Elle marchait dans un des couloirs du château qu'elle connaissait bien. Soudain elle s'arrêta net. Deux filles étaient en train de laisser déborder leur joie en plein milieu du couloir. Beurk... elles peuvent pas faire ça ailleurs ? Elles sont pas seules ici ! Elle détestait ça, les gens qui sont tout le temps joyeux. Elle elle ne l'était pas alors pourquoi les autres le seraient ? Pourquoi les autres pourraient être heureux et pas elle. Elle a rien demandé, c'est pas sa faute si son père s'est barré, si elle le voit rarement, si Gulia est une peste insupportable comme Meredith d'ailleurs, si Aywann est distant et parfois trop sec avec elle. Elles ont choppé un virus ou quoi ? On est pas chez les Bisounours bordel !

Elle était furieuse. Elle s'avança vers les deux filles qui étaient dos à elle et leur tapota l'épaule. Non en faite s'était plus fort qu'un simple tapotement.
"Eh ! C'est quoi votre problème là ?! Vous pouvez pas aller rigoler comme des dindes ailleurs ? Vous m'fillez la gerbe... J'veux pas être contaminée.

Comme d'habitude elle est sur la défensive, comme d'habitude elle a l'impression d'être agressé par les autres même si ils ne font rien de mal. Comme d'habitude elle arrive pas à gérer ses émotions et rejette la faute de ses malheurs sur les autres.

@Lumah Greenleaf et @Emma Lockses

Certes, Lumah n'était pas au meilleur de sa forme ; mais il fallait dire qu'elle avait vécu un évènement, quelques jours auparavant, fort désagréable. Perdre sa meilleure amie et ne pas être choisie dans son équipe favorite n'étaient pas en sa faveur, surtout que c'était elle, cette même meilleure amie, qui avait accédé à ce poste qu'elle désirait à sa place.

Mais un malheur ne lui empêchait pas pour autant d'être heureuse, pas vrai ? Lumah trainait en contrepartie avec Rebecca, Lila ou Emma, et elles riaient ensemble, faisaient les folles, se perdaient ; un bon moyen pour la blondinette d'oublier. Oublier un être qui lui avait été essentiel et l'était toujours, de fait, oublier qu'elle lui avait balancé toute sa haine au visage, décuplée sur l'instant. Oublier que la rousse était surement blessée à cause d'elle en cet instant, à l'aide de la jalousie. On lui avait répété maintes et maintes fois que ce sentiment était néfaste, bien sûr, mais la petite n'en avait que faire, à vrai dire - il était là et c'était tout. A quoi bon le chasser pour qu'il revienne immédiatement ? Il ne pourrait que partir si la peine qui rongeait le cœur de Lumah partait à son tour.

Quelques deux jours après ce qu'il s'était passé, Lumah pouffait encore, en compagnie d'Emma cette fois-ci. La maladroite venait en effet de se prendre le pied (à nouveau) dans une dalle ou que sais-je et avait tenté de s'accrocher, vainement, à la fille aux jolis cheveux roses, qui n'avait réagi sur l'instant que par un rictus, vite devenu un rire à la limite de l'incontrôlable pour elles deux.

Cependant, alors que la blondinette tentait tant bien que mal de reprendre une respiration correcte, des pas, plus marqués, plus violents que les habituels piétinements discrets des élèves, l'intriguèrent ; mais elle n'avait pas encore réagi qu'une main vint la bousculer, presque, s'appuyant sur son épaule. Ce furent ses réflexes de karaté qui se manifestèrent tout d'abord ; rapidement, Lumah leva son bras opposé à celui de son agresseur pour se saisir du poignet de celui-ci, avant de se retourner vers lui. Choc numéro un, lui était en fait elle. Et choc numéro deux, elle l'avait agressée sans réellement le vouloir. Aussi la blondinette, toute confuse, bégaya un léger « D-désolée ! ». Pourtant, elle devait se rendre à l'évidence : c'étaient les pas de cette personne qu'elle avait entendus, cette bousculade n'était pas due à une quelconque maladresse et la personne qui se tenait devant elle ne voulait pas rire de sa misérable chute en leur compagnie ; et si l'évidence ne le lui avait pas montré, ses paroles, faites de mots de hargne, tous plus acérés les uns que les autres, l'avaient fait.

Incrédule, Lumah jeta un regard à Emma, comme si elle ne savait que faire, avant de répliquer à la Serpentard qui leur faisait face :

« Nous excuser d'avoir ri si fort et nous contenir, je veux bien, mais en quoi être joyeux est devenu une maladie ? »

Emma tranchait en ce moment son temps libre en deux parties : l'une, celle dont elle était secrètement fière de s'être forcée à garder, était la partie la plus studieuse. Le temps de ses révisions, d'aller chercher des livres à la Bibliothèque, mais non pas pour son propre plaisir, non, mais pour -encore et toujours- ses révisions.
Elle avait pris beaucoup de retard en ne prenant pas au sérieux sa scolarité. Elle était à Poudlard, bon sang de bonsoir ! (Emma frémit en s'entendant penser cette vieille expression).

La deuxième partie de son temps libre était consacrée à ses amis, et à son plaisir personnel.
En ce moment, elle passait en fait son temps libre qu'avec Lumah, puis retournait réviser. Lumah était triste et brisée, et Emma rêvait de découvrir la colle la plus forte du monde magique : alors elle passait tout son temps avec elle. Elle savait que Lumah voyait et avait d'autres meilleures amies : alors elle e permettait de réviser plutôt que d'aller se promener dans les couloirs.
Emma se sentait tout de même secrètement abandonnée. A part Lumah, elle avait l'impression de ne plus voir aucun ami venir vers elle.

Alors elle profitait aussi de ses sorties avec Lumah.

En ce jour de froid printemps, elle se promenait justement avec Lumah, et elle passait un agréable moment. Très. Elles riaient et discutaient de partout dans Poudlard, allant de fil en aiguille à tel sujet, puis partant dans une discussion endiablée pour savoir qui était les plus beaux élèves de Poudlard. Emma nomina Lumah, bien entendu !
Elles parvinrent dans un couloir parmi les autres de Poudlard, riant encore plus que dans une autre partie du château : Lumah venait de manquer de tomber maladroitement, ayant trébuché sur un minuscule morceau de dalle s'extirpant du sol. Elle s'était raccroché au col défait de la chemise d'Emma, qui avait ricané avant de lancer cet abominable fou rire..!
Parvenues donc à ce couloir, toujours riant aux éclats, elles s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle près d'une grande fenêtre décorée. Alors que Emma se baissa, mains sur le ventre, tentant tant bien que mal de mettre fin à cette hilarité. Elle entendit alors des pas, marqués et violents, frapper durement le sol, faisant bien plus de bruits que les petits pas légers et sautillants des deux amies. Alors que Emma, intriguée, relevait la tête pour connaître l'origine du bruit, elle vit alors une adolescente au regard dur arriver vers elle. Emma esquissa avec un filet de voix :
- Lu..?

Tant sa voix était faiblarde, et tant les bruits de pas était forts, que Lumah n'entendit pas un seul petit bruit. La jeune fille s'approcha encore plus d'elles : impossible qu'elle passe ensuite à côté, elle venait pour Lumah et Emma. Elle tapota frappa l'épaule de Lumah d'un air furieux, et Emma arqua un sourcil comme elle avait l'habitude de faire.
Et soudain, Lumah fit un truc vraiment très... inattendu. Elle lui fit une sorte de prise de judo, et Emma tilta alors que son amie avait fait plusieurs années de karaté. La jeune Lockses écarquilla les yeux d'un air impressionné, et ne put retenir une moue bizarre qui signifiait pour elle "je suis épatée".

Puis, Emma se souvint alors pourquoi Lumah en était arrivée jusqu'à ses réflexes impressionnants de karaté, alors elle s'avança, sourcils froncés. Lumah rougit alors, contrastant avec sa peau d'une blancheur immaculée, puis bafouilla une excuse, confuse. Emma ouvrit la bouche pour lui lancer un "T'excuses pas Lulu, c'était... WOW !", puis relancer un deuxième fou rire, pour le plus grand plaisir à leur assaillante, apparemment.
Mais elle n'eut pas le temps, parce déjà la nouvelle arrivante crachait d'une voix haineuse et réellement énervée. Elle crachait des mots durs, des mots que Emma avait peur que Lumah ne supporte pas, vu son mental fragile en ce moment.

Mais Lumah ne pleura pas, ne dit rien, simplement, elle se tourna vers Emma, l'air interloqué, et Emma cru réellement l'entendre dire "c'est possible les gens comme ça, Emma ?". Emma, confuse et prise au dépourvu, répondit par un regard maladroit qui voulait dire "euhh je sais pas trop Lulu..". Lumah se tourna alors courageusement vers la Serpy's, et lui lança une phrase dont Emma ne retint que le ton assuré et déterminé.

Petite Lulu..!

Emma s'avança à son tour, retenant un rire (le mot dinde prononcé par la Serpentard la faisait bien trop rire). Elle parvint à garder son calme, et lâcha :
- Au risque de te décevoir, c'est Lumah qui a raison. On a parfaitement le droit de rire dans Poudlard, et on est désolées si on l'a fait trop fort pour toi, mais ce n'est pas une raison pour nous crier dessus comme ça ! Tu vas finir par alerter tout le château, professeurs compris. Et j'ai pas du tout envie de me faire engueuler une deuxième fois pour deux raisons inouïes.

Emma leva le menton, espérant terroriser la serpent comme elle terrorisait sa petite soeur... mais elle était bidon.

Désolée du retard, et du pavé, mais cette histoire m'inspire

Attends quoi ?!

Jenna venait de se faire agresser par la blondinette. Elle était folle de rage. Ce qui semblait plutôt être un réflexe pour la jeune fille était vu comme une agression pour Jenna. En cas d'agression c'est son reptilien qui prend le dessus, son instinct de survie, instinct primitif. Le reptilien nous indique quoi faire, en général fuis, fige toi ou attaque. Pour Jenna il lui dit d'attaquer à chaque fois sauf quand c'est Aywann, là il lui dit "FIGE TOI !", elle lui donna alors un uppercut comme elle savait bien les faire grâce à ses années de boxe.

Elle se tourna alors vivement vers celle aux cheveux roses et pointa son doigt vers elle avec une méchanceté impressionnante.
"TOI ! Ne me dis pas ce que j'ai le droit de faire ou non ! Vous avez le droit de rire même ok, mais pas comme des dindes, vous êtes pas toutes seules ici ! -elle s'était mise à imiter la dinde. Je suis une imbécile de Poufsouffle aux cheveux rose. Non en faite la hyène vous correspond mieux... Un rire hystérique et agaçant."

Elle était très méchante avec les deux filles mais pas parce qu'elle leur en voulait réellement, plutôt parce qu'elle les enviait. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, très peu à vraie dire. Elle jalousait tellement ces filles qui rigolent ensembles, qui sont heureuses alors qu'elle ne l'était pas... Elle était triste et remplie de colère. Incomprise.

Alors que Emma venait de défendre Lumah et déballer un petit discours à la Serpentard, elle la vit se transformer : se transformer en la rage elle-même, la rage en personne. Cette fille était-elle la rage ?

Non.

Elle n'était pas la rage, puisqu'elle était la violence.

Ou un mélange des deux.

En fin de compte, peu importe ce qu'elle était : elle venait simplement de mettre un uppercut à Lumah. Emma ouvrit grand la bouche, voyant au ralenti la cascade de sang tomber du nez de son amie, et s'étaler sur sa chemise et sur sa cravate Poufsouffle.

Emma était perdue. Elle ne savait pas quoi faire.

D'instinct, et surtout bêtement, elle joignit ses mains comme un bol et les ramena sous le menton de Lumah, remplissant peu à peu ses mains du liquide rougeâtre.

Emma, tout comme Lumah, détestait le sang. Pas autant qu'elle, sûrement, mais elle n'aimait pas ça. Ses mains se mirent à déborder, et ce fut ce moment là que choisit leur attaquante pour se remettre à crier et à s'énerver.

La Serpent tourna vivement sur elle-même et pointa brusquement Emma de son index, en s'enflammant et s'énervant soudainement. Elle cria à Emma qu'elles riaient comme des dindes, et soudain, dans l'incompréhension totale d'Emma, elle se mit à imiter la dinde. En tant normal, Emma aurait éclaté de rire. Sans vouloir se moquer, bien entendu, mais elle riait tout le temps de tout et de rien, et Lumah, si son nez ne saignait pas abondamment, aurait sûrement rit avec elle, entrainée dans ce même phénomène que quand elle avait trébuché.

Mais pas là. Elle ne devait pas rire, et de toute façon ne pouvait pas. Emma regarda fixement la Serpentard dans les yeux, ses mains toutes entières commençant à être salies par le sang.

La Serpentard commença alors à crier qu'elle était "une imbécile de Poufsouffle aux cheveux roses".

Ce n'était qu'une phrase.

Que des mots.

Mais ils paraissaient à Emma encore plus douloureux que la prise de karaté exécutée par Lumah il y a de ça cinq minutes.

La Serpent insista, et la décrivit comme un hyène. Emma sentit avec horreur une discrète larme perler le long de sa joue, et, sous le coup de la surprise, défit ses mains.

Un long "SPLATCH" retentit et résonna dans le couloir : Emma vit tout le sang qu'elle contenait jadis dans ses mains s'étaler sur le sol, après avoir éclaboussé les chaussures des trois jeunes filles. Emma ne savait plus quoi faire.

- Je... Je suis désolée, je vais nettoyer, vous direz que c'est moi qui ai fait tomber ça..., bafouilla la jeune Lockses, confuse et gênée.

Elle se baissa, et sortit un mouchoir en tissu de sa poche, et commença à éponger le sang, honteuse.

Même si elle s'était embrouillée avec ces deux filles et qu'elle ne les portais pas vraiment dans son coeur, Jenna se senti un peu coupable à la simple vue du sang qui s'écoulait du nez de Lumah. Elle avait plus agit par réflexe que méchanceté. Elle ne réalisa pas totalement son acte. Quand la fille aux cheveux roses fit gicler le sang de son amie sur leurs chaussures Jenna souffla. Mais c'est pas possible d'être aussi maladroite ? Sa tâche le sang quand même. Elle repris son air colérique et ne laissa pas voir sa culpabilité auprès des deux filles. C'est les faibles qui montrent leurs émotions et leurs ressentis pas les personnes fortes. Elle est forte, elle n'est pas faible. C'est une mauvaise façon de penser mais on ne peut rien y faire, c'est l'une des seules choses que son père qu'elle voit peu lui a appris, ça, monter sur un balai et à faire du vélo. Et elle écoutait et appliquait tout ce qu'il lui disait, malgré le fait que sa mère désapprouve cette façon de pensée.

"Ben oui, c'est toi qui a fait tombé tout ça de toute façon. Et toi, t'aurais pas eu le nez en sang si tu m'aurais pas attaqué. Vous pouvez vous en prendre qu'à vous même. Et ça aurait été pire si vous seriez tombées sur mon demi-frère alors pas la peine de vous plaindre..."

Après l'impression d'être dans un ring, tout ceci avait perdu tout sens aux yeux de Lumah. Les dégats qu'elle avait subis étaient beaucoup trop importants pour la raison qui se cachait en coulisses, une raison par ailleurs plus qu'idiote, lorsqu'on y repensait. Le sang qu'Emma, qui avait tenté d'aider Lumah, avait laissé échapper et tacher le sol était une parfaite démonstration de la stupidité des actes de la Serpentard ; voilà ce que pensait Lumah. Cette fille, qu'elle ne connaissait cerainement que de vue, était venue les voir, un sentiment de colère l'abritait déjà alors - s'était-il passé quelque chose avant qu'elle ne les entende ? - dans un but de violence, pour la simple raison qu'elles, Emma et Lumah, avaient ri, pour la simple raison qu'elles avaient montré leur joie, qu'elles étaient heureuses, et que cette joie qu'elles avaient manifestée n'était pas la bienvenue dans le triste monde de la fille. Préférait-t-elle voir des larmes, entendre des cris ? Cela voudrait alors dire qu'il existaot ce genre de personne qui appréciaient savoir les autres aussi mal qu'eux, peut-être ; Lumah aurait aimé le croire pour Angel, mais elle était certaine que la bleue et argent n'avait aucune excuse de son côté, qu'elle était juste ce genre de personne bien trop sadique. Une personne qu'elle n'aurait certainement pas aimé croiser, quand bien même elle lui avait ouvert les yeux.

Voyant Emma s'embêter, Lumah ressentit une bouffée de haine envers cette fille sur qui elle ne savait encore ni poser de nom, ni d'étiquette ; odieuse et hautaine. Tout ce que la petite n'aimait pas ; passé ou pas, il n'y avait pas de raison à ôter aux autres leur joie. Surtout si elle pouvait l'aider, cette joie.
D'une main, elle somma à Emma d'attendre avant de se rabaisser à cela : parce que c'était son sang, et qu'elle ne souhaitait pas que son amie aux jolis cheveux roses ne se salisse, ne se rabaisse même, surtout pas face à cette tête de pieuvre. Elle espérait de tout coeur que l'autre poufsouffle la comprendrait, par ailleurs ; elle réservait ses mots pour la vert et argent.

« J'ai jamais entendu des propos aussi absurdes, je t'assure. Qui est la personne qui est venue nous voir et qui m'a presque poussée simplement parce que nous souriions ? Qui ? », vociféra Lumah, tout en essuyant le sang qui s'approchait dangeureusement de ses lèvres, à l'attention de l'autre. « Il y a des personnes qui nous supplient de sourire, d'essuyer nos larmes, pour une bonne cause. Et toi, toi ! Tu préfères voir les gens malheureux, peut-être ? Tu te sens mieux ainsi ? Eh bah laisse-moi te dire que si tu es ce genre de personne, il vaudrait mieux revoir ta manière de faire », lui conseilla la petite.

Elle prit un instant pour reprendre son souffle et lui jeta un dernier conseil :

« Si tu veux être au même stade que les autres, préfère sourire, toi, plutôt que d'agresser les gens pour qu'ils perdent leur sourire. »

Et elle le pensait. Ça ne serait certainement pas pour elle que Lumah perdrait à nouveau sa joie. Pour personne : cette fois-ci, elle prendrait ses opposants en face à face, quitte à utiliser leur manière, la violence. Mais avant, pour leur montrer qu'il existait d'autres moyens d'exposer ses soucis, plutôt converser.

Lumah se tourna enfin vers Emma : elle ne comptait plus jeter un seul coup d'oeil à cette fille. Et si celle-ci faisait en sorte de l'agresser de nouveau, l'une d'elles irait chercher un préfet ou bien un adulte. Elle n'avaient pas que ça à faire de se faire marcher sur les pieds ; elles tombaient assez d'elles même.

Emma était accroupie, dans le couloir, et, son mouchoir en main, s'apprêtai à éponger la tâche béante de sang qu'elle avait crée. Puis elle entendit. Elle entendit la responsable de cette pagaille, la haine, la violence lui parler.

Lui dire que tout ça, c'était de sa faute, de sa faute à Emma, et que Lumah n'aurait pas une cascade écarlate lui tombant du nez si elle ne l'avait pas attaquée.

Qu'elles ne pouvaient s'en prendre qu'à elles-mêmes.

Emma aurait bien voulu, si ça ne la concernait qu'elle, mais si Lumah était impliquée, et que surtout la raison pour laquelle elles en étaient là était un fou rire, elle ne voulait pas.

Emma ne voulait pas s'en prendre qu'à elle-même. Mais elle n'osait pas se défendre, pas prendre la parole, pas s'exprimer, alors tout ce qu'elle trouva à faire, était de s'accroupir davantage, et de dégainer, tel une arme, son petit mouchoir bleu, et de s'apprêter à nettoyer le halo de sang grandissant qui gisait par terre.

Mais elle sentit une main. Une main, qui signifiai "non".

Ou plus précisément, "non, Emma, s'il-te-plaît ne fais pas ça, ce n'est pas de ta faute".

Une vague de chaleur traversa de haut en bas le corps de la jeune Pouffi's, et sa première pensée fut pour Lumah, qui, toujours la main sur son épaule, balançait des phrases à la Serpentard, s'enflammant et s'emballant furieusement.

Emma se releva doucement, lentement, pas sûre d'elle, et contempla la scène. Lumah Greenleaf, la douceur, la délicatesse et la timidité par excellence... était-elle réellement en train d'engueuler une Serpent ?

Apparemment.

Un silence enveloppa les sorcières, quand Lumah se tut. Pourtant, on aurait presque pu voir l'électricité qui y régnait, tant Lumah semblait en colère. Emma décida enfin de s'exprimer.

Sauf qu'en ouvrant la bouche, elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait dire.

"Je suis désolée" ?

"Lumah, c'était formidable" ?

"Bon ça suffit maintenant" et partir comme une lâche ?

Emma rouvrit la bouche.

- Comment ça, "ça aurait été pire si vous étiez tombées sur mon frère" ?

Elle sentit ses joues s'empourprer, mais ancra son regard dans celui de la Serpentard. Elle l'avait entendu dire ça, tout à l'heure, et avait la désagréable impression que c'était à cause de lui qu'elle était... détestable.

Elle espérait, dans un élan de folie, pouvoir parler calmement et avec civilité avec la Serpentard. Et peut-être découvrir qu'est-ce qui la mettait dans cet état..?

Elle voulu lui demander si il lui avait déjà fait mal, ou l'avait frappée, mais décida de la jouer discrète et garda la bouche close, toujours le regard ferme.

Les mots de Lumah lui éclataient à la figure. Ils l'agressaient, elle se sentait comme prise au piège, comme si ces mots lui transperçaient le coeur. Elle ne dit rien. Essuya juste une petite larme au bord de son oeil droit qui menaçait de couler, de descendre le bord de sa joue et d'inviter les autres larmes à faire de même pour la noyer dans le chagrin et la tristesse. Elle déteste ça, pleurer devant les autres. Pour elle se sont les bébés, les faibles qui font ça. Tout comme montrer ses sentiments. Elle ne répondit pas à Lumah pour ne pas risquer une avalanche de sentiments au plus profond d'elle.

Elle jeta alors un regard à Emma. Elle avait trop parlé, leur avait livrer trop de choses tellement elle était absorbée par une rage profonde dont les deux jeunes filles n'étaient même pas la cause. Elle se sentait quand même un peu redevable. Elle leur avoua finalement le fond de sa pensée. Peut-être que ça la libérera ?
"Lui il...-elle ferma mes yeux rien qu'à l'idée de savoir ce qu'aurait fait Aywann. Il aurait pas hésité à être ultra violent. Autant avec les mots qu'avec les poings. Le moindre faux pas, la moindre chose que l'on dit et il... il nous attaque comme si on avait quelque chose de mal. Une fois il a pété un câble alors que je lui demandais juste de me passer une bouteille d'eau. Il est imprévisible."
Sa respiration s'était accélérée, elle parlait de plus en plus vite aussi. Toute méchanceté l'avait brièvement quitté.