Plume de @Alyona Farrow

J'offre à Farrow un regard un peu éberlué. Parmi tout ce que je lui ai dit, la seule chose qu'elle retient c'est le fait que la musique touche à sa fin ? Je n'arrive pas à comprendre la nuance de son ton. J'hésite entre croire qu'elle se moque de moi ou croire à la sincérité de sa question.

Mon regard s'attarde sur la jeune fille, passe de sa chevelure de feu aux traits de son visage, puis au reste de son corps. Impossible de la comprendre.

Et pourquoi est-ce qu'elle reste près de moi, d'abord ? Elle n'a jamais entendu parler d'Aelle Bristyle, la Honte de Poufsouffle ? Elle n'a pas d'ami, c'est pour ça qu'elle reste ? J'aurais dû attendre que Zikomo me rejoigne avant de venir. En général, quand il est là les Autres ont tendance à rester loin de moi. Le Mngwi les intimide.

Mais puisque je suis seule, je suis bien obligée de me débrouiller. Je décide de ne pas croire en la moquerie.

« T'entends comme moi, non ? Reste un ou deux couplets, puis ils passeront à la suivante. »

*Merde* songé-je *va savoir que j'la connais la musique, maint'nant*.
Finalement, j'avais raison. Cette fille ne sait que parler pour ne rien dire. Parler pour soulever des évidences.

« J'sais pas si j'entends comme toi, Bristyle. Ca te fait mal, la musique ? Est-ce que ça résonne dans ton corps ? Est-ce que ça cogne contre ton crâne ? Est-ce que tu ressens cette douleur dans tes oreilles ? Est-ce que tu entends ce bourdonnement incessant ? Et ce Bruit si puissant ? si envahissant ? Ca te fait ça la musique, Bristyle ? Ca te fait mal ? Tellement mal qu'il n'y a plus que ça ? J'pense pas, Bristyle. Les Autres ils n'entendent pas comme moi. Et toi, t'es comme eux, non ? »

Je respire très fort. J'crois qu'j'ai parlé à voix haute, dans un long murmure. Et c'est pas bien ça. *Pourquoi j'ai parlé ? Pourquoi j'ai osé ?* Elle ne comprendra pas. Elle me prendra juste pour une folle. Mais j'ai si mal…

« Désolé. J'me suis emportée... »

La honte m'envahie. Elle s'empare de moi. Broye mon coeur. Fait trembler mes mains. Je suis faible. J'aurais pas dû lui dire. Elle va m'prendre pour une égoïste à me plaindre ainsi. Ou pour une Gamine. Oui, une Gamine. J'devrais partir. J'aurais déjà dû le faire depuis longtemps. En plus, c'est seulement la fin du morceau. Pas du concert. Et Aelle m'a répondue. Elle connait la musique. Donc je l'ai dérangée. Et c'est mal ça aussi.

Plume d'@Aelle Bristyle

Plume de @Alyona Farrow. Oups, je t'ai répondu super rapidement ; Aelle m'a obligé.

Je me demande si je ne devrais pas partir, finalement. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir à la question, que la voix de Farrow me frappe. Et elle parle, elle parle sous mon regard étonné, ma bouche à demi-ouverte et moi je subis la folie de ses mots. Au départ, je ne comprends rien. *Elle délire* songé-je, mais peu à peu je commence à comprendre. Je crois que les bruits trop forts font mal à cette fille. Et cela me touche bien plus que je ne l'aurais voulu.

Je me rappelle de l'après-bal. Les sons et la lumière étaient très agressifs pour moi. Parfois, quand je suis fatiguée, je ressens encore cette douleur insupportable dans le fond de mon crâne. C'est pareil, pour elle ?

Son ton m'aurait mis en colère si elle ne s'était pas excusé. Je pose un regard sévère sur Farrow, sévère et perplexe. Au loin, la musique s'évanouit. Une pause, un instant de répit avant que ne résonne le prochain morceau.

« Si ça fait mal, pourquoi t'es là ? » demandé-je.

Avant que ça ne commence à aller mieux pour moi et mon crâne, les semaines après le bal, j'évitais les endroits qui m'étaient douloureux, tout simplement. Je restais seule avec Thalia et Zik, en silence, et je n'emmerdais pas le monde avec ma douleur.

« Un concert, c'est pas l'endroit le plus indiqué quand on a mal à la tronche. »

Suivant

J'ai l'impression qu'elle a lu en moi. Qu'alors que le souvenir du Bal pointait le bout de son nez, prêt à empoisonner mes pensées, elle a fait de son mieux pour trouver l'antidote. Pour me protéger. Inconsciemment. Car bien sûr, elle ne pouvait savoir ce qui se profilait dans mon esprit.
Elle m'a d'ailleurs sans aucun doute mieux défendu contre la douleur que je n'aurais moi-même pu le faire.

Pourquoi cela ne me fait-il pas peur ? Moi qui haie tant la dépendance, qui n'ai jamais compté sur les grands ni sur qui que ce soit d'autre pour veiller sur moi. Ce n'est pas ma grande soeur qui l'aurait fait et Téah ne peut le faire tant sont rares les fois où l'on se voit. Elles risquent d'êtres moins espacées désormais, je pense avec réjouissance et tristesse à la fois.

La Grande entre alors en contact avec ma paume. Je le remarque tout de suite, car cela fait des mois que personne ne m'a ébranlé. Au début, je pense d'ailleurs qu'elle n'a pas fait exprès de m’effleurer, tant je n'y suis plus habituée. Mais elle me prend la main avec assurance et tout devient clair.

Elle se met à me faire danser, tourner, virvolter sur une version plus rock de Magic Works et je retrouve cette sensation de liberté en mieux encore. Je me sens portée. Je n'ai pas besoin de parler pour la remercier à travers mon mes sombres iris.

Tu avançais parmi la foule. Tu hésitais à rester. Tu ne savais pas si cette musique allait te plaire, te faire éprouver des émotions. Tu étais un peu perdu, et tu avais mit de rester seule, malgré le fait que tous soient en groupe. Tu avais pourtant l’habitude, mais tu ne savais pas. Ton esprit s’était vidé, et tu étais perdu. Tu n’étais plus perdu dans la colère, ni la tristesse. Tu étais perdu dans tes choix.

Tu avançais, regardant les sixièmes années continuer leur musique. Tu regardais les premières années danser, jouer...
Les voir heureux te faisait du bien, tu allais rester mais à l’écart du groupe. Tu te retournais pour t’éloigner un peu, quand tu fût percuté par une fille, bien plus petite que toi. Elle t’avais fait mal aux côtes dans la précipitation. D’un air de suprise, tu lâchas:

-Non mais ça va pas, tu m’as fait mal!

@Lexa Queen vraiment désolée pour cette énorme retard...

Je n'ose parler. J'ai peur de redire des choses inavouables. Des choses trop personnelles.

Je regarde Aelle, elle semble surprise par mes mots. Et moi qui pensais qu'elle était inébranlable. Qu'elle allait peut-être se mettre en colère à cause de mes paroles trop violentes à son égard ou ne pas me prendre au sérieux. Je crois que je me suis trompée sur elle.

Son regard est dur mais presque perplexe. La musique s'arrête un instant. Comme pour me laisser respirer. Mais la pause est brève. Bristyle se met à parler. Je comprends son point de vue. J'aurais dû partir depuis longtemps. J'aurais dû aller dans un endroit calme, sans bruit, vide de monde et de vie. Mais j'aime la musique. C'est la première fois que j'entends une musique pareille. Et ça m'attire. Ca me fait du bien, la musique. Ca me remplie d'une émotion étrange. Je crois que c'est du plaisir. Du plaisir à écouter, malgré la douleur.

« T'as raison. J'aurais dû partir depuis longtemps. J'aurais même pas dû venir. Mais elle m'a appelée la musique. Un peu comme la mer appelle les marins. J'voulais écouter. J'voulais découvrir. Mais j'aurais pas dû. »

Ca me fait mal, l'envie. L'envie d'écouter normalement. De pouvoir profiter. D'être unie avec les autres. Juste un instant. Un bref instant.

Plume d'@Aelle Bristyle

Il y a une catégorie d’Autres que j’aime encore moins que les Autres en général. Ce sont ceux qui se plaignent ou qui se confient alors que je ne les ai pas invité à le faire. Ceux-ci me dérangent réellement car ils me mettent mal à l’aise. Je ne sais jamais que répondre, que faire et j’ai conscience que mon je-m’en-foutisme, bien que parfaitement sincère, ne sera pas accepté par la personne que j’ai en face de moi.

Actuellement, cette personne est Farrow et elle perd de sa superbe au moment même où elle se confie à moi. Je me rends compte alors que son comportement d'autant ne me déplaisait pas — contrairement à celui actuel qui m'agace aussitôt.

Je préférais quand elle paraissait sûre d'elle. Maintenant qu'elle se plaint, et que je comprends pourquoi elle le fait, j'ai l'impression qu'elle attend de moi une chose que jamais je ne pourrais lui donner.

« Je comprends, dis-je après quelques secondes de silence, mais faut faire un choix. »

J'voulais découvrir qu'elle dit ; voilà au moins une chose d'intéressant, chez cette fille. *Curiosité*. Dommage qu'elle commence à m'ennuyer.

Je hausse les épaules (j'peux rien pour toi, veut dire ce geste), enfonce mes mains dans mes poches et me retourne vers les musiciens. Là-bas, les élèves s'échangent des regards et des paroles ; bientôt, une nouvelle musique résonnera.

Suivant

La fille se retourna, énervée. Je lui avais fais mal. C'est une blague ? Je l'avais à peine touchée ! Puis elle avait qu'à pas être là, hein !

- Chochotte, je souffle. T'avais qu'à te pousser.

Je la provoque, là ? Je sais pas. Mais je sais que je me suis mise dans un pétrin sans nom. Je la connais ni d'Adam ni d'Eve, cette fille. Pourtant, je n'avais pas ouvert les yeux, encore. Ou alors elle m'avait vue arriver, et c'était délibérément mise sur mon chemin, dans l'unique but de rejeter la faute sur moi ? En réalité cette possibilité ne m'étonnerais pas. Elle est à gryffondor, je crois. En tout cas, elle en à l'air. Evidement. Faire passer les verts pour des méchants, c'est leurs raison de vivre.
@Elfie Chassin

Tu regardais la fille attentivement. Une Serpentard. Elle était comme tes parents. C’était une jeune fille, blonde. Tu étais encore en train de la dévisager quand elle ouvrit la bouche.

C’était une blague? Elle venait de te foncer dessus, et elle osait dire cela? Tu avais toujours vu les Serpentard comme ta maison, comme les gentils. Tes parents étaient gentils, ils n’étaient pas comme elle. Tu ne voulais pas qu’elle prenne le dessus. Tu la poussais oubliant la musique.

-C’est toi qui ose me traiter de chochotte? J’ai pas eu vraiment mal, c’est juste que tu m’as foncé dessus!

Tu n’allais pas te laisser faire. Elle était méchante mais plus petite. Tu avais le dessus.

@Lexa Queen