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01 févr. 2019, 07:35
À Elle, l’Hugodomoïdal
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Avec Aelle Bristyle et Hugo Rolanbri


« Le bonheur est un cristal qui se brise au moment de son plus grand éclat. »

« Tes rêves sont d’une beauté Inestimable. Cette magnificence peut te porter aussi loin qu’elle peut te détruire à coups d’Illusions. »


Fin Octobre 2043


Un Cristal. Quelqu’un vient de me dire que je suis un Cristal.

Avant.
Cours. Aujourd’hui nous avons une heure un peu spéciale. Notre professeur nous parle mathématiques, c’est très rare pourtant de faire des cours comme ceux-ci. Alors, j’écoute attentivement. Des têtes se lèvent lorsque l’on passe à la géométrie. Les angles, les carrés, les triangles, et cætera. Mais le temps file et c’est la fin, je range mes affaires dans mon sac à dos. Les raclements des parchemins et cahiers prend tout l’espace auditif de la pièce. Les élèves reprennent la parole et parlent aventure eux. Figure solitaire, j’adresse quelques sourire à mes camarades. On se retrouvera après, je n’ai pas besoin d’être constamment collé à eux. Alors je quitte la salle en dernier pour ne pas subir les effluves d’élèves qui se ruent à leurs prochains cours. Je jette un dernier regard au professeur, signe de reconnaissance et de remerciement pour cette heure qui m’est précieuse. Il n’y a effectivement plus personne dans les couloirs, juste peut-être des ombres et des bruits lointains indiquant le passage récent des élèves. J’avais donc raison. Mais je n’ai pas regardé à droite. Seul, se dresse un élève. Sûrement de ma promotion, mais je ne sais pas. A ce moment, je n’ai plus aucune certitudes. Le garçon me regarde. Longtemps. Aucun de nous deux ne franchit le premier pas. Il s’agit d’un duel. Mais un duel de conscience. Il n’y aura pas de vainqueur, mais il s’agit presque d’une analyse de l’autre. Alors j’essaie d’analyser l’autre. Mais moi, je ne perçois rien. Ce garçon, c’est un bloc. Ce garçon, je ne peux pas voir qui il est, mais lui, il peut voir qui je suis. Je suis un livre ouvert à ses yeux. C’est étrange et gênant. Et alors que je vais détourner mon attention, il bouge. Enfin, pas lui, ses lèvres. Elle s’entrouvrent légèrement laissant apercevoir une nuit noir de sens, un vide d’où tout peut s’échapper. C’est seulement là, que surgit, du fond de ses poumons un souffle. Souffle qui au contact des cordes vocales se mue en râle. Et ce râle se transforme en mots. En Phrase. Et cette phrase me fige au moment où le garçon se retourne et disparaît. Ses pas résonnent dans le couloir tandis que sa phrase tinte encore gravement dans mon esprit.

Tu es un Cristal Hugo. Tu a une valeur incroyable. Mais tu es plus que fragile. Tu es un Cristal.



Alors je suis figé.
Ce Cristal. Il a peut-être raison ce jeune qui m’a dit ça. Je suis un Cristal. Mon cœur est un Cristal. Fragile.
Il me l’a dit comme ça, comme ça, sans une once d’hésitation. Il m’a vu. Il s’est approché. Il a parlé. Fin. Arrêt sur image. Le monde s’effondre. Tout s’effondre.
Je me retrouve là. Et il ne s’est rien passé entre Paroles et Effet. A part une ou deux heures de cours. Je ne les ai pas suivis. Cristal.

Mon cœur est un Cristal. Un Cristal est une pierre. Mon cœur est de pierre. C’est une pierre précieuse, mais mon Cœur est de pierre. L’Effet fonce, il détruit tout sur son passage, ravageant mes données erronées, bousculant mes idées. L’Effet me tue et me ressuscite au même moment. L’Effet brûle, tape, grogne. L’Effet défonce les battements de mon cœur. L’Effet arrache le sang de mes veines. L’Effet. Cristal. L’Effet-Cristal. Coeur-de-Pierre. Je suis dans le couloir. Dans un couloir que je ne connais plus, de toute façon, je ne connais plus, rien, mes paroles sont perdues, mes sens aussi. J’erre sans but. Chancelant à travers ma Réalité. Tombant dans mon Illusion. *À quoi ça sert de toute façon ? Hein ! À quoi ça sert ?*

Je frappe. Le mur ne se brise pas. Ma main ne se brise pas, elle est bien trop sadique pour que mes os se cassent. Ma main préfère que j’ai mal et que je recommence. Alors, ma main frappe encore. Elle cogne ce mur de pierre, cette métaphore de mon Cœur-de-Pierre. Je veux réduire à néant toutes ses arrêtes bien définies, je veux annihiler toutes ces règles, ces choses. Et la douleur persiste, enfle et brise.

L’Armure. Je la vois, et je veux la briser. En un nombre de morceaux, je veux que jamais on la retrouve. Alors je frappe. Ma main cogne cette armure froide et dure. Le Fracas s’étant dans tout l’étage. *De toute façon, y aura personne !* Les bouts de l’armure s’étalent au sol. Je contemple mon œuvre. Le regard haineux. L’Effet-Cristal.

Je veux que mes ailes poussent. Qu’elles se replient sur mon corps frêle et fragile. Je veux qu’enfin, je puisse être libre. Libre de ce monde de fous, ce monde où je ne trouve pas ma place, ce monde qui a chaque instant me démontre que je n’ai rien à faire ici. Je veux prendre mon Envol, je veux disparaître, je veux enfin naître.

Le Cristal tombe. Il se brise.
Aussi magnifique soit-il. Il se brise. Car il est frêle et fragile. Car il porte dans son cœur des vérités qu’il ne peut admettre. Car il porte dans son âme une douleur qu’il ne peut supporter. Alors je prend le plastron de l’armure. Celui qui est tombé. Mais je tombe aussi. Trop lourd. Je m’adosse au mur et ramène avec lenteur ce plastron. Le casque a été accroché lui aussi. Les deux sont en route vers mon corps fatigué. Mes bras hissent, la douleur enflent dans mes muscles. Je ne lâches pas. Le plastron est à mes pieds. Je le soulève. Et je le pose sur ma poitrine. Le métal est froid, je le sens à travers mes vêtements. Mais je reste comme ça. Gardant cette coquille sur mon corps.

-<{ Protège-moi. Je ne suis plus invincible. Je ne suis plus. Je ne suis plus rien. Alors aide-moi. }>-

Ma respiration ralentit. Je prends le casque qui a été pris par erreur. Je le met sur ma tête. Il est trop grand pour moi. La lumière atteint à peine mes yeux, alors, je les ferme. Laissant ce casque de soldat reposer sur mon crâne.

-<{ Protège-moi toi aussi. Protège ma tête de mes horreurs. Protège-moi. }>-

Je me sens comme un oiseau. Un oiseau qui aurait l’aile brisée. Un oiseau qui ne serait pas encore sortit du nid, pire, un oisillon qui serait tombé du nid. Un oiseau aux ailes brisées. Puis mes ailes se referment sur moi, comme un cocon protecteur, comme ce plastron sur ma poitrine. Mes yeux se ferment, la lumière obscurcit par le casque. Et là, là, c’est l’armure qui fait qui fait l’enfant. Ce n’est pas moi qui fait l’armure.

L’Effet-Cristal. L’Effet-Cristal a brisé mon cœur aussi vite que mon âme. Je veux frapper encore une fois, mais mes forces ne viennent pas. Et je ne peux pas contenir mes émotions, mes sentiments. Alors un râle m’échappe. Faible.

-<{ Non. }>-

Ça ne suffit pas. Toujours faible.

-<{ Noooon. }>-

Ça ne suffit encore pas. La rage monte toujours. Mais je suis faible. Trop faible.

-<{ Noooooooon ! }>-

Alors, alors, j’explose. Mon être intérieur explose. Mes morceaux de Cœur explosent en de morceaux encore plus fins, encore plus petits, encore plus coupants pour ravager l’intérieur de mon organisme à coups de cisaillements. Mais ma douleur n’a plus de limite. L’interne ne lui suffit pas. Et ma douleur prend mon corps.

J’hoquète fortement et toute l’eau que contient mon corps vient pleuvoir dans mes perles d’yeux et ruisseler sur joues rougies. La mer que je contenais s’est finalement transformée en océan. En un océan rageur. Et cet océan se déverse par la seule porte de sortie qu’il connaît. Alors je pleure. Le poing serré. L’âme meurtrie et le cœur brisé. Mes ailes se replient sur mon âme encore. D’un geste paternel. Cocon fragile et instable sur lequel je me repose. Cocon qui peut tout à coup se briser à sont tour. Cocon de Cristal lui aussi.

Alors je pleure. Mon âme s’envolant au dessus de mon corps, au dessus de mon cœur. Le Son des mes Sentiments, les Sanglots de mon Océan. Ma Peine.

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

02 févr. 2019, 17:55
À Elle, l’Hugodomoïdal
Fin octobre 2043
Couloir — Poudlard
3ème année


Lourde, ma tête ballote au rythme de mes pas. Grand crâne vide et douloureux qui m’impose sa souffrance. Ma vision est réduite à deux fentes minuscules qui ne servent qu’à m’éviter de rentrer dans les murs ; ce château est si plein de murs que l’entreprise est difficile. Je ne m’arrête pourtant pas. Mon sac est lourd sur mon épaule, ma baguette est chaude dans ma main et mon ventre est horriblement dur sous le bras qui le protège. J’avance dans le couloir, me traînant pour poursuivre mon chemin ; *parc*. L’idée même d’aller dans la Salle Commune, pleine des élèves de mon année, me fait pâlir.

Les Autres.
Pour une fois, ce ne sont pas eux qui m’ont fait fuir, mais moi qui les ai fuis. Je me suis barrée de la bibliothèque parce que je ne supportais plus leur vue. A elles, juste devant ma table, derrière le rayon plein à craquer de grimoires. Cette Gryffondor et cette Poufsouffle m’ont donné envie de vomir.
Pourtant, pas une fois leurs regards ont croisé le mien.
Mais il y avait un air autour d’elles qui n’était pas fait pour que moi je le respire. En les regardant, j’ai eu l’impression que le ciel se penchait sur elles. Le ciel véritable, celui qui se fait bleu ou gris, celui qui règne sur la nature ; il était bleu pour elles alors qu’il était gris pour moi. Elles avaient l’air de danser tout en étant assises.
C’est ça.
Une danse d’amour *quoi ?*. Je ne sais même pas ce que c’est. Non, une danse sans nom. C’était leurs yeux qui dansaient ; ils se caressaient, ils se frôlaient, ils s’évitaient.
Ça m’a retourné le coeur d’une étrange façon. Pendant un instant, j’ai eu l’envie de me lever et de me placer entre elles ; leur dire que moi aussi je voulais danser.

Mais je suis partie, parce que je n’en pouvais plus de leur beau sourire. Il était magnifique, tant sur l’une que sur l’autre ; beau.

Je tourne dans un couloir ; se dessine devant moi sa longueur pleine de tableaux et de fenêtres. Je grimace, puis je me retourne pour tourner à un autre embranchement. Je ne veux pas suivre mes souvenirs, ni mes pensées ; j’ai envie de ne penser à rien, d’être un nuage qui se laisse porter par le vent. Dehors, le vent me ballotera. Peut-être pourrais-je trouver Aodren sur le terrain de Quidditch ?
Serrée en moi-même, je trouve enfin le couloir qui me mènera aux escaliers ; puis eux, au hall, et enfin, dehors.

Je m’en approche lorsqu’un bruit, énorme, me fait sursauter ; mon corps décolle et mon coeur s’affole. Les yeux désormais grands ouverts, je me retourne pour regarder autour de moi. Les bruits sont fous, ils résonnent devant moi, puis s’approchent, s’approchent, comme un écho et me dépassent en me faisant me recroqueviller. Je me penche sur moi-même, effrayée et un gémissement m’échappe :

« C’quoi c’bordel ?! »

Le vacarme est un monstre qui n’a pas de règle : il continue à frapper, à rouler, à tonner. C’est un orage de couloir, un écho sans fin, une déflagration métallique qui frappe la pierre.
Figée, les yeux grands ouverts, toute douleur oubliée, je suis victime de cette chamaille : pauvre chose coincée dans les mails du bruit, je n’ose ni bouger, ni respirer. Si mon coeur bat, je ne le sens plus.

Puis, aussi vite que c’est arrivé, le bruit me laisse. Je me redresse doucement. Le silence me fait mal aux oreilles, il est tout autour de moi et à l’intérieur de moi ; je n’ai plus de pensées pour m’habiter, seulement les restes de la peur idiote qui me fige. Mais lentement, je me défais de son emprise et je réalise quelques pas triomphant dans le couloir. Je m’arrête néanmoins lorsque je me rends compte que je me dirige vers la source du bruit.
La main accrochée à ma cape, j’hésite ; il serait si simple de s’en aller, de s’enfuir. Je n’ai pas envie de découvrir des choses sans intérêt. Je me fous de la raison de ce vacarme.

Mais j’avance. A pas si lents, que j’ai le temps de saisir au vol les aspérités de la pierre que je dépasse. J’arrive à l’embranchement d’un couloir ; le même qui m’a fait fuir tantôt car il me rappelait un autre couloir, visité deux années avant. Je m’arrête avant d’y tourner.
Ça y est, je le sens. Mon coeur bat à un rythme fou et ma nuque est couverte de frissons. Je crois que j’ai peur, mais que cette peur ne me fait pas flancher. Je crois que je suis curieuse, et que cette curiosité me tient en laisse. Alors je passe, je tourne dans le couloir et m’incline devant sa longueur.

*Merde alors…*
Ce n’est pas sa longueur qui s’impose à moi ; c’est la compréhension qui se jette sur mon crâne. Et elle est si violente que je ne peux m’empêcher d’avancer, la bouche ouverte pour marquer ma surprise, et le coeur en branle pour souligner mon avidité.
Mes yeux balayent le sol ; ils franchissent la montagne de la ferraille et les vallons de l’armure. Mes yeux d’enfants brillent et mon coeur de sorcière se révolte : carnage, hérésie que de fracasser ainsi un symbole de… Je n’ai soudain plus aucune raison de révolte ; je me fous du carnage, tant que cela ne me concerne pas.

Un sourire vient caresser mes lèvres. Je ne peux détacher mes yeux de tous ces morceaux d’armure, de cette belle destruction. J’enjambe un brassard et ce qui semble être la cotte de mailles. Je tourne sur moi-même pour observer ; je trouve le socle de feu l’armure et m’esclaffe en avisant sa tronche nue de tout ce qui fait d’elle un gardien de couloir. Elle ne ressemble plus à rien.
Puis mon regard descend, tombe sur le sol, et je perds mon sourire.
Il n’y a pas de bruit, mais mon corps se fige de nouveau. Mes lèvres meurent et mes yeux charbons tremblent.
Je me fais toute petite dans ma tête. Toute petite dans mon corps. Je cesse même de respirer, un temps seulement, pour observer à loisir la chose qui se dessine devant moi.

Ce n’est pas une armure. Ce n’est ni une force, ni un gardien, ni même un enfant. C’est une chose qui me fait mal. Hybride qu’il est avec ses jambes, ses bras d’humain et son torse, sa tête de métal. La Chose-Hybride est pitoyable et alors, soudainement, je l’entends : ses sanglots de bête qui prennent le ton de la ferraille. Le bruit étrange qui sort des interstices du casque ne me trompe pas : l’enfant *non, Hybride* se tord sous les larmes, gisant au milieu d’une armure destituée comme l’aurait fait un cadavre sur un champ de combat.

Ce n’est plus ma tête qui pense, ni mon coeur qui ressent.
Debout devant la Chose, je ne suis plus moi. Moi, je m’en fous de tout ça, moi je n’aspire qu’à mon propre bien-être et celui de rares privilégiés. Moi, je n’en ai rien à foutre de ce gamin et du bruit de ses pleurs.
Mais là, je ne suis pas moi. Sinon, comment expliquer la douleur que les sanglots créent dans mon coeur ? Comment expliquer que cette image d’enfant abandonné, si faible et si fort dans son armure, soit d’une beauté indescriptible pour mes yeux ? Comment expliquer les pas qui me rapprochent de lui ?

Je pousse du pied un morceau d’armure, incapable de détacher mes yeux de l’Hybride. Les pleurs sont présents, mais je ne les vois pas. Je n’entends qu’un bruit de douleur ; mais nulle trace de celle-ci. *Non, là !*. Là, les épaules se soulèvent et s’abaissent à un rythme fou ; soudainement, je me vois à la place de l’Autre. Moi aussi, quand je pleure, j’ai cette dégaine ; j’en suis persuadée. Persuadée ; voilà pourquoi je ne suis plus moi, parce que l’enfant sous son armure est moi. Je suis là, sous le plastron et sous le casque.

Je m’accroupie à côté de lui et lève le bras. Soudainement peureuse, je m’arrête, la main à quelques centimètres de son visage de fer. *J’fais quoi, là ?*. Puis je dégage la pensée et le chemin se dessine. Le casque cache la tête de l’Autre et la fente qui sert à voir au travers ne me permet pas de la voir. Doucement, presque tendrement, je glisse un doigt dans la commissure et je soulève le casque pour aligner le trou-de-vision avec mes yeux à moi. Je me penche un peu plus sur l’Autre.

Là, sous mon souffle étriqué et mes yeux charbons élargis, à travers les yeux de l’armure,  apparaît un visage mouillé de larmes.

04 févr. 2019, 18:50
À Elle, l’Hugodomoïdal
Trèfle. Le roi s’est fait assassiner.
Carreau. Le cavalier l’a tué.
Pique. Et le valet s’est vengé.
Cœur. Quant à la dame, elle s’est suicidée.

Cristal. Les autres cartes. La révolte.

Mes membres se révoltent dans un combat acharné, acharné mais silencieux, pour me sortir de cette armure qui pèse lourd. Lourde sur mon corps. Lourde sur mon âme.

Mes Membres se sont révoltés car mon âme s’est fait assassinée, c’est le sorcier qui l’a tué. Et le valet, mon moineau, a vengé mon âme ; du sorcier il ne reste rien. Mais mon cœur est tombé, il s’est suicidé. Trop de perte. Alors Cristal se révolte.

Des ombres dansent devant mes yeux bouffis par la tristesse. Ce n’est rien lance mon esprit. Caches-toi crie ma raison. Mais la révolte ne sert à rien. Je ne bouge plus, je ne bouge plus du tout. Incapable.

Les ombres s’agitent au même titre que mon cœur. La dame de cœur s’emballe encore un peu plus vite. Mes épaules s’affaissent au rythme des sanglots qui ne me quittent plus. Je voudrais tellement. Tellement arrêter de pleurer. Pour ne pas que l’autre ne me voit dans cette état. Pour ne pas que cette ombre qui se dessine au dessus de moi ne me voit faible et désespère. Je veux remettre sur mon visage ce masque de lucidité, ce masque d’élève modèle, ce masque d’innocence. Mais je ne peux pas, je ne peux plus. Incapable.

Un bruit de métal retentit dans le casque à peine posé sur ma tête. Jupiter a déclenché la foudre dans mon crâne. Le raclement résonnent sur mes tympans. Le son défonce encore le peu de Cristal qu’il le reste. Mais le Cristal n’est qu’une appellation. Une appellation pour désigne la chose fragile. Pour désigner la chose fragile que je pense être. La chose fragile que je suis certain d’être. Chose, Être, Machin, Élève. Fragile, Frêle, Instable, Doux. C’est Moi. Prenez un mot des trois phrases précédentes. Vous aurez une phrase. Cette phrase me décrira dans tous les cas. Tous. Tous car le bruit de métal m’arrache les sens. L’ouïe se fait la malle.

Alors deux doigts apparaissent. Enfin cinq, mais je n’en vois que deux. Un se pose sur le casque. L’autre se glisse dans la fente du heaume. Je ne vois pas le reste. La visière se lève.

Le doigt est petit. Il est fin aussi. Il a l’air doux et à la fois marqué. *C’est une fille.* J’en suis persuadé. Alors je vois les yeux. Noirs. Mais d’un tel noir qu’il me fait quelques instants pour m’en arracher. Ce noir qui m’engloutit, qui aspire mon âme, à la recherche de quelconque nutriments. Un trou noir qui avale mes pensées. Puis vient la bouche. A peine entrouverte, je sais immédiatement qu’il peut en sortir des mots que je ne veut pas voir. C’est une bouche qui dit. Une bouche qui râle et qui crie. La vérité.

Mais cela ne dure pas. Le visage prend forme. Les rouages rouillés de mon esprit raclent l’un contre les autres. Ce visage me dis quelque chose. Je l’ai sûrement déjà vu. Ou pas. Mais sans avoir à penser à quoi que ce soit. Je le retrouve. Son nom. Enfin, ce à quoi il m’a penser. La lettre. Pas une des vingt-six que nous voyons tous les jours. Celle que l’on envoie. Celle qui raconte la tristesse, la joie, la colère, l’amour. C’est elle. Cette lettre. La fille devant moi me fait penser à une lettre. Les informations de mon cerveau se mettent bout à bout. Je me souviens. Lorsque l’on débute une lettre. On l’adresse à quelqu’un. Quelqu’un en particulier. Une personne. Alors, cette lettre sera à elle. À Elle. Aelle.

J’ai trouvé.

Certitude.
*Mais elle s’est fait virer !*

Incertitude.
*Elle est revenu ?*

*Et je fais quoi ?*


Alors les ailes se replient dans mon dos. Doucement d’abord, il faut que j’essuie mes larmes. Mais le heaume est sur ma tête. Alors mes sourcils chassent les Perles de mes yeux. Elles coulent une dernière fois sur mes joues pendant que les mains glissent vers ma tête. La fille a encore son doigt dans mon casque. Alors je ne fais que poser le peu de doigts qu’il me reste sur mon bouclier improvisé. L’Effet-Cristal a presque disparu au contact de l’autre, mais il restera longtemps dans ma tête, à me hanter, à me briser. C’est son rôle. Me rappeler que je n’ai rien à faire ici.

Je fixe Aelle. Je ne sais que peu de choses sur elle. Rien à vrai dire. Rien qui puisse m’aider dans mon interrogation. Rien qui puisse me dire ce qu’elle vient faire là. Mais son regard n’a pas l’air méchant. Il y a même, de la pitié, enfin je crois. Analyser les autres ne fonctionne pas à tous les coups. Ce coup-ci ne fonctionne pas. Je ne sais pas ce qu’elle fait ici. Alors se pose un dilemme. Dire ou ne pas dire. Parler ou se taire.

Parler reviendrait à se confier. Se confier mettrait quelqu’un au courant de ce que je vis. Et ça, c’est impossible. Mon passé est trop lourd de sens. Personne n’a à avoir subir au cours de sa vie ce que j’ai. Personne ne doit imaginer, personne ne doit être pris de pitié. Personne n’a le droit de souffrir à ma place.

Se taire reviendrait à fermer cette porte. Cette porte qui a été ouverte par une autre. Et cette porte je ne peux pas la fermer. J’ai besoin d’aide. J’ai besoin de quelqu’un qui puisse me montrer le chemin. Pour que je puisse enfin prendre mon Envol. Mon Envol.

Et l’Envol prend le pas sur toute reste. Dire ou ne pas dire.

Alors, pour l’Envol, je dis. Je dis dans ma tête que peut-être que la dame de cœur n’est pas encore morte, que le couteau est lancé direction son cœur, mais qu’à tous moment, elle pourra esquiver.

Pour l’Envol, je parle À Elle.

« Pourquoi tes yeux sont si noirs ? »

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

12 févr. 2019, 17:07
À Elle, l’Hugodomoïdal
L’étreinte est fulgurante. Mais certainement pas effrayante. Je rencontre son regard sans éprouver ne serait-ce qu’un choc. L’événement se déroule sans que mon coeur ne cogne, sans que mon souffle ne cesse. Le regard de l’Hybride caresse le mien et les larmes le rendent brillant.
Ce sont ces larmes qui accélèrent mon souffle. Elles sont nombreuses, dévalent ses joues et embrouillent ses cils. Des larmes d’enfant qui ne me donnent honte ni pour lui, ni pour moi. Elles ont leur raison d’être là et moi je ne suis qu’une observatrice de cette étrange chose-Hybride. A observer ses yeux si normaux, si semblables aux miens, ce n’est plus l’être métissé que je vois, mais seulement l’enfant. Un enfant coincé dans une armure trop grande pour lui.

A cet instant, je veux me reculer mais je n’y parviens pas. Le regard m’accroche, ce qu’il s’y déroule également. Mais moi, c’est mon coeur qui me dit de m’en aller : c’est une pas une chose qu’est là, mais un enfant. Comme moi ; un Autre. Alors la portée de mon geste me frappe d’une claque douloureuse. *J’fais quoi !*. Je me sens comme une idiote devant un idiot ; sauf que lui, il a la chance d’avoir cet étau de fer sur la tronche qui le protège.
Alors je veux m’en aller.
Mais il m’en empêche.
Lui et ses yeux. Un regard marron comme il y en a tant. Un regard sans distinction, sans particularité. *Nan*. Il y a une chose qui est différente dans ces yeux : la lueur. Celle qui éprouve sans honte, celle qui le rend si sincère. Je ne sais pas trop ce que cela signifie, mais je crois pouvoir dire avec certitude que l’Hybride-enfant est sincère. Et dans ses yeux, j’aime y voir l’indifférence ; comme moi, il voit une chose et non pas un Autre. Alors c’est ça qui me retient, qui m’oblige à laisser le doigt dans la fente du casque afin que le contact ne soit pas brisé.

Comme un compagnon de ma soudaine prise de conscience, mon coeur se rappelle à moi ; en battant dans tous les sens, en imprégnant mes oreilles. Il bat contre la pulpe de mon doigt, celui qui devient froid et chaud à force de retenir la visière.
Mais à quoi bon se soucier de ce coeur qui bat ? L’Hybride vient de parler et comme dans un rêve je m’arrache à ses yeux pour plonger sur ses lèvres. Mais la casque m’en empêche ; éperdue, je remonte me coucher dans l’étreinte de son regard.

« Pourquoi tes yeux sont si noirs ? »

*Que… ?*
Sa voix est aussi douce que le reste. Une voix qui ne me permet pas de savoir ce qu’est cet Autre. Mais garçon ou fille, cela m’importe peu. Elle est aussi sincère, aussi véritable. Elle ne bouleverse en rien notre étreinte.
*Mes yeux ?*
Elle ne bouleverse même pas son regard à lui qui est si franc. Les larmes ne coulent plus, mais l’étincelle ne peut me tromper. Ce regard rouge est pour moi le même que le regard humide d’il y a peu. Je remarque tout juste que ne plus voir les larmes couler m’a apaisé ; mais si peu. Le son de ses sanglots et l’image de ses pleurs me hantent encore. Cela ramène à moi des souvenirs qui pourraient me rendre rouge ; comme la fois où je me suis effondrée en larmes devant Gil’Sayan.
*N’y pense pas !*
Je me fustige et un instant plus tard je bats des paupières pour me concentrer sur l’Autre et ses paroles.

Ses mots me reviennent dans la face. Mes yeux noirs. Mon coeur manque un battement. J’ai envie de me reculer, encore. Mais je reste, encore.
Je n’ai aucune idée du pourquoi mes yeux sont sombres, ni même de l’intérêt de ma réponse pour l’Hybride. Mais je sais, tout au fond de moi, que la question est beaucoup plus profonde que cela. Le problème c’est que la profondeur des mots, lorsqu’elle ne concerne pas des hypothèses tordues sur le Monde, moi je n’y connais rien.

Une réponse sur le bout de mes lèvres entrouvertes, j’observe l’Autre. De ses yeux bruns à la finesse de ses traits. J’ai peur en me sentant si calme. Comme si je n’étais pas dans mon droit. Comme si quelqu’un allait surgir pour me dire : eh bah ? depuis quand tu ne craches pas sur le premier venu ? Mais je n’ai pas envie de cracher sur l’Hybride ; à cette seule idée, mon coeur se serre. Alors, pour faire taire la voix, je parle à mon tour :

« Pour qu’le reste se voit pas, » je réponds du bout des lèvres.

Ma voix est irréelle.
Peut-être ne m’appartient-elle plus ?
Mes mots, eux, me paraissent idiots. Des mots sans sens que je ne comprends pas et que je ne cherche pas à comprendre : l’Autre y verra ce qu’il souhaite y voir.

Je me redresse lentement. Maintenant que les yeux me matent, mon doigt semble de trop. J’ai l’impression qu’il ne suffirait que d’un geste de l’Autre pour me retourner et faire ce qu’il veut de moi. De n’importe qu’elle manière. Alors, même si je rechigne à perdre l’étrange contact de nos yeux, je retire ma main. Je la ramène à moi et la pose doucement sur mes genoux qui reposent au sol. La visière de l’Hybride retombe et son regard m’est arraché. Pendant un instant, je suis habitée d’une sensation d’ivresse : sans personne pour me voir, je suis capable de tout. Mais tout cela disparaît bien vite et je me sens comme une enfant agenouillée dans une mer de ferraille. Je regarde autour de moi ; la mer est là, dans les morceaux d’armures, le bordel ambiant.

Sans trop y penser, je me laisse tomber en arrière. Quand mes fesses touchent le sol, une jambière se retrouve éjectée au loin. Le bruit du fer contre la pierre résonne sur les murs et je grimace. Puis je fouille l’armure pour trouver un chemin vers l’Hybride. Je suis presque capable de retrouver son regard. Presque, mais pas tout à fait. La visière me gène. Et même si l’envie de la soulever me démange, je ne fais rien. Je me contente d’être ainsi, assise et faussement patiente, dans l’espoir qu’il lève la tête pour me chercher.

07 mars 2019, 10:13
À Elle, l’Hugodomoïdal
Les doigts partent. Sombre. Il refait sombre. L’obscurité ne laisse pas passer les brins de lumières qui auraient pu parvenir au heaume.

Alors. Alors que j’étais figé depuis le début de cette altération de l’histoire, le bruit parvient à mes oreilles. Fracas épouvantable. Elle est sûrement partie. Qu’ai-je d’interessant ? Rien. Je suis d’une banalité qui en étonnerait. *MENSONGES !! Esprit se rebelle. Cette banalité, c’est l’illusion que je me suis forgé au file de ces années ici. Au fil des ans je me suis borné à devenir lui, l’élève que tout le monde connaît, de loin. L’élève pas trop bon mais qui a des facilités. L’élève qui ne lève pas la main, même s’il a la réponse. L’élève qui ne fait pas ses devoirs pour avoir du parfait, celui qui les fait pour avoir ce qu’il faut. Car cet élève est bon, mais il ne le montre pas. Jamais. Car si cet élève montrait qui il était, des hordes de jaloux, d’admirateurs le suivraient. Pour avoir ses conseils, pour donner des compliments, faux de préférence. Aussi faux que ce que ma vie est. *RAGE. Encore la rage. Celle qui me dit que je dois briser cette illusion, montrer qui je suis. Mais cette rage ce bat contre un adversaire trop fort. La peur. La peur d’être assailli par ce que je ne comprend pas. La peur d’être rejeté pour ce que je suis vraiment. « Montre qui tu es, le regard des autres importe peu ! ». Mon cul oui ! Tout ça c’est des foutaises. Le monde te regarde et te juge à chaque instant. Tout le monde juge. Moi je juge. Toi tu juges. Lui il juge. Nous jugeons tous. On l’on se range derrière l’avis de celui qui est le plus influent, et lorsque l’on a pris partir, lorsque l’on sous l’emprise de l’influenceur, rien à faire, on continue et on re-juge. Puis vient le plus drôle, être jugé. Essayez d’avoir un écart quelque chose où vous n’êtes pas comme tout le monde, vous serez bouffé. Tout court. Une phrase d’Arouet Li, un penseur français bien connu résume assez bien le tout : « Que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendrons blanc ou noir. ». Alors essayez de vous démarquez. Vous verrez l’enfer d’être différents dans une société *d’acceptation. Où tout le monde *peut être différent. Là c’est pouvoir, essayer quoi, mais faites, et vous verrez. Vous verrez qui j’étais. Qui je ne suis plus. Beau passé.

Alors mes mains montent. Mes bras lourds les portent jusqu’au niveau de mon cou. Mes doigts agrippent avec force. La pression se resserre, je vois flou.
Le métal glisse lentement, le haut du casque se détache de mon crâne. Et doucement, je retire le heaume.

La lumière m’aveugle, mon iris brûle. Je ferme aussitôt mes yeux, incapable de vaincre la clarté ambiante. Mes mains sont à présent devant mes yeux, je les protège. Et je les ré-ouvre à nouveau. C’est plus facile. Puis j’écarte les doigts. Avec lenteur. Si je fais ceci trop brusquement je devrais refermer mes paupières, et je ne veux pas. Je dois réparer l’armure. Seul, car si je demandais à un adulte, il poserait trop de question. Et je ne veux pas répondre. Répondre à des questions qui n’auraient pas lieu d’être. Car je n’ai pas lieu d’être.

Mes yeux se réhabituent. Doucement. Mais je vois parfaitement mes doigts. Alors, je les retire. Et elle est là. Assise au milieu des débris d’armure. Moi qui la pensais partit. Moi qui la voyait dans une aile du château, m’ayant oublié. Étonné. Intrigué. Pourquoi ? Pourquoi es-tu restée Aelle ? Qu’est-ce que je représente pour toi ? Trop de questions. Que je ne poserais pas. Alors je repense à ce qu’elle m’a dit tout à l’heure. Phrase à laquelle je n’avais pas répondu.

Pour que le reste ne se voit pas.

Le reste. Possibilités. Elle cache des choses. *Moi aussi. Elle joue avec le mystère. *Moi aussi. Peut-être a-t-elle vu en moi un.. *NON ! JE NE SUIS RIEN POUR MOI !! ALORS JE NE SUIS RIEN POUR ELLE !!!

Pour que le reste ne se voit pas.

Quel reste hein ? Ton passé ? Des douleurs ? Des marques indélébiles ? Sur ton âme ? Sur ton corps ?

Possibilités.

Mais aussi incertitudes.

« Tu m’aiderai ? Tu m’aiderai hein ? »

...

« Parce que je ne sais plus qui je suis. Qui je dois être. »

...

« Qui suis-je ? »

Mi-voix.
Mi-âme.

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

12 avr. 2019, 17:47
À Elle, l’Hugodomoïdal
Il n’y a rien. Ni son, ni image. Il n’y que moi face à une armure désarticulée ; face à une chose sans vie. Un bruit résonne pourtant au fond de mes oreilles ; le tintamarre de la ferraille. Tout au fond de mon corps, le bruit est un chant et c’est l’armure qui le chante. Mais comme je n’ai pas accès à ce qui se déroule si loin de moi, je me contente de rester dans ma droiture et de regarder, toute-puissante dans mon présent-sans-regard, l’enfant-armure qui s’est figé.
Sans pleurs, il n’est plus l’un de mes échos.
Sans regard, il n’est plus un enfant.
Mais avec son armure, il reste cet Hybride qui m’accroche et qui m’appelle. *Non*. Qui m’interpelle ; comme une lointaine litanie qui me ferait frémir.
A cet instant, je souhaite rester ici pour toujours. Sans Autres, sans personne ; avec cette présence impalpable.

Le geste commence de si loin qu’il me faut un certain temps avant de le remarquer. Les mains dépassent le cou lorsque mon regard tombe sur elles ; dans un sursaut, mon coeur les accueille. 
*Merde*, frémit ma conscience que je n’écoute pas. Ma bouche s’ouvre, béate, et mes yeux s’écarquillent, surpris.
C’est un Hybride doué de mouvement. J’avais oublié qu’il en était capable. Sans un mot, je le vois agripper le heaume qui enserre sa tête ; mon coeur se serre. Ne l’enlève pas, ai-je envie de lui dire. S’il-te-plait, c’est plus simple comme ça. Mais je ne dis rien car je veux voir ce que cachent ces yeux marron ; ce regard plein d’une lueur. Alors je ne dis rien tandis que mon coeur se meurt dans la sécurité de mon corps et que le heaume glisse sur la tête de l’enfant.

Tête dévoilée. Enfant. Garçon. Je retiens ma respiration ; je ne veux pas qu’il me ressente. Mais je ne détourne pas le regard, j’attends qu’il me voit. Ses mains se lèvent ; encore. Insaisissables barrières. Elles m’empêchent pour la seconde fois de respirer. Elles cachent le regard de l’Hybride, me cachent moi et cachent l’éclat du jour qui brûle ses rétines.
Puis ses mains se baissent. Ses yeux me rencontrent. Il bat des paupières comme si j’avais toujours été là, comme s’il n’avait jamais cessé de me voir. Sous ses yeux, j’ai presque honte, j’ai presque mal.
Sans armure, il n’est plus un Hybride.
La cuirasse sur son torse ne suffit pas à faire de lui ce qu’il n’est pas ; c’est une rencontre. C’est un Autre qui est face à moi et, encore, je me sens étouffer. Comme si passer d’un sentiment à l’autre était une chose amicale, je m’en vais du côté de la gêne et je baisse la tête pour échapper à ses yeux. Ses yeux d’enfant, ses yeux d’Autres ; pourquoi était-ce plus facile lorsqu’il était Hybride ?

Mais bientôt, je ne résiste plus. Je regarde, j’observe. C’est un enfant comme il y en a tant ailleurs ; sa tronche me dit d’ailleurs quelque chose. Mais pour le moment, cela m’importe peu. Car je redécouvre dans ses yeux-sans-armure une chose que j’avais oublié : il ne me connaît pas, il ne veut pas me connaître, je suis comme lui et il est comme moi. Comme si j’étais avec… *C’est quand que j’suis aussi bien ?*. Comme si j’étais devant… *Qui ?*. Qui me fait me sentir si calme ? Si moi ? Si moi sans obligation d’être autre ? sans peur ? sans crainte ?
Personne.
Je suis devant lui comme si j’étais avec moi. *C’est p’t-être nouveau*. C’est peut-être nouveau d’Être sans peur ? Il est bon, je crois, de sentir que rien d’autre ne brille dans ce regard-là que la propre existence de ce garçon. Un regard égoïste, cela me convient.

Je crois que je connais la mélodie qui résonne encore tout au fond de mon coeur. Je crois que c’est sa mélodie à lui ; le son des pleurs étouffé par la ferraille. Je crois que c’est cela, oui. Un écho à mes propres larmes. Oui, ce souvenir me fait du bien — ses pleurs, pas les miens. Ils me rassurent, ils me rappellent qu’il est comme moi.

Je souris légèrement, je crois. D’un sourire qui se ressent dans l’âme, mais qui ne se voit pas sur le visage. Je souris parce qu’une vague d’un Quelque-chose me frappe et qu’instantanément mes épaules se relâchent et le rouge de la gêne quitte mes joues.
Je suis bien, dans la mer de ferraille. Avec le Garçon-de-fer. Cette idée m’amuse ; un garçon dur comme le métal qui ressent pourtant comme un faible. Cela m’anime d’un doux sentiment.

Et une voix s’échappe de lui. Non, pas une voix, sa voix. Si je ne me souvenais plus de ce son, à l’entendre je m’en rappelle brutalement ; mon regard papillonne sur ses lèvres.

« Tu m’aiderais ? disent-elles. Tu m’aiderais hein ? »

*J’ai…*
Je remonte le fil de son visage, dépasse les yeux, je détaille les cheveux, la coupe, la forme du visage.
*Pas compris*
Puis je retombe sur ses lèvres qui s’actionnent, disant des mots que je ne comprends pas, des phrases qui ne veulent rien dire.
Je ne veux pas qu’il me demande mon aide ; je ne sais pas aider, je ne veux pas aider, je n’aime pas aider ; même toi. Ouais, surtout toi. Je ne veux pas savoir. Je préfère que tu te taises, que tu te contentes d’être sans être. C’est possible ? C’est possible que tu ne te transforme pas en un Autre ?

« Parce que je ne sais plus qui je suis. Qui je dois être. »

*Ah*
Comment ne peut-il pas le savoir alors que moi je le sais ? Mon regard tombe sur le plastron qui enserre sa poitrine d’enfant puis sur ses jambes devant moi. Une image m’habite alors : je n’ai qu’à tendre le bras pour poser ma main sur son mollet. Puis l’image s’en va et je la rejette, complètement réfractaire à cette idiote de pensée.

« Qui suis-je ? »

Je remonte dans le marron de son regard. Je n’ai aucune réponse à lui apporter. Si moi je le sais, je pars du principe qu’il doit le savoir également.

« Moi j’sais, dis-je en retrouvant mon sourire-qui-se-ressent-mais-qui-ne-se-voit-pas. T’es l’Garçon-fer. » Je fronce les sourcils. « Non, le Garçon-de-fer. »

Cette idée est belle, mais pas bien logique. Il manque quelque chose, comme si davantage de détails lui permettrait d’exister, d’être, de survivre et de rester. Mais les détails, je ne les ai pas ; je sais d’où m’est venue cette idée et je sais où elle peut aller, mais je ne peux pas l’expliquer. De toute manière, les explications c’est pour les idiots. Ceux qui ne comprennent pas dans l’instant.
Mais le Garçon-de-fer, c’est lui, alors lui ne peut que comprendre, n’est-ce pas ?

21 avr. 2020, 19:25
À Elle, l’Hugodomoïdal
Note hRPde l’auteur(e) : la Plume d’Hugo Rolanbri m’a autorisé à continuer ce RP et à lui-même écrit les parties le concernant, pour différencier les textes, Roman sera en italique tandis qu’Hugo sera « normal ». Ce RP est à recontextualiser avec l’histoire actuelle de Roman car il se situe 2 mois après son arrivée à Poudlard, en octobre 2043, lorsque Roman ressemble encore de loin à un garçon
car si l’on s’approche près de lui, la vérité éclaterai alors que lui-même ne sait rien.


Avec l’accord des trois protagonistes, le RP se renomme de la sorte :

À elle, l’Hugodomoïdal et le nécRomancien



Roman Blackbirds

EH

Cela faisait deux mois que Roman avait intégré Poudlard. Deux mois ternes où il n’avait toujours pas trouvé sa place. Poudlard où il n’avait toujours pas trouvé d’amis. Où au final, il n’avait presque rien trouvé du tout. Alors, il errait. Il errait dans le dédale que formaient les couloirs de l’école de sorcellerie. Il se promenait sans but. Avec comme seule idée en tête de se perdre. Se perdre pour que l’on puisse enfin dire de ce garçon presque muet qu’il était un incapable. Car il l’était. Et peu de monde en doutait. Même lui ne se voyait plus comme quelqu’un de normal depuis longtemps. Comment l’être quand on était aussi... aussi inapte que lui pour reconnaître ses sentiments, pour les ressentir... Comment faisait-on pour vivre quand on était lui ?
IH

Un bruit sourd et cinglant avait éclaté mes tympans. Comment était- ce possible ? Qu’elle pouvait bien être la source de ce son si dérangeant ? Les premières questions qui fusèrent dans mon esprit furent celles-ci. Mon esprit était en désordre, comme à chaque fois que quelque chose d’anormal se passait, un peu comme tout le temps à vrai dire. Je laisse les secondes s’égrener quelque peu, je laisse aussi la pression de mon corps retomber. Je réalise après coup d’où vient le son. Il est à droite. Tout près. M’invitant à le rejoindre. Mes pas reprennent le contrôle de mon corps, me dirigeant inexorablement vers cette source inconnue. Vers ce mystère. Je n’ai rien à dire, mon corps prend une nouvelle fois mon contrôle, et je ne peux résister.
Alors je le vois, le tas informe sur le sol. Mes yeux s’habituent à la lumière quasi inexistante de l’endroit. Ce n’est pas qu’une chose, il y en a trois.
L’armure, le bruit.
L’enfant de droite.
L’enfant de gauche.

L’enfant de droite est au sol. Touchant avec étrangeté et au visage l’enfant de gauche. L’enfant de gauche quant à lui est adossé au mur sûrement glacial.

Qui sont-ils ? Que font-ils ? Sont-ils amis ? Ou plus que ça ?

Je ne suis pas assez près, je suis trop loin. Alors je regarde.
Hugo Rolanbri

Elle sourit. Pourquoi sourit-elle !? Elle n’a rien d’autre à faire que de sourire en ce moment si dur !? Et moi qui pensait qu’on se comprenait. Mais il sourit.

Et elle répond. Réponse qui me stupéfait. Tellement vraie à cet instant précis. Le Garçon-de-fer. Moi qui suis en cet instant à la fois un garçon, à la fois une armure. Un cœur et du métal. Sensible et insensible. Comment a-t-elle pu savoir... Comment ?

« Le Garçon-de-fer... belle idée... et pourtant. On m’a dit que j’étais un Cristal. Peut-être suis-je un peu de... »

Je m’arrête. J’ai vu une ombre. Une ombre qui se cache. Loin vers ma droite. Dans le noir du couloir. Je reporte mes yeux à l’Autre, la fille. Je ne veux pas qu’elle voit qu’il y a un autre. Elle pourrait... je ne sais pas ce qu’elle pourrait faire. Mais je ne veux pas casser ce qu’il se passe en ce moment. Et pourtant je souffre. Je jette un dernier coup d’œil à l’Intru.
Roman Blackbirds

IH


Je m’étais approché, trop près de toute évidence. L’enfant de gauche m’avait vu. Il était beau, d’une année supérieure à la mienne. L’enfant de droite elle ne m’avait pas vu, c’est une fille. Le garçon me regarde à nouveau, il n’est pas surpris. Il est calme. Triste. Il se contente d’être, comme moi. Je ne le connais pas, et j’ai l’impression que nous nous ressemblons en un point, comme si une seule chose nous animait. La fille semble normale. Mais la normalité cache toujours quelque chose...

Alors, mon pied tape contre un bout de ferraille. Alors que je ne suis pas un ferrailleur. Ni même forgeron. À part peut-être mon propre forgeron... sauf que non, c’est mon corps qui me guide, pas ma tête, pas mon cœur. Le bruit résonne encore un peu. Puis plus rien, le silence se fait.

D’un calme absolu je déclare quelque chose d’inattendu. Qui n’a aucun sens. Sauf pour moi. Et peut-être pour Eux.

Et pourtant je ne suis pas forgeron.


Merci Aelle, rejoindre cette danse me fais plaisir... à nouveau...

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

24 avr. 2020, 14:25
À Elle, l’Hugodomoïdal
Il peut comprendre, j’en suis persuadée. Et cela se confirme quand ses lèvres s’étirent également. Lui, Garçon-de-fer, et moi. Si différents et pourtant nous nous ressemblons si fort que cela me trouble. La vision de ce petit sourire fait s’emballer mon coeur, j'ai l'impression de perdre pied avec la réalité. Mon esprit s’envole quelque part, au loin, et je me prends à songer que je n’aime guère cela. Perdre la consistance de mon corps, surtout devant un Autre *pas un Autre*, devant un inconnu. J’ai l’impression que tout pourrait se briser d’un moment à l’autre, tout à coup le garçon pourrait s'effondrer en un tas de poussière, s’envoler, et alors il ne resterait que l’armure qui me narguerait : tu avais tort, ce n’était pas un garçon, seulement de la ferraille. Mais le garçon est bien là, bien présent. Son regard se plante dans mon coeur et je n’arrive pas à m’en extirper. Je crois que je n’ai même pas envie de le faire. Ce moment, cet instant n’existe pas ; hors du temps. Je ne sais plus où j’allais avant cela, je ne sais plus ce que je voulais avant de le rencontrer, je ne sais plus ce à quoi je pensais. Je sais seulement que je suis là actuellement, dans mon corps qui s’envole, et je n’ai plus grand contrôle sur mes pensées, mon coeur, mon esprit.

Sa voix me ramène à moi. Je cligne des yeux et les baisse pour observer ses lèvres. Sa voix me raccroche à lui, comme s’il me rappelait qu’il était possiblement un Autre que je devais faire attention, ne pas me laisser aller. Je me redresse doucement pour paraître plus droite, plus grande, mais ne m’éloigne pas. Ses mots me font ouvrir la bouche, mais aucun son n’en sort.
Un cristal.
Fragile, beau ; voilà ce que cela m’inspire. Rare, précieux. Mais dans les mots du garçon, je doute fortement que ce soit ce à quoi il fasse référence. Je crois qu’il est en train de me dire que… Il tourne la tête sur la gauche. *Non ! Te détourn’ pas !*. L’instant se brise, le temps se ramène dans ma tête ; je me souviens du couloir, je me souviens de qui je suis, de qui il est *un Autre* et tout à coup l’idée de m’en aller m’effleure. Le fait qu’il ramène son regard dans le mien ne change rien, j’ai l’impression qu’une chose a changé, un détail, léger comme l’air, comme si… Il se détourne encore et presque au même moment quelque chose frappe contre un bout de ferraille.
Le souffle m’est arraché ; je me retourne brusquement, yeux écarquillés.

Là, un garçon. Pas comme l’autre. Celui-là semble… Ailleurs. Il est là sans être là. Comme s’il n’était pas tout à fait de ce monde. Sait-il seulement ce qu'il fait ici, dans ce couloir ? Le coeur battant à vive allure, je me lève, accueillant en fronçant mes yeux de suie les paroles qu’il nous offre ; Nous, c’est le Garçon-de-fer et moi. Et lui, il n’a rien à faire ici, au milieu de notre ferraille, au milieu de notre découverte. Non, il n’a rien à faire ici parce qu’il me rappelle ce qu’est un Autre, il me rappelle que je n’ai rien à faire ici non plus.
Et ses paroles me sont obscures.
Je ne comprends pas.
Un forgeron, pourtant, ça travaille le fer. Ça, je le sais. Je fais rapidement le rapport avec le fer qui parsème le sol, les morceaux de l’armure ; ils ne sont pas à lui, mais à l’autre toujours à terre. Je me tourne brièvement vers lui pour observer sa réaction, voir s’il pense comme moi : l’Autre n’a rien à faire ici. Mais dans son regard, je ne vois rien, je ne comprends plus rien. Je crois que j’ai perdu le contact.

Je m’éloigne lentement, nez vers le sol pour ne pas déranger les armures. Je creuse la distance entre le Malvenu et moi, entre le Garçon-de-fer et moi. Pourquoi ? Qu’en sais-je ? Je me sens Trop, tout à coup.

« Tu l’es pas, non. »

Les mots m’échappent. Rauques, bruts.
Douloureux.
Douloureux de Présence.

30 avr. 2020, 15:50
À Elle, l’Hugodomoïdal
Hugo Rolanbri
IH


Sa venue à l’autre, l’indécent, chamboule tout. Je le savais avant même qu’il ne parle. Je le haïssais avant même qu’il ne dise un mot. Et ses mots à lui ne voulaient rien dire. Je le haïssais si fort... si fort qu’un plaisir malsain m’aurait poussé à le retrouver, à le faire payer de nous avoir coupé, d’avoir coupé ce lien. Il ne s’était rien passé entre cette Chose, cette Fille et moi. Elle n’avait fait qu’ouvrir mon heaume. Et pourtant je sentais quelque chose. Une connexion. Mais Elle s’était reculé. Cassant tout. Explosant l’instant. Tout comme le son qui explosait mes tympans encore et encore... et encore. Alors que je savais, au fond, que dans la pièce ne résonnait que nos souffles courts et haletants. Et j’entendais le métal. Raclant mes oreilles, bourdonnant dans mon crâne si fragile. Le diamant ne peut se casser que si l’on sait comment si prendre. Et le son avait l’air d’être ce qui cassait le diamant impur que j’étais. Je me brisais à nouveau. Tandis que Elle reportait son attention sur l’Indécent. Pendant que j’implosais silencieusement. C’était ça non ? La mort était silencieuse. J’avais cru la croiser bien des fois... j’avais aussi espéré la rencontrer bien des fois...
Elle m’ignore... Elle parle à l’autre. Je suis devenu fantôme. La Rage arrive...

Je veux l’étriper, cet intrus. Je veux qu’il souffre car il me fait souffrir. Rendre la monnaie de la pièce. Belle expression, je vais rendre à ce garçon malvenu c’est qu’il est en train de m’infliger. Je vais l’exploser. Purement et simplement.

Mais rien. Rien ne se passe. Elle se détache de moi. Bien qu’Elle ne soit pas à la basse collée à moi. Elle s’en va... Loin et plus loin...

Pour finalement ne dire qu’une chose. Que l’autre n’est effectivement pas forgeron. Encore l’Autre... encore, encore et encore...

Je ne dirais rien.

Je me contenterai d’observer la suite. Laissant la Rage consumer mon cœur, ou bien mon âme. De toute façon, je ne sais plus distinguer l’un ou l’autre.
Note hRP :
Hugo ne dit rien mais tout ne passe pas par la voix...
Aelle verra ses poings se serrer à en voir ses jointures blanches.
Aelle verra aussi les veines de son cou gonfler ainsi que sur son front.
Aelle verra la Colère qui ne s’entend pas.
Et Roman aussi.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

19 mai 2020, 11:39
À Elle, l’Hugodomoïdal
IH

Ses mots ne me semblent pas destinés. Ou alors détachés. La fille vit tout comme étant spectatrice de son propre corps, j’en suis certain. Mais comment cela est-il possible ? Pourquoi un tel acharnement mental pour se montrer si dur ? L’autre, le garçon, je ne l’aime pas. Je l’ai vu s’agiter dans son coin. Comme un lapin apeuré. Un lapin qui a peur. Et la peur n’est pas permise au château. La peur c’est pour les faible et moi je ne suis pas faible. Je ne le serai jamais. Je leur montrerai à tous à quel point je peux être fort. Mais personne ne me croira. Je suis et resterai toujours leurs yeux Roman, le petit qui ne parle pas.

Et les deux autres en face de moi le regardent avec ce regard qu’ont les adultes. Ce regard indigné. Semblant me demander avec dégoût ce que je fais ici, pourquoi ai-je détruit ce moment entre eux. Ce regard me défie. Et moi, je veux résister. Alors je leur dis.

Et pourtant, je ne suis pas forgeron oui. Je ne sais rien faire. À voir vos visages, vous êtes répugnés, surtout toi le garçon. Tu me déteste de tout ton corps, et moi aussi je te déteste. Personne ne m’a jamais aimé de toute façon et c’est pas maintenant que ça va commencer.


Ma tête tremble. Est-ce la colère ? Est-ce la tristesse ? Tous ces grands mots, toutes ces attitudes grandioses. Le monde attend un messie qui n’arrivera pas. Se pavanant dans des costumes pittoresques, de larges sourires. Alors qu’en fait. S’il le pouvait, le monde pleurerait de temps en temps, il rigolerait à grands éclats. Je regarde cette fois-ci la fille. Des larmes s’écouleraient bien de mes yeux bleus. Mais ça ne la ferait pas changer d’avis, au contraire. Elle c’est une dure. Solitaire. Sombre et froide. Je méprise le garçon mais elle. Je ne sais pas. Je me contente de la regarder. Regard interrogateur. J’ai l’impression qu’elle a vu beaucoup de chose et par ce fait, d’autres ont voulu l’impressionner. Je ne sais pas quoi dire. Car il faut lui dire quelque chose pour qu’elle reste non ? Sauf si je me trompe. Et je pense que quoi que je dise, je me tromperai. Je suis un mauvais orateur. Meilleur dormeur. Mon expression s’adoucit, mais l’autre garçon ne quitte pas mon esprit, je reste aux aguets du moindre geste offensif de sa part. Je continue de regarder et cette fois-ci je ne dis rien. Car je ne sais rien dire. J’essaye d’être interrogatif. Mais on ne choisit pas ses émotions. Je ne suis qu’un tableau, alors qui sait ce qu’elle verra peint sur mon visage.

hRP : écrit avec en fond musical Benjamin Clémentine

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds