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08 mars 2019, 13:47
 os  Ensemble?
Aliénor,

Désolé de cette lettre crue, je sais que tu t’attendais à une lettre d’anniversaire, et d’ailleurs je te souhaite un merveilleux anniversaire, mais j’ai autre chose à t’annoncer.
Je te donne des nouvelles, et je ne vais pas tourner autour du pot, ça ne va pas bien ici. Le frère de Claire était impliqué dans des affaires de drogue, l’accident n’était pas un accident. Tu dois l’apprendre de cette façon. La vie ne te préservera pas toujours. Désolé ma chérie.

Ta mère ne peut pas rester à Bristol, c’est beaucoup trop dangereux maintenant qu’ils savent qu’elle est encore en vie. Ce n’est que temporaire bien évidemment, nous avons fait tout notre possible pour rester, mais c’est trop dur pour ta mère, elle devient parano et les policiers surveillent la maison on n’est plus en sécurité.

Nous partons pour l’Espagne, dans la maison des Delphillia, il y a une dépendance dans les bois, nous y serons en sécurité. Reste à Poudlard, c’est là que tu seras le plus en sécurité. Garde cette pièce, je l’ai eu de mon père qui l’a eu de son père. C’est une paire, grâce à elles nous serons toujours ensemble.

Tu dois être forte Aliénor.

Ta mère et moi t’aimons très fort.

Cyril Delphillia
C’était loin d’être une lettre d’anniversaire. Elle ne pouvait pas s’attendre à ça… Vraiment envoyer cette lettre si peu de temps après son anniversaire, quoi ils ont tellement de problèmes qu’ils en oublient leur fille ? Vous imaginez cet espoir détruit quand elle avait enfin reçu cette lettre ? Oh que ça fait mal. On commence bien l’année des 13 ans hein…
Aliénor serra la pièce dans ses mains, comment ? Comment allait-elle faire ?

Depuis qu’elle avait reçu cette lettre, elle ne cessait de la relire, au cas où si les mots changeaient, si elle avait mal compris. Mais rien ne changeait, c’était toujours ces mêmes phrases, ces mêmes mots, ces mêmes lettres qui sans cesse se faisait se former une boule dans sa gorge. La lettre était humide de quelques larmes qui s’écrasaient dessus à chaque relecture. Comment pouvait-elle être forte face à tout cela ? Elle avait essayé d’être forte, de vaincre sa peur de l’eau, mais elle avait bien vu qu’elle n’était rien face à ses peurs. Alors face à ça ? C’était comme un abandon, ils la laissaient là avec une pauvre lettre et une pièce. Aliénor lança la pièce contre le mur d’en face, assise dans le couloir, le dos plaqué contre les pierres froides du château. Le claquement de la pièce sur la pierre raisonna en elle comme dans une pièce vide.

Les larmes coulèrent de nouveau sur ces joues, ces yeux étaient rouges, irrité à force de faire semblant, semblant d’être rieurs comme avant, d’être heureux. Mais elle ne pouvait plus, toutes ces émotions qu’elle essayait d’entasser dans son petit cœur, cela devait exploser. Aliénor cria de toutes ces forces, comme un cri de désespoir d’un loup abandonné par sa meute. Aliénor se sentait seule, tristement seule. Oui, elle avait des amis, qui seraient au près d’elle si elle avait bien voulu leur dire ce qu’il se passait. Mais non, elle gardait tout pour elle. Après tout, les autres ont leurs problèmes et Aliénor les siens, on ne mélange pas tout.

Non elle ne savait pas, elle ne savait pas qu’elle avait éperdument besoin d’aide, elle ne savait pas qu’elle devait en parler pour que cette boule de rage et de déception d’estompe. Non, on ne sait pas tout ça à 13 ans. Pourtant elle l’avait bien vu avec Zoé, parler lui faisait du bien et pouvait régler ces états d’âme. Mais elle ne voulait pas encore impliquer son amie Gryffondor, elle avait déjà beaucoup fait pour elle alors qu’Aliénor avait fait si peu. Ces yeux retombèrent sur la pièce au milieu du couloir. Elle brillait, comme l’étoile du berger qui guide les âmes perdues.

Elle étendit le bras pour la saisir.

-Toujours ensemble ?

C’était les mots de son père. Mais s’il voulait rester auprès d’elle, il n’avait qu’à pas partir ! Aliénor serra les poings. Ses ongles s’enfoncèrent dans la paume de sa main ou ripèrent sur la pièce. Famille de lâches qui fuient face à leur passé. Les chiens ne font pas des chats pensa la jeune fille. Elle ouvrit sa main et regarda la pièce. L’homme représenté dessus s’emblait si fort… Aliénor redressa le menton comme pour imiter cet homme. Rien ne peut lui arriver, il est aussi dur que le métal qui compose cette pièce.

Ces yeux étaient encore rouges et emplis de larmes, elle se sentait tellement lamentable. A l’intérieur, tout son monde, tout ce qui se construisait s’effondrait. Elle était en lambeaux, seule, mal, blessée. Son cœur se serra dans sa poitrine. Elle n’allait plus les revoir ? Elle allait rester toujours ici, enfermée dans ce château sans avoir de nouvelles ? Qu’es ce qu’il allait se passer ? Si les méchants retrouvaient sa mère et finissaient le travail ?

Tout tournait autour d’Aliénor, sa vue devint floue et de nouveau des flots de larmes s’écoulèrent le long de son visage et de son cou.

-Ils m’abandonnent !

Aliénor cria et dans sa fureur déchira en deux la lettre de son père. Elle ne voulait plus en entendre parler. Elle replia ces genoux vers elle et enfouit sa tête dedans, ces cheveux la protégeant du monde extérieur. Seule dans ce couloir, elle ne bougeait plus. Elle avait besoin de temps, mais déjà de tristesse elle passait à colère et bientôt, elle changerait sa façon de voir.

Elle avait vraiment cette impression d’abandon. Pourtant, ils essayaient de faire au mieux au vu de la situation. Mais que voulez-vous, l’adolescence, les changements, ça faisait beaucoup pour la fillette. Elle le comprendra certainement plus tard.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle