RP privé avec @Marie Paulia
23 mars 2045, dans la journée.

Ils disaient tous que je n'y arriverais pas. Comme si j'étais trop faible pour y arriver. Et c'est peut-être la vérité. Après tout, ils avaient raison, je crois. Mon petit cœur était en miette, reposant auprès des cendres de ma joie d'être. Comme si j'étais le Vide.

C'est ça que je suis alors ?
Rien.

Je suis le Vide. J'aime bien cette idée. Comme un Trou Noir, c'est ça ?
Une voix me dit que oui. Je ne sais pas si je pourrait dire que c'est "cool". À mon âge, aucuns enfants ne devrait avoir vécut comme moi. C'est bizarre, mais je m'estime heureuse, dans un sens. Tous ici sont réels, et pas moi. Comme un fantôme. Oui, c'est ce que je suis. je rode dans les parages à la recherche d'une proie. J'adore.

Fixant le parchemin, toujours vierge, je me demande quoi écrire. Au début, je voulais faire un genre de bloc-note, sur mes envies, mes besoins. Puis j'ai rencontrée cette fille, une Crochet. Et quelque jours plus tard, quand j'ai assistée au match. C'était... wow. Juste, wow. Ils allaient si vite, et toutes ces personnes qui les avaient encouragés... j'aurais aimée la même chose. C'était après une longue, très longue hésitation que j'ai décidée de tentée ma chance. Mais il me fallait un dossier en béton. Quelque chose qui ne ferait par rire Eileen aux abois en le découvrant. Une pièce rare, unique, littéralement. Un chef-d'oeuvre. Voilà. Une oeuvre d'art. Bien écrit, bien présenté. La perfection.

Mordillant sans cesse le bout d eta plume, je réfléchissais. Aurais-je le temps ? Mon emploi du temps est assez léger, non ? Mais je crois que je serais la seule 1ère année... je connais pas bien l'équipe. Trop embrassant, si je me fais recalée déjà, et si je suis à leur yeux le cliché de la première année rêveuse.

Lâchant ma tête contre la table en bois, je la remonte, et continue. Comme ça m'énerve. J'ai l'air d'une parfaite imbécile trouvée sur un trottoir, mais je m'en fiche. Je crois que je veux juste oublier tout ça, en fait.

Dis-moi si quelque chose ne te convient pas

Je n’ai aucune idée de ce que je fais ici, de toute manière je ne travaille pas. Cela doit faire plus de deux heures que je suis ici à ne rien faire. Le Temps s’écoule lentement sans que je ne songe à écrire sur le parchemin vierge qui est devant moi. Je ne suis pas seule dans la pièce, une Autre fait aussi ses devoirs. Mais je suis isolée avec le Silence, dans le coin de la pièce. Il me rassure, autant que je me méfie de Lui. Il est toujours imprévisible. Ses bras sont parfois un refuge, dans lequel je peux me faufiler sans crainte d’être dérangée. Mais c’est aussi un fardeau lourd à porter, emcombrant et dont on ne peut se débarrasser. Il engendre bien des malheurs, ce Silence, mais je suis prête à les affronter.


Oh non, je ne suis plus dans la Salle de Cours. Je suis partie avec mes Pensées, loin de cette pièce lugubre et simpliste. La chaleur étouffante qui règne est poignante, oppressante. Mais je me sens bien, moi-même, car je me suis envolée avec mes Souvenirs. Certes de Sombres Souvenirs, mais reposants. Je préfère ces réminiscences aux Questions. Celles que m’impose la Nuit, et qui sont si terribles. Heureusement, le soleil brille au-dehors et la Lune n’est pas présente dans le ciel pour me rappeler qu’Elle reviendra toujours. Je me rassure en me disant qu’Elle est loin, comme moi.


J’observe le papier posé sur la table devant moi sans le voir. Je l’étudie inconsciemment ; il est jauni par le temps, de manière irrégulière, et un coin est déchiré. Le bas de la page est plié, c’est sûrement dû au fait que mon sac n’est pas rangé. Il a une tâche d’encre en haut, légèrement à gauche, lorsque j’ai trempé ma plume dans l’encrier pour la suspendre au-dessus du parchemin, avant de me rendre compte que rien ne me venait à l’esprit. Rond parfait, elle semble souligner le comique de la situation. Et pourtant, mon corps est bien dans cette Salle de cours, tandis que mon Âme, Elle, cavale.

Puis je vois une fille, à coté. Je connais plus son nom. En tout cas, je la connais. Elle a mon âge. Je crois. Au moins, pas d'embarras à lui parler. Je sais rien d'elle. Et elle sait rien de moi. Peut-être qu'elle est aussi vide que moi ?

Non.
C'est pas possible.
T'es le Vide.
Le seul.
L'unique.

Peut-être qu'elle est pleine de joie, au contraire ?

Pas possible.
La joie n'existe pas.
Elle n'existe plus.

Alors quoi ? Si je suis le Seul Vide, et que la joie n'existe pas, qu'est-elle ? Un mirage ?

Un de plus.
Encore et encore.
Je suis le Vide aux Mirages ?
Oui.

Je prends ce qui s'approche le plus à du courage, ce petit truc qui reste en moi, et je parle.

- Eh ! Sur un dossier de candidature, tu mets d'abord ton prénom, ou ton nom ? je chuchote.

Je sens le silence arriver. Elle n'a pas de raisons de me parler. Et moi, j'aurais pu parler à n'importe qui d'autre ici. Mais non. C'était à elle que je devais demander. Peut-être parce que tout les autres ressemblaient a de banals élèves sans soucis. Elle aussi. Enfin, j'en sais toujours pas plus. Je la connais pas. Ou c'était peut-être par instinct. Ou même simplement parce qu'elle était la plus proche de moi.

Dans cet Enfer incessant, je me sens perdue. Que dois-je faire ? Cette phrase résonne comme une litanie dans ma tête. Une migraine semble vouloir s’immiscer dans mon esprit, et je ne peux rie faire pour l'arrêter. Je me sens fébrile, fragile, comme si un seul léger bousculement pourrait me faire sombrer. Et puis je me rappelle que je suis déjà à terre. Je suis assez troublée de...

- Eh ! Sur un dossier de candidature, tu mets d'abord ton prénom, ou ton nom ?

Elle... Parle. *Tais-toi. Tais-toi !* Je ne veux pas l'entendre. Je ne veux pas la voir. Qui est cette Autre qui ose m'apostropher ? *Qu'elle aille se faire foutre ! Laisse-moi tranquille, merde !* J'avais enfin réussi à m'isoler et à avoir des pensées qui étaient relativement belles, pas trop cauchemardesques, et voilà qu'elle fiche tout en l'air. Le son de sa voix résonne dans mon crâne comme une douleur lancinante. Pourquoi faut-il que les Autres me poursuivent, Eux et leurs horribles voix, leurs visages dégoulinants d'une fausse joie ? Ne serais-je donc jamais tranquille ? Jamais ?


J'en ai rien à faire de son dossier de candidature, je ne vois pas en quoi ça m'intéresserait. Je veux juste que tu te taises et que tu dégages ! *Pourquoi t’es là, bordel ?* Et puis elle est idiote, ne pas savoir remplir un dossier de candidature, c'est fort ! C'est tellement évident qu'on met le prénom en premier, et même si ce n'est pas ça, j'en ai rien à foutre. Elle est là, cette Fille blonde, devant moi, à m'observer. Je n'aime pas ça, son regard me rends folle. *Regarde ailleurs !* Tourne la tête, va voir si je suis dans la salle à côté, je n'en sais rien mais laisse moi !

- J’en sais rien ! Tu veux pas non plus que je te donne le règlement de Quidditch ? lui jeté-je à la figure, avec une Haine non-dissimulée.

*Tu vois pas que je veux être seule ?* Tu vois pas que tu viens de tout briser ? Mais non, les Autres ne voient rien, évidemment. Jamais rien.

Heu... quoi ? Il se passe quoi encore ? J'ai fais quelque chose de mal ? Je crois pas que ma question soit méchante, quand même ? Elle est folle à lier elle... Je suis pas là seule, c'est rassurant au moins.
Et puis le règlement, je le connais déjà. Je pourrais le réciter par cœur, si on me le demandait.

C'est pas non plus si je lui avais demandée de me donner un cheveu, là à la limite j'aurais compris, mais là je lui ai juste posée une question. Quel impolitesse.
- Merci, mais j'le connais déjà, je dis, levant les sourcils. J'ai le manuel de la politesse avec moi, si ça t'intéresse.

Mal trouvé. J'avais déjà dis mieux. Mais elle m'avait tout de même agacée.

- Puis de toute façon tu devrais dire a ton équipe de mieux le lire, ils ont été nul au dernier match.

Là par contre, c'était bien. J'aurais adorée rentrer dans l'équipe plus tôt, pour jouer contre eux. Même depuis les tribunes, leurs têtes étaient magistrales. Était-ce de la mauvaise foi ? Dans tout les cas, même sans la capitaine, les Crochets avaient remportés le match.



Je me souviens de cette pensée qui m'avait traversée l'esprit. "Pourquoi pas moi ?" C'est vrai ça, pourquoi pas moi ?



- Moi j'suis sure que t'es juste une jalouse.

C'est dans ce genre de moment que je me sentait mieux. Parler pour ne rien dire. Et redevenir la gamine que j'étais.

Je suis sincèrement désolée pour ce retard et ce post bien minable, j'espère faire mieux la prochaine fois.