*APPARTENANCE. DEPENDANCE. ACCOUTUMANCE.*

L’abberrance recommence ; tance de ses yeux sans brillance. Je n’ai plus d’assurance. Plus de confiance, de contenance.

Ne suis qu’inconsistance dans le silence qui m’étouffe et me bouffe.

Malaisance. Attirance du silence qui danse et me balance dans cette abondance deux, de... doutes.

Doutes. Terribles et tortueux. Doutes tumultueux.

La béance de l’absence. La douleur qui s’élance. Recommence.

Fausses apparences, fausse alliance, fausse brillance des souvenirs sentencieux. Une romance. A la fol... Fou. Beaucoup. Peu. Plus ri-en.

Boum, boum, broum, broum, vioum. La cadence de l’absence du -coeur-. Fréquence zéro. Ecran sans audience. Séquence fi-nie.

La défaillance. Sans défenses contre les forces du bien. Bien en apparence. Douleur !

Mes yeux et la salle vi-de. La salle de cours. Des pas qui courent. Mon souffle est court.






*J’ai mal.* Mal sans je. Sans jeu. Sans hé. Sans ai. Plus d’appartenance. Mon coeur en éclats. Ça ne va pas.

Il m’emballe, me brinquebale, m’affalle contre la dalle. Froide. Toujours égal. Le mal.

Il s'emballe. Sans m'. Al. Aïe. Chu’allé là. Chi’aler là.

Pouce sur le coeur. Il pousse. Le râle.

« Al *aide*. » Il s’étale, se cale, ne détale p-a-s.

D’autres pas. Là.

Inhale. Inhale pas. Inhale. Inhale pas. Cache-cache dans la vallée des flashs.

Le papier contenant la fine écriture de Lily est tombé de ma main. Elle s'en va. Quitte Poudlard. Je ne la reverrait plus. Et Jacob non plus. Je le rejoint dans une salle de cours vide. Je ne le regarde pas, ne lui parle pas. Je marche. Je fait des allers et retours du bureau de la salle à la porte.
Vide. J'étais vide. Je n'étais pas triste, je n'étais rien.

Elle est partie.

-Elle m'abandonne.

Je ne sais pas si Jacob a entendu ma phrase. Je parle si bas. C'est pratiquement inaudible. La colère me prend. Elle n'a pas le droit ! Je l'interdis !Je ne veux pas. Je me sens abandonnée. C'est comme si je venais de perdre une partie de moi.
Je frappe le mur avec mon poing. J'ai frappé fort. Ca me fait mal. Mais ça me soulage également. Je tremble de rage. J'ai envie de recommencer.
Alors je recommence. Plus fort. J'ai pas envie d'arrêter.

je ne pensait plus qu'à frapper le mur. La douleur me faisait presque oublier. J'en avait presque oublié Jacob. Jacob mon meilleur ami, très amoureux de Lily. Je ne pensais qu'à moi. Mais lui, que ressentait-t-il ?
Et puis, étions nous en état de parler à ce moment ?

-J... Ja...

Des larmes coulent sur mon visage tandis que je continue de frapper le mur. Je suis hors de moi.

Down. J’étais tombé bas sur la dalle. Je me souvenais. Dawn. Elle, elle était là, elle avait mal avec cette lettre dure. Je la voyais. Down. La dalle comparée à la lettre était molle. Je le sentais.

Dawn. Nous étions dans la même pièce… et pourtant je l’avais oublié… je portai ma main à ma tête endolorie. Dawn. Nous étions dans la même pièce… et pourtant tout m’avait échappé… cette pièce était sans doute une tragédie. Dawn. Nous étions dans la même pièce… d’un puzzle déconstruit...

Perdus dans un puzzle de pourquoi. De pourquoi répandus en maux. Des pourquoi répandus en mots : « Elle m'abandonne. » sussuré du bout des lèvres, en mots qui bourdonnent, résonnent.

Cette pièce était une tragédie. Sans pitié, sans merci. Une infernale mécanique. Un Halloween sans « Hallo » et sans « win », dont le goût amer pique.

Et puis il y eut tout à coup ce battement contre le mur. Et puis un deuxième. Comme douze coups funestes qui marqueraient un départ. J’étais faible, j’étais sur le sol, il fallait que je remonte la pente. Que j’atteigne le mur. Que j’aille voir Dawn. Une main sur ma tête qui tournait et un genou en avant : je me relevai.

Je fis les quelques pas qui me séparaient de Dawn et m’appuyais juste derrière elle sur une table pour ne pas tomber. Les sentiments et la tête me tournaient. Je tapotai l’épaule de Dawn par trois fois, délicatement. Trois petits coups, beaucoup plus doux que ces coups qui fracassaient le mur. Doucement : « Down. ».

Il y eut un silence où j’essayais de croiser son regard. Juste deux yeux les uns dans les autres. Puis je repris avec le ton le plus doux, en tapotant cette fois de ma main mon coeur : « Ça… ça ne passe pas. ». Les mots étaient hachés, la gorge nouée par ce sceau rouge qu’avait apposé la lettre sur notre avenir.

J’ajoutais avec une voix encore plus doucement : « Pas du tout. Mais… mais... il y a nous. » Après une petite pause pour chercher les mots au plus profond de moi, je finis son bout haché : « Ja… ja… comme Jacob. Ja… ja comme jamais séparés… Ensemble face à ». Puis tout bas en frappant plus fort mon coeur de ma main « face à ça. »

Je le sentais me tapoter l'épaule. Je repoussais sa main de mon épaule. S'il comptais lui aussi m'abandonner, qu'il le fasse maintenant. J'arrêtais de frapper le mur et posais ma tête dessus. Ecoutant ces paroles.
"Mais il y a nous". Nous. Voulait il dire qu'il resterait là pour moi ? Pour lui ? Pour nous deux ? "Jamais séparés". Je me tournais vers lui et le regardait les yeux noyés de larmes.

-Ne me laisse JAMAIS tomber.

J'avais hurlé. De haine, de désespoir. Je le prenais dans mes bras et le serrait fort. surement à l'en étouffer.

-Pas maintenant, pas demain. Jamais.

J'y tenais trop. A Elle, à Lexa, à Lui, Jacob. Lily est partie. Elle m'abandonne. Nous abandonne. Je ne ferais plus confiance qu'à Lexa et Jacob. Eux resteront. Les autres ne sont que des menteurs. Je ne ferais plus confiance.
Sans que je m'en rende compte, toute gentillesse me quittait. Rapidement. Toute cette année où j'avais fait des efforts pour être heureuse et souriante, tout disparaissait.

-Mes efforts n'ont servis à rien.

Rien.

Je reprenais ce mot, après plusieurs mois sans, pour me définir. Je n'étais plus Dawn, je n'étais plus sympa, je n'étais plus meilleure amie, je n'étais rien. J'étais redevenue une simple poussière.

Rien.

Et la gentille Dawn Green de Poudlard disparaît.

Rien.

Et toute joie et bonheur disparaît de mon corps.

Elle me crie, me crie de ne jamais la laisser tomber. Je ne sais pas si je dois le prendre au sens propre ou figuré... L’un contre l’autre, deux corps fixes s’entrechoquent, je ne veux pas chuter. Mais l’Aiglonne, elle, s’est envolée.

Tu es partie mais risques-tu ta vie ?
Tu nous as quittés mais que t’avons-nous fait ?

J’espère qu’il ne lui arrivera rien.
Mais je n’en sais rien, n’y peux rien.
Et ce va-et-vient du hibou qui vole au-dessus de nos têtes m’énerve.

Hé Lily ! Hé Lys ! Hélice d’un tournoiement dans le vide aussi malicieux que trompeur. Une chute en silence. Chut.

Lily, où es-tu ? Pourquoi t’es-tu tue ?
Tutu de tes danses absentes…

L’amertume de l’océan salé me monte aux lèvres. Les Etats-Unis. Unis en plaisanterie oui. L'océan file sous les doigts. Juste serrer Dawn fort, à la vie à la mort.

Les espoirs de Jacob ont explosé avec le proche été comme explose un lys fané à l’éclosion avortée. Une lettre tranchante qui coupe l’effort pour grandir. Il tend le cou, la gorge sèche d’avoir bu l’espoir jusqu’au calice, le coeur rouillé d’avoir espéré jusqu’à ce vide.

Le vide. Sans elle. Sans L. Sans aile. Le vide. L’espoir gr-hibou-illé, flou.

Mes paupières clignotent un instant au rythme des battements d’ailes du hibou.

Un hibou noir et des pensées noires. Ma première rencontre avec Dawn. Mais je ne me rappelle pas de hibou blanc comme celui-là. Hibou blanc comme le VIDE.

Glacé par la nouvelle, je n’ai plus la force de trembler : « JAMAIS, Dawn, JAMAIS ».

Ça fait mal. Pas le froid de la dalle, non, le froid intérieur.
Le froid de l’océan des souvenirs laissés en l’état désuni.

Est-ce cela, le crépuscule des sentiments ? Mais elle, c’est Dawn, l’aube.

Je sussure : « Dawn, souviens-toi…. La plage. Le bleu et le jaune unis dans un vert…  Souviens-toi de notre première rencontre ». La plage, l’unique morceau de terre auquel s’accrocher pour ne pas tomber dans l’océan. L'océan des larmes de mes yeux secs qui n'avaient pas la force de pleurer.

Je m'assaillais sur une chaise et essuyait mes larmes avant de me mettre à mordiller mes lèvres. Jamais Jacob ne me laisserai tomber. Je ne le supporterait pas. Il ne me restait plus que lui et Lexa. Les Autres... Ce n'était rien. Ils ne comptaient pas, Eux partiraient.

Je repensais à notre bataille de boules de neige, Lily, moi et d'autres filles. Nous avions bien ris. Je souris en y repensant et relevais la tête vers Jacob. Jacob, mon meilleur ami, il était le premier et l'un des rares à savoir pour Hayden. Pour la douleur que j'avais ressentie, lui seul pouvais comprendre le lien entre Lily et moi...
Notre première rencontre oui. Rien ne pouvait faire penser que nous serions amis. Et pourtant. Jamais je ne regretterais ce jour, ce que j'ai pu dire, ces paroles à Lui, sa colère, et puis finalement ma tête sur son épaule à parler de nous...

-J'ai envie de neige. De jouer dans la neige.

Peut-être allait il prendre mal le fait que je veuille jouer après la nouvelle du départ du Lys. Mais il resterait, et là était le plus important.
Un dernier moment de joie avant de disparaître... Que moi, l'Aube, je disparaisse. Voir les flocons tomber, une des choses que j'aimais le plus.

-Lily viens de nous briser le cœur, de Te briser le cœur. Pourquoi ? Je hais l'abandon.

Le froid perce mon corps, il pince mon coeur éparpillé en palpitations. Les pulsations d'un papillon de plomb s'agitent contre ma poitrine, puis s’épuisent en battements d'ailes sourds et impuissants. D'"L" absents. Le manque d'elle me démange, devient danger, avant de se dissiper un instant, se perdant en frissonnements, entre deux battements.

- J'ai envie de neige. De jouer dans la neige.

Mais où sont les neiges d’antan ? Mes émotions se mélangent dans le vague d'un océan de neige fondue plus grand encore que l’Atlantique qui me sépare de l’Amérique de Lily. Je perçois l'écho de la voix de Dawn vibrant confusément là-dedans. Il pique dans mon coeur comme il y chatouillait avant, et tout m’est obscur et incommode.

- Lily vient de nous briser le cœur, de Te briser le cœur. Pourquoi ? Je hais l'abandon.

Je m’accroche, les mains contre le coin de cette table et rattache mon regard à celui de Dawn : *Dawn, Dawn, écoute-moi, il faut se reprendre, il faut nous reprendre.* Mais ce son siffle et voltige comme un rigaudon : *abandon*.

Entre le souffle et le soupir, j’entends ma voix : « J’y crois fort. Très. Passer, ça va passer. » Un nuage sombre couvre mon front dans l’entrejour de la pièce. Ma voix m'échappe : « Dawn, nous sommes en juin. Dawn, la neige d'avant a fondu. Dawn, tu m’entends ? » Mes yeux papillonnent et j'entr'aperçois notre faiblesse physique par éclats. « Dawn, on va marcher, tu m’entends ? » Je la tire doucement vers l’entrée en lui jetant un nouveau regard perçant : « Allez, on se lève. Ensemble, on y va. »


J’ai eu tellement de mal à écrire ce dernier post, Dawn… les RPs tristes et moi font 3000², et je te remercie d'autant plus de m'avoir fait sortir de ma zone de confort d'une si belle manière. C'est donc la fin de ce RP pour moi. A bientôt pour des aventures plus joyeuses j’espère

C'est comme lorsque j'écris. C'est comme si j'écrivais sur/pour elle. Lily. J'ai besoin de mon modèle, de mon œuvre. Une partie de ma vie semble s'en aller. Mon écrit restera en suspend, ma [/i]vie[/i] restera en suspend. Et alors moi, que vais-je devenir ? Je vais marcher. "Dawn, on va marcher, tu m’entends ?"

-Je t'entend. On va marcher.

Mais marcher, pour aller où ? Marcher sur le chemin de la vie ? Ensemble ? Et pourquoi ? Ce la ne sers à rien si Lily a quitté le chemin, nous laissant seuls. Marcher pour un rien, pour ne jamais arriver au bout de ce chemin, vers le bonheur, vers la vie. La vraie. Je suis comme morte. Et Jacob ? Je lui caresse la joue. Il est aussi brisé que moi, ma joie, mon Jacob est brisé. Reviens ma joie, ne pars pas avec Lily si loin ! Restes avec moi Jacob, restons ensemble. Toujours. Et marchons. Sans arrêt. Parce qu'il n'y en aura jamais sur ce chemin, pas vrai ? Joie de Jacob, ma joie, restes avec nous. Restes avec moi. Nous sommes toujours là, il va falloir se relever.
Mais non, je n'en aurais pas la force. Parce que ma force, cette force qui est en moi, bien cachée. Elle est pour lui, mon meilleur ami, mon seul ami. Il remontera à la surface. Sa joie reviendra, la douleur disparaitra. Parce qu'il en a plus besoin que moi je n'en aurais jamais. Vis Jacob, je vais te rendre ta joie, restes à mes cotés. Nous allons y aller, tu as raison. Doucement.

Ainsi je le suis. Non, il me suis à présent. Sors de moi, la Force, montres-toi ! J'ai besoin de toi. Mon Rouge et Or a besoin de toi.