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12 avr. 2020, 15:34
Spirale  Libre 
Mardi 29 novembre 2044 — 18h30
Couloir, premier étage — Poudlard
4ème année



Zikomo n’est pas là.
Thalia n’est pas là.
Recroquevillée dans un quelconque couloir, contre un mur, j’attends que mon angoisse s’apaise. Mon coeur bat trop rapidement dans ma poitrine, j’ai bien trop chaud, je tremble, j’ai les yeux humides de larmes. Dans mon crâne frappe l’enclume de ma douleur. Cette dernière se répand par vagues, insensibles, douloureuses, mortelles. Je gémis doucement, une main plaquée sur mes yeux pour apaiser le tiraillement. Je me balance légèrement d’avant en arrière, d’avant en arrière. J’imagine les bras de Thalia autour de moi, sa chaleur contre moi, ses mots réconfortants, son étreinte, sa force. Et grâce à cela, ça va un peu mieux. Grâce à cela, mon angoisse s’apaise et finit par n’être qu’un vieux souvenir.

Longtemps, je reste sans bouger. J’écoute les bruits lointains des couloirs, les rumeurs des discussions, des rires, de la vie. Le couloir que je hante de ma mauvaise humeur est adjacent à celui dans lequel se trouve la salle d’Étude des Moldus. J’attends que Thalia sorte, qu’elle finisse enfin ses cours pour que je puisse la rejoindre. Cela fait des heures que j'erre dans le château, sans but, sans objectif, me coltinant un mal de crâne du tonnerre, et fuyant toutes traces de vie. Je ne supporte plus les Autres, leur voix criarde qui me fait mal à la tête, leur sourire trop heureux, leur facilité à parler, à s’exprimer, à comprendre les choses. Je n’ai même pas étudié, aujourd’hui. De toute façon, je n’arrive plus à étudier.

*Où il est Zikomo ?* me plains-je intérieurement. Je l’ai quitté dans l'après-midi, arguant que je voulais être seule, tranquille, en paix. Peut-être ai-je un peu crié, balbutié deux trois gros mots pour le faire fuir. Je ne sais plus. Désormais, je regrette. Je veux qu’il soit avec moi. Je ne veux pas être seule, je ne peux pas rester seule. Du plat de la main, j’essuie les larmes qui s’agglutinent dans mes yeux.

Devant moi, un livre. Il me nargue avec ses pages pleines de mots. Une heure que je suis sur la première page, une heure. Et je ne me rappelle même plus de quoi ça parle. C’est comme ça depuis le bal. Lorsque j’essaie de lire, je me rends compte que je suis beaucoup plus lente qu’avant et que je comprends bien moins facilement ce qu’il se raconte dans les pages. J’ai une fatigue éternelle dans la tête qui m’empêche de me concentrer, de comprendre, d’apprendre.
*J’suis débile*.
Ouais, débile. Et ce livre me nargue ! Je ne peux plus le voir, je le déteste, je le hais ! Ma colère est si vive qu’elle me brûle les veines. Elle est si forte qu’elle me déforme le visage. Elle est si douloureuse qu’elle me donne envie de chialer. Sans réfléchir, sans penser, je réponds à ma colère : j’attrape le livre, le tiens d’une main et arrache de l’autre la première page. Le bruit de destruction me fait un bien fou. Je jette le papier froissé dans le couloir, puis entreprend de détruire la deuxième, la troisième, la quatrième page. Bientôt, j’arrache des paquets entier de pages, la rage au coeur, le visage déformé par une grimace, les larmes brouillant ma vue.

*J’vais t’détruire ! Tu sers à rien, tu sers à rien !*.
Mais ces paroles ne sont pas destinées au livre. C’est à moi-même que je voudrais les dédier. A moi-même.

Premier post réservé.

13 avr. 2020, 14:40
Spirale  Libre 
Mardi 29 novembre 2044 — aux alentours de 18h
Couloir, premier étage — Poudlard
1ère année


Cela devait faire avec une grosse louche quelque chose comme trois mois qu’Henry était à Poudlard. Et à peu près autant qu’il se savait sorcier. Il avait d’abord pensé magicien comme Houdini, mais c’était bien plus que cela. Il s’était décroché la mâchoire quand il avait découvert que son père, sûrement ce qui se rapprochait le plus pour lui d’un modèle en était un aussi... Ses yeux pétillaient alors, comme aurait dit un de ses amis, « c’était super trop cool ». Mais l'émerveillement avait succédé à la rage, la rage qu’on lui ait cachée ce secret depuis sa naissance, il voulait tout rejeter en bloc, ce n’était pas lui ça… Cette époque, où il refusait la magie, était déjà lointaine, ce n’avait été que très passager et il avait exulté de joie en recevant sa lettre. Puis quelques jours suivant sa baguette, avec à l’intérieur une plume d’oiseau tonnerre, il en avait essayé plusieurs, mais c’est celle-là qui l’avait choisi. Il avait du mal à la manier cela dit, elle semblait assez capricieuse.

La vie suivait son cour depuis qu’il avait été réparti à Serdaigle… La maison des têtes pensantes de ce qu’il avait compris, son père en avait également fait partie, son oncle étant parti à Poufsouffle. Il avait découverte les différentes matières, les potions qu’il adoraient, l’Histoire de la magie aussi, même si beaucoup plus ennuyeuse à première vue, la Métamorphose, concernant cette matière, il était assez mitigé, autant la théorie, il n’y comprenait strictement rien, mais dès qu’il s’agissait d’utiliser sa baguette, il y arrivait. Un vrai mystère pour lui… Mais surtout, il avait découvert le Quidditch, sûrement l’une des meilleures choses qui lui soit arrivé, il avait été émerveillé la première fois qu’il avait vue un match au loin, il n’en comprenait pas encore toutes les règles, et avait été légèrement déçu quand il avait appris qu’il ne pouvait pas encore y jouer. Mais il essayerait l’année prochaine, et encore celle d’après.

Plongée dans ses pensées, Henry s’était encore perdue, un petit sac, contenant ses affaires de la journée, se balançaient sur son épaule droite  au gré de ses pas. Perdu, c'était devenue courant qu'il s'égare dans ce dédale de couloirs, de salle, d’étages que réservait le château écossais. Il ne savait même pas à quel étage il se situait, ne reconnaissant aucun visage familier, même pas d’un de ses camarades de dortoir, avec qui il avait encore très peu sympathisé, trop occupé à découvrir la magie et Poudlard. Il était réellement perdue, croyant aller au troisième étage, il semblerait que ces escaliers farceurs l’aient envoyé tout à fait ailleurs, ne reconnaissant pas les couloirs. Il n’était jamais allé à cet étage, c’est certain, il se faufilait un passage à travers les élèves quittant leur salle. Il finit par arriver dans une partie de cet étage moins fréquenté, voir quasiment déserte, il ne devait pas y avoir de cours à proximité à cette heure-ci. Ses mains se posaient sur les pierres qui constituaient le mur, son doigt se faufilant sur le ciment qui les liait, il était dur, la sensation de son doigt à cet endroit était agréable, il marchait l’air ailleurs tandis que son doigt continuait son périple sur le mur. Il avait profité de l’air frais de cette fin novembre pour respirer un peu. Poudlard était fantastique, c’était certain, mais par moments, il le trouvait oppressant, il se sentait écrasé entre ces hautes tours et entre ses murs pluri-centenaires, voir pluri-millénaires. Il se sentait insignifiant, combien d’élève avait foulé de leur pas ce château et combien le foulerai encore, des centaines, des milliers peut-être. Le monde des sorciers changeait, mais Poudlard demeurait. Il trouvait cela fascinant, une sorte de bulle hors du temps. 


Il ne faisait de nouveaux plus attention ou ses pas le menaient, il emprunta un autre couloir, vide, sans bruit, si ce n’est un petit bruissement de papier qu’on déchire au loin...Du papier, surement qu’il devait se trouver non loin de la bibliothèque, pourtant, il en connaissait les couloirs adjacents, s’y étant rendue à de nombreuses reprise, autant par plaisir que pour étudier, il adorait lire des livres, il tenait cela de sa mère. C’était bien la seule chose qu’elle lui avait léguée, il ne lui ressemblait pas physiquement, étant le portrait craché de son père. Le bruit de déchirure du papier devenait de plus en plus audible, signe qu’il se rapprochait. Quand bien même aurait il été aux abords de la bibliothèque, qui pourrait bien déchirer un livre, c’était vouloir s’attirer les foudres du bibliothécaire. Curieux, il s’arracha à ses réflexions et son regard se posa sur une fille adossé au mur. Elle semblait bien plus grande que lui, une septième année peut-être ? Sa peau pâle se confondait avec le mur, contrairement à ses cheveux châtains relativement clair qui tranchent nette avec le mur sur lequel elle était adossée. Ses cernes étaient pour le moins marqué. Il ne voyait pas ses yeux d’où il était et ne voulut pas bouger. La... Il prit le temps de chercher à quelle maison appartenait la fille, il remarqua sur son uniforme un blaireau... Poufsouffle, devait l’avoir entendu arriver, bien qu’elle semblait ailleurs, le visage baigné de larmes, elle déchirait frénétiquement les pages de son livre, les laissant s’entasser au pied d’Henry, ce dernier se baissa silencieusement, récupérant le monceau de papier froissé entre ces mains, et continuant de récupérer les pages au fur et à mesure qu’elle les déchirait… Elle semblait être en proie à un mal qu’il ne comprenait pas, il n’avait jamais remarqué la Poufsouffle auparavant, cela ne devait donc pas être une préfète, elle en avait l’âge pourtant. Il ne la connaissait pas sûrement dut à leur différence d’âge, elle ressemblait davantage à une quatrième année qu’a une septième comme il l’avait pensée à l’origine. Il ne disait pas un mot, ramassant les feuilles, ses lèvres scellées, ne voulant pas perturber la jeune fille. Déchirer le papier, semblait lui permettre d’extérioriser, alors il la laissa faire. Il ne voulait pas percer la bulle dans laquelle elle semblait s’être enfermé, l’exutoire qu’elle s’était offert. Tout le monde en avait besoin d’un. Sa mère, c’était son travail, son Père, la cuisine, lui, le sport, principalement le rugby quand il était plus jeune, et elle déchirer le papier. Il n'appréciait pas forcément de voir un livre déchiré, ne comprenant pas qu’on puisse saccager des choses qui ont été écrites avec tant de passion par leur auteur. Mais il garda cette pensée pour lui, et se retint bien de l’exprimer à haute voix. Il récupérait toujours les feuilles de papier entre ses fines mains juvéniles, ne disant rien, attendant qu’il n’en reste plus.

@Aelle Bristyle
Dernière modification par Henry Shoftshire le 13 avr. 2020, 21:09, modifié 2 fois.

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

13 avr. 2020, 17:56
Spirale  Libre 
Il ne ressemble plus à rien, désormais. Carcasse béante, ses pages en lambeaux, seul sang qu’il ne pourra jamais laisser couler. Une image terrible s’inscrit derrière mes rétines : si ce livre avait été un être vivant, je lui aurais arraché les tripes et les aurais répandu sur le sol avec un plaisir tordu.
Non, je mens.
Je ne prends aucun plaisir à agir de la sorte, être vivant ou non. De mes yeux coulent des larmes brûlantes et mon coeur est lourd de sentiments que je ne parviens pas à exprimer. Je me sens enfermée dans mon propre corps, dans ma propre tête, et ma violence ne résout rien. Je ne peux pas mieux comprendre ce qui sourde dans mon être, je ne peux même pas mettre de mots sur ma peine et ma colère. Non, je ne le peux pas, incapable de parler que je suis. Ma langue est lourde, mes lèvres serrées l’une contre l’autre. Mon corps lui-même refuse que je parle, m’enjoignant de me taire, de ne pas montrer au monde que je n’arrive plus à trouver mes mots et moins encore à les exprimer. Même après avoir réduit en lambeaux ce livre, je me sens toujours aussi misérable, aussi seule, aussi mal.

Mais je n’arrête pas. Ce livre a encore des pages, il a encore des mots pour me narguer, il renferme encore assez de connaissances qui me restent inconnues. Je veux le faire payer pour cela, oui, lui faire payer, même s’il n’a rien fait, même s’il est innocent. Ce n’est qu’un livre, après tout, un objet sans âme, une chose sans coeur. Il ne sait pas que j’ai mal, il ne sait pas que c’est lui qui me met dans cet état-là. C’est justement pour cela qu’il est si bon de le détruire : il ne sait rien, ne pourra rien dire, ne pourra pas me fuir. Alors je continue à lui arracher ses pages, à les froisser entre mes doigts de colère et les envoyer se faire voir dans le couloir. Qu’elles dégagent, qu’elles meurent, qu’elles me laissent en paix ! Je n’en ai rien à faire de toute façon de perdre un livre, cela n’a aucune importance, cela ne me rendra pas la parole, ni même la vie, cela n’arrangera rien et ne risque pas d’aggraver ma condition.

Une ombre me surprend alors que je froisse une nouvelle page. Je dresse la tête, le coeur en sursauts. J’entrevois une tête au travers de mes larmes. J’essuie ces dernières d’une main, étalant sur mon visage les marques de ma tristesse. Je renifle pitoyablement. Là, devant moi, un garçon. Un Autre, blond comme les blés, qui ramasse les pages de mon livre une à une. Il ne me regarde même pas, il n’essaie même pas d’empêcher ma destruction. Il ne dit rien, ne me demande rien. Il se contente d’être et de rassembler ces pauvres pages que j’ai lutté à disperser. Le temps semble s’arrêter un instant. Sa présence suspend ma colère, m’arrache ma peine. Je me demande tout à coup ce que je fais là, seule dans ce couloir, sans Zikomo, à malmener mon livre. Mais les questionnements ne durent pas. Non, ils ne durent pas. Les remplace un Monstre de honte. Ce dernier me bouffe toute entière et je me retrouve à baisser les yeux devant le garçon, lui cachant mes larmes et mon air malheureux. Je fronce les sourcils pour avoir l’air plus forte, mais en vérité je me sens si misérable que je doute n’avoir jamais été forte une fois dans ma vie.

La tristesse est une ordure. Parfois, elle laisse place à la colère avec grand plaisir, me délivrant de l’étreinte glacé de ses doigts noueux, mais aujourd’hui elle en a décidé autrement. Elle règne sur mon coeur et n’a pas l’air de vouloir le laisser en paix. Elle me ruine devant ce garçon, me faisant paraître dénuée, ébranlée, cassable. Alors, puisque je n’ai d’autres armes que cette tristesse-là, je renifle et m’essuie le museau du revers de la manche. C’est ce même bras que je dresse ensuite en direction du garçon paume vers le ciel dans une demande silencieuse, afin de récupérer les pages qu’il a en main. Je garde mon regard bas. Je ne veux pas rencontrer sa pitié, celle-ci me ferait bien trop de mal. Je préfère récupérer mon bien et le laisser sans aller. Qu’il s’en aille, qu’il s’en aille. Oh, Merlin, pitié, fais qu’il s’en aille bientôt. Je ne supporterais pas de le voir me parler, non, je ne le supporterais pas. 

13 avr. 2020, 18:16
Spirale  Libre 
Tu avais perdu le goût de la vie.
Elle te semblait fade, amère.
Tu ne savais même plus ce qui te maintenait encore là.
On t'attendait.
Tes parents t'attendaient.
Bientôt.
Il faut que tu résistes.
Mais étonnamment, cela ne t'importe plus. La Douleur est ton quotidien. A force de t'avoir brisée inlassablement, te torturant l'esprit maintes et maintes fois, elle est devenue une Rengaine, un écho apaisant, une partie de toi même. On t'a dit de t'en méfier. Tu t'en es méfiée, jusqu'au bout. Tu as réussi a tenir, à ne pas te laisser cueillir telle un champignon par un promeneur. Mais la Solitude t'a agressée à coup de hache, et au final, un coup de faux serait-il plus douloureux que ça, finalement? Des questionnement te parcourent le cerveau, détruisant un à un les différents hémisphères de ce dernier. Ces questionnements, vautours qu'ils sont, t'ont encerclé afin de mieux cerner tes faiblesses. Le manque. L'attente. La Peur surtout. Toutes ces "petites" choses qui suffisent à te faire vaciller, te plonger au plus profond des ténèbres, là ou une sorte d'Infini vague et obscur te tend les bras. On t'a toujours interdit d'y aller, et on a sûrement eu raison, mais, enfant que tu es, tu aimes l'interdit, tu aimes l'absurde, et cela depuis toujours. Evidemment, cela s'est accentué avec le temps, et tu as compris des choses, petit à petit.

"Il y a des choses que j'aurais pas voulu comprendre en grandissant"


Ces Choses, aussi inquiétantes que véridiques, t'ont vite plongé dans le précipice qu'est pour l'éternité le Doute. Un Doute qui agit. Un Doute qui surprend. Un Doute, qui tel le serpent, viendra te conseiller de croquer dans la pomme d'Adam, mielleux qu'il est. Aussi mielleux que dangereux. Mais c'est déjà bien trop tard, tu as laissé ton inconscient t'a pris en charge, d'abord positivement, mais en réalité c'est un piège. Un piège à sens unique. Tu ne peux plus faire marche arrière, et, de toute façon, tu ne te rends plus compte de ce que tu fais, c'est une autre personne qui emporte ta conscience, laissant imaginer le pire. L'Avenir n'est plus rien pour toi, tu n'y porte absolument aucune importance désormais, chaque jour tu vis en faisant comme si chaque seconde était la dernière.

Tu étais heureuse, tu avais une vie, un petit train-train, des parents qui s'occupaient bien de toi, qui t'aimaient, tu étais une petite princesse dans le meilleur des monde. Tu étais un peu seule, déjà, mais cela ne te gênait pas, tu baignais dans une constante sérénité, dans le cocon familial. La nature t'accueillait avec une ferveur maternelle, et tu y passais tes mercredi après-midi, sautant, jouant, dans une source merveilleuse. Tout allait au mieux. Tes parents étaient calmes. Paisibles comme la mer, et solaires. Tu étais insouciante, un défaut qui t'a coûté bien plus cher que nul n'aurait pu l'imaginer...

Une simple lettre, un soir, a tout changé. Tu étais sorcière. AU premier abord cela était réjouissant, tu avais promis d'écrire à tes parents chaque semaine. Ils n'étaient pas fâchés, au contraire, voir leur fille heureuse était ce qu'il y avait de mieux pour eux. Ils n'avaient pas de haine contre les sorciers, Eux. La Haine malsaine, qui a manipulé les foules, avec une force digne d'un géant abstrait. Haine qui a soulevé un peuple. Un peuple assoiffé de sang, de violence. Tu as découvert que le côté sorcier n'était guère plus brillant. On ne cherchai pas à comprendre. On se battait, avec une détermination somme toute incompréhensible. On se divisait. Conseil. Réveil. Cause. Trois mots qui déchiquettent ce qu'il reste d'humain en nous. Cela t'exténuais. Tu avais peur pour tes parents, tu as toujours peur d'ailleurs.

Ce soir tu es au plus bas. Tu es tombée, dans un couloir vaste et sombre du château. Tu ne sais plus vraiment ou tu es. Ton arcade sourcilière dégouline de sang, qui goutte abondamment dur le sol froid. Tu perds la tête. Tu entends un bruit, tout proche. Un bruit familier. Une Page. Un Livre. Tu rampes avec le peu d'énergie qu'il te reste pour ce rapprocher de ce qui ressemble au bruit du papier qui est arraché. Tu écoutes ce bercement, tu te rapproches. Mais tu n'atteindra pas ton but. Tes yeux se ferment, laissant place à l'Obscurité.

𐌔

13 avr. 2020, 22:38
Spirale  Libre 
Le livre se vidait peu à peu de ses pages, des fragment d’âme qu’on lui arrachait un à un, déchiré, arraché, l’encre était de sang. Carcasse agonisante, savoir décapité, innocence profanée, bruyant bourreau. Le petit blond ne disait rien. Pas un mot, un souffle, un murmure ne franchirent la barrière étanche de ses lèvres. Alors qu’une agonie tout aussi silencieuse se produisait à quelques mètres de lui. Il ne comprenait pas une telle barbarie, un tel torrent de haine, pouvait-il seulement comprendre. Pouvait-il seulement supporter, il ne comprenait pas une pareille détresse, un tel flot de rage. Il n’en fit rien, automate silencieux, ramassant ces morceaux de chairs, ces boyaux d’une carcasse évidée. Il était peiné de voir la jeune fille au teint cadavérique. Qui semblait par ailleurs, ne pas l’avoir encore remarqué, s’acharner si implacablement sur cet être d’encre et de papier. Elle continuait encore et encore de le mettre à mort, de le décapiter, de l’écarteler, de le dépecer. Le spectacle était, pour le moins, difficilement supportable pour Henry. Il était un amoureux des mots, de l’encre, des livres, de l’odeur du papier, de celle du parchemin et des rayonnages d’une bibliothèque. Il était en proie à une petite déchirure intérieur, mais il ne dit toujours rien. Rien… Aucun mot. Il en perdait les phrases. Les mots. Les lettres. Nul son ne franchissait la barrière scellée que formait sa bouche d’ordinaire si souriante, mais totalement muette. Elle déchirait, froissait, jetait, exultait bruyamment. Il ramassait, rassemblait, défroissait, empilait silencieusement.

De mémoire d’Henry, il n’avait pas vu pareil déchaînement, pareil acharnement, même dans ses colères les plus noires, ses crises les plus intenses. Jamais, il n’avait senti quelqu’un d’aussi désemparé, abandonné, brisé. Il était touché, il compatissait silencieusement. Elle semblait encore dans sa bulle, coupée du monde, enfermé dans un cocon de larme, douloureuse chrysalide. Une chenille meurt, alors s'élève un papillon. Elle semblait crier silencieusement, à pleins poumons, qu’on l’aide. Des perles salées s’écoulaient, lentement, doucement, doucettement, et tombait dans le fleuve du malheur, l’océan du désespoir. Sa vision devait être troublée, embuée. Ce qui expliquait sans nul doute qu’elle n’ait pas vu le petit Irlandais qui ramassait, rassemblait ces fragments, cette chair en lambeaux. Le silence est d’or, les larmes sont de cristal. Il aimerait aider cette page, ce livre déchiré aux cheveux châtains, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Les paragraphes. Les phrases. Les mots. Les caractères s'effaçaient et venaient à lui manquer. Il ne voulait pas abîmer, froisser, cette page que l’encre de la Vie noircissait et qui exultait sa rage. Les feuilles s’accumulaient, impossible de savoir de quel livre, il s’agissait, quelle connaissance, quelle savoir celui-ci renfermait. Victime collatérale, de la rage et de la haine. Ces dernières, bourreaux terribles, avait planter leur drapeau noir dans l’échine de sa camarade, bruyant tambour assourdissant. Le couloir toujours aussi silencieux, les murs, les pierres était témoin de ce sanglant meurtre. Une lame plantée dans le cœur de papier et d’encre. Le livre ne disait rien, ne se défendait pas. Il subissait les assauts acharnés.

La jeune fille arracha une dernière page, exultant un dernier soupire mortuaire, lentement les fibres se déchirait, s’écartait, s’éloignait pour ne jamais se revoir. Elle semblait avoir remarqué sa présence, son geste, sa nouvelle entaille, s’était suspendu, permettant un répit salutaire à l’ouvrage abîmé. Sa tête se redresse alors lentement, en direction d’Henry, le regard ailleurs, elle doit seulement deviner les formes, son regard voilé par les larmes qui ruissellent sur sa peau. Il entr'aperçoit rapidement et pour la première fois, les yeux de la Poufsouffles. Il est tout de suite frappé par l'inexpressivité, la froideur de ses yeux noirs vifs, nuancés d’une petite teinte de marron noyé dans ce flot de noirceur. Il en reste interdit l’espace d’un instant. Il l’entend essuyer de façon peu discrète ses larmes, toujours dans ses pensées muettes. Qui était-elle, ? Que faisait-elle ici ? Pourquoi déchirait-elle ce livre ? Que lui était t’il arriver ? 

Une infinité de questions intérieures lui tracassaient l’esprit pendant que la jeune fille essuyait les larmes qui lui obstruait la vue. Sa main toujours posée sur le livre, prête à poursuivre son macabre dessein. Elle semble pour le moins… Surpris de sa présence… Elle semblait plus âgée que lui, quelques hivers de plus que lui. Maintenant que son visage était tournée vers lui, son teint lui parut encore plus pâle qu’il ne le croyait. Elle lui adressait, il lui semble une supplique silencieuse, voulait elle qu’il s'en aille ? Pourquoi pas, il n’était pas concerné par sa détresse, il pourrait la dénoncer au bibliothécaire. Elle s’essuya bruyamment les narines d’un revers de manche. 

Il hésite l’espace d’un instant, mais le voile de détresse qu’il percevait ébranlait son innocence juvénile. Son angélisme repris le dessus sur ses envies de fuites. Si elle voulait qu’il parte, elle n’avait qu’à l'exprimer à haute voix, sans quoi, il resterait là. Figé sans rien dire, son petit sac avec ses affaires pendait sur son épaule droite. Elle leva alors lentement la main, paume vers le ciel, sans rien dire, une demande silencieuse, muette. Il ne comprenait pas sa demande, le paquet de feuilles, les restes sanguinolent de ce meurtre entre ses petits doigts juvéniles et longiligne. Il l’observait quelques secondes, tentant de comprendre l’implicite. Il réfléchissait à quelque chose pour l’aider, elle ne voulait pas de sa compassion, de sa pitié, cela sautait aux yeux. Il fit alors basculer son sac le long de son épaule et l’ouvrit, il farfouille dedans, ne quittant pas du regard la jeune Poufsouffle et sa main tendue. Il en sortit alors au hasard un livre, sur lequel il jeta un bref regard, sur la couverture rouge était écrit en lettre dorée : Comment Enchanter votre chocolat, un livre qu’il avait emprunté à la bibliothèque la semaine dernière. Il lui avait semblé plus que moyen, aussi, il réfléchit. Sur un coup de tête, il l’ouvrit, arracha la première page, la froissa et l'ajouta sur la pile de feuilles déchirées qu'il tenait de l'autre main. Il déposa doucement le livre sur la main tendue de la jeune fille. Cela ne le gênait pas plus que ça de lui laisser se défouler sur ce livre, il l’avait trouvé plus que moyen. Son auteur lui avait d’ailleurs paru particulièrement exécrable. Aussi, sa destruction ne semblait pas être une grande perte. Il se déplaça alors, pour être face à la jeune fille et posa son dos contre le mur froid, glissant vers le sol. Il tourna la tête intriguée lorsqu’il entendit un bruit sourd, lointain, celui-ci ressemblait à une chute... 


@Aelle Bristyle @Hannah Hardhoke

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

14 avr. 2020, 01:41
Spirale  Libre 
Merlin, il ne réagit pas. Merlin, il ne bouge pas. Je pourrais m’effondrer en larmes dans l’instant, je l’aurais fait si j’avais été seule. Je sens la douleur caractéristique de ces traîtresses à l’arrière de mes orbites, une douleur qui nourrie celle de ma tête. C’est idiot. Les larmes me font mal au crâne, et pourtant je ne cesse de pleurer. Tout le temps, tout les jours. Et j’ai mal à la tête, tout le temps, tout les jours. Je repousse mes pensées en osant braver le garçon ; je lève les yeux pour le surveiller. L’espoir m'étouffe. Allez, bouge, agis, donne-moi ces putains de pages. Je ne pourrais pas te les demander, alors contente-toi de me les passer, de tendre ta fichue main et de déposer mon bien dans la mienne. J’accepterais même que tu me frôles, de sentir la moiteur de ta paume, la fraîcheur de tes doigts. Je l’accepterais, si tant est que tu accèdes à mon désir sans avoir à m’obliger à parler.

Peut-être m’entend-il, car il bouge tout à coup. Serrant toujours entre ses griffes le sang de mon ouvrage, il fouille dans son sac. Peut-être… Sans doute doit-il chercher sa baguette ! *Non !*, pensé-je alors, terrifiée. Non, je ne veux pas qu’il répare ce livre à ma place, je ne veux pas qu’il détruise tous mes efforts, qu’il les piétine. Ce sont mes efforts, les miens, ce serait bien trop injuste que je sois privé du spectacle désopilant de ces pages arrachées ; déjà que cet Autre me les a volé, s’il répare mon livre je ne le supporterais pas. Déjà, ma gorge se serre. Déjà, mon coeur tremble. Oh, Merlin, je crois que je ne saurais m’empêcher de chialer si cela devait arriver, si l’Autre réparait mon livre. Je le sais autant que je sais que m’énerver de la sorte ne changera rien, absolument rien à l’état de débilité dans lequel je suis depuis le ba... *la Chose*. Je le sais de toutes mes forces. Mais pour une fois, le savoir ne m’apporte rien.

Il sort un livre de son sac.
Je me rencogne contre le mur, surprise, sans baisser ma main — il ne faudrait pas qu’il oublie qu’il est censé me rendre mes pages.
Je ne m’attendais certes pas à cela.
Un livre. Un livre, comme celui que je viens de détruire. Veut-il me narguer ? Se moquer ? *Zikomo*, appelle mon esprit. Zikomo, rejoins-moi pour faire face à cet Autre s’il-te-plait, je ne sais pas ce qu’il veut et lui ne sait pas que je ne veux rien. Lui, ne sait pas que sa présence me fait du mal. Elle m’envahit, sa présence. Devoir le regarder me fait mal à la tête, me concentrer pour le comprendre me fait mal à la tête. Lutter contre mes larmes me fait mal à la tête. Pleurer aussi, me fait mal à la tête. Je ne sais même plus pourquoi j’étais si en colère contre mon livre. Ce dernier gît sur mes genoux, abandonné, lamentable. Il fait pitié. Comme moi. On lui a arraché des lambeaux de vie, et désormais il n’est plus grand chose, il ne sert plus à rien. Il est inutile. Complètement inutile.
*Thalia*, chante mon coeur, *Thalia*. Reviens-moi.

Un poids dans ma main. Je papillonne des paupières, accommode sur le garçon qui m’a abandonné son livre dans la paume et qui s’est éloigné. Et le voilà qui s’installe face à moi, contre le mur, comme s’il comptait rester, me regarder. Que veut-il ? Il tourne la tête et j’en profite pour lire le titre de l’ouvrage. Comment Enchanter votre chocolat. Merlin seul sait combien j’aime *j’aimais* les livres et pourtant cette chose ne m’inspire que de la pitié. Je lance un regard perplexe au garçon. Que veut-il que je fasse de cette chose ? Encore plus inutile que la carcasse qui repose sur mes genoux. De toute façon, je n’arrive même pas à parler, alors je serais bien en peine d’ensorceler du chocolat, même si je le souhaitais.

Mon coeur parle ; j’agis.
Un geste ample, mes doigts se desserrent, le livre retombe sur la pierre, au sol, en un bruit sourd. Entre moi et lui. Je plonge dans ses yeux ; il a une tête de gamin. Reprends ta merde, je n’en veux pas. Je veux seulement récupérer mes pages, mes pages, les miennes. Je prends une profonde inspiration, écrase encore un peu mes larmes sur mes joues.

« Je… » n’arrive pas à parler. Non ! « Je veux mes… » *pages*.

Bordel, j’entends le mot dans ma tête, je l’entends ! *Page*, *page*, *page*. Je peux le chanter dans mon esprit, le crier, le chuchoter, le dire en bulgare *stranit… Quelque chose*, alors pourquoi, pourquoi ne puis-je tout simplement pas l'énoncer à voix haute, en anglais de préférence ? Frustrée, je secoue le bras devant moi, moulinant l’air de ma main en un geste qui signifie tu sais très bien ce que je veux dire, ne me force pas à gaspiller ma salive ; du bout du doigt, le menton haut, fière, je pointe les pages qu’il a toujours en main.
*File-moi ça, mon gars. File-les moi, ou j’te jure que…*.
Que rien du tout. 

La voilà. Elle arrive avec ses gros sabots, m’écrasant le coeur de sa taille, labourant mes pensées de sa force. Ma colère, ma chère colère. Je t’aime, parce que tu éloignes les larmes. Je t’aime, parce que tu me rends plus forte. La colère s’installe doucement dans mon coeur. Elle n’est pourtant pas dirigée envers ce garçon, même si selon moi elle le devrait. Mais non, elle m’est destinée la colère. Parce que je suis incapable de parler, parce que je bégaie comme une idiote. Que je suis ridicule. 

Aelle ne voit pas et n'entend pas Hannah

14 avr. 2020, 20:52
Spirale  Libre 
Il avait entendu un bruit, un fracas, un peu lointain. Qu’est-ce que c’était ? Une vitre qui explosait à cause d’un sortilège ? Non, pas possible, il aurait entendu le bruit du verre, et sûrement des cris. Alors quoi ? Quelqu’un qui s’était cogner ? Peut-être. C’était une éventualité à envisager. Il réfléchissait intérieurement, plongeant son regard dans le couloir. Il regardait dans la direction d’où provenait le bruit. Rien, le silence, ce silence assourdissant qui régnait depuis qu’il s’était perdu dans ce dédale de couloirs. Un silence à vous broyer le tympan. Un silence a réveillé un mort, brisé par les lointains bruissements des oiseaux et de quelques bribes de conversation plus que lointaine. Il n’avait pas rêvé, il avait entendu quelque chose chuter. Peut-être l’esprit farceur de Poudlard, dont il ne connaissait pas le nom, enfin le terme plus exact était qu’il n’arrivait pas à retenir son nom. Il y avait la Dame Grise, le Baron Sanglant, Nick Quasi-sans-Tête, et un autre, dont il n’avait pas encore entendue parler, celui des Poufsouffle… C’était sûrement cela. Il n’avait pas rêvé. Certe, sa mine était fatiguées à cause d’un manque de sommeil ces deux derniers jours, mais il ne pouvait pas avoir imaginé des bruits. L’hypothèse la plus probable étant l’esprit frappeur anonyme. 

Il observait le couloir, éclairé par quelques fenêtres joliment taillées dans la dure pierre écossaise. Baigné çà et là par quelques luminaires ornés des quatre blasons. Il s’était toujours demandé ce que signifiait la devise de Poudlard. C’était du grec, ou du latin, il ne savait pas, elle l’intriguait. Il se promit d’aller faire des recherches à ce sujet. Il n’avait pas dû entendre ce passage lors de son cours sur l’histoire de Poudlard. Il ne devait pas être si loin que cela de la bibliothèque. À quel étage était-il d’ailleurs ? Le premier ? Non, sûrement le deuxième, il ne savait pas.

C’était particulièrement énervant, frustrant, cette situation. Trois mois qu’il arpentait ce château, vivait dedans, et il n’était pas capable de se repérer. Il devait vraiment songer à regarder un plan de l’école. Il ferait cela juste après. La jeune fille le touchait davantage qu’il ne le laissait paraître, il venait de lui donner un livre pour quel puisse continuer à déchirer quelque chose. Elle semblait crier sa détresse, implorer à l’aide silencieusement. Mais pouvait-il seulement l’aider ? En avait-il l’obligation ? Non, il ne lui devait rien, c’est certain. Mais il en avait le droit, c’était dans sa nature d’être insouciant, gentil. Elle n’était pas sombre, en proie à ses démons, c’était une carapace qu’elle se forgeait pour qu’on lui fiche la paix. Enfin, c’est ce qu’Henry pensait, il n’était nullement devin. Il essayait de comprendre quel mal la rongeait ? Un amour perdu ? Un problème familial ? 

Peut-être qu’elle aussi vivait avec des parents incapables de discuter plus de cinq minutes sans que la maison ne devienne un champ de bataille. La dernière victime de cette guerre parentale était un vase chinois offert à ses parents par son oncle. Triste destin, il avait fini en morceau, briser, annihiler par une sourde colère de son père ; après un énième reproche de la part de sa compagne. Quel triste sort pour un si joli objet… C’étaient toujours les plus beaux qui se brisaient les premiers. La jeune fille était elle aussi un vase brisé ? Peut-être. Elle était fêlée, sans nul doute. Cassée ? Peut-être, il n’en était pas sûr. Il ne pouvait réparer un vase brisé. Mais fêlée, peut être que oui. Enfin, si elle ne le chassait pas manu militari. 

Il écoutait, semblant attendre le premier bruit d'une page que l'on déchire, elle devait avoir compris son geste non ? Le petit sacrifice qu’il avait consenti, car après tout ce livre, il n’en avait lu que les deux premières pages, il l’avait alors jetée sur sa table de chevet et par la suite fourré dans son sac sans jamais l’ouvrir de nouveau. Alors franchement, même s’il s’agissait d’un livre et que le voir détruit, briser, annihiler, lui procurait un pincement au cœur. Il relativisait, si cela pouvait l’aider à aller mieux, alors ce livre était un pion sacrifiable. 

Un autre bruit sur sa droite, lui faisant tourner le regard. Le bruit d’un livre qui glisse lentement, une chute, particule par particule, millimètre par millimètre jusqu’à s’écraser au sol. Refermant la plaie d’une première page arrachée. Un garrot temporaire pour ce livre bientôt à l’agonie. Une loque d’encre et de papier, voilà ce que ce livre était, étendue, la tranche en l’air, ventre contre le sol. Son regard se tourne vers elle, ses lèvres semblent vouloir parler, crier le désespoir qui les habitait. Elle semble avoir du mal à produire un son, dire un mot, une phrase. Henry était intrigué, se grattant la tête de sa main droite, toujours assis en face de la jeune fille. Les cendres du livre, les boyaux encore dans sa paume gauche. Elle le regardait, silencieuse, imperturbable, essayant d’articuler. Elle était touchante, il ne pouvait le nier. En l’observant un peu plus, il avait pris la décision de lui remonter le moral.

 Même si elle le chassait, il ne partirait pas. Enfin, c’est ce qu’il se disait, mais après tout, elle devait avoir suffisamment de force pour le faire passer par la fenêtre. Le ferait-elle ? Il n’en savait rien, et il n’était pas sûr de vouloir le savoir par ailleurs. Elle cherchait à dire quelque chose, une prière muette pour que ses lèvres légèrement rosée s’ouvre et produisent des sons. Il eut un bref regard pour ces pages qu’ils tenaient dans sa main. Il étendit le bras droit, et du s’avancer un peu afin de récupérer le livre rouge sanguinolent, il en attrapa le bout de la tranche et le fit glisser sur le sol vers lui, le remettant sur le dos, la première page déchirée l’empêchait de regarder ce meurtre trop longtemps. Elle se mit à parler, c’était la première fois qu’il l’entendait. Il fut frappé par la difficulté avec laquelle elle parlait. Elle avait des problèmes de diction, et il dut se concentrer pour écouter les murmures suppliant de la jeune fille :

« Je… Je veux mes...»

Elle ne finit pas sa phrase, le dernier mot se perdit dans les méandres des non-dits, des mots oubliées, abandonnées. Elle n’avait pas réussi à prononcer le dernier mot, il lui avait même semblé déceler une pointe de remords, elle avait cessé de pleurer. Il avait brisé sa bulle. Aurait-il dû le faire ? Il ne savait pas ? Éprouvait-il du regret de l’avoir arraché à sa bulle… Un peu… Maintenant que la fine bulle qui l’entourait était percé et avait explosé. Elle semblait mesurer son geste, le meurtre de sang-froid qu’elle avait commis, la brutale mise à mort d’un ouvrage de chair et de sang. Elles voulaient les restes du cadavre, pour l’enterrer ? Le faire disparaître ? Il ne savait pas. Allait-il lui donner ? Surement, oui… Était-ce judicieux ? Peut-être. Des questions se bousculaient dans l’esprit du bambin. Elles voulaient ses pages, les traces de son effroyable crime. Il tendit alors la main, posant le tas de feuilles défroissées, et déchiré sur le sol. Le faisant lentement glissé vers elle, tenant son livre dans l’autre main. Il déposa le tas, les restes, les boyaux encore sanguinolents devant la jeune fille.

Il lui avait rendu, ce qu’il lui avait pris. Il doutait que cela soit une bonne solution, elle l’enverrait sûrement paître maintenant. Il aurait pu s’en servir comme moyen de pression. Mais ce n’était pas lui, et il n'était absolument pas convaincu que cela aurait pu l’aider. Il ne faisait pas le poids face à elle. Il se déplaça et vint s’installer à sa droite, s'adossant contre le mur, posant sa tête contre les pierres froides, tenant son bouquin exsangue dans une main. Il l’ouvrit, s’assurant qu’elle le regardait, et en déchira une nouvelle page. Avant de poser le bouquin entre ces mains et de poser la page sur le tas informe de boyaux éviscérés. Il fixait le mur, déterminé, il ne partirait pas, il allait lui faire savoir. D’une voix calme et chaleureuse, qu’il essayait de rendre sans appel, il prononça alors :

« Je n'ai pas l’intention de partir pour le moment. »

@Aelle Bristyle, @Hannah Hardhoke
Dernière modification par Henry Shoftshire le 22 avr. 2020, 06:05, modifié 2 fois.

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

15 avr. 2020, 07:09
Spirale  Libre 
Tu t'es réveillée, enfin.
Tu as repris connaissance, mais tu demeure plus faible que jamais.
Tu as honte de ta position de faiblesse mais désormais plus rien ne te permet de te relever à part entière. Alors, dans un élan de questionnements concernant l'état de tes blessures, tu cherches à constater l'étendue des dégâts. Tes doigts, en se mêlant à la plaie, rencontrent un liquide rouge qui coule encore abondamment. *Merde*. Heureusement que tu es seule, pour une fois, car tu es dans un état pitoyable. Tu n'ose pas te contempler dans un reflet, au risque de s'évanouir de nouveau. Mais il faut que tu trouves quelque chose pour soigner ta plaie. Aurais-tu un mouchoir, un bout de papier dans ta poche. Tu tâte avidement l'intérieur de celle-ci, mais force est de constater que c'est un échec. Tu ne peux pas laisser autant de sang couler. Il t'affaiblit.

Tu entends des voix, à deux pas de là. Tu es très tentée d'aller leur demander du papier pour s'essuyer et enfin retrouver un peu de paix. Si ta grand-mère était là, en ta compagnie, il ne te serait rien arrivé. Mais voilà tout, tu es bipolaire jusqu'à la fin de tes jours, et ce genre d'évènement pourra se reproduire, plusieurs fois encore... Mais Violet aurait été capable d'empêcher cela. Elle t'aurait retenue dans ta course vers les Enfers. Elle t'aurait maintenue à la vie. Elle t'aurait aidée, consolée, tu en étais sûre. Mais Lexa n'est pas là, aujourd'hui, et tu es tombée. Une chute du piédestal, sur lequel tu croyais être montée définitivement, t'élevant au rang de sorcière.

Sang de Bourbe

Ah ça y est, les Questions recommencent à te ronger, tu replonge dans l'obscurité, une nouvelle fois. Tu as peur, d'un coup. Une peur tout à fait insaisissable, incontrôlable, tu ne t'y retrouve plus dans cette alchimie étrange. Tu es en lambeaux désormais. Tu devras t'y faire, avec courage. Si ce n'est pas le cas, la Faucheuse de tranchera de sa faux à la lame si tranchante. Difficile, très difficile d'y échapper lorsque la lame est à quelques millimètres seulement de vous. Mission ardue. Et dans ce cas, il est préférable d'éviter d'en arriver jusque là. En comprenant ses peurs. En apprenant à mieux les connaître, pour les combattre avec plus de vaillance que jamais et sortir en vainqueur du combat final contre ton double-visage, masque aussi difficile à porter que celui de Quirrel.

Je veux juste une âme soeur...

Ce n'est pas en cherchant que tu trouveras, ma pauvre fille. Il va falloir s'assumer, s'ouvrir un peu aux autres, et ensuite peut-être qu'une âme soeur viendra à toi, mais rien n'est moins sûr. La vie est souvent faite d'imprévus, ce que souvent tu oublies hélas, car tu n'ouvres pas les yeux sur la réalité. Tu les a laissés clos, pour ne pas affronter l'horreur de ce monde, mais en faisant cela elle te perce les yeux d'une flèche mortelle. Tu regrettes. Certes. Mais il est trop tard. Tu as pris la décision de t'approcher des Enfers. Tu dois l'assumer maintenant, avec toutes les conséquences que cela implique.

Même s'il m'en manque une je rentre pas dans une case

Tu es exaspérante, dans ton désir de tout contrôler. Tu sais pourtant très bien au fond, que tu ne peux plus rien faire pour le passé, seulement apporter un petit plus au pourcentage de chances pour que l'avenir soit meilleur. Mais dans la Vie, tu ne peux être sûre de rien. Absolument rien. Tout n'est que coïncidence, hasard et une part infime de sûreté, mais si petite qu'elle n'est pas observable à l’œil. nu, cette part, elle est si petite qu'aucun microscope ne peux la cerner. La seule chose qui nous prouve qu'elle est là, c'est que quelques fois nos plans fonctionnent. Pas souvent, mais cela arrive. C'est pour cela qu'il faut que tu continues à vivre, encore et encore. La vie est trop courte pour rester en place. Bouge. Cours. Vis tes rêves avec une passion immense!

Tu as envie d'y croire mais pour l'instant la faiblesse t'envahis. Tu parviens, Ô miracle, à te mettre accroupie. Tu te relèves, avec lenteur. Le sang n'étant plus équilibré, il te coule sur la paupière droite que tu gardes close. Tu approches de ces voix apaisantes, malgré le silence. Tu est tout près. Il faut t'engager. Pour de bon. Alors tu y vas.

Prends cette putain de vie comme un jeu, j'suis encore un môme...

H&H

𐌔

15 avr. 2020, 13:34
Spirale  Libre 
Le regard que pose sur moi le blond nourrit ma colère. Dans ses yeux bleus, je me sens jugée, je me sens jaugée. Je sais qu’il voit, il me voit, et il comprend que je ne suis plus grand chose, que je ne suis pas tellement capable de le repousser ou de faire quoi que ce soit. Il me regarde, et ce qu’il voit c’est une pauvre fille en pleurs, une pauvre adolescente qui ne contrôle rien, ni elle ni sa vie. Il voit une loque, voilà ce qu’il voit, un déchet, une honte. Finalement, les Poufsouffle avaient raison à l’époque, le château avait raison. Je ne suis qu’une honte. Et cette fois-ci, ce n’est pas parce que j’ai insulté Chu-Jung et me suis faite renvoyée, non. Ce n’est pas un acte qui me rend digne de la honte. C’est ce que je suis tout simplement. C’est moi toute entière ; une chose que l’on ne peut changer, que l’on ne peut oublier — sauf si je devais crever, mais Merlin, je n’ai pas l’intention de crever. Alors voilà ce que cherche à enterrer ma colère : mon essence, mon existence, pour essayer de cacher, un tout petit peu, cacher cette honte criante que je porte sur le visage, sur le corps. Cette honte qui s’exprime bien que mieux que moi, cette honte qui choisit les larmes pour parler.
Ma colère me rend misérable.
Ma colère n’est pas de lave, elle est de glace. Une colère qui refroidit, une colère qui empoisonne. Cette colère-là n’a rien de beau, rien d’incroyable. C’est une colère dirigée envers moi même qui me chuchote : t’es une merde. Alors ouais, *j’suis une merde*, et j’ai pas envie de te voir, toi, Autre-blond, me regarder avec ce regard-là, parce que tu me fais mal, tu me fais mal et que je n’arrive pas à retenir mes larmes ces derniers temps — et il l’a déjà remarqué.

Je prends une courte inspiration. Je dois me contrôler. J’aurais tout le temps pour chialer après, quand il sera parti. Mais pour le moment, me contrôler. Il en a déjà trop vu. Heureusement, il semble vouloir agir. *Enfin*. Il récupère son livre, le manipulant avec précaution puis, lentement, son regard ne me quittant pas, il fait glisser jusqu'à moi mon paquet de pages. Mes épaules se décrispent. Mes pages, mes pages à moi ! Je me penche aussitôt pour les rapprocher de moi, attrape mon sac qui est posé à côté, l’ouvre, y fourre mon livre abîmé. Très rapidement, le rejoignent les pages que j’attrape petit tas par petit tas pour les plonger dans la gueule béante de mon sac de cours.

Le mouvement du garçon suspend mon geste, le bras au-dessus du sac, ma main crispée autour de quelques pages. Il approche, rampant sur le sol, pour venir s'asseoir tout proche de moi. *Qu’est-ce qu’il fout ?*. Surprise, embarrassée par sa proximité, je l’observe silencieusement. Il ouvre son livre, l'espèce de daube qu’il a essayé de me refiler sans que je n'en comprenne la raison, et en arrache une page. J’ouvre la bouche, la gueule pleine de questions que je suis incapable de formuler. Il dépose son délit sur mon tas de pages. Le tas de pages de mon livre, pas du sien. Peut-être est-il débile ? Pourquoi mélanger les pages de deux livres ? C’est complètement con, lorsque je demanderais à Thalia de réparer mon livre, si elle le fait et qu’il y a des pages qui viennent d’un autre bouquin, celles-ci seront intégrées à mon livre. Je n’ai nulle envie d’avoir des mots idiots dans mon livre à moi, aucune envie ! Et le garçon ne me regarde même pas, me snobant, les yeux braqués sur le mur face à nous.

Les mots qu’il prononce suffisent à me faire perdre mon air béat pour inscrire sur mes traits une grimace colérique. Il ne compte pas partir, hein ? Et bien je n’en ai rien à faire, puisque c’est moi qui partira. Avant, jamais ne n’aurais laissé un Autre me dégager d’un endroit où j’avais choisis de m’installer. Mais maintenant, quand je suis seule, que Thalia est loin de moi, je ne m’embête plus. De toute façon, je ne peux pas parler. De toute façon, je n’ai pas la force. Alors je vais me lever, dégager, et rejoindre la salle d’Étude des Moldus ; l’heure touche bientôt à sa fin, que j’attende les dernières vingt minutes ici ou là-bas, il n’y a pas grande différence.

Je me penche sur le tas de pages. J’attrape celle que du garçon et la claque brutalement sur les genoux de ce dernier.

« P-p-pas à m-moi, » balbutié-je du bout des lèvres, marmonnant pour cacher mes bégaiement.

Je continue à ranger mes pages dans mon sac, mes gestes plus colériques qu’avant, plus brutaux. Plus rapides. Je n’ai pas envie que l’Autre trouve le temps de me parler ou d’insister pour que je reste. C’est quoi son problème, d’abord ? Je ne le connais pas, il n’a rien à faire avec moi et je n’ai rien envie de faire avec lui. J’en ai assez des Autres qui pensent que leur présence est la bienvenue ! Je devrais peut-être porter un panneau sur lequel il y aurait écrit : foutez-moi la paix. Ça, ils le comprendraient, c’est certain. 

Je ne sais pas pourquoi je tourne la tête. Peut-être est-ce un bruit qui m’a attiré, ou une ombre. Je la vois arriver vers nous. Une fille, à l’autre bout du couloir. Elle tangue, elle avance lentement. Son visage est lointain, mais je parviens à distinguer quelque chose sur celui-ci. Une trace. L’une de ces taches marron que certains ont sur la peau ? Un souvenir fugace me frappe, il provient de si loin dans ma mémoire qu’il me surprend : l’image d’une petite fille, une tignasse sur la tête, portant sur le front et l’oeil une grande et horrible tâche noire. *Lisbeth*, murmuré-je avant de repousser le souvenir. Les sourcils froncés, toute idée de partir m’ayant quitté, je regarde cette chose approcher, hésitante quant à mes prochaines actions.

16 avr. 2020, 06:14
Spirale  Libre 
Tu dévisages, de loin, deux de tes Semblables.
Tu tentes, dans une sorte de devinette faciale, de reconnaître ces deux personnes.
Tu es d'abord préoccupée par ce qu'il se passe.
Deux livres, dont les lambeaux semblent te demander de l'aide.
Deux innocents, martyrisés par la Bête Humaine, odieux personnage.
Deux anonymes, qui te sont étrangers, mais par amour des Mots tu veux les aider. S'en suit un long dilemme: Confort ou Courage? Force ou Faiblesse? Intelligence ou Naïveté? Ouvriras-tu les yeux, une bonne fois pour toutes? Rien n'est moins sûr. Tu as tellement l'habitude de rester dans ton coin, tellement l'habitude de te faire discrète, tellement l'habitude d'être l'enfant sage, l'enfant Roi, la princesse!

Ça y est je commence à perdre la tête, merde...

Tu as envie de te faire violence, mais tu restes plantée là, tel un arbre moldu, tiens. Tu préfère étudier les Visages des Semblables. Leurs traits, leurs singularités, leur beauté... C'est ça que tu recherches avant toute chose. C'est un réflexe inexplicable. Mais essentiel pour toi, il te rassure. Tu plonges dans le noir inhabituel des yeux de cette jeune fille dont le nom ne te reviens pas encore. Ils sont ternes comme la nuit. Cachent-ils une tristesse infinie? Abritent-ils un secret difficile à assumer? Sont-ils remplis d'une sorte de mélancolie éternelle? On peut bien c'est toi qui délires, à chercher des interprétations de partout, à voir des signes du Destin partout autour de toi, tel des charognards affamés. Et peut-être n'est-ce pas le cas, finalement. Peut-être que tu te trompes, depuis le début, un début que tu ne saurais placer exactement sur la ligne du Temps.

Les cheveux de cette fille sont presque identiques aux tiens, d'un châtain légèrement plus lumineux, ce qui contraste avec ses yeux. Sa peau pâle est marquée par des cernes, qui t'avances dans ta réflexion. Cette personne a quelque chose sur le cœur, tu en es presque sûre. Ses lèvres fines accolées sont légèrement rosies, ombragées par un nez long et fin, un nez de grec. Son visage, que tu as pu méticuleusement analyser, a daigné te révéler quelques faiblesses. Tu cherches son nom désormais. Tu en a déjà entendu parler quelque part, de cette fille. Elle est en Quatrième année. Soudain le nom franchit un peu trop vite de tes lèvres, il te glisse sur la langue:

-Aelle...

Soudain tu comprends. On t'a tant parlé de cette fille. De Thalia. La seule, avec son animal de compagnie Zikomo, pour qui elle a une réelle estime. On t'avait surtout évoqué les zones d'ombres d'Aelle. Les moments qui l'on marquée, qui ont fait qu'elle est là aujourd'hui. *Et ou est Thalia?*, *et Zikomo?*, te demandes-tu avec étonnement. Il est vrai qu'il est rare que tu croise une Quatrième année adossée au mur, seule, dans un couloir quelconque du château. Mais ce qui pousse à son paroxysme cette incompréhension, c'est qu'à côté d'elle, tout proche, se trouve Henry. Il est de ta maison, en 1ère année *Mais qu'est-ce qu'il fout là*. Ton camarade est le seul, pour le moment, qui semble trouver un certain épanouissement dans cette situation pourtant emplie de malaise. Le petit blondinet est actuellement en train de déchirer les pages d'un livre, et la chair des cadavres en ressort mélangée, ce qui te dégoûte profondément. Ton amour pour les livres est si grand, si fort... Tu voudrais intervenir, mais tu préfères encore ne pas trop te dévoiler, te tenant debout à quelques mètres de là. Tu laisse faire un crime, complice que tu es maintenant.

Tu restes dans la pénombre, reconnaissable, mais difficilement. Cela te plaît. Tu es dans une position de plus en plus confortable, dans un fauteuil, mais cela ne va pas durer. A la prochaine question, comme d'habitude, tu paniquera, torturant ton cœur pour des interrogations bénines... Mais tu es faite comme ça, toi, tu aimes vivre dans le présent, sans regarder vers le futur. Est-ce la clé, la solution à tes problèmes? Probablement non. Mais aujourd'hui tu n'en est plus à réfléchir à cela. Tu es trop mal en point pour être en mesure de placer quelques mots, comme habituellement tu le fais, pour "meubler" la conversation. Mais aujourd'hui il ne s'agit de ne pas le faire, les meubles sont déjà là, solidement installés et même assez dérangeants. Des meubles en bois massif, très difficiles à porter. Des meubles qui resteront là éternellement.

Et toi dans ce bazar tu te sens comme la personne en trop. Tu crois avoir gâché une belle rencontre entre Aelle et Henry, naïve comme tu es. Tu ne sais plus vraiment ou tu es dans ce mécanisme tourbillonnant, tu en as peur, tu te sens agressée comme jamais par ce système. Tu as envie qu tout s'arrête, de pouvoir revenir à ta tendre enfance, qui t'es si chère. Mais hélas ce n'est pas possible.
Tu ne reverras jamais ton enfance.

Jamais


H&H

𐌔