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02 déc. 2020, 16:53
On s'connait ?  PV 
21 avril 2045
Couloirs — Poudlard
4ème année



« Tu disparais où à chaque fois ? Eh, réponds quand je te cause ! »

Aodren continue de m’ignorer, comme l’idiot égoïste qu’il est. Si je pouvais, je lui enverrais mon poing dans le visage juste pour lui faire comprendre qu’il m’énerve, il m’énerve tellement ! Avec son visage tout sérieux, ses mains soigneusement rangées dans les poches, sa fichue chevelure en bataille et ses yeux verts qui se tiennent loin des miens. Il marche comme s’il avait le monde à ses pieds. Avec ses longues jambes et son mètre soixante-dix passé, il est bien plus rapide et je dois lui courir après — je me sens ridicule, je suis ridicule et cela contribue à faire grandir ma colère.

Cela doit faire une bonne heure que nous marchons tous les deux au gré de nos envies. Nous discutons du monde, des cours, de Poudlard, de nos proches, beaucoup de la Maison et de la famille, de Narym qui est retourné vivre chez Papa et Maman pour échapper au danger, de Quétrilla un peu, de Thalia plus rarement. Une heure à discuter de tout et de rien sans nous disputer, ce qui est assez rare. Mais une heure, c’est déjà trop pour Aodren et moi. Et voilà que j’ai envie de le frapper. Par sa faute, d’ailleurs ! Évidemment, c’est toujours de sa faute. Je lui pose une question toute simple et cet abruti refuse de me répondre. Et après, on dit que je suis cachottière, hein ?

Cela fait des mois et des mois qu’Aodren est bizarre. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’autre Parkinson, d’ailleurs. Après avoir eu sa période je-pleure-pour-un-rien-et-tire-la-tronche-d’un-détraqueur, mon fichu frère a commencé à disparaître du jour au lendemain. Sur les horaires où je le trouvais habituellement à la bibliothèque, il n’y était pas ; quand j’étais persuadée de le trouver sur son balai sur le terrain de Quidditch, il n’y était pas. Et si habituellement je me fiche de ce que fait Ao sur son temps libre, son histoire me rend tout de même curieuse. Enfin, c’est légitime de vouloir savoir ce que fiche son frère, non ? Et cet idiot est incapable de répondre à une seule de mes questions.

« Réponds-moi ! » insisté-je en accélérant le pas pour me mettre devant lui.

Un sourire satisfait apparaît brièvement sur mes lèvres quand Aodren s’arrête au milieu du couloir pour ne pas me percuter.

« Ce serait la moindre des choses que tu me dises. Et réponds-moi, merde !
Tu te fais des idées, soupire enfin le jeune homme. Je disparais pas. Et puis c’est pas tes affaires. »

Il me contourne et continue son chemin. Je sens que je l’agace — c’est exactement ce que je cherche à faire. Je le rattrape en courant au moment où il tourne dans le couloir donnant sur la Salle Commune des Jaunes à laquelle Ao a souhaité me raccompagner.

« Je suis ta soeur, c’est carrément mes affaires ! »

Aodren s’arrête brusquement et se tourne vers moi. Ses yeux verts brillent étrangement.

« Tes affaires ? Et Thalia, c’est mes affaires alors, puisque je suis ton frère. Tu veux me parler d’elle, hein ? Je suis sûre que tu as plein de truc à me dire, comme par exemple…
C’est pas pareil !
Et pourquoi ?
Parce que. »

Mon argument n’a aucun poids. Je le sais et Aodren le sait également. Nerveuse, je me mordille la lèvre. Au sourire moqueur du garçon, je comprends que j’ai perdu (encore) la partie.

« De toute façon, reprend Aodren, je dois y aller. Et me demande pas où je vais, je suis certaine que t’as pas envie de savoir où est-ce qu’on va avec Quétrilla pour faire nos petites affaires.
Ao ! grimacé-je, gênée.
T’inquiète, en quittant Poudlard je te donnerais tous les tuyaux qu’il faut pour que tu puisses y amener…
Dégage ! »

Le rire d’Aodren me donne envie de crier. Il s’esclaffe comme un putain d’abruti alors que je sens mes joues devenir toutes rouges. Et au regard qu’il me lance, je comprends qu’il a dit ça seulement pour se venger de ma curiosité. *Foutu Serpentard !*. Je déteste quand il me manipule de cette manière, ce que je peux détester ça.

« À ton service, ma chère soeur, » ose me dire Aodren en s’éloignant.

Je lui jette un regard noir sans répondre à sa moquerie. Je me dis que si je l’ignore suffisamment longtemps je finirais par oublier qu’Aodren vient de me mettre la honte.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 09 déc. 2020, 22:33, modifié 1 fois.

02 déc. 2020, 18:05
On s'connait ?  PV 
J’avais enfin fini de travailler : après deux heures passées à la bibliothèque, il était bien temps ! *Deux heures, tu parles* Et dire qu’en mi-avril, je pensais déjà à mes examens… Il allait falloir que j’apprenne à déstresser à ce sujet là. Cette après-midi là allait peut-être d’ailleurs contribuer ; je pourrais m’enfoncer dans la lecture d’un livre, ou même passer un peu de temps avec les filles du dortoir si elles étaient là.

Mon sac préféré accroché à l’une de mes épaules, je marchai aussi rapidement que je pouvais, *c’est que c’est ennuyant, les couloirs !*, pour rentrer enfin dans la Salle Co’. Arrivée à quelques mètres avant les tonneaux d’entrée, je surpris une discussion dont le ton ne cessait de monter. Envahie par cette sensation de curiosité mêlée à de la gêne : j’étais en train d’écouter une conversation, dont le deux sujets ne devaient pas forcément vouloir qu’elle arrive à mes oreilles indiscrètes… Je baissai la tête entre mes épaules pour passer rapidement sur le côté.

Je m’avançai à petits pas, le sac en toile rebondissant sur mon dos à un rythme régulier mais pas pour autant plaisant, j’essayai de me faufiler entre la grande brune, qui semblait être tout juste abandonnée par l’autre là – *Ao. Son frère*. Je ne pus m’empêcher de lui jeter un coup d’œil en longeant le mur pour atteindre l’entrée de la Salle Commune. Mon cœur s’affola en reconnaissant la grande, celle qui s’était disputée avec Alison, au sujet d’un… renard bleu, c’était ça ? Et qui avait même fait pleurer l’autre Première Année. La sœur d’Ao ne m’avait pas parut très sympathique.

Avec ma politesse habituelle, je marmonnai un petit « Salut », suivant la logique démontrant par A + B que, si elle était à Poufsouffle et se retrouvait dans ce couloir, c’était pour entrer... Et mieux valait ne pas se faire mettre à la porte. *Faut pas exagérer non plus, hein*

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05 déc. 2020, 15:43
On s'connait ?  PV 
L’air bougon, je regarde mon frère s’éloigner jusqu’à ce qu’il disparaisse dans un autre couloir. En plus d’être frustrée de ne pas avoir eu des réponses à mes questions, je me sens mal. De ce grand mal sans nom qui me prend parfois, sans prévenir. La journée n’a pourtant pas été mauvaise et la fin de celle-ci s’annonce encore meilleure : je dois aller étudier. Et pourtant, mon coeur est lourd, ma bouche sans sourire et j’ai envie de me rouler en boule quelque part et ne plus voir personne. Je ne comprends pas pourquoi je me sens ainsi, c’est encore plus agaçant de ne pas savoir. Si encore j’avais une raison ! Mais non, rien. Peut-être devrais-je faire le tour du château pour trouver Thalia au lieu d’aller étudier… Ou rejoindre Zikomo dans le parc… Ou alors suivre Aodren pour savoir où se il rend… Mais la seule idée de marcher et de chercher sans trouver, que ce soit Thalia, Zik ou Aodren, me rend encore plus morose. Dans ce cas, autant aller dans mon dortoir étudier l’espèce de gros grimoire sur les différentes formes de la magie que j’ai emprunté hier à la bibliothèque.

J’allais prendre, vaguement, doucement, la direction de la Salle Commune quand une petite voix m’interpelle. Mon regard tombe sur la chose la plus ennuyante qui m’ait été donné à voir aujourd’hui : une élève, certainement une première année, blonde, au visage inconnu. Rien de bien intéressant, donc. S'il y a bien des élèves que je n'aime pas à Poudlard ce sont les premières années ; ignorants comme ils sont, ils ne savent pas encore qu'ils ne doivent pas parler à la terrible et effrayante Aelle Bristyle. Raison de plus pour m’étonner de sa salutation : si je ne la connais pas et qu’elle ne me connaît pas, pourquoi me saluer ? Ou peut-être qu'elle fait partie de ces gens qui me connaissent à cause de ce que j’ai fait pendant ma seconde année. Ou parce qu’elle me voit souvent avec Zikomo. Ou parce qu’elle sait que je suis l’une des meilleures élèves de ma promotion ? Bah, ce n’est pas très important de toute manière.

L'idée que la fille ne fait que passer, qu'elle ne me salue que pour la politesse ne me traverse même pas l'esprit. Elle est à côté de moi, elle me parle, alors c'est évident qu'elle est ici pour moi. Même si je déteste que les Autres viennent me parler, j'ai conscience d'être assez intéressante pour que l'on souhaite venir le faire — toujours avec des idées derrière la tête, bien entendu.

Je pousse un soupir à m'en fendre l'âme et adresse un regard ennuyé à l’enfant.

« On s’connaît ? »

Et voilà. Je me sens si morose que la morosité atteint même mes paroles. Je décide de rejeter la faute sur Aodren. S’il avait daigné répondre à mes questions et contenter ma curiosité, je n’aurais pas l’impression d’être embourbée dans flaque de torpeur.

06 déc. 2020, 12:57
On s'connait ?  PV 
Je baissai la tête plus encore – contempler mes pieds devenait presque une passion – pour ne pas devoir croiser le regard de la grande et entrer calmement. Je m’attendais à tout sauf à l’entendre m’adresser la parole et sa question me prit tellement au dépourvu que je sursautai et laissai presque tomber mon sac. Pou… Pourquoi devait-elle s’intéresser à moi ? Moi qui était et avait toujours été invisible pour tout le monde, pourquoi fallait-il que la grande-au-renard-bleu se daigne de me jeter un regard ?

L’incompréhension mêlée à une peur difficile à dissimuler, je levai lentement, *plus lentement. Et évite de la regarder*, très, très lentement la tête pour poser mes yeux sur tout point qui ne soit pas son visage. Pas son visage s’il-vous-plaît.

Euh, mais je…

Qu’est-ce que je devais lui répondre ? « Non, on ne se connaît pas (même son nom ne m’était pas familier) mais on s’est bien déjà croisées depuis le début de l’année, et puis bon, comment dire que tu ne passes pas inaperçue avec une mascotte bleue ? » De toute façon, si je lui répondais que non, qu’est-ce qu’elle penserait ? Il était impossible qu’elle, elle me reconnaisse, connaisse mon nom, elle pourrait même ignorer ma répartition à Poufsouffle. Évidemment que non, on ne se connaissait pas… mais peut-être le demandait-elle par pure politesse ? *C’est beau, la naïveté*

Non, mais… ‘Fin, si, t’es… je marmonnai quelques autres contradictions en baissant la voix jusqu’à ce que mes joues ne puissent pas brûler plus, de cette horrible couleur cramoisie. J’étais là quand tu t’es disputée avec Alison. Et le renard, là. Mais, euh… ‘Fin, donc non en fait, chuchotai-je, les yeux de nouveau plongés dans une observation détaillée de mes chaussures.

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06 déc. 2020, 18:52
On s'connait ?  PV 
Pour être étrange, cette gamine est étrange. Elle balbutie, son regard se pose de partout sauf sur moi et elle semble fascinée par ses chaussures. L’espace d’une seconde, j’émets la folle hypothèse qu’elle est effrayée par moi avant de décider que non, ce n’est pas crédible. J’ai conscience, bien entendu, d’intimider parfois certaines personnes, notamment les plus jeunes qui sont de toute manière intimidés par tout ce qui est plus âgé qu’eux. Mais effrayer ? Non, cela serait trop beau pour être vrai.

Son balbutiement m’agace. Ses explications sont branlantes et incompréhensibles. Mes sourcils se dressent sur mon front : si elle ne me connaît pas, pourquoi me parle-t-elle, par Merlin ? Je déteste ne pas comprendre et je déteste plus encore perdre mon temps. Et cette fille est bien en train de me faire perdre mon temps. Ce qu’elle dit n’a absolument aucun sens et je ne me prive pas pour le lui dire :

« Une dispute ? Alison ? C’est qui, celle-là ? »

Je me querelle bien trop souvent avec les Autres — c'est toujours leur faute, d'ailleurs — pour me rappeler de la dispute en question ou remettre en cause son existence. Et de ce prénom, Alison, je n'ai aucun souvenir. Il faut dire que je me fais un devoir d'oublier le prénom de toutes les personnes qui ne présentent absolument aucun intérêt pour moi. Je ne doute donc pas un seul instant que cette Alison ne mérite pas l'effort que je me souvienne d'elle — de toute façon, si je l'ai oublié, c'est bien parce qu'elle ne m'a pas marqué, non ? L'attitude de la petite blonde m'exaspère ; après m'avoir salué comme si elle me connaissait, elle continue en mentionnant des personnes qu'elle m'imagine connaître. C'est agaçant : nous n'avons pas élevé les hippogriffes ensemble, que je sache.

« Et le renard ? continué-je, exaspérée. Zikomo ? C’est pas un putain de renard. »

Cette dernière phrase est prononcée sur le ton de l’agacement mais sans méchanceté ; je suis trop habituée à répéter que Zikomo n'est pas ce qu'il paraît être pour réellement m'énerver à chaque fois que je le fais.

« Je me suis jamais disputée avec lui, hein. Je sais pas comment t'as pondu ça mais t’as pas intérêt à colporter des rumeurs bizarres sur mon compte ou je te jure que tu vas le regretter. »

Ce ne serait pas la première fois que cela arrive, à vrai dire. Pendant ma première année, des rumeurs ont couru sur moi — je n'ai aucune envie de me souvenir de ce qu'elles disaient. En seconde année, mon altercation avec Chu-Jung a suffit à nourrir les ragots pendant un bon moment, jusqu'à ma troisième année où, après mon retour à Poudlard, tous le monde s'en donnait à coeur joie pour me critiquer. Plus récemment, des rumeurs sont évidemment apparues sur moi parce que je ne me promène que rarement sans Zikomo. Les Autres trouvent toujours le moyen de perdre leur temps en parlant dans le dos des gens. Ils critiquent, ils commentent ; peut-être cela leur permet-il d'oublier combien leur propre vie est insignifiante et sans aucune valeur. En racontant les exploits des autres, ils vivent leur gloire au travers eux, finalement. Certes. Mais je me passerais bien de toutes ces rumeurs, moi, et du regard des Autres ; je déteste le regard des Autres. Pour appuyer mes propos, je lance donc un regard d'avertissement à la minuscule petite première année qui me fait face, au cas où mon ton n'aurait pas été suffisamment acide.

Oups. Comment ça Aelle s'emballe toute seule ?

06 déc. 2020, 20:28
On s'connait ?  PV 
Eryne O’Kieran allait être couronnée par une découverte scientifique : ce n’était pas moi qui regardait mes chaussures mais bien mes pieds qui exerçaient une force incroyable sur mes yeux, comme des aimants ultra-puissants.

Alison ? ma voix tremblante ne semblait pas comprendre pourquoi la grande ne voyait pas de qui je parlais. Première année, à Poufsouffle… Dans les dortoirs, y’a quelques mois, je murmurai, tentant de lui faire revenir le souvenir et optant la technique de « moins je parle, plus clair c’est ».

Son ton exaspéré et sa posture fatiguée d’avance par la discussion n’aidaient pas à me faire sentir à l’aise et les seuls petits coup d’œils que je lui jetais ne faisaient que croître mon envie de me terrer sous terre. J’en venais presque a regretter de l’avoir saluée, voilà ce qui m’apprendrait à être trop polie. *On aura tout vu. Poudlard, c’est vraiment une foire d’animaux sauvages – appelés élèves – plus étranges les uns que les autres*

Et voilà maintenant qu’on revenait exactement à les raisons qui les avaient poussées, elle et Alison, a se crier dessus pendant la soirée. Quel cercle vicieux… Mais je comprenais néanmoins à quel point c’était intéressant. Qu’est-ce qu’il était, lui, ce – son nom m’était revenu au moment où elle le prononça – Zikomo ? Pas un *putain ? Qu’est-ce qu’ils ont de mal, les renards, d’abord ?* de renard, qu’elle disait. Et des rumeurs, par dessus tout, pourquoi s’emballait-elle autant ? Que lui avais-je fait pour mériter ses yeux perçants me brûler les joues ?

Euh, oui, je… pardon, murmurai-je. Je sais mais c’est parce que… C’est à cause de ça que vous vous étiez fâchées, j’crois. Et… Pourquoi… Pourquoi j’irai inventer des rumeurs sur toi ? demandai-je tout bas à la grande, sans comprendre ce soudain changement de conversation. Quand avais-je dit qu’ils s’étaient disputés ? Ça m’apporterait rien… Et j’crois pas que vous vous soyez disputés, j’vous connais pas de toute façon, fis-je.

*Je sens que tu vas le regretter… Trop fleur de peau, les gens* Je relevai rapidement mon visage vers elle mais retournai à mes souliers en la voyant me dévisager. Je mordis légèrement la lèvre avant de me tourner vers son opposé, l’autre bout du couloir. Promener mes yeux sur notre entourage tout en mordillant doucement ma chair m’aidait à me tranquilliser. Au bout d’une éternité selon moi, je m’autorisai à lancer, si bas que je ne serais pas surprise si elle ne parvenait pas à m’entendre :

Et… Justement, il… il est quoi Zikomo ? C’est comme une créature magique, pensai-je tout haut, mais… plus… beau. Et c’est beau aussi, « Zikomo »… *C’est elle qui lui a donné ?*

Je baissai de nouveau les yeux, craignant sa réaction, et me rattachant à la flatterie comme bouée de sauvetage.

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06 déc. 2020, 21:57
On s'connait ?  PV 
Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Je dois bien avoir fait quelque chose, non ? Il doit y avoir une entité supérieure, Merlin très certainement, qui a décidé que j’étais digne de son courroux. Ou alors peut-être suis-je maudite ? Finalement, cette explication bien plus rationnelle me convient mieux — j’ai beau aimer Merlin, je ne suis pas assez fanatique pour croire qu’il puisse avoir une quelconque incidence sur ma vie. Ainsi donc, je suis maudite et me voilà désormais à devoir supporter les murmures effrayés de cette gamine. Parce que je le reconnais enfin : elle est effrayée, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Sans doute devrais-je être légèrement agacée d’inspirer de l’effroi à mes camarades — alors qu’inspirer la fascination est tellement plus intéressant — mais je dois bien avouer que ça a quelque chose de particulièrement jubilatoire de voir cette fille regarder ses pieds comme s’ils étaient passionnants et essayer de parler sans réussir à formuler la moindre phrase un temps soit peu potable. Heureusement, je peux me targuer d’être plus intelligente que la moyenne et avec tout ce qu’elle me dit, j’arrive à comprendre quelque chose.

J’aurai préféré m’abstenir. Rester dans l’ignorance. Être sourde, peut-être. Cela m’aurait évité de me retrouver figée comme une idiote à regarder cette fille sans savoir comment réagir. À vrai dire, j’oscille entre mon envie de rire et mon besoin de m’agacer. Finalement, je ne fais rien de tout cela. Je me contente de pousser un soupir, un grand et long soupir, qui en dit long sur ce qu’il se passe à l’intérieur de mon crâne. Je décide sans trop de difficulté d’occulter la question concernant Zikomo ; peut-être que si j’attends quelques secondes avant d’y répondre, mon agacement sera moins intense.

« Ça sert à rien de parler de ça, alors. Moins j’en entends sur cette… Morrow, mieux je me porte. »

Morrow, c’est donc d’elle dont il est question. La journée ne pouvait pas être plus minable, il fallait que cette fille me parle de Morrow, l’une des seules Poufsouffle qui a fait l’exploit de s’attirer tout mon irrespect et tout mon mépris — je la méprise plus encore que je ne méprise Mcwood et Delphillia, il me semble, et ce n’est pas peu dire. La tronche de cette fille ne me revient tout simplement pas. À chaque fois que je la croise dans les couloirs ou la Salle Commune, j’ai la violente envie de lui éclater la tête contre un mur.

Avec un peu de recul, je comprends que j’ai mal compris les premiers mots de la blonde, ou plutôt qu'elle s'est mal exprimée. Elle ne disait pas que je m’étais disputée avec Morrow et Zikomo, mais que je m’étais disputée avec la première concernant le second. Ce qui est tout à fait vrai. Grand Merlin, si cette fille n’apprend pas à s’exprimer, il lui arriverait des vilaines choses dans la vie. Je me sens le devoir de le lui souligner :

« Exprime-toi mieux la prochaine fois, grommelé-je, ça évitera qu’on te comprenne pas. »

Finalement, puisque cette fille dont j’ignore tout de l’identité me fait un peu pitié, et parce qu’elle a dit que le prénom de Zikomo était beau, je décide que je peux bien répondre à ses questions. Après un énième soupir, pour bien montrer que toute cette conversation me fatigue en plus de m’ennuyer, je me lance :

« Zikomo est un Mngwi. C’est une créature magique, c’est ça. En bien plus beau. Évidement, tout ce qui est unique est beau. »

Pusiqu’il est absent, je peux bien me permettre de complimenter le Mngwi. Ce n’est certainement pas cette gamine qui ira le lui répéter. Déjà qu’elle tremble de peur devant moi, je n’imagine même pas ce que ce serait devant Zikomo. L’imaginer m’amuse ; je camoufle mon ricanement derrière un raclement de gorge.

Ahahah, « la flatterie comme bouée de sauvetage » ! Ça a marché. Eryne est décidément bien plus intelligente qu’Aelle veut le croire.

12 déc. 2020, 17:28
On s'connait ?  PV 
Donc elle détestait vraiment Alison – au point de l’appeler par son nom de famille, ce qui n’était pas rien. Je n’avais pas vu la fin de l’altercation mais – qui savait ? – ça c’était peut-être fini en un corps à corps. Espérons au moins qu’Alison ait gagné. *Parce qu’on l’aime pas, cette grande. Elle s’prend pour la reine du monde*

En relevant la tête pour observer les tonneaux, je ne pus pas m’empêcher de la regarder. Juste une demi-seconde, pendant qu’elle ne m’observait pas. Pour voir un peu à quoi elle ressemblait vraiment, avec cette voix et ces manières… *voilà* Il fallait au moins que je sache vraiment à qui je m’adressais, d’ailleurs quel était son nom, déjà ? J’avais envie de lui poser la question, de connaître sa véritable identité – autre que « la grande » –, mais ce n’était sûrement pas le moment. Avec elle, ce n’était jamais le moment.

La Jaune décida de me sermonner ensuite. Sérieusement ? Me sermonner ? Je pouvais aussi lui retourner la phrase : il fallait qu’elle ouvre un peu plus les oreilles pour éviter de comprendre de travers ce que disaient les gens. Et être un peu moins susceptible était une résolution à adopter. Mais je ne lui montrai d’aucune façon mes sentiments, baissant la tête en rougissant pour lui montrer qu’elle était tout de même en position de force… Ce qui était plus que vrai, d’ailleurs.

Je l’entendis soupirer – en expirant aussi longuement et autant de fois, elle risquait de manquer d’air – quand elle entendit ma question mais elle me répondit tout de même. Mes sourcils se haussèrent automatiquement de surprise : comment avais-je fait pour obtenir une réponse aussi rapide alors qu’elle semblait adorer les corps-à-corps avec ceux qui s’intéressaient de trop près à sont cher Zikomo ? Réponse : la flatterie. *Eryne : 1, grande : 0*

Une créature magique vraiment rare alors… Et unique dans toutes les facettes… je chuchotai, assez haut pour qu’elle puisse m’entendre.

C’était devenu presque un petit jeu. J’étais une araignée, une araignée maline, qui tissait un toile de flatterie. C’était un travail laborieux, qui demandait beaucoup de concentration – et de flatterie. Il fallait que je prenne au piège ce gros insecte dont l’ego occupait tout l’espace de Poudlard sans me faire démasquer, en lui faisant croire que je l’admirais plus que tout… Alors que j’en avais marre de cette supériorité innée.

Comme toi, lâchai-je tout doucement, savourant chacune de ces syllabes. Plus gros c’était, plus ça passait, même si ce mensonge était assez gros. Enfin, il ne restait plus qu’à attendre sa réaction ! Qui, j’espérais, serait de foncer en courant dans le piège tissé avec attention.


La sournoiserie d'Eryne me fait presque peur ! C'est vrai qu'elle ne s'attendait pas à que la flatterie marche autant et qu'Aelle gobe tout, mais là... Quelle araignée perfide.

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16 déc. 2020, 11:09
On s'connait ?  PV 
J’aime beaucoup que l’on flatte Zikomo. Après tout, dans l’esprit étriqué des Autres, Zikomo m’appartient alors lorsqu’ils le flattent, cela me flatte naturellement. Non pas que j’ai besoin d’eux pour savoir combien mon petit compagnon bleu est merveilleux et gentil et mignon et incroyable et unique en son genre. Je suis la première à le savoir. Et d’ailleurs, je me targue d’être la seule à le savoir réellement. Les Autres ne font que présumer, comme toujours. Ils voient quelque chose et inventent tout un tas de théories qu’ils prennent pour la vérité. La stupidité de mes camarades m’étonnera toujours, à vrai dire. Heureusement qu’ils sont encore capables de flatter.

J’aime beaucoup que l’on flatte Zikomo. Certes. Mais j’aime plus encore que l’on me flatte moi. Et cette gamine le fait si simplement et si naturellement que je ne pense même pas une seconde à croire qu’elle ment. Pourquoi mentirait-elle ? Il y a tant de façons de mentir, utiliser la flatterie n’est qu’un moyen d’avoir quelque chose, mais cette fille ne veut rien de moi puisqu’elle ne me connaît pas. Alors elle ne ment pas et cela m’arrange beaucoup de le croire. Je ne sais pas ce qui me fait le plus plaisir dans cette histoire. Qu’elle me trouve unique ou qu’elle me sache unique — parce qu’après tout, c’est vrai, mais les Autres semblent toujours l’ignorer. Ils me prennent pour une personne terriblement banale, ennuyante au mieux, incompréhensible au pire, et ils s’arrêtent à cette image qu’ils ont de moi. Accepter qu’une personne est unique n’est-ce pas un moyen, finalement, de reconnaître son existence ? Je pose un regard songeur sur la blonde. Dans sa petite tête d’enfant, partage-t-elle mes pensées ou se contente-t-elle de mettre un mot sur ce qu’elle ressent ? Bah ! cela n’importe que peu.

Si elle est observatrice, sans doute aura-t-elle aperçu mon léger sourire avant que je ne le fasse disparaître. Il n’est pas question non plus de lui montrer combien ses mots me grandissent. Après, elle finira par croire que j’ai besoin d’eux pour être grande, ce qui serait un belle erreur. De toute façon, si je m’enorgueillis des compliments cela n’empêche pas ma véritable nature de s’exprimer. Et dans le discours de l’enfant, je devine une incohérence. Je ne me dis pas que cette incohérence rend caduques ses compliments, oh non, je les apprécie trop pour le croire— *disons plutôt qu’c’est pas désagréable*.

« Comme moi ? demandé-je d’une voix faussement surprise. Qu’est-ce que t’en sais ? Je croyais qu’on se connaissait pas, toi et moi. »

Je me demande ce qu'elle répondra mais je ne me fais pas beaucoup d'illusions. Sa réponse me décevra très certainement ; c'est toujours le cas avec les Autres.

Je ne sais pas bien si Eryne a grimpé dans mon estime ou si elle a dégringolé quelques étages... Toute cette manipulation, ce petit côté sournois — j'adore !

12 janv. 2021, 13:50
On s'connait ?  PV 
Mentir n’était pas, n’avait jamais été dans mes habitudes. Je n’avais jamais profité de raconter n’importe quoi et les seules fois où je l’avais fait, je m’étais sentie coupable. Mal pour la personne. Enfin, d’un autre côté, on pouvait considéré que je mentais au Papa, pour la simple et bonne raison que, comme me l’avait très gentiment signalé Lena en début d’année, je lui cachais des choses… mais j’avais du mal à sentir ça comme du mensonge. En partie, car c’était Maman qui orchestrait ces petits secrets. Dans tous les cas, jamais n’aurais pensé m’amuser presque aux dépends de quelqu’un, me sentant euphorique. J’avais presque envie d’éclater de rire et partir en courant, « pardon pour le dérangement ! ». Parce que, oui, je trouvais ça drôle. J’aimais voir la grande, avec les rouages qui tournaient à tout allure dans sa tête, tandis que moi je profitais de ce petit moment. Moment où, pour la première fois, je me sentais presque supérieure à cette personne.

En relevant la tête, je crus voir un petit sourire disparaître des lèvres de la Jaune et Noire. M’avait-elle démasquée ? Était-ce ici qu’allait finir cette petite discussion ? Je n’en saurais donc pas plus sur son renard bleu ? Mais sa voix surprise me fit comprendre autre chose : elle était tout simplement flattée. Fière d’entendre les louanges que je lui adressais. À moins que je ne l’ai imaginé ? Non, je préférais croire qu’elle avait foncé tête baissée dans mes compliments. Tout ce qu’il me restait maintenant, c’était contourner cette question « piège » qu’elle m’avait adressé.

Je baissai la tête – *simulation-gêne enclenchée* – pour cacher un petit sourire avant de m’adresser à elle – *simulation-timidité enclenchée*.

Oh, euh, je… Enfin, tu sais c’est que… je levai doucement mes yeux pour les planter dans les siens, les joues légèrement roses. Ça… Ça se voit. De… De loin. Sinon, débutai-je, dans cette lancée de la plus grosse bêtise à dire, il serait pas ici avec toi, non ?

Je fixai immédiatement les pieds après cette phrase saccadée. Je me souvenais parfaitement de la réaction de la grande quand on avait pris son cher animal bleu pour une vulgaire peluche. Il Était, c’était tout. Alors si je traitais Zikomo comme un être vivant doté de la capacité de choisir avec qui il traînait – dans ce cas, il m’était impossible de comprendre sa décision –, elle serait peut-être plus encline à me croire. Peut-être.


Toutes mes excuses pour ce retard.

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