CLUB DE THÉÂTRE
(IMPROVISATION)

Distribution : Cassiopée Malory (l'Enfant) et Harriet Greenwood (le personnage dans la boule à neige)
☆ C’est l’histoire d’un enfant et d’une boule à neige. Les deux personnages vivant dans deux mondes parallèles, ils parlent chacun à leur partenaire qui ne peut pas les entendre, ni leur répondre. Ce sont donc beaucoup d’apartés, chacun parle dans son coin.

TOUR I
24.01.19

Parmi tous les thèmes d'improvisation disponibles, c'est celui-ci que vous avez choisi. Vous pouvez en faire absolument tout ce que vous en voulez, et décidez donc de mettre en place un décor sur la petite scène du Club. Un elfe en charge des effets spéciaux utilise sa magie pour créer l'ambiance que voulez. En arrière plan sur l'estrade, un décor de chambre d'enfant se dessine. Le silence se fait, et tous les membres du Club de Théâtre, accompagnés de quelques spectateurs intrigués, vous donnent le feu vert pour commencer votre prestation.

Ordre d'apparition :
1. Cassiopée Malory
2. Harriet Greenwood

Accessoires disponibles :
- Un pyjama style marinière / Une boule à neige géante où Harriet peut se glisser / Un énorme paquet cadeau / Un lit un peu miteux

Contraintes :
~ Le personnage de Cassiopée est endormi au début. Elle devra donc se réveiller d'une mauvaise nuit qu'elle aura passé à entendre les souris gambader sur le toit. Elle aura la surprise de découvrir un énorme paquet cadeau posé au milieu de sa petite chambre. / ~ Le personnage d'Harriet est, pour le moment, dans la boule à neige qui est elle-même enfermée dans un énorme paquet cadeau. Elle devra donc feindre d'être dans le noir le plus complet.

Il faisait bien longtemps qu'elle n'avait eu autant le trac de monter sur scène. Oui, peut-être que les gens diront qu'être timide freinait mais pour elle, c'était totalement l'inverse. Sur scène, elle se transformait, oubliait le petit monstre qu'elle était en vrai. Sur scène, c'était un autre monde, quelque part où la réalité n'avait plus sa place et où la seule chose qui comptait c'était la nouvelle vie qu'elle se créait, c'est pour cela qu'elle aimait tellement jouer, parce que sur scène elle pouvait porter son masque et tout le monde savait qu'elle en portait un, ce n'était pas comme en vrai où personne ne se rendait compte qu'elle faisait semblant. C'était étrange à dire mais sur scène, c'était là où elle se sentait le plus elle-même parce qu'elle jouait un rôle en sachant qu'elle jouait et que tout pouvait s'arrêter quand elle le voudrait et qu'elle n'était pas obligée de faire ce que les autres attendait d'elle. Et pour cela, elle aimait le théâtre parce que c'étaient les seules fois où elle pouvait être ce qu'elle voulait, quand elle le voulait. Qu'on la regarde, elle s'en fichait, que les autres parlent, elle s'en fichait aussi. Quand elle était sur scène, il n'y avait plus qu'elle dans son monde, loin de la réalité qu'elle haïssait tant.

Elle avait regardé avec fascination les elfes de maison installer le décors comme des professionnels et avait vu avec dans les yeux, presque, une lueur de malice en voyant la fausse neige tomber à travers la fausse fenêtre. C'était un de ces spectacles envoûtants dont on ne pouvait se passer au moins une fois par an, malheureusement, elle n'avait pu en profiter longuement avant que le bruit des spectateurs ne se fasse entendre et qu'elle dû s'allonger sans grâce aucune sur le lit miteux qui grinça très fortement à peine eut-elle posé son poids plume dessus. 

Se tournant quelques fois sur lui même, l'enfant enfonce sa tête dans l'oreiller craquelé et perdant ses plumes qui se trouve sous sa tête. Et, grommelant, il prononce : 

L'ENFANT : 
-...Jmefraisjamaisàsesrats
Il se retourne sur le dos et, regardant le plafond, il gémit : 

L'ENFANT :
-Ils sont encore revenus, papa avait pourtant utilisé de cet espèce de poison à rats, alors pourquoi ?

Elle ne savait fichtrement rien de sa partenaire, elle avait sûrement dû la croiser en cours si elle était de son année mais à part le fait qu'elle était à Poufsouffle, elle n'avait retenu rien d'autre, elle ne faisait pas partie des choses intéressantes auxquelles elle s'intéressait. 

Sortant du lit, il pose ses pieds nus sur le sol et frisonne avant de remarquer le paquet dans le coin de la petite chambre. Il s'en approche.

L'ENFANT :
-Un cadeau ? Mais Noël était il y a deux jours ! 
Comme il est grand ! Mama n'aurait pas pu acheter quelque chose comme ça, d'où vient-il ?
Est-ce que j'ai le droit de l'ouvrir ? Ce n'est peut-être pas pour moi ?

Cassiopée Malory était de ces enfants qu'on pensait fait pour le théâtre. Elle avait porté un masque pendant si longtemps, jouer était quelque chose qu'elle connaissait bien mais elle n'avait pour le moment pas pensé à en faire son métier, sûrement y penserait-elle le moment venu.

Le théâtre... le théâtre... mais ne t'étais-tu pas juré de ne plus jamais jouer la moindre pièce, Harriet ? C'était il y a quelques jours seulement, tu devrais t'en rappeler ! As-tu une mémoire aussi courte ? Non, je ne crois pas. Mais alors, pourquoi ? Tu avais pourtant de si bonnes raisons... je croyais que tu étais pourtant si traumatisée par cet art...

Ici, aujourd'hui, sur la scène... Mais qui t'a amené là, Harriet ? Sûrement pas moi, et je devrais d'ailleurs essayer de t'en éloigner, maintenant. Mais à cet instant-là, j'avais décidé de te laisser faire, de ne plus vraiment m'incruster dans tes choix. Après tout, si tu voulais faire du théâtre, ce n'est pas mon problème.

Mais finalement, je crois que toi non plus, tu ne savais pas vraiment pourquoi tu étais là aujourd'hui.
Était-ce parce que le théâtre t'attirait réellement et qu'ici au moins, il n'y avait pas de vieille pour tenter de te tu... non, je ne peux pas le dire, c'est trop affreux. Était-ce simplement parce que tu étais venue là par hasard ? Je ne crois pas... Peut-être était-ce ta partenaire, qui t'intriguait ? Cette gamine au regard si... oh, je ne sais même plus ce que je voulais dire au fait... bon, tant pis.
Restons sur l'hypothèse que la pièce t'inspirait et que tu avais besoin de la jouer, voilà tout.

Tu avais contemplé le décor longtemps, sans un mot, telle une gamine émerveillée. Il était beau. En fait, tu contemplais surtout ta boule. La tienne, boule dans laquelle tu allais t'enfermer. Vivre enfin dans un autre monde, peut-être serait-il moins terrible que celui-ci ? Je ne sais pas, je crois bien. Personne ne sait réellement, tout simplement car personne ne s'est jamais posé la question, il n'y a que la gamine ignorante que tu es pour croire que l'on peut trouver un monde plus beau.

Bref, tu entrais dans la boule, je ne sais plus trop comment, et te retrouvais soudainement dans le noir le plus complet.


Tu étais là, seule, face à l'inconnu. Finalement, je ne sais pas si tu avais bien fait de t'enfermer dans cette boule... À cet instant, tu ne pensais plus. Il faisait froid, tu sentais les flocons tomber sur tes épaules et t'asseyais dans la neige.

Tu entendais l'enfant parler, le lit grincer, le public applaudir.


Qu'allait-il se passer ? Tu ne savais pas. Tu avais peur de la suite, peur comme une gamine du noir, en fait, tu étais une gamine qui a peur du noir. Le noir dans lequel on ne voit rien.

Tu n'étais jamais remontée sur scène après cet événement, cet Ava... Un frisson parcourut ton corps entier. Il fallait te détendre. Mais comment ? Tu entonnais donc un chant de Noël, d'une voix douce.


『

Le public t'entendait, la fille aussi mais l'enfant ne devait pas t'entendre. Tant pis, tu chantais pour le public, pour toi, l'autre réussirait bien à faire comme-ci elle n'entendait pas.

TOUR II

26.01.19

On aime le petit enfant incarné par Cassiopée Malory. Il a l'air si émerveillé devant ce cadeau ! Espérons qu'il ne sera pas déçu ! 

Harriet, de son côté, nous propose une jolie mélopée donnant à la scène un on-ne-sait-quoi de poétique et... d'un peu angoissant, peut-être ?

En bref, une pièce très intéressante qui se joue ici, sous nos yeux !

Ordre d'apparition :
1. Cassiopée Malory
2. Harriet Greenwood

Accessoires disponibles :
- Un pyjama style marinière / Une boule à neige géante où Harriet peut se glisser / Un énorme paquet cadeau / Un lit un peu miteux

Contraintes :
~ Le personnage de Cassiopée Malory va maintenant découvrir son cadeau. Dès qu'elle touchera le paquet, Arthur, depuis les coulisses, le fera s'envoler grâce à un sortilège de Lévitation, découvrant ainsi la boule à neige. Mais attention, la contrainte, la voici : Cassiopée ne devra pas prononcer le moindre mot lors de ce tour. / ~ Le personnage d'Harriet va donc entrer dans la lumière maintenant ! Elle devra alors s'approprier l'intérieur de la boule à neige ! En faire ce qu'elle veut : bonhomme de neige, igloo etc. Elle pourra demander son décor, il arrivera comme par magie... L'important ici est la création !

Elle s'imagina dans la tête du petit garçon. L'euphorie de recevoir un tellement beau cadeau quand on avait pour seule maison un bâtiment délabré. Mais la pire chose à faire au théâtre, c'était se prendre trop dans le rôle qu'on incarnait. Elle avait déjà vécu cela avec Solenn, et la pièce avait été un reflet de leur propre relation, deux personnes ne pouvant simplement pas être ensemble à cause de la différence qu'elles avaient. Un peu comme elle est Solenn dans la "vraie vie" et d'un côté ça lui avait ouvert les yeux sur la façon dont elle se sentait et pourquoi Solenn était ce qu'elle était pour elle. 

Peut-être que la chose qui la dérangeait le plus dans le théâtre, c'était d'apprivoiser son personnage jusqu'à ressentir au plus profond de son corps les relations qu'ils avaient parce qu'à la fin on finissait pas avoir de la pitié pour lui et même si c'était la meilleure chose à faire pour que le public ressente aussi fortement que vous les émotions de la pièce, ce n'était pas la meilleure chose pour le moral de chacun. On finissait toujours par se perdre un peu.

Elle aimait tellement jouer mais elle devait mettre quelques semaines entre deux pièces si elle ne voulait pas que cela ai une incidence sur la façon dont elle pensait.

L'enfant s'avance lentement et touche du bout des doigts le paquet qui s'envole et laisse apparaître le cadeau comme par magie. La surprise fait tomber le petit garçon sur le coccyx et une expression de pure surprise se peint sur son visage. Quand il remarque la boule, il s'approche à  quatre pattes et pose une main sur la surface en verre. Une étincelle d'émerveillement se joue dans ses yeux et il caresse lentement la surface transparente.

Ton doux chant s'arrêta brusquement. Un frisson intense te parcourut toute entière. L'impression de ne plus avoir les pieds sur terre te hantait maintenant. Où étais-tu ? La boule était-elle bien posée sur le sol ? À cet instant-là, je ne crois malheureusement pas, mais toi, tu te retenais bien d'y penser. Tu décidas de fermer tes petits yeux, de resserrer ton manteau et de penser, ou plutôt d'imaginer.

Avant d'entrer dans la boule à neige, tu avais remarqué qu'elle était vide, si ce n'est quelques flocons froids qui tombaient. Tu allais te l'approprier, tu allais toi-même dessiner ce monde. Il fallait qu'il soit différent de l'autre, celui que tu venais de quitter : un monde plus beau, plus poétique.
Toujours assise dans la neige, tu t'imaginais alors au pied d'un grand sapin, au côté de quelques petits cadeaux. Tout petits, tout jolis. Les yeux fermés, le dos gelé par un flocon froid qui s'y était glissé, tu rêvais. Tu rêvais d'un monde meilleur.



Tu tournais les yeux et te retrouvais ainsi vers le public, le regard effrayé, comme noyée dans le trac.
Tu étais bien dans les airs et, terrorisée, essayais de penser pour te relaxer *Le monde est encore plus horrible vu de haut* Mais maintenant, tu n'y appartenais plus. Tu vivais dans un autre monde. Un monde plus beau, plus poétique.

Alors que la boule se posait sur la surface de la terre, tu te relevais, essuyant ton manteau couvert de neige. Tu restais là, debout, à observer l'enfant s'approcher puis poser sa main contre la paroi qui te séparait de lui. Tu ne savais plus quoi dire, toujours envahie par le trac.
Tu t'approchais alors également de la paroi et posais ta main contre celle-ci. Deux mains quasiment identiques ainsi presque rassemblées, venant de deux mondes différents. Et c'était comme-si la paroi avait disparu pendant quelques secondes, comme-si vos mains, l'une contre l'autre, se touchaient réellement.

Après une longue minute, tu prononças, d'une voix si différente de ta voix habituelle. Toujours aussi douce et enfantine.

『

TOUR III

02.02.19

De très belles choses des deux côtés. Chaque personnage fait son travail de découverte, de peur et d'émerveillement, le tout dans une ambiance des plus poétiques. Le public ne pourra qu'en être enchanté.

Ordre d'apparition :
1. Cassiopée Malory
2. Harriet Greenwood

Accessoires disponibles :
- Un pyjama style marinière / Une boule à neige géante où Harriet peut se glisser / Un lit un peu miteux

Contraintes :
~ Le personnage de Cassiopée devra faire trois promesses à son nouveau cadeau, comme si elle s'adressait au personnage dans la boule, et pas une de moins. / ~ Le personnage de Harriet ne devra pas prononcer un seul mot à son tour. Toutes ses émotions, ses réactions ne se feront que par les gestes ou le regard.

Elle lutte pour ne pas réagir face aux paroles de l’autre, bien que cela soit particulièrement compliqué. Comment réussir à totalement laisser l'ouïe de côté pour ne se concentrer seulement qu'à la vue et au gout. Au toucher aussi. La boule est froide, parfaite. Comme une jolie pensée, celle qui vous passe dans la tête, pas très longtemps mais suffisamment de temps pour que cela vous fasse réfléchir à quelque chose de bien plus beau que la chose à laquelle vous pensiez avant, une jolie larme de verre pleurée par les géants de ce monde, tout en haut, abandonnée sur la terre pour le bonheur des humains, pour le bonheur d'un tout particulièrement, petit enfant perdu dans le temps, dans une vie qui ne lui plait pas mais dont il ne peut échapper. Elle se demanda brièvement si, un jour, elle aussi recevra une chance des grands de ce monde, une larme de verre comme celle qu'elle a devant les yeux mais seulement pour elle de façon à ce que ce soit la seule à échapper à la vie qui l'écrase pour partir loin, autre part.

Le petit garçon a un mouvement de recul quand il voit le personnage bouger mais revient vite vers la boule, toujours cette petite étincelle dans les yeux, il ouvre la bouche démesurément comme s'il ne pouvait pas croire à ce qu'il voit.

L'ENFANT :
C'est... c'est animé ? Mais c'est fantastique, ces trucs sont super rares ! Comme elle est bien faite, c'est ma..Magnifique.
Il bégaie, les yeux roulant dans leur orbite.

L'ENFANT :
Qui peut m'offrir ça ? Mama n'aura jamais assez pour ça..... Je te promet de te garder pour moi tout seul ! Comme ça, personne pourra jamais te prendre et t'emmener loin d'ici. Et.. heu... Je vais prendre très soin de toi ! Et puis je t’emmènerais partout avec moi, j'te promet !
Il pose sa main sur son cœur, la voix fluette et aiguë avant de rire de manière enfantine.

L'ENFANT :
Je vais t'appeler.... Anxiorus. C'est mignon, tu ne trouves pas ?

Tu entends sa voix fluette, ses paroles toutes mignonnes d'enfant innocent, mais ne peux y répondre.
Luttant contre les réponses qui germent dans ta tête et bourgeonnent au creux de tes lèvres, tu demeures debout, toujours appuyée à la paroi de verre. En écoutant ses mots, tu contemples ce nouveau monde. Il est beau, petit, rien qu'à toi. Il est comme la planète du Petit Prince, la toute petite planète sur laquelle le petit garçon vit avec sa fleur. Mais qui est le Petit Prince, cet enfant aux cheveux d'or et aux miles questions ? Et qui est cette belle rose solitaire sous sa coupole de verre ? Je ne sais pas.
Et c'est à ce moment-là que tu réalises ce que t'apporte le théâtre, cet art si incompris par certains : la réflexion, l'imagination, la porte de sortie de ce monde dégueulasse. Comme la musique, c'est une manière de t'enfuir, d'oublier un instant toute cette souffrance, tous ces problèmes qui te hantent.


Pour lui tout seul, d'accord. Il a l'air mignon, ce gamin aux yeux pétillants d'émerveillement. T'apprêtant à hocher la tête, tu te souviens ne pas pouvoir entendre ce que l'enfant te dit. Tu es toujours seule, sur ta planète.


*Anxiorus ? C'est quoi ce...* Te retenant de froncer les sourcils, tu souris, pas en approuvant car tu ne devrais pas entendre ces mots. *Mignon... j'sais pas... chelou plutôt* Non, tu souris devant cet enfant si mignon, si innocent. Cet enfant qui connaît sûrement la douleur, et qui, tu l'espères, lui échappera.
Et tu te sens bien.

TOUR IV

19.02.19

De belles improvisations des deux côtés. Des jolies promesses et un beau moment à voir Harriet y répondre sans prononcer le moindre mot...

Décidément, cette pièce est très mignonne et restera sûrement dans les annales du club.

Ordre d'apparition :
1. Herschel Sherringford
2. Harriet Greenwood

Accessoires disponibles :
- Un pyjama style marinière / Une boule à neige géante où Harriet peut se glisser / Un lit un peu miteux

Contraintes :
~ C'est au tour du personnage de Herschel de ne pas prononcer le moindre mot. Mais, cher Herschel, tu vas devoir essayer de trouver quand même un moyen de communiquer ! Autre que par la parole ! / ~ Harriet, ou devrais-je dire Anxiorus, je vais maintenant te demander de montrer à l'enfant qui te regarde un de tes talents cachés. Oh, tu n'es pas obligée de faire quelque chose d'incroyable ! Par exemple, une petite cabriole serait suffisante.