Inscription
Connexion

27 avr. 2018, 00:45
Les bras striés de blanc.  PV 
Ambroise tentait tant bien que mal de suivre le rythme effréné que lui imposait la jeune fille venant de la persécuter. Sa cadence était digne de celle de Philippidès. Leurs pas rapides, frappaaientt le sol fait de pierres faisant ainsi écho au sein des couloirs. Ce dernier rythmait alors leur course. Inéluctablement, la fillette allait, au bout d’un moment, s’arrêter. C’était tout du moins ce qu’espérait Ambroise qui commençait à manquer d’air, devant ainsi ralentir le pas. Durant sa course, son esprit fit des siennes : que pouvait-il bien se passer pour qu’une élève puisse arriver les larmes aux yeux, tout en demandant de l’aide. Elle était très troublée, mais sa curiosité allait être assouvie d’ici peu. En effet, la brune venait de se stopper. Elle semblait essayer de reprendre sa respiration, qui était saccadée voire arrêtée à certains moments. On aurait même pu croire qu’on allait la perdre, tellement son souffle était court.

Ambroise regarda rapidement autour d’elle afin de recueillir toutes informations pouvant l’aider à localiser le lieu. Ce qui l’aida fut la porte. Relativement vieille, prête à céder à tout moment. Il s’agissait, inévitablement, des toilettes. Elle avait, lors de sa scolarité passer tant de fois cette porte. Derrière celle-ci, jamais rien de graver ne s’était passé auparavant, et pourtant, elle allait très rapidement constater que ces lieux si innocents pouvaient regorger de sombres événements -notamment celui qui était en train de s'y dérouler. La jeune fille qu’elle suivait poussa alors la porte, grinçant sous le poids de sa main. Elle passa le seuil, puis s’arrêta. Ambroise ne savait que faire : devait-elle la suivre ? Passer devant elle ? A moins qu’elle ne fasse volte-face. Elle se décida finalement à opter pour la première possibilité. 

Elle aperçut, dans un premier temps, une jeune fille qui devait tout juste être âgée d’une douzaine d’années. Sa peau était d’une telle blancheur qu’elle aurait pu concurrencer la neige. Mais, cette concurrence allait être de courte durée puisque son teint était saupoudré de petites tâches -rousses, lui donnant ainsi un certain charme. Ses cheveux étaient roux, et se battaient en duel. Bien que ces deux éléments l'interpelèrent, c’est un tout autre qui attira davantage son attention : son visage marqué. En effet, malgré son jeune âge, le dessous de ses yeux étaient noircis, et quelque peu rouges. Elle semblait avoir pleuré, bien trop pour une jeune fille aussi jeune. A cet âge, la vie était pourtant si belles : remplie de rencontres, et de belles aventures.  Pourtant malgré ses traces, elle souriait. Son rictus était terrifiant, voire même maléfique. Rien qu’à sa vue, les poils de la professeure se dressèrent. *Qu'est-elle en train de penser pour avoir un tel sourire ?*

Ambroise vit ensuite une autre personne. Elle-ci gisait sur le sol. Elle devait avoir si froid sur ce sol pavé de pierres. Dans sa main, il semblerait qu’elle ait un tissu, tacheté de rouge. Inévitablement, il s’agissait de sang. *Peut-être s’était-elle entaillée le doigt ?* Elle se tordait tout en gémissant. Sa douleur devait être relativement intense. Que pouvait-il s'être bien passé pour qu'une personne semble tant souffrir. Son regard se posa ensuite sur des morceaux de miroir parsemés autour d’elle : ils étaient brisés. Ambroise crut  alors comprendre, malheureusement, la scène qui était en train de se jouer devant elle : une mutilation. La directrice de maison se devait d’être calme dans cette situation. Elle devait agir de manière réfléchie, afin que personne ne soit heurté… Tous étaient si jeunes, il ne fallait qu’ils soient traumatisés par ce terrible événement. Mais, avant qu’elle n’eut le temps de dire quoi que ce soit, la fillette lui étant rentrée dedans se dirigea vers la personne allongée, et la gifla. *Mais… que fait-elle ? Elle est folle !* Ambroise était sous le choc des événements qui étaient en train de se dérouler sous ses yeux, et écarquilla ainsi les yeux. Faire face à une personne se mutilant afin de, peut-être, mettre fin à ses jours était une chose compliquée, mais, la gifler était-ce la meilleure solution ? La femme en était peu convaincue. La personne à terre commença ensuite à se tortiller dans tous les sens, ses bras -blessés, brassaient de l’air… *Qu’était-elle en train de faire ?* Il semblerait qu’elle veuille que personne ne la touche, ce que la Sejersted pouvait parfaitement comprendre. La blessée lança alors aux personnes présentes quelques phrases, s'interrogant sur le fait de savoir si elle était encore vivante, mais également les informant qu'elle souhaitait être seule. Etre seule : ce n'était pas vraiment la solution à ses problèmes... Bien au contraire, pour Ambroise, cette jeune fille avait besoin d'être écoutée, de pouvoir dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, et ce le plus rapidement possible afin qu'il n'y ait pas d'autres actes de la sorte.

Elle n’avait que très rarement fait face à une personne se mutilant. Une fois, à vrai dire. Elle était comme désarmée, elle était ainsi de marbre face aux enfants lui faisant face, et son visage était fermé. Cette jeune fille, au sol, devait souffrir d’une si grande douleur émotionnelle. Ainsi, elle préférait se distraire de cette manière, afin d’oublier ses peines. Sombres, sans doute. Elle paraissait pourtant si jeune… mais, malgré sa jeunesse, son passé était, inéluctablement, fort et lourd. Ambroise devait hic et nunc trouvait une solution, ainsi : ses idées fusaient. Ses lèvres frémirent ensuite, et des paroles se firent entendre : 

Mesdemoiselles, êtes-vous amies avec cette jeune fille ? Dit-elle tout en se rapprochant de la personne gisant sur le sol. Si oui, je pense qu’il faudrait la soutenir moralement. Il serait bien, que vous lui dîtes que vous tenez à elle, que vous l’aimez, et qu'elle est chère à votre coeur. Elle semble être désemparée, voyez-vous, son geste est un appel au secours. Elle aimerait trouver, sans doute, un peu d’attention, et surement une oreille attentive fasse à un passé bien trop lourd pour son jeune âge. J'ajouterais également que vous semblez être terrifiées.  Dit-elle tout en analysant leurs visages, plus particulièrement leurs yeux. Vous savez, si vous avez besoin de parler de cet événement (ou même un autre), un peu plus tard, vous pourrez compter sur mon oreille -relativement attentive. En parler, vous aidera sans doute à prendre du recul sur ces événements auxquels vous faites face, et à avancer. Termina-t-elle de dire, d'une voix douce et seraine. 

Ambroise scruta ensuite les plaies que s’étaient faits la fillette. Le sang était abondant, mais il semblerait que les dégâts soient minimes. *Peut-être faudrait-il, tout de même, l’amener à l’infirmerie.*

Absente tout le mois d’août.

27 avr. 2018, 17:24
Les bras striés de blanc.  PV 
Le sourire de Solenn avait quelque peu dérangé la brune, puis, après elle, la directrice de Serpentard. La brune s'avança vers la folle, et Solenn détourna la tête, sentant une colère sourde s'installer en elle. Mais, très vite, un rire sans joie et discret vint égayer son coeur. Une grande claque avait retenti, et Solenn se réjouissait de la tournure des événements. Mais au contraire, la directrice ne semblait pas trouvé cela drôle. Oh, si elle avait su qui était vraiment la folle, elle aurait ri, ri aux éclats ! Elle se serait tenu le ventre tellement elle aurait ri, elle aurait tapé l'épaule de Solenn, toujours en riant ! Mais là, elle s'avança vers les deux brunes, tout en disant :

-Mesdemoiselles, êtes-vous amies avec cette jeune fille ? Si oui, je pense qu’il faudrait la soutenir moralement. Il serait bien, que vous lui dîtes que vous tenez à elle, que vous l’aimez, et qu'elle est chère à votre coeur. Elle semble être désemparée, voyez-vous, son geste est un appel au secours. Elle aimerait trouver, sans doute, un peu d’attention, et surement une oreille attentive fasse à un passé bien trop lourd pour son jeune âge. J'ajouterais également que vous semblez être terrifiées. Vous savez, si vous avez besoin de parler de cet événement (ou même un autre), un peu plus tard, vous pourrez compter sur mon oreille -relativement attentive. En parler, vous aidera sans doute à prendre du recul sur ces événements auxquels vous faites face, et à avancer. 

Soudain, Solenn vit rouge. Alors, éclatant d'un rire froid, elle répliqué, les larmes aux yeux, pointant du doigt la folle, à l'adresse de l'adulte :

-Moi, amie avec cette... fille ? Comment je pourrais être amie avec cette folle comment je pourrais la soutenir moralement, alors qu'elle a essayé de se tuer devant mes yeux ! Au départ, je... je voulais juste l'aider ! Maintenant je veut juste être la plus loin possible d'elle. Alors, merci d'être venue, maintenant, au revoir.

Solenn s'avança vers la porte, un sentiment d'espoir mélangé à une fatigue sans nom dans le coeur. De toute façon, elle arriverait peut-être à aller mieux en faisant les exercices de son ancien psychologue. La rousse voulait juste arrêter de voire ces images qui mettait son esprit en vrille et qui la rendait folle. Aussi folle que l'autre. Et ça, c'était pas un compliment.

Désolé pour cette réponse si courte, mais la fin du rp approche, et mon inspiration s'éloigne !

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

03 mai 2018, 09:55
Les bras striés de blanc.  PV 
Son esprit reprend contact sous les mots d'unes des trois ombres. Qu'est-ce qu'elle fait ? Tais-toi ! Ne dis pas ces mots. Ils semblent tellement vrais. La voix semble adulte. Ce ne sont pas des anges, elle est vivante. Son cœur bat, son sang circule dans ses veines. Ça fait mal. Elle étouffe, l'enfant pleure. Elle le supplie de se taire mais rien ne s'arrange. Tout est de sa faute. Pourquoi tout le monde s'acharne à dire qu'elle ne va pas bien ? C'est pas vrai. Tout. Va. Bien. Sa main agrippe quelque chose. Un vêtement ? Elle tire dessus. Arrêtes de dire ça, c'est pas vrai. Arrête. Arrête. Arrête ! Un croassement ignoble sort de sa gorge.

« Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien !»

Elle frappe l'air de ses membres. Laissez-la tranquille. Partez. Loin ! Sa main est mouillée, le liquide volette partout. Du rouge. Elle a du rouge sur sa main. Du rouge ? Elle hurle. Un cri aigu, fort, terrorisé. Elle gratte le sol de ses pieds pour s'écarter des silhouettes. Elle a peur. Sauvez-là, s'il vous plaît. Sa tête tape le mur, elle essaye de s’assommer. Ne plus voir ce rouge. Tout faire pour ne plus voir cette couleur affreuse. Meurs si tu veux, exploses-toi la tête contre le mur mais arrête de regarder ta main. On dirait une démente, une folle furieuse.

« Du rouge ! »

Des larmes coulent sur son visage, y laissant des traînées glacées. Elle a froid. Tout ses mouvements se stoppent. Comme si on l'avait mit sur pause. Ses bras agrippent les pans de la cape noire qu'elle porte. Elle s'en recouvre. Leurs regards lui font l'effet d'une douche glacée. Détournez-les. Elle est affreuse, ne la regardez pas, vous allez devenir aveugle. Son image va vous brûler la rétine.

« Je suis désolée. Sa voix se brise à la fin de sa phrase. »

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

27 mai 2018, 21:00
Les bras striés de blanc.  PV 
L'ambiance était froide. Très froide. Toutes les personnes présentes semblaient être désarmées face à la situation se déroulant devant elles. Une jeune fille, semblant être un peu plus âgée que les autres poussa un petit rire, à moins qu'il ne s'agissait d'un cri animalier, mais ça restait à méditer. Puis, ses yeux se mirent à briller : elle allait pleurer. Les larmes aux yeux, elle répliqua à ce qu'Ambroise venait de dire. Selon cette jeune personne, elle n'était pas amie avec la fillette gisant au sol : non, il en était hors de question ! Elle la traita d'ailleurs de folle. Faire de la dépression -pouvant ainsi pousser à la mutilation- était-ce donc un signe de folie ? Pour Ambroise, c'était faux : cette fillette n'était pas folle, elle avait seulement besoin d'aide. Besoin d'une main qui se tendrait à elle : ainsi, elle pourrait, peut-être, la saisir, et pourrait tenter de sortir la tête de l'eau. Malgré de telles réflexions, la directrice de maison ne dit rien... elle mit alors les dires sur la jeunesse de la personne : un jour, son avis allait, sans doute, changer. Avant même qu'Ambroise n'eut le temps de répliquer, celle-ci avait déjà passé la porte... Elle semblait être très affectée par ces images : plutôt terrifiantes, et pouvant être traumatisantes - notamment pour des personnes d'un tel âge.

Pendant ce temps, au sein des toilettes, se trouvait une autre jeune fille. Ses yeux étaient rouges, elle semblait être peinée, mais aussi avoir énormément pleuré : peut-être était-elle amie avec la fillette en détresse ? Ambroise n'en savait rien. Pourtant, elle vit celle-ci tourner les chevilles, et partit des lieux... Tout cela, sans même dire un mot. 

Il ne restait maintenant plus que deux personnes au sein des toilettes : la jeune fille, et la directrice de maison. Celle-ci bougeait dans tous les sens tel un vers de terre.. son sang coulait. Nombreuses étaient d'ailleurs les tâches rouges au sol. L'élève soutenait que tout allait bien, et pourtant, la situation prouvait bien le contraire : elle avait besoin d'aide, ou tout du moins de parler. 

Tout à coup, celle-ci commença à se frapper la tête contre... un mur. Celui-ci était fait de pierres, si elle continuait, elle allait se faire mal. Très mal. Ambroise se devait d'intervenir, elle ne pouvait laisser l'une de ses élèves se frapper, se faire du mal. Sous ses yeux. Mais, avant qu'elle ne dise quelque chose, celle-ci s'arrêta, puis des larmes roulèrent sur ses joues : elle semblait s'être calme, pour le moment, tout du moins. Ambroise en profita ainsi pour s'avancer vers l'étudiante, elle s'assit à côté d'elle. Ni trop près pour ne pas l'effrayer, ni trop loin pour marquer une distance entre elles. Puis, elle sortit de sa poche un mouchoir, et lui tendit tout en lui disant : 

Tenez. Il ne s'agissait que d'un vulgaire morceau de tissu blanc, mais il aurait pu lui servir : s'essuyer les larmes, l'utiliser en guise de compresse, ou encore se moucher, qu'importe. Ambroise regarda ensuite ,rapidement et discrètement, les blessures de la jeune fille, elles ne semblaient pas être alarmantes, mais il serait malgré tout préférable de la conduire jusqu'à l'infirmerie, et pourquoi pas lui parler. Un peu.  Tout en regardant ses yeux, la directrice de maison dit : Souhaitez-vous que je vous accompagne à l'infirmerie ? Peut-être voudriez-vous en parler, un peu ? Ambroise lui avait proposé cela car, parfois, le fait de parler à un individu (qu'importe de qui il s'agisse) aider à relativiser certains moments de la vie, assez compliqués, pouvant pousser à de tels actes. A moins, que vous ne préfériez être seule, bien que je doute que ce soit véritablement une bonne idée, et je dis ça pour vous, Miss.  Elle émit ensuite, un petit sourire de compassion, qui elle espérait, allait rassurer la jeune fille.

Absente tout le mois d’août.

27 mai 2018, 22:29
Les bras striés de blanc.  PV 
Il y a un démon à l’intérieur d'elle. Elle le voit. Elle le sent. Il la mange, vivant à l’intérieur d'elle… Un démon qui crie d'agonie, qui supplie mais que personne n'écoute. Un démon qui lui aspire le sang dans un horrible bruit. Un démon qui lui brise les os, qui lui broie les organes et qui la laisse pour morte sur le sol de pierres. Un démon qui l’engloutit. Que personne ne voit mais qui pourtant mesure 20 mètres et est peint en jaune fluo. Personne ne voit jamais rien. Jamais. Ils laissent les gens crever seuls, tout ça car ça ne les regarde, soi-disant, pas. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi est-ce que tout lui tombait toujours dessus ? Qu’avait-elle fait ? Si elle avait fait quelque chose, pourrait-elle réparer ses actes et l’échanger contre sa santé mentale ?

Elle perdait l’esprit lentement, mais sûrement, et elle le savait. Elle sombrait devant les yeux de tous, et personne ne semblait le remarquer. C’est comme si elle criait de toutes ses forces et que tout le monde lui souriait et lui faisait des signes quand elle passait. Ses pensées faisaient un nœud dans sa gorge, brouillaient son esprit et l’empêchaient de respirer. Elle ne pouvait plus respirer. Elle ne pouvait que haleter, mais ce n’était pas suffisant. Elle avait l’impression que ce ne serait jamais suffisant pour arrêter la douleur. Ce ne serait jamais suffisant pour remplir le vide au fond d'elle. Elle ne pouvait plus respirer et Elle avait besoin de quelque chose pour arrêter la douleur qu’elle ressentait à l’intérieur d'elle.


Elle passa sa main sur son visage, la leva devant ses yeux et regarda le liquide transparent qui glissait et se demanda pourquoi il n’était pas rouge. Si son âme était meurtrie. Si elle se sentait écartelée de l’intérieur, alors Elle devrait saigner. Ses larmes devraient être des larmes de sang. Mais ce n’était pas le cas et les larmes n’empêchaient pas la douleur. Elle haletait alors qu’Elle essayait d’aspirer l’air dans son âme, mais la douleur était toujours là. Elle ne connaissait qu’un seul moyen pour rivaliser avec la douleur. Mais ce n'était plus possible. Ses amies étaient parties, elles l'avaient abandonné comme tout les autres. Comme le déchet gênant qu'elle était. Le tissu blanc se teinta de rouge. De ce liquide carmin qui lui permettait la vie. Mais à quel prix ? Pourquoi elle devait vivre si tout cela lui offrait seulement souffrance et désolation ? D'ailleurs, pourquoi avait-elle pris le mouchoir que lui tendait l'adulte ? Était-ce parce qu'il était blanc ? Elle détestait cette couleur. Trop pur, trop impersonnel. C'était sûrement pour ça qu'elle l'avait souillé de son être infâme. L'enfant dans sa tête cria de désespoir, il n'aime pas quand il voit du sang. Mais l'autre voix lui hurlait de s'enfuir, de se couper le bras jusqu'à se l'arracher, de quitter cette salle et la personne qui y restait. Pourtant, elle ne fit rien de tout ça. Elle se contenta de laisser ses larmes couler encore quelques minutes d'un interminable silence. Depuis combien de temps se tenait-elle là ?

« -Madame. Pourquoi mon papa et ma maman ils font comme si j'étais pas là ?

Elle ne savait même pas pourquoi elle avait dit ça. L'envie de se confier avait encouragé l'enfant à parler. L'enfant qu'elle était sans le masque de froideur qu'elle revêtait. Un simple gosse écrasé par la vie. Elle se rapprocha de l'adulte. La dégoûtait-elle ? Sûrement.

- Est-ce que vous me voyez, vous ? Je suis un fantôme.

Les mots prononcés avec détachement se percutaient en elle, envahissaient ses pensées, la consumaient dans un tourbillon d’ombre et d’obscurité. Ils encerclaient son cerveau, se ployaient pour la rendre folle, elle ne parvenait pas à les faire sortir. Elle ne parvenait pas à arrêter l’assaut qui se déroulait à l’intérieur d'elle.

- Je me perds. Je sais pas où je vais. »

Enfermée dans sa petite bulle. Perdue pour le monde extérieur.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

28 mai 2018, 19:39
Les bras striés de blanc.  PV 
Le morceau de tissu, donné auparavant, était maintenant imbibé d’une couleur rouge : du sang ! La directrice de maison avait toujours eu énormément de difficultés à faire face à cette couleur; qui lui était familière. Elle avait, en effet, déjà fait face à ce genre de situation : relativement compliquée à gérer. Tout ce dont elle se souvenait, c’était le fait qu’il fallait être compréhensif, et surtout : ne pas juger la personne à laquelle on faisait face -elle se sentait sans doute déjà assez mal, pour que l'on en rajoute une couche. Le but étant que cette personne se confie, nous parle, ainsi, cela l’aiderait, et ce, inévitablement. Ainsi, elle se rendrait compte que tout n’était pas terminé : qu’il existait encore une lueur d’espoir. Qu’importe la taille de celle-ci, elle existait, et cette jeune fille -désemparée- devait le savoir. Malgré la noirceur de la vie, il y avait toujours un grain de d'espoir. 

L’atmosphère était pesante. Le silence de plomb. Aucun bruit ne faisait entendre : sauf celui de quelques sanglots. Ambroise tourna alors la tête, et vit quelques larmes rouler sur les trônes de la pudeur de la fillette. Elle avait le visage creusé, le dessous des yeux noircis, et les vaisseaux sanguins des yeux apparent : elle avait, sans aucun doute, bien trop pleurer pour son âge. Elle semblait être si jeune, mais la peine n’avait pas d’âge. Parfois, les plus jeunes pouvaient être les plus affectés.

Après quelques instants de silence, celui-ci s’arrêta. Brutalement. Et, quelques mots sortirent de la bouche de la fillette -au nom inconnu. Elle semblait se poser de nombreuses questions : la première frappa d’ailleurs Ambroise. Pourquoi se demandait-elle où étaient ses parents ? Etaient-ils partis ? L’avaient-elle laisser seule, alors qu’elle semblait être tout juste âgée d'une douzaine d'années. A moins qu’ils ne l’écoutaient pas, et qu’ils n’avaient pas cette oreille attentive que devaient avoir des parents. Ambroise avait d’ailleurs fait face à cette situation, plus jeune : elle s’était retrouvée, un peu seule, face à certains problèmes de la vie. Problèmes qui auraient été résolus si vite, si elle avait eu une oreille attentive : celle d’un adulte, ou de ses parents. Mais, aucune ne lui avait été apportée, malheureusement.

Avant qu’elle n’eut le temps de répliquer, la fillette l’interrogea une nouvelle fois, lui demandant ainsi si elle la voyait, à moins qu’il ne s’agisse d’un fantôme. Ambroise poussa alors sa main sur l’épaule de la jeune fille : elle était bien présente. Réelle. Sa peau était cependant relativement froide, comme du marbre. Au toucher, celle-ci ressemblait également à une orange : un peau d’orange.. Peut-être avait-elle froid ? Peut-être, était-ce dû au sang qu’elle avait perdu ? Le tout accompagné de la fatigue, qu’elle avait, sans aucun doute, accumulé au fil de ses pleurs. Sanglots. Et nuits bien trop courtes.

La fillette était perdue, et lui informa qu’elle ne savait où elle allait : elle était, véritablement, désemparée. Mais, surtout désarmée face à tous les événements auxquelles elle faisait face. 

Toujours la main sur l’épaule de l'inconnue, Ambroise lui dit, tout en tentant de laisser paraitre sur son visage un sourire bienveillant :

- Qu’entendez-vous par là, mademoiselle, lorsque vous dites que vos parents font comme si vous n’étiez pas là ? Ils vous ignorent ? Vous ont-ils laissé ? S’interrogea-t-elle. Vous n’êtes pas un fantôme, je vous vois, je peux même vous sentir ou encore vous toucher. Ajouta-t-elle tout en lui frottant l’épaule. Ne vous inquiétez pas, tout ira bien, vous n’êtes pas seule, et quoi qu’il se passe, vous trouverez toujours une oreille attentive, si vous avez besoin ou si vous en ressentez l'envie. *Parler faisait du bien, parfois.*

Absente tout le mois d’août.

30 mai 2018, 10:18
Les bras striés de blanc.  PV 
*Être dans une bulle*

*Être invisible dans un monde qui t’aime. Mais pas pour toi.*

Et elle haleta pour respirer alors que les larmes brûlaient quand elles passaient par l’obscurité. Elle avait l’impression de brûler de l’intérieur. Tout en elle cherchait un moyen de sortir, de s’échapper de la boite dans laquelle elle les avait enfermés. Ses sentiments. Enfermés dans une cage d'argent. Sa petite main entoura les doigts de l’adulte. Elle était sûre d'être morte sur le sol froid des couloirs, pendant quelques instants elle s'était perdue plus encore que le jour où ses parents l'avaient abandonné dehors sans même s’apercevoir qu'elle n'était pas rentrée. Est-ce que l'autre était morte aussi ? Cela expliquerait tellement de choses. Sa main serre l'autre jusqu'à lui en faire blanchir les phalanges. Elle est bien là, pas vrai ? Tout ceci est bien réel, n'est-ce pas ? Pourquoi ce n'est pas un rêve dont elle se serait réveillée entourée d'amour dans une famille attentive ? Le destin, qu'elle chose inutile. Elle aimerait bien pouvoir tout choisir seule, tout faire sans que rien ni personne ne l'en empêche. Elle aimerait tellement de choses, mais ça servait à rien d'espérer. À rien d'autre que de perdre du temps. Mourir. Elle en a tellement rêvé. Pourquoi elle ne peut jamais avoir ce qu'elle veut ? La seule chose qu'elle aimerait, c'est mourir pour ne plus que quiconque ne puisse penser à elle et se faire du mal inutilement. Elle utilise de l'oxygène. Inutile. Elle tue la Terre à petit feu, comme tout le monde mais elle, ça sert à rien. Elle n'a rien de spécial, elle est comme une image dans un miroir. Un reflet vide de toute âme. Pourquoi on ne la laisse pas partir ? Elle aimerait tant.

*Doux Merlin combien une personne doit-elle subir avant que vous ayez pitié de son âme ?*

Elle retira sa main de celle de l'adulte, plus toucher personne, garde tes virus pour toi. Elle avait envie de gueuler au monde qu'elle était là, qu'il fallait la voir. Pour elle, pas pour le rôle qu'elle jouait. Elle voulait qu'on la comprenne, qu'on sache qu'elle allait pas bien, pourtant, pour rien au monde les mots ne seraient sortis de sa bouche. C'était son secret, à elle et personne ne devait savoir, même si elle le voulait très fort. Même si elle voulait crever pour que quelqu'un le sache. Mais ne pas parler ne voulait pas dire ne pas montrer. Et, de toute manière, c'était trop tard pour tout. Le masque était brisé, soufflé dans une explosion. Et comme toutes choses mortes, il ne reviendrait pas. Elle aurait aimé dessiner, jouer ou écrire mais à part ce liquide rouge, rien ne pouvait l'aider à arriver à son but : montrer le néant qui la parcourait ? Une mélodie passa la barrière de ses lèvres. Pourquoi tu chantes ? T'es tarée ? Ouais, ça doit être ça. Une mélodie triste, désespérée, entrecoupée de sanglots déchirants. Pourquoi avait elle craqué maintenant alors qu'elle aurait pu le faire un an avant, là où personne ne se serrait intéressé à elle. Sa voix s’éteint, même cette mélodie, la seule preuve que ses parents s'étaient un jour intéressés à elle, n'avait plus de goût. Vide.

Vide. Vide. Vide. Vide. Vide. Vide. Vide. Vide. Pourquoi est-elle si vide ?

« Arthur. Elle ferma sa main gauche. Cassiopée. Elle ferma la droite, la serrant jusqu'à ce que la plaie se ré-ouvre et qu'une seule petite goûte n'en tombe. Pourquoi je suis la seule à saigner ? Pourquoi pas lui ? »

Elle a mal. Elle souffre mais pourtant elle n'a pas envie que tout s'arrange. Quand elle voit le sang couler, elle sait qu'elle est vivante. Au fond d'elle, son cœur cogne dans sa poitrine en de gros coups. Mais c'est fini, elle ne saignera plus. Elle a comprit que c'était mal et Cassiopée, c'est une bonne fille. Elle va bien, elle n'est pas folle. Elle déteste l'infirmerie ? Une question ou une affirmation ? Deuxième option. La voix d'enfant lui explique qu'elle ira mieux si elle accepte d'y faire un tour. Elle ne veut pas parler, elle tend sa main à l'adulte. Une prière muette.

Aidez moi.

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.

08 juin 2018, 11:46
Les bras striés de blanc.  PV 
Poser quelques mots sur ses sentiments, son ressenti, ou encore sur ses peines n’aurait pu être que bénéfique pour la jeune fille : démunie. Et pourtant, elle semblait être braquée. Renfermée. Emprisonnée dans sa peine. Muette telle une tombe. Qu’il était malheureux de voir une personne de cet âge déjà si peinée. Désarroi l’encourageant à se décourager, se sous-estimer, et entraînant parfois des actes tels que ceux s’étant produits -il y a quelques instants, maintenant. Cet acte, révoltant pour certains, pathétique pour d’autres, n’était pourtant qu’un appel : un appel au secours. Ce dernier ressemblait quelque peu à une bouteille jetée à la mer. Bouteille dont on espérait qu’elle soit retrouvée, par un individu : qu’importe de qui s’agissait-il. Le but étant que nos mots, nos peines soient entendus.

Une petite main frêle et blanchâtre était maintenant dans celle d’Ambroise. Cette dernière pouvait ressentir une certaine chaleur qui s’en dégageait : elle était intense. En effet, elle dégageait tant de choses. Si nous étions, quelque peu, attentif, nous pouvions presque sentir le battement de son coeur : battant de manière frénétique. Ce premier pas, montrant une certaine réceptivité et ouverture de la part de la fillette, était déjà un bon début pour Ambroise : elle voyait ceci comme un signe. Elle devait, sans aucun doute, se sentir en confiance pour accepter la main d’une inconnue. A moins qu’elle n’ait tout simplement besoin que d’un peu de réconfort, de chaleur humaine. Cette chaleur qui est bien souvent sous-estimée, mais qui est pourtant si forte, et qui peut réconforter un coeur bien trop peiné. Sentir d’aussi petits doigts dans la main d’Ambroise était une sensation particulière : une qu’elle n’avait pas ressentie depuis déjà un certain temps. Cette image lui était d’ailleurs tant familière : en effet, elle lui rappelait ces moments qu’elle avait passé en compagnie de sa tendre mère.

Mais, avant qu’elle n’eut le temps de laisser paraitre un léger rictus sur son visage, la fillette lâcha brusquement la main de la Sejersted : comme si elle s’était rendue compte de quelque chose. Comme si elle faisait quelque chose de mal : et pourtant, elle ne faisait rien, si ce n’était cherché un peu de réconforter : une personne avec qui elle pouvait, ENFIN, montrer ce qu’elle ressentait. Ce qu’elle avait sur le coeur. Puis, tout à coup, aussi paradoxalement que cela pouvait l’être : une douce mélodie s’échappa de ses lèvres entrouvertes : quelque peu mélanique, ainsi que saccadée par quelques sanglots. Les yeux de la directrice de maison brillaient. En effet, tous ces événements étaient si touchants, qu’elle était maintenant désemparée. Elle aurait aimé serrer la jeune fille dans ses bras, afin de lui montrer qu’elle pouvait compter sur quelqu’un. Que quelqu’un comprenait son mal-être. Mais aussi, qu’elle pouvait parler. Parler était, en effet, un comportement normal, et propre à l’être humain. Parler était un passage nécessaire, afin de tourner la page face à des événements : qu’importe la gravité de ceux-ci. Puis, la mélodie s’arrêta. Deux prénoms sortirent de la bouche enfantine : Arthur, et Cassiopée. Ambroise n’avait aucune idée de qui était cette première personne : son père ? Son frère ? Après cela, ses pensées semblaient être ailleurs. La fillette était, sans aucun doute, en train de penser. A quoi ? Ambroise ne le savait pas, et questionner la fillette ne semblait pas porter ses fruits : c’est pourquoi, elle se contenta d’attendre. Attendre quoi ? Elle ne le savait non plus : un signal ? Un regard ? Une main tendue ? Voilà ! Elle attendait que l’élève lui offre sa main. Cette main enfantine, ayant fait couler déjà bien trop de sang en un si court laps de temps. Aussitôt dit, aussitôt fait, quelques secondes s’étaient écoulées, et face à la directrice de maison, se trouvait une petite main. Ambroise ne tarda pas pour la prendre et la serra contre la sienne.  Avec son pouce, elle effectuait maintenant des va-et-vient sur le dessus de la main de l’enfant. Puis, elle lui dit :

- Ne vous inquiétez pas, ça va aller. Tout en lui souriant. Un sourire bienveillant faisant office de signe d’espoir : minime, mais malgré tout présent.

Absente tout le mois d’août.