Rencontre nocturne PV
Poudlard n'était pas un endroit fait pour les personnes nocturnes. Entre le concierge qui veillait au grain, les professeurs qui corrigeaient les devoirs rendus par les élèves à la dernière minute et deux ou trois fantômes qui n'appréciaient guère les élèves, se promener la nuit dans le château relevait du parcours du combattant. Et puis, au beau milieu de tout ce petit monde qui surveillait les couloirs, se trouvaient les élèves les plus téméraires. Et Tyr.Le Gryffon n'avait pas de problèmes de sommeil à proprement parler – et n'était pas spécialement courageux non plus pour un rouge, mais passons ce détail – mais ses cycles de repos étaient pour ainsi dire très irréguliers. De la sieste pendant l'heure de cours, au fond de la classe, à la partie d'échecs, seul, en salle commune à six heures du matin un dimanche, Tyr n'arrivait pas à dormir de manière coordonnée. C'était la raison pour laquelle l'élève s'était adossé à la rambarde de l'escalier, la tête renversée, contemplant les visages endormis dans les tableaux accrochés aux murs.
Mais il y avait aussi une part d'appréhension, qui provenait en grande partie de la reprise de la saison de Quidditch. Tyr avait peu entendu parler des autres équipes, et il avait peur de se retrouver en face d'un groupe exclusivement composé d'élèves de septième année, aux épaules carrées et aux bras assez musclés pour briser le balai de leurs adversaires. Les arbitres ne permettraient sûrement pas un tel écart entre deux bataillons, toutefois... le garçon ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Cette année, Gryffondor remettrait son titre en jeu. Et Tyr avait bien envie de le ramener une nouvelle fois en salle commune.
Perdu dans ses pensées, il mit du temps à se rendre compte que des bruits de pas se rapprochaient de sa position. Lorsqu'il fut certain qu'il s'agissait bien de quelqu'un, et non pas de quelque esprit frappeur malicieux – et mal intentionné, Tyr quitta sa rambarde et s'éloigna à grand pas en direction du couloir le plus proche. Après quelques mètres, il se mit à courir, en essayant de faire le moins de bruit possible. Mais même un éléphant dans un magasin de porcelaine aurait été plus discret.
Après quelques minutes et deux escaliers, Tyr se retrouva à nouveau dans le gouffre au marche. Il jeta un regard en contrebas : personne. Le silence s'était réinstallé. Rassuré, Tyr s'assit et ferma les yeux. Le sommeil lui tomba dessus d'un coup.
Lorsqu'il se réveilla, tout ses sens se mirent en alerte. Le Gryffon se leva et jeta des regards paniqués autour de lui. Il ne savait pas quelle heure il était, ou si les cours avaient déjà commencé. Mais en tout cas, personne n'était venu le déloger.
« On dirait que la chance est avec moi... Hé ! »
Il venait d'apercevoir, en bas de l'escalier où il se trouvait, un autre élève. Il faisait à peu près sa taille, et devait donc être en première ou deuxième année. Tyr descendit les marches quatre à quatre et s'arrêta devant le nouveau venu.
« On se connaît ? J'suis pas vraiment sûr, mais j'ai l'impression de t'avoir déjà croisé quelque part. »
Il n'était pas à Gryffondor, ça, Tyr en était certain. Poufsouffle peut-être ?
« J'm'appelle Tyr. Toi aussi, t'as quelques problèmes pour dormir ? »
Maïka Cooper : « La question c'est pas de garder Gryffondor pour sauver Poudlard, mais de virer Serpentard pour ne pas avoir à sauver Poudlard.»