Acte I - Du papillonnement à l'idylle.
Scène 1. Les nuances de Van Gogh [Octobre 2041]
Scène 2. Bal de Noël [Décembre 2041]
Scène 3. De battre mon coeur s'est arrêté [Février 2042]
Scène 4. Les hommes préfèrent les blondes [Juin 2042]
Scène 5. Les liaisons amoureuses [Eté 2042]
Scène 6. Noces de coton [Juin 2043]

Acte II - Battement d'ailes incessants.
Scène 1. Transplanage des coeurs [Novembre 2043]
Scène 2. Discorde au Paradis [Novembre 2043]
Scène 3. L'espoir dans la lumière [Décembre 2043]
Scène 4. Thé aux doutes [Janvier 2044]
Scène 5. Tachycardie [Mars 2044]

Acte III - La dernière rémission.
Scène 1. Souffle coupé [Juin 2044]
Scène 2. Curiosité et dérobades [Juillet 2044]

Ces derniers jours Nora avait cette sale impression que certains élèves plus âgés, notamment de la maison Gryffondor mais pas que, la regardaient un peu de travers quand ils l'a croisaient. La jeune fille pensait se faire des idées, elle ne voyait pas du tout pourquoi les gens auraient un tel comportement envers elle. Pourtant, elle aurait juré qu'un groupe de Gryffondor - de cinquième année, à peu près - s'était tu quand la sixième année les avait frôlé, et que les garçons le composant l'avait dévisagé avec un air narquois. La blonde aurait voulu chasser cette idée d'apparence saugrenue de la tête, mais elle croisa ce matin même un groupe de Serpentard qui la dévisageaient avec un air mauvais. Ajoutez-y les quelques personnes isolées qui avaient eu cette attitude au cours des 4 derniers jours, et la paranoïa commençait.

Lors qu'elle était dans les couloirs, Nora tendait l'oreille. Elle pourrait jurer sur tout ce qu'ils voulaient que les gens parlaient à son sujet, dans son dos. Quand un troupeau d'élèves passait devant elle, elle pouvait parfois entendre des "Chuuut", puis une conversation reprendre un peu plus loin. Il lui fallu finalement se cacher au détour d'un couloir pour entendre de quoi il s'agissait : 

"Tu savais que la PeC, la blonde, elle trompait son mec ? Il y en a qui se croient vraiment au dessus de tout, c'est fou."
"Non, sérieux ? Elle a l'air correct comme fille pourtant. Son mec c'est Arthur Grimms, le Serpentard c'est ça ?"
"Ouais, il doit être encore plus vers que son blason. C'est vraiment dégueulasse de faire ça... Dans les chiottes abandonnés en plus. Cette fille a pas d'honneur."

Le coeur de Nora sembla s'arrêter quand elle entendit ces propos, si bien qu'elle quitta les lieux sans attendre. Si tout le monde parlait de ça, cela voulait dire qu'Arthur avait entendu parler de cette grossière rumeur. Elle se dirigea rapidement vers le parc pour une bouffée d'air frais. Elle regarda ensuite sa montre : 14h43. Où pouvait bien être Arthur un samedi, à cette heure de la journée ? Elle n'en avait aucune idée, aussi décida t-elle de lui envoyer une petite missive. Elle se rendit donc à la volière pour rendre visite à O'Zauguh.

Le coeur de Nora battait déjà par la montée de marches d'escalier qu'elle venait de faire pour atteindre la volière, mais il s'emballait d'autant plus en y découvrant une silhouette bien familière : Arthur se tenait là, sans doute à écrire une lettre lui-même.

"Arthur ?" dit-elle en un souffle, surprise. Le garçon se retourna et afficha un air grave lorsqu'il l'a reconnu. Il avait entendu parlé de cette rumeur, elle en était désormais certaine.
"J'allais t'envoyer un hibou, justement. Il faut qu'on parle de cette rumeur..." commença t-elle. Mais l'attitude du garçon montrait clairement qu'il n'avait pas envie de lui parler. Cela expliquait pourquoi elle ne l'avait pas même aperçu de la semaine, il l'avait sans doute évité. Mais Nora ne lâcherait pas l'affaire, son couple en dépendait.

"C'est rumeurs sont fausses. Et j'aurais bien voulu te parler de ce qu'il s'est passé mardi plus tôt, si je t'avais vu." continua t-elle, espérant que le Serpentard s'ouvrirait au dialogue. Mais il n'en était rien. "C'était à toi que je voulais envoyer un hibou, ce jour là, mais O'Zauguh n'était pas là et j'ai emprunté un hibou qui a délivré le message à la mauvaise personne. Il ne s'est strictement rien passé entre nous."

Le coeur de Nora se serra, quand elle vit que son petit-ami se refusait à ses explications, et qu'il s'apprêtait même à quitter la pièce. Elle se décala un peu pour le coincer et le forcer à l'écouter. "Arrête de faire ta tête de mule, merde ! Tu vas sérieusement croire des gamins qui ne nous connaissent pas, plutôt que moi ? Tu vas sérieusement croire que j'ai que ça a foutre, d'aller te tromper avec le premier mec venu ?"

Le Serpentard leva les yeux, incrédule, et croisa son regard pour la première fois. Nora le regardait désormais avec dureté, ayant laissé sa colère prendre le dessus. Elle se calma et radoucit son regard, laissant désormais sa tristesse transparaitre. "Je ne veux pas te perdre pour une histoire aussi conne que fausse" avoua t-elle. Mais alors que Nora avait ouvert son coeur à Arthur, elle ne reçut rien d'autre qu'il regard fuyant comme réponse. Elle ne se retourna pas pour le regarder partir. Elle se contenta de déchirer la lettre qu'elle lui avait écrite, alors que ses larmes noyaient ses joues.

C'était amusant, comme les êtres humains pouvaient élaborer tout un tas de stratagèmes, consciemment ou non, afin de ne pas être confrontés à une situation stressante. A titre d'exemple, Nora avait totalement enfoui son récent problème avec son petit ami, préférant ainsi faire l'autruche et se noyer de travail et de rendez-vous que l'on pourrait qualifier de professionnels. Il y avait de cela un mois, Arthur Grimms et elle s'étaient disputés à cause d'une rumeur grotesque, rumeur déclarant que Nora aurait soit disant trompé le Serpentard avec un autre Arthur, de Gryffondor. Là n'était pas le pire pour la jeune fille : lorsqu'elle avait essayé de parler à son petit-ami, celui-ci n'avait pas même voulu lui adresser la parole ou l'écouter. Alors, quand elle s'est sentie plus rejetée que jamais par la personne qu'elle aimait, elle a réagit de la seule manière possible : elle a fait comme si de rien n'était, pour ne pas sombrer.

Et le temps passait, et rien ne changeait. Peut-être même que ça avait empiré ? Nora n'en savait rien. Elle ne se rendait plus compte de rien. Pourtant un beau jour, elle prit conscience de la situation, quand une autre sixième année lui demanda si elle comptait venir à on-ne-savait-plus-quel-événement accompagnée d'Arthur. Elle avait machinalement répondu qu'elle verrait avec lui, mais que c'était peu probable. Le garçon passait lui-même ses BUSES à la fin de l'année, il était donc très occupé. Puis elle avait réfléchi. Le mois de novembre était passé très vite, mais elle n'avait pas vu Arthur une seule fois depuis leur dispute. A cette pensée, son coeur s'était emballé, sa respiration était devenue un peu saccadée. Et si leur couple était détruit, et qu'elle ne s'en était pas rendue compte ? C'est alors qu'elle avait réagit de la seule manière possible pour elle : elle avait cherché à voir son meilleur ami.

Nathaniel Marsch ^[1] n'était pas toujours des plus facile à attraper en vol. Le garçon avait le don pour passer son temps dans les endroits les plus improbables de Poudlard, si bien qu'il devenait très vite compliqué d'essayer de le trouver. Cela faisait plusieurs jours maintenant que Nora s'exerçait à cela, en vain. Elle avait fini par lui glisser un mot, pendant leur cours de Divination.

"J'ai besoin de te parler, tu as du temps après le cours ?"

Ce à quoi le garçon avait immédiatement répondu, avec un sourire rassurant :

"Toujours."

Ils se sont donc vu, à l'écart des oreilles indiscrètes. Et quand Nora était enfin seule avec son meilleur ami, dans le cocon de douceur et de protection qu'il semblait inconsciemment créer pour elle, elle craqua.

"Je crois que Arthur et moi, c'est fini... A cause de la rumeur. Je crois qu'il me croit pas quand je lui explique, il ne veut même pas me parler. Ça fait un mois qu'on se parle pas... Je ne sais pas quoi faire." dit-elle en retenant ses larmes. Elle ne voulait pas pleurer, vraiment pas. Mais elle se sentait émotionnellement à bout. Elle avait regardé le bout de ses chaussures le long de son explication, sans oser le regarder en face. Elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait plus se retenir de pleurer, si elle le faisait. Nathaniel posa ses mains sur ses épaules et l'attira doucement vers elle. Il enroula un bras autour du haut de son dos, et posa l'autre main à l'arrière de sa tête, puis la posa dans le creux de son épaule.

"Ça va aller, je suis sûr que ça s'arrangera." dit-il en un souffle de réconfort. Nora se mit à pleurer silencieusement. L'incompréhension et le désespoir lui faisaient tourner la tête. "Tu ne peux pas le forcer à t'écouter, mais il y viendra forcément un jour où l'autre. C'est un gars bien, il ne va pas te laisser en plan du jour au lendemain sans explication. Il lui faut juste du temps." continua t-il.

Nora se sépara du jeune homme assez rapidement. Elle essuya quelques larmes avec le revers de sa manche, évitant ainsi la désagréable sensation d'assèchement lorsque ces dernières séchaient sur les joues. Puis elle leva la tête pour regarder le Poufsouffle dans les yeux.

"Tu as sans doute raison... mais si ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce que je fais s'il ne veut plus jamais me parler ?"

L'angoisse était clairement lisible dans le regard vert de la jeune fille, aussi son ami ne tarda pas à la rassurer davantage : "Tu t'en sortiras quoi qu'il arrive. Toi et moi on connait la vérité et on sait ce que tu vaux. Alors au pire, si lui n'est pas capable de s'en rendre compte, tant pis pour lui ! Sa perte, pas la tienne."

Il lui sourit. Elle tenta de lui sourire en retour. "Mouais..." répondit-elle, vaguement convaincue. Un silence s'installa pour une vingtaine de seconde. Nora songea au fait qu'elle était reconnaissante de l'avoir pour ami. "Merci" dit-elle simplement. Elle lui envoya une petite bise avant de disparaitre au détour d'un couloir. Être patiente, lui donner du temps. Plus difficile à dire qu'à faire.

Nora regarda le fond de la tasse de thé de Nathaniel avec un regard vide, absent. Elle fit négligemment tourner la porcelaine entre ses doigts, si bien qu'elle manqua de justesse de la faire tomber au sol. Son ami lui donna un gentil coup de coude sur le bras pour la sortir de sa torpeur. Elle posa la tasse sur la table et releva les yeux vers le garçon.

"Bah alors ?" demanda t-il à voix basse, ayant compris que quelque chose la chiffonnait. "J'aurais cru que tu aurais été plus joyeuse que ça de me retrouver !" poursuivit-il. Nora esquissa un faible sourire tout en lâchant un petit soupir malgré elle. "C'est la lecture des feuilles de thé qui te met dans cet état ?" s'enquit-il. 

Nora posa sa tête dans sa main comme pour se délester d'un poids mort et glissa son regard vers la table. "Non." commença t-elle. "Je suis juste... je sais pas." Elle releva les yeux une seconde pour sonder la réaction de son ami, qui la regardait fixement comme pour signifier qu'il ne lâcherait pas le morceau. "On a parlé, avec Arthur." lâcha t-elle finalement.

Un silence s'en suivit alors que Miss Field donnait de nouvelles consignes. Pendant quelques secondes, seules les plumes grattant le papier se firent entendre. Puis l'exercice reprit et les voix s'élevèrent à nouveau. Nathaniel en profita pour demander davantage d'information à la Gryffondor. "J'aurais pensé que ça t'aurait mis en joie, ça n'a pas du bien se passer... Qu'est-ce qu'il a dit ?"

Nora ne répondit pas tout de suite. Elle tourna et retourna sa plume entre ses doigts avant de la poser, et de reprendre la tasse de porcelaine dans sa main. Elle la pencha comme pour en déchiffrer le contenu, mais regardait les feuilles de thé sans réellement les voir. Son regard se fit aussi vide qu'il ne l'avait été, quelques minutes plus tôt. Puis elle sembla se ressaisir : ses yeux s'animèrent et elle regarda son meilleur ami, droit dans les yeux.

"Non, c'est pas ça. Ça s'est bien passé en fait. Il dit qu'il ne m'en veut pas et qu'il me croit. Mais je ne sais pas... quelque chose cloche." avoua t-elle.

"C'est une bonne nouvelle, fais pas une tête de six pieds de long." commença le Poufsouffle, avant d'être interrompu.

"J'ai peur que les choses ne soient plus jamais comme avant, et que notre relation n'ai plus d'avenir." Elle ferma les yeux pour un instant, le temps de respirer profondément. Si elle ne se maitrisait pas rapidement, elle aurait été capable de se mettre à pleurer, là, en plein milieu du cours et devant toute la promo de septième année. Elle serra les mains si fort que ses ongles attaquèrent ses paumes de main. Nathaniel se rapprocha discrètement et posa une de ses mains sur la sienne.

"Les choses se peuvent pas être comme avant, mais ça ne veut pas dire que votre couple est mort. Il faut juste s'adapter, trouver à nouveau un rythme. Il vous faut un peu de temps et de patience." dit-il. Il avait sans doute raison.

Nora le regarda à nouveau dans les yeux, les sourcils légèrement froncés : "Comment ça se fait qu'avec tes petits flirts sans lendemain, tu t'y connaisse mieux en couple et en amour que moi ?" dit-elle avec un léger sourire en coin. "Ça me dépasse. T'es toujours de bons conseils, tu devrais peut-être devenir conseiller matrimonial."

Le Poufsouffle reprit sa main et se retint de rire. "C'est la sagesse qui vient avec âge et expérience" affirma t-il en bombant le torse. "Je lancerais peut-être mon cabinet, si les études de créa' aboutissent pas"

"Peut-être" dit-elle, perdant rapidement le semblant de sourire qu'elle avait eu. Elle n'était pas sûre d'elle, de tout ça. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire pour que les choses aillent mieux. Et pire encore, elle ne savait pas comment accepter que sa relation avec Arthur ait changé, irrémédiablement et irrévocablement. Mais elle ferait de son mieux pour avancer petit à petit, chaque jour, avec lui.

Nora entra dans son dortoir sur la pointe des pieds, espérant que personne ne lui demande d'où elle arrivait. Tout le monde venait de regagner sa salle commune après le dîner qui eut lieu dans la Grande Salle. Mais la jeune fille ne s'y était pas présentée, et elle ne souhaitait pas qu'on apprenne où elle était, avec qui et ce qu'elle était allée y faire. Alors qu'elle s'assit négligemment sur son lit, elle rougit à la simple pensée du moment qu'elle venait de vivre. Elle avait à la fois envie de crier son bonheur sur le toit de l'école, et à la fois envie de disparaitre dans un trou de souris tant elle se sentait embarrassée. Elle avait un peu envie d'en parler à Noreen. Elle se demandait si elle aussi avait vécu ça, et si elle l'avait ressenti de la même manière qu'elle. N'ayant aucun modèle féminin et n'en ayant jamais parlé à personne, elle gardait cette petite crainte de ne pas être normale, de ne pas ressentir ou percevoir les choses normalement. Mais d'un autre côté, elle craignait que ce sujet ne soit trop tabou, trop personnel. Nora préférait considérer que cette expérience devait demeurer secrète, pour le moment, comme si elle devait presque en avoir honte. Pourtant, la jeune fille venait de vivre un moment clé dans la vie d'une jeune femme, un moment qu'elle n'oublierait jamais. 

Arthur et elle s'étaient croisé un peu plus tôt dans la journée. Ils avaient discuté un peu, avaient échangé un baiser : rien de plus que les banalités d'un couple qui avait battu de l'aile quelques mois auparavant et qui tentait de se reconstruire. Et puis, la spontanéité faisant parfois son travail, Nora s'était vue proposer un petit pique-nique en haut de la tour d'Astronomie pour voir le soleil se coucher. Rien de plus romantique que cela, sans aucun doute. La jeune fille avait accepté avec grand plaisir, l'excitation la prenant déjà au ventre. Elle avait rêvé d'un tel rendez-vous avec son petit ami depuis longtemps maintenant, et elle sentait que cette occasion était la preuve que leur couple guérissait. C'était ainsi qu'elle avait volontairement manqué le repas commun à tous, ni vu ni connu.

Nora se changea en une tenue plus confortable et s'assit sur le rebord de la fenêtre. Elle posa doucement son front sur la vitre glacée et admira le mouvement gracieux de l'herbe pliant sous la brise du soir. Elle eut un frisson quand elle repensa à son rendez-vous. Elle se mordit la lèvre. Il lui semblait encore sentir les mains d'Arthur sur sa peau. Le déroulement du rendez-vous après le pique-nique n'était pas prévu, et c'était ce qui rendait le moment d'autant plus magique.

"Ah bah t'es là !" s'écria une voix féminine dans son dos.

Nora se retourna pour y découvrir une autre sixième année, avec laquelle elle avait l'habitude de manger. "Oui, tu me cherchais ?" demanda Nora, un peu perdue après ce retour brutal à la réalité.

"Pas particulièrement, mais je t'ai pas vu dans la Grande Salle." lui répondit-elle.

"Euh, oui. J'étais occupée ailleurs."

"Je suis sûre que tu as encore manqué un repas pour bosser dans ton QG." dit la jeune fille avait un sourire en coin et les bras croisés. "Faut que t'arrêtes de faire ça."

Nora se gratta la tête, mal à l'aise, et haussa les épaules. "Mmh." Elle n'avait pas trop envie de papoter. Elle tourna la tête vers la fenêtre le temps d'une seconde.

"On va trainer dans le petit salon avec les filles, tu veux venir ?"

Nora la regarda à nouveau. "Non merci, pas de soir." dit-elle.

La jeune fille haussa les épaules. "Comme tu veux, à plus." dit-elle avant de s'éloigner. 

Petit à petit, le dortoir devint très calme. Toutes les jeunes filles de sixième année préféraient trainer dans le petit salon que dans cet endroit. Il y avait des canapés confortables, un feu de cheminé pour les nuits fraiches, mais surtout elles pouvaient voir les garçons. C'était fou comme les hormones pouvaient totalement guider les choix des adolescents. Nora tourna une dernière fois la tête vers la fenêtre et ne bougea plus. Elle avait simplement envie de rester là, à penser à sa soirée avec Arthur. A penser à la manière dont elle s'était sentie lorsqu'il avait glissé sa main dans le creux de ses reins. A la manière dont il l'avait embrassé, avec fougue et passion, quand ils se sont allongé sur la couverture. Et à penser à tout ce qui avait suivi, jusqu'au moment où ils ont décidé de quitter les lieux de peur de se faire surprendre par quelqu'un une fois que les résidents du château ne seraient plus occupés par le repas dans la Grande Salle. Elle aurait voulu rester des heures supplémentaires avec le garçon, simplement allongée contre lui sur cette fameuse couverture. Elle se mordit une nouvelle fois la lèvre à cette pensée. Les jeunes gens avaient été particulièrement imprudents, par leur manque de précautions mais également par le lieu choisi. Mais c'était aussi ce qui faisait la beauté de la spontanéité.