« Ah, cool. »

Comment pouvait-il trouver cela cool ? Et puis, qu’est-ce qui était cool ? Mon faux-sourire était-il cool ? Ou peut-être le fait que ça ne marche absolument pas entre Isaac et moi ? Hein, c’était cool, ça ? *Je...*. Finalement, je n’avais pas si envie de rester là. C’était même profondément ennuyant. *J’te...*. Audric était méchant. Non, bizarre. Je n’arrivais pas à savoir s’il se moquait ou s’il était tout simplement stupide. Ou autre chose. Ce n’était qu’un Autre, un stupide Autre qui ne savait que me faire mal. Comme tout le monde. *J’T’AIME PAS !*.

« Bon, après, je demande ça, je sais même pas si l'amour, ça existe. »

Il demande quoi ? Ah, Isaac et moi. Mon cœur se serra légèrement, en même temps que mes poings. Jusqu’à ce que je revienne sur la fin de sa tirade. « Je sais même pas si l’amour, ça existe. » Je relevais la tête, le menton haut ; trop haut. Le regard fier et le sourire aux lèvres. Ma baguette était dans un repli intérieur de ma cape, je la sentais appuyer contre mes côtes. Elle me rassurait. Mon souffle était court, stressé, mais tout le reste le masquait bien. Je voulais partir, juste partir. M’enfuir loin de ce drôle d’Autre qui me blessait. Pour ne pas paraitre faible, le seul moyen était de le blesser à mon tour, et je le scrutais plus attentivement, le cœur battant de ses précédentes paroles qui m’avaient secoué. Isaac et moi. Et merde. Le bon sujet pour me décontenancer, ça se trouve il avait fait exprès. C’était un Autre, ça n’aurait pas été étonnant. Il avait un air gêné, rêveur. Énervant.

Mais malgré tout ça, je ne savais pas comment le blesser. Une petite remarque sortit de mes lèvres, étrange tentative de mettre fin à tout cela en le déroutant. « T’as qu’à d’mander à cette fille là-bas, Sandra j’crois. J’suis sûr qu’elle te montrera si l’amour existe. » Traduction : va t’caser avec elle et fiche moi la paix. Brutale, oui. Il m’énervait. Non, c’était faux. Je voulais juste partir, sans savoir vraiment pourquoi. La tête toujours bien relevée, pour ne surtout pas paraitre faible, je jetais un coup d’œil autour de nous et je partis à reculons, d’abord en marchant, puis, je me retournais et partais en courant. Mon cœur était serré, mon esprit terrifié. Fuir avant qu’il me blesse à nouveau. Comme tous les Autres.*J’t’aime pas*. Avant de partir, je lui avais lâché une dernière phrase :

« En fait, moi non plus, j’sais pas trop ! »

En fait, je m’arrêtais dès le premier tournant. S’il voulait, l’Autre pouvait encore me rejoindre. Je ne fuirais pas. Je ne fuirais plus ! J’en avais marre de fuir.

Coïncidences, nous voici... j’avais commencé à rédiger le post quand vous avez envoyé ce hibou. Je m’excuse donc pour cet énorme retard — bien pire que le votre. Ceci est la fin pour Thalia, sauf si Audric décide de la suivre.

Oulala... Sa façon de se redresser montrait bien que quelque chose clochait. Quoi, j'en étais incapable de mettre le doigt dessus. Elle fit une remarque à Sandra, et je me retournais dans un réflexe idiot pour m'assurer qu'elle n'était plus là. Mais si, je pouvais apercevoir sa chevelure bougeant alors qu'elle parlait avec ses amies. Mince...
En réponse à Thalia, j'haussais les épaules, et répliquais :

-C'est pas vraiment avec elle que j'ai envie de découvrir ça, si tu vois c'que je veux dire...

Elle sortit une phrase, avant de se retourner et de s'en aller à grands pas. Je lui criais une dernière chose, sans vraiment réfléchir :

-Il te mérite pas, Thalia !

Je le pensais vraiment, mais j'aurais quand même pu m'abstenir de le hurler devant tous ces gens, dont certains que je connaissais. Pourquoi avait-il fallu que je sorte ça ? Elle avait déjà l'air de ne pas trop m'apprécier, mais là, j'allais encore plus l'embêter... Génial. Moi qui avais toujours réussi à me contenir, à contrôler mes gestes et mes paroles pour rester populaire... Cette fille m'avait embrouillé, et c'était très désagréable. Tant pis.
Je me retournais à mon tour, et passais à côté de Sandra à la vitesse de l'éclair. Celle-ci m'apostropha, mais je continuais ma course, pour rejoindre mes amis qui devaient être dans le Parc. Pas pour travailler, non, mais l'un d'eux avait ramené un ballon en mousse, et donc depuis le début de l'année, mes responsabilités passaient un peu à la trappe. Le football était l'une de mes passions, avec le commérage.
Je chassais le visage de la brune, et affichait de nouveau ce sourire que beaucoup connaissait. Je ne pouvais me laisser déstabiliser par quelqu'un, j'avais une réputation à tenir merde.

Audric est bien trop fier pour la suivre Mais ce serait avec plaisir si l'envie vous prend de faire un rpg avec Reece cette fois !