Ce matin là, lors de son petit déjeuner, Irene avait assisté à une scène bien étrange. Alors qu'elle trempait sa cuillère dans son porridge, une première volée de hiboux avait fait son entrée. Avec impatience, la fillette avait observé le ciel, pour voir si Dahana, sa chouette boréale, ne se trouvait pas dans le lot. Au lieu de sa petite boule de plume habituelle, un gros hibou Grand-duc, portant une bague violette signifiant son appartenance à Poudlard, s'était écrasé dans son assiette, bec le premier. Sidérée, la petite Aiglonne, la cuillère proche de sa bouche ouverte avait regardé le hibou se redresser avec peine et planter son regard jaune dans le sien. 

Elle avait cligné deux fois des yeux, enfourné sa cuillère, ne voulant pas gâcher la seule portion encore mangeable de son petit déjeuner à présent emplumé, et l'avait posée à côté du volatile. Ce dernier n'avait pas fait un mouvement, continuant de la fixer dans les yeux. Irene avait supposé qu'il avait été sonné par sa chute et qu'il avait du mal à s'en remettre. Quelque peu inquiète, elle avait donc essayé de récupérer la lettre, dans l'idée de pouvoir faire ausculter le hibou libéré au professeur de Soin aux Créatures Magiques avant le début des cours. Seulement, à peine avait-elle fait un geste en direction du rapace, que ce dernier, l'air mécontent, avait fait claquer son bec et s'était prestement envolé, plein d'avoine et de lait, avec la précieuse missive. 

Irene n'avait rien compris à ce qu'il s'était passé, aussi, une nouvelle fois, elle s'était immobilisée quelques micro-secondes, complètement perdue. Puis, elle s'était secouée et, semblant seulement se rendre compte qu'elle était recouverte de porridge, elle s'était levée, avait attrapé un bout de pain sur une corbeille proche et avait commencé à courir vers sa salle commune pour se changer, tout en avalant rapidement son pain, sous les regards goguenards et/ou interloqués de ses camarades. 

Maintenant, après une matinée de cours, elle venait de déjeuner et avait un peu de temps pour elle. La fillette se mit alors en tête d'aller retrouver le hibou pour récupérer cette étrange missive qu'il transportait. Elle avait donc escaladé quatre à quatre les escaliers vers la volière et avait pénétré dans la pièce au parfum... particulier. Dahana fondit sur elle, se posant sur son épaule et donnant un coup de tête affectueux à sa maîtresse. Irene, enchantée, caressa tranquillement sa chouette, lui parlant doucement : 
-Bonjour ma belle ! J'ai pas de lettre pour toi. Je cherche un de tes copains...
Tout en s'expliquant, la fillette regardait autour d'elle, sondant les perchoirs.
-Bingo ! 
Le Hibou Grand-Duc se tenait dans une alcôve à hauteur de tête d'Irene, des restes séchés de porridge collés à son plumage. Irene regarda le hibou avec compassion et s'approcha, malgré les protestations ailaires de sa chouette. Alors qu'elle n'en était qu'à trois pas de l'alcôve, Dahana s'envola dans un grand hululement de protestation qui fit s'agiter tous les hiboux de la volière. Elle passa par la fenêtre et Irene, qui s'était immobilisée pour la regarder, soupira. Il serait bien temps de se rabibocher avec sa chouette, en attendant, elle devait revenir vers le hibou ! 

Son regard revint vers le volatile sale et elle fit deux petits pas vers lui, doucement, pour ne pas l'effrayer. Seulement, alors qu'elle approchait sa main de la patte écaillée, la porte de la volière s'ouvrit et le Hibou Grand-Duc s'envola, assommant à moitié Irene au passage. Cette dernière, sonnée, eu juste le temps de se retourner pour le voir s'enfuir par la porte ouverte, vers le château. Cependant, cette brusque action de retournement, acheva la fillette, qui sentit le sol tanguer puis se rapprocher de ses fesses avant d'arrêter sa chute un peu trop brusquement malgré les nombreuses fientes qui jonchaient le sol encore plus nauséabond à cette hauteur-là. 
-Bien ma veine, maugréât la petite Irlandaise, alors que des étoiles dansaient devant ses yeux. 

Pour mon anniversaire J'avais fait le choix de rester discrète autant que possible. J'avais évité tant bien que mal tous ceux que je savais connaitre sa date de naissance pour éviter qu'ils ne me crient de passer une bonne journée et que tout me monde la remarque. J'ai bien croisé quelques personnes dans les couloirs ayant souvenir de ce jour mais loin de tout attroupement je me sentais plus à l'aise qu'on me le souhaite. Je n'aimais pas quand lors de l'anniversaire de quelqu'un tout le monde dans la salle commune se mettait à chanter en chœur. C'était particulièrement pénible et je n’imaginais pas le malaise de la personne qui subissait cet honneur...

Restant tout de même attachés à la tradition de souhaiter les anniversaires mes parents avaient tenus à m'envoyer une lettre dans laquelle chacun y allait de son mot. Mon père restait toujours fidèle à lui-même, me rappelant que je grandissais et qu'il allait falloir faire de l'année de mes 12 ans une année de réussite mais en me souhaitant malgré tout mon anniversaire. Ma mère n'a pas tari pas d'éloges à mon sujet. Je suis heureuse qu'elle m'écrive, sa présence me manque et sa bienveillance me remonte le moral. Quant à mon frère il sut me faire sourire lui aussi avec un texte plein de bonne intentions et de fautes d'orthographe. Attaché à la lettre il y avait un petit paquet difforme. Ma mère m'avait promis mon cadeau pour les prochaines vacances que je passerais avec eux et mon frère avait choisi de faire de même. Mon père lui n'avait su attendre. J'avais déballé le paquet une fois à l'abri des regards en salle commune. Il s'avère que l'objet en question était d'après les explications liées un rappeltout, un objet qui vraisemblablement devrait me servir. Drôle de manière de me dire que je suis tête en l'air... Je n'en tins pas rigueur longtemps en m'apercevant que la fumée qui l'animait virait au rouge. J'oubliais quelque chose ? Ah ! Leur répondre. Il semblait évident que je me devais de tous les remercier. Je pris une feuille de parchemin sur laquelle je rédigeais un paragraphe à l'intention de chacun. Je la glissais ensuite dans une enveloppe sur laquelle je notais leur adresse.

Je grimpais les escaliers de la tour d'astronomie en regrettant de ne pas m'être plus habillée. Pour voir que nous étions en avril, la brise était particulièrement froide. Quand enfin j'atteignis la volière je remarquais que je n'y serais pas seule. Une jeune fille, rousse, subissait aussi la fraîcheur pour envoyer des lettres. Je n'y fis pas attention et choisis une chouette plutôt alerte pour livrer mon message, je supposais qu'elle n'aurait aucun mal à trouver ma maison londonienne mais craignait tout de même qu'elle ne soit vue si elle n'atterrissait pas de nuit... peut-être savait-elle faire attention à la présence de moldus dans le voisinage...

Soudain j'entendis un grand bruit d'elle et à peine eus-je le temps de me retourner que la rousse était à terre. Je vis un hibou s'enfoncer dans l'escalier. Je décidais que je ne pouvais pas la laisser s'en débrouiller toute seule et avançait jusqu'à être à sa hauteur : "Ça va, tu ne t'es pas fait mal ?"
Aussi je pensais à l'oiseau qui désormais devait être dans le château. Que lui avait-il pis au juste à cet animal ? Je lui demandais succinctement ce qu'elle en pensait : "Pourquoi a-t'il fait ça ?"

Alors qu'elle tâchait de reprendre ses esprits, Irene vit des pieds s'approcher d'elle. Plantée au dessus des pieds, il y avait une personne qui semblait se dédoubler. Une fille semblait-il, mais à ce stade, Irene n'était pas tout à fait sûre. Les mots résonnèrent à son oreille et elle mis quelques secondes à les interpréter puis elle répondit en secouant la tête pour se remettre les idées en place. 
-Oui... 
Elle tourna un regard vers l'ouverture sombre vers laquelle le hibou était parti et haussa les épaules :
-Sais pas. L'est bizarre. Il aurait une lettre pour moi mais veut pas la donner. 
Elle ne s'attarda pas sur les détails de la matinée et le crash dans son assiette. Elle s'aida de la fille qui était face à elle pour se relever en chancelant. Irene la remercia d'un sourire et soupira à l'idée de devoir poursuivre le hibou. Si il se perdait ou se retrouvait coincer, ce serait de sa faute, pourtant elle avait peur de pas réussir à le retrouver. Et puis, si il faisait des cochonneries dans le château, elle était sûre de se retrouver avec un gros savon sur le dos et dans les mains. Et si la missive était importante ? Et si le Hibou ne se laissait jamais attraper ? Quel drôle de comportement tout de même, depuis un peu plus d'un an et demi qu'elle était dans le monde sorcier, jamais elle n'avait vu ça, alors même qu'elle fréquentait la volière plutôt régulièrement ! 

Son regard s'était perdu, soucieux, dans la pénombre des escaliers, mais il revint bien vite dans les yeux bruns de son interlocutrice. Incertaine, Irene ouvrit la bouche, mais ne savait pas trop quoi dire ni que faire. De l'aide pour retrouver ce maudit hibou ne serait pas superflue, mais pouvait-elle décemment demander plus à la jeune fille qui lui faisait face alors qu'elle s'était déjà immédiatement portée volontaire pour la soutenir ? Irene referma la bouche gênée et s'arracha au regard de la brunette. Comme pour retrouver un semblant de contenance, elle se pencha pour ramasser son sac, mais le mouvement trop rapide la fit basculer et la petite rousse se rattrapa sur sa camarde. Confuse, elle se redressa en s'excusant. Puis, les joues rouges, elle se dirigea vers la sortie en expliquant : 
- Vais le chercher. Merci encore. 
Sur sa robe de travail, au niveau de son postérieur, on pouvait admirer une large tâche blanche, grise et verte, mais Irene semblait avoir oublié ce sur quoi elle était tombée? Aussi continua-t-elle son trajet vers la porte, espérant que l'autre fille l'oublierait bien vite. Et surtout en espérant retrouver le maudit volatile qui lui en faisait voir de toutes les couleurs... 

Elle se releva tant bien que mal, visiblement encore perturbée par cette altercation. J'haussais un sourcil en l'entendant parler, visiblement les phrases complètes n'étaient pas son fort... Elle devait être une fille de sorciers, le plus souvent ceux-ci manquaient grandement d'éducation littéraire. Quoi qu'il en soit elle restait compréhensible et j'interprétait vite ses paroles. Un hibou qui refusait de donner la lettre qu'il devait apporter ? C'était étrange...très étrange. Que lui était t'il arrivé à ce hibou pour qu'il fuit ainsi ? Irene n'était pourtant pas du genre à faire peur...pas trop.

Elle voulut parler  à nouveau mais renonça finalement. Puis, elle pris la route pour retrouver ce fameux hibou. Elle avait raison, la lettre pouvait être importante et quand bien même, une lettre perdue faisait toujours des ennuis. Je regardais successivement les autres hibous à moitié endormis, ma main désormais vide et mon sac rangé puis décidais de rentrer aussi. Dans un grand élan d’amabilité je décidais même de suivre la jeune fille et j'entrais avec elle dans la tour. L'escalier était étroit aussi je la laissais passer devant : "Je vais t'aider à chercher. Dans la tour il n'a pu que descendre ou monter, où allons-nous ?"

Je me dis ensuite que nous pourrions nous séparer mais la salle d'astronomie n'était vraiment pas loin et nous saurions trop de deux pour aller y jeter un œil. Aussi je pris l'initiative de le faire, après lui avoir demandé d'attendre quelques instants ou de commencer à descendre sans moi j'avais grimpé les marches aussi vite que possible. J'arrivais essoufflée devant la porte de la salle d'astro' et constatait avec dégoût que le pallier était vide. Je redescendis donc à toute allure quit à brûler mes poumons pour m'assurer que l'autre n'était pas partie sans moi. J'arrivais enfin à l'apercevoir et lui criais pour signifier que j'avais été rapide : "Rien...la haut"