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14 juin 2020, 10:55
Broken  Terminé 
"Am I broken?
Am I flawed?
Do I deserve a shred of worth ?"
- Broken, Anson Seabra


13 avril 2045. Suite de ce rp.

Il y a trop de sentiments, de souvenirs et d’impressions qui se poussent, et j’ai beau trembler de tout mon cœur, j’y peux rien.

Je ne voulais pas tomber. Mais Elfie a décidé pour moi, elle m’a rendue vulnérable, elle m’a poussée dans le vide. Mes bras avaient beau mouliner, ils n’ont pas pu me retenir sur la terre, je suis tombée en arrière, profond dans l’eau. Je. Pouvais. Pas. Respirer. J’ai plus d’air. Chaque parcelle de mon corps me fait souffrir, Elfie m’a poussée, mais si ça n’était pas Elfie ? Et si c’était elle ? Je la revois dans chacun de ses gestes, chacune de ses phrases. Comme si je valais rien. Encore une fois. Elle ne comprend donc pas que ça fait mal ?

Comme on écrase
Un moustique.


Tout le monde se fiche de la vie des moustiques. Tout le monde les déteste à cause de ce petit bruit énervant. En fait, le bruit leur fait plus peur que le fait de se faire piquer en lui-même. Mais je suis pas un moustique ! Et je me revois tomber dans l’eau, deux fois, trois fois, et je tombe, mes genoux se râpent contre la pierre, mais je ne peux pas me relever, je peux juste crier, tétanisée, à l’aide. A l’aide.

"Alors, Ella, t’avais envie de te rafraichir ? Tu fais pitié, tu sais. T’es seule, complètement seule. Tu vois, y’a des gens derrière moi. Et tu pourras jamais rien contre nous. T’es moche, débile et maudite. Tu seras toujours MAUDITE, tu comprends ? Sale sorcière ! Dégage !"

Et ils jettent
Des cailloux.


C’était il y a un an. Et pourtant, ça s’est passé de la même manière. Prise par le col. Lâchée par terre. Traînée par les pieds.

Jusqu’en
Enfer.


Et la terre était toute lisse. Gentille. Et je ne pouvais pas m’y accrocher. Je tendais les mains sans que jamais quelqu’un les saisisse. Je voulais pas avoir besoin d’aide. Mais la vérité, c’est qu’à plusieurs, on est plus fort. Et comment je leur fais confiance, maintenant, aux gens ? Je peux pas. C’est leur faute à eux si je fais des cauchemars. C’est leur faute à eux si j’ai peur de la foule. Si j’ai peur de dormir. Si j’ai peur du mot confiance. Parce que je lui faisais confiance. Et elle m’a trahie de la pire façon qu'il soit. Tous les jours. Elle a transformé la vie d'une petite fille d'onze ans à peine en cauchemar. Ma vie. Et mes espoirs

Cassés
D’un coup
De pied
Dans mon vase.


Faut que je trouve la force. On m’a toujours dit que la violence ne servait à rien. Mais ils mentaient encore. La violence gagne toujours, quoi que je fasse. Et c’est comme ça qu’ils me font sombrer.

Et que mes mains
Sont écorchées.


@Eugène Harlow :cute:
Dernière modification par Ella Davis le 09 oct. 2020, 09:14, modifié 1 fois.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

14 juin 2020, 17:10
Broken  Terminé 
Eugène venait tout juste de finir sa journée de cours et il en était même heureux, bien que cela fut fugace. Il allait pouvoir se poser quelque part et oublier un instant le monde, voir même ses angoisses... Bien qu'il n'ait peu d'espoir de ce côté là. Tenant fermement ses cahiers contre lui, le jeune Poufsouffle entra dans l'un des couloirs composant le château, complètement perdu dans ses pensées : EUgène se demandait où il pouvait trouver refuge. Il pensa bien sûr à la salle commune de sa maison, mais la pièce risquait d'être bondé à l'heure actuelle et lui, lui était trop à fleur de peau pour le supporter.

Au bord d'une certaine implosion.

La fatigue tiraillait son corps, alors que l'angoisse le berçait de sa douce et lancinante litanie qu'il connaissait à la lettre. Ses insomnies étaient parfois blanches, souvent poisseuses et faites de noirceur. Lui qui était taciturne sur les bords, le voilà plongé dans un mutisme et Eugène refusait d'en sortir. Il se contentait de suivre le ballet chaotique que formait sa drôle de vie, sans vraiment être là.

Il avait bien plus inquiétant à songer qu'à lui-même, alors il se contenta du strict minimum pour se préserver et ne pas s’effondrer. Surtout si ce qu'il refusait de croire se concrétisait, car sa mère aura besoin de lui à ce moment des plus douloureux. Mais pour l'instant, il décida de s'enfermer dans le déni et de déambuler dans les couloirs vides.

L'heure était passé et tous devaient maintenant dormir, au vu du calme actuel qui aurait du l'apaiser. Mais ce silence trop parfait était assourdissant.

Il pouvait entendre son anxiété,
Elle qui grimpait le long de son échine.

Il pouvait sentir son cœur dans ses veines,
Ses tachycardies lui vrillant son estomac.

Il voulait pleurer si ce n'était hurler,
Mais il se contentait d'être muet.

Car il était encore trop pour imploser.

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

17 juin 2020, 19:56
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Je sais qu’elle allait pas bien. Je sais aussi que j’aurais dû partir. Mais je suis restée, et elle n’aurait pas dû faire ça. Elle avait pas ce droit. Et à présent, tous les couloirs sont vides, et moi j’avance en trébuchant et je pleure en même temps. Comme une gamine. Mais après tout,

N’est-ce pas
Ce que je suis ?


Ou du moins, aurait dû être? J’aimais bien regarder des dessins animés avec mon frère. Mais les petites filles de onze ans, elles pleuraient car elles avaient cassé le bras de leur poupée. Pas parce qu’elles se faisaient harceler. Ce mot me vrille le ventre. Il me donne envie de vomir. Mais faut pas. Faut pas

Salir
Le parterre.

Les larmes roulent jusque dans mon cou les unes après les autres. Je ne sais même plus pourquoi je pleure. Si je pleure pour Elfie, si je pleure pour ce qui s’est passé avant, ou pour un mélange confus des deux. Et j’aime pas pleurer ; papa a toujours dit que c’était pour les faibles. Mais il n’est pas là pour entendre mes plaintes douloureuses. Personne ne les entendra.

Alors
Je pleure.
Tout
Simplement.


Et maintenant que j’ai commencé, je ne peux plus m’arrêter. Et plus j’avance, plus je suis en colère. Une colère noire. Une colère rebelle, qui veut réduire en cendres les autres, mais qui au final n’incendie que moi-même. Et l’eau continue de couler dans ma gorge, je cours plus vite, je fuis plus loin et

Je le percute
De plein fouet.


Je ne sais pas qui c’est ni pourquoi il est là. S’il est grand ou petit, brun, roux ou blond. S’il est un elle. Mais le choc m’a tout de même propulsée à terre et, en me relevant, les dents serrées, je passe devant lui sans lui jeter un seul regard et fuis dans la nuit. Je veux pas qu'il voit ce qu'ils ont fait de moi.

Maman,
J'ai
Du chagrin.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

19 juin 2020, 00:21
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Sur le coup, Eugène ne sentit pas cette personne le percuter. Il était perdu, dispersé, loin dans son être creux. Ce qui le fit revenir à lui quelques secondes plus tard, était cette chevelure semblable à un brasier glouton. Eugène se souvenu du silence d'or de la salle de bal, d'un corps dansant au centre de ce dernier. Entre ses larmes, il perçut des rires d'un anniversaire qui avait prit fin plutôt. Des sourires, de la gourmandise et quelques rires échangés.

Un cœur léger avant qu'il ne soit comprimé.


Eugène se tourna et il eut l'horrible impression d'être trop lent. Que son corps était alourdi et fait de plomb. Même son esprit avait un temps de latence. Un retard entre les secondes passés et celles de maintenant. C'était Ella, il en était si sûr. Mais il mit un temps pour mettre un prénom sur sa silhouette qui transpirait la détresse. Cette vive émotion, Eugène la prit en pleine figure : la douleur mêlait à de la colère. C'était fort. Chargé et écrasant. Il pouvait le voir à ses épaules. Il pouvait le voir à la courbure de son dos. Il pouvait le lire dans ses larmes.

Dieu, elle avait si mal.


Il la suivit dans son ombre, viscéralement muet. Son être était trop vide pour songer à parler, même pour simplement saluer. Sa langue était anesthésiée et sa gorge nouée. Les mots perdaient sens et il ne se sentait pas capable d'en formuler un seul. Eugène savait que s'il ouvrait la bouche, seul un hurlement en sortirait.

Mais il voulait la serrer fort.
Pourtant, il ne put lever ses bras.
Mais il voulait la rassurer.
Pourtant, seul le silence s'honore.

Et il s'en voulait de ne pouvoir rien faire d'autre, si ce n'était de la suivre jusqu'au bout de cette putain de nuit.

Qui était emplis de cries sourds d'un non-lendemain.

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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

21 juin 2020, 14:25
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Les pas résonnent dans mon dos, ils m’oppressent, je me sens piégée, mais plus j’accélère, plus cette ombre me suit silencieusement, prête à me blesser.

Ne te
Retourne pas.


Je sais pas qui c’est. Je sais pas ce qu’il me veut. Mais il me suit, et je sais que si je me retourne, j’exploserai. Une bombe. Et je veux pas que cette personne se la prenne en pleine figure. J’espère juste que ça n’est pas Elfie. Qu’elle est loin, que je ne la reverrai plus jamais. J’espère aussi que la personne ne se rend pas compte que je suis trempée des pieds à la tête. Je saurai pas dire si l’eau sur mes joues vient du lac.

Arrête
D’essayer.


Je serre les poings, si fort que mes ongles laissent une trace de la couleur du sang sur mes paumes. Je cours à présent. Laisse-moi, pars, j’ai mal, leurs aiguilles transpercent mon cœur, une par une, et je crie de l’intérieur. Je saigne. Et l’eau ne balaie pas la douleur. Elle la ravive, ça me pique, je trébuche et continue de marcher. J’aimerais m’envoler. Loin, très loin. peut-être que là-haut dans le ciel, je pourrai enfin hurler tout ce que mon cœur voudrait dire. Peut-être entendraient-ils vaguement l’échos de ma douleur résonner contre les murs.
Peut-être feraient-ils semblant de ne pas l’entendre. Mais ça m’importe peu. J’étouffe ici. Ma vie n’est qu’une

Succession
D’erreurs.


Mistakes. Et les méchants violons de leurs archets me scient en deux.

- Qu’est-ce que tu veux, hein ?!

J’aurais pas pu crier plus fort. Je me retourne brusquement, mes yeux s’agrandissent. C’est lui. Mes mains s’accrochent vainement à l’air, comme s’il pouvait me maintenir en équilibre. Mes yeux le supplient de partir. Poum. Poum.

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24 juin 2020, 15:22
Broken  Terminé 
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- Qu’est-ce que tu veux, hein ?!

Les mots étaient au bord de ses lèvres abîmées, alourdissant sa langue aux files des secondes. Eugène ne savait pas quoi répondre, devait-il au moins apporter une réponse à cette question ? Peut-être devrait-il simplement la laisser tranquille ? C'est sans doute l'unique chose qu'Ella souhaitait maintenant ? Pourtant, il ne put bouger, trop ancré pour faire marche arrière. Trop perdu pour dévier sur autre chose que ce moment. Alors il la dévisagea, triant les mots qui s’emmêlaient dans sa tête, perdant tout sens et toutes sonorités.

Que pouvait-il lui répondre ?

Il y avait quelque chose de poisseux dans l'air ; lourd et écrasant. Cela le comprimer et l'angoissait profondément. D'une certaine manière, Eugène en avait la nausée, que cela soit cause de cette tension, ou du simple fait de la voir si désespéré.

Au bord d'un précipice.


Après ce moment de flottement, Eugène tendit une main dans sa direction, trop lentement à son goût. Doucement, il attrapa son épaule trempé, prenant le temps de mettre un mot sur ce qu'il ressentait à l'instant : c'était grondant, soudain et sourd, semblable à une monté d'adrénaline.

Dieu, il était si en colère.


Il voulait retrouver celui qui avait fait ça et lui refaire passer l'envie de recommencer. Cette pensée l'effraya, lui qui était d'une passivité à toute épreuve. Dû moins, c'était ce qu'il avait cru jusqu'ici. Il ne voulait pas de cette force tranquille. Il ne voulait pas laisser passer ça. De son autre main, Eugène attrapa son coude, qu'il serra aussitôt. Ses yeux se plantèrent dans ceux d'Ella et il crut vaciller sur l'instant, trop empathique pour supporter un tel maelström d'émotion brut. Trop de douleur. Trop de tristesse. Trop de colère. Trop de choses en elle.

Hurlait-elle au fond d'elle-même ?


Eugène l'attira dans une étreinte maladroite sans même réfléchir. Il voulait simplement la serrer avec force et tant pis pour les mots, ils n'avaient par leur place à cet instant trop mort.
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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

30 juin 2020, 21:39
Broken  Terminé 
Il me regarde, trop longtemps et trop profondément. Il lit en moi, et je hais ça. Mais je ne détourne pas le regard. Je veux pas être une perdante, pas une perdante, pas une perdante…

Il tend la main vers moi, et malgré notre proximité, je le sais si loin. Protégé de moi par une vitre de verre imaginaire créée par mes soins. Et ça me tue de le voir comme ça. Sa main entre en contact avec mon épaule. Je trésaille, tente de me dégager. Je veux faire demi-tour, m’en aller là où il ne pourra plus me suivre, mes pieds restent ancrés dans le sol, collés. Il saisit mon coude. Je ferme les yeux, très fort, permettant au passage aux larmes qui perlaient aux coins de mes yeux de couler et mourir, écrasées sur le sol. Je veux me réveiller. Lui, moi, eux, c’est trop.

J’vous déteste
Tous.


Mais là, sans comprendre comment, je me retrouve dans ses bras. Mon cœur rate un battement. Puis tambourine. Irrégulier et impulsif, tout comme moi. Ce que je ressens en cet instant est trop fort pour être décrit. On ne m’a jamais serrée comme ça. Aussi fort. Depuis des années. C’est comme se prendre une gifle en pleine figure. Et rien que pour ça, j’ai envie de répondre à son étreinte. De me laisser faire. De pleurer dans ses bras, tout simplement. Mais j’peux pas. Je comprends plus rien, je ne pense plus rationnellement, et en cet instant précis, il est un ennemi.

Une vipère qui attend juste que je lui montre mes faiblesses pour s’en servir. Tout me prendre et m’humilier, m’envoyer cogner contre un mur, aussi fort que lui le permettent ses bras frêles. Mes pieds font brusquement marche arrière, m’arrachant à lui par la même occasion. J’essuie mes larmes et recule encore, pour qu’il ne puisse plus m’atteindre. Être seule, car tout le monde finit toujours par me trahir.

- Laisse-moi ! Va-t’en, Eugène, qu’est-ce que tu attends ? J’ai pas besoin de toi ! J’ai besoin de personne ! Qu'est-ce que tu comprends pas?!

Ma voix se déchire, elle part en lambeaux et je reste comme ça, figée par ce que je viens de dire. A un ami. Ami, Ella, ami, les amis ne te veulent pas de mal. Effrayée par mes mots, dégoûtée par moi-même et en colère contre lui, je m’accule contre le mur pour éviter de tomber. Mais je sais que je suis déjà loin,

Au fond
Du gouffre.

Et le trou béant dans ma poitrine parait ne jamais vouloir se refermer.

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07 juil. 2020, 16:59
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Il laissa Ella se défaire de ses bras et Eugène ne lui en voulut pas, la laissant mettre la distance entre eux. Elle haussa ensuite la voix et le somma de s'en aller, mais le garçon ne pouvait se résoudre de bouger : il n'était pas du genre à abandonner ses amis. Muet, il vit Ella prendre conscience de ses mots tout en prenant appuie contre le mur à leur gauche. Eugène ignora ce qu'il devait faire à cet instant : chercher quelqu'un, mais au risque qu'elle prenne la fuite ? La reprendre dans ses bras, au risque d'être repoussé ? Rester dubitatif , car c'était la première fois qu'il était confronté à ce genre de situation ?

Il n'était qu'un piètre ami, incapable de gérer quoique ce soit.


Alors il ne bougeait pas, profondément ancré au pavé froid que composait ce couloir où raisonner la détresse d'Ella. Et s'était douloureux. Eugène avait conscience de serrer avec force le pommeau de sa canne, au point que les jointures de son poing en devenaient blanches. Les secondes s'égrainaient, pesantes. Son battait de cette rage méconnu, lui vrillant les tympans.

Il était à deux doigts de ratisser cette école pour retrouver le coupable.


Cela le démangeait à un point : l'attraper et le trainer jusqu'au bureau de la directrice, histoire que ceci ne se produise plus jamais.

Et les mots furent enfin.


- Qui t'a fait ça ?

Sa voix était vibrante de colère, sonnant un instant faux à ses propres oreilles. Son corps était tendu par cette adrénaline étourdissante et à l'affût de la réponse.

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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

17 juil. 2020, 22:20
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Eugène ne crie pas. Eugène ne se défend pas. J’ai beau lui hurler dessus, j’ai beau vouloir être méchante, il ne bronche pas. Pourtant, il est en colère. Je le vois dans ses yeux, je le vois dans sa mâchoire qui se contracte, dans sa main qui se resserre sur sa canne comme s’il cherchait à la détruire. Mais ce que je ne comprends pas, c’est qu’il n’est pas en colère contre moi. Et ça me fait encore plus de peine. Le petit garçon paniqué que j’ai connu en janvier a disparu. Moi aussi je disparais, je me consume tel un phénix. Mais contrairement à lui,

Je ne renaîtrai pas
De mes cendres.


Une bombe détruit tout sur son passage. C’est sec, violent et rapide, comme un pansement qu’on arrache. Alors qu’imploser, c’est lent, très lent. Ça ronge de l’intérieur, se répand comme un poison, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Et se sentir mourir est certainement la pire des sensations. Oui. Mais, soudain, il parle. Et sa voix n’est ni faible, ni apeurée. Elle est vibrante. Comme un archet qui ferait des étincelles contre une corde. Animée par un sentiment que je ne lui connaissais pas. La haine.

- Personne. Personne, personne, PERSONNE. Y’a que moi ! je hurle, cette fois, me foutant totalement de réveiller la moitié du château. Tu comprends pas que je fais rien d’autre que brûler ? Je me détruis, je détruis mes amis, je détruis tout parce qu’ils m’ont détruite moi ! Et je dis moi, alors que je sais même pas qui je suis… J’sers à rien. A personne. Je suis empoisonnée et t’y peux rien. J'ai essayé mais j'y arrive pas. Donc va-t’en. S'il te plaît.

Sur ces derniers mots, ma voix est réduite à un murmure. Je n’avais jamais parlé aussi ouvertement. La souffrance, je l’ai toujours gardée à l’intérieur. Alors pourquoi fallait-il que je

L’étale à la
Grande nuit ?


Lentement, je glisse contre le mur qui se trouve derrière moi. J’entoure mes genoux de mes mains. Et je pleure. En silence.

je m'excuse pour ce retard... :/

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26 juil. 2020, 11:19
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Eugène ne broncha toujours pas, il ne se recula même pas d'un pas quand elle hurla ce qui la gangrenait. Il la fixait également droit dans les yeux, ne baissant pas une seule fois les siennes. Il était présent et à l'écoute, et le gamin voulait qu'elle le sache. Qu'elle le ressente dans toute cette douleur qui la brûlait. Il n'était pas prêt à faire demi-tour, pas tant qu'un nom lui était donné. Il ne voulait pas que ça reste impuni et il refusait cette éventualité, car c'était injuste que tous puisse vivre comme si de rien n'était et qu'elle soit figé à un poids mort.

Mais elle refusait de lui en donner un.

Eugène s'approcha doucement et, prenant appuie contre sa canne, il se mit à sa hauteur. Sa main venait serrer son épaule doucement, mais fermement. Mentalement, il pesa ses prochains mots, triant ce qu'il pouvait dire ou non. C'était tout sauf le moment de se foirer et d'être maladroit.

— Tu as essayé en étant seule. Tu as essayé en ravalant tes craintes et ta douleur. Ce n'est pas ainsi que ça marche quand on est entouré. Chacun est là pour soutenir l'autre, quitte à le trainer à bout de bras jusqu'à la remonter. Et c'est long, très long. C'est un combat sur des années, parfois sur une vie, mais rester seule et faire seule n'a jamais été la solution.

Il ne lâcha pas son épaule, continuant :

— Et malheureusement pour toi, je ne suis pas le genre d'ami qui abandonne facilement. Tu auras beau me hurler de me barrer, je continuerais à te tirer. Tu auras beau me pousser, je continuerais à faire un pas vers toi. Qu'importe ô combien tu brûles, je ne te lâcherais pas.

Sa prise s'accentua pour faire écho à ses dires.

— Alors dis moi qui t'as fait ça pour l'amour de Dieu, conclut-il d'une voix sourde de colère.
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