Fin du cours. Parchemins, plume et encre jetés dans le sac. Baguette fourrée dans la poche. Soupir.
Helen sortit de classe en traînant son sac par terre. Vite se réfugier vers sa prochaine salle, où l'attention des autres sera uniquement centrée sur le professeur et non pas sur elle. Elle ne supportait pas ces chuchotements, ces regards en biais. Les « Ça va, Helen ? » étaient désagréables. Parce que cela signifiait qu'elle faisait pitié.
Elle était bousculée, trimballée de toutes parts.
Foule. Pourquoi y-a-t-il tant de monde ? Pourquoi toujours devoir esquiver les gens ?
Bribes de conversation. Inintéressantes. Peu importe le Quidditch, peu importe les rumeurs, peu importe le menu de ce midi, peu importe la Coupe des Quatre Maisons. Peu importe.
Helen aurait aimé que Poudlard soit cool, génial. Ça n'était pas le cas. Magie était là. Mais pas pour elle. Pas en sa faveur. La Magie que Helen voulait, c'était d'aimer l'humain. Ou même, qu'il l'intéresse.
Mais non. Magie ne passait qu'au travers de sa baguette. Elle y circulait très bien, d'ailleurs. Nombre de personnes envieraient cette facilité. Mais ce n'était pas ce que Helen souhaitait. Elle voulait juste des amis… Non, même pas, des gens avec qui parler… Des gens qui la comprennent…
Cernes sous les yeux, paupières lourdes, lourdes…
Elle se prit les pieds la hanse de son sac. Et elle tomba.
Mais elle ne toucha pas le sol froid, piétiné des troupeaux d'élèves braillant.
Elle s'effondra sur une fille aux longs cheveux bruns.

@Lily-Rose Holland, dis-moi si quelque chose ne te convient pas

Cela faisait un peu plus d'un mois que Lily-Rose était à Poudlard et c'était vraiment bien, le seul point noir : ses parents ils ne comprenaient rien à la Magie et ne voulait pas en entendre parler. Ça l'attristait un peu mais ce ne serait pas ça qui lui minerait le moral, depuis qu'elle était à Poudlard tout se passait bien. Ses camarades de dortoir étaient gentilles même si elles ne se connaissaient pas encore très bien, les cours l'intéressait, et la Magie... La Magie l'émerveillait. Chaque jour était une nouvelle découverte avec elle, la Poufsouffle aimait sa Magie.
Sa Magie lui ouvrait le champs des Possibles, assouvissait et faisait grandir sa curiosité, au centre de ses journée était la Magie.
La Magie sans laquelle elle n'aurait pas pu rencontrer ses amis actuels, des amis qui cette fois n'étaient pas seulement là pour profiter de sa gentillesse, ou pour se moquer de son émotivité...
La Magie était une des meilleures choses qui lui soit arrivée.
Alors lorsque le cours se termina, elle se dépêcha de ranger ses affaires ayant hâte d'être au prochain cours. Elle se dirigeait vers la prochaine salle de cours quand soudain, quelqu'un la heurta de plein fouet, et l'entraina dans sa chute. Ce quelqu'un était une autre élève de son âge aux long cheveux roux et bouclés. Après s'être remise du choc initial, Lily pris la parole le ton légèrement inquiet :

"Dis ! Ça va ? Tu ne t'es pas fait mal au moins ?"

Finalement, elle atteignit le sol. Mais en compagnie de l'élève inconnue. Et du bruit de la chute de son sac.
Tous les regards étaient plantés dans son dos, elle le savait. Elle aurait voulu disparaître. Ou plutôt être quelqu'un d'autre. Une personne normale.
« Dis ! Ça va ? Tu ne t'es pas fait mal au moins ? »
Helen ne répondit pas. Elle ne regarda même pas son interlocutrice. Qu'elle ne prit pas la peine de considérer comme telle. Une conversation se fait généralement à plusieurs.
Ses affaires scolaires avaient roulé un peu partout. Les hordes d'élèves les piétinaient.
Colère.
Elle sera sans doute en retard au prochain cours.
Et cette fille avait certainement pitié d'elle, elle aussi. Comme tous. Les Normaux.
Goutte d'eau.
Déborde.
Et elle planta son regard dans celui de l'Autre.
Yeux dans les yeux.
« Mal ? Oui j'ai mal. Depuis toujours. Maintenant, j'aimerais bien aller à mon prochain cours. Merci. »
Elle avait dit ces mots désagréables d'une traite, sans respirer. Ils étaient durs. Mais plus pour elle que pour l'Autre.
Elle s'accroupit, insensible aux remarques des élèves à qui elle bloquait le passage. L'encre qui s'était répandue par terre tâchait l'ourlet de sa robe. Il y avait des traces de pas sur les parchemins.
Labeur.
Fureur.
Ses joues étaient rougies par la colère.
Jamais Magie ne lui tendra la main ?

@Lily-Rose Holland

Celle qui l'avait renversé resta silencieuse et évita son regard inquiet, préférant visiblement voir ce qui ce déroulait autour d'elle. Quand elle se décida à répondre à Lily-Rose son regard était furieux, sans une once de douceur ou d'excuse et les mots qu'elle lui dit ensuite étaient chargés de colère.

Ne sachant si ils lui étaient adressés, ces mots d'une dureté cruelle, la fillette répondit d'un ton sec :
"Je voulais seulement m'assurer que ça allait, pas besoin de t'énerver comme ça." Elle leva les yeux au ciel avant de reprendre, du même ton : "En plus c'est toi qui m'est rentrée dedans, j'te signale !"

Elle se releva et ramassa ses affaires, et regarda l'autre élève encore accroupit. Les affaires de l'inconnue, était éparpillées tout autour d'elles. Une bouteille d'encre était brisée, son contenu s'écoulait sur le sol, entre les pierres, sous les chaussures, imbibant la robe de la rousse, et tâchant ses parchemins. Lily dans une tentative pour calmer celle qui lui était rentrée dedans, essaya de rassembler quelques parchemins ayant échappés à l'encre et aux pas de la cohue du couloir. Elle prouverait à cette fille désagréable qu'elle au moins était quelqu'un de bien.

Elle en trouva cinq, ayant échappés au massacre, visiblement des notes de cours. Espérant calmer un peu l'inconnue, elle s'accroupit devant la rousse énervée et posa une main sur son épaule pensant la rassurer un peu. Tout en lui adressant de nouveau la parole d'un ton plus calme cette fois, elle tendit à l'autre élèves les parchemins qu'elle, Lily-Rose, avait ramassés.

"Tu sais on a tous des mauvaises journées, c'est pas une raison pour se mettre dans un état pareil..." Elle croisa les doigts pour que ces mots la calme, avant de rajouter avec un petit sourire d'excuse : "Tiens, j'ai réussi à te sauver quelques parchemins de cours !"

Helen jeta un coup d’œil vers la main qu’Elle avait posé sur son épaule. Puis vers les parchemins déchirés, piétinés et tâchés. Ses prises de notes étaient devenues à peine lisibles, tout comme et autres gribouillis et petits dessins qui ornaient leurs supports. La fureur continuait à bouillonner, à fourmiller, à se diffuser dans les veines de Helen.
Là où la main de l’Autre touchait son corps, elle sentait une chaleur désagréable. Parce que ce contact était une intrusion dans son Être. Et c’était insupportable.

T’énerve pas, t’énerve pas, t’énerve pas, t’énerve pas…

Elle voyait ces mots serpenter dans sa tête. Indéfiniment. Un tunnel sans fin.

Elle sentait à travers la Main la Pitié que l’Autre avait pour elle. Elle aurait voulu continuer à éviter son regard. Comme les jeunes enfants pensent devenir invisibles en cachant leur visage derrière leurs mains, Helen espérait que si l’Autre ne voyait pas ses pupilles, elle ne se rappelait pas d’elle.
Maintenant, Helen n’écoutait pas, n’écoutait plus. L’environnement bruyant qui l’entourait était devenu inexistant. Silence soufflait uniquement pour elle comme un vent glacé dans le couloir, apaisant son corps surchauffé d’émotions.
Il fallait Le briser.

Son regard bleu toujours dirigé vers le sol, un filet de voix, de sa voix d’enfant, de sa voix de Tristesse, sortit de sa bouche :
- Ben, t’étais pas obligée de m’aider, tu sais. 
Sans attendre de réaction de l’Autre côté, elle poursuivit :
- Je vais finir de ramasser. Toi, tu ferais mieux d’y aller. 

Elle se dit qu’Elle attendait sans doute un remerciement. Helen n’avait pas envie d’en formuler un, parce que cela traduirait une émotion intérieure, qu’elle seule avait l’autorisation de connaître.

L’Autre ne doit pas savoir.
L’Autre avait les mains maculées d’encre.
Tout s’était imprimé sur les mains de l’Autre.
Que pensait l’Autre ?
L’Autre la touchait de ses mains tâchées.
Ce n’était pas de la saleté, cependant.
Innocence pure ?
Ou médisance cachée ?
Sincère gentillesse ?
Assentiment ?

- Tu ferais mieux de te laver les mains. 
Phrase qui sonnait plus comme une interrogation qu’une affirmation.

@Lily-Rose Holland, excuse-moi pour le délai de réponse

Cette fille, pour qui elle se prenait à réagir comme ça ! C'est si compliqué que ça d'accepter de l'aide ? Elle a pas besoin d'être si amère se sont seulement des bouteilles d'encres, ça se lave, et puis pour les cours elle a bien quelqu'un dans sa maison pour lui passer, non ?

Je la trouve prétentieuse c'est pas possible, je vais garder mon calme et essayer d'être gentille encore une fois ! Visiblement elle aime pas être touchée, je vais commencer par retirer ma main de son épaule... Je l'observe encore un peu, une moue confuse sur le visage, tient c'est une Gryffondor. Bon il faut que je dise un truc, essayons d'être diplomate ! C'est pas parce qu'elle m'agace que je dois être malpolie... J'essaye de sourire un peu et me lance :

"Ça ira plus vite si je t'aide, je veux pas être en retard en cours mais j'aime pas laisser des gens dans la galère !"

Au final, mon ton était cassant et mon sourire tellement crispé qu'on aurait pu entendre mes dents grincer. J'espère quand même qu'elle aura saisi le message ! Par contre, si elle me jette encore une fois je la laisse se débrouiller, elle est désagréable et j'ai pas que ça à faire de ma journée. En plus, je tiens vraiment à être à l'heure, je l'aurai en travers de la gorge de commencer à prendre des pénalités pour retard en cours, dès le mois d'octobre...

@Helen McKemmish ravie de te revoir ici, Lily-Rose est comme tu le vois sérieusement agacée. Je pense qu'on arrive sur la fin de ce petit RP, d'ici deux ou trois posts je pense. Saches que j'aime écrire avec toi bien que Lily-Rose n'apprécie pas ta Protégée

Dans la galère.
Oui, on peut dire ça.
La galère, c'est un bateau à l'origine, non ?
Bah, ouais, j'suis dans mon Bateau. Au milieu des Tempêtes. Trop de vent, trop d'eau, trop de froid.
Je suis juste un Intrus dans cet Océan. L'Océan s'en fout de moi.

Mais en revanche, je vois bien que l'Autre en face commence à s'énerver.
Je sais bien que j'ai été désagréable, mais Elle ne voit donc pas ce que je vis dans ma Galère, Elle qui prétend vouloir absolument m'aider, Elle qui est toujours là, à tenter de me parler ?

J'suis fêlée.









Arrête.
Arrête !

- Arrê…

Non. Je suis polie, quand même. Maman et Papa me l'ont appris.
Mais Maman et Papa, ils sont pas là. Et ça ne les intéresse plus.

- Tu sais, t'es pas obligée d'être fausse avec moi. Et garde ta pitié pour toi, je t'en prie. Ça me rend malade. Tiens, j'parie que t'es à Poufsouffle, toi. La Maison des Gentils.

Plein de guillemets, plein de sarcasme, plein de faux dans l'air.

- Donc merci, c'est bien beau de vouloir m'aider. Dix points pour Poufsouffle, bravo ! J'te conseille d'aller en cours maintenant. Vraiment.

J'essaie de retirer le Malaise voilant mon regard. J'essaie de ne pas La regarder. J'essaie de ne pas regretter ce que je viens de dire.

Parfois, je me demande ce que je fais ici. Pourquoi j'suis comme ça.






@Lily-Rose Holland, c'est un Plaisir partagé
J'espère que nos Protégées ne vont pas s'entretuer

Elle allait me dire d'arrêter ? Non mais quelle impolitesse, je veux bien admettre que mon ton était pas des plus sympathiques mais quand même ! Même pas le temps de répondre qu'elle me traite d'hypocrite, parce qu'elle l'est pas elle peut-être, à faire genre elle a pas besoin d'aide... Attends, elle se moque de ma maison là ? Qu'on se moque de moi c'est une chose, mais qu'on ridiculise ma maison c'en est une autre ! Les Poufsouffles m'ont gentiment accueillie, c'est grâce à eux que je me sens chez moi à Poudlard. La "Maison des Gentils" elle va voir si on est tous aussi gentils, je supporte son air prétentieux et son sarcasme. On est peut-être plus aimable que d'autres mais ça veut pas dire qu'on se laisse marcher sur les pieds.

Je ramasse encore quelques unes de ses feuilles de parchemin pendant qu'elle me dit de retourner en cours avec un petit ton suffisant. Parfait ! À mon tour de parler, et j'en profiterai pour faire une sortie grandiloquente... Je me redresse les feuilles à la main et affiche un petit sourire désormais froid et mesquin avant de prendre la parole avec le ton le plus froid possible...

"Alors, jusque là je voulais t'aider parce que figures toi que c'est ce qu'on m'a appris à faire, mais là en t'attaquant à ma maison tu vas trop loin ! Tu veux que je parte ? Très bien, débrouilles-toi !"

Sur ces derniers mots je jetais la poignée de feuilles en l'air et me retournais pour aller me laver rapidement les mains avant de retourner en cours. Elle n'avait pas voulu de mon aide tant pis pour elle, je veux bien être gentille mais ça va cinq minutes... En tout cas, je la retiens cette Gryffone aux boucles rousses !

Je pense que c'est la fin de ce RP pour moi @Helen McKemmish, si tu veux une nouvelle rencontre explosive entre nos Protégée envoie un hibou

Une pluie de feuilles.
Une pluie de Mots.
Une pluie de Maux.

J'crois que je viens de me prendre un coup de poing verbal.
Pas très agréable, on peut s'en douter.

L'Autre part. C'est peut-être mon imagination, mais j'ai l'impression qu'Elle est fière d'Elle. Ou alors, c'est juste qu'Elle s'en fiche. Que j'étais juste un insecte, une mouche qu'on chasse de la main.





La Rage me fait perdre le contrôle de Ce qui me sert de Corps et emporte mon Esprit. Je prends une poignée de feuilles et les lance violemment contre un mur, en imaginant que c'est l'Enveloppe de l'Autre. Non finalement, pas son Corps, mais son Âme. Je veux blesser son Âme.

Pourquoi je L'ai rencontrée ? On pouvait pas me laisser tranquille ?
Illusion.
Je n'étais de toute façon pas tranquille. Je ne le suis plus depuis un mois. Je ne sais même pas si je l'ai jamais été.

Les élèves sont entrés en classe. Je ferais mieux de me calmer et de me dépêcher de ranger tout ce bazar. Tout ce gâchis.
Car oui, c'est du gâchis. Tout ça était inutile.

J'empoigne les feuilles, les fourre dans mon sac. Je fais de même avec ma plume et ce qui reste de ma bouteille d'encre. Apparemment, l'Énervement m'empêche de réfléchir, l'encre coulant sur le verre imbibe le tissu.







J'aimerais qu'Elle se taise, j'aimerais que la Voix disparaisse…

Impuissance. Je ne peux rien y faire.
Je n'ai qu'à arrêter de parler. Arrêter de bouger. Arrêter de Vivre.
Ça veut dire quoi, Vivre ?
C'est agréable, de Vivre ?
Pourquoi je suis si chamboulée par une simple collision ?

Mes jambes se déplient. Et se dirigent vers la salle où j'ai cours.
Comme un Automate.




@Lily-Rose Holland, fin du RP pour moi aussi. Je réfléchis également à une petite "suite" à cette Rencontre. À bientôt !