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19 oct. 2018, 18:10
 RPG+  Myriade de Sens
*Pourquoi tu t'tais ?*
Les Mots de l'Enfant résonnent toujours dans le Silence du couloir ; et la Présence la ferme encore, pour laisser place à un Vide étrange tandis que les Paroles s'estompent dans l'air. Les Silences ont toujours été Plaisants pour la fillette, mais tout son Être attend impatiemment la réponse de la Présence. Elle veut Comprendre. Trouver la Vérité. Le Sens caché derrière cette Observation profonde et minutieuse. *Cause, bordel !* Le Silence est Vide d'Intérêt en cet Instant, et l'Âme de la petite s'effiloche peu à peu pour essayer désespérément de s'approcher de la Présence. Toucher son Esprit, trouver le Sens ; seule cette Pensée est présente dans le Coeur de la Jaune, cette Pensée Envahissante.

Ce qu'elle redoutait tant est arrivée en quelques secondes ; l'Autre si Consistante et Présente est devenue une Véritable Obsession. Mais une Obsession dont il est foutrement difficile de se débarrasser, plus encore que l'image Attirante des deux bras, l'un blanc et l'autre brun, de l'Aveugle et de la Rouge et Or. Cette Obsession se contentait de monter à son Esprit dès que ses paupières étaient Closes, d'envahir son Esprit par cette preuve Inimaginable de Confiance et de Sentiments. Mais la Présence n'a pour seule représentation qu'un Fantôme de Sens, avec pour seule certitude des Perles Attirantes et horriblement Profondes. La Poufsouffle en est certaine, maintenant. Si la Présence ne répond pas un truc Profond et particulier, immédiatement, ses émotions ne la quitteront jamais. Le souvenir de son Coeur qui bat si vite puis si lentement, de la Peur Calme qui envahit son Esprit, des Sensations si Eprouvantes qui s'étendent dans tout son Être et de ses Mots qui savent effleurer son Âme restera omniprésent. À jamais. Si il ne se passe pas un truc vraiment Puissant, tout de suite, pas un seul Instant de la Vie de l'Enfant ne se passera sans que tout son corps se rappelle d'Aelle. Sans que les Sensations se réveillent à chaque Détail minime. Et même s'il se passe un truc aussi Puissant que ce qu'elle souhaite, et si il faisait l'effet contraire ? Son Coeur qui bat à un Rythme régulier lui souffle dans l'oreille : c'est bien possible que les évènements prochains soient plus Marquants que tout ce qu'elle a déjà vécu. Bien possible qu'au lieu d'estomper l'Obsession, ils la renforcent.
*PUTAIN AELLE, DIS QUELQU'CHOSE !*

~ Qu’est-ce qui t’fais croire que j’cache des trucs ?


Tout, putain, tout ! Absolument tout ! *Tout l'monde cache des Secrets, Aelle ! Même si on s'en rend pas toujours compte, on cache tous des putains d'Secrets, et ils peuvent nous détruire !* Et maintenant, avec ses Mots sans plus d'Importance, la Panique revient. Elle veut la refouler, elle y arrive pas. Tout son Être crie le Désespoir, l'Envie de savoir la Vérité. *Réponds mainte...*

~ Tu verrais pas grand chose même si tu m’voyais


Les Mots sonnent funestement dans l'atmosphère tendue, comme si la Présence cherchait à se convaincre elle-même d'un truc. *C'est un putain d'Aveu, ça, Aelle* Un putain d'Aveu. Sans doute que les Autres y auraient rien compris, p't'être même que ce que l'Enfant découvrit derrière ses Mots n'était qu'une invention de son Esprit ; toujours est-il qu'elle perçue cette phrase murmurée avec une voix grave comme un Appel, une Supplique. Involontaire ou non. Des Mots qui la suppliaient de découvrir le Secret de la Présence sans qu'elle lui révèle. Sans doute qu'elle inventa cette Impression ; mais elle y crut. Et même si elle ne l'avait pas Perçue, elle aurait Insisté. Tout son Être lui gueulait qu'il fallait Comprendre, trouver. Que l'Sens était important, et qu'la Présence cachait un Secret qu'elle voulait savoir. Qu'elle voulait vraiment savoir.

Elle entend la Présence parler, mais il y a comme un brouillard qui s'est formé entre elles deux. Une barrière qui empêche les Mots de pénétrer dans son Esprit. Qui est apparu dès que l'Autre Secrète a prononcé un Mot. Un Mot bien particulier, qui tourne inlassablement dans l'Esprit de la fillette.
« Autres... » *C'est à Moi. C'est mon Mot. Pas l'tien ! T'as pas l'droit d'parler comme ça, Aelle !* Le Choc est Puissant, l'Émotion l'est tout autant. A elle. Pas à la Présence. A elle. *Eh bah Aelle, en fin d'compte c'est sûr que tu vas d'venir une putain d'Obsession* Si cette fille cause comme elle, combien d'Autres qui lui sont inconnus parlent ainsi ? Ou, plus important, PENSENT ainsi. Ces Paroles lui font l'impression d'une violation de son Intimité, d'une Intrusion dans ses Pensées bien plus grande que ce que la Présence avait déjà fait.

Et les Mots se ruent hors de son Être, avec une voix déchirée qui reflète les Hurlements de son Esprit :


~ ARRÊTE DE MENTIR !


Son Souffle est court, sa gorge est asséchée. Une ou deux Inspirations sèches et rapides, et puis elle reprend, plus calme mais toujours désespérée.

~ On cache tous un Secret. T'as l'droit d'pas m'le dire, mais faut pas t'le cacher à toi même. Ça peut t'détruire, sinon. Faut pas qu'ça t'détruise.


*Faut pas* Obligation Hurlée, parce qu'faut pas. Faut pas qu'la Présence soit détruite par ses Secrets avant que l'Enfant ne les ait découvert. Et puis ce Mot Oppressant dont elle a pas encore causé, qu'elle arrive pas à placer dans une phrase dite à haute voix. Dite à une Autre, justement. Une Autre foutrement particulière, mais une Autre quand même.

~ J'suis pas une Autre.


La Majuscule se ressent clairement dans sa phrase qui résonne de manière distincte. *J'suis pas une Autre ! C'est toi l'Autre, Aelle ! Même si j'suis pas trop sûre de ça...* Non, elle n'est pas trop sûre que la Présence soit une Autre, finalement. Pour causer comme ça, Observer comme ça, pour qu'elle perçoive ses Perles sans même les voir, c'est pas forcément une Autre. Faudra voir.

~ Les Autres te détruisent d'un Regard et t'forcent à te renfermer en toi même. J'suis pas une Autre !


*J'veux pas être une Autre ! Pour personne ! Surtout pas pour toi, Aelle !* Pas une Autre. Jamais. Jamais ce Mot si effrayant ne sera utilisé pour la désigner.

Et surtout pas venant d'la fille qui s'Approche dangereusement de son Âme et des Secrets douloureux qu'elle y a enfoui.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

22 oct. 2018, 09:39
 RPG+  Myriade de Sens
« ARRÊTE DE MENTIR ! »

J’étouffe.

« ARRÊTE DE MENTIR ! »

Mon souffle s’est bloqué quelque part entre mes poumons et ma bouche ; il me brûle la gorge, me fait suffoquer.
*Putain*.

Elle était paisible. Douce, comme la surface d’un lac. Fermée, comme tout Autre qui se respecte.

Est-ce que je peux rester près de toi ?

Les yeux de la Poufsouffle ne sont rien. Ils sont inexistants, invisibles, creux. Mais sa voix, c’est à elle que je me raccroche. C’est elle qui me parle et qui chuchote ces mots au creux de mon oreille.

Est-ce que je peux rester près de toi ?

Elle était paisible avant de se transformer.

La glace transforme mon corps. Mon âme se fige, englouti par les mots et les cris. Face à moi, l’Invisible. Mes yeux se bloquent sur ses paupières ridées. Je les sens qui forcent, comme s’ils voulaient se détacher de mon visage. Parce que là, juste devant moi, il y a cette fille qui me hurle des mots qui me font mal.

« J’TE DETESTE ! »

Mes yeux se remplissent de larmes brûlantes, de larmes douloureuses. Je sens mes ongles se planter dans la chair de ma paume et ma respiration qui se fait la malle. Elle se barre le plus loin possible parce qu’elle ne veut pas ressentir le poison qui coule dans mes veines. Je les sens vives sous ma peau, mon sang s’écoule dans tout mon corps, partout sauf sur mon visage. Lui, rien ne le nourris, il est figé en une expression d’horreur qui se répercute dans mon crâne putride.

Son visage est déformé par quelque chose, je ne sais pas quoi. Je ne veux pas savoir, ni comprendre. Je ne le veux plus.
Je pensais me reprendre dans la gueule le revers de ma peur que j’avais enfoui en moi face à ses paupières fermées, mais ce n’est pas cela qui me frappe. Ce n’est ni la colère ni la peine. Ce n’est pas la perdition et moins encore l’envie lancinante de rentrer à la Maison. Ce qui me saisit, ce sont des images fulgurantes ; elles arrivent en masse dans mon esprit, le retournent dans tous les sens, le déchiquette. Et moi je suis droite dans mon corps mou face à cette fille qui s’est transformée en Monstre, et je ne comprends pas ce qui m’arrive.

Tu restes là ?

Non ! *Dégage !*. Ce ne sont pas ces mots. Ce ne sont pas ses mots. Ceux-là, ils viennent d’ailleurs, d’avant, peut-être même qu’ils ne viennent que de moi. Non, les mots que je veux sans vouloir, ceux dont je veux me souvenir pour me persuader que la fille-fermée vient pas de m’Hurler, ce sont ses paroles d’il y a peu. Ceux qui m’ont fait peur. *Reste avec m…  Non ! Est-ce que… Est-ce que j’peux rester près d’toi ?*. C’était ça. Eux.

Tu restes là est-ce que je peux rester près de toi ?

Je ferme les yeux. Presque trop lentement. Comment je peux être aussi lente alors que mon coeur bat si fort ? Par tous les Mages, il m’arrache la poitrine, il s’affaire comme un Monstre carnivore ! Il va me bouffer toute entière.
Dans le noir, je me retourne pour faire face à la vitre. Mon souffle retrouve sa place : il défonce la barrière de ma gorge pour se jeter contre le verre froid. Quand il me revient en pleine gueule, il rencontre la chaleur de mon corps et humidifie le bout de mon nez.
Mes yeux me font mal. *J’vais chialer*. Je sais que je veux pleurer, là tout de suite. Maintenant. Pourtant, je pose mon front contre la fenêtre, écrasant ma peau contre la vitre, et je me concentre sur mon souffle pour refouler tout ce qui me fait mal.

« J’TE DETESTE »
« Ahaaa…, » ricané-je doucement dans mon étau.

Ce n’est pas la fille-fermée. Je ne veux pas de ça. Je n’en veux pas.
*T’entends Charlie ? Dégage…*

Je ne suis plus moi. Je suis en-dehors de mon corps ; je peux presque me voir, agonisante au bord de mon gouffre. Je me trouve ridicule. Pitoyable. Ouais, complètement Pitoyable à geindre sur ma peine alors qu’Elle a sa main accrochée à celle de l’Aveugle. Et moi, je suis là, avec mon aveugle à moi. Ma fille-fermée qui se transforme en Charlie. La fille-Charlie. Merlin.

« On cache tous un secret. »

Elle est encore là. J’ouvre les yeux et la lumière du parc m'éblouit. *’n’est pas dans l’sous-sol ?*.
La voix de l’Autre éclate à mes oreilles et je respire plus doucement. La grimace de mon sourire s’effondre quand je comprends qu’aucun temps n’est passé. Que je suis toujours là.
Je me retourne lentement pour tomber sur la bouche de la Charlie-sans-Charlie. Elle n’est pas aussi touchante. Pas aussi petite. Pas aussi douloureuse. Elle, je pourrais presque l’aimer.

Elle me fait mal. De ses mots sans son. De sa figure sans couleur. De sa chevelure sans profondeur. Elle me fait mal. Mais je la regarde, les bras ballants, les yeux pleins d’eau, la gorge douloureuse et le coeur en feu. Je n’ai pas envie de pleurer. En fait, je ne veux pas.
Au travers mes cils, je regarde mes mains monter et s’aplatir contre mon regard.

« Faut pas qu’ça t’détruises, » gémit la fille avec sa voix qui prend trop de place.

Je veux l’entendre. Elle et aucune autre. Je veux tout entendre, mais pas Charlie. Je l’entends tout le temps Charlie ; la nuit et le jour. Elle me hante, elle me hante autant que je la vomis. Parfois, j’ai envie de m’enfuir en courant, de me barrer pour aller défoncer de mon poing l’entrée qui garde le repère des Gryffondor. Je veux hurler « CHARLIE ! » à plein poumons. Je veux l’avoir en face de moi. Je veux être près d’elle, comme elle me l’avait demandé *t’en as rien à foutre* et je veux la regarder ressentir ce que j’ai ressenti quand elle me les a crié. Ses mots.

J’TE DETESTE !

Pourquoi maintenant ? Mon souffle s’accélère, mon corps s’échauffe. Pourquoi maintenant ? J’étais bien, enfin. Près d’un Autre invisible, j’étais bien. J’étais presque joueuse ; je pouvais encore sentir la brûlure de mon sourire sur mes lèvres.

Parfois, j’ai l’impression de perdre pied. Comme si, en un instant, je pouvais oublier tout ce que je suis pour péter un plomb. Ca me frappe soudainement ; cette peur. Cette sensation est bien présente. Comme si je quittais mon corps. Comme si tout mon être ne demandait que cela : agir. Agir sans réfléchir. Ne pas penser, seulement agir. J’ai peur.

Je m’arrache à mes mains et je jette mes yeux sur la Fausse. Elle est tremblante, je le vois atrocement. Cette scène est une putain de blague, une putain de scène de foire. Et moi j’ai peur de me perdre. Je me décolle de la vitre, je chancelle un peu sur mes jambes. Je renifle. J’ai envie de m’approcher et de m’enfouir. *T’sais, aller frapper au tableau des Gryff…*

« Les Autres te détruisent d'un Regard et t'forcent à te renfermer en toi même. J'suis pas une Autre ! »

Je la regarde sans bouger. Sans être. En fait, je suis là. Derrière mon corps fatigué, je suis bien là et je comprends ce qu’elle dit. Je me dis que ses mots ne pourront jamais être ceux de Charlie. Elle, elle ne sait parler que pour faire mal. L’Autre, ici, elle dit des choses qui parlent de moi ; et qui me font mal aussi.

« J’en ai marre, » soufflé-je du fond de la gorge.

Je mène une main à ma poitrine et sert entre mes doigts le tissu auparavant si fluide de ma cape. Ma respiration est entre sanglot et étouffement. Cette guerre me fait mal et je ramène mes coudes contre mes côtes pour m’empêcher de frissonner. J’en ai marre de n’être qu’un pantin entre les mains de mes sentiments. Je crois que cela n’a jamais été aussi clair : je suis pitoyable.
*’chier*, ahané-je en écoutant sortir de ma bouche un sanglot engorgé de larmes.

Je ne veux pas pleurer ! Pas encore devant un Autre ! Loewy me revient en pleine face avec sa colère d’Adulte. Et Charlie avec sa face sombre tordue. Je ne veux pas pleurer !
Mon visage se tord dans tous les sens. Ma bouche s’ouvre comme dans un grand hurlement sans son. Je secoue la tête à droite et à gauche mais cela n’empêche rien : mes lèvres se retroussent et mes yeux grands ouverts se brouillent de larmes. Mes doigts arrachent ma robe, la tordant dans tous les sens, découvrant ma peau. J’ai mal à la bouche. Je ne peux pas la refermer. Elle s’emplit de pleurs. Elle grouille de larmes.

Aucun son, aucun bruit. La Fausse-Charlie n’a pas de yeux et moi je n’ai plus de voix. Je tente de respirer à grand coup d’inspiration mais ce n’est jamais suffisant. Des mes yeux coulent une cascade de larmes qui salissent mon visage et entrent dans ma bouche. Mon cri est coincé dans mon ventre qui se tord, dans mes veines qui me brûlent.
Et l’Aveugle, elle est là devant moi. Avec sa chevelure en vrac et ses joues rouges, sa bouche béante et son air d’horreur. Je ne veux pas recommencer, je ne veux pas l’entendre encore *Char…* dans sa voix à elle.

Recroquevillée en moi-même, je lance mon corps en avant, dans le couloir. Il est secoué par mes pleurs. Toujours sans bruit ma face s’agite, mon visage se crispe, la morve coule sur mes lèvres et la salive sur mon menton. Je suis pitoyable de toi, Charlie.
Je me jette en avant. Dans le mouvement mon souffle se libère : le sanglot frappe mes oreilles et je déteste ça. Je déteste ce bruit. Cette douleur. Cette incompréhension. Cette faiblesse. Cette connerie. Ce château, ces Autres, Charlie.
Merlin, je me déteste moi. A cet instant précis, je crois que je pourrais me haïr.

J’abandonne. Je pars. Je n’ai pas rencontré le Monstre de Charlie sans apprendre à comprendre. Je ne veux pas la rencontrer encore. Je préfère subir, encore, le regard des Autres. Ouais. Subir plutôt que rester près de l’autre Fausse-Charlie et crever sous sa voix qui n’a pas d’yeux.

24 oct. 2018, 15:12
 RPG+  Myriade de Sens
Il y a des choses que l'on n'oublie jamais. Des Souvenirs, des Sensations qui nous hantent chaque jour, sans jamais s'en aller. Certaines de ses choses sont des souvenirs heureux, des bons moments passés avec des personnes qu'on aime. Dans ce cas là, ça fait du bien d'y repenser, notre Coeur se réchauffe et il nous donne envie de Vivre.
Mais la plupart du temps les Obsessions sont mauvaises. Elles partent d'un Secret qu'on se cache à nous même, qui est présent dans un Souvenir, et elles se développent à l'Intérieur de nous. Elles nous bouffent de l'intérieur, elles nous détruisent. On y pense tout le temps, parce qu'elles apparaissent dès qu'une odeur ou une sensation surgit. Ou, pire, il y a celles qui ne nous quittent jamais. Ces Images Douloureuses qui sont gravées au plus profond de nous, ces Voix Hurlantes qu'on entend dans notre Esprit à chaque Instant et qui sont Déformées par le Temps, ces Sensations Brûlantes et Dévorantes qui font Mal, trop Mal. On a tous nos Obsessions, on ne peut pas y échapper. Mais parfois, elles sont tellement Présentes qu'on ne sait même pas qu'elles sont Là, avec nous.
L'Enfant connait bien les Obsessions. Elle a les siennes, celles qu'elle emporte toujours avec elle. Celle du visage déformé par la Douleur de sa mère, du sang qui dégouline sur son corps et du Murmure Muet qui tord ses lèvres. «
Je t'aime... » Elle a celle de sa Mamie, des paroles qui dénoncent violemment Poudlard et la Magie et de ses Perles Perçantes quelques Instants avant sa Mort.
La plus Puissante est pourtant une autre, ancrée au plus profond d'elle même. Une qui n'a rien à voir avec sa famille, du moins pas pour elle. Parce qu'en fait, elle a à voir avec tout. Absolument tout ce que la fillette Est. Cette image contrastée, ces bras marrons et blancs, nus. Côte à côte, près à tout pour l'Autre. Près à Mourir et à se Sacrifier pour que l'Autre vive, près à tout parce que les deux Autres à qui appartiennent les bras se font Confiance. La petite se souvient surtout des bras ; mais les visages aussi sont gravés dans sa Mémoire. Celui détendu et confient de la Rouge et Or.
*Charlie* Putain, ce qu'elle est Puissante celle là. Dérangeante. De la face de la chinoise, seules les Perles sont là. Ces paupières closes. Comme les siennes.

C'est sans doute cette Obsession qui est à l'Origine de cet Instant. Sans doute que s'il n'y avait pas eu ce Souvenir Dérangeant et Envahissant, elle ne serait pas là.
*Et Elle non plus s'rait pas là* Oui, la Présence non plus ne s'rait pas là. Alors peut être que les Obsessions ont aussi un bon côté, non ? Toujours est il que, les paupières closes, la Jaune et Noire voit toujours les deux bras de la chinoise et de la rouge. Deux bras qui la Hantent. Toujours est il que, derrière ses paupières closes, la petite sent quelque chose de Puissant. De Fort. Un truc qui se passe derrière la barrière de ses Perles fermées, qu'elle ne peut pas comprendre. Mais qui est là, juste devant elle. Un truc qui Hurle en Silence. Comme si la Présence aussi avait ses Obsessions à elle. Et qu'elle n'en pouvait plus. *Pire qu'moi* Pire qu'elle. Comme si elle avait atteint le Point de Rupture. Qu'elle allait exploser. Et la gamine sent toutes cette Fureur, cette Incompréhension. Et, plus que tout, elle sent l'Impuissance. L'Impuissance de la Présence face à cette Obsession Inconnue, et son Impuissance à elle. Son Impuissance parce que l'Autre a dit les Mots qui tuent. *'l'a dit qu'elle en avait marre* Non, elle veut pas y croire. Et pourtant, elle le perçoit. Elle entend distinctement le bruit des pas de l'Autre qui *NON !* retentit sur le sol nu. *J'veux pas* Pourquoi qu'elle se barre ? Pourquoi ?

*J'veux pas !*
C'est pas possible. La Présence peut pas s'en aller. Elle a trop d'choses à dire ! Elle a pas répondu à la Question Muette ! Non ! C'est pas possible, c'est pas *Et pourtant c'est vr...* possible. Pas possible. Le Cri monte dans sa gorge, la brûle, la démange, elle en peut plus !

~ NON !


Trop de Puissance et d'Impuissance délivrées en même temps, dans un Hurlement bestial.

~ T'en vas pas ! S'te plait, Aelle !


Ses jambes se mettent en marche d'elles seules. Elle court à la poursuite de l'Autre, les paupières toujours closes. *J'y vois rien !* Elle peut pas, elle s'arrête après quelques mètres. Elle peut pas avancer sans ouvrir ses Perles. Et l'Autre a dit non. Elle le f'ra pas, sinon c'est sûr que la Présence partira.

~ Tu peux pas t'en aller...


Sa Voix se brise et elle tombe à genoux. Elle sent les Larmes qui montent et qui chauffent ses paupières. Elle ferme celles ci encore plus, plus fort ! Elle doit pas pleurer, elle a déjà entendu les Sanglots de l'Autre tout à l'heure. Plus de Sanglots. Plus de Tristesse Impossible à retenir. Plus jamais.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

25 oct. 2018, 01:28
 RPG+  Myriade de Sens
La journée aurait pu être ordinaire. Enfin non … La journée était ordinaire. C'était l'automne et les arbres perdaient leurs feuilles en même temps que de belles couleurs chatoyantes s'installaient doucement autour du château. Tu t'étais levée à l'aube, comme à ton habitude… Et telle une fleur, tu étais allée t'installer dans le parc, à l'abri d'un grand arbre pour pouvoir feuilleter en toute tranquillité un bouquin légèrement ennuyeux au titre pompeux : Les préceptes de la médecine anciennes et nouvelles au travers des siècles. Un bouquin que tu appréciais visiblement beaucoup quand on jugeait l'état assez pitoyable des coins de ce petit livre.



Autour de toi, il y avait cette curieuse petite créature. Ta nouveauté dans cette année scolaire. Il s'appelait Aizon, c'était un mâle à la belle fourrure d'un mauve soutenue. Il grimpa alors sur ton livre et lâcha alors une petite pointe d'urine qui te fit persifler et le chasser de là en vitesse alors que tu poursuivais ta lecture. Enfin … Peut-être pas pour très longtemps encore. Un mot d'échapper et tu avais beau parcourir les lignes dans tous les senpour essayer de l'expliquer que cela s'avéra une tâche beaucoup trop compliquée pour cela.

Tu frémis intérieurement et la frustration sembla s'emparer de toi. Soupirant de mécontentement, tu finis par rassembler ta cape sur tes épaules et chasser de tes cheveux les quelques feuilles mortes qui s'y serait caché avant d'appeler ton petit animal de compagnie qui refusa tout net de te suivre. Tu dus te fâcher, négocier, supplier avant que finalement, au bout d'une dizaine de minutes, la petite boule de poil consente enfin à parcourir l'espace entre sa position et ta main, puis entre ta main et ton cou. Ouf, le voilà en sécurité. Tu te redressas et tu pris machinalement la direction du château. La bibliothèque devait à présent être ouverte et tu pourrais alors sans doute trouver des réponses à tes questions. Peut-être même que la bibliothécaire prendrait la peine de t'aider. C'était plutôt une bonne idée dans ton esprit, alors tu laissas tes pieds glisser sur l'herbe humide et se diriger à pas feutré vers l'immense bâtisse.

Il te fallait franchir les étages et lorsqu'enfin tu arrivas au bon endroit, tu pris le temps pour t'accroupir et laisser Aizon descendre de ta main dans un petit bourdonnement sonore de contentement, puis s'élancer dans le couloir en toute hâte. Cette vision te fit sourire et tu serras doucement ton livre contre ta poitrine avant de t'avancer à ton tour dans le couloir jusqu'à arrivée à un angle. Oui, un angle. Tu ne t'attendais juste pas à trouver ce qui s'y trouvait derrière.

Ton regard croisa le sien et tu perçus immédiatement les pleurs, la tristesse, le goût salé… Tu te stoppas dans ton élan et tu l'observas sans rien dire, juste en serrant un peu plus fort ton livre contre ta poitrine.

Pas le temps de réaliser que c'était la fille que tu avais admiré… Pas le temps de comprendre que c'était celle qui s'était comporté comme la pire des garces suite à la lettre que tu lui avais envoyé. Pas non plus le temps de voir que tu l'as fuyée depuis la rentrée scolaire, non pas par peur de la confrontation, mais plus par honte d'avoir été aussi idiote par le passé. Quel âge avions nous déjà ? Ah oui douze ans … Elle treize.

Une grimace se dessina sur ton visage. Un petit rictus au niveau de ta lèvre inférieure et au niveau de tes yeux flamboyants. Tu aurais pu continuer de l'observer ainsi longtemps. Sans doute, même, très longtemps, si tu n'avais pas entendu l'éclat de voix d'une autre… Ton regard se porta plus en profondeur dans le couloir et tu l'aperçus alors quelques mètres derrière la troisième année… Thalia donc … Ton regard se crispe alors que tu ne comprends pas vraiment la situation. C'est donc d'une voix parfaitement neutre que tu demandes :

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily
6eme Année RP - 5ème Année Devoirs
Pour RP avec moi

29 oct. 2018, 09:46
 RPG+  Myriade de Sens
L’histoire est en branle. Le conte de mon visage défait, les péripéties de mes larmes qui coulent. Je ne peux rien arrêter de tout cela. Ma face est une Chose en vie ; elle s’agite et se crispe. Elle prend des formes que je n’aurai jamais cru la voir un jour prendre. Pas ici, pas avec les Autres, pas au milieu des Autres. Pourtant elle se déchire de tous les côtés, ma face, m’arrachant les yeux et la bouche. Mon corps est secoué de sanglots douloureux.

La bête de ma tristesse. Je crois qu’elle est moche, mais moi je ne vois rien du tout. Au travers mes larmes, le couloir est flou. Mon coeur s’agite si fort, il bat derrière ma poitrine, il vole dans ma gorge, s'aplatit dans mon ventre. *J’te déteste*. J’ai envie de crier, mais je ne peux pas. Ma bouche est emplie de cris silencieux, mais surtout de pleurs. Ils explosent à mes oreilles et s’écoulent de mes yeux, mon souffle s’acharne à les expulser hors de moi ; il me faut prendre de courtes inspirations pour continuer à les faire sortir.
Mes doigts s’enfoncent dans la peau de mes bras, au travers ma cape. Ils déchirent ma peau, la fouillent, la grattent. Mes coudes rentrent dans mes côtes ; une barrière entre le monde est moi.
Mais il n’y a aucune barrière ; les souvenirs se ruent en masse dans mon crâne et partout où je pose les yeux je vois Charlie.
Charlie qui hurle.
Charlie qui pleure.
Charlie qui souffre.
Charlie qui rit.
Charlie.

Elle pourrait bien n’être qu’un pantin désarticulé par ma haine que je souffrirais toujours de sa présence. *Charlie*. J’en explose de sa présence. J’en étouffe.
*J’aurai pas dû t’rencontrer*. Cela me pète à la gueule ; ouais, j’aurais pas dû. Hein ? J’aurai pas dû.

Je ne sais pas comment je peux encore marcher. Mon corps entier se rebelle contre sa présence à Elle ; de mes jambes qui tremblent à mes entrailles qui déchirent mon ventre pour s’étaler contre le sol. Pourtant, je m’éloigne. Je ne sens rien, je n’entends rien d’autre que mes pleurs. Je ne veux rien d’autre que cela. Je suis enfermé en moi-même, enfermé avec une douleur qui grossit dans ma poitrine sans que je ne puisse savoir d’où elle vient exactement.

« NON ! »

Je frémis, je trébuche. Une inspiration brutale et je coupe mon souffle. Il se bloque dans ma gorge. J’arrête de trembler, juste un instant, avant de gémir et de fermer les yeux pour laisser sortir mon pleur retenu. Je me suis arrêté,  je crois. Je me suis penché en avant. Putain, ça fait mal de pleurer. Comment avais-je pu oublier cela ? Comment avais-je pu oublier la douleur de l’assaut des larmes ?

« T’en vas pas ! S’te plait, Aelle ! »

Tu restes là est-ce que je peux rester près de toi ?

Ah ! je les hais ! *Laisse-moi…*

« Non… ». Ma voix dégueule de mon corps. Je la vomis comme je vomis le reste avec mes larmes.

Ça tambourine dans mon dos. Mon coeur se serre, une vague de fatigue me secoue l’âme. Avec peine, je me retourne. Mes larmes se sont fait avaler par les mots de cette Fausse-Charlie. Je la vois courir vers moi, le visage froissé, les lèvres avachies. Je recule de mes jambes tremblantes. Je ne veux pas qu’elle approche ; je ne veux pas la voir.
A côté d’elle, il y a son fantôme. Il marche dans son sillage, il sourit. Charlie. Je la vois comme si elle était là. Je ferme les yeux très fort, explosant la tronche de mon souvenir avec l’obscurité, puis je les rouvre sur la Fausse.

Mon coeur se fait la malle. Mon esprit ondule dans ma tête. Ma vision est floue sur les contours, pleine à l’intérieur. Trop pleine.
Le trop plein peut voir les lèvres de la fille s’agiter. Mon visage tordu se crispe, je respire difficilement, par à-coup.

Et elle tombe. Putain, comme Charlie, elle tombe. Comme Charlie, mon corps frissonne vers l’avant. Mes mains, elles, restent autour de mon corps ; je ne veux pas qu’il s’effrite. Je frissonne vers l’avant. Un pas vers celle dont le visage fermé dégouline horriblement. *NON !*.
Non. Je m’arrête. Mon visage crispé me fait mal. J’essaie de fermer la bouche ; je n’y arrive pas. Elle est ouverte sur la fille, comme pour lui cracher dessus. Ma salive forme une plage sur mes lèvres. La seule chose que je peux faire c’est détacher mon bras pour l’effacer d’un revers de manche. J’aurai dû le laisser tomber, ce bras. Pourtant, il reste contre ma bouche et appuie sur mes lèvres. Le goût du tissu touche ma langue. Mes yeux se remplissent de larmes douloureuses, encore ; ils me font mal ! J’ouvre la bouche un peu plus grand. Mon Regard pisseux est sur l’Autre. *Arrête !*. Mon bras s'insère dans le gouffre de mon visage. Mes dents prennent place autour naturellement ; je serre la mâchoire. Pas fort. Juste un peu, pour sentir la douleur dans ma peau. Pour enfoncer mes crocs dans ma douleur. Pour défoncer mes pleurs.

Des mes yeux coulent des larmes. Le courant prend la forme de mes joues puis tombe sur les commissures de mes lèvres pâles d’étirement. Le goût entre dans ma bouche je déglutis difficilement.

Je n’arrive pas à me détourner. Elle est là, avec ses yeux pleins de larmes et son visage dégueulasse. Il est recroquevillé, il est moche, il est fermé. Et je n’arrive pas à savoir si cela me plait ou non. Elle aurait dû rester à sa place, ne pas m’appeler. Ne pas m’arrêter.

Est-ce que tu peux rester avec moi ?
*Non Charlie ! Non, j’peux pas. J’veux pas. Putain, j’veux pas rester avec toi, ni avec elle d’ailleurs. J’veux pas être... pitoyable*.
Pitoyable. Ce mot me fait mal. Mais il me fait du bien. Il a sa place dans ma tête. Il a sa place en moi. Je le comprends un peu, ce mot. Je le comprends pour l’avoir utilisé sur ‘Naël et peut-être sur les autres, aussi. *Zak’...*. Il me saute à la gueule, ce Grand Con. En un fragment de temps, je veux l’avoir près de moi, Zakary. Ouais, avec sa grande gueule il boufferait ma tristesse. N’est-ce pas ?

Je me retourne brusquement quand un bruit de pas envahi le couloir.
*Pas maint’nant !*.
Mes yeux écarquillés s’agitent sous mes paupières pour éclaircir ma vision. Mes dents lâchent mon bras qui cogne brutalement contre mes côtes *aah*. Je me redresse un peu. Mes épaules se sont tendus.
Il n’y a qu’un Autre qui peut arriver maintenant. Quand je la vois, je ne ressens rien de plus. Je la regarde apparaître devant moi comme un putain de fantôme avec son corps d’enfant et sa cascade brune ; elle aurait pu ressembler à l’Autre à terre derrière moi mais non. Non, elle, c’est une Inconnue qui n’a rien à foutre là.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? » demande-t-elle d’une voix lointaine.

Sa voix est fade. Elle coule comme de l’eau. Elle s’accroche à mon âme puis se dilue dans mon corps. Sa voix est incohérente. Elle est Là, alors que nous sommes Ici.
Mais sa voix, j’en ai rien à faire. Ce que je vois, ce sont ses gouffres sans vie. Ils me mattent d’un drôle d’air qui ne me plait guère. Il me fait trembler cet air.
La folie de l’instant se jette sur mon âme et je baisse la tête, le souffle court. Je lève une main pour me retenir au mur. Je me plaque contre lui.

Je jette un regard à l’Autre avant que mon coeur ne commence à s’emballer. Alors je lève mon bras, encore une fois, et j’essuie mes larmes avec le tissu rugueux de ma cape. Je frotte, encore et encore, je frotte car plus j’essuie, plus mes yeux se remplissent de larmes brûlantes que je ne parviens pas à stopper.

Sur ma gauche, j’entends l’Autre-fausse-Charlie chialer doucement et sur ma gauche je sens ses Yeux me fendre le crâne. Et là, en moi, mon coeur pèse si lourd qu’il me fait mal.

« Dégage, grogné-je d’une voix inaudible derrière ma manche. Ça s’voit pas qu’y a rien ? »

Je n’ose plus la regarder. La Fille-à-terre. Quand je tourne mon regard sur elle, une peur sans nom me brûle les veines et je détourne les yeux. Alors je regarde d’Autre fade derrière le rideau de mes cheveux qui lui cache ma misère. Je la regarde et j’ai encore l’impression qu’en une fraction de seconde je pourrais me mettre à hurler alors que je n’ai même plus la force de respirer.

10 nov. 2018, 19:46
 RPG+  Myriade de Sens
Sa main fouille dans les replis de sa robe et se referme sur la Baguette. Ah ! Elle est encore là, celle ci. La Gamine n'a pas eu la force de la laisser au dortoir, au milieu des Autres. Ses doigts se serrent autour du bâton, ses phalanges blanchissent sous l'effort. *J'peux pas* Elle peut plus la lâcher, tout son Être s'accroche à ce morceau de bois dégueulace sans lequel elle n'est rien.
*J'la déteste* Elle hait ce... ce truc ! Et pourtant sa main s'y agrippe s'y puissamment qu'elle en a mal, parce qu'elle en est dépendante, et qu'elle le sait au fond d'elle même. Sans la Baguette, l'Enfant n'est rien, elle est encore plus nulle que d'habitude. Encore plus incapable.

*Pitoyable*
Elle est pitoyable. Son incapacité à se détacher du bâton, c'est pitoyable. Ses Obsessions qui reviennent à chaque instant alors qu'elle leur hurle de dégager, c'est pitoyable. Elle est juste... pitoyable. Tout son Être est pitoyable.
Et l'pire, c'est qu'elle se cramponne à ce bout de bois alors qu'il lui sert à rien. Elle a juste besoin d'un truc pour pas Sombrer. Pour pas tomber, là, tout de suite. Elle est déjà par terre, pourtant. Sur le sol et dans sa tête, elle est par terre. Tout au fond. Là où elle peut plus remonter. Elle est tout au fond et elle a même pas envie d'essayer de remonter. C'est trop dur, elle en est incapable.
*Pitoyable*

Elle est pitoyable du Monde. Pitoyable de la Vie qui lui a été donnée ; de la Vie qu'elle veut balancer. Pourquoi elle le f'rait pas, tiens ? Pourquoi elle Arrêterait pas ? *J'pourrais* Elle pourrait rester là pour toujours. Partie. Morte. Sauf qu'elle est déjà Morte. Ah ! Elle est déjà Morte. Oui, c'est ça l'truc qu'elle avait pas saisi. Le Sens. Ou alors p't'être qu'y'a un autre Sens. Le Sens de la Présence. *Aelle*
Elle sent toujours le poids de ses Perles sur son corps mais c'est plus pareil. Comme si elle n'était plus là pour Aelle. *Déjà Morte* Oui, la Présence regarde quelqu'un d'autre. Elle existe plus, elle. Elle est déjà Morte.

Si elle est déjà Morte elle peut peut-être repartir Vivante.
Mmh... Peut être que c'est pas à la Vie de dégager, mais plutôt à la Mort. Ouais, elle est déjà Morte. Alors elle pourrait peut être Vivre. Nan ?
Elle pourrait peut être ; mais elle en est incapable.
*Pitoyable* Les Larmes dégoulinent toujours sur ses joues pâles, tombant sur le sol avec un bruit claquant. Elle veut arrêter de pleurer mais elle y arrive pas, elle est pitoyable. Et ses Larmes vomissent tout ça, font dégager son Incompréhension et sa Haine. Sa Haine d'elle même.
Sa Haine de l'Autre.
De la Présence.

*J'te Déteste, Aelle*

Elle est pitoyable. Pitoyable à cause d'Aelle. À cause des Mots d'Aelle, des Actes d'Aelle. À cause de la véracité d'Aelle. À cause de ses putains d'Perles qui sont bien trop Puissantes et qui creusent un trou dans la tête de la Gamine. De son Regard qui est Ici sans être Là. Tout à l'heure, il était Là. Mais ça a changé, il est Ailleurs. La Présence est Ailleurs. Et l'Enfant n'existe pas dans cet Ailleurs, et elle en est tellement dégoutée que ses sanglots redoublent de puissance.

Elle est pitoyable. Pitoyable devant Aelle.

*J'te Déteste* Elle veut que l'Autre dégage, tout de suite. Elle veut pas être pitoyable devant elle. Elle veut pas être Morte devant elle.
Elle avait dit "Plus jamais Faible". Elle avait dit qu'elle serait Forte. Sauf qu'elle est déjà Morte, elle peut plus rien faire. Elle est incapable de revivre. A t-elle seulement déjà été Vivante ?


Et un bruit de *Que...* pas se fait entendre dans le couloir. Une voix d'Autre, une voix neutre, sans Vie, sans Sens. Une voix déjà entendue. *Mcwood* C'est quoi son prénom ? Aucune idée. Elle le connaissait avant, elle avait causé à la gamine qui le portait. Les longs et pourtant si courts mois d'été lui avaient fait oublier ce détail insignifiant. Rien à faire.
Qu'est-ce qu'elle fout là ? Non, elle n'est pas Là. Elle aussi elle est Ailleurs mais pas dans le même Ailleurs que la Présence, parce que cette dernière est dans un Ailleurs qui touche celui de la Gamine. Qui l'effleure, qui s'en approche d'instant en instant.


*Y s'passe pas rien !*
Pourquoi qu'elle dit ça, Aelle ? Il ne se passe pas rien, non, pas rien. Il se passe quelque chose, quelque chose d'important, mais la Jaune n'est toujours pas capable de savoir quoi. Mais ça regarde pas MacWood. Elle n'a qu'à dégager, à les laisser tranquille. Toutes les deux. *Les Quatre*
Toutes les quatre. La Présence s'est éloignée, mais elle est toujours Là ; tandis que les deux Autres l'ont rejoint. Elles. La Poufsouffle aurait dû s'en douter. L'Obsession planait dans l'air depuis trop longtemps pour ne pas la rejoindre à ce moment là. Qiong & Charlie.

Elle peut pas voir Aelle. Et dans le Noir elle est vraiment avec les Autres. Sauf qu'elle veut qu'Elles dégagent. Qu'Elles la laissent Seule. Seule avec Aelle.

*J'dois ouvrir les yeux ?*
Est-ce qu'elle doit ouvrir les yeux, laisser la Lumière de l'Aube entrer par ses Perles ? Ouvrir les yeux pour lancer un Regard de Glace à Mcwood et lui dire de dégager ? Ouvrir les yeux pour forcer Qiong et Charlie à partir ? Ouvrir les yeux pour que ce soit elle que la Présence regarde ?

*Non*
Elle ne doit pas le faire. Elle l'a promit. Elle va tenir sa Promesse même si ce s'rait peut être mieux qu'elle ouvre les yeux. Peut être qu'elle les ouvrira après.
Avant elle doit faire dégager l'Autre.


« Mcwood..., vomit elle. Dégage. Il s'passe rien ! Rien qui t'regardes ! »

Le Murmure s'est transformé en Cri. *Dégage*
Laisse la Seule. Seule avec Aelle.
Et peut être qu'elle ressortira d'Ici Vivante.
Dernière modification par Thalia Gil'Sayan le 16 nov. 2018, 16:48, modifié 1 fois.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

16 nov. 2018, 00:05
 RPG+  Myriade de Sens
Ton regard se planta dans celui de la troisième année. Tu ne savais pas comment réagir pour l'instant et tu te montrais donc patiente. L'observant en restant insensible à ses pleurs et à son… Apparente détresse. Ce n'était qu'une garce après tout et elle aimait être méchante gratuitement. Tu n'aimais pas ce genre de comportement et cela t'avait beaucoup appris.

Heureusement pour toi, tu faisais partie de ces personnes qui apprennent beaucoup de leurs erreurs. Depuis lors, tu t'étais endurcie et surtout, tu avais grandi. La maturité, mais aussi l'adolescence et la crise qui allait avec. Cette fameuse crise qui faisait travailler tes neurones, mais aussi exploser dans d'effroyables colères quand tu te sentais poussé dans tes retranchements. Ou encore dans des situations que tu n'appréciais guère.

Dès que l'impolitesse sortie de la bouche d'Aelle, tu sentis ton sang monter en température. Le rouge te monta aux joues et tu lui répondis en dégueulant toi aussi ses paroles :

"Et pourquoi je dégagerais bouffonne ?"

Tu la regardas de haut en bas, la jugeant clairement du regard et un sourire de moquerie, oui de la pure moquerie se dessina sur tes traits juvéniles :

"T'as cru que le château était à toi Bristyle ? T'as pensé que t'avais bien fait de revenir ? T'aurais mieux fait de rester chez toi !"

Mais déjà, l'autre se mettait à parler. Au début, tu pensais qu'elle n'allait pas bien, mais la ferveur qu'elle mit à te dire de partir avec un langage qui n'avait rien de poli mis un terme à toute ta bonne volonté de comprendre ce qui se passait ici, mais surtout, à vouloir leur venir en aide. Seulement, voilà, au lieu de passer ton chemin et de les ignorer comme tu l'aurais fait normalement, tu ne pouvais pas rester de marbre face à des paroles pareilles.

Tu fermas les yeux quelques secondes, juste le temps de remettre en place une mèche de cheveux rebelle et aussi, d'arranger un peu ta frange. Ton regard se planta alors sur Thalia, oui elle-même, celle qui avait décidé de nettoyer le sol avec sa culotte. Visiblement, elle aimait bien se mettre dans la merde dans tous les sens du terme :

"Toi aussi, t'as cru que le château t'appartenait ? Tu joues les princesses Gil'Sayan et pourtant, tu te roules dans la merde …"

Ces deux filles étaient franchement navrantes. Tu posas tes yeux sur Thalia et pleine de méchanceté, tu lui crachas :

"Tu prends exemple sur les mauvaises personnes ! Toi aussi, tu veux te faire virer ? Tu veux rater ta vie comme elle ?"

Puis, une nouvelle fois ton regard, plein de provocation se porta sur l'élève d'une année de plus que toi . La déchus… Celle qui avait mis l'honneur des poufsouffle à mal … Celle qui ne méritait pas de faire partie de cette superbe maison.

Tu n'aimais pas qu'on t'interdise de faire quelques choses, pour toi, c'était la meilleure des façons de te faire sortir de tes gongs et de justement, faire la chose en question.

Tu soupiras de façon plus que prononcer, puis sans prendre la peine de demander pardon, tu passas, bousculant fortement Aelle, et ignorant superbement Thalia. Qu'elles restent toutes les deux dans leur petit univers, seules au monde !

"Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily
6eme Année RP - 5ème Année Devoirs
Pour RP avec moi

17 nov. 2018, 10:17
 RPG+  Myriade de Sens
Sa face lisse est une insulte. Un gros mot qu’elle me lance à la figure. Je le prends comme une attaque personnelle ; je regarde, mon souffle est court. Il y a dans les yeux de l’Autre une normalité qui me frappe. Ses yeux bruns sont vides de larmes et sa gueule pâle comme la lune. Pas d’eau, pas de rougeur, pas de grimace. Une face d’Autre. Sans pouvoir m’en empêcher, le coeur au bord des lèvres, je regarde la Fausse du coin de l’oeil. Son visage à elle est complètement défait, ravagé. *J’comprends pas*. Par Merlin, je ne comprends pas ce qu’il se passe ici.

Ma main qui est accolée au mur est la seule chose de ce corps qui ne tremble pas. Elle est solidement aplati contre la pierre, puissante et forte. Le reste, lui, est habité d’une peur sourde qui me hante les veines et qui fige mon esprit. Cette peur, douloureusement liée à ma perdition, me fout à terre. Elle est si forte que mes jambes tremblantes perdent toute leur fougue. Je ne peux faire rien d’autre que rester ici. Coincée entre une fadeur et une folle. Une folle qui m’en rappelle une autre.

Soudainement, je tourne la tête vers l’Autre. Son visage s’est légèrement modifié. Peut-être. Je n’en sais rien. J’en ai rien à faire. Mais à cet instant, le sursaut de mon coeur me dit que c’est ici qu’il Faut regarder. Bouche bée, mon esprit s’éloigne du Reste pour mater cette tronche qui se recouvre de rouge. Je vois ses joues se faire envahir par la couleur et quand je remonte pour me plonger dans son regard, mon coeur se tord : je les connais, ces yeux. Ouais, je les connais.
Mais je n’ai pas le temps de songer :

« Et pourquoi je dégagerais, bouffonne ? »

*Qu…*.
Mon souffle se bloque dans ma poitrine, j’écarquille les yeux. De tout mon regard, de tout mon crâne vide, je regarde cette Autre et je frémis quand ses yeux me quittent pour scruter l’ensemble de mon corps. Je gémis intérieurement quand je la sens passer le long de mes bras pour couler sur mes jambes. Elle voit tout ce que je suis et je crois, comme le hurle mon corps, qu’elle n’aime pas ce qu’elle voit. Je me crispe, je détache lentement ma main du mur. La pulpe de mes doigts frôlent encore la pierre.

Ce dessin qui se matérialise sur son visage, je le connais. Je le vois souvent depuis que je suis revenu au Château. Mais ces traits-là sont d’une puissance particulière et par tous les mages, ils me font flipper.

« T’as cru que le château était à toi, Bristyle ? »

Elle me connaît ! Mon coeur rate un battement et s’emballe dans ma poitrine. Il bat furieusement, m’alpague dans son rythme fou que me fait flancher. Ma respiration qui s’était bloquée retrouve son cours et me déchire la gorge. J’ouvre la bouche pour le laisser passer.
Elle me connaît.

« T’as pensé que t’avais bien fait de revenir ? »

Elle crie comme un chien en colère. Les quatre pattes plantés au sol pour que son cri parte avec puissance ; il le fait, il me frappe. Je détache ma main du mur et je ramène mon bras tout contre moi. T’as pensé que t’avais bien fait de revenir ? *’raison*. Ah ! Merlin, non ! Non, je n’ai pas fait le choix de revenir. Je ne l’ai pas fait, putain ! C’est Papa et Loewy qui ont voulu ça. Moi, je voulais rester à la maison. Au Dôme Libre, rester avec Papa et Maman, et aussi Narym et Zakary. Et Natanaël, aussi. Je ne voulais pas revenir !

J’ouvre la bouche pour respirer, mais rien ne dépasse la barrière de mes lèvres. Et pourtant, la fille en face de moi est claire, bien trop clair. Je vois les détails de ses cheveux sombres qui tanguent sous sa colère et je vois la lourdeur de son regard qui fracasse mon âme sur le sol de mon crâne. Et sa bouche pâle et tordue, je la vois bouger horriblement :

« T’aurais mieux fait de rester chez toi. »

Je recule, touché. Un son faiblard sort de ma bouche, pas assez puissant pour se faire entendre de mes oreilles. *J’aurais mieux fait d’rester à la Maison*. Je le sais. Et pourtant, ma gorge se noue et mes yeux me brûlent comme si j’allais me remettre à chialer. Comme si les mots de cette Autre pouvaient me toucher. Comme si je pouvais laisser une inconnue me dire ce que je savais déjà.

OUI, J’AURAI DU RESTER A LA MAISON !

Je vais te le hurler et te défoncer la gueule avec ! Je veux lui dire, ma colère flambe tout en bas de mon corps. Au dessus, la recouvre une couverture de peine qui me tord le coeur. Non, c’est la colère qui me fait mal. La peine n’est rien. Si ma gorge est nouée, c’est parce que les mots sont coincés dans ma gorge. N’est-ce pas ?

« Mcwood… »

*L’autre !*.
Je me souviens soudainement de sa présence. De son horrible et imposante présence. Elle m’écrase alors, comme si elle avait toujours été là mais que je l’avais oublié. Elle m’écrase l’esprit de sa présence déstabilisante.
Je me retourne. J’écarquille les yeux en avisant son visage fermé qui tremble sous ses mots.

« Dégage ! Il s’passe rien ! Rien qui t’regarde ! »

La bouche s’est déchirée pour jeter ses mots à la face de l’Autre. Le cri passe à côté de moi mais ne me fait pas mal. Pourquoi il ne me fait pas mal ? Il aurait dû me secouer, au moins me faire frémir. Mais il ne fait rien d’autre que me caresser, avant de frapper l’Autre.
Inconsciente, je le suis du regard jusqu’à ce que mes yeux se posent sur l’Autre. Maintenant, je sais qu’Elle est derrière moi. La Fausse. Juste là, à crier encore. Juste ici.
Et moi. Moi, je ne sais pas où je suis. Je suis coincée dans mon corps recroquevillé, la gorge douloureuse et les yeux brûlants, le crâne rempli des paroles de l’Autre. Mais je ne veux pas pleurer, non. Je veux seulement me détacher. Laisser mon corps là où il est pour aller voir Ailleurs. M’échapper.

Mais l’Autre, Mcwood, *’m’dit un truc*, elle est encore là. Et par tous les mages, ses cris à elle me font mal.

« Toi aussi t’as cru que le château t’appartenait ? »

Je frémis légèrement. Derrière moi, je sens les Mots arriver sur le corps de la Fermée. Ils sont pour eux, ceux-là.

« Tu joues les princesses Gil’Sayan, et pourtant tu te roules dans la merde… »

*Gil’Sayan*.
*Gil’Sayan*.

Elle ne parle plus, elle crache. Elle crache. Elle me frappe.

« Tu prends exemple sur les mauvaises personnes ! »

Elle me hante.
Laisse-moi !
Elle me fait mal.
Mes ongles se crispent dans la peau de mes bras. Je me recroqueville, encore. Encore et encore, comme si je pouvais disparaître dans ma propre étreinte. Comme si, en me roulant sur moi-même, je pouvais cesser d’Entendre. Les paroles de cette Autre me font plus mal que tous les Regards qui m’ont déchiré l’âme ces dernières semaines.

« Toi aussi, tu veux te faire virer ? »

Putain, mais bouge-toi ! Réagis. Pourquoi je ne suis pas en colère ? Il n’y a rien, rien du tout ! Juste ce corps inutile qui ne bouge pas, cette face qui tremble et ses doigts qui se crispent. Il n’y a rien du tout ! Rien, si ce n’est mon coeur qui bat lentement au rythme des mots et mon esprit qui flanche sous la tornade de la colère. Et la mienne, hein ? Hein, la mienne elle est où ? Pourquoi je ne réagis pas ? Pourquoi je ne fais pas comme face à Zakary ou Natanaël ? Pourquoi je ne soulève pas le menton pour planter mes yeux dans ceux de cette Autre ? Pourquoi je ne souris pas et ne lève pas ma baguette, hein ?

« Tu veux rater ta vie comme elle ? »

Je ferme les yeux. C’est tout ce que je peux faire. C’est tout ce dont je suis capable avec ma gorge nouée qui me brûle le corps. C’est tout ce que je peux faire pour tenir éloigné de moi le sanglot qui me fouette.
Quand j’ouvre les yeux, elle avance. Je sursaute et libère mon corps. J’écarte les bras de mon buste et je me tends. Je n’ai le temps de rien. Déjà l’Autre est sur moi. Son épaule me défonce le bras, son souffle me caresse et j’ai le temps de voir plus près que jamais les stries sur ses lèvres avant que le coup ne m’envoie contre le mur. Le parfum de l’Autre envahit mon nez et je retiens inconsciemment ma respiration.

Le temps en arrêt, mon corps se meurt.
Le moindre de mes pores hurle l’attaque que je viens d’essuyer.
*Putain d’merde…*.
Mon corps tremble, tout mon corps. Du bout de mes mains à mes jambes trop faible. Je tremble terriblement mais je parviens à me retourner pour planter mon regard dans le dos de l’Autre-en-rage qui dégage, en reine. Je baisse mes yeux sur la Fausse *Gil’Sayan*. Je la regarde mais je vois au travers.

Tu veux rater ta vie comme elle ?

J’ai raté ma vie ?
Elle a tort, ça me saute à la gueule. Je veux crever plutôt que rester dans ce Château douloureux, crever plutôt que de continuer à La voir ; rien ne me donne plus l’impression d’avoir raté que Charlie. Je tourne ma tête vers l’Autre. La vie, ce n’est rien du tout. Ce n’est que le fil des jours qui passent. Ce n’est que moi. Juste moi. Et moi, je ne suis pas raté.

*Et elle ?*.
Gil’Sayan.
La fille fermé.
Elle est ratée, elle ? Elle est dégoulinante et elle me fait mal avec sa seule présence. Ce qui est raté, c’est sa voix qui me rappelle trop de choses. Il ne faut pas qu’elle l’ouvre, surtout pas, parce que ma gorge nouée est la seule chose cohérente dans mon putain de corps figé.

Je m’écarte doucement du mur, la peau tremblante de l’attaque de Mcwood. J’ai envie de grogner. Je retrousse mes lèvres pour faire sortir un peu de cette colère qui se bat avec la peine.
Je revois passer dans mon esprit les images de l’attaque, encore et encore. Du coup qui m’a renversé. Mais surtout, j’entends les mots.
Je ne peux pas rester là. Je ne peux pas rester sans bouger. Merlin, la Aelle d’avant aurait été fébrile de coups. Merlin, je peux encore sentir la marque de l’envie sur mon corps, mais je ne la ressens plus à l’intérieur. Et pourtant, pourtant mon corps boue, gardant en lui tout ce qui me fait mal. Dans son écrin, tout est plus douloureux. Charlie, les Autres, Gil’Sayan. Cette foutue, foutue, foutue Gil’Sayan et ses yeux de merde. Et la Aelle d’avant, elle, elle savait faire. Oh, par Merlin, elle savait tellement. Elle pouvait crier ! Elle se serait ruée sur la Mcwood et, par la Magie, elle aurait foutrement aimé lui balancer un Flamavo dans la tronche. Elle aurait fait cela, n’est-ce pas ? Ouais, j’en suis persuadé.

D’un mouvement habile je sors ma baguette magique.
Je me décale du mur, mes pas sont tremblants quand je passe devant la Fausse - sans la regarder surtout - pour me poster près d’elle, au beau milieu du couloir. L’Autre, elle est juste là. Pas très loin. Je reste plantée au milieu du couloir.
Un Flamavo et tout serait réglé. La pression qui me défonce le corps disparaîtrait. Je crois que je sentirais mieux après.

*J’me sentirais mieux après*.

17 nov. 2018, 16:34
 RPG+  Myriade de Sens
L'Obscurité devient peu à peu oppressante, se referme comme un étau de fer autour de la Gamine. Son souffle se fait peu à peu rauque, précipité ; le Noir l'entoure et ça lui fait peur. Ses yeux clos la coupent du Monde, la coupent des Autres ; et elle aime ça. Le Monde n'existe plus, elle ne le voit plus. *Mais...* Mais les Autres sont là, elle le sait, maintenant. Il y avait eu un moment où elle les avait presque oublié, où elle s'était sentie ailleurs, loin des Autres et de l'Oppression qu'ils exerçaient sur elle. Et elle avait été bien dans cet ailleurs, dans ce lieu coupé du Monde ; Seule avec Aelle. Aelle... la Présence n'avait pas de corps pour Thalia, pas de représentation. Elle n'était que Sensation ; Sensation et Regard. Un Regard qui se faisait sentir, maintenant, qui pesait encore plus qu'avant sur la Poufsouffle ; parce qu'il n'était plus là. Que la Présence ne la regardait plus. Et elle n'avait plus de repère dans le Noir, elle y était perdue sans pouvoir en sortir.

Avec cette fille, dehors. Dans le Monde que la Jaune ne voyait plus, il n'y avait pas uniquement Aelle ; plus uniquement Aelle. Mcwood était arrivée et elle avait tout gâchée. Elle avait arraché à Thalia ses dernières chances d'être bien, d'être Seule. Elle avait brisé son Cocon de bien-être. *Quoique...* Ou alors celui-ci s'était brisé avant. Oui, il s'était brisé avant. Quand Elle avait dit qu'elle en avait marre. Quand Elle avait commencé à se barrer. Mais Mcwood était arrivée et avait empêché Aelle de partir avec sa Présence ; et la petite lui en voulait. Parce que maintenant, Aelle était là, mais elle ne la regardait plus. Elle ne lui prêtait même plus attention, elle ne voulait pas être là ; Thalia n'existait plus pour elle.

*Dégage*
Dégage, Mcwood. Dégage, Bristyle. Dégagez, foutez lui la paix, un peu. Elle n'a plus envie d'être là, maintenant. Elle a compris qu'elle était Vide, Morte, mais trop tard ; trop tard pour devenir Vivante. Et elle veut juste s'allonger dans un coin et pleurer, et vomir tout ce qui ne va pas avec ses larmes. Se vomir elle-même ; devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'a pas d'Obsessions, qui n'a jamais rencontré Aelle, ni vu Charlie et Qiong, ni regardé sa mère et sa grand-mère mourir.
Elle est Seule dans le Noir, désormais. Réellement Seule.
Et puis l'Autre se met à causer.

« Toi aussi t’as cru que le château t’appartenait ? »

*Qu'est c'qu'elle...*
Mais... Que... La Gamine ne sait même plus si l'Autre s'adresse à elle ; visiblement oui. Pourquoi ? Ah ouais, c'est vrai. Elle lui a causé, tout à l'heure. Elle lui a dit d'dégager. *'l'a pas fait* Elle l'a pas fait, elle est encore là.

« Tu joues les princesses Gil’Sayan, et pourtant tu te roules dans la merde… »

Les Mots se précipitent hors de la bouche de Mcwood – elle l'imagine bien, ouais, sa grande gueule toute noire qui vomit des insultes. Et ils viennent la frapper, elle. *'tain* Elle a rien d'mandé. Son corps tout frêle se plie sous les Mots-qui-blessent, ses mains touchent le sol et se perdent dans ce contact froid.

*Gil'Sayan*
'tain. Elle avait pas l'droit. Oh non ! L'Autre avait pas l'droit d'utiliser son nom comme ça ; de s'en servir comme d'une insulte. Non, pas devant Ae... Quoi ? Non, elle n'avait pas l'droit de donner son nom, comme ça. Y'avait que Thalia qui avait le droit de dire à Aelle comment elle s'appelait, s'était pas à Mcwood de l'faire.
*J'te Déteste*
Encore une Autre qu'elle détestait. Ça commençait à faire beaucoup.

« Tu prends exemple sur les mauvaises personnes ! »

Ses traits se tordent sous le poids des Mots ; sa face toute pâle rejette les Paroles. *DÉGAGE !* Les larmes recommencent à couler, et elle hait Mcwood – le temps qu'ça lui avait pris pour les arrêter. L'Autre agrandit la faille de son Coeur à chaque syllabe, la frappe, l'enfonce plus profondément dans le sol. Elle n'aurait jamais cru que c'était possible de descendre plus bas, de se sentir plus nulle ; et pourtant ça arrive, là, maintenant.

« Toi aussi, tu veux te faire virer ? »

Oui !
Oui, elle veut s'faire virer, elle veut s'barrer ! Elle serait jamais retournée à Poudlard si elle avait pu ! Elle voulait rester chez elle, merde, elle voulait ne jamais être entrée dans c'château ! *Non*
Parce que si elle n'était jamais allée à Poudlard, elle n'aurait pas aussi peur d'en partir. Parce qu'elle peut même plus faire confiance à ses propres Pensées, trop confuses et contradictoires qu'elles sont. Parce que, si elle n'était jamais allé à Poudlard... elle s'rait pas là en train d'écouter Mcwood, elle s'rait pas là en train de se faire torturer par ses Mots et par le Silence d'Aelle.

« Tu veux rater ta vie comme elle ? »

*ARRÊTE !*
Ah ! La peur est remplacée par la fureur, dans les veines de la Poufsouffle. Une fureur viscérale qui la brûle plus que jamais, qui la fait trembler, mais qui lui fait du bien ; du bien et du mal.
*Dis pas ça !*
La Gamine a déjà ratée sa vie, tiens ! Elle l'a déjà foutue en l'air, dès l'instant où elle est née. Mais pas Aelle. Pour qui elle s'prend, l'Autre, tiens ? Pour qui elle s'prend, à dire ça ? PERSONNE n'a le droit de dire des choses pareilles. Thalia les pense assez souvent comme ça ; assez souvent pour qu'elle n'ai pas besoin que Mcwood en rajoute encore plus !

*Ferm'là !*
Elle s'effondre vraiment, cette fois. Les Mots se sont arrêtés mais elle les prend toujours en pleine face, elle entend toujours la voix de Mcwood en train de lui vomir à la gueule. Ses mains se plaquent contre ses oreilles, brusquement. Elle ouvre la bouche mais rien n'en sort, parce qu'elle n'est même plus capable de gueuler. C'est juste un Cri Muet qui résonne dans l'air, un cri de douleur et de désespoir. Ah ! Elle en peut plus, vraiment plus, cette fois. Elle arrête tout. Elle arrête de penser, de ressentir. Elle arrête d'Être Elle, parce qu'elle se dégoute.

Et puis elle entend le bruit des pas, des pieds qui claquent dans le couloir. Qui s'en vont. C'est elle, oui, c'est Mcwood. Elle s'en va, enfin. Mais c'est trop tard, elle l'a défoncée avant de s'en aller. Mais elle s'en va quand même.

TU DIS QU'ON S'PREND POUR DES PRINCESSES MAIS TU FAIS C'QU'ON T'A D'MANDÉ, IDIOTE !

Raaah... Ce qu'elle a envie d'lui hurler à la face, à l'Autre. Mais elle en est plus capable, plus du tout.
Et c'est là que le Silence la frappe.
La frappe de plein fouet.

Beaucoup plus fort que les Mots de Mcwood ; si telle chose est possible.
Le Silence.
Le Silence d'Aelle.
Ça fait bien trop longtemps que la Présence n'a pas causé.

*Qu'est c'qu'elle a ?*
Qu'est ce qui se passe ?
Est-ce qu'elle est seulement encore ici ?
Pourquoi elle la ferme ?
Elle est partie ?

*DIS QUELQUE CHOSE !*
Mais y'a que le Silence qui lui répond.
Et ses paupières fermées deviennent de plus en plus Oppressantes.
Les larmes amères collent ses cils à sa peau pâle.
La brûlent.
Lui font mal.

*J'en peux plus*
Elle n'en peut plus. Non pas d'être elle, d'être ici. Elle en peut plus d'être comme ça.
Dans le Noir. L'Obscurité devient réellement terrifiante, maintenant.
Et Aelle ne cause plus.
Est-ce qu'elle va bien ?

Peut-être que c'est pour ça que Mcwood s'en va ; parce qu'Aelle est partie aussi. Après tout, elle est bien plus intéressante que Thalia, n'est-ce pas ? Peut-être qu'elle est vraiment Seule dans ce couloir ; non plus Seule avec Aelle mais Seule sans Aelle.
Sans personne.
Perdue.
Dans le Noir.

Elle peut plus résister.
Elle peut plus continuer.
Elle est obligée.

Alors, lentement, ses paupières se décollent.
Et elle ouvre les yeux.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

23 nov. 2018, 09:12
 RPG+  Myriade de Sens
La rage au ventre et le cœur serré, tu étais passé devant elle. Un poids semblait s'être soudainement envolé de ton esprit. Ce poids immonde que tu portais depuis que tu avais reçu la réponse à ta lettre. Cette même lettre que tu avais envoyée à Aelle pour lui dire que tu la soutenais après son éviction du château. Qu'elle bêtise, tu avais commise ce jour là. Elle n'était qu'une paria. Une fille seule incapable de s'intégrer à la société. Une personne méchante qui ne savait pas voir la gentillesse et la bienveillance. Pour elle était tout noir et puisqu'elle avait décidé ainsi, tu étais toi-même décidé à lui montrer, les cinquante nuances possibles du noir le plus profond.

Comment on disait déjà ? Quand on a touché le fond on ne peut que remonter ? Grosse erreur. Tu allais lui montrer par A + B que lorsqu'on touchait le fond, on pouvait encore continuer à creuser !

Ce temps-là avait changé. Cette leçon, tu l'avais bien comprise et désormais, tu n'aurais d'admiration que pour toi-même et les personnes qui en valaient le coup. Bristyle, elle de son côté ne mériterai que du mépris et le petit chien chien qui essayait de l'imiter aurait le même traitement de circonstance.

Qui était la plus idiote désormais ? A d'ailleurs. Tu étais à peine arrivé au bout du couloir, que tu décidas une fois de plus d'enfoncer au clou bien profond. Tu te retournas presque théâtralement pour ouvrir les yeux face à la future attaque de ta congénère. Elle … Tremblante, sa baguette en main… Elle est si pitoyable que tu ne peux empêcher un sourire ironique de se dessiner sur ton visage alors que tu poses d'un geste négligeant ta main sur ta hanche, prenant la pose :

"Tu vas fais quoi avec ta baguette Bristyle ?"

Tu t'avances vers elle. Le regard flamboyant et la langue qui te démange. Auparavant, tu aurais eu peur d'elle dans une telle position. Auparavant, c'est quand tu lui vouais une certaine admiration… Quand cette fille représentait pour toi des rêves, des espoirs, de l'assurance et de la maturité ? Tout cela s'est envolé en même temps que les mots qu'elle a consignés dans cette missive que tu as précieusement gardée dans ton journal intime. Cette claque épistolaire qui t'a fait te réveiller et surtout réaliser que personne n'avait le droit de te parler de la sorte. Voilà qu'elle te menace de ta baguette, mais toi, tu n'as pas besoin de baguette.

Ta démarche est parfaitement assurée alors que tu t'approches d'elle, ce regard toujours aussi certain et flamboyant au cœur de tes pupilles.

Le geste et rapide et sec et la frappe à la main pour laisser sa baguette s'envoler d'une façon, tout ce qu'il y a de plus ordinaire avant de soupirer en me moquant. Je m'approche alors d'elle et murmure de façon à ce que cela ne soit inaudible que de nous deux :

"Alors Aelle* … Qui est la plus idiote des deux désormais ! Celle qui te juge de haut et qui marche fièrement, ou celle qui n'a plus d'avenir, de prestiges …. D'amis …"

Tu laisses en suspends la fin de ta phrase avant de t'éloigner un peu et de parler un peu plus fort …

"Ah non … C'est vrai … Des amis, tu n'en as jamais eu …"

Le pieu et désormais planté profondément en elle et tu la regardes une dernière fois … La dernière… Avant de quitter les lieux.


*Accentuation de la prononciation sur le prénom.


Merci pour ce RP les filles. Si aucune de vos deux personnages ne réagit ... Rapidement, cela marque la fin du rp pour moi.

"Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily
6eme Année RP - 5ème Année Devoirs
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