Ca y est, les vacances étaient terminées, les cours avaient repris. Isaac soupira en marchant dans les couloirs, un livre à la main et sa cape virevoltant derrière lui. Ses talons claquaient et résonnaient tandis qu'il avançait d'un pas rapide. Il était en cours de botanique le matin, puis s'était ensuite directement rendu en salle d'études pour terminer ses devoirs. Bien que l'après-midi commençait à s'entamer, il n'avait pas encore mangé, et son ventre commençait à le lui faire sentir. Il soupira une deuxième fois. Décidément, il faudrait peut-être qu'il commence à faire attention à lui, il se négligeait bien trop que ce soit au niveau de la santé comme de son apparence. En effet, l'on pouvait voir sous ses yeux vairons vert et gris de grandes cernes d'un ton légèrement violet dues à ses insomnies, tandis que ses cheveux bruns étaient en bataille et sa tenue pas bien mise. Il se prendrait un avertissement s'il continuait comme ça, mais il s'en fichait bien. Après tout, Poudlard était une école de magie, pas de stylisme. Qu'est-ce que ça pouvait faire que sa chemise ne soit pas complètement boutonnée, pas bien mise dans son pantalon qui était lui même retroussé pas à la même hauteur pour chaque tibia, qu'on voyait en dessous des chaussettes aux motifs.. étranges, rappelant celles des grands-pères, que sa cravate verte et argent n'était pas bien nouée et que sa cape commençait à tomber d'une de ses épaules ? Ca pouvait étonner, certes, mais ça ne changeait rien à ses capacités intellectuelles ni même à son talent. Et là était le principal. Enfin, la critique vestimentaire n'était pas de mise, pour le moment il se contentait de pester pour lui-même et de jurer dans sa tête. Ce château était ridiculement grand, ils devraient installer des moyens de se rendre d'un bout à l'autre rapidement sans avoir à faire tout un long chemin à pieds ! Personne n'avait donc pensé à une invention aussi simple ? 


     Alors qu'il continuait à se presser, il vit enfin le bout du tunnel. Il était à présent devant ce grand vide duquel il ne valait mieux pas tomber. Avec des escaliers qui bougeaient comme bon leur semblaient, la sécurité des élèves n'était vraiment pas la priorité ici ! Quoiqu'il en soit, il commença à descendre les escaliers assez rapidement pour se rendre dans la grande salle, quant ces derniers commencèrent à bouger. Ne s'y attendant pas, il laissa échapper un léger cri de surprise en s'accrochant à la rambarde pour ne pas perdre l'équilibre et tomber dans le vide. Une galère, une galère, ce château était vraiment mal foutu ! Plus il y restait, plus il se disait qu'il aurait dû aller à Durmstrang. Enfin, il était tout simplement de mauvaise humeur ce jour, mais il était tellement plus simple de se plaindre et de maudire un établissement entier que de se remettre en question. L'escalier continuait à bouger n'importe comment, mais maintenant qu'il s'y était habitué, Isaac se redressa et vit qu'une jeune fille était dans la même situation que lui, dans ce même maudit escalier. Apparemment, il n'était pas le seul à passer une mauvaise journée. 

Les cours avait repris depuis une semaine. Hestia, durant cette simple semaine, avait réussi à finir sa collection de chocogrenouilles et piéger une de ses camarades diaboliques ! Comment un semestre pouvait mieux commencer ?! C'était impossible, oui ! Tout était parfait ! Elle commençait finalement à se plaire à Poudlard, à Gryffondor et avait oublié son précieux club de théâtre.. Même cela lui manquait, par moment. "Il y a un club théâtre ici.. Tu n'auras qu'à t'y inscrire l'année prochaine : c'est un peu tard, cette année". Tard.. Après tout, quatre mois étaient passés et il restait six mois.. C'était encore le début de l'année, non ? Peut-être pourrait-elle s'y inscrire, en fin de compte ! "Tu sais où on s'inscrit ?". Cette simple pensée la découragea immédiatement : elle ne savait pas où se trouvait les inscriptions et ne pouvait donc pas y participer.. Mais si elle demandait où ça se passait ? Ah ! Sa conscience n'avait pas prévu une telle possibilité ! "Et si.. Il n'y avait plus de place ?". Oh non ! Ce serait la fin du monde !!

C'est pourquoi une Andrew rêveuse se dirigeait vers son cours de l'après-midi : elle était trop occupée à débattre avec sa conscience pessimiste. Et si quelqu'un abandonnait ? Et s'il était trop tard ? Et si c'étaient des petites scénettes ? Et si ? Et si.. Et si.. ? Les issues ne manquait pas !

Et c'est l'esprit engourdi par ces philosophies que la brunette sentit soudainement le sol bouger.. Que se passait-il ? Un tremblement de terre ?! Il lui fallut une seconde pour comprendre qu'elle était dans les escaliers.. Et une seconde encore pour comprendre qu'ils bougeait ! Ses réflexes finirent par agir et elle agrippa la rambarde de toute sa poigne, paniquée à l'idée de tomber. En agrippant ainsi la pauvre rambarde, cependant, elle s'était retrouvée nez face au vide. À l'horrible vide des escaliers.. Et en avait clairement la nausée. "Ne regarde pas en bas, ne regarde pas en bas..". Elle ferma les yeux, comme si cela changerait quelque chose à la situation, crispa ses mains de plus bel sur la rambarde et reprit ses mille et une interrogations : et si elle tombait ? Et si l'escalier s'amusait à se retourner ? Et si elle lâchait prise ?! À sa dernière pensée, elle vint soigneusement enrouler ses bras à l'aveuglette autour de cette rambarde, puis.. Plus rien.

La petite Gryffondor entrouvrit curieusement un œil.. L'escalier avait arrêté de bouger ! "Et si il recommençait ?!". Il fallait qu'elle le quitte au plus vite !

Elle se précipita alors de descendre et.. Loupa une marche : ce maudit escalier avait repris ses mouvements ! La fillette chuta alors maladroitement sur deux autres marches avant de percuter de plein fouet un autre garçon. Les deux enfants dégringolèrent ensemble les marches, se rapprochant dangereusement du vide.. Comment était-elle censée stopper cette course effrénée ?! La brunette ne parvint qu'à agripper la victime de sa chute, totalement paniquée, quitte à enfoncer ses ongles dans sa peau. Elle n'avait pas conscience que cela ne lui serait d'aucune utilité : tout ce qui lui importait maintenant était de s'attacher à quelque chose, n'importe quoi.

Le jeune garçon, qui s'était redressé et avait ainsi aperçu la jeune fille, afficha un léger rictus moqueur. Elle semblait si effrayée, et la voilà qui descendait les marches à vive allure comme si elle redoutait que cet incident se reproduise. Et dire que les Gryffondors sont réputés pour leur courage et leur bravoure, celle-la ne semblait posséder aucune de ces deux caractéristiques ! Alors qu'il venait de poser un pied sur le côté pour se retourner et attendre que les escaliers tournent jusqu'à l'endroit où il souhaitait descendre, il vit du coin de l’œil quelque chose de noir. Par réflexe il regarda cette chose, et ne tarda pas avant d'afficher une expression totalement abasourdie en voyant que cette cruch-.. maladroite avait loupé une marche ! Il aurait bien aimé se décaler sur le côté et la laisser seule dans cette galère, mais c'était sans compter le fait qu'elle tombe directement sur lui et l'entraîne avec elle ! Elle avait bien choisi son moment elle, pile quand les escaliers s'étaient mis à bouger.. S'ils tombaient de là, c'était la mort assurée ! Il avait fait tomber son livre au moment où il se prit la jeune fille de plein fouet, et était à présent en train de dévaler le reste des marches.. et à cela l'on pouvait ajouter le fait que ses mouvements étaient limités par l'emprise de la gryffone qui lui enfonçait ses ongles dans la peau, mais quelle plaie ! Que faire ? Que faire ? Il n'était même pas ne serait-ce qu'envisageable que sa vie se termine aujourd'hui, et encore moins de cette manière, il n'avait aucunement l'envie de rejoindre sa mère de sitôt ! 

Cet état d'alerte avait éveillé tous les sens d'Isaac, et instinctivement il leva la main gauche, sachant qu'il y avait les pieds de la rambarde proche de lui, tandis qu'il entoura la jeune fille de son bras droit et agrippa son épaule afin de la forcer à rester collée à lui. Elle était celle qui les avait mis dans cette galère, elle ne faisait rien pour les en sortir, alors qu'elle ne le gène pas en partant dans tous les sens ! Il avait besoin qu'elle reste collée et ne s'éloigne pas pour qu'il puisse au moins bouger correctement les membres qu'il pouvait. C'est alors qu'il sentit une vive douleur à la main gauche, il venait tout juste de se prendre un pied de la rambarde en pierre. Il aurait bien aimé s'en plaindre et jurer, mais malheureusement, il n'avait pas ce luxe pour le moment. Au contraire, cette douleur lui permit de se repérer, de savoir qu'il ne s'était effectivement pas trompé et qu'il pouvait tenter de s'accrocher là pour ne pas tomber. Sa vue ne lui était pas le plus utile pour le moment vu l'instabilité de la situation dans laquelle il se trouvait, il fallait donc se repérer avec ce que l'on possédait. Après s'être pris peut-être encore deux ou trois coups à la main, il parvint finalement à s'accrocher à un pied. Cela ne dura pas et il fut rapidement ré-entraîné dans la chute, n'ayant pas pu soutenir le poids de leurs deux corps, mais ce court moment avait permis de les ralentir, et il parvint à s'accrocher au pied qui suivait. Profitant de cette même courte pause, et afin de ne pas faire la même erreur, il cala son talon droit contre une marche pour soutenir leurs poids, ce qui poussa les deux jeunes à faire une rotation.. et le dos du Serpentard se prit ainsi le reste de la rambarde de plein fouet. 

Ils avaient arrêté de bouger. Isaac soupirait assez fort, essoufflé, et encore sous l'angoisse de ce qu'il venait de se passer. Cette dernière devenait de plus en plus rapide d'ailleurs, il avait de plus en plus de mal à respirer. Il tremblait, sa vue commençait à devenir floue, et poussa un long soupire à la fois de soulagement mais également afin de reprendre son calme. Sa main droite se retira doucement de l'épaule de la Gryffondor, il la passa dans ses cheveux afin de les relever puis sur ses yeux afin de les sécher avant qu'une quelconque larme ne coule. Il avait chaud, son sang n'avait fait qu'un tour, son coeur battait si vite. Sa main gauche restait néanmoins accrochée au pied, comme si la menace de tomber était toujours présente. Il leva la tête vers le plafond, soupirant une deuxième fois, puis la baissa lentement vers sa droite, vers le vide.. et vit que la marche sur laquelle avait pris appui son pied était la dernière. 
Un instant. 
S'il avait fait le même mouvement un instant après, il n'aurait pu prendre appui et serait tombé dans le vide. Cette simple pensée lui glaça le sang. Il voulait crier, il voulait hurler, jurer, insulter... Il voulait se déchaîner sur cette pauvre idiote, la briser. Il voulait en finir avec elle, mais mieux valait ne rien faire pour le moment, puisque l'escalier n'avait même pas encore fini de bouger. Alors il plaça de nouveau sa main droite dans le dos de la jeune fille... puis tira violemment sur ses vêtements pour qu'elle se détache de lui et fit en sorte qu'elle se retrouve dos aux marches et face à lui. L'une des caractéristiques physiques d'Isaac était ses yeux, non seulement par le fait qu'ils étaient vairons, mais également pour l'incroyable mépris qu'ils pouvaient dégager. Et c'était actuellement le cas, jamais il n'avait été aussi énervé, jamais il n'avait eu plus envie de frapper une personne, de la détruire psychologiquement. Jamais il n'avait ressenti un tel mépris envers quelqu'un, pas même envers des abrutis qui s'amusaient à embêter sa petite-sœur. Les mots ne sortaient pas. Frustré, il l'était tellement que les mots ne sortaient pas. Il la dévisagea, soupira une nouvelle fois, puis put continuer. 

« Toi.. T'es.. Purée.. Mais bordel ! Tu peux pas faire attention ?!! Tu.. Tu t'rends compte qu'on aurait pu y passer ?! Comment c'est possible d'être aussi incapable que toi ?! » 

Tout était confus. Ni haut ni bas, ni droite ni gauche, ni avant ni arrière.. Juste cette désagréable sensation de chute. Ce n'était pas la deuxième fois, ni même la troisième.. Mais c'était la deuxième fois qu'elle se prolongeait. Se prolongeait dangereusement, accélérant la vitesse à chaque marche. Allait-elle résister au choc, cette fois-ci ? L'affreuse douleur de lorsqu'elle avait chuté pour la première fois revint soudainement : une énorme migraine empreinte de l'horrible sensation de s'être arraché le visage. La vision de ce balai, de l'expression du visage de son cousin, du sol qui se rapprochait.. Tout revint d'un seul coup.

D'un seul coup, elle retournait à ses quatre ans. D'un seul coup, elle avait peur des balais. D'un seul coup, elle avait peur des hauteurs. D'un seul coup, elle avait peur des créatures ailés.

D'un seul coup, elle avait peur.

Peur de son cousin. Peur d'Isaac. Peur de sa chevelure ensoleillée. Peur de ses yeux rieurs.

Ses doigts lâchèrent leur étreinte. Elle se recroquevilla, tétanisée par la Peur, la peur de subir, à nouveau, un tel choc. Elle revit Isaac, son regard désemparé, incapable de faire quoi que ce soit. Incapable d'intervenir. Incapable de stopper cette chute effrénée.

"Incapable".

Elle avait été seule face à son Destin.. Et elle le serait maintenant aussi.

"Non, pas seule".

La fillette frémit au contact de la main chaude de l'Inconnu. Elle n'était pas seule. Cette simple pensée suffit à lui raviver sa faible lueur d'Espoir : elle n'affronterait pas son Destin seule. Sa résignation s'évapora en même temps que son désespoir. C'était tout ce dont elle avait besoin : une protection, un contact, une simple présence. Maternelle ou pas, cela lui conférait tout de même un sentiment de sécurité, de non-solitude.

Elle n'était pas seule.

Hestia se surprit à esquisser un sourire en formulant cette pensée. La dégringolade ne désirait pas s'arrêter mais la confiance était revenue. La confiance que, cette fois, la chute s'arrêterait.. Ce qui fut le cas.

La main chaude disparut mais pas le sourire de la jeune fille. Lorsqu'elle osa ouvrir les yeux, cependant, elle sentit une main la tirer vers l'arrière.. "NON !". Elle en avait marre. Elle avait déjà été contrainte de faire une descente involontaire et voulait décider d'aller dans la direction qu'elle voulait. Or, sa paralysie revint. Elle se retrouva ainsi face à un Serpentard qui semblait énervé..
Très énervé.
Trop énervé.

Ses paroles étaient floues. Elle voyait qu'il lui hurlait dessus mais ne parvenait pas à saisir le sens de ses paroles, trop obnubilée par une autre pensée : "Une chute ne peut jamais bien finir". La première fois, c'était elle qui s'était ruée sur Isaac à coup de remarques cinglantes.. Maintenant, c'était elle qui était la victime de ses remarques, de toute cette colère.

La seule chose qu'elle réussit à faire fut de s'asseoir sur l'une des marches et de laisser des larmes couler, abattue. "Non, il ne faut pas qu'il te voit". Il ne fallait pas qu'il la voit comme ça. L'escalier n'avait pas cessé sa course, il n'y avait nul échappatoire. Elle ne pouvait plus se cacher. Elle se contenta de cacher son visage de ses mains, ne trouvant pas d'autre solution.

Il voulait la frapper. Il voulant tant la balancer dans le vide, mais cela ne serait non seulement pas raisonnable, mais il en finirait pénalisé, peut-être même expulsé. De plus, il n'aimait pas se laisser dominer par ses sentiments, en l'occurrence, la colère. Il soupira, encore et toujours, fermant ses yeux et en étant toujours devant la Gryffondor. Il inspira, expira, reprit le contrôle de sa respiration, puis rouvrit les yeux. Ils étaient toujours aussi sévères, aussi méprisants, mais aucune parole cinglante ne sortit cette fois. A l'inverse, il se contenta de regarder la jeune fille dans les yeux une dernière fois, puis se redressa en s'appuyant sur la rambarde. Il se mit ensuite à monter les escaliers toujours en mouvement, toujours en prenant appui, et ramassa son livre qu'il avait fait tomber lors de sa chute. Ca ne servait à rien de lui crier dessus, de se venger en la frappant ou une autre connerie du genre. De toute manière, ils avaient tous les deux survécus, et il ne pouvait changer ce qu'il s'était passé. Ca ne servait à rien de continuer à rester énervé, à lui en vouloir, ce n'est pas comme si elle l'avait fait exprès.

Bien qu'il se disait ça, il n'en restait pas moins rancunier vis à vis de la demoiselle. Après tout, même si elle ne l'avait pas fait avec pour objectif de nuire, il n'en restait pas moins qu'elle avait mis sa vie en danger. Par conséquent, il ne souhaitait pas s'approcher à nouveau d'elle. Ajoutons à cela qu'il venait à peine de lui hurler dessus, l'ambiance était tendue, il n'allait certainement pas venir s'asseoir à côté d'elle. Il s'assit alors sur les marches sur lesquelles il se trouvait à cet instant, un peu plus haut, pour attendre que l'escalier finisse de bouger. Il la voyait en bas, assise dans son coin, recroquevillée. Pleurait-elle ? Bien fait, au moins elle retiendrait la leçon.  

Ce moment calme, après la tempête, était tout ce dont avait besoin Isaac pour reprendre totalement ses esprits. Il tourna son regard, observant entre les pieds de la rambarde les différents élèves bouger d'un endroit à un autre, et ainsi de suite. Il se demandait d'ailleurs si quelqu'un les avait vu, et il leva ainsi la tête. Il ne vit personne. En même temps, l'incident était terminé. Peut-être que le fait d'avoir sauvé une élève lui aurait permis de gagner quelques points ? Il soupira pour la énième fois. Peut-être qu'avoir été vu par un professeur aurait été plus profitable, finalement. 

« Arrête de pleurer. »

Ces maudites larmes n'étaient pas de l'avis de sa conscience.

« Arrête de pleurer, andouille ! C'est un truc de fillette ! »

Mais ce n'était pas de sa faute ! C'était ces maudites larmes qui coulaient sans même qu'elle leur en donne la permission !

Tout ce qu'elle trouva à faire fut d'enfoncer de plus bel son visage dans ses mains, espérant que celles-ci absorberaient les larmes. Il ne fallait pas qu'on la voie dans cet état : ça ruinerait totalement sa réputation et elle passerait pour une faible partout où elle irait !

« Évite d'en venir aux sanglots : le Serpentard est toujours là. »

Le Serpentard.. L'imbécile qui avait osé la toucher et qui lui avait crié dessus ?

« Et qui t'as sauvée.. »

Sauvée.. Sauvée sa peau, oui : il avait immédiatement commencé à lui hurler dessus après !

Hestia se concentra sur son brin de colère et serra son visage de ses doigts fins : il fallait de la haine pour chasser les larmes ! Elle tendit l'oreille, en attente d'une autre insulte qu'elle écouterait, cette fois, mais.. Rien. Pas même un mot. Juste des pas. Des pas qui résonnaient sur les marches des escaliers, qui semblaient monter..

« Il passe dans ton dos pour te pousser ! »

A cette réflexion, la brunette se colla immédiatement à la rambarde de droite qui était juste à côté d'elle pour encercler un pied de celle-ci de son bras droit : elle avait peut-être arrêté de pleurer mais ses yeux devaient être terriblement rouges suite à la menace des sanglots. Elle essuya rapidement les traces qu'avaient pu laisser ces larmes puis planqua sa tête sur ses genoux afin de cacher au mieux son visage.

Recroquevillée et solidement attachée, elle n'osa plus bouger, se préparant juste au choc.. Pourtant, rien. Profitant de ce retard, elle déplia les jambes sur la prochaine marche afin d'avoir un appui supplémentaire.. Toujours rien. Ah si, quelque chose ! Une légère secousse vers la gauche, puis.. Rien. Encore du rien !

La fillette osa lever timidement les yeux. L'escalier avait enfin arrêté sa course effrénée. Allait-il repartir comme pour la dernière fois ? Non, les probabilités étaient trop faibles. Quoique..

Elle se précipita de descendre les dernières marches avant que ses pensées ne lui fassent changer d'avis. Ouf, une plate-forme qui ne bougerait pas ! Le rêve ! Hestia se garda cependant d'embrasser celle-ci : sa fierté avait déjà pris un trop grand coup !

Elle prit simplement le temps de se tourner vers le Serpentard afin de lui adresser brièvement son regard plus noir et poursuivit rapidement sa route : elle ne voulait plus revoir ces maudits escaliers avant un millénaire, au moins !

« Et comment tu vas rentrer dans tes dortoirs, ce soir ? »

FIN DU RPG