâce à elle on serait reliés et qu’il m’enverrait des lettres pour me tenir au courant de l’avancement de l’enquête.


Les policiers moldus à Bristol avaient intérêt à être efficaces, Aliénor ne pourrait pas tenir très longtemps en sachant que ses parents sont si loin d’elle. Même si du coup, elle peut faire ce qu’elle veut sans trop craindre de remontrance de leur part, elle avait peur de ce qu’il pouvait se passer sans eux. L’Espagne c’est un autre pays, il faut traverser la Manche et toute la France pour arriver là-bas… C’est vraiment loin, Aliénor n’était jamais allée aussi loin dans sa vie. Ça lui paraissait impossible, inatteignable.

-J’ai l’impression de découvrir une nouvelle Claire alors que… Ben c’est ma maman.

Sa mère ne lui avait rien envoyé, aucune lettre, pas un mot sur la lettre de son père. C’était même Cyril qui avait écrit « ta mère et moi t’aimons », elle, elle n’a fait aucun effort. Elle avait rejeté Aliénor de sa vie sans rien dire en lui offrant juste un pauvre collier qui appartenait à son frère. Pourquoi elle n’avait rien dit, pourquoi elle ne disait pas à Aliénor qu’elle allait bien et que tout allait rentrer dans l’ordre ? Aliénor passa une main dans ses cheveux et se rappelant le coup de tout à l’heure elle ralentit son geste.

-Toi il a essayé de reprendre contact avec toi ?

Le regard de la fillette chercha celui d’Harriet.

-Même s’il est bête de te trouver bizarre, tout le monde est bizarre et c’est ça qui est bien, sinon c’est ennuyant.

Voilà une autre vérité générale pour la fillette. Etre bizarre n’était pas un défaut, elle-même était bizarre, elle n’aimait pas les câlins, ne trouvait pas les choses mignonnes transcendantes, et elle avait beaucoup de mal à considérer les gens comme ses amis. Si ce n’était pas preuve de bizarrerie… Mais elle était bien comme ça et elle n’allait pas changer pour quelqu’un qui pensait le contraire.

Elle était sûre que le Papa d’Harriet allait reprendre contact avec elle. C’était sa fille et il ne pourrait pas l’ignorer longtemps. C’était la famille, on ne peut pas renier sa famille. Non ? Aliénor avait toujours vécu avec des parents qui s’aimaient et qui l’aimaient beaucoup en retour. Même s’ils ne se le disaient pas beaucoup, sa mère la serrait contre elle, son père lui disait qu’il était fier d’elle, il lui parlait de créatures magiques durant de longues heures et sa mère admirait ses dessins. C’était leurs manières à eux de se dire « je t’aime ». Ce n’était peut-être pas conventionnel, mais c’était comme ça chez les Delphillia.

Alors elle était sûre que le père d’Harriet allait revenir, c’était obligé.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

28 oct. 2019, 13:36
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Tu étais toujours assise, face à une jeune fille qui ne tenait plus vraiment en place. Enfin après tout peu importe si elle marchait, tant qu'elle restait dans la pièce.

Tu attrapas le petit objet au vol, tandis qu'elle te débitait l'état actuel de ses parents. *L'Espagne, c'est vachement loin, ils sont tarés de partir sans leur fille quand même.* Parce qu'en effet, même si ton père n'était pas un très bon exemple, tu avais toujours pensé que quand on commence quelque chose, il faut aller jusqu'au bout. Ainsi ce n'était pas raisonnable d'abandonner un gosse qui n'a pas encore atteint l'âge adulte. Ou si c'est pour l'abandonner, et bien il fallait réfléchir avant.

La piécette roulait dans tes mains. Sans réfléchir, tu la lanças dans les airs. *Si ça tombe sur pile, alors je vais revoir mon père, puis si ça tombe sur face, et bien je ne le connaîtrais jamais.*
La pièce tourne dans les airs, tu la fixes du regard. Elle retombe vers le sol, on se croirait dans un film au ralenti. Elle atteint le carrelage, bruit strident qui rebondit contre les murs. Elle roule dans la direction d'Alienor, tu te mords la lèvre. Elle continue de rouler doucement, non mais sérieusement même une tortue avance plus vite. Et puis soudain, elle s'arrête aux pieds de la jeune fille, c'est le début d'un Charlie Chaplin muet.
Tu lèves des yeux graves vers ta camarade.

"Alors, pile ou face ?"

Tu attends sa réponse avec impatience, même si c'est presque aussi con que les voyantes qui tirent aux cartes.


"J’ai l’impression de découvrir une nouvelle Claire alors que… Ben c’est ma maman."

Voilà encore une différence : elle ne comprend pas pourquoi mais elle découvre une nouvelle mère et cherche ou du moins cherchera bientôt à retrouver l'ancienne, tandis que tu cherches à découvrir un père.
Deux sentiments très proches, qui pourtant diffèrent en ce point.
Alors ça y est, tu as trouvé comment lui expliquer que tu souffres, et pourquoi.

"Tu vois, toi tu souffres parce que tu n'arrives plus à retrouver ton ancienne mère, celle que tu aimais. Enfin j'veux pas parler à ta place hein, mais j'pense que c'est ça. Elle t'a abandonné alors que t'avais toujours vécu avec elle, et que t'avais connu rien d'autre. Alors les gens pensent que ce n'est pas très difficile car tu es déjà heureuse d'avoir des moments passés avec elle dont tu peux te souvenir. Mais comme tu cherches à la retrouver, ça te fait du mal. Et p'is justement ces souvenirs, il font chialer."

Tu reprends ton souffle, et essaies de ne pas te perdre dans tes mots pour pouvoir être la plus compréhensible possible. Sans la lâcher du regard, tu continues à débiter ton discours :

"Alors qu'à l'inverse, il y a moi. La petite orpheline qui n'a jamais connu son père. Donc tout le monde pourrait penser qu'elle s'en fout parce qu'elle ne l'a jamais connu et que, si ça se trouve, il l'aurait tapée, elle aurait vécu une horreur et donc que finalement, c'est peut-être mieux comme ça. Elle ne sait pas ce que c'est d'avoir un père, donc cela ne lui manque pas. Mais tu vois, j'essaie de le chercher, de le découvrir. Je cherche quelque chose que je n'ai jamais vu, jamais connu, quelque chose qu'il me manque. Et ça, ça fait putain de souffrir."

Mais qu'est-ce qui t'arrive, Harriet ? Tu n'as presque jamais autant parlé en quelques minutes.
Mais voilà qu'il te faut finir ton discours, toi qui es sur une si bonne lancée. Alors tu te lèves, et te diriges vers ton ainée.

"Donc, en somme, personne ne mesure vraiment la souffrance d'un abandon. On cherche toujours des raisons de ne pas s'inquiéter pour les petits orphelins. Mais quand on subit cette souffrance, alors on la rencontre vraiment. Et c'est pas du tout agréable, perso je préfère limite passer ma vie entière dans le monde des bisounours. Pas vrai ?"


Évidemment que ton père n'a pas essayé de te recontacter, ça serait le monde à l'envers. Tu aurais tant rêvé de recevoir, ne serait-ce qu'un mot de la part de ton paternel ! Mais non, et d'ailleurs tu ne sais même pas comment le contacter. Et puis même si tu savais, je ne crois pas que tu aurais la force de lui écrire.

"Nan. Il m'a pas recontacté."

*C'est vrai tiens, il paraît que tout le monde est bizarre, au fond... Enfin plus ou moins.* D'ailleurs, ta mère aussi est bizarre, alors pourquoi avait-il accepté sa femme et pas sa fille ? Quoique, maintenant, je ne crois pas qu'il ait essayé de recontacter ta mère, vois-tu.

Tu sortis la main de ta poche, un papier froissé serré contre ta paume. Bientôt, tu tenterais de lui expliquer quelque chose.

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Harriet-Irma-Flash Greenwood-Mcqueen, prédictions en tout genre en moins d'une seconde !
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28 oct. 2019, 16:31
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Le regard de la fillette glissa sur la pièce qui s’était échouée à ses pieds. Mais avant qu’elle ne se décide à se baisser pour la ramasser, Harriet commença à répondre. Les yeux braqués sur le petit cercle doré, elle écoutait sa cadette.

Non elles n’étaient pas pareilles, pas le même abandon, mais abandon quand même. C’est un mot qui fait mal et qu’on n’a pas vraiment envie d’expérimenter. Alors pourquoi ça arrivait dans la tête d’Aliénor comme une claque méritée par un enfant. Elle l’avait mérité ? Non, elle n’avait rien fait pour cela, elle avait fait ce qu’elle avait pu durant les vacances de Noël, elle avait enduré ses mois de silence sans rien dire, elle avait imaginé les pires situations, elle s’était inquiétée sans jamais avoir de nouvelles en retour. Alors non, elle ne l’avait pas mérité. C’était injuste et n’importe quel ado ou enfant de son âge ne peut supporter l’injustice.

La souffrance était différente. Harriet remettait en doute ce qui était pour Aliénor acquis. On ne pouvait pas manquer de ce qu’on n’avait jamais connu. C’était plus de la jalousie pour Aliénor. De la jalousie de ce que l’on peut voir chez les autres. Mais la jalousie ça fait mal aussi. C’est un sentiment étrange la jalousie. Les gens n’aiment pas être jaloux, c’est mal vu. Mais c’est tout naturel non ? Tout le monde a été jaloux dans sa vie, que celui qui ne l’a jamais été lui jette la première pierre. Elle acquiesce tout de même d’un mouvement de tête les propos de sa camarade.

Mais le monde des bisounours ? Aliénor arqua un sourcil puis une moue dégoutée s’imprima sur son visage. Euh non, pas vraiment. C’était le dernier endroit où elle voulait être, un lieu où tout le monde aime tout le monde et on se fait des câlins en mangeant des bonbons… A vomir.

-Sans moi le monde des bisounours…

Ca voix n’était pas forte, elle se parlait presque à elle-même. Non pas qu’elle ne voulait pas partager cela avec Harriet, mais elle ne voulait pas le crier, ce n’était pas nécessaire.
Elle se baissa enfin pour récupérer la pièce qui était sur le sol.

-Face.

Elle la fit rouler entre ses phalanges avant de la placer dans une de ses poches. Elle n’aimait pas trop que quelqu’un d’autre s’en empare finalement. Ses yeux dérivèrent dans la pièce, cette salle de cours était un lieu bien étrange pour une discussion comme celle-ci. Mais elle avait accueilli Aliénor alors c’était une bonne pièce. Elle ne se souvenait même pas quelle matière elle avait ici, peut-être qu’elle n’avait pas encore eu cours ici, que ce sera l’année prochaine en divination, en soins aux créatures magiques ou autre. Ou alors c’était une des nombreuses pièces inutiles de ce château. C’est vrai ça. Le château regorgeait de pièces en tout genre qui avaient une utilité peu évidente.

-Harriet, t’es cool tu sais ? Et je pense que ton père pense à toi souvent. Peut-être qu’il a juste peur de ta réaction, qu’il se sent trop nul pour venir te voir.

Ça ne devait pas être facile d’abandonner quelqu’un, il devait forcément y avoir une raison. Ses parents en avaient une de raison. La police, le passé de Claire et tout ça qui lui tombait dessus qui faisait qu’elle ne pouvait plus le supporter. C’était une raison. C’était lâche pour Aliénor, mais si c’était nécessaire, c’est bien de la part de son père de tout faire pour sa femme. Donc le père d’Harriet avait certainement une raison et ne pas avoir pu l’expliquer à sa fille trop jeune, il doit se sentir pitoyable. C’est comme ça que ce sentirait Aliénor à sa place. Pitoyable et honteux. Et puis peut-être que son père était nul et qu’il était mieux qu’elle ne le connaisse pas. Finalement si son père est un vrai connard, elle est mieux sans lui.

-Mais t’es cool d’avoir récupéré mon carnet et de m’avoir retrouvé.

Ses yeux se posèrent sur son carnet qu’elle avait abandonné sur le sol en se levant. Elle avait encore du mal, elle ne savait pas si elle allait redessiner un jour. Déjà qu’elle ne dessinait plus trop depuis Noël, alors en voyant que sa mère est quelqu’un d’autre, qu’elle a appris le dessin auprès d’une inconnue et d’une menteuse… Ca faisait mal. Elle ne voulait pas être comme elle.

-Je sais pas si je redessinerais, mais j’aurais certainement regretté.

Son cœur se serra dans sa poitrine, elle souffrait, ça faisait mal et en plus de sa à avoir pleuré comme elle l’a fait elle devait ressembler à un panda zombi avec le teint pâle et des cernes jusqu’aux pieds. Elle prit une grande inspiration avant d’expirer par le nez en relâchant ses épaules.

- En tout cas, moi je n’abandonnerais jamais personne.

Son regard était franc, c’était une promesse qu’elle se faisait à elle-même, comme un serment inviolable avec elle-même. Elle ne pourrait pas faire endurer ça à quelqu’un d’autre, ça faisait trop mal et ça laissait des marques à vie.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

28 oct. 2019, 17:39
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Finalement, ton exemple ne s'avérait pas bon. Cette fille préférait sa vie actuelle à une vie dans le monde des bisounours, contrairement à toi.

"Bah, personnellement, je préfère vivre dans le monde des bisounours qu'abandonnée par mon père. Après, j'avoue que bisous câlins toute la journée, c'est pas vraiment ragoutant... Erk ! Mais bon, au moins tu as trouvé de quoi te réconforter : c'est toujours mieux que de se transformer en machine à bisous poilue."

Un sourire s'esquissa sur tes lèvres. Cette fille te faisait rire, dans certaines de ses paroles. Elle parlait simplement, sans mots compliqués et avec ses sentiments.
Tu regardas tous les mouvements qu'elle fit pour attraper la pièce en les décomposant. Te mordant la lèvre jusqu'au sang et plissant les yeux de toutes tes forces, tu attendais le verdict. Pile ou face ? *Pile pitié, pile.* C'était inespéré.

"P'tain !"

Ah oui, à ce moment-là, les pièces à double pile auraient été vachement utiles.
Mais voilà, plus jamais tu ne reverrais ton père, c'est même elle qui l'avait dit. Mais au fond Harriet, ce n'est qu'un truc con, ce n'est que le hasard. Ton sourire était effacé pour longtemps en tout cas.
Tu avais envie de pleurer, de jeter sa fichue pièce par la fenêtre, de donner des coups de pied partout ou tout simplement de gueuler à la mort. Tu étais à deux doigts de t'enfuir, de ne plus jamais parler à Alienor. Mais c'était un peu con franchement, juste pour une pièce...
Une larme tomba sur ta joue, puis une deuxième.

Alors que tu étais prête à quitter la pièce en courant une parole te fit changer d'avis :

"Harriet, t’es cool tu sais ?"

Tu te retournas vers ton ainée, les yeux brillants de larmes. D'un coup de manche, tu essuyas tes pleurs et la regardas dans les yeux. C'était impossible, impossible que quelqu'un dise ça à une gamine insupportable dans ton genre.

"Te fiches pas d'moi, Alienor."

*Papa... pense à moi souvent ?* C'est peut-être vrai, après tout... Peut-être qu'il s'en veut, qu'il a passé onze ans de sa vie à rédiger des excuses. Peut-être qu'il a raturé, effacé, recommencé mainte et mainte fois. Et peut-être que sa lettre est actuellement attachée à la patte de je-ne-sais quel oiseau, que Rhys Greenwood va venir te voir, que tu vas lui foutre une énorme gifle avant de le serrer dans tes bras...
Oh et puis quoi encore, Harriet ? Tu ne le verras jamais, ton père. C'est qu'un connard, tu m'entends ?

Tu sursautas. Ta bulle de bonheur explosa et laissa sa place à la réalité, à cette fille et à cette grande salle vide. Si seulement c'était vrai, ce qu'elle disait... Si seulement elle pouvait se transformer en Madame Irma, un châle violet sur la tête et une robe aux motifs astronomiques pour te prédire que tu reverrais ton père un jour... Mais je crois que ce n'était pas dans ses capacités, dommage Harriet.


Au moins, même si tu avais gâché son moment à elle, Alienor n'était pas fâchée que tu lui ai rapporté son carnet et que tu sois restée. C'est vrai que cette discussion avait été enrichissante, pour elle comme pour toi. Il en fallait des discussions comme ça, et plus souvent c'est certain.

"Heu, de rien. Ça aurait été vraiment dommage que tu jettes ce beau carnet. Ça valait bien la peine de te courir après... Je suis pas une sportive, moi !"

Tu avais presque retrouvé le sourire, finalement. Par contre, il était hors de question pour toi que ton artiste arrête de dessiner.

"Quoi ? Pourquoi tu veux arrêter le dessin ? C'est trop triste ! T'es vraiment... une artiste, tu sais ? Oh nan mais c'est vraiment trop nul sinon... Pourquoi tu veux arrêter, y'a un truc en rapport avec ta mère ?"

Toi non plus Harriet, promets-moi que tu n'abandonneras jamais personne. Je pense que tu as assez souffert pour en tenir une bonne leçon. Apparemment, l'on n'apprend pas que de ses erreurs mais aussi de celles des autres.

"Moi non plus, je n'abandonnerai jamais personne. Ni ma famille, ni mes amis. Ni toi d'ailleurs, même si un jour tu te transformes en bisounours, j'te jure que je t'abandonnerais pas."

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28 oct. 2019, 20:35
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Un monde où tout allait pour le mieux. Oui ça faisait rêver, elle ne le sait pas encore, mais ses épreuves, cet « abandon » si on peut appeler ça comme cela, fait ce qu’elle est et ce qu’elle va devenir. Oui elle a découvert qu’elle n’était pas si forte que prévu, mais on ne peut pas tout avoir du premier coup, elle deviendra forte parce que la vie n’est pas toute rose. Mais de là à le comparer avec le monde des bisounours, rien de mieux pour la faire fuir et visiblement les effusions d’amour baveux c’était autant sa hantise que celle d’Harriet. Oui elle aurait aimé avoir un père, mais elle ne serait pas qui elle est maintenant si elle l’avait connu intimement et qui sait peut-être qu’il refera surface ? Non, c’était sûr, il refera surface, pour le plus grand plaisir de la rouquine, Aliénor en était sûre.

La réaction de sa camarade face à sa phrase ne la surprit pas plus que ça. Il était évident qu’elle ne se voyait pas cool ou quoi que ce soit d’autre. Mais elle devait prendre confiance en elle et surtout s’ouvrir au monde qui aurait tant à gagner d’une fille comme elle, bien plus généreuse que ce qu’elle peut penser.

Elle écouta attentivement sa cadette, haussant un sourcil par moment. Cette fille était intrigante et Aliénor aimait ça chez elle. Cette partie de mystère qui était renfermé en elle et qu’elle laissait entrapercevoir par moments. Comme la petite fille fragile et blessée qu’on a envie de réconforter et de tourner vers l’avenir.

-Mouais, ma mère, moi… Je ne sais pas, c’est elle qui m’a tout appris en dessin et maintenant…

Elle n’arrivait pas à mettre quelque chose de concret sur ce qu’elle ressentait quand elle reprenait un crayon entre ses doigts. Ce n’était plus pareil, sa mère à visiblement fermer la porte à la peinture dans sa vie, tout comme elle a exclu sa fille. Alors pourquoi Aliénor ferait des efforts ? Elle n’en a ni l’envie ni la force pour l’instant. Ce carnet c’est sa mère qui lui avait offert, c’était ce qu’elles partageaient et maintenant Aliénor ne veut plus rien avoir en commun avec cette femme. C’est une menteuse, une lâche et une faible, tout ce qu’Aliénor ne veut pas être. Donc pour l’instant le dessin passait un peu à la trappe. Mais les mots de la rousse touchaient la petite Delphillia. Elle la qualifiait d’artiste et même elle n’aurait jamais osé se présenter de la sorte. Elle balaya d’un revers de main la remarque alors qu’un fin sourire étirait ses lèvres. Elle gardait ses paroles en son cœur, ça lui faisait du bien. Harriet était vraiment cool décidément.

Aliénor émit un léger rire à la dernière phrase de sa camarade. Elle avait réussi à mettre de l’humour dans un sujet si sérieux ce qui était preuve d’une certaine maturité et d’un sens de l’humour plus développé que ce qu’elle pense elle-même penser.

-Ok, alors on va faire un truc ringard.

Aliénor se redressa et se planta devant son interlocutrice encore assise sur le sol. Un sourire espiègle sur les lèvres et les yeux rieurs, elle était fière de son idée probablement stupide. Mais elle avait besoin de légèreté et de quelque chose de concret dont elle pourrait se souvenir.

-Lèves-toi.

Loin d’être autoritaire, ça voix était plus comme un conseil et son sourire ne s’estompait pas. Une fois la fille debout, Aliénor présenta son petit doigt tendu vers la fillette.

-On se promet de ne jamais abandonner personne même entre nous. Promesse ?

Elle secoua son petit doigt en attendant qu’Harriet accroche le sien et dise promis. Ce sera une promesse officielle, un truc qu’on ne peut pas rompre si facilement, une promesse entre deux âmes abimées et écorchées. C’est ça, elles étaient des âmes écorchés et chacune était pour l’autre un peu de baume pour leur cœur endolorit. Un soutien et une compréhension. Elle fixait Harriet dans les yeux si ce geste semblait stupide et futile, il n’en était rien pour la fillette. Elle avait besoin là de suite de ce genre de certitudes. Ce n’était pas un serment inviolable non plus, mais pour elle s’en était pas loin. Elle espérait qu’Harriet en comprenne ce sens profond et qu’elle aille plus loin que l’apparence enfantine de ce geste.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

30 oct. 2019, 20:48
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Elle pensa longtemps, toi aussi. Deux filles dans une pièce sombre, chacune perdue dans ses pensées. Une petite rousse assise par terre, et une grande brune debout sur ses deux jambes. Si différentes et pourtant aussi proches que deux soeurs de par leurs sentiments actuels. Deux âmes abimées, brisées par cette même souffrance : l'abandon.
Des larmes avaient coulé, des histoires personnelles avaient été confiées et bientôt, une promesse serait effectuée. Enfin bref, un moment... presque habituel.

Alienor t'écoutait avec attention, sans répondre, en hochant le sourcil de temps en temps.
Tu lui avais confié énormément de ta vie. Tu avais partagé des sentiments avec elle, des choses que tu n'avais jamais raconté à personne d'autre. Elle en avait besoin, alors tu lui avais parlé. Ça avait été dur, bien sûr, mais je pense que tu as bien fait, car cela vous avait fait du bien à toutes les deux. Tu vois que parfois, tu avais également besoin des autres.

C'était donc ça. Sa mère lui avait appris à dessiner, et elle associait donc cet art à une personne qui l'avait abandonné, normal que cela la dégoute. Et ce qu'elle ressentait te faisait, encore une fois, penser à ton père. À ce jour où tu avais découvert un bel instrument noir et blanc, dans une vieille salle abandonnée. C'était il y a si longtemps. Tes doigts sur les touches jaunies. Et puis les notes, les sonorités. Tout cela avait été magique.
En découvrant que tu partageais une passion avec ton père, tu étais d'abord énervée puis libérée de savoir que tu lui ressemblais tout de même un peu, que tu avais gardé quelque chose de cet homme dont tu connaissais si peu. Peut-être qu'elle aussi, bientôt, se remettra à dessiner, pour ne pas oublier cette femme qui fût certainement une merveilleuse mère.
Tu hésitais à lui parler du piano. Personne n'était au courant. Même pas ta mère. Seule une élève de ton âge t'avait surprise, quelques mois auparavant, dans la Salle de Répétition. Alors, fallait-il vraiment que tu lui dises ? Oh et puis tant pis, tu te lançais.

"T'sais, moi j'ai une passion. Je joue... du piano. Comme mon père en jouait aussi. Quand j'étais petite, j'ai découvert un piano dans une salle abandonné pas loin de chez moi. Et p'is j'ai commencé à jouer. C'était mon prof qui me filait des participions. Un jour, j'ai su que ce piano appartenait à mon père, et que m'a mère l'avait balancé là après son départ de la maison. Au début, ça m'a fait du mal. Ma mère veut plus entendre parler de piano. Donc elle est pas au courant que, tous les soirs, j'allais seule à ce bel instrument. Mais je me suis rendu compte que justement, j'aimais jouer du piano parce que du coup je me sens proche de mon père, quand j'entends les notes. C'est comme s'il était là, à côté de moi. On partage une passion, lui et moi, et c'est comme-s'il n'était jamais parti, ça me fait du bien.
Mais personne n'est au courant de ça."


Tu pris une profonde respiration, n'ayant pas mesuré la longueur de ton récit.

"Après, on est différentes. Donc si ça se trouve ça ne te fera jamais le même effet, mais bon ça c'est ce qu'il y a en moi."

Et puis tu repensas soudainement à cette fille, la première personne pour laquelle tu avais joué. Tu repensas à ce moment, à cette première rencontre et à la sensation que cela t'avais fait. Tu avais aimé jouer pour elle, être entendue et surtout écoutée.
Tu l'avais revue une deuxième fois, cette mystérieuse inconnue, et tu avais dessiné avec elle. Sans un mot, vous aviez partagé un bon moment. Finalement, cet art que tu avais découvert te plaisait, même si le talent manquait encore.

"Aussi, un jour j'ai dessiné avec une fille. C'était plutôt cool. Alors même si je suis carrément au niveau des bonhommes patates, si un jour tu cherches quelqu'un avec qui crayonner... bah tu sais à qui proposer."

Un sourire rayonnait toujours sur ton visage pâle. Oui, tu aimerais bien dessiner avec elle, dessiner avec une artiste.


"Ok, alors on va faire un truc ringard."

Ta camarade souriait, cela voulait dire qu'elle était contente de son idée. Te demandant encore ce qu'elle voulait faire, tu te levas sans un mot. Tu l'écoutais, simplement, et attendais de voir ce qui la rendait si fière.

Puis elle tendit son petit doigt vers toi.

"On se promet de ne jamais abandonner personne même entre nous. Promesse ?"

Tu avais déjà vu des petites filles de 8 ans faire ça, dans la cour de récréation. Un truc enfantin, quelque chose comme "On se promet de plus jamais se disputer !" Et puis la semaine suivante, c'était de nouveau la dispute. Alors quand tu as 8 ans, cette promesse n'est pas tenue au sérieux. Voilà pourquoi tu n'avais jamais tendu ton petit doigt à quelqu'un, parce que c'était con.
Mais aujourd'hui, dans cette salle, avec cette fille et surtout après cette discussion, ça ne paraissait plus con du tout. Ça paraissait même comme la chose la plus sérieuse que tu n'ai jamais faite. Rien à voir avec les "Oui maman, je te promets que j'ai fais mes devoirs" en croisant les doigts derrière le dos.
Aujourd'hui c'était pour de vrai. Une vraie promesse que tu respecterais avec tous tes moyens. Pour Alienor, pour ton connard de père, pour sa mère et puis pour toi.

Alors tu te redressas pour te tenir bien droite, en face de ton ainée, ton petit doigt attrapa le sien, tu la regardas droit dans les yeux et lui affirmas :

"Ouais, j'te promets que j'abandonnerai jamais personne, et que j't'abandonnerai jamais toi, Alienor."

Ça y est, tu ne pourrais plus abandonner personne. Tu venais de promettre à une autre âme abimée comme toi. Alienor devenait une personne importante à tes yeux. Elle devenait comme une soeur, comme une grande soeur sur qui tu pourrais t'appuyer si besoin. Et tu serais la petite soeur qui la fait rire et lui remonte le moral, la petite soeur sur qui elle pourrait compter également, quelles que soient les circonstances.

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31 oct. 2019, 11:16
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Quiconque entrait dans la pièce au moment où le petit doigt d’Harriet s’accrocha à celui d’Aliénor aurait pu penser qu’elles étaient folles et stupides de faire un truc de la sorte. Mais pour les deux fillettes cela avait l’air tellement sérieux. Elles avaient beaucoup plus en commun que ce qu’elle pouvait penser. Aliénor admirait Harriet pour avoir la force de jouer du piano alors que celui qui lui avait transmis ce don lui avait tourné le dos. De ne pas se sentir blessé dès que quelques notes s’élevaient. La musique parle et Aliénor n’avait jamais entendu Harriet jouer, mais il était évident qu’Aliénor, sachant ce qu’il en était, entendrait la blessure et la force de la fillette.

Le sourire d’Aliénor s’agrandit avant qu’elle ne relâche sa prise. Elle récupérer son carnet et dessina quelques arabesques sur le cuir patiné de la couverture. Peut-être un jour elle aura la force, mais tout cela était encore trop récent. Pour l’instant, elle devait vivre au château, vivre comme si de rien était. Elle ne voulait pas se retrouver de nouveau dans cette situation, plus jamais. Elle avait de la chance que ce soit Harriet qui la retrouve, que ce soit quelqu’un qui ne l’aurait pas jugé sur ça, qui la voit faible et à découvert. Non.

Mais aujourd’hui une nouvelle communion c’était faite. Harriet et Aliénor étaient liés par une promesse, par des sentiments, par un passé plus ou moins lointain. Le hasard ne fait peut-être pas si mal les choses finalement.

-J’aimerais beaucoup t’entendre un jour, jouer du piano je veux dire.

Aliénor n’avait rien à voir avec la musique, pas mélomane pour un sou, elle n’avait jamais touché un instrument de musique, elle avait fait un peu de danse petite mais c’était un vrai fiasco et elle chantait de temps en temps, mais il fallait de la chance pour que les notes soient justes. Chacun ses aptitudes hein. Mais la musique aidait à se concentrait et parlait parfois bien plus que les mots. Et puis c’était injuste, Harriet était déjà rentrée dans l’univers sombre et torturé des dessins d’Aliénor, alors elle n’avait pas le droit de fermer la porte de sa musique.
Elle l’imaginait bien face à ce géant musical, faire trainer ses doigts sur les touches froides et les révéler peu à peu.

Aliénor passa une main dans ses cheveux, elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Mais suffisamment pour elle, elle était passée par toutes les émotions et il était certainement tant de retourner dans le monde réel. Elle s’approcha de la porte et sa main resta en suspend au-dessus de la poignée. Elle se tourna vers Harriet et balaya la salle du regard par la même occasion. Cette salle gardait maintenant bien des secrets, des secrets important pour les deux filles.

Puis elle regarda la rousse, une nouvelle rousse dans sa vie, décidément elle les collectionnait. Mais celle-là avait une place toute autre dans sa vie maintenant.

-On devrait y aller non ?

Elle fit un signe de tête vers la porte alors que sa main se décida à se poser sur la poignée. Elle n’appuya pas de suite attendant la réponse de l’autre fille. Après tout si elle voulait rester seule un peu, Aliénor le comprendrait. Cela faisait beaucoup, elles s’étaient confiées et elle ne savait pas comment Harriet réagissait en son for intérieur. Pour Aliénor, elle avait encore du mal à se rendre compte de tout ce qu’il se passait, elle c’était livrée comme jamais à cette fille qui avait un an de moins qu’elle. Elle était quand même vachement mature pour son âge. Aliénor se rendit compte qu’elle était un peu impressionnée par cette fille qui avait eu tant de mal à s’ouvrir aux premiers abords et qui aujourd’hui avait placé la lumière sur ce qui avait forgé sa carapace. La vie ne l’avait pas vraiment gâtée mais elle tenait le coup. *J’espère que la chance va tourner pour toi*. Une prière peut-être, un souhait certainement. Cette fille méritait d’être heureuse. Après tout, tout le monde le mérite.

Aliénor appuya enfin sur la poignée et l’odeur du couloir arriva dans ses narines, plus frais, plus boisé.

-Je vais ne salle commune, tu viens ?

Elle n’attendit pas vraiment de réponse avant de s’engager dans le couloir. Si elle voulait venir elle le ferait, sinon, Aliénor allait trouver quelqu’un en salle commune et vivre comme avant. Son carnet serré contre elle, elle ferait un crochet par le dortoir pour l’y abandonner pour un temps indéfini.

RP terminé pour moi. Merci beaucoup pour cet échange Harriet, à la prochaine!

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

14 nov. 2019, 20:35
 RPG++  Abandonnées  privé 
Oui, tu lui jouerais du piano, un jour. Maintenant qu'elle t'avait montré ses dessins, que tu avais ramassé son carnet abandonné et l'avais feuilleté devant l'artiste, tu ne pouvais plus refuser. Tu étais rentrée dans son monde, elle rentrerait dans le tien. Et ce ne serait pas la première. Tu allais devoir t'habituer à jouer devant les autres, à ne plus cacher ton talent.

Tu étais heureuse et angoissée à la fois qu'Alienor veuille t'observer au piano. Tu avais peur de la décevoir, de ne pas être à son niveau en dessin, de ne pas l'impressionner. Mais le jour où tu jouerais pour elle, il faudra que ce soit un grand jour, un grand jour dont elle se souvienne longtemps. Comme toi tu te souviendrais de votre première rencontre dans la salle commune, de ce corbeau que tu serrais dans ta main droite.

"Ouais, un jour j'te montrerais."

Un jour, quand tu serais prête.

Tu l'observas gribouiller sur la couverture de son carnet. Sincèrement, tu espérais qu'elle reprendrait cet art. Ça lui allait vraiment bien, d'être une artiste, et franchement, en plus de l'abandonner ce serait vraiment vache que sa mère la dégoute du dessin. Décidément, cette femme ne devait pas se rendre compte du mal qu'elle faisait à sa fille, tout comme ton père ne se rendait pas compte du mal qu'il vous faisait, à la famille Greenwood. Alors tu aurais aimé aller la voir, cette fameuse Claire Delphilia. Lui dire que franchement, il fallait revoir son éducation et sa relation avec sa fille, parce que si le but était de la détruire, elle était sur la bonne voie. Lui gueuler dans les oreilles pour qu'elle comprenne qu'il fallait qu'elle change, parce que là on était à deux doigts du naufrage. C'était la tempête, et tout s'était effondré.
Et la petite Harriet que tu es était fière d'être un membre de l'équipage qui retrouva la frégate A.Delphilia, et l'accompagna à bon port.

Enfin bref, maintenant ce moment allait se terminer. Alienor avait voulu y mettre fin en se dirigeant vers la porte, ce qui n'était pas si mal pour autant. Tu en avais plein la tête et avais besoin de rester seule quelques minutes.

"J'reste un peu. Promets-moi juste de parler de tout ça à personne."

Si tu t'étais confiée aujourd'hui pour la première fois, c'était bien parce que tu avais confiance en Alienor. Bien sûr, les conséquences et la situation actuelle de ton aînée avaient joué mais cela t'avait fait du bien de lâcher un peu, de parler de tout ça à quelqu'un. Oui, parler peut soulager bien des choses, et tu venais de le comprendre aujourd'hui. Tu n'avais vraiment pas envie qu'elle en parle à tout le monde, et tu étais certaine qu'elle se tairait. Ce n'était pas son genre, de cracher comme ça sur les autres.

Tu attendis donc qu'elle ferme la porte et te laissas glisser, le dos contre le mur froid pour atterrir fesses contre terre et jambes repliées contre toi. Tu entouras tes genoux de tes mains et enfouis ta tête dans le creux qui s'était ainsi formé. Tu avais besoin de silence, de réflexion.
Aujourd'hui tu avais entendu un autre témoignage, différent mais si proche de ton histoire à toi. Tu n'étais donc pas seule dans ton cas, pas seule à mener la bataille contre les sentiments. Cette fille, cette Alienor, était aussi blessée que toi, aussi abîmée et allait être aussi courageuse, tu en étais certaine. Son histoire était terrible, et tu espérais vraiment qu'elle pourrait se terminer mieux que la tienne. Que la madame Claire allait revenir voir sa fille, qu'Alienor allait lui pardonner et qu'ensemble, elles pourraient dessiner jusqu'à ce qu'elles aient une entorse du poignet, et même après, pourquoi pas avec les pieds, elles créeraient une nouvelle tendance. Voilà, enfin une personne à qui tu allais t'identifier un peu plus, finalement tu n'étais peut-être pas si différente, Harriet. Enfin une personne à qui tu pourrais parler, te confier sans trop d'inquiétude. Une personne parmi cette foule immense de gamins inutiles et fades. Une élève dans cette prison de pierre. Une personne, c'était déjà énorme.
Et ce pacte, que vous aviez fait. Bien moins douloureux qu'un pacte de sang, mais mile fois plus efficace. Tu ne l'oublieras jamais, et tu feras tout pour ne pas le briser. C'est cela, un pacte entre Alienor et Harriet, ce n'est pas un truc qu'on fait dans la cour de récréation lorsque l'on a 8 ans, ce n'est pas un truc con.

Alors c'était elle la grande soeur souffrante et toi le pansement,
Ou bien toi la petite soeur abîmée et elle la pommade.
Et c'était bien plus efficace que les petites granules d'arnica de Grand-mère pour le genou égratigné, bien plus efficace que le doliprane à la fraise quand on a mal à la tête.
C'était deux âmes fracturées, c'était Harriet et Alienor.

Fini pour moi également, merci pour ce magnifique instant.

Sixième année RP / code couleur : #741B47
Harriet-Irma-Flash Greenwood-Mcqueen, prédictions en tout genre en moins d'une seconde !
Venez pénétrer les voiles mystérieux de l’aveniiir !