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09 mars 2020, 20:23
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Attention, ce RP peut contenir des propos pouvant choquer la sensibilité des plus jeunes.
Des thèmes lourds y sont en effet évoqués (violence infantile, blessure corporelle).


3 février 2045
Tard dans la nuit


C’était l’une de ses nombreuses nuits. Beaucoup trop nombreuses. Elle suffoquait. Paupières closes, yeux qui vacillent à l’intérieur, faisant face à un passé qu’elle voulait oublier. Elle ressentait la douleur des coups sur ses épaules. Elle hurlait sa souffrance qu’elle avait dû taire à ce moment-là. Quel âge avait-elle ? Le rêve était brouillon, presque opaque par moment. Elle n’était pas elle, non, elle voyait juste la situation de l’extérieur. Les marques sanglantes sur son dos, le sang qui coule, goutte après goutte sur le sol immaculé du manoir familial. Elle tremblait face à ce silence assourdissant qui régnait dans la demeure. Tout le monde le savait, tout le monde entendait les coups portés à son corps minuscule. Mais personne ne disait rien.

Quand elle rouvrit les yeux ce soir-là, elle était en sueur. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et les images que son cauchemar l’obligeait à revivre n’avaient pas disparu. Elles étaient là, gravées dans sa mémoire, l’empêchant de vivre. Comme si le monde actuel n’était pas assez difficile il fallait aussi qu’elle se batte avec un passé qu’elle avait voulu oublier, enfouir au plus profond d’elle-même pour ne pas avoir à y faire face.

Quand elle se redressa dans son lit, elle attacha ses cheveux machinalement, pour éviter que les mèches ne se collent à son visage plein de sueur. Elle enfila une tenue moldue fort utile pour ce qu’elle prévoyait de faire et se faufila, le cœur toujours battant, à l’extérieur de ses appartements pour entreprendre une course bienvenue. Courir l’obligeait à se concentrer sur sa respiration, sur les mouvements de son corps. Elle n’était ainsi pas obligée de ressasser les souvenirs vécus, elle s’obligeait ainsi à continuer de vivre comme si ce qu’elle voyait dans ses cauchemars n’existaient pas. Elle ne voulait pas que ça existe, elle savait que ce n’était pas de sa faute, mais son impuissance la rendait malade.

Quelle heure était-il exactement ? Très tard dans la nuit, il était certain qu’elle ne croiserait pas un élève. Et si c’était le cas, elle aurait tôt fait de le renvoyer là où il devait être : dans son dortoir. Mais ses pensées n’étaient pas là-dessus, elle essayait, plus que tout, de se concentrer sur sa respiration. Inspirer. Expirer. Et peut-être expier les erreurs du passé.

10 mars 2020, 14:53
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
La tension que ressentait Rafael depuis son réveil semblait s’évaporer quelque peu. Cela faisait plus de deux heures maintenant que le jeune homme s’était réveillé en sueurs et désorienté. Il n’avait pas fait de cauchemar depuis plusieurs mois et ne comprenait pas pourquoi ils avaient décidé de resurgir maintenant. Malgré tout, sa puissance était aussi importante qu’avant, le souvenir de sa soeur restait aussi net malgré les années qui étaient passées. Le cauchemar n’avait pas changé lui non plus.

Il se trouvait dans le ministère de la magie, légèrement en retrait de la foule et apercevait sa soeur Mila au fond de la grande pièce. Alors qu’il se dirigeait vers elle, une explosion retentissait dans le hall et il voyait sa soeur projetée au loin. Lui n’était pas atteint par l’explosion et il avait beau courir pour se rapprocher de la jeune femme, il ne s’en rapprochait pas, il ne pouvait pas lui dire adieu. C’était là la pire épreuve de sa vie, laisser sa soeur mourir sans lui dire au revoir. Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi il faisait ce cauchemar, il ne s’était pas trouver à Londres lors de l’attentat et n’avait pas vu sa soeur mourir. Malgré tout, c’est cette image qui restait graver en lui.

Après s’être réveillé dans cet état, le jeune homme avait mis quelques minutes pour se calmer et retrouver une respiration normale. Ne sachant pas quoi faire, il s’était emparé d’un parchemin et d’une plume et avait écrit un courrier à son autre soeur. Il ne lui avait pas parlé depuis longtemps et avait peur que ce cauchemar soit lié à cela, il voulait s’assurer qu’elle allait bien. Une fois sa missive écrite, il avait enfilé un jogging et un sweat et s’était rendu dans la volière pour confier la lettre à Artemis. Le jeune homme avait ensuite reprit le chemin de l’infirmerie en traversant le parc. Très vite, il poussa la porte du château et retrouva la chaleur des couloirs.

Rafael se sentait mieux qu’à son réveil mais ne voulait pas retourner dans son lit de peur de refaire ce cauchemar. Il ralentit le rythme en s’attardant sur les tableaux qu’il connaissait par cœur. Il était persuadé qu’il serait le seul dans les couloirs à cette heure mais il fut étonné d’entendre des bruits de pas dans le couloir adjacent. L’infirmier accéléra de nouveau et tourna à gauche, c’est alors qu’il découvrit une jeune femme brune qu’il reconnut aussitôt, Joanne Taylor. Elle était venue dans son bureau quelques jours plus tôt pour un traumatisme au niveau de sa main. Rafael voulut la saluer avec le sourire et avec une boutade du genre *Tu t’es coupée avec ton stylo, tu cherchais mon bureau?* mais il se retint. Il remarqua l’air contrarié de sa collègue, elle ne semblait pas dans son était normal, elle avait le même air que lui deux heures plus tôt. Il s’arrêta et après l’avoir détaillée de nouveau il se rapprocha d’elle et lui dit:

« Joanne, ça ne va pas? Tu as pas l’air bien, même très mal. Qu’est ce que tu fais dans le couloir à cette heure? »

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10 mars 2020, 15:35
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Elle était concentrée sur sa respiration, refusait de fermer les yeux pour ne pas être poursuivie par ces images qui la hantaient chaque nuit. Ses traits étaient tirés et son visage émacié par la fatigue et l’exercice qu’elle s’imposait. La lutte faisait rage à l’intérieur de la directrice de Serpentard et se battre contre soi-même était ce qu’il y avait de plus épuisant au fond. Entre cette partie d’elle qui aurait voulu faire face et l’autre partie qui aurait voulu taire à tout jamais ce qu’elle avait vécu.

Elle enchaînait les foulées avec une facilité déconcertante, comme si son corps s’était mis en mode automatique pour permettre à ses pensées de se focaliser sur une seule chose : sa respiration. Joanne s’empêchait ainsi de réfléchir à ce cauchemar qui la tétanisait, nuit après nuit. Viendrait le jour, inévitable, ou elle devrait y faire face, au fond d’elle-même elle s’en doutait. Mais elle refusait de l’admettre. Comme si prendre conscience de ce qu’elle avait subi pouvait justifier tout le reste. Pouvait justifier son incapacité à réagir face à sa famille. Prendre conscience des coups qu’on lui avait porté, c’était reconnaître ce qu’elle était : une victime. Faible. Et ça, elle s’y refusait.

Serrant les dents, elle continua de courir au travers des dédales que lui offrait Poudlard – véritable terrain de jeu grandeur nature. Elle ne se rendit pas immédiatement compte de l’arrivée de l’infirmier dans son champ de vision, pas plus que son sourire qui s’était évanoui aussi rapidement qu’il était apparu. Finalement, elle ne prit conscience de sa présence qu’une fois qu’il se mit à parler, l’appelant par son prénom, la ramenant, bien malgré elle, à la réalité qui était sienne. « Quoi ? » qu’elle laisse s’échapper, presque violemment. La respiration est forte, l’arrêt brutal. Elle a l’impression d’avoir pris un coup de poing dans l’abdomen tant elle n’arrive pas à reprendre une respiration normale. « Je cours, ça ne se voit pas ? ». Le regard bleu est éteint, vide, presque abandonné dans cette spirale cauchemardesque dans lequel elle semble être inexorablement entraînée. Après tout, pourquoi l’infirmier se préoccupait-il de ce qu’elle faisait ? Il n’y avait pas de couvre-feu pour les adultes, après tout.

10 mars 2020, 16:22
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Joanne était très différente du soir où elle était venue dans le bureau de l’infirmier. Elle avait cédé sa cape de sorcière pour une tenue moldue, ses cheveux étaient relevés et dévoilaient une nuque gracieuse. Ses joues légèrement rosies par l’exercice lui donnait un air plus vivant. Cependant cela contrastait énormément avec son regard. Ses yeux bleus ne transmettaient rien, son regard était éteint et dur. Mais ce n’est pas cela qui surprit le plus l’infirmier, mais la manière dont elle lui avait répondu. Il avait l’impression d’avoir reçu une claque en plein visage alors qu’il avait voulu se montrer bienveillant.

Aussitôt, la tension qu’il avait ressenti quelques heures plus tôt refit surface mettant à mal tous les efforts qu’il avait fait pour se détendre. Il dut se concentrer pour ne pas répondre à sa collègue, seules des réponses impolies se profilaient dans sa tête. Certaines en français, d’autre en espagnol, dans tous les cas cela n’était pas professionnel et Rafael voulait éviter d’être celui qui se montrait malpoli envers ses collègues. Il ouvrit la bouche mais la referma aussitôt, comme sa collègue, son regard devint dur et froid. Elle n’était pas la seule à passer une mauvaise soirée, certes elle ne le savait pas mais ce n’était pas une raison de s’en prendre au premier venu. Fatigué et énervé, Rafael ne put s’empêcher de lui répondre:

« Ouais ça se voit merci! Pas la peine d’être aussi désagréable! Pour info tu devrais aller dans le parc courir, ça te rafraîchirait un peu les idées! »

En terminant sa phrase, Rafael se rendit compte qu’il s’en voulait déjà. Les deux adultes passaient une mauvaise soirée et ils s’en prenaient l’un à l’autre. Malgré tout, une petite partie de lui avait envie que sa collègue prenne ses mots au pied de la lettre et parte courir dehors. Mais une autre, certainement son côté bienveillant ne pouvait s’empêcher de laisser Joanne rester dans cet état. Désemparé et indécis, il avança d’un pas en de sa main droite saisit le bras de sa collègue pour l’empêcher de repartir en courant. Il savait qu’il risquait de se prendre une claque en retour et ne comprenait pas vraiment pourquoi il agissait ainsi, il n’avait parlé avec Joanne qu’une seule fois mais il laissait son instinct agir. Toujours un ton enervé il ajouta:

« Joanne, je veux que tu saches que je ne suis pas ton ennemi ici. »

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10 mars 2020, 17:27
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
La réponse se fait aussi cinglante que la question qu’elle venait de poser. Et au-delà de la présence de l’infirmier, c’est son ton cassant qui la ramène à la réalité : elle est en train de courir pour échapper à des cauchemars dont elle ne pourra pas se défaire. Elle ne se trouve pas au manoir familial, mais bien à Poudlard, en relative sécurité, donc. La respiration est encore haletante, la faute à cette fuite devenue impossible et surtout à la course qu’elle venait de faire. Elle avait perdu la notion du temps, quelle heure était-il ? Elle était prête à fuir, encore, toujours. A partir loin de ce regard culpabilisant qu’elle sentait peser sur elle. Elle n’aimait pas ce qu’elle voyait dans ses yeux, la dureté de ce regard lui rappelait celle, beaucoup trop familière, de son père. Elle frissonnait, tenta même de bredouiller quelques mots d’excuses. Joanne voulait s’enfuir mais ses jambes refusaient de bouger, comme si son corps tout entier était bloqué dans cette situation dont elle voulait pourtant échapper.

Pire encore, l’infirmier entrait dans sa zone de confort, cette zone si précieuse qu’elle permettait à Joanne d’être qui elle était. Lui bousculait tout, à tel point qu’elle le regarda avec un regard d’effroi, l’horreur marquée sur son visage. Elle cligna des yeux et sembla perdre pied à la réalité qui était pourtant la sienne. Le pire fut quand il posa sa main sur son bras, saisissant ce dernier et l’empêchant d’effectuer le moindre mouvement de fuite qui aurait pu lui permettre de partir. Sa respiration qui était quelques instants plutôt affolée, se faisait désormais discrète. Comme si la sorcière s’était mise en apnée pour ne pas avoir à vivre l’instant qu’elle vivait.

Elle n’entendit pas la suite des propos de l’infirmier. Peut-être même que si elle les avait entendu, elle n’aurait rien dit, se serait calmée au mieux. Elle n’avait que le souvenir de ce regard dur sur elle et l’empreinte de sa main, puissante, retenant son bras. Elle basculait dans la folie, son regard se brouilla de larmes silencieuses – il ne fallait pas sangloter, jamais. Ses oreilles bourdonnaient d'un étrange son qui emplissait tout l'espace de son esprit. La sorcière tomba à genoux, implorant le pardon de cet être qui n’avait sans doute rien à voir avec son géniteur. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait retrouvé le cauchemar qu’elle cherchait à fuir. Comme une litanie, elle n’avait de cesse de répéter « Je suis désolée Père, je suis désolée … »

10 mars 2020, 22:52
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Très vite, les choses prirent une tournure inattendue qui laissa l’infirmier perplexe. Son regard se porte de nouveau sur les yeux de sa collègue et il remarqua que son regard avait changé. Il n’était plus froid et absent comme quelques secondes plus tôt, elle semblait sortie d’un épisode de somnambulisme. Cependant, le fait qu’elle ait pu répondre de façon orientée à son interlocuteur prouvait qu’elle était consciente de la situation, elle n’était donc pas somnambule. Rafael remarqua que les yeux de Joanne étaient fixés aux siens mais il ne vit pas ce qu’il pensait voir. Il avait esperé que l’effet de la surprise passé, elle le reconnaîtrait et se détendrait.

Ce ne fut pas le cas, Rafael eut l’impression de voir la terreur se dessiner sur le visage et dans le regard de sa collègue. Il ne comprenait pas, il était énervé mais ne pensait pas s’être montré agressif ou violent. Il s’assura que la prise qu’il avait sur le bras de Joanne n’était pas trop importante. Ce n’était pas le cas. L’infirmier était désemparé, la colère qu’il avait exprimé quelques secondes plus tôt envers la jeune femme disparut aussi rapidement qu’elle était arrivée. En réalité, elle l’inquiétait, elle agissait de manière étrange et c’était loin d’être terminé.

Rafael regarda sa collègue se perdre dans ce qui semblait être l’une de ses grandes peurs. Son souffle récemment rapide et désordonné commençait à ralentir jusqu’à devenir presque totalement inaudible. Quelques secondes plus tard il remarqua des larmes apparaître dans les yeux de la jeune femme. Sans qu’il n’ait pu le pressentir ni le prévenir, la jeune femme tomba à genoux, lui provoquant certainement une douleur dans les articulations mais cela ne sembla pas la perturber. A peine eut-elle toucher le sol que Rafael l’entendit souffler des excuses. Des excuses qui ne lui étaient pas adressées, Joanne croyait parler à son père. Le trentenaire était perturbé, il ne savait pas ce qu’il passait, était-elle en train d’halluciner?

Rafael se devait de la rassurer, de l’aider. Il se mit alors à genoux pour se trouver au même niveau que la jeune femme. Elle semblait prise d’une crise de nerfs, des larmes coulaient sur ses joues et elle ne semblait plus se rendre compte de ce qui l’entourait. Rafael essaya de capter son regard mais c’était peine perdue. Toute colère avait disparu chez le jeune homme, ses yeux s’étaient de nouveau adoucis et il se sentait d’ailleurs triste de voir sa collègue dans une telle détresse. N’arrivant pas à capter son regard, il approcha sa main d’un geste très lent du visage de Joanne et d’une légère pression sous le menton, il essaya de lui faire lever la tête pour qu’elle puisse le regarder. Il accompagna son geste de ces mots:

« Joanne, regarde moi, je ne suis pas ton père. C’est moi Rafael, tu te rappelles, tu es venue dans mon bureau il y a quelques jours, tu t’étais blessée à la main. » Il se rappela des propos de la jeune femme et de sa confusion et essaya de la situer dans l’espace. « Regarde autour de toi, tu ne risques rien, nous sommes à Poudlard. »

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11 mars 2020, 10:13
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Elle était à genoux, suffoquant sous le poids de cette douleur qu’elle n’arrivait pas à enlever. Ses cicatrices la brûlaient, elle aurait voulu disparaitre car elle savait beaucoup trop bien ce qu’elle s’apprêtait à subir. Mais voilà que dans sa détresse, dans sa sourde tristesse des coups qu’elle allait recevoir, elle percevait une douceur nouvelle à laquelle son père, sa famille plus généralement, ne l’avait guère habituée. La trentenaire revivait puissamment son cauchemar et il était inutile de dire que la fuite qu’elle avait voulu initier quelques instants plutôt avait lamentablement échoué.

La pression sous son menton lui fit relever la tête, dévoilant son visage empreint d’effroi et d’horreur. Ses yeux s’accrochent au visage de l’homme qui lui fait face et la conscience tente de se raccrocher pour survivre à ce naufrage programmé. Les yeux qui lui font face ne sont emplis d’aucune colère, d’aucune froideur. Au contraire même, elle y trouve une douceur singulière, quelque chose auquel elle n’est pas habituée. Alors, elle respire. Profondément. Elle tente d’éloigner l’enfant, de reprendre part à cette réalité qui était sienne. Et puis le déclic « … sommes à Poudlard ».

Comme une source qui finirait par se tarir sous l’effet d’un cuisant soleil, les larmes ne coulent plus sur le visage de Joanne. Peu à peu, et au prix d’effort considérable, la sorcière situe la situation. Le cauchemar, la course, la rencontre et soudain, le noir total. Ce vide immense qui l’avait happé, agrippé si fort qu’elle en avait perdu pied. « Je … » elle bredouille, aimerait pouvoir se trouver des excuses mais aucun son ne s’extirpe de ses lèvres. Sur son visage, l’effroi a laissé place à l’hébétement. C’était la première fois qu’elle faisait une plongée dans son passé de la plus brutale des manières et il était clair qu’elle ne voulait pas recommencer. Jamais.

Quelques secondes – peut-être minutes ? – s’écoulèrent ainsi. Joanne prostrée sur le sol, à réfléchir à ce qui l’avait mené à cette situation et aux solutions qu’elle pourrait trouver pour que cela ne se reproduise jamais. Malheureusement, elle n’avait pas de remède miracle : elle devrait apprendre à vivre avec. Alors elle fige son regard bleuté dans celui de l’infirmier « Je suis … désolée … vraiment ». Elle ravalait sa fierté mais que pouvait-elle faire de plus de toute façon ?

11 mars 2020, 11:04
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Un milliard de questions traversaient l’esprit de Rafael. Il essayait de comprendre la situation qui se trouvait en face de lui et ce n’était pas la chose la plus facile. Malgré tout, les pièces du puzzle s’assemblaient petit à petit dans l’esprit du jeune homme, il avait déjà vu des personnes en phase de crises similaires à l’hôpital. Il en vint à penser que sa collègue revoyait une scène du passé, une sorte d’hallucinations pour être plus clair. Mais ce qu’il n’arrivait pas à comprendre était cette peur qu’elle ressentait en le regardant. Il ne se connaissait pas, il devait certainement ressembler à une personne qui lui avait fait peur. En l’occurrence son père, était-il possible que son père ait pu être aussi violent à son égard?

Le jeune homme continuait d’évaluer la situation et plus il y pensait plus l’image d’un père violent envers sa fille se dessinait. Il était possible que Joanne ait fait parti de ces enfants battus mais il ne pouvait en être sur et cette phase d’hallucinations ne pouvait contenir une preuve réelle. C’était un sujet sensible et Rafael n’avait pas envie de faire revivre de nouveau les souvenirs de la jeune femme. Il s’en voulait, il avait l’impression que c’est en le voyant que la jeune femme avait pensé à ces actes. Lui n’avait jamais été violent et se demanda si la manière dont il lui avait serré le bras avait pu être le facteur déclenchant. En bref, il se posaient trop de questions.

Quant à sa collègue, il semblait que les mots qu’il avait utilisés l’avait fait sortir de son hallucination. Les larmes avaient cessé de couler le long de ses joues et son regard avait une fois de plus changé. Ce n’était plus de la colère, ni de la tristesse, Rafael avait l’impression de déceler de la culpabilité, ou bien, était-ce du désarroi, il ne savait pas trop. Toujours au sol, elle ne semblait pas trouver les bons mots pour lui répondre. Rafael laissa glisser sa main du menton de sa collègue, elle ne semblait plus avoir besoin de ce contact pour lever les yeux vers lui. Il attendit patiemment ne sachant pas trop comment aider sa collègue. Les minutes passèrent dans ce couloir désert et la jeune femme se décida à ouvrir de nouveau la bouche pour s’excuser.

Rafael voulait l’arrêter et lui dire que ce n’était pas grave mais en réalité cela l’était. C’était grave pour Joanne qui avait certainement subie des violences infantiles et cela l’était car elle en souffrait toujours aujourd’hui. Ce n’était pas à elle de s’excuser mais au monde extérieur pour n’avoir rien fait pour l’aider. En réalité, bien que ce soit trop tard, il avait envie de l’aider maintenant.

« Ne sois pas désolée, tu n’y es pour rien, ce n’est pas ta faute. »

Une partie de lui avait envie de la rassurer, de la prendre dans ses bras pour lui montrer qu’elle n’était pas seule dans cette épreuve et qu’il serait présent si elle en avait besoin. Mais sa raison lui disait de ne pas agir ainsi, il ne se connaissait que depuis quelques dizaines de jours et n’avaient parlé qu’une seule fois ensemble. Il opta de suivre sa raison, il posa sa main sur la jambe de sa collègue, sans trop appuyer, c’était plus une présence sur sa jambe, il la regarda de nouveau dans les yeux et essaya de lui faire comprendre qu’elle pouvait lui faire confiance et en parler.

« Je sais qu’on ne se connaît pas vraiment mais si tu as besoin de parler ou ... je ne sais pas, d’oublier ça, de penser à autre chose, je suis là. Tu n’as pas à vivre ça toute seule. »

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11 mars 2020, 13:58
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Ce n’était pas de sa faute. Combien de fois avait-elle espéré entendre ses mots ? Enfant, elle n’avait jamais compris pourquoi elle subissait le courroux de sa famille. Pas assez ceci, pas assez cela. Elle n’était jamais là où elle était attendue et cela créait la colère, indubitablement. Pourtant, elle s’en voulait, se mordant rageusement les joues : elle avait laissé le cauchemar prendre le dessus sur sa réalité, et voilà où elle en était. Cela devenait insupportable et les pensées de la trentenaire n’arrivaient pas à se mettre d’aplomb pour avoir une discussion un peu près cohérente avec l’infirmier. Ce dernier faisait preuve d’une douceur excessive avec elle, comme s’il cherchait à tout prix à ne pas la brusquer – et elle lui en fut instantanément reconnaissante.

Posant l’une de ses mains sur la jambe de Joanne, celle-ci suivit le mouvement de l’infirmier avec son regard de manière presque involontaire. Ses yeux quittant les prunelles de son interlocuteur pour se figer sur cette main posée. Il continuait à lui parler, lui disait qu’elle pouvait lui parler. Mais elle ne savait pas quoi dire. Elle évitait le sujet depuis bien longtemps, estimant que ce qui s’était passé était normal après tout. « Il n’y a rien à en dire ». C’était devenu trop difficile pour elle. En parler à voix haute rendait les cauchemars plus réels encore, et elle n’en avait pas envie. « Tout ceci est du passé », elle tentait d’affirmer cela avec aplomb mais elle était très loin du compte.

Secouant sa tête de gauche à droite, passant une main rapide et légère sur son visage – comme si ce simple geste pouvait annihiler ce qui venait de se passer – elle prit appui maladroitement sur le mur et se releva. Elle s’était laissée happer par son passé. Cela ne devait plus se reproduire. « Je suppose qu’on a tous nos failles » souffla-t-elle avant d’ajouter rapidement « Je suis vraiment désolée que tu aies du … subir … ça … ce n’est vraiment pas contre toi ». L’infirmier se trouvait juste là au mauvais endroit au mauvais moment, la faute à pas de chance en quelque sorte. Elle évitait son regard autant que possible, avait-elle peur du jugement ? Cela ne faisait aucun doute bien entendu mais plus encore, il voulait juste l’aider et elle se sentait indigne de cette main tendue. Cela lui nouait les tripes plus qu’elle ne l’aurait bien voulu l’admettre. Et puis, prenant son courage à deux mains elle finit par lâcher « Je ne suis pas sûre que ce genre de chose puisse s’oublier ».

20 mars 2020, 15:29
Les cauchemars nous façonnent  PV Rafael Mason 
Au fur et à mesure que l’infirmier parlait, il avait l’impression de voir la culpabilité et la tension quitter la jeune femme. Il ne savait pas s’il avait utilisé les bons mots, ni si ces mots aideraient la professeur d’études des runes à se sentir mieux. Il essaya d’analyser son comportement et se rendit compte qu’elle semblait se recentrer sur le moment présent, elle ne semblait plus coincer dans une hallucination ou dans une insomnie. A son tour, elle semblait assez consciente pour analyser les gestes de l’infirmier. Il remarqua ses yeux suivre son mouvement de main vers sa jambe. A cet instant, il ne comprit pas qu’il venait de perdre le contact et le lien qu’il avait réussi à tisser en quelques minutes.

L’infirmier avait toujours réussi à obtenir les informations qu’il cherchait en interrogeant ses patients ou les membres de son entourage qui n’osaient pas ou ne voulaient pas révéler quelque chose. Celui lui était très utile pour le travail. En l’occurrence, il n’était pas dans le cadre du travail et ne savait pas si il voulait insister lourdement auprès de Joanne et la faire dire ce qu’elle ne voulait pas dire. Il ne voulait pas paraître insistant, ni qu’elle se braque et décide de rompre le dialogue. Depuis qu’il était arrivé à Poudlard, c’était la personne adulte avec qui il avait eu le plus de facilité à communiquer et échanger et il voulait préserver cette relation.

Malgré ses efforts pour ne pas parler, il obtint très vite une réponse à ses interrogations. La jeune femme coupa net le courant de la discussion. Elle ne voulait plus en parler et Rafael ressentit une pointe de déception. Le sujet en soi n’était pas une fatalité, il ne pouvait pas obliger Joanne à en parler, même si cela signifiait rester seule face à ses problèmes, mais il voulait continuer à côtoyer sa collègue comme il le faisait. Quelques secondes trop tard, Rafael masqua sa déception. Joanne secoua sa tête et il espéra qu’elle ne l’avait pas vu et la regarda se lever en s’aidant du mur. Peu de temps après, il l’imita afin de se retrouver à hauteur quasi similaire.

Très vite, la brune s’excusa auprès de Rafael et le jeune homme se sentit plus désemparé que jusqu’alors. Il avait un peu de mal à suivre le raisonnement de sa collègue et ne savait plus comment réagir. L’incompréhension se lisait sans nul doute sur son visage mais il n’arrivait pas à la masquer. L’ayant peut être remarqué, Joanne ouvrit de nouveau la bouche.

« Je ne suis pas sûre que ce genre de chose puisse s’oublier. »

Rafael ne savait pas à quoi elle faisait référence. Voulait-elle parler des traumatismes qu’elle avait subie plus jeune ou des répercussions dont il était témoin. Dans les deux cas, il ne pouvait être que d’accord avec elle. Lui n’oublierait pas l’état dans lequel il avait retrouvé, il aurait aimé pouvoir l’aider. Il comprenait aussi qu’elle, n’avait pas oublié ce qu’il s’était passé quelques années plus tôt. Malgré tout, il voulait la rassurer, même si elle n’arrivait pas à lui en dire plus, il garderait tout cela pour lui et n’en parlerait à personne. Il essaya de lui Expliquer.

« Oui, j’ai l’impression que ce que tu as vécu n’est pas facile à oublier. Même si c’est du passé comme tu le dis, je remarque que tu en souffres encore aujourd’hui. » Rafael marqua une petite pause en baissant les yeux puis ajouta: « Dans tous les cas, que tu décides de ne pas dire plus ou non, je garderai tous ces évènements pour moi, personne n’en entendra parler. »

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