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22 mars 2019, 15:58
 PV  On a pas toutes le même avis sur les Moldus...
Ce retard est impardonnable. Je tente tout de même de m'en faire pardonner ; excusez moi, pour ce retard immense.

L’enfant a mal au ventre, l’enfant a mal au cœur. Oui, elle souhaite juste que tout cela s’arrête. Autour d’elles, les Autres sont flous, même Harrison est indistincte. Elle sait ce qu’il se passe ; ces larmes invisibles qui emplissent ses yeux sans pouvoir aller plus loin, elles la bloquent, elles empêchent son regard de scruter les alentours. Elles la sauvent, aussi. Elles la sauvent, car la gamine ne peut pas voir le Monde, ne peut pas regarder avec fascination et terreur le sang d’Harrison. *Harrison* ; le nom résonne dans sa tête avec plus de puissance que jamais. Harrison ; la fille qui l’a insulté, qui a insulté Maman — personne n’insulte Maman —, qui l’a provoqué, à qui elle a répondu... et qu’elle a blessé. Qui l’a blessé en retour, certes. La blessure la brûle, mais la douleur est indistincte, étouffée par tout ce qui tourne autour d’elle. Elle a honte. Tellement honte. La honte la ronge, la brûle, la dévore, bien plus que la morsure du serpent. Jamais elle n’aurait dû répondre. Dès l’instant où elle s’est préoccupée de Harrison, non, dès l’instant où elle est entrée dans ce cours et où elle a été une élève modèle, elle a tout ratée. L’élève modèle, l’enfant qui répond, c’était l’année dernière. Cette année, elle est elle-même. Elle ne travaille que si ça l’intéresse, et les Moldus comme Papa ne l’intéressent pas puisqu’ils sont tous méchants — *moins qu’les sorciers*, ou tout pareil —, et surtout, surtout, elle ne se préoccupe pas des Autres. Elle ne répond pas. Elle s’est comportée comme la gamine bercée par les illusions qu’elle était l’année dernière, et elle en a profondément honte. Avoir blessé Harrison n’est qu’une conséquence de cela ; et, de toute manière, elle en a bien moins honte. Bien moins honte, car blesser cette fille qui insulte la mémoire de Maman, c’est bien plus justifié que de l’avoir écouté dès le départ. La petite brûle de colère envers Harrison, mais sa honte d’elle-même est encore plus forte et douloureuse.
Doucement, les larmes voilent son Monde. Doucement, elle ne se concentre plus sur cette douleur qui l’envahit mais sur sa honte, ses remords. Doucement, elle vacille, mais cela ne se voit pas. Et alors, il y a un bruit de pas, et elle est comme réveillée. Thalia. Elle s’appelle Thalia, et elle doit être forte. Résister ; elle pleurera après, ou mieux, elle ne pleurera pas du tout. Elle doit faire comme si elle n’avait pas honte.

« Qu'est-ce qui ce passe ici ? tonne une voix de Grand. Vous vous battez ?! »

Rectification : une Grande. La voix est sans conteste féminine. Mais c’est une adulte. Une professeure ; connue. Oui, Thalia a déjà été en cours avec elle, elle en est certaine. Qui donc ? La tête lui tourne, elle ne peut pas se concentrer. Et, en réalité, elle s’en fiche un peu. La professeure, la Grande, peut bien intervenir, elle s’en fiche.

« Tenez, essuyez le sang et puis mettez ça. De l'essence de dictame, ça devrait suffire. » poursuit l’adulte.

Thalia voit vaguement Harrison se saisit de la Potion, et comprend qu’elle n’est pas dans son état normal lorsqu’elle voit que le dictame a des effets merveilleusement intéressants et qu’elle ne s’y intéresse absolument pas. Elle l’attrape à son tour, s’en applique rapidement sur la plaie, d’un air désintéressé. Et soudain, la Grande — *Kwon !*, se souvient enfin Thalia — continue.

« Je veux... des... explications... Tout... de suite... Et... vous serez... toutes les deux... en retenue... bien entendu. » La voix est déformée, horrifique, terrifiante. Les sons s’alignent peu à peu pour former des paroles, qui restent toujours incompréhensibles. La petite ne se sent pas bien, non, elle s’appuie lentement contre le mur et laisse sa tête y reposer tranquillement. Vaguement, comme si elle était à des années-lumières de ce Monde, elle entend Harrison proférer des mensonges les uns à la suite des autres, et elle comprend qu’elle va se retrouver en retenue. Et alors ? Pourquoi l’Autre semble-t-elle si pressée de se défendre ? De toute manière, elles sont fichues. Elles le méritent. Thalia le mérite. Pour avoir perdu le contrôle de son Masque, pour avoir cessé de se protéger face aux Autres, pour avoir laissé les horreurs d’Harrison l’atteindre. Mais tout de même, tant de mensonges, doit-elle — peut-elle — les laisser sans commentaires ? *Je... m’en... fiche*.

« Je... Harrison... c’est faux... » profère-t-elle sans pouvoir parler normalement. Le vertige prend alors totalement possession d’elle, et elle sombre. Lentement, elle glisse au sol, la tête basculée sur son épaule, et s’évertue à respirer correctement. Mais elle ne peut plus, elle ne peut pas. Elle en est incapable.

« Je... Ma... man... ».

Et c’est fini.



Un. Le noir complet.
Deux. Le bruit, trop amplifié.
Trois. Des milliards d’échos.
Quatre. Des hurlements ; « Maman ! »
Cinq. Les secondes s’égrènent.
Six. Une horloge invisible bat la mesure du Temps.
Sept. Je compte les secondes.
Huit. J’ai mal ; si mal.
Neuf. Et alors ?
Dix. Il fait si noir, c’est si doux.
Onze. Mon Monde s’est effondré.
Douze. L’Obscurité parait si accueillante.
Treize. Et si j’oubliais ?

Quatorze. Je sombre dans un état d’inconscience peuplé d’ombres qui me hurlent mes pires cauchemars.
Quinze. Et pourtant, je suis si bien, dans ce lieu d’Oubli.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

26 mars 2019, 11:49
 PV  On a pas toutes le même avis sur les Moldus...
Carry se confondait déjà en excuses et justifications. La jeune femme comprenait, cependant ne comptait pas pour autant la laisser s'en sortir sans une retenue. C'était décidé, et puis son comportement restait injustifié. Elle aurait pu régler ça autrement.

"-Il y a pourtant d'autres moyens de régler un conflit, sans forcément riposter ou attaquer. Vous êtes toutes les deux en tort.

Tout n'était pas clair dans cette histoire, et Solar n'avait pas le temps de s'en occuper comme elle l'aurait voulu. Cependant, Thalia sembla trouver que Carry mentait. Ce qui n'arrangeait rien dans l'opinion de sa professeure...
Solar décida de voir plus tard pour les conditions de la retenue et tout ce que ça impliquait. Pour une raison inconnue, l'une des jeunes filles sombra dans l'inconscience. Un peu prise au dépourvue, la jeune femme jugea bon que les deux aillent faire un petit tour à l'infirmerie, au cas où.

-Je vous recontacterais, pour votre retenue. Pour le moment, vous allez toutes les deux à l'infirmerie !

Et tout en ordonnant ça, elle entreprit de porter Thalia pour l'y emmener. Là-bas, elle pourra toujours les laisser sous de bons soins, et repartir à ses responsabilités... Tout en préparant la fameuse punition.

-Et j'espère que j'aurais droit à la stricte vérité", ajouta-t-elle froidement.

Elle était sûre que le soucis pouvait être résolue, en sachant ce qui avait provoqué tout ça. En attendant, elle prit le chemin de l'infirmerie, avec Carry, et Thalia inconsciente dans ses bras. Heureusement qu'elle n'était pas très lourde !

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.
Kwon, pas Know, pensez-y !