Note :

Les Lettres Une à Cinq retraceront des évènements extrêmement importants pour Roman. En réalité, il s’agit surtout de paquets contenants 4 choses différentes, deux lettres et deux fioles. Ces RPs seront décomposés en 4 parties, la première étant la lettre d’Oktavia Oklavost, mentionnée à deux reprises ici et ici, les propos de Mrs. Oklavost sont absolument fictifs bien qu’ils puissent sûrement faire penser à certaines théories dont je n’ai pas la connaissance. Quant aux parties suivantes, je vous laisserai les découvrir en temps voulu.

Bonjour Roman,

Nous nous sommes déjà rencontrés il y a peu, je suis Oktavia, Oktavia Oklavost. J’avais plusieurs options pour que tu puisse vivre à ton aise. La première solution était rapide, seulement trois jours, or, avec le contexte actuel, cette idée est impossible à réaliser, il t’aurait fallu rester chez toi au moins le temps de l’effet et celui du repos. Sache que la douleur aurait été importante et je ne l’aurai jamais conseillée pour un enfant de ton âge.Voici donc ma seconde option qui se déroulera petit à petit. Bien que tu puisse trouver le temps long, il faut que tu sois assidu et surtout que tu ne fasse pas d’écart, au risque de tout compromettre.

Tu as deux flacons pleins dans le colis, la première est numérotée 1 et la seconde 2, ce qui paraît logique. Il faut que la fiole 1 soit bue aujourd’hui, 2 Février, avant minuit. Quant à la fiole deux, tu le boiras le 9, dans une semaine, surtout avant minuit. L’effet de ces potions sera étendus sur cinq jours, pour procéder tout en douceur.

Ce qu’il va se passer va te paraître extrêmement étrange. Il s’agit d’effacer de ton esprit tout ce qui fait de toi un garçon. Avant de paniquer, il faut que tu différencie plusieurs choses. Nous pensons que l’Humain est en réalité composé de plusieurs consciences. Il y a en effet notre essence ou plus communément l’âme, c’est en quelque sorte notre personnalité, ton libre-arbitre, ta mémoire. Cette essence il faut la dissocier de notre nature, homme ou femme, enfant ou adulte, sorcier ou moldu. Ces catégories naturelles non-choisies forcent notre essence à agir comme un homme ou comme une femme par exemple. En buvant ces deux potions tu te sentira comme purement Roman, sans avoir tous ces tics masculins. Il faudra par contre faire attention à tout ce que tu fais tant que tu n’auras pas atteint le stade de la potion 5.

J’espère que tout se passera bien pour toi mais il n’y a aucune raison qu’il y ait un problème. S’il y a le moindre soucis ou la moindre question, fais-le moi savoir au plus vite pour que je puisse intervenir.

Je te souhaite de passer deux bonnes semaines, au 16 Février.
O. Oklavost.

Post-Scriptum : Louka a apparement décidé d’inclure sa lettre au colis, bonne lecture !

Hello mon petit Roman,

J’espère que cette lettre te trouvera en bonne forme. J’ai longuement parlé avec Oktavia elle est vraiment douée à la fois comme psychologue mais surtout comme femme. Elle a de belles idées et pensées, il faudra que je pense à l’inviter à la maison, le Domaine lui plairait je pense, et puis comme tu le sais elle est sorcière et entre sorcières on se serre les coudes.
Tu ne me vois pas là où tu es mais je sais que tu pourrais presque m’entendre, on a toujours une connexion... je suis presque en train de pleurer. Ce qu’il se passe là, c’est ton rêve. Et ce rêve peut devenir réalité, c’est si... beau. Si beau et à la fois si étrange. Tu es né garçon et tu grandiras fille. Cela fait extrêmement bizarre Papa... enfin, cette idée, cette transformation. Je, je ne lui ai pas dit. J’ai demandé à Oktavia de ne rien dire à Azur, parce que sa réaction en fin d’année m’a terrifiée. Je ne l’ai pas admis devant lui, mais il m’a fait presque peur, je n’ai pas reconnu l’homme que j’aimais. C’est pour ça que si tu lui envoies un hibou, il ne faut pas que tu lui parle ni d’Oktavia, ni des potions. J’ai l’impression que cela le dépasse, ce doit être son éducation, il faudra faire en sorte qu’il t’acceptes comme tu es, parce que ce n’est pas à toi de changer pour lui, surtout pas.

Mais bon, je ne vais pas parler de choses néfastes, cette lettre est sensée être joyeuse et porteuse d’espoir. J’espère que les effets ne te seront pas trop étranges et que tu sauras vite t’habituer. J’ai confiance en toi.

Bonne nuit mon Roman adoré,
Maman.

IH

À quoi pense l’homme qui vit ses derniers instants ?

Rien.

La réponse doit bien être rien vu que je ne pensais à rien en ce moment là. Et je vivais en quelque sorte mes derniers moments de garçon. Après, je serais... autre chose, c’est Oktavia qui l’a dit. Mais je ne pense à rien. La fiole tremble dans ma main moite, ou bien est-ce ma main qui émet ces soubresauts continus ? Car c’est bel et bien la mort du garçon que je suis qui va survenir. J’appréhende en même temps que je veux voir ce moment arriver. D’un geste chancelant, je porte le flacon à ma bouche et lentement, la potion se déverse dans la bouche, dans mon corps.

IH

Je l’ai senti.

Partir, ou du moins en partie. C’est comme si je l’avais vu, quittant mon esprit, laissant un bout de vide. Ce n’est qu’un début, un maigre début, Oktavia a dit que cela durerait tout la semaine, jusqu’à la prochaine potion.

Je me sens étrange. Je me sens étranger. Je cligne des yeux. Tout ceci est vraiment curieux.

IH

Mes premières sensations étaient étranges. Ne s’améliorant pas avec le temps qu’il passait.
J’étais en train de faire le compte. Le point sur cette semaine. Je m’étais éloigné des autres par instinct, par peur de leurs réactions. Mais au final, mon état de pensée avait fait que je m’étais rapproché de certaines personnes. Aussi étrangement que cela puisse paraître. Mais le changement que j’avais remarqué était une certaine logique qui s’était emparé de mon cerveau. Je m’étais soudain retrouvé à faire des choses que je ne pouvais pas avant. J’avais moins d’hésitations mais sans être totalement libre.
Le changement n’était pas physique et cela me faisait peur car plus le temps passait, plus j’étais, plus je me sentais différent. Oktavia m’avait prévenu mais je n’avais pas prévu ça. Je me sentais vide. Vide d’émotions, d’envies. Mais je dois continuer, un obstacle peut toujours être contourné avec de la détermination. Et moi j’en ai, de la détermination.

Je porte à ma bouche le second flacon et je laisse la potion se répandre dans mon organisme. Effaçant au fur et à mesure les derniers bouts d’âme de garçon qu’il me reste. J’attends un peu. Aujourd’hui je ne laisse pas la fiole se briser. C’est pas bien de briser.

Je regarde le mur, les yeux fixant le néant. Les potions ont fait effet. Celle de la semaine prochaine m’angoisse déjà. Une angoisse mêlée à de l’excitation, l’excitation du rêve bientôt achevé. Il ne me reste qu’un mois ou à peine plus. Un mois avant de... avant d’être qui je suis.