Je n'en pouvais plus. C'était simple. Ce n'était plus possible. Tout les sentiments m'avaient envahi ces derniers temps et c'était trop pour moi. J'avais même pleuré, j'en avais honte, comment avais-je pus pleurer! Ça m'était interdit et je le savais, mon père me disait que j'avais l'air faible et il avait raison. Pleurer. Ce mot me faisais presque rire moi qui était dans ce couloir, sans bouger. Soudain je frappa dans le mur. Ça faisait tellement de bien. Une deuxième fois. J'extériorisais toute la colère qui c'était emparé de moi. Mon poing droit commençait à saigner. J'avais surement tacher le mur mais je m'en fichai. Je fermer les yeux fort, très fort, trop fort, et je n'aurais pas du, comme toute les fois où la colère s'emparait de moi, le visage de ma mère s'élevait dans mon esprit. Elle qui n'était jamais en colère.

Je resta ainsi cinq bonnes minutes, les yeux toujours clos. J'entendais les pas des gens qui se pressaient en passant près de moi. Je m'en fichais... au moins ils ne me parlaient pas. Enfin, c'est ce que je croyais, mais une jeune fille m'attrapa l'épaule doucement. J'ouvris les yeux d'un coup, le poing toujours sur le mur. Je me retourna immédiatement vers elle. Elle avait l'air inquiète... Mais qu'est-ce que je m'en foutais, elle avait interrompu mes pensées, brisé le visage de ma mère en mille morceaux. Elle prit la parole la première, grave erreur.

- Hey, fais attention tu vas te faire mal.

Elle me prit la main, celle en sang, elle n'aurait jamais du faire ça. Je me braqua d'un seul coup. Ses yeux me jugeaient, comme si j'étais folle, comme si il fallait m'interner...

- Mais pour qui tu te prends en fait? Je suis là tranquille et toi tu viens avec tes aires de dire "elle est dingue celle là, je vais m'en occuper comme Mère Thérésa que je suis" , j'ai pas besoin de ton aide! De l'aide de personne! Tu viens briser mes penser, me sortir de mon monde? Mais de quel droit? Quelqu'un t'as autorisé, a accepté? Dis le mois tout de suite que je sache salle emmerd**se!

Je n'en pouvais plus, pour qui elle se prenait? J'étais en colère, mon poing refrappa le mur. De toute façon si ce n'était pas lui, c'était le figure de la fille et pour mon inscription dans l'école, il valait mieux que ce soit le mur. J'avais l'air sévère, ma bouche était pâteuse, mes cheveux étaient en batailles, mon corps était tendu comme un arc, les doigts de ma main redescendaient lentement le mur sous le poids de mon bras, mes ongles griffaient la pierre. J'avais surement vraiment l'air du folle, mais j'avais l'habitude et si ça pouvait éloigner toute personne, cela m'arranger.

Aliénor souffla en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Les cours la fatiguait mais au moins elle était ni en colère, ni en train de réfléchir sur la situation de ses parents. Tout ce cassait la gueule et pourtant ses journées étaient d’une banalité sans nom. Son regard coula sur les gens dans le couloir, tous étudiants apprenant des sortilèges et rêvant d’aventure. Des ados quoi, tourmentés pour pas grand-chose, complexés pour pas grand-chose, l’art d’en faire des caisses quoi. Elle réajusta sa robe de sorcier avant de partir à son tour dans flots de sorciers. C’est alors qu’au détour d’un couloir, son regard se posa sur une étrange scène. Deux filles face à face dont l’un qui avait une posture assez étrange, la main contre le mur, celle-ci descendant doucement et ses ongles frottant la pierre encore froide du château. Ça ne sentait pas bon cette histoire. Mais Aliénor avait une flemme incroyable d’aller voir, que les autres aient leurs problèmes, elle avait les seins. Mais voyant la mine déconfite de l’autre fille, Aliénor ne put se résoudre à les laisser résoudre leurs différends seules.

Aliénor leva les yeux au ciel en soupirant puis s’engagea dans le couloir en direction des deux filles. Une fois à leur portée, Aliénor passa son bras autour des épaules de la fille qui avait l’air touchée par ce que disait l’autre et en même temps vu la tête qu’elle tirait, ça n’avait pas l’air d’être le monde des bisounours.

-Qu’es ce qu’il se passe ici ?

Son ton était totalement neutre, elle ne voulait s’en prendre à personne dans cette histoire. Son regard se posa alors sur la main ensanglantée de la fille qui lui faisait face. Aliénor fronça les sourcils, elle avait dû frapper très fort pour en arriver là. Aliénor n’eut pas de mal à repérer la cible. Le mur était quelque peu taché de sang pas encore sec. Ben bravo, on partait sur une colérique de haut niveau. Aliénor connaissait ça, elle aussi très colérique en ce moment, elle en avait du mal à se maitriser.

Ses yeux se posèrent sur ceux de la fille aux cheveux rouges. Quelle étrangeté déjà… Pourquoi elle avait les cheveux colorés à son âge ? Parce que visiblement, elle était plus jeune qu’Aliénor. Surtout que la joueuse de Quidditch avait bien grandi cette année, elle qui était déjà grande pour son âge. Et la pratique plus que régulière du sport lui donnait une bonne carrure. Son regard capta les yeux de la fillette qui eux aussi étaient assez étranges. Alors là, c’était sur elle n’avait jamais vu ça. Mais elle n’allait pas se déconcentrer pour une paire d’yeux bicolores, elle en croise tous les matins dans le miroir alors bon.

Cette fille en face de moi était de plus en plus effrayée. Elle recula d'un pas, puis deux... Mes paroles l'avais surement blessé. C'était même sûr. Une petite larme roula du coin de son œil jusqu'à son menton. Elle en faisait trop. Trop pour que ça ne paraisse pas ridicule. Ma bouche se tira en un rictus. Je ricana. Ce n'était pas un vrai rire. Plus un constat du genre: "Ah ouai tu pleures pour ça". J'étais méchante et ça me plaisait, ça me faisait extérioriser. La pauvre; songeai-je... Elle n'y  pouvait absolument rien... C'en était drôle.

Je me redressa. Je détendis mes muscles. Ma main commençait à me faire mal. Je me mis dos contre le mur où j'avais laissé quelques petites taches de sang... Je souffla. Tout cella me pris une dizaine de secondes mais en paru pour moi et pour la jeune fille aussi surement des milliers... Quelqu'un arriva.... Encore... On ne me laisserai jamais tranquille... Visiblement elle s'inquiétait de la situation... Son ton était neutre, elle se fichai presque de ce don elle parlait on aurait dis. Elle regarda ma main. Fronça les sourcils. Je mis cette même ma derrière mon dos. Comme si de rien était. Et... répondit.

- Disons que j'expliquai à cette.... fouineuse qu'elle n'avait rien à faire ici n'y à me dire. Pourquoi?

J'avais un ton monotone, blasé... Mon visage était triste et vide à la fois...

Aliénor relâcha vite l’épaule de la fillette à ses côtés n’étant pas vraiment à l’aise avec ce genre de conduite. Elle laissa couler un regard dans sa direction et aperçu les larmes qui coulaient sur ses joues. Ce n’était pas l’empathie qui étouffait la fillette, elle était plutôt insensible à ça et était vraiment exécrable comme soutien morale dans ce genre de moments.

Mais son attention se reporta sur la fille en face d’elles qui expliqua pourquoi elle était dans cet état. Aliénor arqua un sourcil en direction de Miss yeux et cheveux étranges. Elle lui avait vraiment dit ça ? Bon ok, ça manquait de tact, clairement et puis Aliénor n’aurait pas appréciée être traitée de fouineuse. Mais bon, il ne faut pas pleurer pour si peu, enfin, elle ne faisait rien de grave au fond. Enfin, vouloir être seule n’était pas un crime, Aliénor en ressentait le besoin parfois.

La petite Delphillia haussa les épaules alors que son regard passait de l’une à l’autre.*Qu’es ce que je fous là déjà ?* Ça c’était une bonne question. Finalement elle aurait certainement dû passer son chemin et ne pas se mêler de ça, en plus ce n’était pas vraiment son genre de s’incruster comme ça dans une conversation. Mais maintenant qu’elle était là, autant essayer de régler les choses un minimum pour partir au plus vite.

-Ouais avec un peu plus de tact ce serait mieux. Si tu veux être seule dis-le calmement.

Ben voilà qui était fait, normalement c’était tout, non ? Elle n’en savait rien, Aliénor et les relations sociales ce n’était pas trop ça. Elle ne savait pas vraiment quand s’éclipser ou non, rester ou non. Son regard se tourna vers la fillette en larmes. Elle reniflait peu élégamment c’était un peu pitoyable…

Le regard d’Aliénor se releva alors et se posa de nouveau sur les marques de sang sur le mur. C’était curieux quand même…

-Bon je vais vous laisser, mais tu nettoieras ça aussi…

Elle pointa du doigt la marque en faisant des petits cercles avec le bout de son indexe. Cette fille avait l’air assez perturbée, comme ça, appuyée contre le mur… Etrange.

Être gentille. Je pense que je ne savais plus l'être. Moi j'étais seule. Je pleurais seule, je souffrais seule, j'affrontais et j'endurais seule. J'étais devenu solitaire. Je préférais ce mot à associable. Il était plus... présentable. La fille qui venait d'intervenir me demandait d'être gentille, enfaite elle me demandait même de nettoyer les traces de sang sur le mur. Mon être conscient me disait que c'était normal car ça l'était mais mon inconscient était plus fort et n'aimait pas être dérangé. Je ricana. Toujours adossé au mur et regarda la fille en face de moi qui allait s'en aller.

-Tu me prends pour une folle n'est pas?

Je désigna ma main du menton et laissa basculer ma tête en arrière en ricanant. Le plafond était vide... un néant à porter de main, un néant si simple... Moi aussi j'étais vide. C'est mon père qui m'avait vidé... Il m'avait fini... Mais je ne m'en rendais même pas compte. J'étais effrayante. J'avais l'air possédé. Et quand je tentais de me calmer, ça reprenait peu après...

Je respira lentement. Ma main me faisait de plus en plus mal et je regardais la fille en yeux verrons du coin de l'œil. Je la défiais. Et pourtant je n'en n'avais pas envie. L'autre fille ressemblait à une statue, elle était pétrifiée. C'était pitoyable. Et moi je ne valais surement pas mieux.

Les sourcils de la fillette se levèrent au vu de la réaction de la fille en face d’elle. Elle riait ? Mais pourquoi ? Peut-être qu’Aliénor avait dit quelque chose d’amusant. Son regard parti chercher confirmation chez l’autre fillette, mais non, elle ne riait pas elle. Elle était visiblement sous le choc de cette réaction plus qu’étrange. Ayant déjà fait un pas en arrière pour partir, elle se ravisa. Cette fille se foutait un peu de sa gueule non ? Du moins ça y ressemblait.

-Tu me prends pour une folle n'est pas?

-Oui.

C’était tout ce qu’elle pouvait répondre face à un tel comportement. Elle qui s’apprêtait à partir elle était maintenant devant une fille qui riait aux éclats en présentant fièrement son poing ensanglanté. Alors oui, elle avait l’air d’une folle.

Un nouveau sanglot vint aux oreilles de la fillette. Aliénor lâcha un soupire alors que son regard se baissait de nouveau vers elle.

-Rentre en salle commune, ça ne sert à rien que tu restes là.

La fillette s’exécuta et Aliénor posa de nouveau ses yeux sur l’autre folle. Elle était vraiment autant étrange que son look. La deuxième année s’approcha d’un pas en scrutant les yeux de la fillette. Elle n’allait pas la laisser partir comme ça. Elle c’était quand même foutue royalement de sa gueule ce qui ne lui plaisait pas le moins du monde. Le visage froid et sans expression, elle se campa devant son interlocuteur qui faisait un peu près sa taille et les yeux dans les siens elle balança :

-Sache que ton numéro ne m’impressionne pas, tu ferais mieux d’éviter ce genre de comportement… Ca ne plairait ni à un professeur, ni à un préfet.

Aliénor se félicitait intérieurement. Elle avait travaillé sa poker face et ça donnait des résultats. Elle restait encore assez visible pour les plus aguerris, mais elle réussissait bien mieux à cacher ce qu’elle ressentait. Et ça, c’était le meilleur des boucliers pour elle. Les pieds bien campés dans le sol, elle ne savait pas vraiment si la fillette était mieux tombée sur elle que si un préfet était venu. Parce que après tout, un préfet doit montrer l’exemple alors que elle… Elle pouvait faire ce que bon lui semblait face à cette étrangeté de la nature. Même si pour l’instant elle n’avait pas dépassé les bornes de l’insolence. Pourtant cette perte de temps commençait à agacer la deuxième année, elle avait bien autre chose à faire aujourd’hui. Elle devait espérer que sa carrure suffise.

J'écoutais. Au moins elle était franche. Effectivement il y avait peu de chance que ce comportement plaise au plus grand nombre. Mais après tout. Qu'est-ce que ça changer. J'étais folle... folle de ne pas être accepté... folle de ne pas être aimé par ce qui sont sensés m'aimer le plus. J'étais une folle. Une folle qui pour seul remède devait être aimée. Mais comment l'expliquer à cette fille? Comment lui faire comprendre ma souffrance? Lui montrer que il ne fallait pas avoir l'air sévère, froide ou méchante avec moi, j'avais juste besoin que quelqu'un se donne la peine d'essayer de m'aimer.

Mes jambes tremblaient mais ce n'était pas le moment idéal... Mon poing me faisait mal... Je passa mes doigts sur les blessures. Je m'étais bien amoché. Un peu de sang coulait encore mais avait commencé à durcir. Je regarda la fille dans les yeux...

- C'est vrai... oui... mais je n'essaye pas de t'im... impressionner tu sais... je ne fais pas de numé... numéro...

Ma voix était calme. Beaucoup trop calme à mon gout. Mais je n'arrivais pas à parler autrement ni à hausser le ton. Je buter sur les mots et ma bouche était pâteuse. Mes paupières étaient lourdes. Et soudain plus rien. Juste le bruit de mon corps qui tomba au sol. Puis le noir. Le vide. Un néant plus grand et plus complexe que celui du plafond.

Le regard de la fillette détaillait chaque parcelle du visage de la fillette en face d’elle. Pourquoi diable était-elle comme cela. Aliénor c’était déjà posé cette question pour une personne en particulier, Harriet. Leur rencontre avait elle aussi été houleuse. Mais là ce n’était pas pareil, Aliénor n’avait pas la même proportion à supporter les autres qu’au début de l’année. Bien plus colérique, bien moins patiente. On grandit, on change, c’est naturel. Et onc face à cette fille-là, cette pointe de curiosité était enfouit dans un brouillard de colère et d’incompréhension. Et surtout de flemme. Oh flemme, fléau de tous ses êtres en changement, fléau de l’adolescence dans toute sa pureté.

Mais elle écoutait tout de même, qui sait, il y avait peut-être un minimum de lucidité derrière cet air étrange de cette fillette. Mais son discours était plus qu’étrange, entrecoupé de blanc et d’hésitation. Aliénor ne se savait pas si impressionnante pour le coup…

Soudain la pâleur de son interlocuteur frappa la petite Delphillia. *Oh non pas encore* En un geste trop en retard, Aliénor se précipita vers le corps déjà au sol de la fillette aux cheveux rouges. Mais ils avaient quoi à tous tomber dans les pommes ? Une image de Franz sur le sol revint à la fillette, bon lui elle lui avait fait boire de la potion ratée. Mais elle ? Elle n’avait rien fait, rein fait du tout.

-Non mais je les attire c’est pas vrai…

Accroupis au niveau de la fillette, Aliénor ne savait pas vraiment quoi faire dans ce couloir, maintenant bien moins encombré qu’auparavant. Une chose dont elle était sûre c’est qu’elle ne l’emmènerait pas à l’infirmerie. Ce n’est pas un endroit fait pour elle. Donc tant pis, qu’elle meurt sur le sol froid ce n’est pas le problème de la deuxième année. Enfin si c’est totalement son problème.

Aliénor soupira alors que ses épaules s’affaissèrent d’un coup. Après tout, la dernière fois ça avait marché… Mais elle en avait marre de distribuer des claques. C’est dingue ça, elle en a jamais donné autant que cette année. Elle était ici pour étudier la magie et pas la résistance de sa paume de main.

-Vous me saoulez.

Elle pointait du doigt la fille sur le sol, comme si elle pouvait l’entendre et elle se prépara à lui balancer sa main dans la tête. Mais elle se stoppa en plein vol. Ca faisait carrément tortionnaire vu comme ça ne plein couloir… Bon optons pour la méthode plus calme. Aliénor s’attacha les cheveux en une queue de cheval et attrapa les épaules de la fillette. Elle prit une grande inspiration avant de la secouer comme une poupée de chiffon.

-Aller réveille toi, je n’ai pas que ça à faire…

C'était le vide. Mais ce vide était beau. Un noir enveloppant, un noir envoutant, un noir hypnotisant... Mon noir personnelle. Celui qui m'aimait. Peut être un peu trop. Mais c'était calme. Mon vide était apaisant. J'étais en plein repos. Mais ça n'allait pas durer. Je le savais pour m'être déjà évanouis... Et les cause de cette soudain évanouissement était surement le fait que je m'étais rendu compte d'un seul coup de la cause de ma souffrance. De mon énorme manque d'amour. Et comme je l'avais prédis. Tout dans ma tête s'agita. Les images, ou plutôt les souvenirs de ma mère avec le sourire suivi de celles de son enterrement. Les   images du visages dur et froid de mon père me m'étant cette gifle don je me souviendrai toute ma vie. Cette gifle qui m'avait plus fait mal dans l'humiliation subi que dans le geste.

Puis toutes les images dansèrent dans ma tête, de plus en plus vite. Trop vite, à m'en faire peur. Je pense qu'une larme coula sur ma joue. Peut être même plusieurs. Mais je suis sur d'avoir parler.

- Mère... non.....père....pourquoi.....

Toujours incontiente. Ou peut être juste à moitié. Je sentais une présence autour de moi et une certaine chaleur sur mes épaules. J'étais dans un état étrange... J'ouvris mes yeux. Juste un peu. La lumière m'aveugla mais je vis la fille qui m'avait fait sortir de ce cauchemar.

*Mais pourquoi elle ne réagis pas ?* Cette question tournait en boucle dans le pauvre cerveau de la fillette. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller à l’infirmerie, au combien c’était possible… Mais elle en pouvait la laisser là. Aliénor souffla d’exaspération en se laissant tomber en arrière alors que la fille murmurait des trucs étranges. Elle ne pouvait pas se relever, oublier qui était Aliénor et partir comme si de rien était ? Ben non, ce ne serait pas drôle sinon hein ? Assise sur le sol froid de l’école, elle étendit ses jambes avant d’abandonner les épaules de la fillette qui entrouvrait les yeux. Non vraiment, Aliénor n’était pas faite pour aider les autres. La prochaine fois elle passera son chemin tranquillement faisant comme si de rien était et tout sera pour le mieux.

Elle passa une main dans ses cheveux, qu’es ce qu’elle pouvait bien avoir avec son père l’autre folle ? Et puis pourquoi lui en parler, Aliénor n’avait rien demandé, rien ! Son regard tomba de nouveau sur le visage de la fillette, elle était toujours pâle mais visiblement elle commençait à se remettre et à ouvrir les yeux. Aliénor roula des yeux avant de traficoter dans ses poches pour en sortir une pomme. Aliénor et sa passion des fruits… Elle en piquait toujours, chaque matin pour avoir son stock de la journée. Elle tendit la pomme à la fille encore étendue sur le sol.

-Tiens, ça peut faire du bien.

Elle tendit la pomme avec une nonchalance assumée en jetant un regard totalement neutre à la fillette qui reprenait ses esprits. Elle ne s’attendait pas vraiment à ça pour la fin de cette journée, mais bon, pas le choix. Maintenant qu’elle était dedans, elle devait s’en sortir avec diplomatie. Elle n’était pas du genre à s’enfuir, elle voulait régler les choses avant de partir et n’aimait pas être dans le flou.

-Hey, tu te relèves ou merde ?

Toujours dans la délicatesse Aliénor… Elle agita la main dans laquelle elle tenait sa pomme pour que l’autre réagisse un peu plus rapidement, c’est pas qu’elle avait sa journée à passer ici, mais non.