@Brian Helton
@Welmina MacMaulan


En ce début d'après-midi, Irene, au lieu de faire ses devoirs ou de mener un entraînement de Quidditch, comme à l'accoutumée, se déplaçait, déterminée, dans les couloirs. Cette fracture de ses habitudes n'était pas totalement incongrue. Cela faisait déjà plus de trois mois que Mr Penwyn, son prof d'étude des Moldus, avait disparu et un peu moins longtemps que les cours était "assurés" par divers professeurs. Si la jeune fille n'avait rien contre eux, l'absence prolongée de son professeur semblait ne pas avoir été préparée par la direction, contrairement au départ de Mrs O'Sullivan.

Plus le temps passais, plus Irene s'inquiétait pour son professeur et sa scolarité : les autres professeurs n'étaient pas tous aussi bons dans l'enseignement de cette matière. Il était temps qu'elle trouve des réponses à ses questions et qu'elle aille fouiner un peu, tant pis pour le règlement. Et puis chercher des informations sur un professeur disparu ce n'était pas vraiment précisé dans le règlement que c'était interdit... L'essaim de pensées qui la traversait lui donnait l'impression d'être aussi effervescente qu'un diabolo menthe et la coupait du monde extérieur.

Pourtant, alors qu'elle arrivait dans le couloir donnant sur la salle de classe et le bureau du professeur d'EdM, des décibels finirent par attirer son attention. Irene s'immobilisa d'un coup et observa les deux élèves qui discutaient pile devant la porte que la jeune rousse convoitait. Un vert et une rouge. Légèrement contrariée, l'Aiglonne retint un soupir, mais une question lui venait en tête : la présence des deux jeunes gens intervenait-elle en sa faveur ? Irene ne tenait pas à ce que Mr Penwyn l'écharpe pour avoir fouillé dans ses affaires ou du moins avoir tenté, les deux jeunes sauverai peut-être la troisième année ? ou peut-être qu'au contraire ils la dénonceraient ?

Irene les dévisageait, immobile au milieu du couloir, pesant le pour et le contre sur ce qu'elle devait faire. Les distraire pouvait être une bonne idée. Mais peut-être l'avaient-ils déjà repérée ?

Brian était parvenu devant une porte devant laquelle semblait attendre une fille d'à peu près son âge, peut-être en première ou deuxième année. Il s'était perdu dans l'école et n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il pouvait être. Il avait erré pendant un temps qui lui avait paru très long. Il en était encore à se demander comment des traîneaux avaient put se retrouver dans une salle de Poudlard.
En s'arrêtant devant la porte, il avait lut la pancarte sur la porte qui indiquait qu'il était en face de le bureau de monsieur Penwyn, professeur d'étude des moldus. Il hésita sur ce qu'il allait faire, mais il se décida à rester, ayant fait suffisamment de gymnastique pour le mois actuel.

Salut, je me suis perdu, est-ce que tu sais où on est dans le château ?

Il n'avait pas franchement envie de devoir repartir pour un tour de manège à travers tout le chateau. Il observait la fille qui se trouvait devant lui en essayant de déterminer sa maison. Il ne savait pas comment si prendre et se retourna en entendant arriver quelqu'un d'autre. Lorsqu'il vit qui était là, il identifia immédiatement la nouvelle venue : Irene Gates, la capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle. Avec sa chevelure rousse, elle ressemblait un peu à un renard. Il dut se mordre la lèvre et mobiliser toutes ses ressources pour ne pas en rire. Ce n'était après tout pas si drôle.
Irene ne semblait pas vouloir bouger, elle semblait comme paralysée. Il leva la main pour la saluer tout en se demandant pourquoi elle restait immobile.

@Welmina MacMaulan
@Irene Gates

Mes mercredis après-midi sont toujours libres. Et je trouve toujours quelque chose à faire. Mais aujourd'hui, adossée sur un mur du couloir, aucune envie particulière ne m'atteint. Mon corps tout entier a juste envie de glander, sans bouger. Après le repas, au lieu de prendre le manège d'escalier du château et de me reconduire à la tour de Gryffondor, il s'est arrêté contre ce mur.
Mon souffle s'est accéléré et pourtant je n'ai pas eu l'impression d'avoir fait un si grand effort en montant. Je le reprend quelque instants en contemplant vaguement la porte à côté de laquelle je suis posée. Étude des Moldus. Salle de Mr.Penwyn.
Cette matière est une ressource précieuse pour les jeunes Nés-Moldus mais ma mère étant Moldue, cette matière ne m'est pas vraiment destinée.
Une voix masculine me tira de ma rêverie. Perdu, il voulait savoir où il était. Nul doute, le jeune blond est en première année. Le château est si grand que n'importe qui pourrait s'y perdre, mais cela se comprend il n'y a pas de pancarte à tout les coins de couloirs pour indiquer où on est.

« Au premier étage, devant la Salle d'étude des Moldus. Tu cherche quelque chose ? »

Ma voix est lasse, il faudra me pousser dans un traîneau pour que j'accepte de retourner dans mon dortoir, je crois. Et non pas que l'envie de discuter me manque mais mes membres, eux, n'en sont pas décidés.
Le garçon se tourne soudain vers une personne que je n'ai pas vu. Il me semble reconnaître la capitaine des Ailes d'Airains, une troisième année. N'étant pas vraiment une fane du Quidditch, cette gymnastique des airs, ni une connaisseuse de chaque personne de ce château, le prénom de la Serdaigle m'échappe, actuellement. Quelque chose en I, je crois mais je suis de toute façon trop éreintée pour y réfléchir. Sa façon de rester immobile à nous regarder, m'interpelle.

« Un problème ? »

Ma voix est forte et dirigée vers la fille à la chevelure rousse digne de celle d'un renard. Respect envers les aînés oblige, je souris de manière aimable, non sans cacher ma fatigue et mon envie de bouger d'ici.

Manifestement, oui, Irene avait été repérée. Pire encore, au moins l'un des deux semblait l'avoir reconnue et lui avait fait un signe, son rôle de capitaine des Ailes d'Airain ne jouait pas en sa faveur, quand il s'agissait de passer inaperçue. Bien qu'elle ne sortait son badge que pour les matchs et entraînements, la jeune fille avait l'impression parfois de se balader avec une écharpe en travers du torse. Irene grimaça un sourire en réponse au jeune garçon et à la question de la lionne, sans savoir immédiatement quoi répondre.

Les oreilles de la rouquine bourdonnaient, comme si un essaim d'abeilles s'était planqué dedans. Ce devait être visible à trois cent cinquante mètres qu'Irene était venue faire une bêtise, elle voyait déjà le mot "coupable" clignoter sur son front... Il fallait à tout prix qu'elle fracture ce silence, que les décibels de sa voix flottent et distraient ses interlocuteurs. Mais peut-être savaient ils quelque chose ?

Mue d'une inspiration soudaine, Irene se remit enfin en mouvement, s'approchant de quelques pas de ses deux cadets. Elle expliqua alors, avec un air sérieux et en désignant la porte :
- Oublié mon devoir, faut que j'entre.... le récupérer.

Elle ajouta l'air de rien :
- Faites quoi là ? Connaissez Mr Penwyn ?

Voilà, le diabolo était lancé et il menaçait de retomber. Il ne restait qu'à savoir s'il s'écraserait au sol ou s'il trouverait sa corde et son équilibre dessus. Irene dévisageait ses deux jeunes camarade, le coeur battant la chamade, tâchant de ne pas faire ciller son regard et de voir si le garçon et la fille, qu'elle ne connaissait par ailleurs pas le moins du monde, se laissaient avoir par ses paroles et son attitude.

Il aurait préférer rencontrer quelqu'un qu'il connaissait un peu plus, mais apparemment, il n'avait pas le choix. En plus, il ne l'aurait pas reconnue si elle n'avait pas faire des tours de manèges sur balai quelques jours plus tôt.
Irene s'avança un peu plus en disant qu'elle avait simplement oublié son devoir. Puis elle leurs demanda ce qu'ils faisaient là. Brian hésita un instant avant de lui répondre sèchement.

Je me suis perdu.

Il n'était pas vraiment fan de ceux qui privilégient les muscles et la gymnastique plutôt que la finesse d'esprit. Le genre de personnes qui mobilisent toutes leurs ressources pour frimer devant les autres élèves. Toutefois, il s'étonnait d'avoir pu répondre aussi sèchement. Aussi ajouta-t-il plus calmement.

Mais après ça me permet d'explorer un peu puisqu'il n'y a pas de pancartes pour s'y retrouver.

Il observa ensuite la réaction de la jeune fille aux cheveux de la même couleur que les poils d'un renard. Malgré sa mésentente avec le quidditch, il respectait tout de même les personnes qui faisaient des heures d'entraînement toutes les semaines pour faire du sport. Lui ne se serait même pas donné la peine de prendre un balai, il préférait se laisser tirer par des rennes magique sur un traîneau volant en jetant des boîtes sur les joueurs de quidditch en contrebas.
Revenant à lui, il se remit à surveiller les deux filles afin de voir leurs réactions.

Je dois faire un effort digne de gymnastique de haut niveau pour tourner la tête vers la fille et la regarder. Elle s'avance vers nous, ou plutôt vers la porte en expliquant qu'elle devait aller chercher un devoir. Elle nous demande ensuite ce qu'on fait là et si on connaît le professeur d'étude des Moldus.
J'ai, bien sûr, déjà entendu son nom plusieurs fois mais il me semble avoir entendu qu'il n'assurait plus les cours. Mais peut-être qu'il a étais remplacé, enfin je suppose que si la Serdaigle va récupérer un devoir c'est parce qu'elle a eu un cours.
J'écoute distraitement le premier année expliquer qu'il est perdu. Son ton de voix me parût un peu sec, sans que je puisse comprendre pourquoi. Il ajoute quelques choses sur des pancartes , me rappellent vaguement la réflexion que je me suis faîte avant.
Ignorant la première question de la capitaine de Quidditch, je suppose qu'elle ne s'intéresse que très peu de ce qu'on fait là. Je ramène la conversation sur Mr.Penwyn pour en quelque sorte répondre à mes interrogations sur les cours d'Etudes des Moldus.

« J'croyais que les cours avaient été suspendus ? Enfin, ils ont du reprendre, je suppose...»

J'ajoute précipitamment cette dernière phrase pour que mon aînée ne se sente pas en quelque sorte agressée. Je me doute bien qu'elle ne nous tourne pas en manège, pour entrer en douce dans le bureau de Mr.Penwyn. Elle a plus l'air d'être une sage élève qui vient réellement chercher un devoir, qu'un renard rusé venant récupérer un objet confisqué. Quoique les apparences sont parfois trompeuses. Et les personnes les plus calmes en apparence sont parfois celles qui manquent le moins de ressource.
Je me décale légèrement de la porte pour que ma présence ne gêne pas la troisième année et observe le garçon perdu, m’interrogeant vaguement sur son ton sec et son histoire de pancartes.

Le jongleur de la vie d'Irene sembla rattraper le diabolo. Le Serpentard s'était simplement perdu à ses dires un peu secs. La jeune rousse ne comprenait pas le ton du garçon à son égard, mais à vrai dire, ce n'était pas son premier soucis. Cela dit, elle pouvait peut-être "facilement" se débarrasser de lui en lui indiquant son chemin ?

La rouge, cependant, ne répondit pas à la bleue, se contentant de soulever l'absence du Professeur et de reposer une question. Souhaitait-elle, elle aussi, pénétrer le bureau du Professeur d'Etude des moldus ? Pourquoi ne pas répondre à l'interrogation d'Irene, avait-elle, elle aussi, quelque chose à cacher ?

A la faveur de son rapprochement, Irene voyait mieux la porte de la salle et pouvait presque la toucher. Elle la regarda quelques secondes, attirée par l'envie de pénétrer dans la salle de cours pour rejoindre le bureau comme un essaim d'abeille est attirée par un pot de miel. Pourtant, si Irene ne voulait pas que son masque se fracture, elle devait continuer de tenir son rôle de fille studieuse, qui n'était pas si différent de ce qu'elle était habituellement.

Irene s'adressa alors en premier au garçon :
- T'allais où ?

Elle se tourna ensuite vers l'autre fille et répondit simplement :
- Oui.

Irene ne précisa pas à quelle partie de la question elle répondait, mais demanda alors, en modulant les décibels de sa voix, l'air poli :
- Tu sais quelque chose ?

La jeune rousse espérait encore finir par se débarrasser de la rouge, mais si cette brunette avait des informations qui pouvaient intéresser Irene, la troisième année acceptait de faire preuve d'un peu de patience. Même si elle craignait que se cadette lui soit aussi utile qu'une écharpe en plein été, on ne savait jamais... Pareil pour le vert aussi, d'ailleurs.

Alors comme ça, le professeur qui occupait le bureau derrière eux avait cesser de dispenser ses cours ?
Bien que Brian ne connaisse pas ce monsieur Penwin, il n'en était pas moins intrigué par ce mystère.
La jeune Serdaigle s'approcha légèrement de la porte et la fixa quelques instants. Suffisamment en tout cas pour que Brian se doute qu'elle ne leur disait pas tout. Et, quand elle tourna la tête dans sa direction pour lui demander où il cherchait à aller, il détourna le regard et observa l'autre élève.

En même temps que lui, la bleue tourna son regard vers l'autre jeune fille et lui répondit simplement oui, ce qui ne répondait pas entièrement à la question. Elle enchaîna ensuite pour lui demander si elle savait quelque chose sur l'absence du professeur d'étude des moldus. Elle paraissait très curieuse d'avoir des réponses.
Brian recula un peu pour observer les deux filles. Il se glissa en arrière, juste à coté d'un pilier en espérant qu'elles ne feraient pus attention à lui.

Tout en reculant, il réfléchit à une excuse pour rester près d'elles tout en ayant pas l'air trop louche. Il n'avait vraiment pas envie d'une confrontation directe et ne tiendrait d'ailleurs peut-être pas longtemps.
Il tourna finalement son regard en se disant qu'il ferait mieux de revoir son jugement sur la joueuse de quidditch s'il ne voulait pas avoir de mauvaise surprises.

La conversation devient tout de suite un peu plus intéressante. Pas assez pour chasser ma fatigue, mais un peu pour que ma curiosité soit éveillée. Si la Serdaigle continu sûrement à parler au Garçon par politesse, sa conversation à propos de monsieur Penwyn m'intéresse.
Elle m'affirme simplement qu'elle a eu cours, ce qui infirme mes premières pensées. Mais n'ayant pas cours d'Études des Moldus, je ne peux pas vraiment savoir. Le fait qu'elle me demande si je sais quelque chose m'intrigue en revanche. Que pourrais-je savoir ? Ou que devrais-je savoir ?
Sûrement une simple curiosité de la part d'une élève modèle un peu intrusive. J'imagine que si les cours ont été suspendus c'est pour des raisons personnelles et propres à Penwyn.

« Bah rien de plus que les bruits de couloirs. »

J'observe le Garçon se reculer pour une raison qui m'est inconnue et reporte mon attention sur la capitaine des Ailes d'Airin. Je suis assez loin de la porte pour qu'elle l'ouvre sans me poser de problèmes. Pourquoi donc reste-elle à me parler au lieu de tout simplement aller récupérer son devoir et repartir ?
Je ne vois pas en quoi ma présence pose problème, en tout cas. De toute façon, même si j'ai bien envie de regagner mon Dortoir pour faire une bonne sieste, mes jambes sont trop engourdies pour bouger d'un seul pas.

L'absence de réponse du Serpentard contraria légèrement Irene, mais la jeune fille ne le laissa pas paraître, se contentant de lui jeter un regard soupçonneux quand elle le vit se déplacer, comme pour s'éloigner, mais sans s'éclipser vraiment. Sans le lâcher des yeux, Irene écouta la réponse de la rouge, mais encore une fois elle n'obtint pas satisfaction. Elle devait se débarrasser d'eux, ce serait plus sûr. La petite rousse s'adressa donc d'abord au plus jeune des deux, du moins le pensait-elle :
- Suis le couloir par là tourne à gauche, derrière la tapisserie y a un raccourcit vers les escaliers, descends, ta salle commune est quelque part en bas.

Irene espérait qu'il se contenterait de cela et qu'elle n'avait pas fait cette phrase aussi longue pour rien. Sans plus s'intéresser au jeune blond, Irene se tourna vers la Gryffondor, la jaugeant. Comment la faire déguerpir ? Après tout, avait-elle vraiment besoin de le faire ? Elle pouvait toujours prétendre ouvrir un peu tout à la recherche de son devoir mais regarder d'autres choses ? Ou mieux, fermer la porte ! La jeune rousse haussa les épaules et se détourna des deux autres pour se rapprocher de la porte. Elle la poussa, priant pour que la salle de classe soit ouverte. Raté. La jeune fille regarda autour, vérifiant qu'il n'y avait pas de professeur autour et regardant au passage ce que faisaient ses deux camarades. Puis, elle sortit sa baguette et lança un Alohomora parfaitement maîtrisé. Les déclics de la serrure se firent entendre à la grande satisfaction d'Irene qui poussa à nouveau la porte. Le battant s'ouvrit sur la salle de classe vide.