Non ? Aishani tourna un regard surpris vers Jenny. Oh ? Ooooh ! La Serpentard n'avait pas tort... Aishani ne faisait pas vraiment attention en cours. Son habituelle détestation de tout ce qui appartenait à ce monde s'étendait même à son histoire. Mais même elle avait remarqué le changement de caractère de la professeur ces derniers temps. De longues pauses, un inconfort visible. Cette main qui se levait vers son crâne lorsque le bruit devenait trop fort... Miss Montmort n'allait pas bien, et les rumeurs allaient bon train sur les raisons, non seulement de sa disparition, mais aussi de son nouvel inconfort. Aishani faisait partie de ceux qui pensaient qu'elle avait simplement eu une opération chirurgicale lourde, sans doute à la tête. Ca expliquait les migraines et l'irascibilité. Mais les apprentis sorciers avaient toujours tendance à tout exagérer avec leurs expériences mentales, ou une malédiction sur sa famille depuis quinze générations... Toujours était il que Jenny avait raison.

L'indienne revint un peu en arrière, souriante à l'idée d'une entrée fracassante telle une biscotte. Elle ne put s’empêcher de faire un bruit de craquement en réponse à l'idée. Jenny lui présenta ensuite un étrange spaghetti mou couleur chair. Attrapant l'objet, Aishani ne put s’empêcher d'écarquiller les yeux de surprise rebutée. Un objet magique, hein ? Curieuse, elle tenta d'en écouter une extrémité. Yup, elle entendait bien Jenny... En même temps elle lui chuchotait déjà dans l'oreille... L'indienne, le sourire circonspect, se contenta de laisse tomber le spaghetti sur le sol, poussant du bout du pied l'une de ses extrémités dans l’entrebâillement de la porte de la salle de cours. Puis elle donna l'autre extrémité à Jenny derrière elle...

"Ok, on fait comme tu as dit et on va attendre la fin du cours, ça ne devrait plus être dans longtemps... Tiens, je n'en ai pas besoin."

Placée comme elle était, elle voyait un petit bout de la salle, et entendait le bruit des plumes en se concentrant. L'indienne se pressa contre le mur, se concentrant... Elle ne voulait pas dépendre d'un quelconque objet magique... Pas plus que nécessaire... Ce fut à cet instant que Jenny s'excusa. Aishani avait la tête tournée vers la porte, mais ses yeux s'agrandirent quand même un peu... Elle garda son sourire pour elle.

"Pas de soucis... C'est moi qui aurais dû te faire un tout petit peu plus confiance..."

Embarrassée, elle se mura dans un mutisme concentré.

Pad jouait avec sa plume, lui et Lucrèce ayant depuis longtemps préparé leurs affaires pour sortir le plus rapidement possible. Sa valise avait souffert. Elle était toute cabossée sur les coins et il l'avait retrouvé ouverte à ses pieds il y a cinq minutes. Il espérait que ce qu'elle contenait n'avait pas trop souffert... C'était bizarre de sortir de l'influence du Felix Felicis... Il n'aimait pas cela... Il se sentait faible et normal... Trop normal... Le genre de normal qui ne méritait pas de s'asseoir à côté de sa compagne... D'ailleurs il avait remarqué qu'elle avait beaucoup soupiré, rejetant d'un mot ou d'un geste, ses tentatives pour s'amuser durant le cours... Elle était tellement plus docile lorsqu'il était au meilleur de lui même...

Enfin, la professeur mit fin au cours, c'était pas trop tôt. C'était limite embarrassant de l'avoir en cours maintenant qu'elle n'allait pas bien... Pas que l'histoire de la Magie ne puisse plus lui apprendre quoi que ce soit, vu qu'il était enfin le héros de sa propre destinée... Évidemment, elle n'avait rien vu, comme tout les autres. Pad ne pouvait pas s'empêcher d'arborer son habituel sourire satisfait à cette pensée. Son plan avait même été à l'épreuve des professeurs...

Ce fut à cet instant que la porte de la salle de cours s'ouvrit, et qu'il vit entrer deux jeunes filles qui avancèrent d'un pas déterminé vers le bureau de la professeur.

"Miss Montmort ! Pardonnez nous de vous déranger ! Mais nous avons besoin de votre aide pour résoudre un gros problème que nous avons découvert !"

Il sentit la main de Lucrèce sur son avant bras.

"N'est ce pas les deux gamines qui ont essayé de nous arrêter avec leur boursouflet !? Pad, qu'est ce que ça veut dire ?"

Pas seulement ça, c'était aussi la Gryffondor qui avait tenté de voler sa valise ! Il n'était pas le seule à la reconnaitre d'ailleurs, ses amis aussi. Ils la regardaient sans rien dire, indécis sur la chose à faire.

L'indienne s'approcha du bureau, laissant tomber un carnet sur la table, ouvert aux dernières pages.

"Nous avons des raisons de croire que l'un des élèves de ma maison utilise du Felix Felicis depuis quelques temps, en toute illégalité. Il a construit tout un système de confection pour ne jamais en manquer... Tout est renseigné dans ce carnet..."

Oh non, pas ça ! L'indienne se tourna vers lui, le regardant dans le blanc des yeux.

"Son nom est Paddock Buttercup !", elle l'accusa du doigt :"Lui, là ! Il cache tout un laboratoire de potion dans sa valise !"

L'ensemble de la classe se retourna pour le dévisager. Tout le monde, la prof, les Serdaigles, ses camarades. Le regard de Lucrèce lui vrillait l'oreille...

"Paddock...", siffla t elle, menaçante : "De quoi parles t elle ?"

La garce !

J'écoutais chaque mouvement à l'intérieur de la salle tandis qu'Aishani profitais d'un interstice pour observer. Je préférais l'écoute à la vue, la mienne étant remarquablement mauvaise. Finalement vint la fin du cours. Mon cœur commença à battre plus fort quand l’appréhension me gagna. Après tout nous allions mettre fin à cette histoire de manière assez brutale soit par une victoire soit par une défaite. Si notre professeure refusait de nous croire ou pire nous faisait comprendre que fabriquer des potions n'est pas interdit je crois que je ne m'en remettrais pas. Après toutes ces émotions finir sur un dépit me minerais le moral, c'est pourquoi il fallait mettre toutes nos chances de notre côté en esquivant tout moyen de la mettre de mauvaise humeur.

Je tirais mon oreille à moi et la rangeait dans ma poche frôlant à nouveau la fiole de chance qui s'y cachait. Je n'eus pas le temps d'y penser plus que ça car Aishani pris les devant. Nous entrâmes, elle d'abord et moi ensuite. Elle sut parfaitement trouver les mots pour résumer la situation calmement mais sans manquer de prestance. J'admirais son éloquence quelques secondes avant de réfléchir. J'avais pour appuyer ses propos une preuve... Je pourrais poser cette fiole et déclarer que je l'ai trouvé dans sa valise mais... quelque chose me retient. Après tout je suis-moi même lambda, personne ne me remarque et je suis oublié de tous. Alors pour une fois, peut-être pourrais-je faire mes preuves un peu aidée de cette potion... Des dizaines de desseins se forment dans ma tête quant à une possible utilisation de la fiole. Je pourrais la boire et me rendre dans la forêt interdite, la chance pousserait le destin à ne placer sur mon chemin que des créatures aussi inoffensives que magnifiques... Je rêvais de pénétrer les bois sans courir aucun risque et observer ce que nous cache la faune magique de plus mystérieux. D'ailleurs il ne serait pas si mauvais que notre professeure nous annonce qu'il n'est pas interdit de préparer du felix felicis. Je pourrais agir comme Pad, apprendre à confectionner cette potion et en faire en continu... Mais les ingrédients devaient ne se trouver qu'en salle de potion et le vol ,lui, était interdit.

Peu à peu ma raison repris le dessus. J'irais dans la forêt sans avoir besoin de ce genre d'aide qui pomperais tout mon plaisir. Je n'avais pas besoin d'une potion pour voler mes lauriers lorsque je ferais mes preuves. Il fallait dénoncer Pad et ne pas essayer de mettre à profit ce que nous avions trouvé. Je plongeais ma main dans ma poche et en tirais rapidement la potion avant de pouvoir changer d'avis. Je la posais doucement sur le bureau de miss Montmort avant d'ajouter : "Voici une fiole en provenance directe de sa valise, pour que vous puissiez vérifier nos dires... D'ailleurs il nous facilite la tâche en amenant sa valise directement avec lui, c'est celle qui est toute cabossée là-bas."

C'était une belle journée d'hiver bien qu'elle soit glaciale. Les vacances de noël venaient de s'achever et les cours reprenaient. Dans quelques minutes, Elina devrait traiter l'antiquité sorcière avec les sixième année. S'assurant qu'elle n'oubliait rien, elle récupéra une petite fiole de potion anti-migraine qui l'attendait sur un meuble près de la porte avant de quitter son bureau pour gagner sa salle de cours. Au moment de franchir la porte, il lui sembla entendre tambouriner à la porte de la salle de classe. Intriguée et vaguement inquiète, elle gagna rapidement cette porte pour l'ouvrir et voir de quoi il s'agissait. Elle ne trouva cependant personne devant sa porte si ce n'est quelques élèves de sixième année qui commençaient à arriver pour leur cours. Elle reconnu parmi eux Paddock Buttercup et Lucrèce Belvédère. Un couple bien mal assorti et dont la prétention ne leur valait que l'indifférence de la jeune professeure. Son regard fut attiré par d'étranges débris trainant sur le pas de la porte. Se baissant, elle constata qu'il s'agissait d'esquilles de bois de petite taille et de formes diverses comme si l'on avait brisé là un objet au moins en partie constitué de bois. Elle se releva et lança un regard soupçonneux au couloir avant de faire volte face et de refermer la porte de la salle d'Histoire de la Magie derrière elle. Elle n'avait guère le temps d'élucider un mystère qui risquait fort de n'être le fait que d'élèves peu soigneux. Elle avait un cours à donner. Cela ne l'empêcha pas de se demander qui pouvait bien avoir tambouriné à sa porte de cette façon. Car elle ne l'avait pas imaginé, elle en était certaine. Elle avait bien conscience que les élèves avaient remarqué son changement de caractère depuis la fin du mois de novembre et les rumeurs allaient bon train. L'inverse aurait dénoté d'un sens de l'observation pour le moins médiocre. Elle ne prenait pas la peine de démentir la moindre de ces rumeurs. Elles restaient bien loin de la vérité et il était plus simple de laisser les élèves s'éparpiller sur de multiples pistes erronées. La vérité se perdait ainsi dans les suppositions vaseuses. Toujours est-il que ceux qui se risqueraient à faire du tapage à sa porte sans raison valable étaient devenu bien moins nombreux depuis quelques temps.

Quelques minutes plus tard, elle était fin prête. Cours prêt, salle de classe propre et rangée, potion anti-migraine avalée, il ne lui restait qu'à inviter ses élèves à entrer. Dès que chacun eu regagné sa place habituelle, elle commença son cours.




Le cours venait de s'achever et Elina avait distribué aux élèves le devoir qu'ils devraient lui rendre au cours suivant. Mais avant que les élèves n'aient eu le temps de se lever et de quitter la salle, la porte s'ouvrit à la volée, laissant entrer deux jeunes sorcières de première année qui se dirigèrent résolument vers le bureau d'Elina. La jeune professeure reconnu sans mal Jenny PoirreFresh et Aishani Singh, tous le première année devant suivre les cours d'Histoire de la Magie.

"Miss Montmort ! Pardonnez nous de vous déranger ! Mais nous avons besoin de votre aide pour résoudre un gros problème que nous avons découvert ! "

La jeune indienne laissa tomber un carnet ouvert sur le bureau d'Elina lorsqu'elle fut assez près. Elina fronça les sourcils face à cette intrusion imprévue. Tandis que la voix de Lucrèce Belvédère s'élevait dangereusement.

"N'est ce pas les deux gamines qui ont essayé de nous arrêter avec leur boursouflet !? Pad, qu'est ce que ça veut dire ? "

Elina n'accorda pas d'attention aux plaintes de la jeune sorcière qui ne semblait jamais parvenir à se décrocher du bras de son compagnon. La jeune professeure s'empara du carnet pour le consulter.

"Nous avons des raisons de croire que l'un des élèves de ma maison utilise du Felix Felicis depuis quelques temps, en toute illégalité. Il a construit tout un système de confection pour ne jamais en manquer... Tout est renseigné dans ce carnet...Son nom est Paddock Buttercup ! Lui, là ! Il cache tout un laboratoire de potion dans sa valise !"

Tous les élèves présent se tournèrent vers l'accusé pour le dévisager et la jeune professeur pris le temps de faire peser son regard sur lui.

"Paddock... De quoi parles-t-elle ?"

La voix de la petite amie vint vriller les oreilles de la jeune femme. Elle détestait par dessus tout les réactions hystériques. Une sorcière anglaise devait en tout instant garder sa capacité à penser posément. Elle avait grandit avec cette règle. L'hystérie n'avait jamais réglé le moindre problème. Elle ne faisait que s'abattre le ridicule sur la personne qui y cédait en plus d'être un spectacle pénible pour ceux qui y assistait. Elle avait été bien inspirée de prendre une potion anti-migraine un peu plus tôt. Jenny PoirreFresh choisi ce moment pour apporter sa contribution.

"Voici une fiole en provenance directe de sa valise, pour que vous puissiez vérifier nos dires... D'ailleurs il nous facilite la tâche en amenant sa valise directement avec lui, c'est celle qui est toute cabossée là-bas."

Le liquide couleur or que contenait la petite fiole ne laissait guère place au doute. Elina décida de couper court à la scène qui menaçait.

"Monsieur Buttercup, vous et votre valise êtes priés de rester encore un peu. Les autres dépêchez-vous de vous rendre à votre prochain cours."

L'injonction de la voie d'Elina laissait entendre que c'était plus un ordre qu'une demande. Le regard de la jeune professeur se fit dur avant de se poser sur la jeune fille qui tardait à lâcher le bras du suspect :

"Miss Belvédère, vous pouvez disposer."

La jeune professeure attendit qu'il ne reste plus dans la salle que les deux première années et Paddock Buttercup, adressant un regard dissuasif aux curieux qui tentaient de s'attarder. Une fois que tous les élèves conviés à sortir eurent disparus, elle ferma la porte derrière eux avant de revenir à ses invitées imprévues et au suspect. Le carnet toujours entre les mains, elle s'adressa à ce dernier, faisant peser sur lui son regard :

"Monsieur Buttercup, j'attends des explications..."

Tout s'effondrait... Tout était en train de s'effondrer... Lorsque la jeune Serpentard posa la fiole de verre si particulière sur le bureau du professeur, Paddock sentit le glas sonner à ses oreilles. Dans une étrange sensation de flottement, il sentit la main de Lucrèce s'échapper hors de son avant bras. Ce n'est pas possible... Il vit la professeure ordonner l'évacuation de la salle. Cela n'était pas vrai... Il resta spectateur alors que ses camarades se levaient, interdits devant l'accusation, continuant à le regarder sans comprendre. Tout ne pouvait pas finir comme ça ! La salle se vida avec lenteur, les élèves ne voulant pas rater une miette du spectacle. C'était un cauchemar, il allait se réveiller... Lucrèce passa devant lui, sans un mot, glaciale, impériale, laissant derrière elle cette atmosphère électrique présageant les cataclysmes... Le glas sonnait de nouveau à cet instant. L'ire de la professeure, c'était une chose... Mais on ne contrariait pas Lucrèce Belvédère...

Paddock se mordit violemment la lèvre, emplis d'une rage profonde. Son regard brillait de colère, alors qu'il relevait la tête vers les deux jeunes filles responsables de tout ça. Il se redressa lentement, alors que la professeure se dirigeait vers la porte pour la fermer, dévoilant un rictus de pure haine à ses accusatrices. La professeure se retournait et revenait vers son bureau, le carnet de la Gryffondor dans les mains. Elle attendait des explications, hein ? Elle allait en avoir.

Sa main tremblait d'une agressivité latente. Il tapa des phalanges sur la table, son poing blanchissant sur le choc, ravalant sa colère en une arme bien plus fonctionnelle.

"Madame ! J'espère que vous n'apportez aucun crédit à toutes ces élucubrations ! Je suis parfaitement innocent et ça m'enrage de me voir accuser de la sorte..."

Il pointa un doigt brutal dans la direction des deux jeunes filles.

"Voila des jours que ces deux gamines nous importunent, moi et mes camarades. Guet Apens dans les couloirs ? Vols d'effets personnels directement dans mon dortoir ? Et maintenant elles essayent de m'accuser ?!! Pardonnez ma colère, mais sérieusement !??"

Il souffla bruyamment par les narines, ses yeux rouges de tension. Un étrange engourdissement lui prenait le crâne. Passant sa main sur son front, il remarqua qu'il suait abondamment. Il continuait pourtant :

"Du Felix Felicis, sérieusement ? Comme si j'en avais besoin ? Tout mes honneurs actuels ne sont dus qu'à mon seul travail ! Cela fait des années que je cultive mon excellence ! Rien n'est dû à la chance ! C'est la pire insulte que l'on pourrait me faire. Paddock Buttercup ? Chanceux !? Non mais vous vous rendez compte du travail nécessaire pour briller dans cette école ?!"

Il fulminait, rouge de colère. Aishani le regardait en fronçant les sourcils. Évidemment qu'il allait se défendre de cette manière. Avec une voix forte, elle l'invectiva :

"Arrête ton char, Pad ! On a été dans ta valise ! On a vu tout le procédé de fabrication. Tu en as trois marmites en train de bouillir, et une quarantaine de fioles simil..."

"Quoi ma valise !?", l'interrompit Pad avec fureur : "Elle est parfaitement normale ma valise !"

Il se pencha pour l'attraper, la remontant sur son bureau, sa main frôlant l'ouverture, manipulant discrètement le levier à l'épreuve des Moldus. D'un clic, la valise s'ouvrit sur un rangement simple et naturel. Pad la retourna et en vida son contenu sur le sol : Trois paires de chaussettes, un caleçon a gros cœurs et deux grimoires de potion.

"Où est il donc, ton laboratoire, ma belle !!?", exulta t il, les yeux fous et exorbités, avant de retourner vers la professeur : "Ma valise est parfaitement normale, professeure ! Elle n'a absolument rien à cacher..."

Son crâne bourdonnait complétement désormais, certainement toute cette colère. Il n'était pas question de laisser la moindre chance à ces demoiselles. Pad Buttercup est invincible. Pad Buttercup ne peut pas mourir !

La professeure fût suffisamment clémente pour nous écouter et nous croire. Ce fût un réel soulagement qu'elle ne nous crie pas de suite de sortir de sa salle et de cesser de raconter des balivernes. Malheureusement vint le moment où elle demanda des explications au premier concerné.

Il était évident qu'il allait mentir. Il ne pouvait avouer si facilement alors qu'il lui restait une chance de continuer ses magouilles. Il n'avait pas tort dans le sens où nous avions volé ses affaires et complètement fouillé dans son intimité... Ce n'était à vrai dire pas très correct mais c'était tout de même réfléchi et nous l'avions fait dans le seul but d'empêcher qu'il continue à ignorer les règles. "...je cultive mon excellence". A cette phrase je ne pus m'empêcher de pouffer, sachant que sa soi-disant excellence n’existait à la rigueur qu'en matière de potions. Il se moquait du mon comme de son propre honneur ! Heureusement pour nous il ne sut trouver arguments plus convaincants car n'étant plus sous effets du félix felicis il n'avait plus la même éloquence qui charmait ses professeurs.

Son ton plein de nervosité et sa réaction presque impulsive ne laissaient transparaître aucun quant à sa culpabilité. Mais malheureusement ses arguments tenaient la route et mes certitudes s’effondrèrent en même temps qu'il ouvrit la valise. J'étais presque certaine qu'il venait d'activer quelque chose. Aishani l'avait fait lorsque nous étions dans les dortoirs... Oui la valise affichait déjà un contenu normal et la rouge avait parlé d'un mécanisme. Je m’approchais d'un pas vers la valise avant de me dire que même si nous étions que quatre nous étions suffisamment encadrés pour qu'il ne faille pas faire quoi que ce soit sans explications.

Je réfléchis, deux solutions s'offraient à moi. Où j'allais moi même trouver ce mécanisme, où j'en parlais simplement à ma professeure étayant simplement notre argumentaire de cette petite explication. La deuxième option sembla être la plus sage, aussi je préparais mes paroles et profitais d'un silence pour m'exprimer : "Il est vrai que nous avons vu l'intérieur de cette valise contre son gré pour affirmer que celui-ci contenait un laboratoire. Et si je n'avais pas pu visiter cet intérieur habilement dissimulé je n'aurais jamais pu obtenir cette fiole, voyons une première année qui obtient du felix felicis, ça ne semble pas étrange ?" je me rendis compte que les faits étaient en effets étranges mais pas forcément en mon sens. Aussi je me précipitais d'ajouter : "Les valises magiques ont souvent un fond qui est caché afin d'éviter qu'un moldu ne tombe accidentellement sur quelque chose qu'il ne devrait jamais voir. Aishani tu as une valise qui fonctionne de la même manière si je ne m'abuse. Puisque Paddock tu te déclares innocent je suppose que tu ne verras aucun mal à ce qu'elle vérifie que ta valise est bien normale ?"

Je laissais retomber le stress qui été monté pour prendre la parole et soupirait lentement. Nous avions joué toutes nos cartes, il ne pouvait pas s'en tirer à moins d'un miracle ! Je jetais un regard en coin à la gryffondor en priant pour que toutes ces épreuves dans lesquelles elle m'a embarqué ne me coûte rien et permette simplement de rétablir la justice.

Elina était de ceux qui voulait entendre chacun des partis avant de prendre position. Les deux petites sorcières avaient présenté leur version des faits, la jeune femme attendait maintenant que l'accusé fasse de même. Les faits dénoncés étaient particulièrement graves et ne devaient donc pas être pris à la légère. S'il s'avérait exact que Paddock Buttercup faisait un usage continu de Felix Felicis depuis plusieurs semaines, il encourrait de sévères sanctions pouvant aller jusqu'au renvoi. Que celui-ci soit définitif ou non n'était pas du ressort d'Elina.

Au plus grand désagrément de la jeune professeure, la défense de l'accusé se fit à grand renfort de cris et de gesticulations hargneuses. Paddock Buttercup exsudait littéralement de rage, frappant des phalanges sur la table avant de débuter sa diatribe : 

"Madame ! J'espère que vous n'apportez aucun crédit à toutes ces élucubrations ! Je suis parfaitement innocent et ça m'enrage de me voir accuser de la sorte..."

Pointant un doigt agressif à l'encontre des jeunes filles, il continua sur sa lancée :

"Voila des jours que ces deux gamines nous importunent, moi et mes camarades. Guet Apens dans les couloirs ? Vols d'effets personnels directement dans mon dortoir ? Et maintenant elles essayent de m'accuser ?!! Pardonnez ma colère, mais sérieusement !??"

Toute dignité envolée, le jeune homme se livrait à une crise qui frâlait le ridicule. Il présentait à présent des traits communs flagrants avec un buffle en colère alors qu'il suait à grosses gouttes. Les yeux de la jeune femme dérivèrent un instant sur les deux jeunes filles, mais revinrent bien vite sur leur cible. Miss Singh et PoirreFresh devraient également s'expliquer en ce qui concernait ces histoires de vols et autres actes répréhensibles. Cependant, les faits reprochés à Paddock Buttercup étaient autrement plus grave et réclamaient d'être tirés au clair en premier lieu.

"Du Felix Felicis, sérieusement ? Comme si j'en avais besoin ? Tout mes honneurs actuels ne sont dus qu'à mon seul travail ! Cela fait des années que je cultive mon excellence ! Rien n'est dû à la chance ! C'est la pire insulte que l'on pourrait me faire. Paddock Buttercup ? Chanceux !? Non mais vous vous rendez compte du travail nécessaire pour briller dans cette école ?!"

Les jérémiades bruyantes du Gryffondor commençaient à user la patience d'Elina avec la même efficacité que ses paroles. La jeune Aishani Singh, bien décidée à ne pas le laisser s'en tirer haussa la voix à son tour, ne remarquant pas que les yeux de la professeure s'étrécissaient :

"Arrête ton char, Pad ! On a été dans ta valise ! On a vu tout le procédé de fabrication. Tu en as trois marmites en train de bouillir, et une quarantaine de fioles simil..."

"Quoi ma valise !? Elle est parfaitement normale ma valise !"

Remontant ladite valise sur son bureau, il l'ouvrit pour dévoiler un contenu des plus banals avant d'en vider le contenu sur le sol. Un geste qui déplu fortement à la professeure.

"Où est il donc, ton laboratoire, ma belle !!? Ma valise est parfaitement normale, professeure ! Elle n'a absolument rien à cacher..."

Jenny PoirreFresh était visiblement la seule capable de garder un peu de tenue. Profitant d'un instant de silence miraculeux elle intervint :

"Il est vrai que nous avons vu l'intérieur de cette valise contre son gré pour affirmer que celui-ci contenait un laboratoire. Et si je n'avais pas pu visiter cet intérieur habilement dissimulé je n'aurais jamais pu obtenir cette fiole, voyons une première année qui obtient du felix felicis, ça ne semble pas étrange ? Les valises magiques ont souvent un fond qui est caché afin d'éviter qu'un moldu ne tombe accidentellement sur quelque chose qu'il ne devrait jamais voir. Aishani tu as une valise qui fonctionne de la même manière si je ne m'abuse. Puisque Paddock tu te déclares innocent je suppose que tu ne verras aucun mal à ce qu'elle vérifie que ta valise est bien normale ?"

Si seulement les deux autres avaient eu la présence d'esprit de s'exprimer de manière calme et posée quand bien même la jeune Serpentard ne lui apprenait rien. Mais les Gryffondor étaient visiblement incapables de maîtriser leur sang-chaud et Elina en avait assez vu. Voyant le visage rougeaud et désormais congestionné de Paddock Buttercup s'agiter et une nouvelle crise arriver, elle frappa violemment son bureau du plat de la main dans un claquement sonore tandis que sa voix se faisait tranchante :

"Il suffit ! Si j'ai envie d'assister à une tragédie grecque, je vous le ferais savoir monsieur Buttercup. Vous n'êtes pas dispensé de vous tenir convenablement. Il en va de même pour vous miss Singh. Que l'un de vous s'avise une nouvelle fois de dépasser le volume sonore d'une conversation correcte et je vous envoie régler cette histoire directement avec miss Loewy."

Elle laissa aux élèves le temps de bien saisir ses paroles, mais elle n'en avait pas encore fini avec eux. Dirigeant son regard sur la tragédienne en devenir elle asséna d'une voix cinglante :

"Monsieur Buttercup, je suis passé sur les bancs de cette école avant vous. Je pense avoir une assez bonne idée du travail nécessaire pour « briller » comme vous dites."

Cette réflexion du Gryffondor suffisait à lui faire dire qu'il n'avait pas ce qu'il faut pour ça. Celui qui avait pour seul objectif sa popularité ne pouvait espérer guère plus qu'une célébrité fugace.

"Amenez cette valise sur mon bureau. Il vaudrait mieux pour vous que vous ne m'ayez pas prise pour une moldue crédule."

Elle avait grandit entouré de sorciers et avait donc connaissance de l'existence de ces bagages soumis a des sortilèges d'extension indétectables. Cependant, ceux-ci étaient particulièrement honéreux et il était assez surprenant que des élèves en soient dotés. Reportant son attentions sur les deux première année, elle ajouta :

"Quant à vous mesdemoiselles, nous reparlerons de ces « vols d'effets personnels » et « guêt-apens »."

Cela attendrait cependant que l'affaire du Felix Felicis soit éclaircie. Elle ne pouvait néanmoins pas prendre parti en décidant de croire les paroles de l'un et pas de l'autre. Ces points devraient également être éclaircis.

Paddock serrait les dents. Rien n'allait dans le sens qu'il attendait. La professeure, d'habitude si absente et distraite, fronçait les sourcils d'un air profondément désappointée. Les deux sorcières inquisitrices ne lui laissaient pas le temps de respirer. Et ce mal de crâne qui lui écrasait le crâne à grand coup de maillet...

Il avait besoin de sa dose. Sa main, cachée par la manche de sa cape de sorcier vint toucher sa dernière fiole. Vide, désormais. En général, il en gardait toujours sur lui, fiole de secours, au cas où quelque chose d'imprévu arriverait. Excés de confiance ? Non ! Tout cela était la faute de ces deux gourgandines...

La professeure tapa sur son bureau du plat de la main, excédée. Comment ça, de la tragédie grecque ? Paddock se défendait ! Il était dans son droit d'être en colère... Il grinça des dents à la tirade de la professeure. Il avait du mal à la distinguer, sa vision devenant floue par moments. Qui était elle pour lui dire de se taire ? Fichue parvenue. A peine plus jeune que la plupart des élèves, et elle croyait avoir une quelconque autorité sur eux ? Oh mademoiselle... Vous êtes professeur d'histoire de la magie... Et même avec un poste aussi tranquille, vous avez disparus durant plusieurs jours en Novembre. Quelle autorité croyait vous avoir ? Même lui même, Paddock, en avait d'avantage en seulement quelques mois de travail.

Elle lui demandait de s'approcher désormais. De poser SA valise sur son bureau. Ah ! Inacceptable ! Pas question que son précieux laboratoire ne tombe en d'autres mains que les siennes. C'était le sien ! C'était sa propriété ! Donner sa valise serait signer définitivement l'arrêt de sa gloire...

Il lui fallait un plan et vite. Paddock fit mine de s'avancer, refermant sa valise, marchant lentement vers le bureau du professeur. Il n'avait pas le choix, elles étaient trois mais deux d'entre elles n'étaient que des premières années... C'était la prof le problème. Son mal de crâne lui vrillait la cervelle... Il s'avança jusqu'à la distinguer à nouveau. Quelle était le problème avec sa vision ?..

Ce fut à cet instant que la professeure se détourna vers les deux sorcières pour leur faire la morale. Maintenant ! La baguette du sorcier tomba dans le creux de sa main, alors qu'il la levait, avec le regard dur de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Qu'importe si les deux jeunes filles le voyaient, elles étaient insignifiantes. Même le regard de surprise exorbitée de l'indienne était un délice. Il avait fait ses recherches, il avait d'abord pensé l'utiliser sur Lucrèce, pour la rendre plus docile, plus malléable. Tant pis, ce serait la professeure en premier... Il avait besoin d'une alliée si il comptait s'enfuir...

"Professeure ! Attention !"

Trop tard, petite idiote... Son sourire se fit sadique et triomphant.

"SEDUCTON..."

La professeure ne manqua pas de réprimander ma comparse et l'autre gueux pour leur comportement. Il est vrai qu'ils haussaient trop le ton pour ce qui aurait dû être une simple discussion de fin de cours. L'idée que nous puissions avoir à régler cette affaire dans le bureau de la directrice m'arracha toutefois un frisson. Je n'avais pour ma part aucune envie d'y finir, d'autant plus que nous n'étions pas irréprochables.

Notre professeure nous rappela d'ailleurs que l'on ne s'en tirerait pas à bon compte. Je regrettais aussitôt tous mes actes. Certes tout ça avait été pour une cause juste mais en me laissant prendre au jeu d'Aishani j'avais commis un nombre de bêtises supérieur à toutes celles que j'avais pu commettre jusqu'ici. Entrer dans le dortoir des garçons, tendre des pièges, voler des choses, sécher des cours... le bilan était gros et je ne me pensais pas capable d'en assumer les conséquences. Tout ça finalement parce que j'avais eu la curiosité de suivre Aishani lorsque je l'avais vu affublée d'un ventre factice... Mais Pad méritait punition au moins tout autant que nous et ça me réconfortait grandement. Après tout ses manigances coûtaient à Aishani de subir d'horribles migraines, je l'avais bien vu et je ne pouvais le laisser faire.

Pad s'approcha valise en main du bureau. Tout sembla aller très lentement. Dès l'instant où je vis sa baguette glisser dans sa main et la voix d'Aishani s'élever je réagis. J'eus le réflexe de tendre ma baguette vers lui et sans prendre le temps de réfléchir je lançais le premier sort qui me vint : "BOMBARDA". Je n'étais jamais impulsive, aussi le sortilège n'avait rien d'idéal. La peur qui me transcendait n'avais pas empêché le succès du sort interrompant Pad alors que lui-même prononçait un autre sortilège. La détonation qui retentit aux oreilles de Pad résonna dans la salle. Il avait été déstabilisé, mais il reprit rapidement une position normale, comme si rien n'avait eu lieu.
Sous mon regard impuissant il porta sa main à son oreille et appuya légèrement dessus comme pour en chasser le sifflement. Puis il fit fi de la douleur pour lever à nouveau sa baguette...



Si la première année avait pu l’interrompre d'une manière plus que désagréable, Paddock n'avait pas renoncé pour autant. Le sourire triomphant qui donnait à son regard une lueur victorieuse avait laissé place à une grimace horrifique. Les coins de sa bouche pointaient vers le bas tant il serrait ses lèvres. Il ignora la petite verte sans même prendre la peine d'essayer de la désarmer. Il était presque trop tard désormais et la moindre fraction de seconde comptait si il voulait agir avant une riposte. : "SEDUCTO..."

Quand elle en eu fini avec lui Paddock Buttercup referma sa valise et se mis en mouvement en direction du bureau que la jeune professeure lui avait désigné. Elina se détourna légèrement de lui le temps de s'adresser aux jeunes filles tandis qu'il continuait d'avancer lentement vers elles. Elle fut cependant rapidement alarmée par les regard paniqués des jeunes filles.

"Professeure ! Attention !"

"SEDUCTON..."

Elina fit aussitôt volte face tirant sa baguette de sa poche d'un mouvement fluide. Le Gryffondor la tenait en joug et lançait déjà un sort. La jeune professeure savait ses réflexes suffisamment bons pour esquiver un sort lancé avec une visée aussi imprécise, mais les deux premières années se retrouveraient alors sur la trajectoire du sort. Jenny PoirreFresh qui avait vu Paddock Buttercup prendre sa baguette et bénéficié de quelques courtes, mais précieuses secondes supplémentaires fut la première à réagir.

"BOMBARDA"

La détonation interrompit le Gryffondor qui porta la main à son oreille pour tenter de se débarrasser du sifflement avant de réitérer sa tentative. Mais l'effet de surprise était passé et Elina était en position pour riposter. Il aurait au moins dû savoir qu'il n'aurait qu'une seule et unique chance.

"SEDUCTO..."

"Stupefix !"

Ce sort était décidément très utile en cas d'urgence. Rapide à lancer et permettant de mettre l'adversaire définitivement hors d'état de nuire. Elle regarda le lâche s'effondrer au sol sans ressentir le moindre remord à l'idée de la bosse qu'il pourrait se faire.
Depuis qu'elle avait appris l'existence des Conjurateurs et qu'elle les avait rejoint, Elina avait suivit un entrainement bien plus poussé que l'apprentissage de la magie tel qu'il était couramment pratiqué entre les murs de Poudlard. Elle s'était frottée à des sorciers infiniment plus doués et dangereux que le Gryffondor. Infiniment plus rapides et bien moins prévisible aussi... Acculé, il tentait de mordre, signant par là-même l'aveu de sa culpabilité. Sans compter que, si elle en croyait la respirations lourde du garçon et son attitude fiévreuse, ses capacités étaient altérées par le manque.

Elina observa froidement l'élève désormais comateux. Si les effets secondaires du Felix félicis lui donnait des circonstances atténuantes, il venait néanmoins d'aggraver encore son cas et il devrait en payer les conséquences. Ce serait une tâche indélébile sur son dossier qui lui fermerait bon nombre de portes. Vouloir briller au point de se moquer de savoir que sa gloire n'était qu'un artifice entretenu par une potion et qui ne devait rien à son talent... Pour Elina qui était allé jusqu'à déposer son nom dans la coupe de feu pour se mettre à l'épreuve c'était une forme de stupidité difficile à pardonner.
Les accusations des jeunes filles semblaient se confirmer et l'usage de Felix félicis par Paddock Buttercup pouvait excuser au moins en partie les moyens délictueux qu'elles avaient employés. Les propriétés de cette potion étaient bien difficiles à contourner et le confondre sans le priver de sa réserve aurait relevé de l'exploit. Les jeunes filles s'en tireraient très certainement avec un sermon de circonstance pour avoir enfreint le règlement...

« Miss PoirreFresh, allez cherchez miss Llyod je vous prie. »

Paddock Buttercup avait besoin d'être examiné rapidement. La bosse qu'il avait gagné n'était pas un problème, mais l'usage répété de chance liquide avait des conséquences. Une fois la jeune Serpentard partie en quête de l'infirmière, Elina se reporta son attention sur Aishani Singh.

« Miss Singh, si vous me montriez ce laboratoire ? »

L'indienne recula d'un pas, se protégeant les yeux d'une main, spectatrice effrayée devant ce duel de sortilèges. Jenny avait été d'une rapidité incroyable, malgré la relative lenteur de Paddock, mais le bruit de tonnerre de son sort avait dressé les cheveux sur la tête de la Gryffonne, alors que la professeure d'histoire de la magie terminait de neutraliser le jeune homme.

L'indienne regarda comme au ralenti le corps du jeune mage tomber à la renverse, se pliant d'avant en arrière sous l'effet du sortilège, sa face totalement ahurie, avant qu'il ne touche le sol dans un dernier lourd fracas. Sa baguette roula hors de sa main, sa valise claquait sur le sol de pierre... Était il mort ? Non, il grognait inconsciemment de douleur, ses yeux fermés, comateux.

C'était un choc pour la jeune fille, qui inconsciemment avait posé ses mains à ses oreilles, se tenant la tête, comme pour s'assurer que son esprit ne s'enfuie pas par là... Ces baguettes étaient dangereuses ! Absolument dangereuse ! C'était la première fois qu'elle était si proche d'un Stupefix !.. Un seul tir et la cible s'effondrait comme sous les effets d'un Taser... Ses yeux effarés passèrent de Jenny à la professeure, toujours la baguette dans sa main... Elle reporta son regard sur le corps étendu de Buttercup... Son autre main, glissa le long de son ventre sur le sol, et une petite fiole de potion vide roula hors de sa manche, dans un petit tintement de cristal.

Elle ne détourna pas le regard, entendant à peine Miss Montmort demander à Jenny d'aller chercher l'infirmière... L'indienne était dans une stupeur incontrôlée... Elle savait, elle savait que Pad le méritait, qu'il avait sorti sa baguette en premier, qu'il allait sans aucun doute tenter un sort bien plus terrible sur la professeure... Mais l'enfant à ce moment précis, s'en voulait profondément. Elle s'était retrouvée au milieu de cet échange de sortilège. Elle était responsable de ce qu'il venait de se passer... Elle n'arrivait pas encore à assimiler toute les conséquences de ses actions... Et cela la terrifiait...

"Miss Singh, si vous me montriez ce laboratoire ?"

La mention de son nom la fit brusquement reprendre pied avec la réalité. Toujours dans son esprit, elle dévoila une grimace choquée à la professeure, avant de répondre :

"Oui... Oui bien sur, professeure."

Mais l'indienne n'arrivait pas à avancer. Quelques secondes elle resta immobile, secondes qui semblèrent une éternité. Elle ne compris pas d'où elle trouvait la force de faire le premier pas, puis le second, puis le troisième... Sans qu'elle ne l'assimile, elle était déjà aux pieds de Buttercup, s'abaissant pour récupérer la valise. Si proche, il semblait aller bien, grognant et frémissant, ses yeux crispés mais conscient... Il semblait s'être cogné très fort sur le sol... L'indienne détourna les yeux, revenant vers le bureau de la professeure.

Elle posa la valise sur le bureau, l'ouvrant sur un contenu vide. Elle la referma, et manipula le petit levier à l'épreuve des moldus. Puis elle repris la valise, avant de la poser sur le sol, devant miss Montmort. D'un petit clic, celle ci se réouvrit, alors que l'indienne présentait l'entrée obscure du laboratoire de Pad Buttercup.

"Voila, professeure... Vous trouverez le laboratoire en dessous, avec trois marmites de préparation de Felix Felicis, et une armoire compléte remplies de fioles prêtes à la consommation..."

La voix de l'adolescente était faible... Quasi inaudible...

Elle tremblait.