- Je ne sais pas vraiment quoi te dire. Ce genre de conflits ne m’intéressent pas du tout et en plus, ça ne me regarde pas. Mais si tu veux "faire l’héroïne" alors libre à toi de décider quoi faire. J’espère juste que comme je te l’ai dit, tu ne m’attireras aucun ennui sinon je te le ferai regretter.

Je la regardai en fronçant les sourcils, affichant une mine très sérieuse quant aux propos que je venais de tenir. Ce n'était que ma première année ici à Poudlard et je ne voudrais en aucun cas me retrouver exclue temporairement ou pire, définitivement, à cause d’une pauvre gamine qui voulait jouer les héros. Si elle veut prendre des risques, qu’elle le fasse seule dans ces cas-là.
Cependant, une partie de mon cerveau et de mon cœur me soufflait de ne pas penser à ce genre de choses. Qu’il ne fallait pas toujours rester froide et distante avec les autres car cela n’aiderait en rien à améliorer mes relations avec les gens. Si je ne voulais pas rester seule, je devais faire les efforts nécessaires pour paraître la plus sympathique et aimable possible. D’autant plus quand on est dans une maison comme Gryffondor...

- Hum, écoute... Finalement, je veux bien t’aider à calmer les tensions de ce conflit mais pas de la manière que tu as proposé. Je pense qu’aller les voir et s’expliquer en personne avec des mots serait plus efficace et utile. Et si ça dégénère, alors on n’aura pas d’autres choix que d’agir à notre tour. Après tout, on est à Gryffondor, la maison du courage. On ne doit pas réaliser des choses par derrière ou en cachette. C’est notre slogan "de toujours faire face nous-mêmes aux problèmes", non ?

Je lui souris et je me devais d’avouer que c'était bel et bien la première fois depuis mon arrivée dans ce château que je souriais sincèrement, véritablement. Peut-être que finalement, ce ne serait pas une si grave chose que je sois répartie à Gryffondor et non à Serpentard. Cela pourrait même m’ouvrir des portes que je n’aurais sans doute jamais pu ouvrir si j'étais allée là-bas...
En tout cas, cette fille nommée Daisy n’avait pas l’air d'être une fille pénible et insupportable et je commençais progressivement à bien m’entendre avec elle. Qui sait, une amitié pourrait naître après de longues semaines ?

Abigail avait assisté à toute la scène, même de la chute de Daisy. Bien sûr, elle ne put retenir un gloussement de rire car honnêtement, qui ne rirait pas en voyant quelqu'un tomber ? Puis, elle continua à la regarder émettre son discours auprès des élèves qui avaient l'air tout aussi surpris qu'elle. Elle se disait en elle-même ce qui avait bien pu la pousser à la suivre dans ce délire fou d' "instaurer la paix à Poudlard". C'était évidemment impossible qu'une chose pareille puisse arriver dans l'enceinte du château ! Il y aurait toujours une ou plusieurs personnes qui ne s'entendraient pas avec d'autres, ce qui créerait de nouvelles tensions à chaque fois. Abigail finit par soupirer, elle ne savait pas quoi faire exactement alors elle préférait ne rien faire d'insensé et d'idiot. Mais lorsqu'elle vit Daisy sortir une boule puante et qu'elle la lança sur les élèves, elle sursauta de surprise et s'écria:

- Non mais ça ne va pas la tête ! Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça !? T'es bête ou quoi !?

Elle sentit que Daisy lui prit la main et qu'elle lui ordonna de courir, ce qu'elle fit alors. Après tout, elle n'avait pas d'autres choix car, dé gré ou de force, elle aussi était complice dans cette histoire et cela l'irritait énormément. Elles couraient ensemble dans les longs et larges couloirs du château et une fois assurées d'avoir semé les autres élèves, Abigail finit par s'arrêter et la fit relâcher sa main, d'une façon assez brusque.

- Je peux savoir ce qui t'a pris de faire ça !? Toi qui me dit que tu voudrais soi-disant instaurer la paix à Poudlard, mon œil ouais ! Pourquoi tu leur as lancé une boule puante !? Tu veux qu'ils nous cherchent et nous torturent à mort !?

Abigail écoutait attentivement ce que Daisy lui disait, même si au fond d’elle, elle n’en avait pas très envie. Déjà qu’elle s'était forcée à accepter de suivre Daisy dans ses délires fous, il fallait maintenant qu’elle prenne les responsabilités avec elle ? Autant mourir oui !

- Je ne sais pas si finalement c’est une bonne chose de te suivre ou non. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour en arriver là.

Elle soupira et croisa les bras avant de poursuivre d’une traite:

- Écoute moi bien ! Certes, je suis une élève de Gryffondor contre mon gré et à présent, je ne peux rien y faire. Mais ne me force pas à réagir comme si j’étais véritablement une des vôtres !

Un silence tomba entre elle et Daisy. Abigail finit par baisser la tête et ajouta d’une faible voix:

- Je n'arriverai jamais à devenir entièrement une élève de cette maison. C’est bien trop difficile pour moi. Malgré tous les efforts que je fais, ce sera encore et toujours en vain. Je suis désolée.

Elle afficha un léger sourire mais faux qui se voyait à des kilomètres et que même un troll saurait reconnaître. Puis, elle resserra sa prise sur la lanière de son sac à dos et elle fit demi-tour, s’éloignant de Daisy et se rendant au dortoir de Gryffondor. Elle en avait marre d’essayer du mieux possible et qu’à la fin, tout soit gâché. Elle espérait simplement que Daisy la comprendrait.