Inscription
Connexion

13 juin 2019, 20:26
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
avec William Barckeley
Le 12 juin 2044
Avant le Couvre-Feu

1ère année


Le Monde endormi. Adaline errait dans le Monde endormi. Les couloirs. Alors qu'il était tard. Dans une vingtaine de minutes, il faudra qu'Adaline soit retournée dans son dortoir. Couvre-feu oblige. Ce couvre-feu ne l'avait pas dérangée, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il l'emprisonnait. Et l'envie de le briser germait en elle. Bien que cela s'avère difficile : Adaline n'avait pas de cape d'invisibilité. Rien pour se cacher. Se cacher. Adaline avait de plus en plus souvent de se cacher. D'ailleurs, ça faisait maintenant plus d'un mois qu'elle n'avait pas vu Térésa. Plus d'un mois qu'elle tentait de s'échapper de son propre Esprit plus que de l'école. Plus d'un mois qu'elle se languissait de rentrer. Plus d'un mois qu'elle avait appris ce qui se passait d'ailleurs. Mais plus d'un mois qu'elle ne comprenait pas.

Elle voulait rentrer. Cambridge lui manquait plus que la petite Serdaigle qu'il l'avait accompagné jusqu'à Ça. Jusqu'au 2 mai où tout changea.

Alors Adaline errait. Elle et ses pensées. Elle et ses sentiments mal gérés. Elle et sa persistante envie d'exploser. Même si, le 12 juin 2044, Adaline ne ressentait plus ni Feu ni Glace. Elle errait. Elle avait d'ailleurs attaché ses cheveux noirs en une queue de cheval, très haut sur sa tête, et sa queue de cheval errait derrière elle. Dans son Esprit ses pensées erraient.

Elle était descendue de son dortoir, cinquième étage, et avait erré dans les couloirs du cinquième étage. Elle ne pensait qu'à chez Elle. Cambridge.

Ensuite, elle emprunta des escaliers, sans vraiment savoir où ils l'emmèneraient. Ils bougèrent. Est-ce qu'elle arriverait à arpenter les couloirs du quatrième étage ? Finalement, oui. Elle déboucha dans un couloir sombre. Elle tourna. La Salle de Bal lui faisait face. Et les souvenirs remontèrent. Mars. Ce fut en mars qu'elle vit William pour la dernière fois. Et pourtant, elle y avait pensé. Adaline avait vécu ses rencontres avec William comme la liberté. Même si chaque échange semblait sur le fil du rasoir.

Elle y était retournée, dans cette Salle de Bal. Ça ne s'était pas passé comme prévu. Ce n'est pas William qu'elle y avait vu.

Elle avait ralentit, devant la porte de la Salle de Bal. Elle avait même laissé ses doigts frôler la porte. Puis, en secouant sa tête et sa queue de cheval, elle partit. En courant. Adaline courrait dans les couloirs du quatrième étage de l'école magique qu'était Poudlard, cette Prison, ce lieu sombre.

Devant les escaliers qui menaient au troisième étage, elle s'arrêta. Elle se cassa en deux en posant ses mains sur ses genoux. Essoufflée. Elle se posa la question :
*Qu'est-ce que je ressens ?*
Elle n'eût pas la réponse. Mais elle descendit quand-même.
Et maintenant, Adaline était au troisième étage. Le Monde était toujours endormi. Le résonnement des pas d'Adaline sur la pierre froide en faisait fi. Le Monde était endormi, et Adaline marchait sur lui.

D'autres bruits de pas.
Le cœur d'Adaline se serra.
Face-à-Face.

« William. »
Dernière modification par Adaline Macbeth le 27 sept. 2020, 16:55, modifié 6 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

16 juin 2019, 21:37
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi


-"Adaline...

Je ne m'attendais pas à la voir. Je ne m'attendais plus à la voir. Il faut dire qu'avec les événements récents, je n'ai pas pensé à retourner dans la salle de bal. J'ai passé le plus clair de mon temps à me demander ce qui allait se passer ensuite. 
Depuis la fin des examens, le temps s'allonge et s'étire de façon interminable. Chaque seconde qui passe, je me demande pourquoi on nous garde dans le château alors qu'on pourrait rentrer chez nous. 
Je veux parler à mes parents, je veux qu'ils m'expliquent ce qui se passe.

Ici les adultes sont tous nuls. Je repense à ce qui s'est passé avec Mr Briggs hier, puis chasse ces pensées de ma tête. Non vraiment, il n'y a rien à sauver dans ce château. 
J'ai pu envoyer ma lettre à Erin, j'espère qu'elle me répondra vite. Il ne faudra pas que Maman apprenne que je lui ai envoyé une lettre, elle pourrait se fâcher, si ça se trouve, Erin est une née-moldue. 
Qu'est-ce qui me prend? Qu'est-ce que ça ferait si c'était une née-moldue, ça n'a aucune importance, enfin je crois. 

Adaline est toujours debout à l'opposé du couloir. Je m'avance vers elle, et je souris. Elle est bien l'une des rares enfants avec qui je m'autorise à sourire, si ce n'est la seule, excepté mes frères. Je ne pense pas encore pouvoir la considérer comme une amie car j'ai une haute considération de l'amitié. En revanche, je pense l'apprécier, tout ce que nous nous sommes dit l'un sur l'autre nous a irrémédiablement rapprochés. 
Nous sommes comme des aimants, une de nos faces nous attire l'un à l'autre, mais si nous montrons l'autre côté, alors il y a opposition.

Arrivé à sa hauteur, je ne sais quoi dire, j'aimerais parler avec elle de ce qui se passe en ce moment, mais je ne sais comment aborder la chose. Peut-être a-t-elle aussi reçu une lettre de l’extérieur ? Peut-être a-t-elle des informations que je ne possède pas encore. Je devrais essayer de savoir. 
Je regarde le sol, je me rends compte que je ne me soucie guère d'elle, mais plutôt de moi. J'ai l'intention de l'utiliser pour me rassurer. 
Je secoue  légèrement la tête, non ce n'est pas vrai, je m'intéresse à elle. J'essaye de m'en convaincre. Je lève les yeux vers elle:

-Tu... ça va? "

Je n'ai rien trouvé de mieux à lui dire après plus d'un mois d'absence. La discussion ne va pas s'éterniser, l'heure du couvre-feu approche à grands pas et nous sommes tous les deux à au moins 5 ou 10 minutes de nos salles communes respectives. Il va falloir être concis dans ses sentiments.
Il va falloir que nous nous parlions plus qu'avec des mots.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

17 juin 2019, 14:17
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
Adaline avait Vu, elle avait Vu William, et elle pensait en avoir d'ailleurs Vu assez pour considérer le connaître. Elle ne savait pas comment le considérer. Était-il un ami ? *Sûrement pas* Et pourtant, à sa Vue, le cœur d'Adaline se souleva pour tenter de sortir de sa bouche. Il aurait probablement aimé pouvoir remonter les tuyaux et les parois visqueuse à l'Intérieur d'Adaline pour remonter dans sa gorge et qu'elle puisse enfin le dégueuler pour le libérer de toutes les tensions, émotions, sentiments qui l'assaillaient. C'était comme ça, à peu près, qu'elle imaginait son principal organe vital. Ces derniers temps, elle se Le demandait : qu'en était-il de son cœur ? Était-il en bonne santé ? Il avait tendance à subir le moindre petit bouleversement et à s'emballer.
Est-ce que c'était ça, grandir ? Est-ce que ça faisait mal au cœur, grandir ?
C'est ce qu'Adaline, 11 ans, ne cessait de se demander, depuis...
Que Poudlard était devenu Pire encore.
Que Poudlard était plus étouffant qu'il ne l'avait jamais été.
Que Poudlard mettait toujours son cœur à mal.

Elle secoua la tête. Sa tête sur laquelle avait poussé une queue de cheval. C'est de ça qu'elle se parait tout le temps, depuis qu'elle était revenue de Cambridge, fin Avril. C'est de cette arme qu'elle se servait pour ralentir les effets des Autres et d'Elle-même sur son mental. D'une simple queue de cheval noire et d'une mèche dérangeante, qu'elle trouvait rassurant de pouvoir ranger derrière une oreille ou l'autre quand bon lui semblait. Quand la situation devenait stressante, intimidante. Quand elle souhaitait disparaître. Ou exploser. Mais cette fois : elle n'eut pas besoin d'user de ces nouvelles armes. En fait, William n'était jamais une agression.
Il soulevait son cœur à l'aide d'une étrange sensation. Mais seulement parce qu'il était devant elle. Il n'avait jamais ce pouvoir autrement : c'aurait été effrayant. Elle esquissa un sourire, lui rendit le Sien.

Mais son Cœur n'arrêtait pas de se soulever. Il montait et redescendait, il bougeait dans cavité et touchait toute ses parois. Il donnerait presque la gerbe à Adaline. Mais est-ce que ce n'était pas ce qu'il voulait ? *Reste là* Et puis, alors qu'Adaline fondait ses yeux sombres dans ceux de William, ils étaient d'ailleurs tout aussi sombres si ce n'est plus, son Cœur s'arrêta. Sûrement était-ce dû à la question aussi rassurante qu'inquiétante du petit garçon, « ça va ? » et ce suffit à calmer les élans d'un Cœur mystérieux, capricieux.

Elle ouvrit la bouche. Elle allait répondre quelque de stupide. *J'sais pas, et toi ?* Avant qu'un vent froid ne parcoure le couloir en n'oubliant pas de passer sous sa robe de sorcier. Un vent froid. Le vent du Couvre-Feu. Adaline n'avait pas le temps de laisser ses Mots se désordonner. Pas le temps de rester Vague. Même si elle l'aurait sincèrement souhaité.
Être concise l'effrayait. Pourtant...
« C’est trop bizarre. J’ai envie de rentrer. Mais je sais pas ; je crois que ma famille s’entend pas. J’en sais rien, en fait. On m’a rien dit. Juste que j’étais… une Sang-Pur. Je sais pas, mais j’crois que… C’est mal. »

Effectivement. Elle avait parlé droit, juste. Inhabituel. William en serait sûrement étonné, autant qu'elle le fut quand le maigre flot de paroles incertaines se déversa de sa bouche. *Chez moi* Elle avait irrémédiablement envie de rentrer. L'échéance se rapprochait, mais si Lentement. Elle se sentait retenue, mais avait-elle le droit de le penser ? Et puis. Elle ne savait pas ce qui se passait chez elle. Elle ne reçu qu'une Satané Lettre. Une seule.
Elle ne suffisait pas.

« C’est comment pour toi ? »
Dernière modification par Adaline Macbeth le 27 sept. 2020, 16:55, modifié 2 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

18 juin 2019, 13:12
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
L'air souffle dans les couloirs, et pendants quelques instants, c'est le seul bruit que l'on peut entendre. Enfin, pas exactement, espacés de quelques secondes, d'autres bruits peuvent faire leur apparition. Un son de pas lointain, une porte qui grince, une goutte d'eau qui tombe, le bois qui craque, un concert de bruits blancs. Pourtant, malgré tout cela, on est très loin de l'agitation qui peuple usuellement les couloirs. 
Il n'y a pas de rire, de pleurs et de conversations étouffées. Non, il n'y a qu'Adaline, moi, et notre silence pesant.

Elle ne tarde pas trop à répondre à ma question même si elle a vraisemblablement réfléchi à sa réponse. Quand elle prononce le mot "Sang-Pur", ma gorge se noue. Alors elle aussi? Je pensais que nous serions très peu. C'est vrai, quand j'entends mes camarades, la plupart ont un parent, ou du moins des ancêtres moldus. Il faut croire que ce n'est pas si rare que ça des Sang-Pur. Je ne sais pas pourquoi, cela me gêne un peu. 

J'ai envie de lui répondre que moi aussi, mais j'ai un blocage. Maman m'a dit de ne pas le crier sur tous les toits, mais après tout, Adaline, ce n'est pas tous les toits. 
Je comprends ensuite pourquoi Maman nous a demandé à Michael et moi de rester discrets, car Adaline semble penser qu'être Sang-Pur est mal.

-"Pourquoi ta famille se dispute? Moi j'ai reçu une lettre de mes parents il y a deux jours.

Je suis encore un peu réticent à l'idée de lui annoncer que je suis aussi Sang-Pur, mais je lui fais confiance, et je dois lui partager mes connaissances sur le sujet, celles que m'ont transmises les parents.
Ma bouche s'ouvre et se ferme deux trois fois avant d'articuler:

-Non, je ne crois pas que c'est mal. Je crois même que c'est plutôt bien. Maman m'a dit que j'étais chanceux de l'être devenu. Elle m'a dit qu'il ne fallait pas écouter ceux qui pensent que c'est mal. J'ai confiance en mes parents, ais confiance en moi! "

Je lui fais un sourire rassurant, mais au fond de moi, je me pose les mêmes questions. Est-ce-que c'est si bien que ça? Si oui, pourquoi tant de personnes dénigrent ce statut? Est-ce que c'est parce qu'ils sont jaloux ? Sûrement, et puis être Sang-Pur ne veux pas dire qu'on déteste les nés-moldus. 
Il est certain que j'ai une certaine réticence face aux moldus, mais je n'irais pas jusqu'à leur faire du mal, et si leurs enfants est sorcier, alors c'est déjà bien. 
Mes jambes fatiguées par l'activité de la journée, je m'adosse contre un mur et me laisse glisser. Ma chemise est retenue sur le mur et je me retrouve l'espace de quelques secondes, ventre nu.
Cela me rappelle ma première rencontre avec Adaline, et l'idée que je l'apprécie peut-être plus que je ne saurais l'admettre me traverse l'esprit fugacement.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

22 juin 2019, 22:24
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
Un flot chaleureux empli Adaline, alors que le vent frais traversait toujours le couloir de long en large. Ce n'était donc pas le vent qui venait de réchauffer le Corps tout entier d'Adaline d'une seule bouffée. *C'était quoi ?* C'étaient les mots de William. « Je crois que c'est même plutôt bien. » *Quoi ?* C'était la première fois qu'on lui tenait ce genre de discours. La toute première fois. La première fois qu'on sacralisait le Sang-Pur. La première fois qu'on emplissait Adaline d'un flot de chaleur. Familier. C'était à ça que ça ressemblait, se sentir en sécurité ? C'était étrangement lumineux et chaud, doux. Elle imaginait le Soleil irradier sa peau ou sa mère la couvrir de son épaisse couette, chez Elle. Et ce fut comme si William venait de la couvrir d'une couette rembourrée de mots. Ces mêmes mots qui ne s'arrêtaient pas de couler le long de la Peau d'Adaline comme l'auraient fait les rayons du Soleil. C'était tellement doux et chaud qu'Adaline plissait les yeux et retroussait le nez. *Débile* Ça lui donnait une expression bizarre qu'elle chassa rapidement de son visage, sur les derniers mots de William.
Elle se tourna vers Lui, planta ses yeux dans les siens. Ce n'était que très rare entre eux : mais Adaline avait oublié leurs manières de faire. « Ais confiance en moi. » *D'accord* Elle pensa. Immédiatement, elle plaça en lui sa confiance. L’entièreté de cette dernière. Ou peut-être pas. En fait, Adaline ne contrôlait pas et ne savait pas doser ses sentiments et ses attraits à ses derniers. Elle ne savait pas en quoi est-ce que donner sa confiance consistait. *J'lui fais confiance*

Et puis, William tomba au sol. Il s'y laissa tomber. En le regardant faire, Adaline aperçu sa peau nue, et détourna le regard. Elle laissa ses billes sombres se promener dans les coins et recoins tout aussi sombres du couloir. *C'est naze* Se trouver près de William et sa chaleur irradiante renforçait son aversion pour cette école. Cette école, et les Autres élèves.
Elle ne pensait même plus à Térésa, la petite fille qui l'avait accompagnée, au Début. Elle n'avait plus envie de la voir.
Elle voulait juste se sentir proche de cette Chaleur. Elle voulait retrouver son environnement familier. Et, après qu'elle aie détaillé et taillé la moindre pierre du sol, alors que son esprit fusait et que ses oreilles sifflaient, elle décida de s'asseoir. Adaline prit alors place, par terre. Elle s'était assise en face de William, en se déplaçant presque sur la pointe des pieds, pour rejoindre le mur qui lui était opposé.

*Eh !* Elle eut envie de protester, alors qu'elle secouait la tête. Elle venait de s'asseoir, elle ramena ses deux jambes contre elle. Et sa robe de sorcier les abandonna. Les laissant nues. A nu. Elle frissonna, protesta, dans un petit grognement. Et puis... La Chaleur qu'il l'avait incendié n'était plus Là, elle ne chauffait plus son Cœur ni son Corps. Elle eut envie de protester. Mais les derniers mots de William résonnaient encore. « Ais confiance en moi. » *D'accord* Elle pensa, encore.

Le vent souffla sur ses jambes nues. Ses sentiments à nus. La chaleur ne l’irradiait pas, le vent la faisait trembler. Il menaçait même de la faire tomber. *Le Couvre-Feu.*
« Ma famille... En fait, j'sais pas. J'ai reçu qu'une seule lettre. Trop naze. »
La voix d'Adaline se voulait ferme. Elle se voulait aussi chantante. Elle se voulait douce. Adaline ne pourrait parvenir à donner à sa voix la douceur de la Chaleur que William lui avait fait ressentir, la Chaleur d'une famille, en même temps qu'une mélodie en accord avec la confiance qu'elle venait de lui accorder et y ajouter la fermeté de la Colère qui l'avait tant secouée. Aussi, sa voix dérailla.
« Je te fais confiance. »

Elle venait d'étendre ses jambes nues, et de les couvrir avec la vulgaire robe de sorcier qu'elle portait. Elle empêcha ainsi ses jambes de frissonner et leurs poils blonds de se dresser. Puis. Elle leva les yeux vers Lui. Était-il trop loin pour qu'elle ressente sa chaleur familière ?

« J'ai hâte de rentrer. »
*Trop hâte*

Magic Always Has a Price
6ème année

25 juin 2019, 10:49
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
-"Moi aussi...

Oui, moi aussi j'ai hâte de rentrer. Je ne sais pas très bien comment vont se passer ces vacances, si les événements récents vont changer quelque chose, si l'ambiance à la maison sera toujours la même, si ce sera toujours aussi bien. J'espère de tout mon cœur que oui, autrement, je ne saurais être capable d'espérer quoi que ce soit d'autre.

Chaque seconde qui passe nous rapproche du moment où nous allons devoir nous quitter, sûrement pour la dernière fois et cette perspective me remplit d'une tristesse discrète et dissimulée. Qui aurait pensé qu'une fille que je n'ai vu qu'une fois par mois durant cette année allait finalement devenir ma camarade la plus chère. Cela montre à quel point cette année aura été une catastrophe socialement parlant.

Pourtant, notre relation est empreinte d'une pudeur sans égale. Une pudeur imposante qui ne saurait partir.
Alors qu'elle s'est installée en face de moi, je peux l'observer. Mes yeux marchent sur tous ses centimètres, y laissant probablement une trace. Qu'elle est petite... Qu'elle est brune... Que ses yeux sont sombres...
J'aimerais pouvoir voir avec ses yeux. Voir les miens, voir l'obscurité et le vert se mélanger.

Pourtant mes yeux se baissent. J'aimerais lui dire qu'elle est importante. Mais c'est dur, dur de l'admettre. Pourquoi ? 

-Tu sais Adaline... Je... je suis content de t'avoir rencontré.

En essayant de ne pas y réfléchir, je sors un morceau de papier et me rendant compte que je n'ai pas d'encre, je sors ma baguette de ma poche et vise le sol: "Encaustum Appare". Un liquide noir bien connu vient alors s'y répandre dans une certaine quantité. J'y trempe une plume puis griffonne sur le papier: 21, Ignata Wildsmith Street. 
Légèrement tremblant, je tends mon adresse à Adaline.

-Tiens. Tu m'enverras des hiboux hein ? 

En regardant l'encre glisser dans les rainures des dalles, je nettoie tout ça avec un "récurvite". Je lève les yeux vers la fillette et souris maladroitement. Je me dis que nos vies vont beaucoup changer et que finalement j'aurais préféré que ce ne soit pas le cas. Je me dis que j'aurais mieux fait d'être comme Blaze, profondément gentil mais aussi un peu bête, voir carrément stupide.

Au loin, j'entends une voix d'adulte appeler les derniers élèves à rentrer dans leurs salles communes. Je me lève difficilement et tends ma main à Adaline pour l'aider à se relever. 
Je veux passer le maximum du temps qu'il me reste avec elle. J'ai le pressentiment qu'on ne se reverra pas avant le départ en vacances.

-Je t'accompagne à ta salle commune. "

Cela me fera un long chemin à parcourir pour revenir à la mienne et et je n'y serai certainement pas avant le début du couvre-feu, mais cela n'a aucune importance.
C'est la dernière fois.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

05 janv. 2020, 20:07
 RPG+  A l'orée des profondeurs d'un Monde endormi
Je hoche la tête quand William me répond que lui aussi, il a envie de rentrer. Je le regarde. Cambridge n'est qu'à dix jours de moi, à peine. A ce moment, étrangement, mes souvenirs se dirigent tout droit sur Cassiopée. Cette figure si forte. Je la remercie de m'avoie donné Lune.
Mais je suis énervée de ne pas avoir reçu de hibou d'elle. Je suis énervée qu'elle me laisse recevoir la lettre de Neville - cet oncle que je crois que je déteste. Je suis énervée qu'elle me laisse gérer cette situation dont e ne saisi pas du tout. Et alors j'ai hâte de rentrer pour lui demander des comptes. *Faut qu'elle m'explique !* Il le faut. Je suis sûre qu'elle sait exactement ce qui se passe. Et pourquoi.

Et, au fur et à mesure que mes pensées se dirigent vers elle, elles s'éloignent de William. Comme le font mes yeux, en dérivant de son visage jusqu'au plafond. William et ses mots ; je ne sais pas ce qu'ils veulent dire et je pense que lui non plus. *Mais j'lui fais confiance* je me convint, en adéquation avec ce que je viens de lui dire. Une parole donnée, ça ne se reprend pas comme ça. Telles sont les rouages de la vie. Et j'ai parlé, peut-être un peu trop vite. Cette idée m'effleure, douloureusement. En cet instant, je ne ressens plus la même Chaleur pour le Vert et Argent. C'est fâcheux, je crois. Fâcheux parce que je viens de lui donner ma confiance, fâcheux parce qu'il est toujours devant moi, fâcheux parce que je n'ai pas la vie pour décider.

« Tu sais Adaline... Je... je suis content de t'avoir rencontré. » Ses mots fendent l'air pour atterrir sur ma face. Ils dissipent les pensées qui germaient dans mon Esprit. Je continue de ne pas le regarder, cependant. Je ne suis pas sûre... *C'est vrai ?* je ne peux m'empêcher de me le demander. Les échanges avec William sont tous emprunt d'un voile de Mystère. Je n'ai jamais su - et jamais essayé, à vrai dire - ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. J'espère que bientôt, Cassiopée éclaireras mon Esprit encore top futile. J'espère que je saurais décrypter ce que ses mots veulent dire. Fais moi confiance, m'avait-il dit. Malgré tout ça, je lui souris, étrangement mon sourire se met à flotter sur mon visage. Il a probablement l'air incertain. Mais j'ajoute « Moi aussi... » dans un souffle étranglant.

Quand William s'agite, mes yeux se déplacent sur lui. Je le regarde sortir une plume et un morceau de parchemin. *Qu'est-c'qu'il fait ?* Et tout s'éclaire quand il fait apparaître un peu d'encre entre deux pierres, sur le sol, avec sa baguette. *Oh...* mes yeux se perdent dans la marre bleutée, sombre, pleine, réfléchissante. Il se passe tellement de choses à la surface de cette flaque d'encre que je ne prête même plus attention à l'entreprise du garçon assis en face de moi, à l'autre bout du large couloir. Mes yeux se perdent dans un doux ébahissement.

« Tiens. Tu m'enverras des hiboux hein ? » Il me sort de la marre et c'est comme si ces mots m'arrachaient à son admiration. Je lève la tête, il me tend un morceau de parchemin. Il est taché de son écriture, je ne décroche plus mes yeux de celle-ci. *Je sais pas* je pense, dubitative. Mais je penche pour attraper le bout de parchemin entre ses doigts, je l'entoure de ma paume en le fourrant dans ma poche. Il dégaine sa baguette très vite ensuite, et efface la marre d'un Récurvite. Et finalement, derrière nous au bout du couloirs, s'élèvent la voix d'adulte qui somme de rentrer aux dortoirs. Alors il se lève. Je pose mes yeux sur lui, l'air absente. Mon Esprit n'est plus là où il devrait être, j'ai l'impression qu'il vole au-dessus de moi. Mais il me tend sa main. je secoue la tête, distraitement, et j'attrape sa main ; non sans mal. Je finis par me redresser, me voilà sur mes deux pieds. « Je t'accompagne à ta salle commune. » Me dit-il.

Et nous commençons le chemin jusqu'à ma salle commune. Dans ma poche, mes doigts jouent avec les coin de morceau de parchemin que William m'a confié ; son adresse. Mes pensées s'orientent toutes vers cette adresse. Que vais-je en faire ? Je dois avouer que je n'ose pas ouvrir la bouche, tout le long de notre chemin. J'entend les bruissements que font ses vêtements, ses pas et les miens qui claquent sur le sol; alors que nous marchons sans cesse. Je n'ai plus rien envie de dire, je crois que je n'ai plus rien à dire. Et puis, mes idées sont trop emmêlées pour que j'ose parler. Nous atteignons le cinquième étage, je sais que nous y sommes. A l'autre bout du couloir, que nous traversons en silence, ma salle commune. Mes mains sont moites, dans mes poches, je n'ai qu'une envie ; monter dans mon dortoir. Nous y voilà, bientôt. *Enfin !* je pense, mon cœur se lève d'un soulagement. Mes pieds s'arrêtent devant le portrait de la Grosse Dame, qui trône sur le mur. Et alors, je me tourne vers William. J'esquisse un sourire, un sourire que je veux gai. « Je- » commencé-je. « J'te souhaite de bonnes vacances, » annoncé-je finalement. J'ai voulu paraître gaie, autant que mon sourire. J'espère qu'il ne lira pas dans mon ton que mes pensées sont emmêlées. Brusquement, je fais volte-face, et je me plante devant la Grosse Dame. Elle est assise là, dans son tableau, et, la main sur le menton, elle me jauge.

Je ne tarde pas, ensuite, à pénétrer dans ma Salle Commune. Bientôt, le portrait se referme derrière moi, me plongeant un instant dans l'obscurité. Rapidement, je m'avance vers la lumière vacillante du feu qui a été crée dans la cheminée. Il crépite bientôt à mes oreilles, avant d'être recouvert par des voix.
On me jette tout juste un œil, quand je marche jusqu'à la porte dérobée qui mène aux dortoirs des filles. Je m'y engouffre rapidement. J'ai hâte d'être au dessus. J'ai hâte de pouvoir me passer sous l'eau puis me mettre en pyjama pour m'enfoncer dans mon lit. Et ne plus le quitter de toute la nuit. Oui, c'est de ça dont j'ai envie.

Mes yeux sont humides, bizarrement. *Bordel* je proteste en poussant le miteux bout de bois qui sert de porte au dortoir que j'occupe. Des filles sont là, juste à la droite de l'entrée. Elles ne jettent même pas un regard sur moi, je crois, mais leurs chuchotements s'interrompent malgré ça. Je déglutis sans m'arrêter de marcher cependant. Je rejoins mon lit en quelques autres enjambées. Et finalement, je peux me permettre de poser mes yeux sur le morceau de parchemin que je tiens entre mes doigts. Son adresse y est inscrite. Je la regarde et mes yeux se troublent, de l'eau qui en coule bientôt.
Pourquoi est-ce que je chiale ?
Peut-être parce qu'en un instant, quelque chose que j'imaginais acquis est devenu si confus.
En un seul instant, des certitudes se sont effondrées.
Minables.

Fin.

Magic Always Has a Price
6ème année