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18 févr. 2020, 12:50
Je contrôle la flamme, non pas l'inverse  W.B 
Mi-Janvier 2045, 19h, salle de cours.
Avec @William Barckeley
Inspirer.
Expirer.
Répéter tout cela trois fois. 

Son souffle est tremblotant et ses mains moites. Il agrippe jusqu'à ce que ses jointures soient blanches la petite boite d'allumettes qu'il a dans les mains. Enfermée dans sa valise depuis le début d'année, la raison pour laquelle elle y était lui semble stupide à présent. Avant de venir à Poudlard, il avait eu peur que les sorciers soient trop arriérés pour avoir le feu ou que leur magie bizarre aurait créé un autre élément lumineux que lui ne pourrait pas voir, puisqu'il ne se sentait pas sorcier. Il ne les avait jamais enlevé de sa valise, ayant tout simplement oublié jusqu'à ce mâtin-là où il avait fouillé à la recherche d'une paire de chaussettes, clairement en retard en cours. Finalement, il s'était arrêté dessus et était arrivé une dizaine de minutes en retard. On lui avait prit des points, les élèves de sa Maison avaient râlé mais il n'était plus à ça près : les gens qui ne l'aimaient pas étaient nombreux et, de toute façon, il ne les aimait pas non plus. Il se sentait toujours acculé comme un animal blessé et les autres ne faisaient rien pour qu'il aille mieux. De toute la journée, il n'avait croisé aucun de ses amis ou avait évité leur regard : il n'avait pas envie de leur parler aujourd'hui. Il se sentait nerveux, sur le point d'exploser et ils n'auraient rien pu faire pour lui. Ils ne comprenaient pas. 

Au matin, il avait oublié de mettre sa ceinture. Il s'était trouvé du courage pour sortir de son lit trop tard et n'avait pas eu le temps de s'habiller alors toute la journée il avait remonté son pantalon qui glissait sur ses hanches trop maigres en râlant. Cela ne voulait pour autant pas dire qu'il se réveillerait plus tôt : il ne dormait même pas. Il se sentait comme un cadavre, ou comme s'il voyait les jours de sa vie défiler comme un simple passager de son corps et non pas comme le possesseur. Il n'écoutait plus rien, ne se concentrait plus, ne mangeait plus, ne dormait plus. Plus le temps avançait et plus il se sentait comme sa mère, quand elle faisait exactement la même chose. Il savait que c'était mal, tout ce qui lui arrivait : il avait tout essayé pour faire naître un sourire sur le visage de sa mère quand les mêmes choses lui étaient arrivées, mais il était incroyablement difficile pour lui de régler ses soucis. Il trouvait plus simple de régler ceux des autres parce qu'il n'était pas touché. Et même s'il avait voulu se guérir de ce truc qui le rongeait, il savait qu'il n'aurait pas pu parce qu'il en avait peur. Il avait peur de la magie, peur de sa mère et de Poudlard, peur de ce qu'il pouvait faire et de ce que les autres pouvaient lui faire et, plus que tout, il avait peur de ce qu'il était et de ce qu'il devenait et peur de ce sentiment qu'il sentait enfler en lui depuis près d'un mois. 

Il souffla à nouveau, avant de sortir fébrilement une allumette. Il voulait arrêter ses cauchemars, cette impression de brûler. Avant, il adorait le feu dans la cheminée, c'étaient de belles flammes qui le rendaient moins agité, mais avec ses cauchemars, les flammes de la salle commune s'étaient transformées en des démons avides de sa souffrance qui le hantaient. Une ombre toujours penchée sur son épaule qui lui rappelait continuellement ce qu'il avait fait et qu'il ne pourrait jamais se débarrasser des flammes qui le brûleraient vif un jour au lieu de simplement l’effleurer et le terroriser comme elles le faisaient déjà. Il y avait des flammes dans tout Poudlard qui alimentaient ses nuits d'affreux rêves qui le réveillaient, en sueur et avec l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. De petites lignes blanches, des cicatrices, parsemaient déjà sa poitrine à force de gratter la peau toutes les nuits. Il se réveillait et n'avait qu'une envie : gratter pour calmer son cœur, aller l'arracher pour qu'il arrête de battre si fort et de lui faire si mal. 

Toute sa vie s'était effondrée à cause de la magie et des flammes, mais il ne pouvait contrôler qu'une seule de ces forces : le feu. Il savait que sa peur était irrationnelle, que rien n'allait le brûler vif dans son lit et, pourtant, il ne parvenait pas à effacer cette affreuse image de sa rétine : elle y avait été gravée, marquée au fer rouge, tatoué à l'encre noire. Il était terrifié par le jeu. 

Fermant les yeux, il craqua une allumettes avec force et ne rouvrit les paupières que lorsqu'il fut sûr, à l'odeur, que le petit bâton brûlait bien. Son souffle se coupa dans sa gorge et il lâcha l'allumette qui s'écrasa au sol, s'éteignant sous la chaussure qu'il appuya dessus. Un sanglot déchiré passa la barrière de ses lèvres avant qu'il ne pose la boite par terre et ne recouvre ses oreilles de ses mains, persuadé que quelque part, quelqu'un criait, brûlé par le feu qu'il avait créé. 

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)

08 avr. 2020, 20:56
Je contrôle la flamme, non pas l'inverse  W.B 
Je vois Edwin, mais lui ne me vois pas. Je devrais me montrer mais quelque chose me retient, j'ai envie de savoir ce qu'il fait avec ces allumettes. Je me demande bien pourquoi il a des allumettes alors que s'il veux cramer quelque chose, un Incendio suffirait amplement. 
Je suis vraiment curieux de savoir ce qui lui passe par la tête. J'espère tout de même qu'il n'était pas sérieux quand il avait parlé de faire exploser Poudlard. 

Je me rends vite compte que non, car à peine l'allumette embrasée, le garçon l'éteint avec panique. Un sanglot s'ensuit. C'est vraiment un pleurnichard. Je n'aime pas les pleurnichards, ils sont faibles. Comment peut on se montrer aussi vulnérable? 
Mais avec Edwin, ce n'est pas pareil. Je n'arrive pas à savoir pourquoi. Quand je le vois pleurer, je pense à Charles. Quand il était malade, il pleurait souvent, et je ne pouvais m'empêcher d'aller le consoler même si ça signifiait pleurer avec lui. J'ai besoin de me sentir utile, j'ai besoin d'avoir quelqu'un sous ma protection. Depuis que je suis à Poudlard, je ne peux plus protéger Charles, depuis qu'Herschel est parti, je ne peux plus le protéger. Edwin est sûrement la nouvelle personne que je dois prendre sous mon aile, le fait que je n'ai pas envie de le frapper alors qu'il pleurs doit être un signe. Je suis sûr qu'il a du potentiel pour devenir quelqu'un de bien malgré son statut de Sang-de-Bourbe. Je suis sûr de réussir à le convaincre un jour ou l'autre, de renier ses origines, de se sentir fier d'être sorcier. C'est un peu comme une mission qu'il me faut accomplir. 

Je me montre enfin. J'avance doucement vers lui, prudemment, comme quelqu'un qui approche une bête sauvage. 

"Toujours pas d'bonne situation hein?"

Arrivé vers lui, je ramasse le paquet d'allumette. Je le lâche à mi-hauteur et donne un coup de pied dedans. Le paquet voltige jusqu'à l'autre bout de la pièce. Il tape contre un mur et s'écrase misérablement par terre derrière une table, de sorte à ce qu'il ne soit plus visible. 
Je redirige mon regard vers le garçon. Je l'observe un peu, ici et là, je le regarde timidement. Je ne sais pas pourquoi je le regarde comme ça, toujours. Je regarde chaque détails, une petite imperfection sur la peau, une lèvre gercée, des yeux humides, un cheveux qui dépasse d'une mèche, des paupières qui tressautent, je veux tout voir.  
Et les mains. Surtout les mains. 

"T'es..."

Ma bouche reste entrouverte, non je ne vais pas lui dire ça. Je baisse les yeux ferme ma bouche et la rouvre pour dire sur un ton résigné. 

"T'es con, va savoir pourquoi. J'crois que j'aimerais bien que tu pleurs un peu moins souvent, c'est triste. À chaque fois qu'on se voit tu pleurs, tu veux me faire pleurer c'est ça? C'est pas gagné."

Ce que je dis n'a aucun sens. Je m'en rends à peine compte. Je ne sais pourquoi j'ai du mal à dire quelque chose de cohérent, à être cohérent. 
Mais pourquoi l'être?

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

13 mai 2020, 21:04
Je contrôle la flamme, non pas l'inverse  W.B 
Il ne se rend pas compte de la présence de l'autre. De façon générale, il ne se rend pas compte de grand chose. Le feu lui faisait peur. Les flammes retournaient son estomac, lui balançaient le cœur dans la gorge. Il les détestait, il les haïssait de chaque fibre de son être parce que devant elles, il ne savait plus respirer, plus penser et qu'il détestait cette situation et cette impression d'être faible, si faible qu'il pourrait brûler sur place sans rien faire pour empêcher ça. Les flammes lui faisaient aussi peur que mal, parce que quand il les regardait, quand il observait la teinte très particulière qu'elles avaient, il ne pouvait pas s'empêcher de sentir sa poitrine se comprimer, comme si son cœur se cachait derrière ses pouvons, comme lui se cachait derrière ses mains. Il se cachait de ce qui lui faisait peur, même à cet instant précis alors qu'il avait voulu faire tout l'inverse. Affronter ce qui lui faisait peur, apprendre à contrôler la façon dont il se liquéfiait. Il avait pensé que s'il arrivait à rester calme devant le feu qu'il avait créé, il aurait pu enfin se rentrer dans la tête qu'il pouvait contrôler les choses, qu'il en était capable et qu'il était assez fort pour ne plus avoir peur, mais son cœur, son corps, réagissait de la façon exactement opposée à celle qu'il voulait et il ne pouvait pas se contrôler. Il n'avait jamais pu s'empêcher de ressentir quelque chose, de réagir parce que ses sentiments le guidaient plus que l'inverse, et ils étaient souvent trop explosifs pour qu'il puisse seulement essayer.

Il ne veut pas être faible, il veut être l'inverse. Il veut pouvoir protéger les autres, être capable de leur prouver qu'il peut faire quelque chose de bien, au moins une fois. Les rendre fiers aussi. Edwin vivait beaucoup pour les autres, façonnés par eux. Il n'était pas assez mature, assez fort pour vivre seul, pour comprendre qu'il était la seule personne qui était en droit de vouloir changer la façon dont il vivait ou ressentait certaines choses. Lui, il pouvait simplement voir que personne n'était fier de lui, que ni sa mère, ni son père ne lui disait qu'il avait bien travaillé, ou que ce n'était pas grave quand il ne réussissait pas quelque chose, qu'il pourrait réessayer. Il n'avait personne pour lui donner des conseils ou être derrière lui pour lui donner de la force dans les moments compliqués, parce que même s'il savait qu'il était entouré, aucun enfant ni aucun adulte ne serait jamais comme ses parents. Il n'aurait jamais plus envie que personne ne soit plus fier de lui que ses parents, sauf qu'ils ne l'étaient pas, et c'était ça le soucis. Il écrivait les pages de son livre, demandant à chaque fois si ce qu'il faisait était bien, mais il n'avait pas de réponse.

Il sursaute quand il entend l'autre avant de rire doucement, secouant négativement la tête. Effectivement, toujours pas une bonne situation. Un signe ou pas, mais l'autre arrivait tout le temps quand il était au plus mal, et à chaque fois, après lui avoir parlé, il se sentait mieux. Bien mieux même, même quand ils n'étaient pas d'accord et même quand leur discussion le faisait réfléchir pendant des heures, comme la dernière fois. Il l'observe avec de grands yeux faire dégager le paquet d'un coup de fier. Il avait littéralement le don de tuer la flamme. Une fois que le paquet n'est plus en vue, ses épaules se détendent considérablement et il offre un plus grand sourire à l'autre avant de se mettre à rougir quand il se rend compte qu'il le dévisage. Il sait qu'il a maigri, qu'il n'est plus aussi lumineux qu'avant. Est-ce que l'autre le trouve dégoûtant ? Il se gratte l'arrière de la nuque avant de passer sa main dans ses cheveux, comme pour se recoiffer un peu. Il baisse finalement les yeux en se raclant la gorge quand il se rend compte qu'il a observé l'autre exactement de la même façon. Ce n'est pas sa faute d'ailleurs, mais il rougit. Je suis quoi ? demande-t-il curieux. William n'était pas un garçon laid, en fait c'était même l'inverse. Edwin le préférait avec un sourire, comme la dernière fois.

Il a un grand sourire quand l'autre l'insulte avant de glousser. Eh ! Espèce de vilain, va. Et puis d'abord, moi je préfère quand tu souris. Il lui fait un autre sourire en penchant la tête, puis se relève pour se poster devant lui. Il pose chacun de ses indexes sur les deux coins de ses propres lèvres, les relevant doucement en riant. Comme ça, tu vois ? Finalement il tire la langue et époussette ses vêtements rapidement. Merci... Pour les allumettes, je veux dire. Je vais commencer à croire que tu es mon chevalier, si tu viens me sauver de mes idées de merde à chaque fois.

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)