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16 févr. 2019, 07:41
 RPG++  Dix-Sept roses rouges le 14  PV H.Rolanbri 
Voir Ivanovna dans les couloirs, toujours entourée, et très souvent en compagnie de garçons, la surprenait. Et pour tout dire, la sœur ainée trouvait sa cadette un peu frivole. On est dans une école pour travailler, rien d’autre ne compte.
Mais à l’approche de la soirée des amoureux, encore une fadaise, Circéia ne pouvait laisser sa petite sœur prendre le commandement sur ce plan. Il n’était pas question qu’un Serdaigle raconte des choses à propos d’Ivanovna, que la nouvelle se répande, "enfin une ALEKHIN existait à Poudlard" et une fille géniale, "elle". La menace devenait réelle, Circéia la comprenait comme telle et l'heure n'était plus aux calculs, sinon, à force les Serpentards finiraient par voir en l'ainée… une vieille fille avant l’heure. Elle ferait l’effort. Et c’en était un. Car pour elle, le monde se composait de filles, clairement de sexe féminin et de créatures asexuées, qui ressemblaient aux filles, en plus bruyant et surtout moins intelligent. Elle n’était pas stupide au point de ne rien savoir sur le sujet, les choux sont les mêmes sornettes, pour les moldus comme pour le monde sorcier. Mais c’était une question vide de sens.
Comment faire ? Il devait bien exister un protocole, une procédure, Père dirait une ouverture envisageable. Mais les échecs, s’ils se jouaient à deux, lui semblaient bien plus faciles à "envisager" que cette montagne-là. Trouver une entrée, aborder, amener le sujet, demander tout en faisant croire que c’était l’autre qui prenait l'initiative, puis se montrer, sans rien montrer. Car le but final demeurait qu’Ivanovna ne lui fasse pas trop d’ombre. Mais rien de plus ! Ah, ça non !!!  Pas question de se vautrer dans le ridicule, plutôt crever. Et si elle ne le formulait pas de la sorte, elle pensait la chose de manière définitive.
Une interminable semaine passa avant qu’une idée vienne. Enfin, elle se mentait à elle-même car l’envie prenait le pas sur l’idée. Mais cet oiseau-là paraissait bien trop inaccessible. Toutes les filles lui tournaient autour. Elle se demandait bien pourquoi car des filles asexuées aux traits masculins plutôt avantageux, les Serpentards n’en manquaient pas. Sans affabuler, ils étaient même les plus réussis des modèles de garçons de l'école. Mais pour Circéia, l'alchimie donnant naissance à ces... dynamiques de groupe, qui est le plus cool, qui est vraiment sympa..., c'était un langage totalement étranger qu'elle ne maitrisait absolument pas. Pire, elle avait la sensation que jamais elle ne comprendrait le moindre aspect de ces "choses-là".  Mais il fallait bien s'y mettre, oser, agir. Alors… alors elle n’hésita pas, une fois que son idée fusa, elle se mit à la tâche.
Créer une fleur, un sortilège parfumé, une image…animée mais pas trop … Une fleur qui pourrait peut-être l’intriguer, et s’il allait jusqu’à la toucher, elle lui délivrerait un message. C’était presque brillant. Elle n’aurait pas à affronter son refus brutalement. S’il dédaignait la fleur, elle la reprendrait et personne n’en saurait rien. S’il la touchait, il saurait. Et déciderait. Mais si c’était un refus, elle n’aurait pas à le voir se moquer d’elle. Il faudrait juste encaisser un instant de rejet. Diriger la rose de loin était une bonne chose. C’était LA chose à faire.
Le soir prévu, quelques jours avant la date fatidique, elle l’attendit dans un des couloirs menant aux cachots, espérant qu’il serait seul le moment venu. Ce fut long, angoissant par moments. Et elle dut rester concentrée pour maitriser la magie de son sortilège... Si souvent la vie vous contrarie. Mais pas ce soir-là. Il arriva, se dirigeant vers l’entrée de la maison vert et argent. Comme prévu, il fut arrêté par le parfum, puis la vision. Et quand il effleura la rose, il entendit d’abord.

- Accepterais-tu…*

Elle se métamorphosa sur la fin en une image de son regard, dans une légère brume colorée.

-…* avec moi ?

C’est alors qu’elle se leva, pour affronter la vie. Deux visages de Circéia, celui qui disparaissait, et la fleur avec elle. Et cet autre, au-dessus d’un corps décidé.


* Seuls les claviers connaissent les mots originels. Et c’est mieux comme ça.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 25 sept. 2019, 16:24, modifié 1 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

16 févr. 2019, 14:31
 RPG++  Dix-Sept roses rouges le 14  PV H.Rolanbri 
Notre salle commune était bondée. Encore une fois. La Saint Valentin prenait tout le monde au tripes avec des cœur et du rose partout. Les filles lâchaient quelques gloussements aux passages des beaux garçons. Je ne faisais pas exceptions, je ne dis pas que je suis le plus beau, non, mais je suis assez sportif, joueur de Quidditch et je suis également dans la mystérieuse maison de Serpentard. Enfin, ces arguments, c’est moi qui les ai inventés, il me fallait bien une explication à ce fait. Les filles tournaient autour de moi à la façon des guêpes ou des abeilles autour d’un pot de miel. Les voix étaient doucereuses, mielleuses, d’une tendresse fausse. La plupart des enfants croyaient au coup de foudre, et certains faisaient en sorte de le provoquer. Seuls quelques couple véritables subsistaient loin des regards insistants de leurs camarades. Alors, je m'étais obligé, je devais m’isoler cette journée. Alors, je cours dans le parc. Il fait froid, mais l’on peut voir de la vapeur s'échapper de mon corps brûlant. La sueur vient tâcher mon T-Shirt. Mon dos est trempé. Je cours encore, l’effort me fait frémir. Les arbres que je borde sont verts de mousse, c’est beau. Mais mais vision est entrecoupée par les rejets de mes poumons. Je vois les minuscules gouttelettes d’eau expulsée par ma bouche se disperser au contact de l’air. Mon corps brûle. Mes mains blanchissent, elles sont crispées, mais je continue. Encore. Encore. Encore. Mes jambes font l’effort d’effectuer les derniers mètres qui me ramèneront aux portes du château. Le dédale perdrait quiconque s’y essaierai, ma deuxième année d’expérience dans le château m’a permis de chercher quelques raccourcis pour rejoindre les cachots. Le chemin n’est pas très long. Je me présente devant la porte de la salle commune. Le mot de passe me donne accès au gouffre. La salle commune est vide à présent, même si les effluves de parfums subsistent dans l’air. Tout le monde est parti à ses occupations... pfff. Des enfants qui ne savent ce qu’est l’authentique amour s’enlacent quelque part. Et je n’irai pas les chercher. D’autre choses m’attendent. Une douche par exemple. Mais pour l’instant, je suis à l’arrêt. Les deux pieds enfoncés dans le sol. Les yeux fixés.

La rose. Je crois d’abord halluciner. Mais non, la rose est bien devant mes yeux, il s’agit d’un bien mystérieuse apparition. Un sortilège remarquable, et s’il est à mon attention, je ne peux m’empêcher d'être admiratif. Mais je suis toujours coincé, incapable de bouger. Sous l’emprise de la rose.

Le corps automate reprend. Alors, mon doigt vas tenter de cueillir cette fleur sublime. Mais je ne saisis rien. Seule une voix surgit de ce mystère qui se tient face à moi. Voudrais-je ? Avec elle ? Questions dont je n’ai pas de réponses. Mais apparaît soudainement le visage. Mes yeux me bernent, je ne peux voir ce que je discerne sur ces volutes de fumée. Ce visage. Je l’ai entr’aperçu auparavant. Mais il me choque. Encore. Les questions trouvent soudain une réponse. Et cette réponse fait disparaître la brume du visage, sans que je puisse dire un mot. Disparu aussi vite qu’apparu. Encore un cycle.

Je veux savoir d'où il vient. Ce sort, je veux voir la personne, car je ne suis que le destinataire. Je veux voir l’envoyeur. Je veux lui crier ce que je pense, la bête s’est réveillée et elle veut rugir, griffer. Elle veut se déchaîner, déchirer la peau de mon corps abject recouvert de sueur froide, recouvert d’une innocence inavouable. Pureté.

Mais elle n’en n’aura pas le temps. La bête se met à ronronner. Mon corps se met en pause. Mon esprit se met à contempler. Mon cœur se met à l'arrêt. Je contemple. Je contemple ce corps qui est devant moi. Ce visage. C’est lui, non, c’est elle. Alors, je sais. Je sais. Je sais tout court. Ma bouche va souffler des mots. Non, ça n’est pas ma bouche qui va parler. C’est mon cœur qui va déclarer.

- Avec toi, je ferai

- Avec toi, je serai.


Cupide. C’est presque ce mot. Oui, presque. Mais j’en aurai trouvé un autre pour convenir parfaitement. Un autre mot qui y ressemble pourtant beaucoup...

Même si je n’y crois pas trop, je suis tombé dans ce que je croyais dérisoire.

Cupide ensemble.
On est cupides.
Est cupide. On
Est cupide on.
Est cupidon.
Dernière modification par Hugo Rolanbri le 05 mars 2019, 18:05, modifié 3 fois.

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

17 févr. 2019, 15:33
 RPG++  Dix-Sept roses rouges le 14  PV H.Rolanbri 
L’avait-il remarqué ? Circéia portait dans ses cheveux une rose d’un rouge éteint ; volontairement, discrètement. C’était assez réussi, elle avait retenu les leçons d’embellissement apprises dans ses délires nocturnes. Le miroir blanc avait fait son œuvre, instillant dans l’esprit ALEKHIN un soupçon de coquetterie dont elle ne disposait pas dans ses gènes. On aurait pu croire qu’elle s’était allumée, là tout en haut de son visage, pour éclairer la situation. Mais la rose était bien calme, en attente de la suite.

- Oh merci Hugo. Cela me fait tellement plaisir.

Elle aurait pu le prendre de haut, ou juste dire les mêmes syllabes sans cette intonation calme qui pouvait la caractériser. Mais qu’elle ne donnait en théorie jamais à Poudlard, par méfiance, du fait d’une réserve inconsciente. Ou juste par bêtise. Cette fois, elle lui avait vraiment pris la main et l’emmenant dans son recoin préféré du château, elle put aller au bout de sa démarche, lourde d’un sens qu’elle ne percevait pas encore. Sortant de sa poche une rose en tous points identiques à celle trônant dans sa chevelure, elle dit tout bas.

- Lumos rosa.

Et la fleur prit une teinte d’un coup plus vive, sans être voyante pour autant. Ensuite, elle la maintint dans le creux de sa main gauche, donnant l’impression de tenir un oisillon à peine vivant. Ses gestes délicats étaient bien ceux d’une fille, précautionneux, maternels. Puis elle regarda Hugo en lui disant.

- Si tu veux, je peux la figer sur ton maillot...

Mais elle ne le laissait pas vraiment décider. Une forme d’emprise se manifestait, un sourire au coin des lèvres, une petite satisfaction face à la vie qui laissait le plan se dérouler comme dans un rêve. Ses cheveux étaient impeccables, noirs comme la nuit, lisses, soyeux comme elle avait appris, soyeux sans être ternes. La féminité n’est pas donnée à tout le monde. Certains êtres en sont porteurs, et peu importe le sexe. Il n’est pas même quelque jugement dans ces mots. Juste la réalité d’un état qui vous définit. Hugo avait les mêmes traits mais il ne le savait pas. Les êtres sensibles, à l’âme d’artiste, sont des porcelaines dont les fils d’argent tissent autour d’eux une protection bien illusoire tant leurs émotions les submergent. On aurait pu dire en cet instant qu’elle était belle. Ou juste que l’instant lui-même l’était. S’il acceptait, elle ferait une concentration, visualisation, gestuelle et incantation parfaite afin d’imprimer la rose sur le tissu. Concentration, visualisation, gestuelle, incantation…mais personne ne saurait rien de son ressenti, bien plus profond que celui d’une mère voyant son fils porter les emblèmes familiaux. Il n’était pas question de possession, elle ne se voyait surtout pas comme une sorcière ayant jeté un imperium quelconque sur un être, quel qu’il ait été. Ni même de trophée. Avant qu’il ne lui réponde, elle fantasmait le moment où il accepterait pleinement d’être son « cavalier ». Les sensations allaient du chaud au froid à la vitesse d’un vif d’or. De sa main gauche à son cœur, du cœur au cerveau. Puis le cœur, et les yeux. Eux seuls voyaient vraiment, et bien sûr ils ne servaient qu’à renseigner le petit morceau de tête chargé d’interpréter les signes. Il la faisait attendre, mais elle ne craignait finalement rien, il était même agréable de voir ce petit intermède durer. Une fois de plus, le mot qu’il allait prononcer relevait de l’évidence, alors mieux valait jouir des secondes d’extase. Comme ils donnaient l’impression de deux créatures pleinement conscientes de leurs sensations. Les enfants se testent, se jaugent mais parfois il se constate une grande maturité, l’instinct miraculeusement guidé, comme une prophétie. « Car aucun ne peut vivre tant que l’autre est au loin ». Se rendait-elle compte de ce qui allait advenir d’eux alors qu’elle donnait le talisman, fictif mais bien réel. Et d’autant plus efficace parce que porté par la seule force des cœurs. La vraie magie, la seule qui compte.

- …pour toi.

Les pétales remuaient, comme si elle avait tenu dans ses mains un cœur battant, le sien.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...