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27 janv. 2020, 10:21
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
https://www.poudlard.fr/viewtopic.php?f=65&t=16751&hilit=
Voilà ce que vous pouvez lire si vous voulez comprendre ce que fait Aelle dans ce couloir. La plupart d'entre vous n'ayant pas accès à ce RP, je peux vous l'envoyer si vous le souhaitez — ou vous le résumer, tout simplement.


24 septembre 2043 — au petit matin
Devant le tableau de la Grosse Dame
3ème année



On s’en fout d’hier.

Reste, s’il-te-plait. Ne me laisse pas affronter cela toute seule. Reste avec moi, donne-moi la force. Je n’y arriverais pas sans toi. Je ne pourrais pas le faire sans toi.

On s’en fout d’hier.

Comme un mantra, les mots tournent dans ma tête. Les mots de Gil'Sayan. Hier n’est rien, hier n’est plus. Je m’efforce d’y penser, je m’efforce d’y croire. C’est la vérité, c’est ma vérité. Hier n’est rien et maintenant est la seule chose qui importe.
J’essaie, j’essaie sincèrement, je te le jure. J’essaie de nourrir ma force avec tes mots, mais j’ai peur de ne pas y arriver. Au fil des jours, mes forces diminuent. Chaque jour qui passe me voit perdre quelque chose. Hier, au matin, alors que je tournais le dos à l’entrée de la Salle Commune des Rouges après avoir attendu en vain, j’ai perdu ma confiance. Je l’ai laissé derrière moi et je sais que je ne la retrouverais pas. Elle a disparu, s’est envolée, mâchouillée par le Fantôme que je cherche désespérément.

*On s’en fout d’hier*.

Ce matin je marche, dépourvue de ma confiance, et j’ai peur de perdre mon envie. J’ai peur de la laisser quelque part et de ne plus la retrouver. Alors je sais ce qui arrivera : je ne viendrais plus passer les heures de l’aube à attendre qu’Elle sorte de sa Salle Commune. Je cesserais de venir et son souvenir ne cessera de me hanter. Quoi qu’il arrive, je dois la voir, je le dois. Sans cela… Sans cela *non*. N’y pense pas.

*On s’en fout d’hier*.

Encore une fois, j’arrive aux abords de la Salle Commune des Rouges et Or. Le tableau est là, si grand, si imposant. Et moi je me sens démunie. J’avance à petits pas, des pas peureux qui expriment ce que ressent mon coeur. J’essaie de ne pas m’arrêter ; hier, je me suis stoppé avant d’arriver et j’ai bien cru que jamais je ne parviendrais à atteindre le tableau pour attendre. Alors cette fois-ci, je ne m’arrête pas. Je marche, je marche jusqu’à ce que j’arrive devant l’immense entrée cachée.
Je m’adosse au mur, croise les bras sur ma poitrine.
Je braque les yeux sur la Grosse Dame ; je ne soutiens pas son regard, non. Je laisse mes yeux flotter quelque part dans le paysage. C’est mieux ainsi.

J’ai peur de ce que je vais trouver.
Mais j’ai plus peur encore de ce que j’espère.
Je l’ai compris hier soir, en m’endormant, après avoir quitté Gil’Say *Thalia*. J’ai foutrement peur d’espérer qu’elle ne soit pas là ; ce n’est pas logique.
Coup de pied mental ; j’évince mes pensées. Il faut que je reste concentré. Je ne suis pas ici pour rien. Je suis ici pour la Voir. Je vais jeter mes yeux sur elle, me forcer à la regarder. Puis je la Tuerais comme elle me tue. Je réduirais son souvenir à *la réalité*

Le tableau s’ouvre ! Mon coeur sursaute. Je jette mon regard sur la personne qui en sort, l’esprit en proie à la peur. *Va-t-en ! Cours ! Va-t-en !*. C’est un garçon. Mes épaules se relâchent, je grimace légèrement en détournant le regard, fuyant le questionnement qui brille dans ses yeux. Mes pensées se calment dans le même temps ; je les déteste ces pensées. Ce n’est pas au garçon qu’elles s’adressaient, mais à moi. Il m’est difficile de les repousser. Difficile de ne pas les écouter alors qu’elles me hurlent si fort que je n’ai pas ma place ici.
Mais je résiste. Je résiste.
Pour la mort.


Des Autres, encore et encore. Une masse d’Autres qui s’écoule, qui me regarde, qui chuchote en passant devant moi.
Je ne bouge pas. Je ne frémis pas.
L’heure de bouger arrivera dans une trentaine de minutes ; le début des cours. Mes jambes me font mal et mon dos est douloureux. Je suis fatiguée, Merlin, fatiguée d’attendre. Cela fait des jours que je poireaute ainsi, tous les matins, loupant les quelques minutes précieuses que j’aurais pu passer avec Thalia. Au lieu de cela, je suis ici. Et rien ne bouge jusqu’à ce que l’heure d’aller en cours ne me forge à m’en aller.

Je n’ai pas envie que l’heure arrive. Je n’arrive pas à retenir mon envie de rester. Je la sens couler. Je crois qu’en repartant tout à l’heure, je la laisserais ici et que je ne reviendrais plus. Et quelque part tout au fond de moi, quelque chose m’en remercie.
01 févr. 2020, 15:43
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
Nora avait l'esprit un peu ailleurs, pour la simple et bonne raison qu'elle essayait de penser à trop de choses à la fois. Ces jours-ci, cela résultait sous forme d'oublis réguliers. Aujourd'hui, elle avait oublié sur sa table de chevet le carnet qu'elle utilisait pour travailler sur ses projets de préfète en chef. Elle s'en était rendue compte une fois parvenue à son bureau. Les cours n'allaient pas tarder à commencer, mais elle n'en avait pas ce matin car sa filière de comprenait pas les cours de vol. Elle avait donc dédié ce temps à ses devoirs où à son poste, selon ses besoins. Assise à sa table de travail, elle hésita. Elle ne voulait pas perdre de temps, mais d'un autre côté elle n'avait pas envie de se faire prendre dans la flopée d'élèves qui allaient s'agiter et sortir de la salle commune pour débuter la journée. Ses doigts tapotèrent le bois brut de la table machinalement, le temps qu'elle prenne une décision. Elle se leva. Tant pis pour le bain de foule.

Elle grimpa les escaliers le plus rapidement possible. En passant dans le couloir de Gryffondor, elle croisa une jeune fille d'une autre maison. Sans doute devait-elle attendre un camarade de classe. Elle lança un "Bonjour !" un peu distrait et entra dans sa salle commune dans la foulée. Elle n'eut pas le temps de monter jusqu'à son dortoir qu'elle vit la plupart des élèves de la maison se diriger vers la sortie. Elle avait eu un bon timing, finalement. Lorsqu'elle sortit à son tour, la salle commune était à nouveau calme. Elle fit quelques pas dans le couloir avant de remarquer que la jeune Poufsouffle qu'elle avait croisé quelques minutes plus tôt était toujours là. Elle s'arrêta et fronça légèrement les sourcils.

"Tu attends quelqu'un ?" dit-elle, suspicieuse.

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04 févr. 2020, 16:42
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
Ma jambe bat en rythme. Un, deux, trois, quatre. Pause. Un, deux, trois, quatre. Pause. Et cela recommence, encore et encore, sans que je ne puisse rien faire pour l’empêcher. L’angoisse que je ressens dans mon coeur peut se voir dans le battement fou de cette jambe, mais également dans ma main qui se lève jusqu'à ma bouche pour me permettre de rogner la peau autour de mes ongles. Je ne fais jamais cela, habituellement. Je me mordille les lèvres, j’agis discrètement pour garder mon stress pour moi. Mais là, il déborde. Il est si puissant qu’il m’échappe et se dessine sur mon corps incontrôlable.
Je n’en peux plus, nom de Merlin.
Mon coeur n’en plus de rater le moindre de ses battements. Mon estomac se tord si fort qu’il me donne la nausée. Je dois me retenir pour ne pas la laisser m’envahir. C’est difficile, car j’ai mal au ventre. C’est comme si à l’intérieur, sous ma peau brûlante, des serpents incandescents se tordaient sans fin. A chaque fois qu’un élève sort de la Salle Commune des Rouges, mon souffle me manque. Il se bloque quelque part entre mes poumons et ma bouche, et me laisse pantelante.

Ce n’est jamais elle.
Quelle que soit la personne surgissant de l’arrière du tableau de la Grosse Dame, ce n’est pas Cha… Elle. Ce sont des Autres, des foutus Autres qui me regardent avec bien trop d’attention. Mais elle, elle n'apparaît jamais. C’est comme si elle n’avait jamais été là ; peut-être l’ai-je imaginé, peut-être n’est-elle qu’une création de mon esprit ? *Non*. Elle a participé aux Épreuves, elle a bien existé. Elle existait bien quand elle tenait la main de cette Chi… *Tais-toi*. Je ne dois pas ressasser les souvenirs. Non, seulement les détruire un à un ; le coup final sera porté à son Regard et se sera glorieux.

L’heure de mon départ approche. Et plus elle approche, plus le battement de ma jambe se fait rapide. J’ai envie que le temps passe plus vite, j’ai envie de m’en aller d’ici. Si je ne le fais pas bientôt, je n’arriverais pas à contrôler la brûlure de mes yeux. Ces foutus traîtres ! Déjà deux fois qu’ils se sont remplis de larmes, deux fois ! A chaque fois, j’ai réussi à éloigner les pleurs. Ne reste que la boule douloureuse dans ma gorge, désormais, mais je sais que les larmes la talonnent. Hors de question que je chiale pour Elle. Hors de question que je lui donne quoi que ce soit.
Alors pour me donner de la force, je pense à Thalia.
Mais Thalia n’est pas grand chose face à Charlie. Cela me fait mal de m’en rendre compte. Cela me fait plus de mal encore de comprendre que c’est exactement ce qui me donne la force de revenir pour affronter mon Fantôme. J’en ai assez de l’attraction qu’elle exerce sur moi.
Assez d’elle.

« Bonjour ! »

Je sursaute, tourne la tête en direction de la voix. C’est à peine si je vois sa silhouette avant qu’elle ne disparaisse derrière le tableau de sa Salle Commune. Une fille, grande, un éclair blanc qui a frappé si rapidement que lui aussi, j’aurais pu l’imaginer. C’est la première personne qui me parle. Les Autres passent toujours sans faire attention à moi, ils avancent, me regardent car ils savent Qui je suis, mais ne s’arrêtent pas. Cela me dérange que cette fille ait pris la peine de me saluer. Tout à coup, c’est comme si je perdais mon inconsistance et que la réalité me frappait : tu es là, tu es vraiment là, me disait-elle. Une nuée de frissons s’agrippe à ma peau. Je me recroqueville sur moi-même, mais elle ne me quitte pas. Je me sens si seule alors, si faible, si petite que les larmes manquent à nouveau de me submerger. 

*Respire*. C’est la voie de Maman dans ma tête. *Respire* pour éloigner les larmes, pour retrouver ton calme. C’est marrant, ça. Cela fait des années que Maman essaie de m’apprendre des techniques pour calmer mes émotions, mais je ne l’ai jamais écouté. Jusqu’à aujourd’hui. Étrangement, me rappeler de ses paroles me fait un bien fou et peu à peu mes yeux se vident de toutes leurs larmes — au bon moment, semble-t-il, car le flux des Autres se fait soudainement plus fort. Pendant un instant, je les regarde avec désarroi. Puis je comprends que l’heure des cours doit approcher.
Un étrange désespoir m’envahit.
Aujourd’hui encore Elle ne sera pas là.

Le tableau des Rouges pivote. Je le regarde avec lassitude ; je sais que ce ne sera pas elle. Et effectivement, seule une grande fille en sort. Mes yeux sont attirés par la blancheur de sa tignasse — c’est la fille de tout à l’heure et elle me regarde avec une force qui me gêne. Je me dandine sur mes jambes, évite son regard. Pourtant, mon esprit ne peut pas se détourner. Pas alors qu’il a fait le rapprochement. *Starks !*. Evidemment. La Préfète-en-chef. Comment l’ignorer ? Une moue s’installe sur mon visage ; elle va me réprimander, évidemment, je n’ai rien à faire ici.
*Si seul’ment elle pouvait m’empêcher de rev’nir !*
Non ! Idiotes pensées ! Je veux pouvoir revenir pour trouver Charlie. Bien sûr que je le veux. Je le veux, n’est-ce pas ?

« Tu attends quelqu’un ? »

Mon regard s’accroche au sien. Ce n’est pas une réprimande, seulement une question. Une question qui exige une réponse. J’ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Que dire ? *J’lui d’mande*. Non, ça ne devait pas se passer ainsi. Je devais attendre, apercevoir Charlie, partir. Mais… Et si...

« Je… » *sais pas quoi dire*. Je m’approche lentement d’elle, mes mains moites rassemblées devant mon ventre. Je prends une inspiration tremblante ; je dois avoir une tête à faire peur avec mes yeux défoncés et mes terribles cernes. « Ouais, je… ». Le rythme de mon coeur accélère. Je m’efforce de ne pas écouter mes pensées qui me disent de ne pas le dire, de ne pas le faire — il serait si simple d’arguer que je n’ai pas croisé Charlie et de m’arrêter là ; j’en suis incapable.

« Charlie, » dégueulé-je tout à coup.

Dans sa bouche, son prénom me semble une insulte. Il n’a pas la même force que dans mon esprit. Je devrais le dire plus souvent à haute voix.
15 févr. 2020, 23:45
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
La petite fille qui lui faisait face n'avait pas l'air dans son assiette, et la façon dont elle lui répondit confirma cette théorie. Elle écarquilla les yeux une seconde. Cette information ne l'aidait pas beaucoup. Elle ne savait si elle avait répondu ainsi par réflexe ou si elle pensait que le statut de préfète en chef de Nora lui conférait le super pouvoir de connaitre les prénoms de tout le monde, mais les élèves avaient un peu trop tendance à penser cela.

"Charlie... Charlie qui ?" demanda t-elle, plus dubitative que jamais.

Cette histoire n'avait pas l'air d'être une belle histoire. Il devait probablement s'agir d'une vengeance ou de représailles, à en juger par l'attitude de la jeune Poufsouffle. Mentalement, Nora tenta de chercher dans ses souvenirs si elle se souvenait d'un jeune Charlie. Il y avait bien ce petit rouquin, qui avait une tête à porter un nom dans le genre, mais elle n'en était pas sûre. Non, décidément, elle ne voyait pas. A moins que cela soit une fille ? Elle réfléchit davantage. Un visage apparut dans son esprit : celui d'une petite brune au comportement super bizarre, presque gênant. Elle l'avait souvent croisé, et avait notamment fait sa connaissance dans les dortoirs. Moment embarrassant, d'ailleurs. Si elle se souvenait bien, elle avait participé aux épreuves pendant le séjour de la délégation chinoise. Depuis, on ne l'avait pas revu. La situation était plus que mystérieuse à son sujet, et Nora espérait vraiment que la jeune fille ne parlait pas de cette Charlie là. Mais elle en aurait bientôt la confirmation, ou l'infirmation.

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25 févr. 2020, 16:56
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Le prénom s’échappe de moi comme tout autre mot. Il n’y a que mon coeur pour sursauter au fond de moi, que mes souvenirs pour me rappeler en une fraction de seconde toutes les fois, bien peu nombreuses, où j’ai laissé ce prénom m’échapper. En un parfait reflet, je me rappelle également les nombreux instants où j’ai souhaité, de toute la force de mon fichu coeur, oublier ce prénom. Seulement oublier pour qu’il cesse de me torturer. Mais je n’ai jamais réussi puisque je suis là aujourd’hui, à attendre la réponse de cette fille tout en espérant secrètement qu’elle ne sache rien, tout en espérant fortement qu’elle me donne une piste, une réponse, une direction à prendre pour retrouver Charlie.
Je suis fatiguée, nom de Merlin, fatiguée de ne pas savoir ce que je veux.
Je suis fatiguée de toi, Charlie.

La voix tombe sans prévenir. « Charlie... Charlie qui ? ». J’ouvre la bouche, désespérée qu’elle me force à parler plus que de nécessaire, désespérée de devoir me rappeler de cette soirée où j’ai appris, peu de temps avant d’être expulsée du château, que cette fille que je recherchais ardemment portait pour nom de famille Rengan. Je déteste ce nom, je le hais de toute la force de mon âme. Rengan, c’est la fille qui a disparu sans ne plus me donner de nouvelles ; Rengan, c’est la fille qui n’a jamais répondu à mon hibou estival ; Rengan, c’est la fille que je n’ai jamais pu retrouver, celle qui, plus que toute autre personne, m’a frappé si fort que je n’ai jamais pu l’oublier.
Je la déteste, Merlin.
Elle me fait si peur.
Je veux l’oublier, je le veux.
Alors je trouve la force d’ouvrir la bouche pour laisser m’échapper d’une voix d’outre-tombe :

« Rengan. Charlie Rengan. »

Parce que je ne veux plus la laisser exister dans ma tête. Je ne veux plus de son fantôme. Moi, je veux la voir pour de vrai, rencontrer son foutu *puissant* regard  *effrayant* et me mettre dans le crâne que cette gamine n’est rien, qu’elle n’est rien du tout, rien de plus qu’un foutu souvenir sans réelle importance ; même si elle hante encore mes nuits. Même si parfois, elle me manque si fort que j'en pleure. Même si parfois je reste de longues minutes allongée à ne penser à rien, juste à essayer de me souvenir tout ce qu'il s'est passé ce soir-là, essayer de me souvenir pourquoi penser à elle me fait si mal, pourquoi je la déteste aussi fort que je me prends à l'ai—

« Elle est où ? » dégueulé-je encore, tordant mes doigts devant mon ventre douloureux, tremblant face au regard de la Grande, effrayée à l'idée de connaître la réponse à cette question.

Tout à coup, je n’ai qu’une envie. M’enfuir. Retourner dans cette salle de bains auprès de Gil’Sayan, m’y enfermer à tout jamais et oublier que dans le monde existe une toute petite âme qui s’appelle Charlie Rengan et qui arrive encore, même après deux ans de disparition, à faire sursauter mon coeur et se tordre mes entrailles comme la toute première fois où je l’ai vu dans ces *sous-sols*.
02 avr. 2020, 14:26
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
Nora se mordit la lèvre inférieure en entendant ce nom. Zut. Elle ne savait que dire à la petite, car elle ne disposait que de trop peu d'informations pour réellement l'éclairer. Elle réfléchit à la va-vite en baladant son regard sur le plafond, puis se déconcentra sur la petite blonde qui attendait sa réponse. La jeune fille se gratta l'arrière de la tête et finit par entortiller des mèches de cheveux autour de ses doigts.

"Je suis désolée, elle n'est pas là." dit-elle simplement. Que lui dire d'autre, de toute façon ? La jeune Charlie Rengan n'était simplement pas là. Elle se dit soudain que ses propos pouvaient prêter à confusion, aussi argumenta t-elle un peu plus. "Ça fait un bout de temps déjà, qu'elle n'est pas là. A Poudlard, je veux dire."

Nora était embarrassée d'avoir à dire ce genre de choses. Elle ne connaissait pas la petite Poufsouffle mais ne voulait pas l'attrister pour autant. La sixième année soupira légèrement, affichant une moue embêtée. "Je suis désolée." lui dit-elle, comme si de simples mots provenant d'une inconnue pouvaient apaiser la tristesse et la déception de quelqu'un. Le calme s'installa de nouveau dans le couloir, mais pas pour longtemps. La Grosse dame décida qu'il était temps de s'exercer à quelques vocalises. Nora fronça les sourcils quand elle l'entendit, puis l'oublia aussitôt, son regard toujours posé vers son interlocutrice.

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14 avr. 2020, 17:56
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« Je suis désolée, elle n'est pas là. »

Comme une sentence, les mots tombent. Ils me coupent le souffle. Bouche bée, le regard braqué dans celui de la préfète-en-chef, j'essaie en vain d'aspirer un filet d'air. Les battements de mon coeur m'arrachent toutes mes forces. S'il s'est arrêté en entendant la réponse de la Grande, désormais il s'agite tellement fort que je crains de tomber. Lentement, je m'approche du mur et m'appuie contre celui-ci du plat de la main, ébranlée.

« Ça fait un bout de temps déjà, qu'elle n'est pas là. » Et l'Autre continue à asséner, et l'Autre continue à frapper. « A Poudlard, je veux dire. »

Elle n'est pas là. Elle n'est pas là depuis un bout de temps. Cela ne signifie rien, cela ne veut rien dire. C'est quoi, un bout de temps ? Trois jours, trois semaines, trois mois ? Impossible, me souffle mon coeur. *'l'ai vu à l'épreuve*. Ça doit faire quelques semaines tout au plus. Le gouffre qui s'ouvre tout à coup devant moi est si grand, si vaste, si profond qu'il m'étouffe de terreur. Je ferme les yeux, m'enfermant dans mon corps en compagnie lugubre de mes battements de coeur. 
J'ai eu ce que je voulais. 
Elle n'est pas là, elle ne sera plus jamais là. 
Elle a disparu. 
Le regret me pourfend de part en part. *J'aurais dû v'nir plus tôt !*, m'engueule-t-il, *me bouger au lieu d'attendre*. Mais avant, il y avait Gil'Sayan. Avant j'avais peur. 

« Je suis désolée. »

Lorsque j'ouvre les yeux, je me rends compte que ceux-ci débordent de larmes. Elles ne tardent pas à dégouliner et à rouler sur mes joues. Pitoyable, je renifle. Mon coeur est si gros dans mon corps, si gros sous ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va exploser. Le regard coincé quelque part entre la Grande et le sol, ma vision brumeuse ne voit rien. Mon coeur finit par s'apaiser. Mais moi, je suis incapable de bouger, incapable de faire un pas, de lever la tête, de répondre, d'exiger plus de réponses : quoi, quand, où, pourquoi ? Pourquoi, nom de Merlin ? Pourquoi est-elle partie ? Personne ne part du château, sauf moi quand on m'expulse. Personne d'autre ne part du château ; sauf les pieds devant. *L'est 't-être morte*. Non, c'est idiot. Je repousse la pensée. En un sursaut, mon esprit me souffle une vérité ; elle monte des terres les plus lointaines de mon esprit, se déplace aussi silencieusement qu'un nuage, mais est aussi imposante qu'une ombre : ce n'est pas grave, scande cette vérité. Elle s'impose dans ma tête, dans mon regard lointain, dans mes pensées les plus bruyantes. *Pas grave*, osé-je me chuchoter tout doucement, comme une berceuse, comme un espoir. Au contraire, même. Le destin me l'a arraché, et alors ? Je n'ai rien fait, moi, rien choisis. Ce n'est pas de ma faute si elle s'en est allé, pas ma faute, alors elle n'a pas intérêt à me hanter, cette putain d'enfant, avec ses yeux trop verts, son accent découpé au couteau, sa voix, son *n'y pense plus*
Cesse de penser. C'est ma chance, je dois la saisir. Une porte grande ouverte, là devant moi. Devant, la paix. Charlie absente du château, plus rien ne m'attirera à elle. Charlie disparue à jamais, nul besoin de me laisser hanter par nos souvenirs. Plus besoin de songer à elle. Plus besoin, même, de me sentir crever rien qu'à l'idée de la voir, de l'avoir. 
Elle n'existe plus. 
Elle n'existe plus, martèle mon esprit. 

Coincée dans mon corps, je laisse le silence s'imposer. Je ne tourne même pas la tête vers le tableau des Rouges, la Grosse Dame, lorsque celle-ci se laisser aller à chanter. Je ne bouge pas, je ne réagis pas. Empêtrée dans mes pensées, embourbée dans mon coeur, la tête pleine de Charlie. Je la laisse m'envahir une dernière fois, allant même jusqu'à oublier que juste devant moi, face à mes larmes qui coulent, est encore présente la Grande qui m'a offert ma délivrance.

- Fin -
Dernière modification par Aelle Bristyle le 19 avr. 2020, 11:04, modifié 1 fois.
15 avr. 2020, 11:47
Regarder la Mort dans les yeux  PV 
La réaction de la petite est pire que ce que Nora pensait. Elle semblait sous le choc de ses paroles, qui avaient dû être plus violentes que ce qu'elle pensait. Elle ne tarda pas à pleurer. Nora se sentit embarrassée, ne sachant que faire pour adoucir l'état de la petite. Elle ne la connaissait pas, si bien qu'elle ne savait quel comportement adopter. Avait-elle besoin de réconfort ? Ou au contraire, d'être seule ? Devait-elle appeler ses amis ? Elle n'en avait aucune idée. Elle décida donc d'agir selon son instinct, tout naturellement. Elle s'approcha de la Poufsouffle, qui s'était décalée contre le mur, puis fouilla dans ses affaires pour en sortir un paquet de mouchoirs. Elle en sortit un et le lui tendit.

"Tiens." dit-elle simplement, embêtée pour la petite. "Ça va aller, ne t'inquiète pas. Je suis sûre qu'elle va bien." continua t-elle dans l'espoir de la rassurer un peu. Elle lui sourit avant de ranger le paquet de mouchoir dans sa poche, puis regarda autour d'elle. "Il faut que j'y aille, alors je te laisse."

Elle ne s'avait qu'ajouter. Elle lui sourit à nouveau, un peu gênée, puis commença à s'éloigner et finit par disparaître au détour d'un couloir. Elle voulait absolument passer par le salon des préfets avant d'aller en cours et profiter du peu de temps qu'il lui restait pour régler quelques détails.

FIN

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