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20 févr. 2020, 15:41
 06/12/44   ft. Elyna Oak  Au milieu des pommes
@Elyna Oak

La petite Lumah avait, depuis beaucoup de temps maintenant, accumulé dans son vase beaucoup trop d'eau. Cette eau, c'était des problèmes. Son vase, c'était ce qu'elle pouvait contenir et supporter.

Lumah s'était déjà faite harceler. Elle en connaissait les séquelles, le ressenti. Cette deuxième année là ne se passait pas franchement bien pou la petite. Et elle avait beau garder son sourire, ce n'était pas indéfini. Par ce que son sourire pouvait rester, elle perdait autre chose pour compenser.

La petite blondinette laissait souvent traîner des indices. Elle avait beau sembler si forte à sourire tout le temps, elle s'empêchait d'être bien tout de même, laissait échapper des mots, des origamis, des repas. Là c'était les repas à qui Lumah disait adieu depuis un sacré bout de temps. Elle n'y arrivait plus.

Se repas, depuis un certain temps, paraissaient fades, et Lumah n'arrivait même pas à penser qu'un jour ils puissent simplement passer par son estomac. Mais malheureusement, c'était comme ça tout le temps. Elle devait se forcer à avaler ne serait-ce qu'un repas par jour, et c'est ce qu'elle faisait, pas plus. Elle réussissait encore à boire, ça ne lui paraissait pas infect. Mais une chose était sûre, elle ne passait pas ses repas dans la grande salle, elle était dans sa chambre, sous sa couette, à penser. A faire mourir son cerveau de réflexions inutiles. Contre elle. Elle se faisait mal aussi bien mentalement que physiquement.

Lumah était déjà très fine. Elle n'aurait jamais dû maigrir plus. Mais se priver de repas avait eu des conséquences importantes.

Là, elle marchait pour aller en cours. Elle avait toujours un peu de motivation pour aller en cours, un peu de force. Surement parce qu'elle aimait ça. Même si elle avait peur de les croiser. Elle faisait abstraction de tout pour ne pas y penser au passage.

Mais ce jour-là, elle se sentait comme flotter. C'était bizarre. Tout compte fait, Lumah n'aimait même pas cette sensation. Elle hurlait dans son esprit pour en sortir. Elle flottait parce qu'elle n'avait plus contrôle de son corps. L'une partait, prise par quelqu'un, et l'autre restait là, éberluée, à la regarder. La petite blonde était deux, mais bientôt l'autre, la conscience, allait elle aussi partir. Ce n'était pas la mort, hein ? De tout de manière, elle était trop fatiguée pour y penser.

Son sac tomba. Lumah s’arrêta. Non ?

Lumah regarda ses mains. Elles étaient floues. Non!

La fillette tomba. Tomba encore et encore plus loin, et tombait même dans son rêve. Dans la réalité, le sol l'avait rattrapé, mais dans son rêve, il n'y avait personne pour la récupérer.
Dernière modification par Lumah Greenleaf le 25 août 2020, 13:02, modifié 1 fois.

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

24 août 2020, 19:02
 06/12/44   ft. Elyna Oak  Au milieu des pommes


ELYNA, 12 ans
Mardi 6 décembre 2044

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•••



Ce Rayon de Soleil traversant les maigres Espaces de Ciel gris te ravissait, quelques minutes plus tôt. Il caressait délicatement ta peau alors que tu en profitais pleinement. L'Hiver l'empêche la plupart du temps de répandre sa Lumière. Les Âmes s'obscurcissent autant que le Ciel. Elles s'enneigent, s'évanouissent de froid sous la couche blanche. Elles sont le cornet d'une glace vanille fondant, tenu dans les mains d'un espagnol au Maroc. Elles fondent, Elles fondent. Jusqu'à ce que seul un liquide couleur lait ne s'égoutte contre les pétales d'une tulipe. Le Blanc contraste avec le Rose, le Rouge ou le Jaune de cette plante. Comme le dentifrice. Il est Blanc, constitué pourtant de petites molécules Bleues. Ou Rouges. Toutes ces teintes sont difformes. Se déforment. Elles bougent, s'immiscent. Certaines sont jolies. Douces. Mais d'autres font affreusement mal. Aux yeux.

L'escalier que tu empruntes pour monter d'un étage bouge. Encore une fois. Mais ça ne te dérange plus tant que ça. Ce n'est qu'une question d'habitude. Observatrice que tu es, tu en profite pour étudier les lieux. L'escalier bouge de sorte à tracer un hexagone. Il rejoint d'autres chemins. Tous les jours. Il change. Il s'amuse.
D'un seul coup, il s'arrête net, se cognant contre une plateforme, ce qui te donne l'impression de voyager en catamaran. Tu sautes rapidement hors de cet escalier capricieux pour atterrir avec douceur dans le couloir lorsqu'un Bruit attire ton attention.

"Encore un Son. Horrible."

Tous ces Bruits donnent le tournis à ne plus en finir. Ils martèlent le crâne de leurs intonations. Tonnerre. Ils font crever les Enfants comme toi. Dans le froid. Ils sont complices ces deux-là. Pas de doute.

Le Son, malgré tous les Maux qu'il peut apporter, tire tes Pas vers Lui. C'était si étrange. Un Bam sonore. Puis plus rien. Silence.
Tes jambes entament une course folle, alertées par ce Son inhabituel. Perdue dans tes Pensées, tu n'entends plus les flocons de neige se coller contre les vitres. Plus ces rires à l'étage du dessous. Juste le tapage de tes Pensées. Bruyantes.

Tes yeux scrutent l'horizon à la recherche de l'origine du Bruit. Est-ce réellement une bonne idée ? Prise de doute, tu ralentis et sors ta baguette de la poche intérieure de ta tunique. L'impression d'être si proche du Son t'effraie. Baguette en avant, tu entrouvres les lèvres avant de marmonner quelques mots tremblants comme une poire prête à tomber de son arbre.

Y'a... a... quelqu'un ? Répondez ! J'suis ar... mée !


Navrée pour l'attente, Plume.
Mots soulignés pour la mission n°1, CdC du mois d'août.

#426b80 // sixième année
grandiose

26 août 2020, 00:10
 06/12/44   ft. Elyna Oak  Au milieu des pommes
Sombre. Il fait sombre, dans ce nouvel endroit où elle a brusquement atteri. Et à la manière dont le sol froid lui colle au dos, à la manière dont ses oreilles perçoivent, bien que différemment, les moindres sons, les moindres allers et départs, Lumah a le sentiment d'avoir seulement éteint la lumière qui la maintenait debout, de ne s'être qu'endormie. Sauf qu'aucun sommeil n'a jamais osé lui faire aussi mal que celui-ci, aucun sommeil ne s'est déclenché par une urgence pareille de tomber dans le monde des songes.

Ici, elle est en beaucoup trop mauvaise posture pour croire à ce que ce soit sa propre volonté qui l'ait assoupie : si ça avait seulement été le cas, elle aurait pensé en toute évidence à changer de tenue pour une bien plus doudoune et à s'envelopper dans ses draps douillets, dans ce jaune agréable, la couleur de sa maison. Pour faire court, jamais elle n'aurait préféré le sol à un lit ; et toujours, elle aurait eu un brin de motivation pour se lever au besoin : ici, elle a beau réunir toute sa volonté, elle n'a plus la force que faire le moindre mouvement, de son doigt à son buste, en passant par le moindre muscle. Elle a juste le sentiment d'être inerte, de ne plus s'approprier. A cette idée, Lumah aurait aimé prendre peur, mais son âme est bien plus concentrée ailleurs.

Une voix résonne au loin.

Qui est-elle, à qui appartient-elle ? Lumah veut le savoir, mais elle n'est plus Lumah. Plus tard, ces souvenirs s'effaceront sûrement, le souvenir de cette voix.

Viens ici, voix.

Lumah aimerai lui parler.

Mais dans son état, elle ne peut qu'attendre ; elle n'a même plus la force d'appeler à l'aide.

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

18 sept. 2020, 13:46
 06/12/44   ft. Elyna Oak  Au milieu des pommes
Le contact de la peau de tes doigts contre le bois d'aulne de ta baguette te rassure quelque peu. Tu pourras te défendre en cas de problème. C'est le principal. Se défendre. Enivrés par une once sécurisante, tes pas se pressent à nouveau de trouver le Bruit. Ce Son qui est venu perturber les habitudes. Les chambouler. Tellement possède-t-il une force phénoménale qu'il a pu entraîner la déviation de ton chemin. Alors que tu es une fille extrêmement sérieuse qui, pour aucune raison, ne se laisserait déconcentrer. Pas même par un Son dérangeant le Calme et les Silences.

Ta respiration se calque sur le rythme régulier du claquement de tes chaussures contre le sol. Au creux de ta poitrine, tu sens les pulsations cardiaques envoyant ton Sang au travers l'entièreté de ton Corps. Une vraie machine, ce bout de chair. Te traverse une Pensée. Une parmi tant d'autres Pensées passagères. Mais celle-ci oblige ton Cœur à accélérer ses Mouvements.

"P't'être que du Bruit vient une Personne,
Une Personne qui, p't'être, ne sent plus son Sang chaud couler dans ses veines
"

Les yeux à moitié clos, à courir au travers des couloirs sinueux, tu manques de trébucher contre une chose. Un bras, sûrement. Il est étalé par terre, relié à un Corps dont la chevelure blonde cache le visage en un lumineux parterre de tournesols. Un Cri horrifié s'extrait de ton Être en même temps que ta baguette s'écrase contre les dalles. Tu paniques. Tes mains d'habitude si agiles tremblent. Pourtant, tu t'accroupis tout contre la Fille passant ces mains affolées à son cou. A la recherche d'un pouls.

Fille, tu m'entends ? Fais-moi un signe s'il te plaît, si tu saisis ce que je dis !

D'une main tu prends la sienne, lâchant son cou sous lequel le circuit du Sang est encore actif. De l'autre, tu éparpilles ses cheveux de mouvements brefs et précipités. L'Inquiétude te ronge.
Lorsque son Visage apparaît comme une lampe de poche dans le Noir, tu perds pieds. La Faiseuse-de-Vie...

#426b80 // sixième année
grandiose

12 oct. 2020, 01:37
 06/12/44   ft. Elyna Oak  Au milieu des pommes
Loin, elle rêvait d'un autre paysage.

Loin, elle s'envolait, elle se voyait comme elle, elle se voyait joyeuse, bien moins pâle, et libre de flotter comme bon lui semblait. Il n'y avait personne autour d'elle, juste un grand ciel bleu, et des nuages sur lesquels elle s'appuyait. Puis elle atterit en plein milieu d'un champ. Elle se confondait avec les fleurs, des fleurs pâles et des violettes qui lui rappellaient ses yeux bleus, aux reflets pourtant améthyste.

Elle observa ensuite un joli coucher de soleil, tels qu'elle n'en n'avait plus vus depuis bien trop longtemps à son goût. Elle se revoyait sans cette tristesse collée au visage, parce qu'elle était bien trop loin des murmures, ces murmures handicapants qui l'empêchaient de bien penser, parce qu'elle était seule, ici, et que personne ne pouvait la critiquer pour n'importe quoi. Et ah, ce qu'elle était bien, là ! Une silhouette apparut, tracée par le soleil. Elle secouait sa main vivement, faisait des grands gestes puis s'approcha de Lumah. C'était Élicia ; et à sa vue, la blondinette larmoya, levant et baissant la main telle une girouette, sans savoir si elle devait la saluer en retour, et aussi boulversée que si elle avait été un vague souvenir retrouvé.

En réalité, elle évitait sa meilleure amie depuis le début d'année. C'est pourquoi la revoir lui donnait une nostagie qu'elle ne savait expliquer dans ce monde où elle était parfaitement insouciante ; dans ses rêves : parce qu'elle n'arrivait plus à comparer les deux univers. Cette même réalité était l'extrême opposé de ce qu'elle songeait, par conséquent.

Une eclamation retentit soudain, au loin. Son joli monde s'effrita aussitôt - à la même manière qu'une chambre où on aurait passé le ménage, radicalement différente - remplacé par un sombre tableau, pour ne pas dire noir d'encre. Des bouches sortent du mur et hurlent, tandis que des yeux observent. Lumah ne bougea plus, affolée, et son coeur semblait s'être éteint, avoir loupé un battement.

Mots soulignés pour la CdC.

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7