C’est vrai ça, pourquoi il avait insulté Mei de peste ? Aliénor laissa son regard dériver dans le vide alors qu’elle réfléchissait à la question. D’après les brides de discussion qu’elle avait pu avoir ici et là, c’était en soutien à Tally, la Serdaigle qui faisait équipe avec la chinoise concernée. En ce qui concerne la directrice, au final elle a juste approuvé la réaction de Mei face à cette insulte. Elle n’y est pas allée de main morte avec le Poufsouffle et d’ailleurs ça lui a coupé l’envie d’aller à l’épreuve suivante. Et leur équipe a eu plus de points de la part de Miss Loewy. Heureusement Gryffs n’a pas reçu le même châtiment qu’Aelle. Mais l’année dernière Poufsouffle a pris un coup niveau réputation même si le doublé de coupes à la fin de l’année à mit tout le monde d’accord sur nos capacités.

-Elle ne s’en est pas vraiment mêlée, mais elle a donné des points à l’équipe de la chinoise concernée pour sa réaction qui a été de remettre Gryffs à sa place bien comme il faut.

Aliénor souffla, cette histoire n’est pas très glorieuse… Mais la fillette réfléchit alors à l’argumentaire de sa camarade sur la possibilité que leur directrice soit un mage noir. Ces arguments ce tenaient, c’est vrais que la matière d’étude des moldus est toujours enseignée et que même certains cours/débats sur les moldus et les sorciers sont encouragés. La directrice est forte ça c’est sûr, on l’a bien vu avec la dernière épreuve, mais de là à dire que c’est un mage noir… Mais ce sont les rumeurs et pour Aliénor, les rumeurs partent forcément de quelque chose de véridique qui est plus ou moins déformé au fur et à mesure des paroles.

-Je ne sais pas… A vrai dire je n’y ai jamais vraiment porté beaucoup d’intérêt. Mais c’est vrai que si mon père apprenait ça… Ca ne saurait pas la joie.

Aliénor souffla lourdement, ces rumeurs son étranges, mais ça reste des rumeurs. Ce n’est pas toujours facile de discerner ce qui est vrai et ce qui est faux. En plus les rumeurs blessent souvent, enfin pas dans le cas de la directrice qui a d’autres chats à fouetter.

-Mais elle fait froid dans le dos quand même… Je n’ai pas vraiment envie d’avoir affaire à elle en tête à tête.

C’est vrai que même si cette rumeur n’existait pas, cette bonne femme n’en restait pas moins impressionnante et charismatique.

Effrayante c'était le moins qu'on puisse dire. Je ne l'avais pour ainsi dire jamais vraiment croisé mais parfois elle trônait dans la grande salles pour les repas ce qui me permettait de l'apercevoir; Un démarche féline, un visage fermé et squelettique, des cheveux pourvus d'une mèche trop blanche pour être vraie, tout était effrayant chez elle. Elle me rappelait Cruella, méchante iconique d'un dessin animé de mon enfance. Nous les élèves étions de petits animaux sans défense et elle envisageait certainement de nous dépecer le jour ou sa garde robe viendrait à se vider.

Je frissonnais à l'idée de faire face à la dépeceuse d'enfants. Ces pauvres Aelle et Gryffs avaient du être torturés mentalement par leur rencontre avec cette femme... J'avais suivi l'un de ses cours il y a quelques mois sans trop être éclaircie au sujet des rumeurs qui couraient. Même comme professeure elle était effrayante? Un tête à tête avec elle devait être une punition exceptionnelle sans rien rajouter de plus. Elle devait hanter le cauchemar de ceux qui ne respectaient pas le règlement. Mais l'avantage était qu'on avais absolument pas envie de l'enfreindre le règlement, personne ne voulait craindre de se trouver puni de peine de bureau de la directrice. D'ailleurs il n'était pas rare que les professeurs l'utilise comme figure d'autorité "si tu ne te tais pas je t’envoie dans le bureau de la directrice" ça avait le mérite de rétablir un silence de mort dans la salle.

- Elle est effrayante ça c'est clair... Mais n'en parlons pas si fort...si ça s'entend...

La peur d’être entendu ? Aliénor regarda autour d’elle, il devait y avoir quelques élèves qui passaient de temps en temps un peu plus loin dans le couloir. Mais en soi rien qui puisse être inquiétant. Aliénor sourit à la fillette en face d’elle, elle ne voulait pas la mettre mal à l’aise, c’est par conséquent avec politesse qu’elle diminuerait le niveau sonore. Même si celle-ci ne put s’empêcher d’hausser les épaules en même temps. Puis son regard se posa de nouveau sur le mur. La directrice était impressionnante, mais de nombreux professeurs de Poudlard étaient impressionnants si on regardait bien. Comme Miss Montmort. Aliénor l’avait vu lors de la finale de Quidditch l’année dernière. Elle impose le respect par ces performances mais est aussi très mystérieuse ce qui intrigue.

-D’accord, mais on ne risque pas grand-chose non ?

Aliénor se posait réellement la question, elles pouvaient quand même parler de ce qu’elles voulaient, même si cela concernait des rumeurs plus ou moins fondés sur la directrice.

-D’ailleurs tu n’as pas cours toi non plus ? J’étais sensée avoir histoire de la magie mais Miss Montmort n’est pas là… Tu penses qu’elle est malade ?

C’est vrai que c’était étrange, qu’un professeur parte comme ça, sans qu’on ne dise rien… Mais bon, Aliénor n’allait pas vraiment s’en plaindre, l’histoire de la magie ce n’était pas vraiment son truc. D’ailleurs l’année prochaine elle pense prendre une filière ou cette matière n’est pas obligatoire. Autant bien choisir, mais ce n’est pas toujours évident.

Je hochais la tête. Nous ne risquions pas grand chose en théorie mais les mûrs ont des oreilles et pas seulement figurativement dans le monde sorcier. Malgré tout des conversations d'élèves ne devaient pas intéresser grand monde.

- Oh je n'ai jamais cours à cette heure là !

J'avais un trouve dans mon emploi du temps qui me permettait une pause. J'en profitais habituellement pour travailler mais les élèves de la classe de mademoiselle Montmort étaient en cours à cette heure normalement. Si je n'avais pas rencontré Aliénor il est certain que je n'aurait pas été tentée par une discussion, je serait partie réviser.

Je n'avais aucune théorie quant à la disparition de Miss Montmort, après tout des gens étaient malades souvent. Certes dans le monde sorcier un rhume était vaincu en quelques heures avec de la pimentine, mais il fallait voir les choses en face elle avait peut être attrapé une grippe. Ou bien c'était une indisposition causée par des évènements familiaux... finalement les maladies du cœur sont les plus durs à guérir.

- Oui elle doit être malade, l'hiver est très rude cette année. Ma mère m'a raconté que dans sa classe plus de la moitié des élèves étaient absents !

Je sourit à la jeune fille à mes côtés et enfonçai mes mains dans mes poches. Les couloirs n'étaient pas l'espace le mieux chauffé du château et mes doigts commençaient à s'engourdir.

Aliénor sourit à sa camarade pour toute première réponse. C’était le plus probable qu’elle soit malade après tout, c’est vrai que l’hiver est arrivé plutôt rapidement et les métabolismes n’étaient pas forcément prêts. Mais il est toujours bizarre de voir une femme comme elle malade, la fillette a toujours eu l’impression qu’elle était invincible. Mais ce n’est pas la réalité. Enfin bref, Aliénor regarda sa camarade un instant.

-Ta mère est professeur ?

Ça veut dire qu’elle était peut-être sang mêlé comme elle, ou peut-être née moldue. Enfin bref tout cela intéressait la fillette qui adorait rencontré de nouvelles personnes. Après tout, tous ces gens lui permettent de voir le monde d’une façon différente et plus variée.

Le fillette plaça ces coudes sur ces genoux et posa sa tête dans la paume de ces mains. Elle aimait la vie au château, mais parfois elle avait du mal à suivre tout ce qu’il s’y passait. Il y avait toujours de nouvelles choses que ce soit au sein d’une maison ou dans l’école en général. Un peu de calme ne faisait pas de mal, se retrouver tranquillement dans un coin qu’on aime bien. Mais c’est vrai qu’en cours, les élèves ne sont pas toujours adorables. Rien qu’Aliénor, quand les cours ne l’intéressent pas elle doit être insupportable. Elle l’a bien vu déjà avec Miss Montmort justement quand elle avait fait manger une suçacide à Kévin. Le pauvre quand elle y pense.

-Ce ne doit pas toujours être facile de gérer des enfants, c’est du sport être prof !

Aliénor laissa échapper un petit rire en regardant la Serpentard. Elle était bien ici tranquille avec cette fille.

Devais-je être sincère avec elle quant au métier de ma mère ? Après tout Carry avait bien eu une réaction violente en apprenant que j'avais du sang moldu dans ma famille, j'avais même du lui camoufler la vérité... Mais Alienor avait l'air adorable...Carry aussi. J'hésitait longuement avant de me décider, après tout si elle n'aimait les moldus nous n'aurions qu'a en rester là !

- Oui ma mère est professeur des écoles, ou institutrice comme tu veux !

Les enfants étaient des êtres turbulent, ça ne faisait aucun doute. Mais pourtant ma mère ne s'ne était jamais plaint. Elle adorais son métier, adorait s'occuper d'enfants. Je ne la comprenais pas vraiment, elle me répétait souvent qu'une fois adulte je trouverais ceux qui ont mon âge actuels tout à fait charmants et adorables... Je n'était pas réellement convaincue mais je laissais passer.

Voyant ma camarade s’avachir sur ses mains je fis de même en m’appuyant sur le mûr de pierre derrière moi. Celui ci accueilli mon dos sans trop lui offrir de confort mais je m'en contentait et fixait le plafond. Je décidais de me renseigner sur les métiers de ses parents à elle.

- Non elle n'a pas de difficultés à s'occuper d'enfants. Elle les adore alors forcément tout parait plus simple quand on aime ce qu'on fait. Et toi alors tes parents ils font quoi comme métiers ?

Institutrice, en voilà un beau métier. Même si pour la petite Delphillia, s’occuper de petits enfants reste un calvaire, elle n’aime pas vraiment s’occuper des petits, les baby sittings très peu pour elle. Mais il faut de tout pour faire un monde et elle trouve ça génial que des gens trouvent le bonheur en s’occupent de ces petites bouilles d’anges.

Un sourire vint fendre le visage de la fillette laissant apparaitre des dents blanches et ces yeux devinrent rieurs et tendres à la fois. Elle s’imaginait un enfant courant dans un champ et faire un câlin à sa mère. C’est une belle image qui se dessine dans son esprit, peut-être un peu mêlé de souvenirs.

-C’est génial comme métier ! Elle doit être très patiente pour supporter ces petits garnements, mais ils doivent bien lui rendre.

Mouais même s’ils sont quelques fois épuisants, elle imaginait bien que ces petites choses lui rendaient bien. Mais bon les câlins et bisous sans façon, la fillette s’en passait bien. Chacun son espace et tout le monde se porte mieux.
Ma fillette laissa un instant de réflexion après la question de Jenny. Ces parents avaient des métiers dont elle ne comprenait pas toutes les nuances, un peu compliqués à expliquer et pas très clairs même dans l’esprit de leur propre fille.

-Mon père travail au ministère de la magie et Maman elle, travaille dans le commerce une boite qu’elle a monté je ne sais pas vraiment comment ça se passe mais elle vend des pièces de machines.

Aliénor haussa les épaules en souriant, elle serait bien précisément ce que c’était dans quelques années, elle avait bien le temps. Et puis elle ne ressentait pas le besoin d’en savoir plus donc tout allait bien.

-Ils ont des métiers compliqués, je ne comprends pas tout, mais bon…

Elle était bien sur son banc de pierre tranquille, même si elle savait que l’affluence après les cours n’allait plus tarder. Bientôt ce couloir allait ressembler à une rivière humaine engloutissant tout ce qui s’y trouvait. Alors autant profiter de ces moments de calme.

La patience était la première de ses qualités et une qualité que j'aurais aimé me voir transmettre. C'était peut être l'une des plus utiles dans son métier et dans la vie courante aussi. Elle pouvait résoudre des puzzles de plusieurs centaines de pièces quand je m'énervais devant un puzzle de moins de cinquante pièces. La joie de la fille en face de moi me fût aisément transmise, devant son sourire aux dents blanches je répondis moi aussi par un visage ouvert et enjoué. Il était agréable de ne pas être toujours celle qui souriait le plus.

Son père ainsi donc était sorcier et devait travailler dans le même bâtiment que celui de mon père puisque celui ci m'avait dit travailler dans l'établissement du même nom. De ce que j'avais compris le ministère était l'un des points centraux du monde magique de grande Bretagne, on y trouvait toutes sortes de choses juridiques par exemple. C'était si j'avais bien compris là que des sorciers géraient le monde magique.

Sa mère, elle, avait un travail qui m'intriguait particulièrement. La vente de fragments de machines, cela ressemblais fortement à un métier moldu si je décelait bien le sens du mot "machine". Ainsi la jeune fille avait peut être une famille sur le mêle modèle que la mienne... Je n’hésitait pas un seul instant à me renseigner plus sur ce sujet.

- Oh toi aussi tu es de sang-mêlé ? Et tu as des frères et sœurs ?

C’est vrai qu’elle n’avait jamais vraiment réfléchit au métier qu’exerçaient ces parents. Elle se satisfaisait juste de les voir assez souvent et de rejoindre son père de temps en temps au ministère. Mais ce qu’il y faisait précisément elle n’en savait rein. Enfin rein, elle savait qu’il travaillait pour les créatures magique, après tout c’était dit dans le titre, mais concrètement elle ne savait pas à quoi il passait ces journées. Elle savait que parfois il devait partir à l’étranger ou rester plus longtemps à Londres, mais ces parents s’arrangeaient toujours pour qu’au moins un des eux soient avec leur fille. Sauf en cas d’extrême nécessité, comme l’année dernière où elle avait dû rester à Poudlard pour Noël. Mais cette année ils lui avaient assurée que cette fête se ferait en famille, pas de travail, juste eux 3 et leurs petite traditions étranges.

L’attention de la fillette se reporta sur sa camarade. Si elle avait des frères et sœurs ?

-Non je n’en ai pas. Et comme tous les enfants uniques je rêverais d’avoir un frère ou une sœur.

Bien sûr qu’elle aimerait, elle adorerait même, pouvoir jouer avec quelqu’un, discuter ensemble de sujets bien moins compliqués que ceux des parents, juste avoir quelqu’un qui nous comprend et nous soutient. Ce lien fraternel qu’elle voyait chez une fratrie lui donnait envie, une sorte d’amitié vache que rien ni personne ne pourra ébranler. Les liens du sang. Elle aimerait vraiment ressentir ça, mais visiblement ce n’était pas dans les projets de ces parents et elle ne leur en voudra jamais. Elle est très heureuse avec eux mais elle s’imagine juste comment ce serait avec une ou plusieurs personnes supplémentaires. Surtout qu’Aliénor ne connait pas ces cousins si elle en a. La famille de sa mère étant décédée dans un accident de voiture et les parents de son père qui sont retournés en Espagne.

Mais au final ici à Poudlard c’est comme si elle avait des tas de frères et sœurs alors ce n’est pas si grave.

-Et toi alors, tu es fille unique ?

Enfant unique, comme ce devait être triste... Mais il fallait voir le bon côté des choses, si elle n'avait personne pour jouer avec elle, elle avait deux fois plus de jouets, de crêpes, de tout... Il n'empêche que je préférais avoir un frère. Je me remémorais tout mes souvenirs avec lui, notre voyage en famille en Asie, nos soirées autour de feux de camps sur la plage et dans les champs, les jeux avec nos cousins, les soirées monopoly en hiver...

- Ce doit être pénible d'être fille unique... A ta place je serais peinée. Mais au moins personne ne te manque.

Car c'était vrai, avoir un frère ne donnait pas à la vie une couleure rose. Et loin de là. Car avec lui venait l'horrible distance qui nous séparait, et depuis que j'étais à poudlard pour étudier sortilèges, potions et histoire plus rien n'était pareil entre nous. Nous nous écrivions bien mais c'était trop peu, et le temps que nous avions passé ensemble à noël m'avait parût beaucoup trop court.

- Moi j'ai un frère, mais il n'est pas là, il n'a pas de pouvoirs.

Il était la le problème avec mon frère, le problème c'est qu'il n'avait pas de pouvoirs. Et ce manque de pouvoirs était ce qui nous séparait, moi en écosse à poudlard et lui en Angleterre au college Dickens. Je n'avais pas honte de dire qu'il n'avait pas de pouvoir, seulement cela m'attristait de me le rappeler aussi je baissais le regard.