De loin, ils pouvaient avoir l'air d'une famille normale, personne ne pourrait se douter de ce qui se cachait sous la surface. Deux parents heureux comme jamais et fiers de leur aîné qui, lui, se disputait avec sa petite-sœur en lui donnant de petits et gentils coups sur l'épaule. La réalité n'était pas la même chose. Il ne jouait pas avec Cassiopée, il lui faisait mal mais il s'en foutait. C'était une vengeance pour le fait qu'elle ai encore accaparé l'attention de leurs parents alors que c'était son moment à lui. A lui, et pas à elle. Cassiopée s'accaparait toujours l'attention des gens et il ne comprenait même pas pourquoi. Elle n'avait rien de spécial, elle était juste bizarre Cassiopée. Et il n'était pas le seul à le penser, pleins de gens le faisaient mais il était un des seuls qui lui faisait payer comme elle le méritait. Elle était pas normale, toujours à regarder le sol et à vous juger de son regard dégueulasse comme si elle était mieux que vous alors qu'elle méritait de croupir six pieds sous terre.

C'était la pire sœur qu'on pouvait avoir parce qu'elle se comportait pas comme telle. Elle, elle faisait pas partie de la famille, elle n'avait pas le droit. Et puis, elle ne voulait pas en faire partie, elle s'isolait dans sa chambre et regardait les gens qui passaient dans la rue comme la fille bizarre qu'elle était. Qui à part elle, ferait ça ? C'était bizarre ce qu'elle faisait. Elle dessinait les passants mais finissait toujours par jeter les dessins comme s'ils ne méritaient pas d'avoir le figure étalée sur le papier pour toujours. Elle était le genre de fille que les enfants détestent pour la bonne cause. Une fille hautaine et dégoûtante. Cassiopée elle était moche. Elle leur ressemblait même pas, comme si on avait échangé de bébé à la naissance. Il aurait préféré, lui, qu'on eu fait un échange pour trouver à la place une gentille petite-sœur avec qui il aurait pu jouer et qui n'aurait pas été aussi bizarre.

-Tu vas nous manquer, Arthur.
-Reviens nous voir pour les vacances, mon grand.
-Ouais, je reviendrais !
Il jeta un regard narquois à Cassiopée comme pour lui dire « Moi je suis spécial, et pas toi » avant de se détourner et de rentrer dans le train rouge et sifflant, envoyant de la vapeur dans tous les sens, tandis que le reste de la famille se détournait, repartant pour Londres, la petite fille traînant des pieds par terre.

Vers le milieu du voyage, il en eut marre de rester avec ses amis qui étaient bien trop bruyant et décida de changer de compartiment, croisant quelques Serpentard et Poufsouffle sur le chemin. Lui, il était plus que fier d'être à Gryffondor. C'était la meilleure des Maisons. C'était SA Maison. Il ne toqua même pas à la porte d'où il vit partir une fillette et se jeta sur la banquette vide en soufflant théâtralement.

-Arthur Malory est venu vous sauver de votre ennuyeuse solitude ! Il tourna la tête, se redressant quand il vit son expression. Bah alors, qu'est-ce qui va pas ? T'es en première année, vrai ?


@Solenn Cooper

Tout se passa très vite. Maria prit sa valise, et souhaita au revoir à Solenn. Et là, ce fut le silence. La rousse se retrouvait seule dans son compartiment, et une soudaine envie de pleurer la prit. La compagnie de Maria, si étrangement désagréable soit-elle, lui avait permis de ne pas penser à cette solitude qui lui emprisonnait le cœur. Mais là, seule, ses pensées pouvaient se permettre de rêver de tout et de n'importe quoi. Toujours sa baguette à la main, elle reposa ses yeux marines dessus. Le bois presque blanc semblait presque irréel, et la pierre incrusté dans le trou de la baguette au bout était des plus jolis, orange et blanche. Mais encore, qu'est-ce qui lui permettait de créer de la magie avec ça ? Alors qu'elle examinait attentivement sa baguette, le grincement de la porte lui fit lever la tête, et un plus grand garçon qu'elle se jeta sur la banquette en face d'elle. Sa phrase théâtrale eut un bon effet, car un petit sourire s'afficha sur le visage de l'enfant. Il avait sûrement deux ou trois ans de plus qu'elle, et semblait tout le contraire de la rousse. Cette dernière, le rouge aux joues de recevoir autant d'attention dès le début, lui répondit du mieux qu'elle pouvait :

-J'aime pas être là.

Son regard se détacha de celui du garçon inconnu, et elle ajouta :

-C'est bien Poudlard ? 

L'inquiétude et la tristesse accentuait son énorme accent français. Encore quelque chose que Solenn n'arrivait pas à maîtriser.

Demander à Arthur Malory s'il aimait Poudlard aurait été comme demander à un lapin s'il aimait le foin, la réponse aurait forcément été oui. Il adorait Poudlard bien plus que beaucoup de chose, qu'il le veuille ou non, c'était devenu sa maison tout autant que leur appartement à Londres. Il fallait être plus que difficile pour ne pas apprécier Poudlard. C'était magnifique, le château était immense, les gens sympathiques quand ils savaient parler aux gens et pour quelqu'un de si sociable que lui, il était impossible de ne pas se faire des amis. Pas forcément de ceux qui resteraient toute la vie mais beaucoup de ceux qui étaient là pour s'amuser, sans prise de tête et qui ne trahiraient pas non plus les autres. Gryffondor était une grande famille et même s'il appréciait les autres maisons, il était certain pour lui que les Serpentard n'avaient pas lieu d'être. Il n'en connaissait que très peu et ne les appréciait pas du tout. 

Si l'autre n'avait pas envie d'être ici, il ne la comprenait pas. C'était totalement stupide, sûrement qu'elle finirait chez les Poufsouffle ou un truc du genre. Ou chez les Serpentard qui, de toute façon, étaient le plus souvent des gens déprimants qui se prenaient pour le centre du monde à se plaindre tout le temps. Et si elle y allait, il était bien décidé à ne plus lui parler. Même ses parents n'étaient pas forcément très sympa avec les Serpentard. Qui avait besoin de ruse quand on pouvait avoir du courage ?

-Poudlard c'est génial mais faut savoir c'que tu veux faire. C'est trop cool comme école. Pourquoi t'aimes pas être là ? Tes parents ?

Son regard de perdait maintenant sur la verdure que l'on pouvait apercevoir au dehors. Elle aurait tant donné pour être là-bas, pour sentir l'odeur de l'herbe et les brins lui caresser les chevilles. Mais non, elle était dans un train étrange et inconnu, avec un inconnu en face d'elle qui lui répondit comme si c'était elle la folle. Visiblement, tous les sorciers étaient étranges...

-Comment ça, ce que je veux faire ? 

Elle soupira, et répondit à la question du grand garçon :

-J'y connais rien, et oui, ma maman me manque beaucoup...

*Et mon papa*, mais cela, elle le garda pour elle-même. Solenn aurait parié que le brun ne saurait pas comment réagir si elle se mettait à pleurer. Et pleurer avant même d'être arrivé dans l'école serait sûrement un mauvais commencement de l'année. Non. Il fallait rester forte, ne pas laisser sortir ses ennemies qui n'attendaient que ça, faire une promenade. Alors, autant pour oublier ses pensées bien trop horribles que pour s'entraîner avec les relations sociales, elle reporta son regard océan sur les yeux bruns du garçon, et lui demanda :

-Hum... et t'es en quelle année ?

Le rouge de ses joues étaient de plus en plus fort, et cela lui brûlait le visage. Si elle restait comme cela tout le temps, elle ne se ferait jamais d'amis, c'était sûr... Et angoissant. S'imaginer seule, errant dans les longs couloirs, mise dans une maison qui ne lui conviendrait pas du tout, comme Serpentard par exemple... Une inquiétude sourde lui pesait sur la cage thoracique, et ses mains devinrent légèrement moites. Elle posa alors sa baguette à côté d'elle, de toute façon, cela ne lui servait pas à grand chose.