Le cours de potion venait juste de se finir et ce dernier avait été des plus épuisants. Le visage encore ruisselant de sueur, tu passas ta main sur ce dernier pour effacer les fines gouttelettes qui en dégoulinaient. C'était désormais l'heure d'aller manger et tu rangeas rapidement tes affaires tout en prenant soin de nettoyer ton chaudron, avant d'aller remettre à la professeur le résultat de l'exercice du jour, précieusement conservé dans une fiole de verre.

Toute la préparation s'était bien passé, mais c'était plutôt normal, car les potions restaient, de loin, l'une de tes matières préférée.

Tu soupiras faiblement tout en hissant ton sac sur tes épaules avant de rassembler la plupart de tes livres dans tes bras. Tu gagnas la sortie et entamas la marche qui te ramènerait des dortoirs vers le rez-de-chaussée pour pouvoir prendre un copieux, mais mérité, déjeuner.

Pourtant, ce dernier allait devoir attendre, car à peine avais-tu fait quelques pas que l'on attira ton attention, te faisant signe de venir.

C'était un garçon, un garçon de serpentard que tu ne connaissais pas vraiment, mais qui était plus jeune de toi. Tu ne savais pas quoi en penser, mais tu finis par le suivre. Il t'attira un peu à l'extérieur du couloir principal, vers un chemin perpendiculaire ou se trouvait une multitude de cachots.

Tu fus rapidement gênée par la situation, mais restant malgré tout intriguée, tu demandas alors :

"Oui ?"

L'intrigue de cette rencontre fit vite place à l'exaspération lorsque tu entendis la requête du jeune homme. Tu levas les yeux au ciel avant de soupirer longuement tout en te rapprochant d'un mur contre lequel tu t'adossas.

Tu hésitais un peu à partir en le laissant planter là lui et ses questions, mais rapidement, tu te rendis compte que ce dernier n'avait, à aucun moment, fait preuve d'une quelconque agressivité ou autre qui aurait pu te mettre mal à l'aise ou encore, te donner une véritable raison de fuir la discussion.
Finalement, après de longues minutes de réflexions et d'hésitations, tu lâchas enfin une réponse :

"Ta copine n'est vraiment pas maline…"

Tu le regardas droit dans les yeux, de ton regard le plus perçant afin de captiver son regard et qu'il ne se cache pas en détournant les yeux :

"Ta copine évoque sans problème et sans discrétion les événements qui ont lieu actuellement dans notre monde !"

Tu bougeas légèrement d'un pied sur l'autre, avant de finalement appuyer ton pied-droit contre le mur derrière toi après avoir plié le genou :

"Je ne pense pas qu'elle se fasse uniquement des "Amis" en évoquant le fait qu'elle déteste les né-moldus et les "traites" à leur sang à tous les coins de couloir Carter !"

Tu avais volontairement appuyé sur certains mots lors de ton élocution pour lui faire comprendre là ou tu voulais en venir.

Après l'avoir observé quelques secondes pour finalement, appréhender sa réponse, tu te décollas de ton mur et tu te rapprochas un peu de lui :

"En tous cas, je ne laisserais personne dire aussi ouvertement que mes parents doivent aller en prison juste parce qu'ils ont des opinions différentes de la plupart des familles de sang-purs."

Tu lâchas ce dernier mot presque avec dégoût. Oui, cela te dégoûtait presque de te dire que tu étais sang pur et que certains avaient des opinions aussi destructrices.

Tu observas le jeune homme alors que tu étais à moins d'un mètre de lui, dans son espace vital, pour voir comment il allait réagir.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il avait du répondant. Tu restais cependant sur tes gardes et légèrement méfiante à son égard. Cependant, tu avais une réponse assez sèche à sa petite remontrance :

"Si tu es du genre à tendre l'autre joue lorsque l'on t'agresse physiquement ! Grand bien t'en face ! Pour ma part, je ne laisserais personne me marcher dessus sans répliquer de la même façon que lui !"

Ton regard s'était légèrement plissé sous l'effet de la colère et tu l'observais à présent avec un certain agacement alors qu'il tentait de trouver des excuses à sa petite amie. Tu levas alors un doigt en l'air, comme pour lui dire chut dès qu'il eut fini. Un sourire méprisant venant se placer sur tes lèvres alors que tu émettais un petit ricanement sordide :

"Alors là ! Je t'arrête de suite ! Ce n'est pas parce que ta copine a été élevée avec des principes qui selon ses propres croyances, la place au-dessus des autres, qu'elle peut se permettre ce qu'elle s'est permit !"

Tu te raclas la gorge, tout en remettant une mèche de cheveux derrière ton oreille :

"Récapitulons : Elle parle sans honte et sans discrétion d'un sujet assez controversé au milieu d'un couloir assez passant, celui de la bibliothèque. Elle accuse les gens passant par-là de l'espionner ! Lorsqu'on lui réplique, elle se montre agressive et en vient même jusqu'à l'agression physique ? On a beau être élevé dans une famille spéciale, avec des pensées assez peu orthodoxe, cela n'empêche pas de faire preuve d'un peu de jugeote !"

Ce que visiblement, Carry Harrison ne possédait pas ! Tu soupiras fortement avant de couper une nouvelle fois le garçon dans son explication :

"Je suis de sang pur également et ça n'empêche pas que mes parents mon inculqué d'autres principes loin de l'extrémisme dont-elle fait preuve ! Arrêtons donc de nous définir par rapport à notre famille et notre sang ! Ce dernier à la même couleur pour tout le monde ! Sang pur, sang mêlé, né moldu ! À nous de nous faire notre propre opinion sans pour autant vouloir la destruction de la terre entière !"

Tu étais franchement agacée à mesure que les minutes passées. Tu n'étais visiblement pas la seule, mais lui, c'était plus le désespoir qui semblait le prendre. Le désespoir et la trop grande importance de la mission qu'il s'était visiblement confié lui-même :

"Tu n'as pas à être son garde-fou constamment, je pense ! J'assume mes actes et je pense qu'elle aussi ! À nous d'en tirer des conséquences et des leçons ! Elle a beau être différente lorsqu'elle est avec toi, cela n'empêche que son comportement en société soit problématique, tu ne peux le nier !"

Mais la suite te surprit un peu. Tu ne savais pas comment réagir à cette dernière. Finalement, tu lui avais donné la réponse un peu plus tôt :

"Je te l'ai déjà dit ! Je ne laisserais personne me marcher dessus ou m'agresser physiquement sans en subir les conséquences ! Je pense qu'elle a compris désormais qu'il valait mieux qu'elle évite de s'en prendre à moi ! "

C'était peu de le dire. Vous étiez même allé plus loin que vous battre physiquement puisque la serpentard avait été jusqu’à pointer sa baguette en ta direction. Une altercation qui aurait pu très mal se finir.

"Je ne pensais pas qu'elle irait cependant jusqu'à sortir sa baguette …"

Se battre avec les mains passé encore. Sortir sa baguette, c'était monter l'altercation à un tout autre niveau qui pouvait devenir dangereux. Tout élève de poudlard en avait conscience puisque cela signifiait un renvoi quasi-certain !

La remarque comme quoi tu lui faisais des leçons de moral te fit piquer du nez d'un air mauvais. Comment ça … Tu le regardas de façon mauvaise :

"C'est toi qui est venu me voir non ?"

Il commençait à t'agacer sérieusement ! Pourquoi venir te voir si s'était par la suite pour te reprocher de lui dire ce que tu pensais vraiment. Non mais vraiment.
Tu tournas immédiatement les talons, prête à repartir en furie de l'endroit ou tu venais quand une autre de ses questions t'arrêtas juste avant que tu ne quittes le cachot. Tu ne tournas même pas la tête pour lui répondre :

"Oui … Il y avait d'autres élèves de présents et le professeur Penwyn est intervenu !"

Heureusement, sans doute, car qui sait ce qu'il se serait passé. Toujours étant que désormais la conversation était fini pour toi. Tu n'avais nullement envie qu'elle se poursuive plus longtemps puisqu'il fallait dire la vérité, mais pas trop non plus sinon monsieur le prenais comme une leçon de morale.

"T'as copine fait bien ce qu'elle veut ! Je m'en moque bien de ce qui lui arrive et de ce qu'elle devient ! Tant qu'elle ne se retrouve pas sur mon chemin ça me va bien !"

Alors, sans lui laisser le loisir de rajouter quoi que se soit d'autres, tu parties de cet endroit puant et humide.