Ca fait un mois que je suis à Poudlard.
Et je m'ennuie déjà entre les cours.
Au début la découverte du château m'occupait.
Mais maintenant c’est fini.

Ennui profond.

Si je disais ça à Elisabeth, elle me dirait que l'ennui est un mauvais conseiller.
Et elle aurait raison vu ce que je m'apprête à faire.
Ca fait une semaine que j'élabore ma blague douteuse.
Tout est fait pour qu'elle marche.
J'ai fait au plus simple.
Un seau d'eau au dessus d'une porte.
Simple et efficace en théorie.

Confiance.

J'attends donc caché derrière une armure qu'une victime ouvre la porte.
Je ne suis ni silencieux ni discret mais à vrai dire je m'en fiche.
Au pire je n'aurais qu'a courir.
Soudain j'entends un bruit.
La porte s'ouvre et...
Le seau plein d'eau tombe sur la tête d'un grand quatrième année qui passait par là, ce dernier semble surpris, tant mieux.

Fierté.

Ca avait marché.
Comme prévu, tout avait fonctionné.
C'était impressionnant pour moi qui avait fait la blague.
Qu'elle chance j'avais eu.
Je n'avais pas raté.
Mais comment une blague si nulle que la mienne avait pu marcher?

Surprise.

Une fois ma victime partie, je me précipite près de mon seau et m'agenouille pour analyser la situation et comprendre comment un seau posé au dessus d'une porte avait bien pu arriver sous la personne qui passait dessous.
Et je ne trouve absolument rien.
Nada.
Le vide complet.
Suis-je un blagueur complètement naze qui a simplement de la chance?
Ou une personne ayant vraiment du talent?
Ma victime qui m'observe depuis tout à l'heure à l'autre bout du couloirs aura peut être la réponse après tout!

Sortant d'une salle de classe intuilisé où il avait passé l'après-midi à s'entrainer, procurer du plaisir à sa baguette qui par les temps qui courraient lançait des sorts à tout va.. Il n'avait osé retouché aux sortilèges de magie noire, l'infirmier lui ayant posé des questions plus que gênantes à son réveil et surtout en sachant ce qu'il avait fait. Sa baguette était venu à lui simplement parce qu'il le voulait. Jamais il n'aurais cru qu'il aurait été capable de faire de la magie dans baguette. Mais pourtant, dans l'agitation de ce rêve tumultueux, le bout de bois avait volé jusqu'à sa main et projeté selon les dires d'Anthony des étincelles noires à reflets rouges qui avait fait un trou dans la plafond en laissant couler un liquide noir comme du pétrol. Pour Rufus c'était un signe clair, la noirceur gagnait du terrain. 

Alors qu'il marchait dans les couloirs, il passa la porte d'un passage assez connu et qui en général était bondé de monde mais rien sauf un éclairé glacé qui le traversa, mouillant livre et vêtement. Il protegea sa tête du lourd sceau en métal au dernier moment en m'envoyant valser contre le plafond puis scruta les environs pour réaliser l'auteur du délit. C'était un Serpentard, il serait plus tolérant. 

D'un coup de baguette, il sècha vêtements et sac puis, après avoir lissé les pants de sa chemise, il renifle d'un air dédaigneux devant cette blague de bas étage. Il avait plutôt pitié de la piètrerie de cet humour douteux. Il jugea que son temps était trop précieux pour être consacré à un première année si nul en matière d'humour douteux et s'avança dans le couloir mais quand il le vit s'approcher du sceau et le contempler avec fierté, il ne put s'empêcher d'émettre un de ses petits ricanements qui ressemblaient plus à des coâssement de corbeau. Il s'avança vers lui, sa baguette en main et posa le sceau lentement sur le côté. 

Pit-oy-able. 

Il carressa un peu ses cheveux avec le bout de sa baguette, les entortillants comme il le faisait tout le temps. Il se pencha et le regarda droit dans les yeux avant de parler d'une voix calme et posée.

Fait mieux qu'un stupide sceau d'eau. Ne met pas de l'eau met quelque chose de plus drôle comme l'engrais à la bouse de dragon de Bergburn ou du mucus de verracrasse ou fait juste des tour comme ça.

À peine eut-il finit de parler que le gant de l'armure -que Rufus avait fait léviter en bougeant sa baguette quand il entortillait ses cheveux autour- commença à tirer les oreilles du premier année. Rufus étouffa un petit ricanement tandis que le deuxième se joigna à la partie et attrapa la deuxième oreille. Avec un regard de frère tyrannique, il avança à grand pas, sa baguette dans sa poche mais prête à se défendre si jamais il l'attaquait dans le dos. 

Pitoyable?
De quoi pitoyable?
Qui se permet ainsi de juger mon oeuvre dont je suis si fier.

Rage.

Je me retourne.
Oh oh...
C'est le quatrième année que j'ai piégé et qui est maintenant sec sans que je sache comment il avait fait pour être sec aussi rapidement.
Ca pue pour moi là.
Il commence à me dire ce que j'aurais du faire pour que ma blague ne soit pas aussi nulle.
L'engrais à la bouse de dragon de Bergburn ou du mucus de verracrasse....
C'est pas si bête en fin de compte.

Douleur.

Suis-je vraiment en train de me faire tirer les oreilles?
Ca fait mal.
Je sens les larmes monter.
Mais je ne pleure pas.
Jamais.
C'est un trop grand signe de faiblesse.
Soudain, il commence à partir.
J'ai soudain un flash.
Je me rends compte qu'il est peut être le mentor de farces douteuses que j'attendais.
Je ne peut pas le laisser partir, il peut m'aider.
Alors je l'appelle.

-Eh toi, attends, je veux te demander quelque chose!

Je me débarrasse des gants qui continuaient à me tirer les oreilles et le rattrape en courant.
Je demande ou pas?

Hésitation.

Allez je me lance, de toute façon je le regretterais après si je ne le fais pas maintenant.

-Tu... Tu veux pas m'apprendre a faire des farces parce que pour le moment je gère pas trop?

Bon ça c'est fait. 

Pardon pour le retard!

Rufus n'eut pas de réaction quand il entendit ses pas venir dans sa direction. Il avait besoin de se changer les idées et un nouveau blagueur pourrait bien lui remonter le moral, c'était pour cela qu'il l'avait conseillé au lieu de lancer un sortilège. Il avait encore dans la tête l'image de ce rêve, cauchemar cruel qui revenait le hanter toutes les nuits. Ça avait laissé une marque indélébile dans son esprit, une image qui s'imposait à chaque fois qu'il fermait les yeux, comme gravée sur sa pupille. L'image du corps, des spamses et des hurlements de douleur était impossible à effacer. Il n'avait pas envie d'oublier, il n'avait pas envie de se mettre sous sortilège d'allégresse, juste, de vivre avec. 

Quand il entendit sa voix, dans les éco de ses pensée, il comptait d'abord ne pas y prêter attention mais la politesse l'obligeait à lui répondre, dans la mesure où il s'adressait à Rufus. Il se retourna, il ne souriait pas, il avait plutôt l'air blasé et on sentait une pointe exaspération dans sa voix. Il le regarda, le scruta de haut en bas. Lui apprendre ? Il n'était pas un professeur et enseigner ses multiples sortilèges détournés à un élève braillard et sans talent de l'intéressait pas. Mais d'un autre côté c'était un Serpentard, il ne pouvait pas être un cornichon complètement pourri, il devait y avoir un minimum de talent en lui.

Il tira de son sac un petit cahier avec un sortilège d'attraction. Séparé en plusieurs onglets, ces notes traitaient d'enchantement, de métamorphose, de potion et de techniques générales. Toutes ses connaissances ammasées, expérimentées et qui avaient fait leur preuves en matière de mauvais coup. Il tira le papier qui dépassait. Celui-ci était un origami qui, dans la complexité de ses pliages formaot un oiseau au bec fin. Rufus souffla avec délicatesse dessus et il s'envola. Dans un éclaire argenté, il'passa du papier au métal. Dans son balai aérien gracieux, il piqua vers son visage à une vitesse terrifiante -en précisant son bec métallique pointu- et alla le soulever par le col tout en poussant des jurons très grossiers.

Essaye ça, dit-il de sa voix de gorge en lui tendant l'oisillon.

L'oragmi avait fait ses preuves en matières de blague, presque aussi bien que certains sorts. 

Un oisillon.
Je lui demande de m'apprendre et il me tend un oisillon.
Il se fiche de moi?
J'suis sensé faire quoi avec son truc?
A part le lancer dans les airs pour qu'il prenne son envol bien sur.

Incompréhension.

Je lui lance un regard hésitant, cherchant la réponse à ma question dans ses yeux.
Mais je n'y trouve absolument rien.
Je dois avoir l'air si bête en ce moment.
J'observe avec attention l'oiseau de métal sans savoir quoi en faire.
A vrai dire il me fait un peu peur.
Si je le lance et qu'il se retourne contre moi?
Ca serait bête quand même.
En même temps, j'peux pas lui rendre son oiseau comme ça sans rien dire, sans rien essayer.
En plus il va penser que je suis un gros nul sans courage ni intelligence si je fais ça.

Hésitation.

Je suis coincé entre deux grandes puissances de mon corps.
Ma fierté.
Et mon cerveau.
Ma fierté me dit de le lancer.
Mon cerveau m'ordonne de m'enfuir en courant.
Ils peuvent jamais se mettre d'accord ces deux là.
Même pas pour une fois.

Fatigue.

Bon en même temps vu la situation, je ferais mieux d'écouter ma fierté.
Non parce que autrement je vais être plus que ridicule.
Je croise donc les doigts.
Prend une grande inspiration.
Et.
Et je pose la question au quatrième année.
Je suis pas fou au point de le lancer dans les airs sans savoir ce qu'il sait faire.

-J'suis sensé faire quoi avec ton piaf? Nan parce que essaie ça c'est pas super clair tu vois?

Il regarde de ses yeux ronds de poisson frit l'oisillon en papier magique. Il n'était pas le couteau le plus aiguisé du tiroir. Quand Rufus avait soufflé dessus, l'oiseau avait soulevé par le col le garçon juste devant lui en poussant des jurons et maintenant ce garcon lui demandait que faire avec l'oiseau. Avait-il quelque chose comme un problème de mémoire à court terme ? Ou était-il simplement idiot ? Rufus n'en avait aucune idée et ça l'enervait. Avec un soupir irrité, il lui prit le bras et l'emmène au bout du couloir, deux première années étaient là à papoter.'

Peut-être qu'un exemple sera plus clair. Dit-il en cachant de son mieux son exaspération.

Il souffla sur ces ailes comme pour les sécher et il s'envola. Son vol était un peu maladroit sur le début mais il se stabilisa bien vite. Il piqua et pinça le premier des premières années en poussant les pires jurons, il ne lui faisaitnpas vraiment mal, juste quelque chose qui ne faisait pas plaisir. Le deuxième, lui, se moquait bien de son ami. Rufus se retourna vers Antonn et guetta sa réaction. Avait-il enfin compris ? Rufus l'esperait. Dans le cas contraire il le laisserait, il n'avait plus de temps à perdre et encore moins pour éduquer un idiot. Il aurait dû se rabbatre sur Célia la petite Serdaigle, elle au moins avait un potentiel évident.

Il peut pas arrêter de me regarder comme ça?
Non parce que je me sens un peu débile là.
C'est pas parce que je suis prudent que je suis un incapable.
Faut pas croire.
Pourtant son regard dit tout le contraire.
Il pense que je suis bête et que je ne comprends rien.

Frustration.

Il m'énerve.
J'aimerais lui envoyer une petite phrase qui le remettrait en question et qui lui signalerais que son exaspération est très mal cachée mais il risque de mal le prendre et moi je n'aurais tout simplement plus personne pour redresser mon niveau de blague.
Donc je me tais.
Et je le suis.

Calme.

Nous nous dirigeons vers deux premières années qui sont en train de parler.
Je regarde avec attention les gestes de Rufus.
Il souffle sur son oiseau.
C'est ça qu'il faut faire.
Souffler.
En fait il a le droit de me regarder comme un débile.
Non parce que c'était logique que pour faire fonctionner l'oiseau je reproduise les mouvements qu'il avait fait pour qu'il m'attaque.
J'ai enfin compris.

Compréhension.

Fin j'espère.
Lorsque l'oisillon revient, je le prends et cette fois ci je souffle.
Comme l'a fait Rufus avant moi.
Et ça marche.
Ne faisant plus attention aux jurons qu'il est en train de lancer je me tourne vers son propriétaire.

-C'est toi qui l'a ensorcelé pour qu'il agisse comme ça?

Si oui il est réellement intelligent.
Et il mérite mon admiration.
Je suis pas sure que Eli' sache faire ça.
Bon en même temps les farces de ce genre c'est pas sa tasse de thé. 
Mais quand même.

Quand il demanda à Rufus si il l'avait celui-ci lui lança un regard courroucé. Si il se servait de l'invention de quelqu'un d'autre bêtement il ne vaudrait rien, un simple copieur sans talent. Il n'avait pas inventé cet oiseau, mais lui se l'était approprié, l'avait amélioré pour en faire le sien. Quand il pensait à toutes les personnes admiratives avec leurs regards béats quand il montrait ses oiseaux ou ses papillons d'origami ensorcelés, lui ne trouvait pas cela si compliqué mais pour eux il était très fort en magie.  Était-ce lui qui était habile ou les autres qui n'étaient idiots ? Ce qui était sûr, c'est que son ego lui était bien développé. 

Bien sûr dit-il d'un ton sec, j'aurai l'air de quoi si je ne faisait qu'utiliser bêtement quelque chose que je ne sais pas reproduire ?

Il venait de réaliser que ce qu'il venait de dire, une personne qui utiliserait quelque chose sans le comprendre c'était exactement lui- pour l'instant. Il se devait de ne pas faire durer cette situation, pour que Serpentard ne compte plus d'élèves comme celui là. 

C'est dingue, que ce soit toi, Elisabeth ou Célia à chaque fois vous doutez que j'ai ensorcelé moi-même mes objets. Ça en devient énervant. Dit-il d'un ton irrité.

Il repensa à ce que Célia lui avait dit sur ces inventions. Il devrait en parler au Merlin...

J'ai l'impression que peu importe ce que je dis je l'énerve.
Du coup ça m'énerve.

Colère.

Mais bon.
Je dis rien.
C'est pas la peine.
J'ai juste de plus en plus l'impression que je suis tombé soit au mauvais moment soit sur la mauvaise personne.
Non parce que même si il a l'air de maîtriser le sujet, il a pas de méthodes d'"éducation" très encourageante pour l'élève.

Découragement.

Ok, j'suis pas super fort mais en même temps je suis là pour apprendre.

-Pardon, j'voulais pas t'énerver, c'est juste que ma soeur m'a toujours dit qu'y fallait éviter d’expérimenter et que si des gens avaient inventé des trucs utiles avant nous c'est justement pour qu'on évite nous de devoir le faire.

Ma soeur.
La voix de la sagesse.
Tout le monde était pas d'accord avec elle apparemment.

Scepticisme.
 
J'hésite avant de lancer d'une toute petite voix.

-J'suis désolé d'être aussi nul en blague aussi. J'ai jamais eu le droit d'en faire avant, j'étais toujours surveillé plus ou moins sérieusement, de plus ou moins loin. On me laissait faire ce que je voulais tant que ça ne nuisait pas à d'autre. 

Je réfléchi un peu.

 -Si tu veux être moins désespéré en me voyant faire quelque chose, je crois que je gère en sortilège. J'en connais beaucoup, au moins en théorie car j'ai beaucoup lu avant d'arriver ici, à Poudlard. Et d'après les profs j'suis plutôt doué.

Normalement si il me demande de lancer un sort, je remonte dans son estime.
Mais bon.
Ca c'est normalement.

 Pardon pour la mauvaise qualité de ce poste j'était pas inspiré! 

Son énervement passa bien vite. Surtout quand il vit comment celui d'en face réagissait. On avait l'impression qu'il devenait aussi mou qu'une peau de banane, sa motivation le quittait comme une âme laissait un corps derrière elle. En soit il s'en fichait. C'est vrai quoi il n'était pas prof. Il ne voulais pas d'un première année lèche-botte qui voudrais tout savoir de ses secrets. 
Cependant quand le garçon commença à parler, Rufus ressentit de la pitié pour lui. Vraiment. Le voir se lamenter était quelque chose de très gênant et en même temps exasperant, mais Rufus ne laissait rien paraître.  "pardon nianiania... je suis nul en blague nianiania..." Qu'il lève un peu le menton ! On ne doit jamais se rabaisser, jamais. Un peu d'autopersuasion. Rufus préférait de loin les gens qui avait du talent mais qui étaient égocentriques et qui s'en vantaient plutôt que les personnes minables et fragiles qui ne se croyaient capable de rien. La plupart du temps ces personnes n'osaient pas tenter de peur de rater à tort. 

Il le scruta, son regard le parcourant des pieds à la tête. Il étaient en plein couloir. Il voulait quoi ? Qu'il prenne une craie en disant "ouvrez vos cahiers de pratique de la blague". Le test serait simple. 

D'accord. Si tu es très bon tu saura les lancer. C'est simple. -il sortit sa baguette d'un geste. Attaque moi.

Si il réussissait, il le garderait. Sinon, il partirait.