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10 janv. 2017, 23:00
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Utiliser son propre corps pour canaliser la magie était effectivement une chose possible. Mais dangereuse, et pas franchement autorisée. Cela avait un prix. Il existait plusieurs branches de la magie qui exploitaient cette possibilité, la plus connue étant celle que l’on appelait couramment la « magie du sang ». En résumé, il s’agissait de sacrifier un peu de son sang pour produire de la magie. C’était dangereux, car la magie – et nous ne parlons pas là d’une belle magie pleine de papillons roses et bleus - devenait alors une sorte de poison insidieux, qui, petit à petit, se propageait par le sang dans tout le corps. Une sorte de septicémie magique. Plus généralement, il y avait la magie sacrificielle, qui n’employait pas nécessairement que du sang. Comme la précédente, il s’agissait souvent d’une magie principalement d’invocations, mais elle pouvait aussi être plus générale. C’était cette magie-là qui avait massacré la main de Kristen.

Ces deux formes de magie, en tout cas, n’étaient pas franchement répandues. Les informations concernant leur pratique ne circulaient pas dans les livres des bibliothèques. Si l’on ne savait pas où chercher, on ne risquait pas de trouver. Il fallait déjà en avoir l’intuition, et ce n’était clairement pas donné à tout le monde. Encore moins à une enfant de onze ans. Avait-elle déjà entendu des adultes évoquer ces sujets-là ? Ou bien avançait-elle simplement à tâtons, sans se rendre compte de ce dont elle était en train de parler ?

Les dents de Kristen se serrèrent et sa mâchoire se fit plus marquée sur son visage déjà anguleux. Ses yeux se plissèrent sur la petite fille qui venait de s’assoir par terre, juste sous L’Ombre de la Mort.

Elle hésita. Elle eut envie de mentir, de dire que non, ce n’était pas possible et qu’il ne fallait pas chercher plus loin. Que c’était comme ça, « et puis c’est tout ». Cela aurait été la solution la plus simple, et peut-être que si Kristen avait affirmé avec force et conviction que l’idée de la petite Poufsouffle était totalement impossible, l’élève l’aurait éliminée de son esprit sans plus attendre.

Finalement, elle opta pour une réponse un peu plus troublante, mais qu’elle jugeait cohérente avec son ancien poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal : il n’y aurait rien de douteux à ce qu’elle sache ce genre de choses.

« C’est possible, en effet, dit-elle lentement. »

Les yeux toujours plissés, elle regarda successivement le tableau et la petite fille.

« Il y a un genre de magie qui permet cela. On l'appelle magie noire. Mais... en échange de cette utilisation, le corps finit par se consumer. »

Elle expira à nouveau un petit rire par ses narines et inclina la tête.

« Il vaut donc mieux éviter, n'est-ce pas ? »

Il n'y avait rien de drôle là-dedans.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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11 janv. 2017, 00:01
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Entendre la femme me dire que ce dont je parlais était possible était incroyablement perturbant. Premièrement parce que je m’étonnais de penser à des choses qui n’était pas totalement produites par mon esprit imaginatif. Deuxièmement parce que je n’étais pas habitué à ce que l’on m’offre des réponses aussi facilement. Si tant est qu’elle me donne des réponses. Mon cœur s’emballa lorsque je me fis la réflexion qu’il était tout à fait possible que la femme refuse de me donner plus ample explication. Elle n’oserait pas, n’est-ce pas ? *Oh si, elle oserait, et je le sais…*. Oui, je le savais, mais je savais aussi que je ferais tout pour avoir une réponse, il était impossible qu’elle me laisse ainsi après avoir éveillé ma curiosité. S’il était possible d’utiliser son corps pour canaliser la magie, je devais le savoir. Je le devais car ma rencontre avec Nyakane et sa magie fascinante avait réveillé en moi une curiosité incompréhensible et dévorante envers cette magie que je connais pourtant depuis toujours. Mais n’avais-je pas toujours trouvé étrange que la magie ne puisse s’utiliser sans baguette ? J’avais longtemps pensé, lorsque j’étais plus jeune encore, que cela était un mystère que les adultes nous cachaient, à nous les enfants. Mais j’avais compris qu’ici, c’était tout simplement cette forme de magie que l’on prônait, et qu’ailleurs s’en était une autre. Mais personne ne m’avait jamais dit qu’une magie du “corps” était possible.
Kristen Loewy avait ma réponse, et tardait à me la donner. J’attendais avec une impatience non feinte qu’elle me l’offre, essayant de me faire oublier pour ne pas qu’elle change d’avis. Si ce genre de magie était possible, je ferais tout pour l’apprendre, je me le promettais. Je ne me contenterais jamais de ce que l’on voulait bien m’enseigner.

La voix de la femme s’éleva alors, et je me tordit le cou pour la regarder, pour atteindre son regard en même temps que ses mots atteindraient mes oreilles et ma compréhension. Ses yeux étaient plissé, et sa voix semblait s’être durcie. Je fis cette constatation mais ne m’en préoccupais pas. J’avais eu ma réponse. Et celle-ci ne me convenait pas. Pire que cela, elle était effrayante.


*La magie noire ?*, pensais-je doucement, comme si j’avais peur qu’une personne puisse entendre mes pensées. Je remontais mes genoux vers ma poitrine. Je n’étais pas une enfant de la Magie pour rien. J’avais appris il y a longtemps l’existence de cette forme de magie, et je me rappelais comme si c’était hier la voix de Zakary qui me mettait en garde contre celle-ci. Je me rappelais mon entrain, lorsqu’il m’avait expliqué en quoi elle consistait. Je ne voyais alors rien de choquant la-dedans, juste un danger immense. Puis il m’avait donné son nom “magie noire”, il m’avait expliqué son danger, la mauvaise réputation qu’elle avait, il m’avait même décrit rapidement quelques personnages emblématiques du passé qui usaient de “Magie Noire”. Il m’avait dit : “cette magie demande des sacrifices corporels, elle n’est pas à prendre à la légère, Aelle. Elle agit comme un poison”. Entendre la même mise en garde dans la voix de Kristen Loewy fit apparaître des frissons sur ma peau. Je grelottais malgré moi.
Je savais combien la magie noire n’était pas recommandée. Et je savais aussi que je trouvais étonnant qu’elle ne soit pas enseigné à Poudlard. Après tout, cacher cette magie à tous n’était pas une manière d’éveiller les esprits curieux ?
Utilisé avec beaucoup de précautions, je ne voyais pas en quoi cette magie pouvait être dangereuse. Narym m’avait un jour dit : “C’est l’intention de la personne qui compte”. Lorsque j’éprouvais une forte colère, ma magie se manifestait parfois durement. Mais en tant normal, je pouvais aisément dire que j’avais une magie acceptable.

Je n’osais pas répondre à la femme. Celle-ci me dardait d’un regard dur et froid, et je savais qu’il valait mieux que je fasse attention à ce que je répondrais, si je ne voulais pas qu’elle se fasse des idées sur moi.


-La magie noire… Chuchotais-je en tremblant légèrement. Elle dépend du sorcier, je pense…

Je bridais tant ma curiosité que je ne savais plus que dire. Je souhaitais lui poser un tas de question à ce sujet, mais j’avais peur qu’elles ne soient mal accueillis. Je jetais un regard discret à la femme. Allait-elle me dire que c’était le seul moyen d’utiliser son corps pour canaliser la magie ?

-Cette magie peut être aussi destructrice que celle qu’on utilise tous les jours selon moi, marmonais-je.

J’avais laissé cette phrase s’échapper malgré moi. Je me mordais doucement la lèvre, craignant une soudaine remontrance de la part de ma Directrice.

-Il y a d’autres moyens que laisser une part de soi à la magie pour la canaliser avec le corps. Et pour éviter qu’elle ne m’interrompt, je dis rapidement : l’occlumencie, par exemple, s’utilise sans baguette n’est-ce pas ? C’est bien un signe qu’il y a de la magie la-dedans, lui dis-je en lui montrant la tête. Alors je pourrais avoir les mêmes résultats avec la… que la magie noire mais sans sacrifices, j’en suis persuadé.

Il y avait tant de chose que je voulais comprendre de la magie. Tant de questions à poser mais personne pour me répondre clairement. Ou peut-être que je n’acceptais pas les réponses que l’on me donnait ? Je n’étais pas prête à me pencher sur ces questions là. Le monde était rempli de magie, alors j’irais un jour à la rencontre du monde pour trouver tous ses secrets.
Je levais des yeux farouches sur la Directrice et je lui dis :

-Avec la magie, on est capable de tout. Je découvrirais tout ce qu’elle a à m’offrir.

Cela résonnait comme une promesse. Et ça en était une.
S’il valait mieux éviter une magie destructrice ? Je n’avais franchement pas la force de me pencher sur cette question et je ne comprenais pas l’enjeu qu’elle contenait. J’étais prête à tout pour comprendre et trouver des réponses, cela était indéniable et j’en avais souvent fait les frais. Mais serais-je capable de me détruire moi pour avoir des réponses ? Je ne pouvais pas répondre.
Mon but était d’accéder au plus de Sens possible. Accéder au sens de la magie était donc un des objectifs primordiaux.

11 janv. 2017, 21:01
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L’occlumancie était un genre de magie complètement différent. Ce qui concernait l’esprit n’avait rien à voir avec le reste – il en était de même pour la divination, d’ailleurs, ce qui valait à cette discipline de lourdes critiques… Que Kristen elle-même avait pu penser très fort.

Kristen ne put s’empêcher de tiquer. Il est très difficile d’essayer de convaincre quelqu’un qu’il a tort lorsque vous êtes secrètement persuadé qu’il a raison. Elle croisa les bras, fronça les sourcils et dévisagea Aelle Bristyle en haussant le menton. Peu importait les convictions de la directrice - elles lui appartenaient, à elle, et à elle seule - il n'en était pas moins que les idées de la Poufsouffle étaient un peu trop proches de la limite. Après quelques secondes d’observation, Kristen dit :

« Vous feriez mieux de vous intéresser aux cours que vous suivez. Vous aurez déjà bien assez à faire. »

Elle inclina ensuite la tête.

« Mademoiselle, »

Haussant le menton à nouveau et plissant les yeux, elle conclut :

« C’était une discussion intéressante. »

Elle baissa à nouveau la tête et s’en retourna dans mouvement involontairement assez théâtral, souple et léger, mais paradoxalement assez imposant. Un mouvement, en somme, qui ne donnait pas de suite à la conversation.

Cette fois-ci, elle espéra vraiment n’être pas suivie. Au détour d’un couloir, elle transplana et se retrouva quelques secondes plus tard directement dans son bureau. Il était toujours si sombre et sobre, l’aigle à l’entrée n’avait pas décollé et elle crut voir ses ailes frémir en la voyant arriver. Elle s’installa à son bureau et réfléchit, coudes sur la table et mains croisées, durant quelques secondes. Ses yeux ne quittaient plus un point fixe de la porte d’entrée qui lui faisait face et semblaient déraisonnablement concentrés dessus.

Puis, elle dut avoir une idée, car elle ouvrit un tiroir de son bureau, sortit un parchemin vierge et après avoir attrapé sa plume, la trempa dans son encrier. Elle écrivit à Wilhelm Heltowni, le directeur de la Maison Poufsouffle, au sujet de l’élève qu’elle venait de rencontrer. Elle ne pensait pas faire usage de la connaissance de son nom ainsi, mais au final, dut bien se féliciter de s’en être inquiétée.

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11 janv. 2017, 22:56
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Je n’avais jamais réellement pensé à la magie noire. A vrai dire, je ne pensais pas à la magie avec un nom précis. Je prenais celle-ci comme elle venait. Elle n’était cependant pas venue souvent, dans mes jeunes années. La magie la plus exceptionnelle que j’ai vu était à Poudlard. Avant, je n’avais eu le loisir de la découvrir seulement dans les livres de Papa. Sa boutique regorgeait d’informations sur tous les sujets, et mes heures passées dans cet endroit sombre m’avait appris bien plus que l’école moldue ou mes rencontres sorcières. La magie noire n’était, cependant, pas un sujet que l’on trouvait n’importe où, et j’étais persuadé que la boutique de Papa ne faisait pas exception à cela. Je me ferais une joie de m’en assurer lorsque je rentrerais à la maison.
Parfois, j’avais peur de mon intérêt pour certain sujet qui effrayait la plupart des gens.

Qu’aurait Kristen Loewy à me dire ? Me réprimanderait-elle de parler ainsi de ce sujet ? Continuerait-elle sur ce ton sévère, me mettant en garde comme une mère met en garde son enfant contre les menaces extérieures ? Je la regardais avec des yeux que j’espérais n’être pas trop admiratif. Je n’admirais pas cette femme. Mais je ne pouvais nier le fait qu’elle m’intéresse grandement. Mais la femme en elle-même n’avait pas d’intérêt, à mes yeux. Il y avait quelque chose, dans sa démarche peut-être ou dans sa posture, qui m’attirait indéniablement. Ou dans sa voix peut-être.

*Oui*, me dis-je, souriant légèrement en la voyant hausser le menton, *le savoir de cette femme m’intéresse*.
Je ne me soustrayait pas à son regard, lorsqu’elle m’observa, songeuse. Je me demandais ce qu’elle voyait alors. Une enfant qui ne savait de quoi elle parlait ? Une interlocutrice qui lui était égale ? Une gosse trop curieuse ? Je serais curieuse de voir au travers ses yeux une nouvelle fois, mais cela avait été assez exceptionnel pour que ça n’arrive plus.

C’est d’une manière très distinguée qu’elle me congédia. Elle me salua, et disparut tout aussi vite. Simplement. Sans me laisser la possibilité de la retenir.

Je m’assis brutalement, la tête tourné pour pour observer ce départ soudain. Ses mots avaient été expéditifs. Une remontrance, comme je le pensais. Une salutation. Et un adieu.
Elle était partit rapidement, sans raison. Je la suivais du regard, incapable de prononcer le moindre mot. Incapable de la retenir ou de dire quoi-que ce soit. Je me retrouvais soudainement seule.
M’avait-elle réellement renvoyé à mes cours ? J’eu un sourire ironique. Si elle m’en avait laissé le temps, je lui aurais dit qu’avec mes notes, j’avais le temps d’élargir mes connaissances sans difficulté. Et j’aurais pu la remercier de m’avoir ouvert l’esprit, de m’avoir permis de trouver des choses que je ne connaissais pas. Elle ne m'avait pas laissé le temps. Peu m'importait, il y avait d'autre chose qu'elle ne pouvait effacer.

Finalement, je me levais difficilement en époussetant la poussière dont ma cape et mon pantalon noir étaient recouverts. Seule dans le couloir, je m’adossais à la fenêtre. Nous nous retrouvions, l’Ombre de la Mort et moi-même, dans une solitude que je n’avais pas souhaité.
Son départ m’avait grandement frustrée.
*Pourquoi elle est parti si vite ?*, maugrinais-je. Peut-être s’était-elle souvenu d’un quelconque rendez-vous ? Il me semblait qu’elle paraissait pressé, lorsqu’elle m’avait surpris en train de la suivre.
Je plongeais mon regard dans l’Ombre titanesque du tableau.


-Tu la comprends, toi ? Lui demandais-je alors.

Il ne répondit pas. Mais il m’apporta une réponse. Je m’approchais de lui pour me poster à cet endroit, où Loewy m’avait fait comprendre que l’ombre était ce que l’on souhaitait. J’observais le blé s’agiter paisiblement sous le vent.

-Et bien, vous avez jeté une nouvelle ombre sur ma Recherche, Kristen.

Je me détournais du tableau, et m'enfonçais dans le couloir. La volière m’attendait. Je soupirais, accueillant sereinement le flux de question qu’amènerait inévitablement ma rencontre avec la Directrice de Poudlard.